Untitled - Martin Cherel

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Untitled - Martin Cherel
DOSSIER DE PRESSE
EXPOSITION
Secondes Vies
Métamorphoses du matériel sportif
Du 12 mai au 21 septembre 2015
Musée de la FFT, Paris
Vernissage : Mardi 12 mai à 17h
« Le geste d’appropriation est l’agent absolu de la
métamorphose, le catalyseur de la révolution du regard. »
Pierre Restany
L’exposition « Secondes Vies, métamorphoses du matériel sportif » est née d’un projet commun entre le
ministère de la Culture et de la Communication et le ministère de la Ville de la Jeunesse et des Sports,
ayant pour but de sensibiliser le public à l’économie circulaire par des créations originales réalisées à
partir de matériels sportifs usagés.
Elle réunit des objets créés par les acteurs du monde du sport (fédérations, fabricants, pratiquants,
distributeurs, etc.) et des œuvres originales conçues spécialement pour l'exposition. Elle présente
différents gestes et gestions, qui vont du simple réemploi au détournement par l’art, l’artisanat, la mode
ou le design, en passant par le recyclage et l’éco-conception.
La scénographie elle-même a été réalisée à partir de matériaux recyclés par Wood Stock Creation. Les
supports de l’exposition ont été fabriqués à la main en Haute-Savoie avec du bois brut sauvé des rebuts
de l’industrie et des colles et huiles biologiques.
Avec le soutien de
Mécènes : Marty Sports et Fonds de dotation « Foot d’Elles »
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DU DEVENIR USUEL DU MATÉRIEL SPORTIF USAGÉ
« Secondes Vies » montre des solutions concrètes, un devenir possible des articles de sport une fois
hors d’usage. À travers un dispositif pédagogique sur panneaux de bois gravé (issus eux-mêmes de la
récupération), l’exposition permet au public de se familiariser à l’économie circulaire et à ses grands
principes. Réemployer, récupérer, détourner, recycler et éco-concevoir en sont les principales actions,
ici illustrées par différents objets et initiatives qui tentent toutes à leur manière de limiter l’impact
environnemental de nos modes de consommation, qu’ils émanent d’entreprises ou d’artisans, mais
aussi d’artistes et designers.
10 ŒUVRES PAR 10 ARTISTE ET DESIGNERS
Laura Buttons, Martin Chérel, Collectif Prémices, Isabelle Daëron, Cécile di Giovanni, Evor, Joris
Favennec, Nikolas Fouré, Marie-Aurore Stiker-Metral et Siyuan Zhang.
Des avant-gardes européennes du début XXe siècle au Pop Art, en passant par le Nouveau Réalisme,
l’art a depuis longtemps fait de nos objets de consommation un sujet à part entière, à travers la
réappropriation, le détournement ou le réenchantement d’objets issus de la récupération.
En juin 2014, un appel à candidature a été lancé par le Ministère en charge de la culture et le Ministère
en charge des sports à destination d’artistes et de designers, leur proposant d’imaginer une œuvre à
partir de matériels sportifs usagés. Un jury constitué de professionnels de l’art contemporain et du
design a sélectionné 10 projets de jeunes artistes et designers, conçus spécialement pour « Secondes
Vies » à partir de matériels récupérés qu’ils ont sublimés par divers gestes et manipulations artistiques.
Parmi les membres du jury figuraient les personnalités qualifiées suivantes : Constance Guisset,
designer ; Sandra Cattini, inspectrice de la création arts plastiques ; Elisabeth Laville, experte
européenne de la responsabilité sociale et environnementale de l'entreprise ; Jean-Marc Huitorel,
critique d'art ; et Lionel Balouin, directeur de l'école des Beaux-arts / Galerie Edouard Manet,
Gennevilliers.
