par un roof top adiabatique - Cegibat
Transcription
par un roof top adiabatique - Cegibat
3 e TRIMESTRE 2014 vecteurgaz 106 n° Revue d’informations de GrDF pour les acteurs de l’énergie du bâtiment CONCESSION BMW À CHENÔVE (21) Rafraîchie par un roof top adiabatique RENCONTRE • RÈGLES DE L’ART GRENELLE ENVIRONNEMENT (RAGE) 2012 • TECHNIQUE • DIMENSIONNEMENT DU SOLAIRE COLLECTIF • MATÉRIEL • LE KIT PHOTOVOLTAÏQUE • RÉGLEMENTATION • DIRECTIVES ÉCOCONCEPTION ET ÉTIQUETAGE ÉNERGÉTIQUE VECTEUR GAZ-106.indd 1 04/09/14 00:32 ÉDITO SOMMAIRE RENCONTRE Règles de l’Art Grenelle Environnement (Rage) 2012 04 Le projet de loi de programmation de la transition énergétique pour la croissance verte qui sera débattu à l’automne Accompagner artisans et entreprises vers le bâtiment de demain TECHNIQUE Eau chaude solaire vise à concevoir une société plus économe en ressources et plus respectueuse de l’environnement. GrDF sera amené à jouer un rôle majeur dans cette nouvelle étape vers la performance énergétique. 06 Pour dimensionner au mieux le solaire thermique collectif MATÉRIEL Photovoltaïque 08 Le kit photovoltaïque trouve sa place dans la maison RT 2012 RÉGLEMENTATION Directives Écoconception et Étiquetage énergétique 10 Exigences renforcées pour la performance des équipements RÉALISATION Concession BMW à Chenôve (21) Ensemble pour des bâtiments encore plus performants Pour construire le monde énergétique de demain, nous nous engageons dans les solutions renouvelables, en œuvrant notamment pour que le couplage gaz naturel/solaire, qu’il s’agisse de solaire thermique ou de photovoltaïque, s’impose comme une référence en construction neuve. En parallèle, nous travaillons au développement de nouvelles solutions, que ce soit dans le domaine de la production décentralisée d’électricité (cf. le nouveau Guide microminicogénération Cegibat), de la récupération d’énergie (air extérieur, sol ou fatale d’un bâtiment) par pompe à chaleur à absorption, ou du pilotage des installations dans le but d’améliorer les performances énergétiques des bâtiments et d’amplifier les synergies entre sources d’énergies. Pour tenir pleinement notre rôle dans la transition énergétique, nous renforçons notre coopération avec la filière. Cela se traduit par l’accompagnement au quotidien de nos clients et partenaires dans une mise en œuvre optimisée des projets de construction et de rénovation. Nous nous attachons aussi à associer l’ensemble des professionnels du bâtiment sur tous ces sujets. La réussite de la première réunion-débat Cegibat de juillet 2014 en est la preuve. Je vous souhaite une bonne rentrée. 12 Carole Lunot, Déléguée Technique, Direction Développement GrDF Rafraîchie par un roof top adiabatique QUESTION-RÉPONSE Réglementation applicable pour la ventilation des locaux industriels 15 Quelle est la ventilation nécessaire en présence d’appareils à gaz ? VECTEUR GAZ N° 106 est édité trimestriellement par Cegibat, l’information technique et réglementaire sur le gaz naturel et l’efficacité énergétique du bâtiment : 22, rue Marius-Aufan – 92300 Levallois-Perret Directeur de la publication : Brice Febvre • Rédacteur en chef : Étienne Guibeaud • Secrétariat de rédaction : Sarah Le Quéré • Tél. : 01 84 11 90 13 • Comité de rédaction : Marc Berger, Olivier Broggi, Julia Hamdi, Igor Rapeneau, Olivier Roulette, Laurent Saincet, Thierry Schulz, Anne-Sophie Seguis, Ludovic Thiebaux • Ont contribué à ce numéro : Florent Chomel, Ésabeth Aubert, Thierry Rocque. 01 42 44 48 48 • Impression Desbouis-Grésil • Conception/réalisation : – 01 69 83 44 66 • ISSN : 1284-3962 • Crédits photos : Bertrand de Lafargue-Bares, Hubert Mouillade, ©Vitovolt, ©Terreal, © Fotolia.com, D.R. Hotline Cegibat, informations techniques et réglementaires ; Tél. : 0 899 700 245 (1,35 € TTC/appel + 0,34€ TTC/min) • Feuilletez les anciens numéros de Vecteur gaz sur : cegibat.grdf.fr • Pour vous abonner : cegibat.grdf.fr En région Vos interlocuteurs techniques > Région NORD-OUEST [email protected] [email protected] [email protected] > Région ÎLE-DE-FRANCE [email protected] [email protected] [email protected] > Région OUEST [email protected] fl[email protected] > Région EST [email protected] [email protected] [email protected] > Région CENTRE [email protected] [email protected] > Région SUD-OUEST [email protected] [email protected] > Région RHÔNE-ALPES & BOURGOGNE [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] > Région MÉDITERRANÉE [email protected] [email protected] L’énergie est notre avenir, économisons-la ! 2 VECTEUR GAZ-106.indd 2 J U I L L E T- A O Û T- S E P T E M B R E 2 0 1 4 – V E C T E U R G A Z N ° 1 0 6 04/09/14 00:32 r r grdf.fr ACTUALITÉS Chaudières gaz Injection de biogaz La condensation passe en tête Un nouveau cadre juridique pour les stations d’épuration A vec 319 000 chaudières à condensation vendues en 2013 contre 279 000 à basse température, les ventes de chaudières à condensation occupent pour la première fois en France le premier rang (source Uniclima). Le taux de pénétration de la condensation atteint désormais 53 % pour les chaudières individuelles et 72 % pour les chaudières collectives (> 70 kW), le gaz tirant vers le haut cette performance. Le marché a donc déjà anticipé la directive Écoconception (voir article Réglementation) qui, en renforçant les exigences de rendement, trace la voie pour des produits performants comme la chaudière à condensation. La publication au Journal officiel du 26 juin 2014 d’un décret et deux arrêtés ouvre la voie à l’injection, dans les réseaux de gaz, du biométhane issu des boues de stations d’épuration des eaux usées (Step) des collectivités. À l’horizon 2020, plus de soixante stations d’épuration pourraient être ainsi dotées des équipements nécessaires à la valorisation énergétique de leurs déchets permettant l’injection de 500 GWh par an de biométhane dans les réseaux de gaz, soit la consommation annuelle de plus de 40 000 ménages. Aide-mémoire Librairie Résidentiel Édition 2014 Mise à jour des aide-mémoire Cegibat es aide-mémoire Cegibat sont des documents de Lnormatif synthèse précisant le cadre réglementaire ou d’un domaine d’activité. Mis à jour en Réglementation gaz en maison équipée d’une VMC I I I I Architectes Bureaux d’études Bureaux de contrôle Installateurs Maîtres d’ouvrage septembre, les aide-mémoire sont désormais gratuits et téléchargeables sur le site Internet de Cegibat. I Sociétés de maintenance Collection des aide-mémoire disponibles : • Réglementation gaz en maison équipée d’une VMC • Réglementation gaz en logements collectifs • Ventilation et installation de hottes en cuisine gaz naturel • Du DTU 61.1 à la NF DTU 61.1 – Installation de gaz dans les locaux d’habitation Pour en savoir plus Retrouvez ces documents en téléchargement gratuit sur www.cegibat.grdf.fr L’agenda des manifestations professionnelles 21 OCTOBRE 2014 DU 23 AU 25 OCTOBRE 2014 DU 2 AU 5 DÉCEMBRE 2014 PARIS – CITÉ DES SCIENCES 