RWE AG (Rheinisch Westfälisches Elektrizitätswerk AG)
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RWE AG (Rheinisch Westfälisches Elektrizitätswerk AG)
Flux n°39/40 Janvier - Juin 2000 phase de développement ; les technolo- PORTRAIT D’ENTREPRISE gies et les besoins changent ; le va-etvient des alliances ne fait que refléter cet environnement turbulent. RWE AG (Rheinisch Westfälisches Elektrizitätswerk AG) Le secteur électrique en Allemagne Par rapport au paysage français d’une industrie électrique unifiée autour d’une grande entreprise, Électricité de France, Dominique Lorrain l’Allemagne offre un contraste saisissant. Son industrie électrique est bien Après avoir présenté un conglomé- Utilities : regional markets rat de Hong Kong (Flux 36-37), puis un ingénieriste américain (Flux 38), nous avions trois raisons de nous intéresser à RWE, le grand groupe électricien diversifié allemand. D’abord, les groupes allemands de l’électricité sont, toutes choses égales par ailleurs, l’équivalent des groupes français de services urbains ; ils nous invitent donc à sortir d’une lecture trop nationale. Ensuite, le secteur de l’électricité en Allemagne dans ses dernières transformations est une illustration, s’il fallait le démontrer, du lien existant entre les règles publiques et la structuration d’une offre industrielle ; la libéralisation du secteur électrique y a pour effet une recomposition du paysage dans plusieurs domaines. Enfin, l’investigation des politiques menées par RWE depuis dix ans témoigne de la globalité du marché des infrastructures, perçu comme tel par les entreprises. Leur suivi nous rappelle aussi avec force que les différents sous secteurs se trouvent à des moments différents dans le grand cycle des produits de Vernon. Les télécoms et les NTIC constituent un domaine neuf en 94 Source : Financial Times, monday october 21, 1996 Portrait d’entreprise encadré 1 : Les neufs grands électriciens allemands en 1998 plus proche du deuxième modèle français de service public avec un rôle Ventes en Twh Structure du capital ancien des municipalités, le dynamisme de quelques grandes entreprises privées se développant sur des mono- 1998 RWE 138 Municipalités 30 % Preussen Elektra 106 Veba 100 % et privé. Le secteur présente une archi- Viag-Bayernwerk 73 58 % Land de Bavière tecture complexe avec un millier d’en- EVS-EnBW 51 Municipalités 90 %, Land 10 % treprises qui s’articulent à différents Veag 47 RWE, Veba, Viag 75 % VEW 35 Municipalités 45 %, RWE 10 % poles territoriaux et des pratiques anciennes de coopération entre public niveaux (1). Au sommet, neuf grandes compagnies produisent 81 % de l’éner- 29 % public, 15 % institutionnels gie du pays, la transportent et distribuent 40 % de l’électricité (voir carte et HEW 17 Ville Hambourg 71 %, public 29 % encadré 1). Environ 70 compagnies Badenwerk 14 50 % Land, Municipalités 25 % régionales de distribution représentent public 25 % 7 % de la puissance et 28 % des ventes, principalement dans les zones à faible Bewag 13 densité. 850 municipalités s’appuyant sur des entreprises publiques spéciali- 51 % Ville de Berlin, 10 % Preussen Elektra, 10 % public Source : Entre monopole et concurrence, op. cité, p. 304 sées, ou Stadtwerke, distribuent et parfois produisent ; au total elles contri- prises à développer des intercon- contextes politiques très différents, buent pour 30 % des ventes. Les 10 % nexions régionales. Au niveau national, n’ont pas remis en cause ce système restants sont générés directement par elles deviendront effectives après la pre- reposant sur : de grands industriels ou des produc- mière guerre mondiale. L’industrie s’est teurs indépendants, parmi lesquels les alors concentrée au bénéfice de - un régime de liberté d’établissement assorti d’un cadre réglementaire, deux plus importants sont Steag et VKR quelques majors qui ont racheté leurs - l’existence de monopoles territo- qui a été absorbé par Preussen Elektra concurrents, repris la production des riaux fondés sur des accords entre les (Veba). industriels, étendu leur monopole terri- firmes, torial par accord avec des villes et sécu- - des interconnexions régionales ou Cette structure s’est développée de risé leur activité par des prises de parti- nationales, qui viennent compléter le manière pragmatique à partir des pre- cipation dans le secteur des mines et système de monopoles territoriaux. mières centrales électriques en 1885. des produits pétroliers. Afin d’éviter des Des intérêts privés ont créé des compa- conflits territoriaux les compagnies ont Cette situation succinctement décri- gnies ; assez rapidement les municipali- alors signé au cours des années vingt te connaît une rapide transformation. tés sont rentrées dans leur capital, ren- des contrats dits de démarcation Depuis la fin des années quatre-vingt, forçant par là même l’influence qu’elles (Demarkationsvertrag), qui fixaient les une succession de problèmes ou de cri- détenaient en accordant des contrats bases de monopoles territoriaux. tiques se conjuguent. Premier d’entre de concession. Avant la fin du XIXe siècle, les progrès techniques, la eux, le niveau des prix. L’Allemagne Plus tard, la loi sur l’énergie de 1935 enregistre des prix de l’électricité indus- recherche de rendements croissants tout comme la loi sur la libre concurren- trielle bien plus élevés que dans le reste ont très rapidement conduit les entre- ce de 1957, pourtant prises dans des de l’Europe. Beaucoup y ont vu un effet 95 Flux n°39/40 Janvier - Juin 2000 de la cartellisation du marché mais ce d’être achevées ; elles ne sont jamais exclusive à une durée de 20 ans ; le n’est qu’une partie de l’explication. Ces entrées en service et leur amortisse- 5ème élargit la définition du « refus abu- prix reflètent aussi les subventions en ment pèse dans les comptes. Enfin, si la sif de transit » et favorise donc la remise faveur de l’industrie charbonnière ; réunification avec les Länder de l’Est a en cause des monopoles territoriaux. lorsque la contribution pour le charbon offert de nouveaux débouchés elle a Au milieu des années 90, les pressions a été supprimée en janvier 1996, les prix aussi nécessité des investissements pour un changement et une ouverture pour les consommateurs industriels ont très élevés, mal rémunérés car la chute du marché se font croissantes. Le gou- chuté de 12,5 % (2). Troisième élément, de la demande a généré des pertes. vernement allemand prépare une légis- la mise en cause de la filière nucléaire sous la pression politique des Grünen et lation nationale qui anticipe sur les En 1980, la loi sur la libre concurren- règles européennes. De sorte que la des mouvements alternatifs a entraîné le ce de 1957 est modifiée. Son 4ème politique de libéralisation qui se met en déclassement de centrales qui venaient amendement réduit les accords de zone place en avril 1998 s’analyse comme le moment d’une réforme structurelle de Encadré 2 : Les grandes “utilities” européennes l’industrie électrique allemande avec Chiffre d’affaires (1) Capitalisation (2) Production TWh (3) EDF 181,8 -- 450 Enel 130,6 -- 250 RWE-VEW 283,4 (4) 24,1 138+35 Veba-Viag 89,8 39,0 106+73 Suez-Electrabel 62,6 24,6 70 Endesa 49,6 20,6 70 Iberdrola 32,3 13,2 45 des effets en chaîne : guerre des prix entre électriciens, concentration du secteur (et recomposition à l’échelle européenne), diversification des groupes (et recomposition du marché européen des infrastructures). Devant la menace d’une concurrence dans leur activité de monopole, avec des nouveaux entrants comme l’américain Enron, les électriciens allemands s’engagent très rapidement dans une National Power 32,1 EnBW 28,0 8,7 « guerre » des prix. RWE-Energie annon47 ce le premier une baisse de 20 % pour les particuliers. Pour les grands clients Scottish Power Enron 40 29,8 industriels la concurrence est bien plus féroce. Tous les observateurs vont être frappés par la vigueur du mouvement PowerGen 27,3 de baisse. L’onde de choc se répercute. Vattenfall 21,7 Les Stadwerke voient leurs revenus amputés en bout de chaîne. La réforme (1) en milliards de F, source rapport Revol, Sénat, Septembre 1999, publié par Le Monde, 12 octobre 1999. (2) en $bn, source Primark Datastream ; Reuters, FT October 22, 1999. (3) FT December 12, 1999 et Le Monde 27 août 1999 (d’après VDEW). (4) RWE n’était pas mentionné dans le rapport Revol (op. cité) ; ce chiffre d’affaires est celui pour 1999/98 en tenant compte de la fusion. Il s’agit d’un chiffre d’affaires groupe qui explique l’écart par rapport à Veba-Viag. Les deux ensembles ont la même taille. Les chiffres du rapport Revol s’entendent pour le secteur électrique. 96 « technique » du secteur de l’électricité menace le modèle public allemand de gestion des affaires locales fondé sur un transfert des secteurs bénéficiaires, électricité et eau, vers les transports urbains ou les déchets. Les acteurs en ont bien conscience ; au moment où le Portrait d’entreprise président de Veba explique sa nouvelle RWE AG - Frankfurt stratégie, les fonctionnaires municipaux organisent des manifestations de défense (3). La seconde réponse des groupes au nouveau contexte va être la concentration. Octobre 1999 fera certainement date pour l’histoire du secteur avec l’annonce de la fusion entre Veba et Viag, suivie un mois plus tard par celle de RWE et VEW. Ces deux opérations donnent naissance aux troisième et quatrième groupes du secteur en Europe (voir encadré 2) mais elles ont aussi des Création à Essen en 1898 ; associe des actionnaires privés et des municipalités Revenus consolidés 1999/98 43,2 milliards d’euros après la fusion avec VEW Secte ur d’origine Énergie, électricité Activité minière, charbon Pétrole et chimie Ingénierie Matériel d’imprimerie Diversification