Scénographie : DGT Architects, Dorell.Ghotmeh.Tane
Commissariat d’exposition : Alexandrine Dhainaut
Réalisation : Wood Stock Creation
Conception graphique : Undo-Redo
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MARRAINE
NATHALIE DECHY, CHAMPIONNE DE TENNIS
« Je pense qu'il est important de changer nos habitudes de manière générale. Le matériel sportif est un
des moyens pour prendre conscience de l'importance du recyclage. Notre matériel sportif est souvent
de très bonne qualité et il est très facile de lui donner plusieurs vies. L'accueil de cette exposition sur
Roland Garros apportera j'espère de la lumière à cette problématique. En cette année de COP21, Il faut
que l'on soit tous acteurs sur ce sujet pour faire changer les habitudes et changer notre manière de
vivre. On est obligé de transmettre à nos enfants une planète pas complètement abimée ! »
BIOGRAPHIE
Nathalie Dechy (née le 21 février 1979 aux Abymes en Guadeloupe) est une joueuse de tennis
française, professionnelle de 1994 à 2009. Comptant l'essentiel de sa carrière parmi les vingt à
cinquante meilleures mondiales sur le circuit WTA, elle s'est hissée au 11e rang en janvier 2006. Demifinaliste en simple aux Internationaux d'Australie en 2005, elle a décroché trois titres du Grand Chelem :
deux fois de suite l'US Open en double dames (2006 et 2007) et Roland-Garros en double mixte (2007).
Sélectionnée au sein de l'équipe de France de Fed Cup de 2000 à 2009, Nathalie Dechy a disputé la
finale de la compétition en 2003, 2004 et 2005. Elle a participé aux JO de Sydney et Athènes. Elle
compte des victoires sur Venus Williams, Amélie Mauresmo, Kim Clijsters, Jennifer Capriati…
De mai 1996 jusqu'à l'annonce de sa retraite sportive en juillet 2009, elle a participé avec des succès
divers, à la totalité des tournois du Grand Chelem sans exception, soit 54 éditions consécutives. Cette
performance la place en deuxième position parmi les joueuses les plus assidues de l'ère open, exaequo avec Elena Likhovtseva, devant Patty Schnyder (52) et derrière Ai Sugiyama qui détient le record
absolu (ATP et WTA) avec 62 participations consécutives entre 1994 et 2009. Elle fait partie de la
fameuse « génération 1979 » qui a fourni cinq joueuses tricolores dans le top 40 mondial avec Amélie
Mauresmo en leader..
A l’arrêt de sa carrière, elle a suivi une formation à l’ESSEC et obtenu son diplôme avec une thèse
professionnelle sur le sponsoring dans les sports féminins. Elle devient aussi consultante tennis pour
Orange Sport puis Canal + jusqu’en 2013. En septembre 2011, elle rejoint le comité de pilotage du
tournoi de Roland-Garros avec Guy Forget. Parrainée par Gdf Suez depuis 1997, Nathalie poursuit sa
collaboration avec le groupe en tant qu’ambassadrice tennis. Elle est aussi au Conseil d’administration
de Sport et Citoyenneté.
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INTERVIEW DE CONSTANCE GUISSET, DESIGNER
En tant que membre du jury de l’exposition « Secondes vies », quels ont été vos principaux
critères de sélection des projets présentés ?
En concours, un projet idéal devrait toujours être surprenant et ambitieux. Il doit également être
construit et intégrer la faisabilité de l’objet final, tout en étant respectueux du sujet. Ici, la part
environnementale était essentielle. Dans la réalité, les membres du jury ont toujours ces critères
présents à l'esprit mais les projets eux-mêmes prennent le dessus et nous font voyager dans les
univers des candidats. Les meilleures propositions ressortent souvent très clairement et dépassent les
critères techniques établis.
Vous avez vous-même, après votre diplôme en 2007 de l’ENSCI – Les Ateliers, obtenu de
prestigieuses Récompenses : le Grand Prix du Design de la Ville de Paris en 2008, le Prix du
Public à la Design Parade de la Villa Noailles en 2009, le prix de Designer de l’année au célèbre
salon Maison & Objet et le Audi Talents Awards en 2010, ainsi que le prix de la meilleure
scénographie Designers’ Days en 2011. À votre tour, quel message souhaitez-vous transmettre
aux lauréats de l’exposition « Secondes vies » ?