11e convention de l’Efficience Énergétique du Bâtiment SAINT-ÉTIENNE – CENTRE DE CONGRÈS 45e congrès de l’UNSFA LYON EUREXPO FRANCE Pollutec Thème : « Comment réussir le confort durable du bâtiment ? ». • Cegibat vous accueillera sur son stand. www.convention-eeb.fr 23 OCTOBRE 2014 PARIS LA DÉFENSE – CNIT 13e meet.ING Syntec Ingénierie Les rencontres de l’ingénierie, de la construction et de l’industrie. • GrDF interviendra lors de deux tables rondes : - « Économie circulaire et écologie industrielle » - « La conception bioclimatique pour transformer les modes constructifs et faire évoluer les comportements humains ». http://2014.meet-ingenierie.com Le congrès annuel des architectes sera l’occasion de découvrir la première ville française désignée « ville créative design » de l’Unesco. • GrDF y tiendra une conférence : « Intégration des nouvelles solutions de chauffage dans les logements ». www.congresdesarchis.com 11 DÉCEMBRE 2014 21 ET 22 NOVEMBRE 2014 BORDEAUX – CITÉ MONDIALE Congrès UECF/FFB Congrès national de l’Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France (6 700 entreprises membres de la Fédération française du bâtiment). • Cegibat vous accueillera sur son stand. www.uecf.fr J U I L L E T- A O Û T- S E P T E M B R E 2 0 1 4 – V E C T E U R G A Z N ° 1 0 6 VECTEUR GAZ-106.indd 3 Salon international consacré aux solutions innovantes permettant de réduire l’impact des activités humaines sur l’environnement qu’il s’agisse de l’industrie, des collectivités ou du tertiaire. www.pollutec.com SALONS DE L’AVEYRON, PARIS 12e Réunion-débat Cegibat « Directives Écoconception et Étiquetage - Impacts et solutions pour les professionnels » Pour cette deuxième réunion-débat « nouvelle formule », Cegibat dissèque les nouvelles exigences de performance pour les solutions énergétiques à partir de 2015 : solutions techniques déjà disponibles et zoom sur les solutions d’évacuation des produits de combustion. www.cegibat.grdf.fr 3 04/09/14 00:32 RENCONTRE RÈGLES DE L’ART GRENELLE ENVIRONNEMENT (RAGE) 2012 Accompagner les professionnels vers le RENCONTRE AVEC Le programme Rage 2012 a été mis en place pour accompagner la mutation du secteur du bâtiment vers l’énergie positive. Il vise en particulier à mettre à jour les règles de l’art en vigueur et à en proposer de nouvelles. Ces nouveaux textes de référence sont destinés à alimenter le processus normatif et cadrer l’élaboration des documents de formation. Alain Maugard, président de Qualibat et du comité de pilotage du programme Rage 2012 Pouvez-vous rappeler la genèse du programme Rage 2012 ? Alain Maugard : Le programme Rage 2012 fait suite au Plan Bâtiment du Grenelle de l’Environnement dont l’objectif est de généraliser les bâtiments à énergie positive à l’horizon 2020. La RT 2012 est une première étape. Ce plan de réduction des consommations énergétiques appliqué au neuf comme à l’existant constitue une révolution dans le bâtiment. Il oblige à réviser l’ensemble des règles de l’art. Le programme Rage 2012 et les formations FEE Bat* sont financés par les certificats d’économie d’énergie. Quelles étaient les priorités ? A. M. : La basse consommation requiert une grande maîtrise des performances des parties passives (isolation) et actives (chauffage et ECS, ventilation) du bâtiment. Il fallait donc moderniser les DTU. Nous pensons que les nouvelles règles de l’art doivent comporter un volet consacré au calcul de dimensionnement. Il faut aussi mettre en place des outils d’autocontrôle à destination des entrepreneurs (étanchéité à l’air par exemple) pour vérifier que la performance est atteinte. 4 VECTEUR GAZ-106.indd 4 Quel est l’état d’avancement du programme ? A. M. : Ces nouvelles règles de l’art, ou recommandations professionnelles, traitent de la construction neuve et de la rénovation thermique. Nous avons identifié les techniques les plus utilisées et les avons traitées en priorité. Ces recommandations professionnelles sont reconnues par les assureurs comme technique traditionnelle dès leur publication. Elles donnent lieu à trois documents : • des règles de l’art qui serviront de base à l’élaboration de futurs DTU (révisés ou nouveaux) ; • un manuel de formation, très pédagogique ; • un calepin de chantier qui constitue une version simplifiée traitant des points clés. Tous ces documents seront disponibles sous format papier et numérique, ce qui facilitera la mise à jour des manuels de formation et des calepins de chantier. Il y a aussi le cas particulier des techniques innovantes, actuellement couvertes par les avis techniques. Chacune donne lieu à un guide technique puis, quand la technicité devient courante, à une recommandation professionnelle. Le but est d’accélérer l’assimilation des innovations par les entreprises. Le programme Rage 2012 s’achève fin 2014. Et ensuite ? A. M. : Il est important de poursuivre le programme pour deux raisons. Premièrement, certains sujets n’ont pas pu être traités dans leur intégralité, comme la maintenance de la performance énergétique. Il n’existe pas de DTU d’exploitation ; il faut établir des recommandations professionnelles. Deuxièmement, de nouvelles solutions émergent ; elles vont, de fait, alimenter des guides techniques puis des recommandations professionnelles. LES CINQ AXES DU PROGRAMME RAGE 2012 ACTION 1 : recensement et évaluation des technologies clés les plus efficientes dans le domaine des performances environnementales et énergétiques ACTION 2 : mise à disposition de méthodes et d’outils pour les acteurs de la filière ACTION 3 : écriture de nouvelles règles techniques et élaboration de guides techniques d’accompagnement ACTION 4 : transformation des connaissances (actions 1 à 3) en référentiels de formation tant initiale que continue : ingénierie de la formation ACTION 5 : mise à disposition de l’ensemble de ces connaissances à tous les acteurs du bâtiment J’ajouterais qu’il n’est pas exclu que certaines recommandations professionnelles doivent être améliorées à l’usage, suite au retour des entreprises. Enfin, il faut davantage d’interactivité avec les entreprises. Par exemple : envoyer une alerte sur Smartphone quand les premiers sinistres apparaissent pour une technique. Le bâtiment doit pleinement entrer dans l’ère du numérique. Une question reste posée : celle du financement du nouveau programme. Peut-être faudrait-il un volet financé autrement qui regarderait les aspects environnementaux, hors énergie ? * Dispositif de formation aux économies d’énergie dans le bâtiment destiné aux entreprises et artisans. http://batiment.feebat.org J U I L L E T- A O Û T- S E P T E M B R E 2 0 1 4 – V E C T E U R G A Z N ° 1 0 6 04/09/14 00:32 b INTERVIEW CROISÉE e bâtiment de demain Philippe Estingoy, directeur général de l’Agence qualité construction (AQC) Armel Jegou, directeur général du Comité scientifique et technique des industries climatiques (Costic) L’AQC pilote la rédaction des règles de