Construction Gaz Déchets Télécommunications Eau et assainissement Chiffre d’affaires 1989/88 (5) DM 39bn ; 1999/98 pour RWE seul DM 75,1bn et après fusion DM 84,5bn. Part de l’international 23 %. Effectifs 100 000 en 1990 et 155 600 fin 1999 avant fusion. Partenaires dans les réseaux : Vivendi (eau Berlin), Suez Lyonnaise (eau Budapest), Endesa (électricité), Veba (télécommunications). conséquences qui dépassent le cas de la seule industrie allemande et du seul dent de leur vraisemblance ; restent en clients dans tous les cas et parfois secteur de l’électricité. Premièrement, lice EDF et Southern (qui a déjà 26 % de actionnaires comme pour RWE. Dans afin de respecter les règles de concur- Bewag). Au terme de ces opérations on une vaste fresque mondiale, ces entre- rence, ces fusions impliquent des ces- s’acheminerait vers une architecture en prises sont représentatives d’un capita- sions. De plus, compte tenu du volume quatre pôles : Viag + Veba ; RWE lisme réglementé que l’on peut opposer des investissements à faire dans + VEW ; EnBW + EDF et Southern à des versions plus financières et spé- chaque secteur, les groupes doivent + Bewag/Veag (voir carte). Un nouveau culatives. Au même titre que les deux choisir. Après avoir mené des politiques paysage industriel européen est en train majors français, elles ont d’abord mené, de diversification au début de la décen- de naître. à partir de leur coeur d’activité,, des politiques d’intégration verticale qui les ont nie ils se recentrent. Les morceaux libérés se réagglomèrent avec d’autres Les grands groupes allemands de conduites vers l’extraction de charbon grands groupes étrangers conduisant à l’électricité, en particulier Veba et RWE, ou les activités pétrolières, puis elles se une nouvelle géométrie. sont sans doute au monde ceux dont sont diversifiées et internationalisées. l’histoire, la culture et l’activité ressem- Leurs chiffres d’affaires les situent à des blent le plus aux grands groupes fran- rangs assez proches. Aujourd’hui, dans nications le troisième réseau mobile, E- çais Suez- une Europe des services en réseaux en Plus,, associant Veba et RWE se trouve Lyonnaise et Vivendi. Comme eux, ils complète réorganisation, les trajectoires « libéré » (4). Après l’offre manquée de ont été créés à la fin du XIXe siècle à se croisent. Elles peuvent être concur- France Télécom, ce sera le néerlandais partir d’un coeur d’activité dans les sys- rentes, dans l’électricité, ou partenaires, KPN qui le reprendra. Dans l’électricité tèmes techniques. Comme eux ce sont dans l’eau, cela dépend du pays cible et l’annonce des fusions arrive au moment des entreprises privées cotées en bour- varie dans le temps ; dans cette structu- où tout le monde se préparait pour la se, mais la dimension capitaliste y est re d’offre en cours de configuration, les mise sur le marché de 34 % de Energie atténuée réglementations positions ne sont pas établies ; elles Baden Württemberg (EnBW). Du coup publiques de leurs secteurs respectifs et fluctuent au gré des alliances, des les offres de VEW associé au groupe par le fait qu’elles travaillent en perma- grands appels d’offres gagnés ou per- américain Eastern et celle de RWE per- nence avec des collectivités locales : dus. Mais une chose est sûre, les C’est ainsi que dans les télécommu- de services par les urbains, 97 Flux n°39/40 Janvier - Juin 2000 grands électriciens allemands sont sor- Très tôt, le squelette de base, Poursuivons dans ces héritages du tis de leur pré carré, ils se mettent en caractéristique de ce groupe, se met en passé. La première centrale de lignite mouvement et représentent une nouvel- place : accord de réciprocité puis de est ouverte en 1914, près de Cologne. le figure avec laquelle il faudra compter démarcation, concentration, diversifica- Ce type d’énergie situé près des cen- dans l’avenir. Naissance et développement tion, intégration verticale. Les dirigeants trales va assurer l’indépendance de la cherchent certes à développer leur compagnie entreprise mais surtout à sécuriser son années. La première interconnexion fonctionnement, à rationaliser l’usage date de 1917 et relie ces centrales au pendant de longues RWE a été créée en 1898 par des centrales de production : « recher- lignite de la vallée du Rhin, au charbon Elektrizität-Aktien-Gesellschaft (EAG), cher le meilleur facteur de charge » (7). de la Ruhr. Les municipalités deviennent une entreprise qui venait d’obtenir de la Dès 1905, les premiers accords de majoritaires en 1920 à l’occasion d’une ville d’Essen, après dix années de négo- réciprocité sont passés en matière de augmentation de capital ; les villes de ciations, l’autorisation de construire une fourniture électrique avec des indus- Bonn, Cologne, Krefeld, Duisbourg, centrale électrique (6). Le maire de la triels de la Ruhr. Le groupe se diversifie Düsseldorf font leur