Participer à des concours est toujours une bonne façon de s'entraîner et de se confronter au jugement
des membres de jury. Quand le résultat est positif, c'est un encouragement. Quand il est négatif, c'est
une motivation supplémentaire pour travailler !
Art contemporain et recherche en design feront bon ménage dans l’exposition. Le thème du
sport constitue-t-il un élément de choix pour ce rapprochement entre deux disciplines encore
souvent séparées aux publics différents ? En imaginez-vous d’autres ?
Nombre de sujets comme le sport pourraient être l'occasion de mettre en regard des pièces d'art
contemporain et des objets de design. Il me semble que le débat sur le rapprochement de ces deux
disciplines est sans rapport avec le thème du sport lui-même. En revanche, le sport est déjà une
magnifique occasion de rapprochement dans la vie. Pour avoir passé ma jeunesse dans des gymnases
en compagnie d'équipes de divers horizons, j'avoue être sensible à un sujet comme celui-ci.
Le développement durable et l’économie circulaire font-ils partie de vos préoccupations
personnelles et à quel titre ? Avez-vous vous-même déjà utilisé, ou envisageriez-vous
maintenant d'intégrer des produits ou des matières premières déjà utilisées dans vos futures
créations ?
Le développement durable est une donnée essentielle dans la réflexion du designer. Dans mon travail,
le respect de l'environnement n’est pas forcément une fin en soi, mais c’est un facteur qu’il faut bien
évidemment prendre en compte dans le choix des matériaux, les processus de fabrication ou encore les
conditions de transport. Même si ce n'est pas le sujet central du dessin d'un objet, c'est une
préoccupation constante, à chaque étape de la conception.
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SECONDES VIES
MÉTAMORPHOSES DU MATÉRIEL SPORTIF
DE L’ÉCONOMIE LINÉAIRE À L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE
À travers le recensement d’initiatives, d’innovations en matière de développement durable, de gestes
concrets applicables au quotidien, l’exposition « Secondes Vies » présente les modalités d’un
changement de nos modes de consommation et les grands principes de l’économie circulaire.
Réemployer / Partager
Le réemploi, la réparation et la réutilisation contribuent au prolongement de la durée de vie des produits
et donc à amortir l’impact environnemental de leur production et de leur retraitement. Le partage
permet, lui, d’éviter le suréquipement. Il s’agit donc d’abord d’entretenir et réparer, de revendre ou
donner, enfin de louer ou mutualiser.
Détourner / Récupérer
Redonner de la valeur
Transformer le matériel sportif, le détourner de son utilisation première en lui redonnant une nouvelle
vie utilitaire ou artistique. Une sorte de réincarnation, de métamorphose. Des entreprises, designers,
artisans et artistes (voir pages 6 à 13, dédiées aux 10 œuvres par 10 artistes et designers) usent
d’ingéniosité et d’imagination pour revaloriser le matériel sportif usagé. Ce « recyclage » nécessite peu
de transformation de la matière première de l’objet.
Valérie Pache, créatrice de robes à partir de
toiles de parachute et parapente
Alterzone, créateur de longboard et skateboard à
partir de snowboard
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Réversible, création de sacs et accessoires en
ballons de basket et rugby
Lyne Beaulieu / Recycl’ère, créatrice de sacs et
accessoires en chambres à air de Vélib
1bag1match, création de sacs et accessoires en maillots de sport
Recycler
Boucler la boucle
Les matières premières d’aujourd’hui et de demain se trouvent dans nos déchets. Traité de façon
appropriée, un matériel sportif en fin de vie peut être recyclé et servir de matière première à la
fabrication de nouveaux produits.
Opération balles jaunes / Fédération française de tennis
En quelques chiffres :
1 600 000 balles de tennis usagées collectées en 2015 (entre 10 et 20% du gisement)
40 étapes de collecte dans l’Hexagone
25 000 balles pour 100 m² de sol
26 tapis réalisés et offerts à des structures locales
Chiffres : FFT
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Opération Balles jaunes / Fédération française de tennis
25 000 balles = 100 m2 de sol amortissant
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Eco-concevoir
Un matériel sportif éco-conçu a été pensé de façon à minimiser son impact sur l’environnement en
prenant en compte toutes les étapes de sa durée de vie (matières premières, fabrication, transport,
réutilisation, recyclage). Un matériel éco-conçu répond aux même qualités d’usage qu’un produit non
éco-conçu.