l’art du programme Rage 2012. Quels étaient les besoins sur la partie passive du bâtiment ? Philippe Estingoy : Les enjeux, dans le neuf comme en rénovation, sont principalement liés à l’isolation de l’enveloppe. Certains sujets très délicats, comme le traitement des ponts thermiques, ont un impact très fort sur la performance énergétique du bâti. Le programme prévoyait la publication de quatre-vingt sept productions : recommandations professionnelles, guides techniques, rapports et autres documents de travail. Elles devraient représenter environ cent vingt documents, libres de droit pour que quiconque puisse les éditer. La plupart d’entre eux sont déjà accessibles en ligne sur le REEF* et dans KHEOX** et nous préparons une convention avec les éditions du Moniteur qui prévoit leur publication. Et les besoins sur la partie active, dont le Costic a la charge ? Armel Jegou : Plutôt que de partir des DTU existants, nous avons considéré les systèmes qui seraient installés dans le neuf et en réhabilitation : les énergies renouvelables mais également la ventilation, l’ECS et quelques sujets d’importance comme les circuits hydrauliques, le commissionnement, etc. Il fallait traiter ces équipements en conception, mise en œuvre et maintenance. Pour chaque technique, nous avons élaboré cinq cahiers de recommandations, ce qui représente soixante-quinze documents. Nous avons aussi produit des rapports d’étude et des suivis d’installations. Au total, le Costic a produit près de cent quarante documents qui ont servi à rédiger les recommandations professionnelles. Il reste une dizaine de documents à sortir à l’automne, dont ceux sur l’écogénérateur et les PAC gaz. Ils seront diffusés par le Costic. Nous proposerons également des journées techniques à Paris d’ici à fin 2014. Quels partenaires vous ont aidés à nourrir ce travail ? Ph. E. : Sur cette partie passive du bâtiment, nous avons travaillé avec des centres scientifiques et techniques, comme le Costic et le CSTB, ainsi qu’avec de nombreux experts indépendants et des représentants des professionnels, soit plusieurs centaines de spécialistes de toutes les régions. J U I L L E T- A O Û T- S E P T E M B R E 2 0 1 4 – V E C T E U R G A Z N ° 1 0 6 VECTEUR GAZ-106.indd 5 A. J. : Quant à nous, nous avons collaboré avec Tecsol pour l’ECS solaire avec appoint individuel, Biomasse Normandie pour les chaufferies bois, l’Afpac pour les PAC, l’association ICO pour l’ECS solaire collective. L’étude « REX Bâtiments performants & Risques » étudie depuis quatre ans des bâtiments à basse consommation anticipant la RT 2012. Comment cela s’inscrit-il dans Rage 2012 ? Ph. E. : Le principe de cette étude était de réaliser des audits sur des bâtiments qui ont anticipé les objectifs énergétiques. Elle a permis de détecter les difficultés techniques spécifiques à ces exigences supplémentaires et a alimenté les réflexions de Rage en aidant à mieux cibler les recommandations techniques. Nous aurons besoin de la prolonger en préparation de la RT 2020. Propos recueillis par Cédric Rognon * Base documentaire du CSTB ** Base documentaire du Moniteur et de l’Afnor Pour en savoir plus Consultez la liste des recommandations professionnelles et guides (bâti ou équipements techniques, dans le neuf et/ou en rénovation), rapports et documents de travail sur : www.reglesdelart-grenelleenvironnement-2012.fr/regles-de-lart.html 5 04/09/14 00:32 TECHNIQUE EAU CHAUDE SOLAIRE Encore insuffisamment exploitée, la production d’eau chaude sanitaire (ECS) collective par solaire thermique est une source d’optimisation énergétique. Dans un contexte réglementaire plus favorable et grâce à l’implication des acteurs de la filière, elle est appelée à devenir une solution de référence en logement collectif. Regards sur les règles adaptées à un dimensionnement raisonné. Pour dimensionner au mieux le solaire thermique collectif À partir du 1er janvier 2015, les logements collectifs neufs ne devraient plus bénéficier de la dérogation de 7,5 kWhep/m².an en moyenne octroyée par la RT 2012. Cette dérogation, une sorte de « droit à surconsommer », a freiné le développement du solaire thermique dans le logement collectif ces derniers mois. Par ailleurs, les quelques contre-références qui avaient pu éloigner certains maîtres d’ouvrage de ce système ont été analysées pour en comprendre les raisons. De nouvelles recommandations ont vu le jour, notamment grâce à la mobilisation des acteurs du secteur, Enerplan (avec l’initiative Socol*), l’Ademe, les régions et GrDF. Toutes les conditions d’une relance de cette solution technique sont donc à présent réunies. « Le couplage solaire/gaz est déjà une solution compétitive en maison individuelle. À brève échéance, il va devenir une solution de référence dans le logement collectif, estime Florent Chomel, Ingénieur Efficacité Energétique chez GrDF. En effet, dans des bâtiments de mieux en mieux isolés, l’ECS devient l’un des premiers postes de consommation éner- Ratios de dimensionnement ECS conseillés par Socol Type de bâtiment Ratios de dimensionnement ECS conseillés Logement 30 litres par personne et par jour à 60 °C Maison de retraite 15 litres par lit et par jour à 60 °C Hôpital 25 litres par lit et par jour à 60 °C Restauration 3 litres par couvert et par jour à 60 °C Camping 12 litres par personne et par jour à 60 °C Hôtellerie Nombre d’étoiles Eco 1 à 2* En l/chambre à 60 °C 30 45 3 à 4* 5* à plus 60 80 Surface des panneaux solaires : environ un m² pour 50 à 70 litres de besoins journaliers à 60 °C, selon régions. 6 VECTEUR GAZ-106.indd 6 gétique. Il sera plus onéreux de surisoler les bâtiments pour aller chercher le dernier kWhep/m2.an de chauffage permettant de respecter la RT 2012, que de recourir au solaire thermique pour traiter le poste eau chaude sanitaire, encore vierge d’optimisation énergétique. » Sur quel bâtiment avoir recours au solaire thermique collectif ? Le solaire thermique est particulièrement adapté aux bâtiments résidentiels et tertiaires caractérisés par des besoins d’eau chaude importants et réguliers tout au long de l’année : immeubles d’habitation, maisons de retraite, établissements de santé, hôtels-restaurants… A contrario, les immeubles de bureaux, où les consommations d’eau chaude sont très faibles, et les établissements scolaires, qui ne sont pas occupés en été, sont à éviter. Des ratios revisités La clé de la réussite d’une installation solaire thermique en collectif réside dans la bonne évaluation des besoins d’ECS, qui constitue la base du dimensionnement. Pour les évaluer, il existe deux méthodes, selon que l’on se situe dans le neuf ou l’existant. Pour des bâtiments existants, le bureau d’études procède à des relevés de consommations ou à des mesures sur une période définie. Pour les bâtiments neufs, il peut se référer à des données types selon l’usage du bâtiment et sa fréquentation. Les retours terrain, approfondis par des études menées par le