entrée. Le mécanis- ville et l’industriel Hugo Stinnes siègent dès 1906 en entrant dans des compa- me des droits de vote préférentiels est à ce premier conseil de surveillance bien gnies de tramway et il commence un établi en 1924. Plus tard, ces municipa- qu’ils ne détiennent pas d’actions. En mouvement de concentration avec le lités actionnaires se regroupent dans 1902, EAG, préalablement nommée rachat de compagnies locales d’électri- une association, VkA. Lahmeyer, vend son bloc d’actions cité (dans la région de Düsseldorf). dans RWE à un groupe d’industriels Cette politique se poursuivra jusqu’aux comprenant Hugo Stinnes et August années de de charbon bitumineux et la majorité de Thyssen. Un paysage se trouve campé ; Rheinelektra en 1924, puis de Ruhrgas Braunkohlen. La prise de contrôle de nous le retrouvons dans ses grandes AG en 1926). Mais cette expansion EAG (ancien Lahmeyer) l’année suivan- lignes un siècle plus tard. spatiale crée des tensions avec les te donne une impulsion à l’intercon- « voisins » en particulier les municipalités nexion régionale tandis que Lahmeyer de Westphalie ; c’est ainsi que l’on se redéveloppe dans la construction. de RWE jusqu’à son décès en 1924. Le aboutit en 1908 au premier contrat de C’est de cette période que date le groupe Thyssen est devenu un géant de démarcation. Ces municipalités qui réseau de transport permettant de relier Hugo Stinnes va marquer le destin vingt (acquisition En 1922, RWE acquiert des mines la sidérurgie et a gardé un oeil sur les résistent à la politique de consolidation les centrales au lignite du nord et les questions d’infrastructures par son par- spatiale de RWE donneront naissance centrales hydroélectriques des Alpes. tenariat avec la Lyonnaise des Eaux. en 1930 à VEW. Ce qui veut dire, En 1924, RWE acquiert 31 % du capital Lahmeyer, par qui tout commença, sera notons-le au passage, que la fusion du groupe Hochtief. En 1940, la filiale rachetée par RWE en 1923, et c’est annoncée fin 1999 marque l’aboutisse- Rheinelektra acquiert la majorité du aujourd’hui le véhicule du groupe en ment d’un dessein caressé quatre-vingt fabricant Heidelberg, créé en 1850. de matériel d’imprimerie matière d’ingénierie. Depuis la première dix ans plus tôt par les dirigeants de centrale de 1898 les destins de RWE et RWE. L’autre conflit spatial important d’Essen sont restés indéfectiblement qui oppose RWE à la Prusse (Preussen Ainsi, lorsque la guerre éclate, une liés. Le groupe y a implanté son siège Elektra) depuis 1912 dans la partie nord partie de la structure actuelle se trouve social, plusieurs fois reconstruit et de son territoire s’achèvera par un formée. Les principales étapes sui- aujourd’hui la nouvelle « Power Tower », accord « the Power Peace » en 1927 ; vantes vont être la reconstruction puis le réalisée par Hochtief fait partie des bâti- les parties signent également un accord développement du réseau en accompa- ments prestigieux de la ville. de démarcation. gnement du « miracle » économique 98 Portrait d’entreprise allemand. Dans les années soixante, une alternative aux centrales au char- Mise en mouvement RWE et Bayernwerk (n°3 du secteur, bon et la centrale nucléaire de Mulheim- RWE s’engage alors dans un program- fusionné dans les années 90 avec Viag Kaerlich est fermée en 1988 immédiate- me de diversification et une réorganisa- par le Land de Bavière) se lancent dans ment après sa mise en route. RWE doit tion. Il renforce sa participation histo- le programme nucléaire civil. Le groupe acheter de l’électricité à EDF. À partir de rique dans Hochtief, acquiert des parti- s’adapte à la crise de l’énergie après ce précédent, on peut penser que la cipations significatives dans le secteur 1973. décision de principe prise en juin 2000 électrique de l’Est et commence à y par le gouvernement, d’arrêter le construire plus de 200 stations d’essen- Au milieu des années quatre-vingt, nucléaire, va avoir des effets majeurs ce. Parallèlement il poursuit un dévelop- RWE était encore présenté comme l’ar- sur le secteur, en Allemagne et sans pement chétype du géant allemand « endor- doute au-delà. Quatrièmement, la réuni- juin 1988 avec l’achat des activités alle- mi » (8) tirant parti de son monopole de fication de l’Allemagne marque une mandes de Texaco (11). Le groupe l’électricité dans la Ruhr, le coeur indus- accélération ; que ce soit dans la pro- engage plus de $2 billion pour les triel de l’Allemagne. Il dispose d’un tré- duction groupes américains Vista Chemical et sor de guerre de plus de DM10bn géné- construction ; le groupe participe à la pour Consolidation Coal (12). Il achète le ré par les provisions pour renouvelle- remise à niveau des infrastructures mais groupe d’imprimerie Harris Graphics ment de ses centrales, en particulier en contre partie il lui faut investir énor- (pour 500 millions) qui vient renforcer le