Picture, vêtements et
accessoires éco-conçus
Matières 100% issues du recyclage
(plastiques de voitures, écorces de maïs,
et bouteilles en plastique) et séparables
favorisant le recyclage.
Lafuma, veste Ecolife, conçue à partir de
polyester recyclé, 100 % recyclable
Patagonia, veste Snap-T, conçue à partir
de polyester recyclé, 100 % recyclable9
SECONDES VIES
MÉTAMORPHOSES DU MATÉRIEL SPORTIF
ŒUVRE PAR ŒUVRE
Laura Buttons
Corpus
2015 / Installation
L’installation Corpus utilise des formes spécifiques
à l’industrie de l’exercice physique. Mais que restet-il lorsque le corps s’absente, quand l’objet perd la
forme de sa fonction ? Dans le silence et
l’immobilité de la sculpture, loin du tumulte de
l’action sportive, les objets sont comme figés dans
le temps. Dans cet intermède, on découvre alors
une valeur intrinsèque, au-delà de la valeur
d’usage et d’échange, au-delà de la finitude des
objets. Par des gestes simples, on dérive vers des
formes énigmatiques. Décontextualisés, réinterprétés, redéfinis, les objets/matériaux proposent une
nouvelle réalité poétique.
Laura Buttons
www.laurabuttons.net
Née en 1989 à Villeneuve-d’Ascq. Vit et travaille en région parisienne.
« Je suis très intéressée par la matérialité poétique des objets, matières, formes, et leur potentiel de
mutabilité. Ce que sont les choses et comment elles peuvent être autrement, notamment dans leur
relation à l’espace m’interroge. Mes sculptures, dans une ontologie orienté-objet, fonctionnent comme
des unready made, objets moulés ou modifiés par des actions simples : couper, ajouter, soustraire.
Je travaille depuis un moment à partir des esthétiques du sport et de ces éléments sportifs qui explorent
nos capacités corporelles, mentales et sociales. Ce qui m’intéresse dans tout le dictionnaire visuel que
fournit le sport, c’est aussi la possibilité de rendre compte de phénomènes physiques. Alors qu’ils
enregistrent des forces, ces instruments aident les figures – comme densification des choses invisibles,
leur concentration en matières – à émerger, et dessinent des motifs géométriques. »
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Martin Chérel
Quelle détente !
2015 / Sculpture
Dans la quête d’objets à recycler et à réinventer, le but de
handball offre l’avantage d’être composé de quatre
éléments : les poteaux et la transversale qui constituent la
cage, les deux pieds arrière qui gonflent le filet, et le filet.
En détournant le but de ces quatre éléments, il devient
alors possible de jouer et de recycler. C’est la
métamorphose d’un matériel sportif. L’objet est repensé
et éloigné de son sens initial. Désormais, il devient
hamac, symbole de repos, et son occupant, un témoin
contemplatif tel le téléspectateur sur son canapé
regardant une épreuve sportive.
Martin Chérel
www.cherelm.com
Né en 1971 à Lyon. Vit et travaille à Annecy.
« Depuis quelques années, mon travail porte plus largement sur l’environnement sportif, producteur de
formes, d’images et de comportements. J'aborde le sport avec diverses approches : le terrain, l’athlète,
le supporter, le spectateur, le sponsoring… »
Collectif Prémices
Spline
2015 / Installation
Le ski de fond présente des lignes épurées, droites et fines,
sans cares. C’est à partir de ce matériel que le studio de design
Prémices a conçu Spline, élément architectural et décoratif.
Découpés, multipliés, assemblés et sublimés, les skis de fond
deviennent paroi légère ou faux plafond suspendu. Les fines
tiges d’acier qui les traversent permettent de les maintenir
ensemble et de les contraindre, afin de créer des motifs tout en
courbes et contre-courbes, dont les déclinaisons peuvent être
multiples.