CSTB, l’Ademe et GrDF notamment, ont démontré que les ratios jusqu’alors utilisés (50 litres par personne et par jour à 60 °C), étaient sensiblement surestimés. Il convient de se baser sur des ratios beaucoup plus modestes : 25 à 30 litres d’eau chaude sanitaire à 60 °C par personne et par jour, par exemple en logement collectif (voir tableau pour les autres bâtiments). De façon à partager ces bonnes pratiques, le collectif Socol va proposer des outils simples et faciles d’usage. Notamment, un document A4, assorti d’un fichier Excel, présentant les ratios de consommations d’ECS retenus par typologie de bâtiment et faisant des recommandations pour réduire en amont les besoins en énergie liés à l’ECS (robinetterie économe en eau, calorifugeage des canalisations, etc.). Principes de base d’un dimensionnement solaire À partir de ces ratios (ou des relevés), le bureau d’études peut établir le profil de consommation d’eau chaude sanitaire mensuel, en tenant compte des spécificités de l’usage du bâtiment (consommations plus faibles durant les congés scolaires en logement par exemple). Le volume de stockage solaire est ensuite estimé à partir de la consommation moyenne journalière à 60 °C, à la période où les besoins d’ECS sont les plus faibles. La surface des capteurs sera à son tour calculée à partir du volume de stockage. Il est d’usage de considérer un stockage entre 50 et 70 litres (nord et sud de la France) par m² de capteur solaire. Le dimensionnement doit ensuite être affiné et conforté par une étude réalisée avec un logiciel adéquat. Le dimensionnement de l’échangeur primaire peut être calculé sur la base de 700 W/m² de capteurs ; son débit et sa perte de charge doivent être tels qu’ils favorisent l’échange thermique avec le secondaire et limitent les consommations électriques du circulateur. Quant au volume du vase d’expansion (dans le cas d’une installation pressurisée), il est déterminé en fonction de la surface de capteurs et de la contenance en liquide du circuit primaire solaire. Si l’installation est autovidangeable, cet organe disparaît au profit d’un réservoir de vidange. L’appoint, quant à lui, doit être dimensionné pour pouvoir assurer 100 % des besoins conventionnels, en particulier les jours sans soleil et avoir une installation globale conforme aux exigences de qualité sanitaire. J U I L L E T- A O Û T- S E P T E M B R E 2 0 1 4 – V E C T E U R G A Z N ° 1 0 6 04/09/14 00:33 Panneaux solaires sur le toit de l’hôpital de Rouffach (68). Process de dimensionnement MESURE OU ESTIMATION DES BESOINS D’EAU CHAUDE SANITAIRE. Un dimensionnement raisonné et prudent Une installation collective bien dimensionnée doit pouvoir assurer un taux de couverture entre 40 et 60 % des besoins en ECS suivant la zone géographique et le profil de consommation. « Le taux de couverture solaire ne doit jamais dépasser 85 % des besoins mensuels les mois d’été, recommande Daniel Mugnier, ingénieur d’études et responsable R&D chez Tecsol. Ce seuil vise à se prémunir des surchauffes estivales chroniques, à prolonger la durée de vie de l’installation et à atteindre un optimum économique entre investissement et exploitation. Mieux vaut privilégier une productivité (en kWh par m² de capteurs) maximale plutôt qu’un taux de couverture des besoins en ECS élevé. » Au-delà de la recherche du meilleur ajustement technico-économique, une conception optimale des sous-systèmes est nécessaire afin d’optimiser le captage et le stockage de l’énergie solaire. Les schémas hydrauliques les plus simples et ayant fait leurs preuves sont à privilégier. « Le couplage solaire/gaz fonctionne en parfaite synergie, confirme Daniel Mugnier. Plus des deux-tiers des installations que nous concevons sont dans cette logique. L’ensemble de l’installation doit être de qualité mais simple, robuste, fiable et économique. Hors Identification : • des besoins de base (permettant de dimensionner le solaire), • des besoins de pointe (permettant de dimensionner l’appoint). DIMENSIONNEMENT DU STOCKAGE SOLAIRE DIMENSIONNEMENT DE LA SURFACE DE CAPTEUR SOLAIRE ETUDE DE DIMENSIONNEMENT SUR UN LOGICIEL AD HOC • Estimé à partir de la consommation moyenne journalière du mois le plus à risque. • Calculé à partir d’un ratio compris en 50 et 70 l de stockage solaire par m² de capteur solaire. • Modélisation de l’installation solaire avec le dimensionnement calculé. • À faire avec un outil de modélisation spécifique solaire. cas particuliers, il doit rester dans une enveloppe de 1 000 €/m² de panneaux. » Aujourd’hui, toutes les conditions sont réunies pour donner un nouvel élan au solaire thermique. Les nouveaux outils et notamment les schémathèques, les références, ou encore l’application de la mention RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) permettent d’armer les bureaux d’études. Un article sera consacré à l’installation et la maintenance dans Vecteur gaz n° 107. * Socol : collectif interprofessionnel créé en 2009 pour accompagner le développement du marché du solaire thermique collectif. Initiative portée par Enerplan avec le soutien de l’Ademe et de GrDF. Il compte aujourd’hui plus de 420 membres. ITÉRATIONS • Pour affiner le dimensionnement de façon à ne jamais dépasser un taux de couverture de 85 % (le mois le plus à risque). Outils et guides de dimensionnement • Schémathèque de conception Cegibat - www.cegibat.grdf.fr • Schémathèque et outils Socol présentant les différentes possibilités de schémas hydrauliques. www.solaire-collectif.fr • Mise en ligne d’un outil « Calcul Fonds Chaleur » Ademe à l’intention des maîtres d’ouvrage, pour une première estimation de la faisabilité technique et financière. • Les règles de l’art Grenelle de l’Environnement – RAGE (publication dans les prochaines semaines). Elles traitent de la conception, de l’installation et de la maintenance. Pour en savoir plus Retrouvez le compte rendu de la réunion-débat du 10 juillet 2014 sur www.cegibat.grdf.fr La schémathèque de conception Cegibat met à disposition des professionnels du génie climatique une schémathèque de conception pour le solaire collectif, réalisée en partenariat avec l’INES. Différents schémas pour chacune des configurations (CESC, CESCI et CESCAI) sont présentés en trois calques : • schéma de principe ; • schéma hydraulique (avec tous les organes permettant le bon fonctionnement de l’installation) ; • schéma de régulation. Chaque calque est expliqué au lecteur pour une compréhension totale du schéma hydraulique, de son fonctionnement et de la régulation associée. J U I L L E T- A O Û T- S E P T E M B R E 2 0 1 4 – V E C T E U R G A Z N ° 1 0 6 VECTEUR GAZ-106.indd 7 7 04/09/14 00:33 MATÉRIEL PHOTOVOLTAÏQUE Le kit photovoltaïque trouve sa place dans la maison RT 2012 L’association d’un kit photovoltaïque de 2 à 5 m2 et d’une chaudière murale gaz à condensation constitue l’une des solutions RT 2012 les moins chères en maison individuelle. Autoconsommée, l’électricité