FOURNERIE - Peintures intimes -

Transcription

FOURNERIE - Peintures intimes -
Dossier de presse
La Ville de Chamalières
L’Association Mouvement Art Contemporain
présentent
FOURNERIE
- Peintures intimes DU 24 JANVIER AU 1ER MARS 2014
à la Galerie Municipale d’art contemporain
Approche matinale d’une escouade de branlottins, Technique mixte, 56x56 cm
Vernissage vendredi 24 janvier à 18h en présence de l’artiste
Association Mouvement Art Contemporain
Présidente : Agnès TOURNAIRE-FRANCANNET
Directeur artistique : SLOBO
Contacts Presse : Maud LE GOFF et Patrice GILBERT
AMAC - Galerie Municipale d’Art Contemporain – 3 avenue de Fontmaure - 63400 Chamalières
Tél: 04 73 30 97 22 - Courriel : [email protected] - www.amac-chamalieres.com
Ouverture: du lundi au samedi de 14h00 à 19h00 - Entrée libre
Claude-Henri Fournerie n’est pas une pipe.
Claude-Henri Fournerie n’est pas non plus Clovis Trouille. Il ne se serait jamais permis d’appeler une de ses
œuvres « Oh ! Calcutta ! Calcutta ! », cédant à la facilité d’un jeu de mot affligeant. Non ! Notre idole
auvergnate est capable de bien pires méfaits. Comment peut-on ainsi manquer de respect au Petit Chaperon
Rouge, cette starlette des contes pour enfants, en lui prêtant de tout petits seins alors que la jouvencelle faisait un
bon 95 D selon les syndicats et un généreux 100 E aux dires de la police ? Comment peut-on tourner en ridicule
Météo-France, une méduse en lévitation, de braves fonctionnaires de police en méditation transcendantale, ou même
se moquer des pompes à essence en les affublant de prénoms aussi ridicules qu’Adam et Eve, alors que Gérard et
Simone, c’était bien plus convenable ?
Mais Claude-Henri Fournerie n’est pas davantage Alfred Courmes, cet Ange du mauvais goût qui se payait sans
vergogne la tête du Sphinx et du Minotaure, du Bibendum et du Christ lui-même. Non, notre homme se contente juste
d’épingler à son tableau de chasse Icare, Guignol, un gentil monstre rose qui ne lui avait pourtant rien fait, et Dieu
lui-même. Excusez du peu.
La métaphysique du castelet, Technique mixte, 100x100 cm
Noé téléphonant à météo-France, Technique mixte, 40x40 cm
Or, si Claude-Henri Fournerie n’est ni une pipe, ni Clovis Trouille, ni Alfred Courmes, qui est-il donc ? Un extraterrestre, la réincarnation d’un nuage tenu en laisse par un troupeau d’animaux qui se prennent pour des hommes ?
Une chaussure à talon aiguille ?
L’homme est insaisissable. Sitôt qu’on croit le connaître, une nouvelle facette apparaît, un peu comme les fractales
chères à son cœur et qu’il peint avec tant de finesse et de subtilité qu’on ne sait même plus que c’en sont. Certes ses
arbres ne sont pas des lilas, mais ils occupent une telle place dans la période actuelle de cet artiste icono-inclassable
qu’on en vient à se demander s’il ne nourrit pas un fétichisme malsain à leur égard. Des élucubrations
psychanalytiques pourraient faire penser à un Œdipe mal digéré, mais Claude-Henri a un fort bel appétit et son
estomac supporte à merveille le whisky, les fines Appellations, la gélatine à pâté, ou l’escalope à la salade.
Association Mouvement Art Contemporain
Présidente : Agnès TOURNAIRE-FRANCANNET
Directeur artistique : SLOBO
Contacts Presse : Maud LE GOFF et Patrice GILBERT
AMAC - Galerie Municipale d’Art Contemporain – 3 avenue de Fontmaure - 63400 Chamalières
Tél: 04 73 30 97 22 - Courriel : [email protected] - www.amac-chamalieres.com
Ouverture: du lundi au samedi de 14h00 à 19h00 - Entrée libre
L’homme nous file entre les doigts, c’est certain. Sa stratégie la plus élaborée pour y parvenir est la culture des
incongruités. Il en fait d’ailleurs pousser quelques-unes, en la douce compagnie de paradoxes et autres
improbabilités, sur son balcon dans des jardinières prévues à cet effet. Son épouse fait semblant de ne rien voir.
Claude-Henri les nourrit affectueusement chaque matin, entre laudes et ablutions matutinales, avec un mélange de
dérision, de détachement et de subtilité. Il en prend soin comme de la pulpe de ses dents, et, lorsqu’elles sont bien
mûres, il ne lui reste plus qu’à les greffer à ses tableaux.