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Collectif Prémices
www.collectif-premices.com
Nés en 1986. Vivent et travaillent à Paris.
« Prémices est un studio de design qui s’attache à valoriser ce qui est déjà-là : matériaux dépréciés,
contexte bâti, savoir-faire artisanal en perdition… Ces modestes états de fait portent en eux un potentiel
important d’innovation qui constitue notre matière de travail. À travers une approche créative globale
(espace architectural, design, graphisme), nous proposons des réponses complètes et communicantes,
durables, et au processus de production maîtrisé. Inscrivant notre activité dans les principes de
l’économie circulaire, nous collaborons dans nos projets dans le souci de valoriser ce mode de
conception responsable. »
Isabelle Daëron
Mémoires d'une balle au bond
2015 / Installation
Hantée par le match de M. Hulot et les rebonds de
balles perdues dans le film Les Vacances de M. Hulot
de Jacques Tati, l'oeuvre s’attache à traduire les
qualités acoustiques et physiques de la feutrine
broyée des balles de tennis, à travers trois objets :
une fenêtre sonore qui diffuse un match de tennis ;
une assise, surface molle obtenue par ajout successif
de matière ; un tapis-récipient moulé à partir de
feutrine broyée et d’un liant contenant de la terre
battue. Mémoires d'une balle au bond s’inscrit dans la
continuité d'un travail questionnant les relations entre
le milieu habitable et les flux naturels. L’installation
explore de nouvelles pistes de valorisation de la
feutrine des balles et s’attache à confirmer l’art
comme vecteur pédagogique.
Isabelle Daëron
www.isabelledaeron.com
Née en 1983 à Ploemeur. Vit et travaille à Paris.
Qu’est-ce que l’habitable aujourd’hui ? Quelles relations entretient-il avec l’environnement ? Comment
déterminer une limite qui assure les échanges avec l’extérieur tout en laissant à l’habitant la possibilité
de se défaire d’une emprise technique ? Ce sont autant de questions qui orientent l’activité de designer
d’Isabelle Daëron. Elle conçoit des objets, des mises en espaces, des installations, à partir d’une
réflexion sur le milieu habitable et les éléments naturels qui le constituent. Elle s’attache à déterminer,
en relation avec la notion d’habitabilité, le juste équilibre entre un matériau, une technique, un territoire.
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Cécile di Giovanni
Make your own destiny
2015 / Installation
Cécile di Giovanni a volontairement choisi de se pencher sur les
atouts offensifs et défensifs de certains matériaux de sports. À
la lumière des enjeux sociaux et sociétaux actuels (plus
particulièrement du récent conflit ukrainien), elle tente
d’analyser la façon dont les matériaux sportifs récupérés par la
population sont détournés à des fins revendicatives, et comment
est révélée la place du sport dans la société à travers
l’imaginaire collectif. Adjuvants pour la population dans l’acte
même du soulèvement urbain, objets de protection, signes d’un
retour à un état anarchique, ou reflet du désespoir qui anime
ces populations prêtes à tout, ces fragments matérialisent et
dénoncent ici les faiblesses d’un système économique et social
auquel elle ne voit pas d’issue.
Mécène : Marty Sports
Cécile di Giovanni
www.ceciledigiovanni.com
Née en 1988. Vit et travaille entre Toulon et Paris.
« J’ai commencé à m’intéresser à la sculpture en détournant par des gestes simples des objets de
récupération du quotidien en leur donnant un nouveau sens de lecture. C’est en jouant avec les codes
et les symboles qui nous entourent que j’ai pu, en utilisant un vocabulaire souvent absurde, m’interroger
sur ces objets, ce qu’ils disent de nous et de la société à laquelle on appartient.