produite contribue à réduire la facture électrique. Panneau photovoltaïque Vitovolt 200 de Viessman. L e solaire photovoltaïque fut un temps un produit financier florissant. Le tarif d’achat élevé de l’électricité produite associé à un crédit d’impôt de 50 % offrait pour le particulier un retour sur investissement rapide et un revenu annuel garanti. Depuis, la bulle financière s’est dégonflée, le prix d’achat a quasiment été divisé par cinq et continue de baisser. La parité avec l’électricité de réseau devrait ainsi être atteinte d’ici un ou deux ans. Le photovoltaïque n’en reste pas moins un produit intéressant pour de plus petites installations. « Couplé avec une chaudière gaz à condensation, il constitue une solution simple, économique et performante pour respecter la RT 2012. L’électricité produite est autoconsommée et non plus vendue », explique Élisabeth Aubert, chef de produits Habitat neuf et EnR chez GrDF. Priorité à l’autoconsommation Commercialisée depuis 2013, cette nouvelle offre RT 2012 associe une chaudière à condensation murale et un kit photovoltaïque de 2 à 5 m2 environ (250 à 750 Wc), assurant une production minimale de 5 kWhep/m2SHONRT.an d’énergie renouvelable. « Selon la région et la taille de la maison, de un à trois panneaux suffisent pour respecter l’exigence d’énergie renouvelable de la RT 2012 », indique-t-elle. Étant donné la faible puissance installée, l’électricité a vocation à être entièrement autoconsommée. Cela a été confirmé par une étude menée par le Crigen, Centre de recherche de GrDF, en amont du test terrain sur une maison de 120 m2 représentative de la cible marché. Trois situations ont été simulées à partir du logiciel Archelios : un panneau de 250 Wc, deux panneaux soit 500 Wc ou dix Kits photovoltaïques* FABRICANT NOM COMMERCIAL TYPE DE CAPTEUR PUISSANCE DIMENSIONS POSE CELLULES SOLAIRES TYPE D’ONDULEUR Clipsol Clips’home® panneau 250 Wc (1 panneau) ou 500 Wc (2 panneaux) 1 panneau : 1,93 x 1,00 m 2 panneaux 1,93 x 2,01 m intégration, surimposition, sur châssis (Cliposol), en auvent ou brise-soleil (Marqui’sol) monocristallin, polycristallin micro-onduleur Imerys Evolu’kit tuile puissance modulable entre 3 tuiles (198 Wc) et 6 tuiles (396 Wc) en fonction des besoins hxlxp: 1 360 x 500 x 40 mm intégration monocristallin onduleur classique Systovi V-sys et V-sys pro on top panneau puissance modulable entre 1 panneau (250 Wc) et 4 panneaux (1 000 Wc) 1 panneau : 1,67 x 1,00 m 2 panneaux 1,67 x 2,00 m … intégration, surimposition polycristallin micro-onduleur Terreal Solterre micro PV panneau puissance modulable entre 1 panneau (250 Wc) et 4 panneaux (1 000 Wc) 2 panneaux 2,38 x 2,22 m … intégration polycristallin micro-onduleur Viessmann Vitovolt 200 panneau 255 Wc hxlxp: 1 640 x 992 x 40 mm surimposition polycristallin micro-onduleur * Liste non exhaustive 8 VECTEUR GAZ-106.indd 8 J U I L L E T- A O Û T- S E P T E M B R E 2 0 1 4 – V E C T E U R G A Z N ° 1 0 6 04/09/14 00:33 Panneaux photovoltaïques Solterre de Terreal posés en toiture. SCHÉMA DE PRINCIPE Coffret AC avec compteur Système d’intégration + micro-onduleur 20 ml de câble AC 2 tuiles de 66 Wc soit 660 Wc. Les besoins en électricité spécifique de la maison permettent d’autoconsommer, à l’échelle annuelle et journalière, une majorité l’électricité photovoltaïque produite, quels que soient le système installé et la zone climatique. Cette solution génère 50 à 150 euros d’économies par an sur la facture d’électricité. Au-delà de trois panneaux, une partie de l’électricité produite est injectée gratuitement sur le réseau et cela présente moins d’intérêt. Ce surplus peut également être revendu mais la nécessaire location d’un compteur supplémentaire diminue fortement l’intérêt économique de l’opération. L’autoconsommation est clairement le but d’une telle installation. Deux équipements indépendants Kit photovoltaïque et chaudière à condensation fonctionnent indépendamment l’un de l’autre, la chaudière assurant la totalité du chauffage et de l’ECS. Il est préconisé de mettre en place une chaudière murale avec production d’ECS microaccumulée pour le confort sanitaire. Tous les types d’émetteurs peuvent y être associés : radiateurs, plancher chauffant, vecteur air, etc. Le kit photovoltaïque comprend, quant à lui, les capteurs (panneaux ou tuiles), un ou plusieurs onduleurs et un boîtier électrique pour gérer la production dans la maison. Les panneaux photovoltaïques peuvent être installés en surimposition ou intégrés à la toiture (tuiles ou ardoises) pour répondre à toutes les configurations. Dans le cas de panneaux, le courant continu est transformé en courant alternatif par des micro-onduleurs (un par panneau). Leur coût est par ailleurs très faible (environ 200 euros). Dans le cas de tuiles, un unique onduleur doit être mis en place, comme traditionnellement dans une installation photovoltaïque. Plusieurs fabricants commercialisent aujourd’hui un kit photovoltaïque (panneaux et/ou tuiles). Voir tableau page précédente. Retour terrain en conditions réelles La première opération instrumentée a été inaugurée en septembre 2013 à Pruillé-le-Chétif, près du Mans (72). Cette maison RT 2012 de 98 m2 est équipée d’une chaudière à condensation Atlantic et d’un kit photovol- J U I L L E T- A O Û T- S E P T E M B R E 2 0 1 4 – V E C T E U R G A Z N ° 1 0 6 VECTEUR GAZ-106.indd 9 taïque Clipsol de deux panneaux. Les résultats de l’étude thermique sont les suivantes : • Bbio : 61,1 (> Bbiomax de 61,2) ; • Cep : 34,6 kWhep/m2.an (gain de 31,1 % par rapport au Cepmax de 50,1 kWhep/m2.an) ; • Aepenr = 11 kWhep/m2.an. L’instrumentation a été réalisée par l’INES*. Les mesures ont démarré en mars 2014 pour une durée d’un an. Les premiers résultats confirment une autoconsommation quasi-totale : 93 % d’autoconsommation de l’électricité produite par le kit photovoltaïque et 30 % de taux de couverture sur les mois de mars et avril. Cette solution séduit d’ores et déjà des maîtres d’ouvrage. Ainsi, les vingt villas de la résidence Les Brigantines dans le quartier de Port-Camargue au Grau-du-Roi (30) sont équipées d’une chaudière à condensation microaccumulée de 28 kW et d’un unique capteur photovoltaïque de 1,59 m2 (250 Wc). Cédric Rognon CONDENSATION + KIT PV : 5 ATOUTS MAJEURS Maîtrise du coût de construction (Bbio proche du Bbiomax) Prix compétitif et coût d’entretien réduit Performance énergétique (exigence Cep facilement respectée) Absence de nuisance sonore Faible encombrement * Institut national de l’énergie solaire Couplage PV et condensation : focus sur l’offre Viessmann Viessmann est aujourd’hui le seul fabricant à proposer une offre complète associant chaudière à condensation et module PV. Lancée en juin 2014, cette offre repose sur deux types de chaudières : • deux capteurs PV (510 Wc) + une chaudière murale (plage de puissance nominale de 6,5 à 26 kW) à production d’ECS microaccumulée ; • deux capteurs PV (510 Wc) + une chaudière au sol compacte (plage de puissance de 3,2 à 13 kW) avec ballon d’ECS intégré. « Le fonctionnement des capteurs est optimisé grâce à la ventilation arrière et on ne touche pas au gros œuvre, évitant ainsi tout problème d’étanchéité au niveau de la toiture », précise Gérard Korähnké, responsable marketing produits. Pour faciliter le travail des chauffagistes, Viessmann a mis en place un numéro de téléphone dédié. Avec, à la clé, « des garanties plus fortes, une prise en charge des démarches administratives et une prestation d’aide à la mise en service », ajoute Thibaud Marchais, ingénieur d’affaires photovoltaïque. 