nucléaires. A la fin de la décennie, en mément. Sur la période 1985/90 le pôle quelques années, le groupe évolue rapi- groupe a investi entre 20 et 25 milliards Heidelberger Druckmaschinen. dement pour s’adapter à un nouvel de DM ; pour la période 1990/95 il environnement : le coût de l’énergie, la annonce un programme de DM 30bn, dont 5bn pour l’Est (9). restructuration de l’industrie charbon- d’électricité ou dans la nière, la réunification, la remise en cause international déjà constitué amorcé autour en de En mars 1990, le groupe se réorganise en six grandes divisions rattachées à une holding. L’ancien Rheinisch de la politique nucléaire et la libéralisa- À l’époque, le management fut lent tion du marché électrique européen qui à réagir ; « depuis près d’un siècle RWE dénomme se profile. avait été gérée presque comme une L’ancien monolithe de l’énergie donne Westfälisches Elektrizitätswerk AG se désormais RWE AG. entreprise publique, avec un conseil de naissance à un groupe aux activités Premier problème récurrent : le surveillance qui travaillait dans le clairement identifiées : énergie, mines et groupe s’est développé dans la Ruhr où consensus et qui éclipsait presque le matériaux, pétrole et chimie, enlève- l’industrie du charbon occupe une place rôle du président » (10). La Deutsche ment des déchets, industrie d’équipement et construction. centrale ; les plans de modernisation Bank, actionnaire principal, va jouer un prévoient de supprimer 30/40 000 rôle important dans la réforme en éta- emplois dans la décennie. Second pro- blissant un programme qui prévoit Cette réforme de structure va se blème : la consommation électrique pro- l’abandon du principe de prise de déci- poursuivre par celle des droits de vote ; gresse lentement et les prix atteignent sion par consensus et la nomination de l’opération prendra un peu plus de une limite. Le chiffre d’affaires de RWE deux coprésidents, dont M. F. Dieske temps. Du fait de son histoire, RWE Energie chute de 2 % pour les six pre- qui était rentré dans la compagnie en avait un conseil d’administration qui miers mois de 1991. La demande en 1953 et qui était directeur financier accordait de larges pouvoirs aux muni- électricité et la capacité productive du depuis 15 ans. En juillet 1989, le retrait cipalités. Environ 70 d’entre elles déte- groupe stagnent. Troisième problème : du second coprésident lui donne tous naient 29,3 % du capital représentant des groupes de pression demandent les pouvoirs. 58,9 % des droits de vote, soit le double 99 Flux n°39/40 Janvier - Juin 2000 de leur poids réel ; elles avaient aussi 5 participations du groupe en dehors de comparer à EDF ou à la Générale des sièges sur 19 au conseil d’administra- l’énergie (13). RWE s’organise pour une Eaux. Il examine différentes ripostes tion ; leur influence s’exerçait en outre nouvelle page de son histoire. pour par la présence d’anciens fonctionnaires municipaux dans différents garder son leadership en Allemagne. Sont évoquées successiveLa stratégie « multi-energy multi-utility » ment : un intérêt pour National Power organes de direction si bien que RWE Au début de 1999, la direction annonce (concentration dans l’électricité) ; une avait plus l’image d’un groupe du sec- une nouvelle politique qui tourne le dos « admiration » pour Severn Trent (diversi- teur public que d’une firme privée à la stratégie de diversification adoptée fication) ; des discussions avec Endesa. comme son rival Veba. Six années de dix ans plus tôt. La libéralisation du sec- Le groupe annonce que ses filiales dans négociations au sein du conseil d’admi- teur de l’électricité en Europe ouvre un la construction et l’énergie ne sont pas nistration seront nécessaires pour qu’en marché de DM 1 000bn ; le groupe à vendre (diversification) et se porte 1998 un accord soit trouvé permettant entend désormais s’y concentrer (14). candidat en 1999 pour 34 % de Energie l’abandon de ce régime de droits spé- L’analyse évolue quelques mois plus Baden Württemberg (EnBW) qui est ciaux. Aux termes de cet accord, les tard après le contrat des eaux de Berlin partiellement privatisée (concentration). Municipalités recevront une compensa- remporté aux côtés de Vivendi. Pour tion de DM1,15bn. Notons que cet Dieter Kuhnt, le président du groupe ce La fusion RWE-VEW annoncée en accord intervient symboliquement l’an- contrat est « une pierre angulaire de la octobre 1999 doit créer un ensemble née du centenaire de RWE. Le groupe nouvelle orientation du groupe qui veut électrique intégré sur toute la partie change ses règles d’actionnariat, multi- devenir un prestataire de premier plan Ouest de l’Allemagne, depuis la Suisse plie les alliances industrielles, annonce en Europe dans l’ensemble des ser- jusqu’aux Pays-Bas. Le vieux projet qu’il va adopter les standards comp- vices : énergie sous toutes ses formes, d’Hugo Stinnes va se