C’est notamment à travers le détournement de matériaux sportifs que j’ai pu approfondir mes
recherches : l’art me permet d’interroger l’état et le devenir de notre société en utilisant le champ lexical
du sport, de la violence et de la guerre. Comment, en utilisant les notions d’endurance, de compétitivité
ou encore de performance, le sport infiltre le réel par ses codes, ses symboles et impacte sur nos
comportements les plus quotidiens ? En quoi est-il un moyen d’émancipation ? En quoi est-il un
procédé métaphorique et symbolique supplémentaire pour visualiser l’aliénation, le contrôle et
l’absurdité de la condition humaine ? »
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Evor
Gym Queens
2015 / Sculpture
Evor mêle ici matériel d’haltérophilie et
casques de protection cyclistes, recouverts
d’une seconde peau faite de clous de
tapissier. Gym Queens est une expression
désignant ceux qui sont obsédés par leur
corps. Il s’agissait donc ici de rendre à ces
reines et rois des salles de sport les joyaux
qui leur siéent.
Evor
www.evor.fr
Né à Nantes en 1975. Vit et travaille à Nantes.
La méthode sculpturale d’Evor procède entre autres du détournement. Souvent récupérés, des objets
ou des déchets sont d’abord classés, collectionnés et restent à portée de regard. Ils peuvent être les
déclencheurs, les étincelles à l’origine de ses projets, des prétextes, des matrices ou des modules qui
donnent lieu à des assemblages et des ajustements. Ces hybridations jouent d’une ambigüité entre
objets probablement utilisables, sans réelle efficacité ou de simples artefacts. Elles empruntent çà et là
des archétypes, des esthétiques et des savoir-faire issus des métiers d’art et opèrent une sorte de
sublimation du rebut.
Joris Favennec
Fragment
2015 / Sculpture
Le surf a un fort impact environnemental, notamment en raison du
matériel qu’il nécessite. Pointant la contradiction d’un sport
pourtant proche de la nature, Joris Favennec imagine une forme
découpée dans une planche usée, tel « un morceau ballotté par
l'océan, comme ces déchets plastiques présents sur nos plages »,
et en montre les composants. Le sandwich révélé est comme
porté, montré à la manière d'un fragment exposé dans un musée
archéologique. La fonction d’origine de cet échantillon tend alors à
disparaître derrière un objet-sculpture, à la croisée du design et
de l'art.
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Joris Favennec
www.jorisfavennec.fr
Né en 1985. Vit et travaille à Rennes.
Designer au service d’équipementiers sportifs, Joris Favennec a réalisé des prototypes de palmes, du
matériel d'aquagym, des canoës ou encore des accessoires pour la sécurité dans l'eau. Depuis, il
poursuit son travail de designer en solo et œuvre également au sein du collectif Rond point, projet de
création et de conception d'objets, d'images et d'installations, mêlant à la fois médiation artistique,
culturelle, et travail de recherche, d'expérimentation, sous forme de workshops et résidences.
Nikolas Fouré
Souffle
2015 / Sculpture
Le ballon de foot présente une forme simple mais sa
base géométrique, l'icosaèdre tronqué, est
relativement complexe : une organisation de modules
hexagonaux et pentagonaux. Interrogeant les liens
entre nature et géométrie, Nikolas Fouré reprend ces
figures pour tendre vers l’organique. Connotant
directement l'air - contenu ou à contenir - à l'intérieur
de cette membrane constituée de centaines de pièces
géométriques, Souffle est une sculpture au potentiel
sphérique. Tel un algorithme, le geste - processus
itératif de la couture - lie chaque unité à la multitude.
Mécène : Fonds de dotation Foot d’Elles
Nikolas Fouré
Né en 1976. Vit et travaille à Rennes.
« Mettant en relation les éléments de la Nature et nos artefacts, je m'attarde à disséquer autant qu'à
synthétiser nos modes de représentation du Monde. La répétition, les renversements conceptuels et les
matériaux prosaïques sont mes outils pour questionner les relations qui peuvent exister entre la biologie
et l'architecture, l'affect et les algorithmes, la physiologie et la géométrie...