Claude-Henri Fournerie aime la peinture mais il fuit comme le scorbut pisciforme les mondanités de cet univers
pourtant si merveilleux : les marchands d’art tellement généreux, les galeristes qui font des artistes leurs galériens,
les musées parisiens bon-chic bon-genre où l’on voit Hopper et Mondrian. Lorsqu’une grande exposition se trame à
l’horizon lutécien, Claude-Henri Fournerie prend bien soin de s’en écarter, répétant à l’envi « j’ai peur que Magritte
me batte ». Parce que le peintre est discret ! Voilà justement son plus vil défaut. Il refuse obstinément la publicité.
Mais quelle idée funeste à notre époque de modernité fulgurante de ne pas avoir son site Internet, son blog, son
Wikipedia ? Quel site de bonheur ce serait pourtant si celui qui nous faisait voyager dans son univers au-delà du
réel, dans sa séraphique poésie picturale et dans un théâtre de l’imaginaire délirant, était l’un des trois enfants qui
regardent cette scène à inventer de l’autre côté d’un mur frustrant ? Mais le bougre est rétif à l’idée de se montrer, et
ce n’est pas une exposition par décennie qui fera de lui le George Clooney ou le Jack Nicholson de la peinture.
Le guet - apens, Technique mixte 75x75 cm
J’irai danser sur la grande ourse, Huile sur toile 30,5x30,5 cm
Maître Fournerie, comme chacun se devrait de l’appeler, est un homme simple, chaleureux et discret. Sa peinture est
le reflet de son âme : jamais dans la bassesse, toujours dans l’élévation. Jamais dans la vulgarité, toujours dans le
raffinement. Sa peinture est une véritable philosophie. Elle pose des questions et invite à s’en poser. Elle n’oblige
aucune réponse toute faite. Elle ne fait jamais dans la glose interminable des fats donneurs de leçons ou des cuistres
qui font croire qu’ils pensent en copiant-collant des bouts d’idées péchées ici ou là. Cette peinture ne se prend pas au
sérieux. Elle est sérieuse. Les enfants qui attendent le spectacle de Guignol dans ce lieu improbable en sont une
image hurlante. Les trois animaux de « Noé téléphonant à Météo-France » également. Ils se doutent que le déluge est
Association Mouvement Art Contemporain
Présidente : Agnès TOURNAIRE-FRANCANNET
Directeur artistique : SLOBO
Contacts Presse : Maud LE GOFF et Patrice GILBERT
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Ouverture: du lundi au samedi de 14h00 à 19h00 - Entrée libre
proche, mais ils gardent leur calme, leur dignité. Ils ont confiance. Les références culturelles des toiles de Sir
Fournerie (c’est un bruit qui court dans le Landerneau autorisé qu’un projet de la reine d’Angleterre serait d’anoblir
l’artiste auvergnat) sont innombrables. Icare et la Première Guerre Mondiale, les corps platoniciens, Emmaüs (celui
de la Bible) et le trou de la Sécurité Sociale dans lequel s’apprêtait à plonger cette femme avant qu’un triste sire ne
s’empare d’elle pour en faire son quatre heures. Jamais ces références ne sont imposées, jamais elles ne s’interposent
entre le spectateur et l’œuvre. Elles sont une évidence toute simple. L’homme est érudit.
S’il est fréquent de voir dans les œuvres fourneriennes des arbres, il n’est pas rare non plus d’y croiser des hommes, le
visage dirigé vers le haut. Voilà bien quelque-chose de saugrenu, vous en conviendrez. Pourtant, ils sont là ces
hommes, le visage tout entier tourné vers le haut. Que regardent-ils ? Quelle lumière les attire ? Que cherchent-ils ?
La première pensée qui, bien sûr, vient à l’esprit est que ce sont de grands enfants tout ébaubis sous les jupes d’une
géante placée au-dessus d’eux, hors-champ. Ce serait un peu la projection de ces regards d’enfants devant le théâtre
de Guignol vide de ses marionnettes, ou ceux qu’on imagine de ces autres enfants tout occupés à un spectacle
mystérieux derrière ce mur que la caméra devrait contourner, bon sang ! Mais que fait-il cet imbécile de cadreur ?
On veut voir de l’autre côté du mur… L’auteur, lorsqu’on l’interroge sur cette question métaphysique lourde de
conséquence, reste évasif. Il n’infirme ni ne confirme cet off licencieux. La géante hors-champ est une conjecture qu’il
nous laisse. […]
Eric Mouzat
Epiphénoménologue,
Ici et là-bas, le 16ème jour du mois de Chawwal
Le paradis perdu, Technique mixte 30x30cm
Louhétulla, Huile sur toile 33,5x33,5 cm
Catalogue de l’exposition Claude-Henri Fournerie - Peintures intimes
32 pages - 13 €
Association Mouvement Art Contemporain
Présidente : Agnès TOURNAIRE-FRANCANNET
Directeur artistique : SLOBO
Contacts Presse : Maud LE GOFF et Patrice GILBERT
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Tél: 04 73 30 97 22 - Courriel : [email protected] - www.amac-chamalieres.com
Ouverture: du lundi au samedi de 14h00 à 19h00 - Entrée libre