voir réalisé. Mais tables internationaux et communique eau, déchets… » (15). C’est la politique c’est une opération compliquée qui avec les investisseurs internationaux, en « multi-utility, multi-energy ». suppose toute une série d’approba- témoigne une série de publicités pleine tions. Les deux directions doivent page achetées dans la presse financiè- Le groupe oscille ainsi entre deux mettre au point un programme qui satis- re qui mettent en avant la qualité des stratégies ; selon l’inflexion on peut le fasse aux critiques des actionnaires (municipalités qui détiennent 30 % de RWE et 56,6 % de VEW) et aux règles de concurrence européennes. Présentation de la fusion La fusion donnera naissance au - n°1 dans l’électricité, l’eau et les déchets en Allemagne - n°2 pour le gaz - n°3 pour l’électricité et les déchets en Europe 3ème groupe européen produisant 150 La fusion doit générer E725m d’économies chaque année car les deux groupes se complètent qui complètent celles de RWE. La fusion RWE 98/99 38,4 5,2 155,6 Ruhrgas. Le futur groupe se profile tout Chiffre d’affaire (bnE) Investissements (bnE) Effectifs Source : Financial Times, May 8, 2000 VEW 99 4,8 0,5 13,9 Twh. Par ailleurs, VEW a des activités gazières et dans les déchets (Edelhoff) RWE (nouveau) créera le second groupe gazier après autant comme une multi-utility que 43,2 5,7 169,5 comme un électricien. Le marché le perçoit alors bien ainsi. En mai 2000 après audit des comptes (obligatoire selon la loi), les conseils d’administration ont 100 Portrait d’entreprise 11,95 % de Gasag, la compagnie de Les grandes filiales Berlin. Mais après les années d’euphoRWE Energie, premier électricien privé d’Europe. rie qui suivent la réunification, il faut faire Rheinbraun, leader mondial dans la production et le raffinage du lignite, Consolidation Coal (USA). les comptes. En 1997, Veag affiche des RWE-DEA, n°3 en Allemagne dans les produits pétroliers, exploite un réseau de 1 740 stations service ; Condea, groupe chimique producteur de détergents. tive, s’expliquant par : une baisse de la pertes pour la troisième année consécu- RWE Entsorgung, fournit des services pour l’enlèvement, le recyclage et le traitement des déchets, n°1 en Allemagne. demande de 4 % à l’Est, des baisses de tarifs pour les clients industriels et le départ de clients au bénéfice de producteurs privés. Lahmeyer, leader européen dans les équipements d’imprimerie, développe aussi une activité d’ingénierie dans d’autres domaines : énergie, hydraulique. La libéralisation du marché allemand intervenue en avril 1998 modifie la phy- Heidelberg Druckmaschinen, leader mondial dans les systèmes d’imprimerie, chiffre d’affaires 1999/98 de E3,8bn dont 80 % à l’international, 16 % introduit en bourse à la fin de 1997, 56 % détenu par RWE et le reste par des banques. RWE Telliance, véhicule global des activités du groupe dans le nouveau marché des télécommunications qui passe par E-Plus (mobile), O. tel. o réseau fil en association avec Veba. sionomie de tout le secteur. Malgré une politique de réduction des coûts, RWE enregistre une chute de 13 % de ses résultats dans sa division énergie pour l’année 1999/98. Ceci étant, pour le moment peu de clients ont changé de Hochtief, grand groupe européen de la construction, n°1 en Allemagne qui a pris un avantage significatif dans le domaine des aéroports. fournisseur ; la plupart ont préféré utiliser la menace pour obtenir des réduc- approuvé la fusion ; elle doit encore Ce coeur historique du groupe est mar- recevoir l’accord des actionnaires et des qué par deux grands mouvements : des instances de réglementation. opportunités suivies d’une compétition En Europe, le groupe a été moins accrue en Allemagne et la recherche de actif. En 1993, il annonce son intention RWE : stratégies récentes dans les nouveaux développements en Europe. infrastructures tions tarifaires. d’acquérir 4-5 % du premier électricien espagnol Endesa qui est son actionnai- La réunification de l’Allemagne va re à hauteur de 2 %. Cet échange fait Depuis la fin des années quatre-vingt, être l’occasion d’une importante exten- partie d’un accord de coopération dans RWE a mené une active politique de sion spatiale. RWE acquiert de solides la recherche et visant à développer des diversification qui l’a fait rentrer dans plu- positions à l’Est. Elle détient une partici- partenariats ; il fait suite à celui signé sieurs réseaux urbains. Aux participa- pation dans Veag (16) (qui fusionne les quelques mois plus tôt entre Tractebel tions historiques dans la construction activités de production et de transport et Iberdrola. En 1995, il est question (Hochtief) et l’ingénierie (Lahmeyer) sont dans les Länder de l’Est) ; dans ce cadre aussi d’une entrée sur le marché anglais venus s’ajouter des acquisitions nom- elle rachète en 1994 trois compagnies de l’électricité, mais la tentative pour breuses dans les déchets, une entrée électriques à la Treuhand : Cottbus, acquérir London Electricity va échouer dans les télécoms en 1993 suivie d’un Leipzig filiale devant l’offre d’EDF. Le groupe se met désengagement en 1999, un dévelop- Rheinbraun reprend Laubag, le groupe sur les rangs pour la privatisation pement dans l’assainissement et l’ambi- charbonnier qui alimente Veag. En d’Electricidade de Portugal (3/98). et Chemnitz. Sa tion de s’internationaliser dans l’énergie. 