Mes projets ont l'ambition de faire résonner des enjeux anthropologiques à travers des environnements
particuliers. La géométrie est originellement présente dans la Nature, même si, de façon illusoire, nous
classons communément les formes de la Nature relevant plutôt de l'informe en dehors de la géométrie
et des processus anthropiques. »
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Marie-Aurore Stiker-Metral
Planches et fritures
2015 / Installation
La diversité formelle et chromatique des
accessoires de piscine ont éveillé l’imaginaire
de Marie-Aurore Stiker-Metral. Les morceaux
et fragments de matières récupérées (frites,
planches, cordages, perches, cerceaux…) ont
été soumis aux actions d’un bricolage
classique (découpage, perçage, fraisage…) et
assemblés grâce à des techniques
traditionnelles du bois. De ces différentes
opérations sont nées une série d’objets
recréant un espace domestique fonctionnel.
Ces objets produits et reproductibles avec un outillage courant, leurs couleurs et leurs dimensions,
varient en fonction de l’usure du matériel. L’ajout ponctuel d’éléments peu coûteux (tiges métalliques ou
bois) permet d’apporter une qualité de finition essentielle dans cette écriture simple.
Marie-Aurore Stiker-Metral
www.mastikermetral.com
Née en 1981. Vit et travaille à Paris.
Lauréate du prix Audi Talents Awards en 2010, la designer Marie-Aurore Stiker-Metral figurait la même
année parmi les 10 designers sélectionnés par Philippe Starck pour l'exposition anniversaire du salon
Now ! Design à vivre. Depuis, plusieurs de ses objets ont été édités, notamment par Ligne Roset ou
encore Oxyo.
Siyuan Zhang
Squop
2015 / Objet design
La balle de squash est un matériel facilement jeté, dès lors qu’elle devient trop lisse ou
qu’elle se fissure. Pourtant, le caoutchouc qui la compose garde intacte sa qualité
d’”amortisseur”. D’où l’idée pour le designer Siyuan Zhang de créer une butée de porte qui
exploiterait la résistance et la flexibilité de cette balle. Squop est donc constituée d’une
balle de squash en partie supérieure, propice à l’absorption des chocs lors de l’ouverture
d’une porte, et d’un socle en partie inférieure, réalisé à partir de différents types de
raquettes en bois.
Siyuan Zhang
Né en Chine. Vit et travaille à Shanghai.
« Je me concentre sur le design d’objet et d’espace par l’étude de la relation entre humain, objet et
espace. Faire en sorte que les usagers vivent élégamment dans un espace, avec des objets de qualité,
est le but de mon travail. »
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PREMIER LIEU D’ACCUEIL : MUSÉE DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE TENNIS
L’exposition « Secondes vies » a vocation à être montrée dans plusieurs lieux, à la fois culturels et
sportifs, de 2015 à 2017. Le musée de la Fédération française de tennis est le premier lieu d’accueil.
Inauguré en 2003, le musée de la FFT situé dans l’enceinte même du stade Roland-Garros à Paris
accueille le grand public toute l’année et uniquement les spectateurs du tournoi pendant la quinzaine
sportive. Il a pour mission la conservation et la promotion du patrimoine de la fédération et de l'histoire
du tennis. Le musée offre aux visiteurs une grande exposition permanente « Histoire du tennis », riche
de plus de 90 objets, une importante bibliothèque et deux expositions temporaires inédites.
Dates du tournoi 2015 : 19 mai – 7 juin 2015
© Droits réservés FFT
« Secondes vies » au Musée de la FFT : 12 mai – 21 septembre 2015
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© Droits réservés FFT
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© Droits réservés FFT
AUTRES LIEUX D’ACCUEIL
Septembre 2015
Ministère de la culture et de la communication
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Avril-juin 2016
Quinzaine de l’entorse, biennale d’art contemporain
Créée en 2006, l’association l’Entorse s’est donné pour objectif de construire des passerelles entre le
milieu de l’art et celui du sport et entre leurs publics respectifs à travers l’organisation de différentes
manifestations dans toute la région Nord-Pas de Calais ainsi qu’en Euro-région. Elle explore les
croisements entre l’art et le sport par le biais des spectacles, des expositions, des ateliers artistiques et
sportifs.