9 04/09/14 00:33 RÉGLEMENTATION DIRECTIVES ÉCOCONCEPTION ET ÉTIQUETAGE ÉNERGÉTIQUE RÉSEAUX AÉRAULIQUES Les directives Écoconception et Étiquetage énergétique concernent l’ensemble des produits consommateurs d’énergie vendus en quantité significative dans l’Union européenne. La première fixe notamment des exigences minimales de rendement, d’émissions polluantes et de niveau sonore. La seconde impose l’affichage pour le grand public des performances énergétiques et environnementales. Entrée en vigueur à partir du 26 septembre 2015. Exigences renforcées pour la performance des équipements LA DIRECTIVE ÉCOCONCEPTION : AMÉLIORER LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE C ette première directive en matière d’écoconception* émet des exigences qui ont pour objet de réduire l’impact environnemental des produits liés à l’énergie tout au long de leur cycle de vie. Datant du 21 octobre 2009, elle a été transposée en droit français le 28 juin 2011. « Cette directive détermine un cap dans le but de contribuer à l’objectif européen du paquet climat-énergie qui doit permettre à l’UE d’atteindre d’ici à 2020 le triple objectif qu’elle s’était fixé en 2007 : réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à leurs niveaux de 1990, porter la part des énergies renouvelables à 20 % de la consommation et réaliser 20 % d’économies d’énergie », commente Thierry Rocque de la Direction Développement de GrDF. Vue la grande variété des équipements concernés, la Commission européenne les a segmentés en différents lots confiés soit à la Direction générale Énergie (DG Ener), soit à la Direction générale Entreprises et Industrie (DG Entr). Ils fixent les niveaux à atteindre et des délais raisonnables afin que les industriels de la filière aient le temps de s’en emparer** ». Début 2013, deux textes d’application sous forme de règlements ont été publiés pour les équipements de chauffage utilisant le vecteur eau chaude et de production d’eau chaude sanitaire (puissance ≤ 400 kW – volume ECS ≤ 2000 l) – Lots 1 et 2. Ils concernent les matériels fonctionnant au gaz naturel, GPL, électricité, fioul et, entre autres équipements, les chaudières, pompes à chaleur, cogénérations, appareils de production d’ECS instantanée ou accumulée… Le délai d’application est progressif de 2015 à 2018 (voir tableau), selon les produits et les critères. Il est prévu en 2018 un réexamen de ce document avec un renforcement probable des exigences pour certains d’entre eux. Encadrement du rendement et des émissions Les règlements fixent les critères minimaux de performance et de rendement énergétique, ainsi Délai d’application progressif des premiers règlements d’application (JOUE 06/09/13) 26 septembre 2015 26 septembre 2017 Chaudière Gaz à l’exclusion des chaudières B1 P ≤ 70 KW Chaudière Gaz 70 < P ≤ 400 KW 26 septembre 2018 η saisonnier ≥ 86 % NOx ≤ 56 mg/KWh η à 30 % ≥ 94 % - η nominal ≥ 86 % NOx ≤ 56 mg/KWh Cogénération P élec < 50 KW η saisonnier ≥ 86 % η saisonnier ≥ 100 % NOx ≤ 240 mg/KWh PAC P ≤ 400 KW η saisonnier ≥ 86 % η saisonnier ≥ 100 % NOx ≤ 240 mg/KWh Niveau sonore max selon puissance (60 à 55 dB) Tous appareils ECS gaz η selon profil puisage (1) η selon profil puisage (1) Différents profils de puisage allant de 3XS, XXS… jusqu’à 4XL ont été définis. À chaque profil correspond une exigence de rendement. Ces exigences se renforcent à compter de fin 2017. À Noter : la Directive Écoconception définit les exigences en rendement saisonnier / PCS. À titre d’exemple, PCS : 94 % = PCI : 104 % 10 VECTEUR GAZ-106.indd 10 que les seuils limites d’émissions d’oxyde d’azote (NOx). Ces critères doivent être pris en compte par les fabricants et toute la filière. L’objectif est d’éliminer progressivement du marché européen, les produits qui ont un impact significatif sur la consommation d’énergie et les émissions atmosphériques. Les distributeurs et les installateurs conservent la possibilité d’écouler leurs stocks jusqu’à l’échéance fixée. « La directive Écoconception définit des exigences essentielles concernant l’efficacité énergétique, la protection de l’environnement, le niveau sonore, etc., mais non les moyens pour les mettre en œuvre, explique Thierry Rocque. Les règlements d’application mis en place par la suite par la Commission européenne s’imposent aux 27 pays membres. » Pour pouvoir évaluer correctement ces exigences, la Commission a confié aux organismes de normalisation européens la mission d’établir des méthodes harmonisées pour caractériser les produits. Dans l’attente de la mise à jour de ces normes, elle a édité des dispositions transitoires pour évaluer les performances des produits. « Les méthodes pour caractériser les produits, notamment déterminer leur rendement saisonnier, et les protocoles d’essais, se font attendre, indique Jérôme Maldonado, responsable chaudières et brûleurs gaz et fioul à Uniclima***. De même, nous attendons la publication par la Commission européenne d’un guide pratique pour accompagner les professionnels dans cette évolution importante concernant leurs produits. Nous sommes donc un peu inquiets car il ne reste qu’un an avant la date d’entrée en application ! » Premiers produits concernés À compter du 26 septembre 2015, les premières exigences d’écoconception s’appliqueront notamment aux produits couverts par les lots 1 et 2, utilisant comme énergie le gaz, le fioul ou l’électricité. J U I L L E T- A O Û T- S E P T E M B R E 2 0 1 4 – V E C T E U R G A Z N ° 1 0 6 04/09/14 00:33 PAC COGÉNÉRATION CHAUDIÈRE À CONDENSATION CHAUDIÈRE NON CONDENSATION CHAUDIÈRE ÉLECTRIQUE • Le lot 1 concerne les appareils de chauffage seuls ou mixtes (chauffage + ECS) d’une puissance ≤ 400 kW alimentant une installation de chauffage à eau chaude : chaudières, pompes à chaleur y compris hybrides et les unités de cogénération inférieures à 50 kW électrique. Exemption : l’exigence concernant les émissions de NOx entrera en vigueur à partir du 26 septembre 2018 (NOx gaz ≤ 56 mg/kWh PCS). Une exception est faite pour les chaudières standard et basse température de type B1. Ces chaudières gaz à brûleur atmosphérique, équipées d’un coupe-tirage antirefouleur, représentent environ un million de produits en logement collectif (Shunt, VMC gaz, conduit individualisé). Leur remplacement s’avérant