1995, RWE-Energie acquiert en Hongrie Environnement Parcourons les principales caractéris- une centrale électrique à Miskolc, à l’est Le développement dans le secteur des tiques de ces activités d’infrastructures. du pays. En 1997, RWE se développe déchets s’est fait « naturellement » à par- Electricité. dans la distribution de gaz, en détenant tir du besoin d’évacuer les résidus des 101 Flux n°39/40 Janvier - Juin 2000 centrales thermiques. Puis, à partir de charges extraordinaires pour ce secteur mesure de la pollution de l’air (à Mexico 1989, le groupe s’engage à grandes à l’Est (DM218m pour 1997). en association avec ICA, le premier enjambées dans les déchets urbains et l’activité complémentaire de co généra- constructeur du pays) et dans le traiteQuoi qu’il en soit de ces débuts dif- ment des eaux usées pour des clients tion. Ces activités sont regroupées dans ficiles, la pénétration de RWE dans les RWE-Entsorgung même déchets est indiscutable. En outre elle - Le groupe est présent dans l’ingé- année, il est fait acquisition de la socié- va se trouver renforcée par la fusion qui nierie de l’eau et de l’assainissement té Trienekens (implantée dans la région apporte Edelhoff. Pour l’année 1998/97 par RWE Acqua qui fournit du conseil de Mönchengladbach) qui réalise à la division a réalisé un chiffre d’affaires aux villes pour des montages de projets, l’époque un chiffre d’affaires de DM de DM 2,06bn, elle emploie 20 000 per- en particulier pour le traitement des 250 millions et compte 1 000 salariés. sonnes dans le monde et présente une eaux usées. Dans l’eau potable, elle En quatre années pas moins de 70 PME organisation en quatre départements. participe à deux gros contrats en asso- et, cette seront acquises. - La gestion des déchets et le recyclage en Allemagne représente plus de Malgré tous les efforts, ce secteur la moitié de l’activité. Le groupe s’y enregistre des pertes. Au début de trouve représenté par deux grandes 1993 il était considéré comme l’un des filiales : R + T Umwelt et Trienekens. Il plus prometteurs en Allemagne puis il gère est passé sous le feu de la critique. toxiques, assure le ramassage de L’office des cartels ouvre une enquête déchets urbains et développe une acti- contre System vité de décontamination de sols pollués. Deutschland). Un parlementaire accuse - La filiale RWE Umwelt International les deux électriciens, RWE et VEW, de est présente dans plusieurs pays : concentrer l’industrie des déchets à leur Autriche, Espagne, Europe de l’Est dont bénéfice en rachetant des petites entre- la Hongrie. Au total elle offre des ser- prises (17). L’exercice 1996/95 combine vices à plusieurs millions de clients. le DSD (Duales un incinérateur de déchets des pertes de $96 m pour une filiale - L’ingénierie de l’environnement est (NuKEM), et une progression de 33 % développée principalement par la filiale du chiffre d’affaires à DM 1,4bn. Les américaine ENSR (Mass). Elle possède résultats 1997 sont entachés par des des compétences d’ingénierie dans la industriels. ciation avec les deux grands groupes français : eau de Budapest (Lyonnaise des eaux), eau de Berlin (Vivendi). Ingénierie Cet ensemble est animé par Lahmeyer (chiffre d’affaires de $4,9 bn en 1997). Au départ cette société assurait la production et la distribution d’électricité. Le reclassement d’activités avec RWE a conduit Lahmeyer à développer son activité de bureau d’étude, en particulier dans le traitement des déchets des centrales, dans la production et le transport d’électricité, dans l’hydroélectricité et les barrages et enfin, dans la gestion des ressources en eau (dont le dessalement d’eau de mer). Le rapprochement Hochtief- Philipp Holzmann Construction 1994, Hochtief porte sa participation dans le n°1 du secteur de 20 à 24,9 %. Puis en 1995 il envisage d’acquérir 10 % à la Commerzbank. Une prise de participation plus élevée est refusée par l’Office des Cartels car le nouvel ensemble détiendrait une position trop importante en Allemagne. En 1997, un rapprochement s’esquisse sous une autre forme. La direction de Philipp Holzmann affaiblie par une situation financière fragile ne s’y oppose pas. Les droits de vote de la Deutsche Bank (25,2%) et de Hochtief (24,9%) sont regroupés dans un pool et pour une durée de dix ans. Les deux groupes envisagent de coopérer à l’international en particulier pour les grands projets. Leur association donnera naissance à un ensemble de 90 milliards de francs de chiffre d’affaires soit quelque chose se situant entre Bouygues et les ténors japonais Filiale historique de RWE, Hochtief s’est imposé n°1 du secteur de la construction en Allemagne à la suite des difficultés de Philipp Holzmann (voir encadré). Avec un chiffre d’affaires de DM 12,2 bn Hochtief présente une bonne couverture internationale en Europe de l’Est, aux Pays-Bas (Ballast Nedam), aux ÉtatsUnis (Turner), en Australie (Leighton). 