L’Entorse construit des projets réunissant artistes et sportifs qui permettent à un large éventail de
publics d’être témoin des résultats fructueux et originaux de ces échanges.
Les potentialités des projets ont été largement éprouvées lors des quatre dernières éditions de la
Quinzaine de l’Entorse en 2007, 2008, 2010, 2012, 2014 en partenariat étroit avec Lille Métropole et la
Ville de Lille, les structures sportives phares de la métropole.
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SCÉNOGRAPHIE
DGT Architects
www.dgtarchitects.com
La scénographie de l’exposition « Secondes Vies » a été confiée à l’agence DGT Dorell.Ghotmeh.Tane
/ Architects, agence internationale d'architecture, d'urbanisme et de conception fondée en 2006 à Paris,
et dirigée par trois architectes de cultures différentes : Dan Dorell, Lina Ghotmeh et Tsuyoshi Tane. Elle
compte plus que 15 architectes et professionnels de diverses disciplines.
L'agence a acquis une renommée internationale avec la réalisation du Musée national estonien ainsi
qu'un certain nombre de projets au parti-pris fort et à l’extrême sensibilité. DGT est reconnu
internationalement et a reçu plusieurs prix, notamment le Prix NAJAP 2007-08, décerné par le Ministère
de la Culture et de la Communication, ou le Prix de la Ressegna Lombardia di Archittettura 2008 en
Italie. DGT a récemment conçu la scénographie de l’exposition consacrée à l’artiste japonais Hokusai
au Grand Palais en 2014-2015.
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COMMISSARIAT
Alexandrine Dhainaut
Critique d’art et de cinéma, Alexandrine Dhainaut écrit régulièrement dans les pages de 02, du
Quotidien de l’art et de Lyon Capitale. A contribué à des monographies et catalogues d’exposition
(Jeune création, Îlots d’utopie, François Daireaux, Jacques Tati), et des revues spécialisées (50° Nord,
Semaine ou esse arts + opinions). En 2015, elle est commissaire de « Entre-temps », une exposition
collective réunissant des artistes de la Malterie, à l’Espace le Carré, Lille. Membre de l’AICA
(Association internationale des critiques d’art) depuis 2013.
GRAPHISME
Undo-Redo
www.undo-redo.com
Le graphisme de l’affiche et des panneaux de l’exposition a été assuré par Valérie de Berardinis et
Nicola Aguzzi, du studio de création Undo-Redo, choisi par ailleurs pour la conception de la nouvelle
identité graphique de D'Days, le festival de design du Grand Paris qui aura lieu en juin 2015.
RÉALISATION
Wood Stock Creation
www.woodstockcreation.com
Wood Stock Creation développe un programme de recyclage créatif pour le design d’espace,
l’événementiel et le trademarketing. Ils proposent une valeur ajoutée design qui fait de la gestion de nos
matières hors d’usage un engagement marketing responsable.
Wood Stock Creation parraine le Creative Recycling, un « laboratoire » dédié au recyclage des matières
hors d’usage de façon créative. Leur raison d'être est la réduction de la consommation de matières
premières. Ils animent une recyclerie mettant à disposition une matériauthèque à destination des
créatifs et artisans, qui partagent des ateliers pour le prototypage et la production de ces
produits/services. Ils peuvent ensuite promouvoir leurs projets et répondre aux demandes de gestion
des ressources de notre société. Le dessein du Creative Recycling est la création de filières d'économie
circulaire répondant aux exigences de chaque territoire.
Une scénographie réalisée au Creative Recycling par Wood Stock Creation, c’est :
- une fabrication à la main en Haute-Savoie
- du bois brut sauvé des rebuts de l’industrie (destiné à devenir du copeau)
- une chaîne de production transparente et joviale
- des colles et huiles biologiques
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CONTACTS PRESSE
Ministère de la Culture et de la Communication
Délégation à l’information et à la communication
01 40 15 38 80
[email protected]
Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports
Stéphanie Tisserond
[email protected]
01 49 55 34 11
Secrétariat d’État aux Sports
Anouck Paumard
[email protected]
01 40 45 90 45
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