souvent complexe, la directive ErP autorise un rendement saisonnier ≥ 75 % (chaudières à basse température) pour ces produits, contre ≥ 86 % pour les autres chaudières gaz (plutôt à condensation). Leur puissance est limitée à 10 kW en chauffage seul et 30 kW en chauffage + ECS. Cette dérogation est applicable jusqu’au 25 septembre 2018. • Le lot 2 concerne les appareils dédiés à la production d’ECS d’une puissance ≤ 400 kW, les ballons de stockage ayant un volume ≤ 2 000 l et certains chauffe-eau solaires. Pour les ballons de stockage, les exigences de pertes à l’arrêt entreront en application à compter du 26 septembre 2017, en même temps que le renforcement de l’efficacité énergétique pour certains équipements. Pascale Maes * La Directive européenne ErP (Energy related Products) 2009/125/CE remplace la précédente directive EuP 2005/32/CE : (Energy using Products). ** À la différence d’un règlement communautaire qui s’applique totalement et directement, une directive donne des objectifs à atteindre par les pays membres, avec un délai. Ce délai permet aux gouvernements nationaux de s’adapter à la nouvelle réglementation. *** Syndicat des énergies thermiques, aérauliques et frigorifiques. J U I L L E T- A O Û T- S E P T E M B R E 2 0 1 4 – V E C T E U R G A Z N ° 1 0 6 VECTEUR GAZ-106.indd 11 ÉTIQUETAGE DES PRODUITS : UN OUTIL POUR INFORMER LE CONSOMMATEUR L a Directive Energy Labelling 2010/30/UE du 19 mai 2010 rend obligatoire l’apposition d’une étiquette énergie présentant les caractéristiques de l’équipement. Il s’agit d’étendre aux produits liés à l’énergie (isolants, fenêtres, etc.) et utilisant de l’énergie (chaudière, chauffe-eau, etc.), les dispositions de la Directive 92/75/CEE qui s’appliquait seulement aux appareils électroménagers. Ainsi, pour le chauffage par exemple, la classe d’efficacité énergétique se situera sur une échelle allant de A++ à G ; pour l’eau chaude, l’échelle variera de A à G. Comme pour l’électroménager, l’objectif de cette étiquette énergie est d’informer les consommateurs sur la performance des produits et leur permettre de comparer les gammes entre fabricants. Dès le 26 septembre 2015, l’étiquetage énergétique concernera les chaudières gaz et fioul (chauffage seul ou mixtes) d’une puissance inférieure à 70 kW, les chaudières électriques, les PAC gaz et électriques, les appareils de production d’eau chaude sanitaire, ainsi que les cogénérations et les combinaisons de produits. L’étiquette doit être mentionnée sur toute communication relative aux produits. Son contenu évoluera à partir du 26 septembre 2017 pour les équipements ECS et du 26 septembre 2019 pour les équipements de chauffage. La directive valorise les énergies renouvelables et la cogénération. Un appareil hybride ou une pompe à chaleur peut atteindre A++. Un équipement de cogénération obtient A+. « Par ailleurs, il faut souligner la complexité pour établir une étiquette énergie concernant un assemblage de produits, par exemple un générateur + une régulation + un ballon de stockage + des capteurs solaires, souligne Jérôme Maldonado. Le distributeur ou l’installateur sera confronté à une étiquette “combinaison”, appelée également “package”, pour laquelle il devra effectuer des calculs sur la base des fiches produits des équipements qui composent cette combinaison. » Ceci nécessitera un travail en amont des fabricants pour proposer des solutions à leurs clients ! Exemple d’étiquette énergétique prévue pour une chaudière gaz double service. 11 04/09/14 00:33 RÉALISATION CONCESSION BMW À CHENÔVE (21) Rafraîchie par un roof top adiabatique Afin que les Afin es visiteurs pre renn nnen e t le e tem emps d’ad d’ admi mire rerr de dess mo moto toss de d rêv êve ett de e fa air ie leur le ur cho hoix ix dan anss un une e am ambi biance c con onfo fort r ab a le le,, la a con o ce essio on BM MW de Che henô nôve ve,, p ès de Dijon, a été équ pr quip ipée ée de ro roof of top opss ad diaba b tiqu q es es.. Ce Cette solu lutition n pac acka kagé gée e associe la puiiss ssan ance ce et la flexi xibi bililité té du gaz natu na ture r l po re pour ur le ch chau auff fffag age e à l’l’ef effififica caci cité ci té du raf afra raîc îchi hiss ssem emen entt ad adia iaba batitiqu que. e. Q uelques années après avoir repris la concession BMW de Chenôve, Régis Harduin, président de Savy 21, décide de valoriser ses produits haut de gamme dans des showrooms modernes et accueillants. À cet effet, il confie à Archi Concept la conception et la réalisation d’un bâtiment de 5 000 m². Ouverte depuis avril 2012, la concession est organisée en trois univers, un hall et un atelier étant dédiés à chacune des trois marques : BMW (automobiles), Mini et BMW Motorrad (motos). Chaque showroom a également été équipé d’une installation climatique différente adaptée à ses caractéristiques (surface, volume, aménagement…). Vecteur gaz présente dans cet article l’équipement le plus innovant : la solution roof top adiabatique du showroom motos. Rafraîchir un grand volume D’une surface d’environ 300 m² avec une hauteur sous plafond de 4 m, le hall motos était bien adapté à la mise en œuvre d’une solution roof top gaz naturel à rafraîchissement adiabatique. En hiver, le chauffage de l’air (90 % d’air recyclé et 10 % d’air neuf) est assuré par une rampe gaz (rendement > 92 % sur PCI). Le fonctionnement du rafraîchisseur adiabatique est alors arrêté. En été, l’air chaud extérieur traverse un média en permanence humidifié ; l’air entrant dans le roof top est refroidi par le phé- 12 VECTEUR GAZ-106.indd 12 ACTEURS Maître d’ouvrage : Régis Hardouin, Président de Savy 21 Maître d’œuvre : Archi Concept – Marcel Prolange – Sonnay (38) Installateur : AG Chauffage – André Gras – Janneyrias (38) Exploitant : Australair – Yves Humbert – Janneyrias (38) nomène d’évaporation ; l’air ainsi rafraîchi et humidifié est envoyé dans l’espace d’exposition. L’air rafraîchi injecté met le bâtiment en légère surpression, évacuant ainsi l’air chaud vers l’extérieur. Le rafraîchissement est réalisé avec 100 % d’air neuf. Ceci permet une consommation d’électricité particulièrement faible car limitée au ventilateur d’air. Cette technique permet de rafraîchir un grand volume à un coût maîtrisé. Dans les conditions de température et humidité de référence des zones RT, cette technique permet un delta T de 6 à 7 °C. Une campagne de mesures, réalisée à l’été 2010, a montré que la consigne de température de rafraîchissement pouvait être atteinte dans 95 % des cas. L’avantage de la technologie adiabatique en grand volume est de travailler sur le volume d’apport d’air neuf et rafraîchi. Plus les apports thermiques internes ou externes sont importants, plus on apporte un air neuf et rafraîchi dans le local. Le rafraîchissement adiabatique doit toujours être associé à une extraction (mécanique et/ou naturelle) d’environ 80 % de l’apport d’air neuf. L’équilibre des flux ainsi réalisé en termes de volume/heure permet un très bon maintien de la consigne de température intérieure, lorsque celle-ci est supérieure à 23 °C. Pour le Costic, un rafraîchissement de bonne qualité consiste en un abaissement de température de 5 °C par rapport à J U I L L E T- A O Û T- S E P T E M B R E 2 0 1 4 – V E C T E U R G A Z N ° 1 0 6 04/09/14 00:33 2 est placée en dessous de chaque roof top (volets motorisés fermés en été). Le showroom est équipé d’une sonde de température et d’hygrométrie (utilisée en mode rafraîchissement) qui pilote en temps réel les consignes de régulation pour les roof tops en fonction des besoins en rafraîchissement. L’humidité relative doit toujours être inférieure à 70 %. Si le taux d’hygrométrie approche ces 70 %, la régulation gère la pompe de recyclage et l’humidification des médias pour assurer la consigne. 