102 Portrait d’entreprise Ce groupe mérite surtout l’attention ans plus tard ce sera Berlin, mais la Enfin, on relèvera que Hochtief pour son développement dans les décision se trouve contestée et nécessi- développe une approche complémen- grands projets avec une approche : te un nouvel appel d’offre. A la fin de la taire à RWE-Energie dans les marchés conception, construction, financement décennie, cette activité représente le de l’environnement : centrales élec- et exploitation. Au milieu des années 90, second pilier à travers une filiale spécia- triques, unités de traitement des eaux il prend un avantage décisif sur le mar- lisée : Hochtief Airport. usées, remise en état des sols pollués et ché de la « privatisation » des aéroports. Pour l’avenir, on peut penser que redéveloppement d’anciens sites indus- La première opération d’envergure va Hochtief va continuer à être présent sur triels. Ceci fait que le groupe se posi- être l’aéroport d’Athènes. Trois années ces grands projets (aéroports, ports et tionne pour pouvoir faire des offres glo- vont s’écouler entre la première annon- grandes infrastructures routières et fer- bales sur des grands marchés et qu’il ce du succès, en 1993, et la finalisation rées). La coopération obtenue avec est en mesure de capitaliser les compé- de l’accord avec le gouvernement Grec. Philipp Holzmann, après deux ans et tences des équipes de plusieurs filiales. Entre temps Hochtief remporte l’appel demi d’essai, plaide en ce sens, tout d’offre international pour la reconstruc- comme l’acquisition de l’ingénieriste- tion de l’aéroport de Beyrouth. En 1997, contractor américain Turner (NY) qui a il l’emporte pour la privatisation de l’aé- développé une partie de son activité roport de Düsseldorf ; cette opération dans la gestion de grands projets com- devient très vite opérationnelle. Deux plexes (tours). Dominique Lorrain Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS), CNRS-EHESS [email protected] Notes (1) C. Stoffaës (dir.), 1994, Entre monopole et concurrence la régulation de l’énergie, une perspective historique, Paris, Ed. P.A.U., p. 303 suiv. (2) Financial Times (FT) October 21, 1996. (3) Le Monde 29 septembre 1999. (4) Actionnariat de E-PLus : Veba + RWE 60,25 %, BellSouth 22,5 % et Vodaphone 17,2 %. (5) L’exercice comptable de RWE commence le 1er juillet et s’achève le 30 juin. (6) RWE die Zukunftsgruppe Chronicle, site internet du groupe, 60 p. (7) Voir l’argument de Tom Hughes, à propos de RWE, in Networks of Power, p. 463, et la présentation faite par O. Coutard, dans l’introduction de la conférence « Territorial Technologies », in Flux, n°21, July-September 1995. (8) FT december 12, 1990. (9) Financial Times November 7, 1990. Un an plus tard un programme de DM31bn en 5 ans dont 4,4 pour l’est est annoncé, FT, October 30, 1992. Ces investissements concernent tant l’énergie que la construction ou les filiales industrielles. A la fin de 1990, la filiale Heidelberger Druckmaschinen (leader mondial dans les équipements d’imprimerie) annonce l’investissement d’une usine à l’est (investissement de DM50m et 2 000 emplois prévus). (10) Article de Terence Roth, Asian Wall Street Journal April 11, 1991, p. 8. (11) En une transaction, RWE devint le second distributeur d’essence du pays derrière le réseau Aral du groupe Veba. (12) En deux transactions amiables avec Dupont le géant de la chimie, RWE renforce considérablement son activité amont dans le pétrole et le charbon. La division concernée représente désormais 40 % du chiffre d’affaires du grou- pe contre 27 % dix ans plus tôt. Le groupe Dupont parachève alors son acquisition de Conoco Oil, en 1984, pour $7,8bn et il cède les sous-parties qui ne sont pas au coeur de son activité. (13) voir par exemple FT February 25, 1998, March 5 et 13, April 10 (3 p), April 22. (14) La direction s’est fixée comme objectif de faire passer sa part du marché européen de l’énergie des 2,3 % d’aujourd’hui à 10 %. (15) Les Echos 5 juillet 1999. (16) Les trois grands électriciens détiennent 75 % de Veag. (17) Ces activités de ramassage avaient été cédées par les collectivités locales dans les 70 si bien que les deux électriciens sont accusés de renationaliser ce secteur. Portraits d’entreprises Cheung Kong, Flux n° 36/37, avril-septembre 1999, pp. 61-66 Betchtel, Flux n° 38, octobre-décembre 1999, pp. 72-78 103