1 L’un des deux roof tops adiabatiques posés sur le toit de la concession motos. 2 Gros plan sur une bouche de soufflage. Des résultats probants 1 l’extérieur. Le roof top adiabatique peut procurer une différence de température de 4 °C à 12 °C et ce, sans consommation supplémentaire d’énergie. Une installation simple Pour assurer le chauffage et le rafraîchissement du hall motos, deux roof tops adiabatiques d’une puissance de 50 kW chaud chacun (REV 50 d’Australair) ont été placés sur la toiture-terrasse. « On ne parle pas de “puissance froid“ en rafraîchissement adiabatique, comme pour une pompe à chaleur électrique, mais plutôt de taux de renouvellement d’air, précise Yves Humbert, responsable prescription chez Australair. Pour une bonne efficacité du système adiabatique, Australair préconise environ dix volumes d’air neuf rafraîchi par heure. La légère surpression maintenue dans le local, grâce au débit modulant, permet même de laisser les portes et les baies vitrées ouvertes en été. » Une douzaine de bouches de soufflage a été aisément intégrée au plafond, celui-ci étant constitué de dalles. Les débits d’air sont modulés entre 1 000 et 10 000 m3/heure (huit vitesses de soufflage en mode rafraîchissement, trois vitesses de soufflage en mode chauffage), ce qui évite l’installation de déstratificateurs supplémentaires pour assurer le brassage en période de chauffage. Une grille de reprise de l’air à recycler, en hiver, J U I L L E T- A O Û T- S E P T E M B R E 2 0 1 4 – V E C T E U R G A Z N ° 1 0 6 VECTEUR GAZ-106.indd 13 En attendant un bilan des consommations précis grâce à une instrumentation menée avec l’Ademe, Régis Harduin constate déjà que les factures ne sont pas plus élevées que dans l’ancien bâtiment qui était deux fois plus petit (5000 m2 pour l’ensemble actuellement contre 2 600 m² de l’ancien site). En l’absence de compresseur, la consommation électrique en période d’été est extrêmement réduite : la turbine centrifuge équipée d’un moteur brusless monophasé d’une puissance maximale de 1 500 W est à alimenter. Elle consomme en moyenne Régis Harduin, président de Savy 21 SUITE P.14 Parmi les options proposées par le bureau d’études, j’ai choisi cette solution innovante, qui présentait plusieurs atouts. Elle permet d’assurer, hiver et été, une ambiance confortable, indispensable à une concession de produits haut de gamme, à un moindre coût par rapport aux autres solutions envisagées. Outre un investissement plus économique, les coûts d’exploitation (facture énergétique, entretienmaintenance) étaient également plus intéressants. À l’usage, nous apprécions également l’absence de bruit et de poussières. » 13 04/09/14 00:33 CONCESSION BMW À CHENÔVE (21) LE TÉMOIN La grille d’entrée d’air neuf du roof top. SUITE DE LA P. 13 5 kWh par jour/appareil. La consommation d’eau est, elle aussi, maîtrisée grâce au recyclage et à la performance des médias : 60 litres par jour en moyenne. Soit un coût d’exploitation de 0,65 euro par jour et par appareil. Ces valeurs seront à confirmer par la campagne de mesures en cours. Les deux roofs tops adiabatiques nécessitent peu de maintenance. Ils font l’objet de deux visites annuelles par un professionnel qualifié qui nettoie les lignes air/gaz, les médias, les bacs et les canaux de distribution. Cette opération de maintenance revient à environ 150 euros pour la partie gaz et 200 euros pour la partie froid, contre environ 2 000 à 2 500 euros pour un roof top électrique. En outre, ce type d‘installation ne présente pas de risque de prolifération de légionelles, car il n’émet pas de microgouttelettes et le bac de récupération et de recyclage de l’eau fonctionne avec un système de vidange programmable et une sonde de surveillance permanente de qualité de l’eau. Autant de bénéfices économiques, environnementaux et sanitaires qui font du roof top gaz naturel à rafraîchissement adiabatique une solution technique bien adaptée aux locaux de grand volume, tel qu’un hall d’exposition – comme dans cette réalisation, un gymnase ou toute salle d’activité dans le secteur tertiaire. Elle est aussi adaptée aux ateliers industriels ayant de forts apports caloriques à évacuer. André Gras, AG chauffage Facile à mettre en œuvre et à maintenir es systèmes de roof top adiabatique REV d’Australair sont faciles à mettre en œuvre. La conception plug and play de l’unité de chauffage et rafraîchissement permet de positionner l’appareil sur son support en une seule opération. Il ne reste, à ce stade de l’installation, que le raccordement des gaines de soufflage et de reprise et les raccordements eau, électricité (3 x 2,5 mm²) et gaz naturel. La partie maintenance ne demande aucune spécificité particulière. Une fois par an à l’hivernage, on procède à un entretien classique du brûleur gaz et au nettoyage des médias et du bac réservoir. Au printemps, il suffit de remettre en eau la partie adiabatique pour être prêt pour la saison d’été. On gagne vraiment du temps par rapport aux systèmes classiques. » L Comparatif économique pour 600 m² traités ROOF TOP RÉVERSIBLE ÉLECTRIQUE 90 KW ROOF TOP ADIABATIQUE RÉVERSIBLE 50 KW + UNITÉS COMPLÉMENTAIRES Consommation chauffage (kWh/an) 22 973 37 653 Consommation rafraîchissement (kWh/an) 10 267 1 600 Consommation d’eau (m3/an) / 16,8 Coûts énergétiques (€ HT/an) 2 821 1 840 Maintenance (€ HT) 2 250 400 Abonnement supplémentaire tarif jaune (€ HT/an) Investissement (€ HT) Temps de retour 690 / 27 000 28 200 / 3 mois Prix publics, hors MO et diffusion - Bâtiment type RT 2012. Fonctionnement en mode rafraîchissement • Humidification permanente du média - Recyclage de l’eau (bac de récupération et pompe) • Aspiration d’air neuf (aucun recyclage) • Extradition de l’air humide du local (naturelle ou avec extracteur) - Humidité toujours < 70 % dans le local • Vidange du bac à chaque arrêt et toute les 4 h max Aspiré par un ventilateur, l’air chaud passe au travers d’un média constamment humidifié. En s’évaporant, l’eau absorbe la chaleur, refroidissant ainsi l’air qui peut alors être soufflé dans le local à rafraîchir. Ce nouveau système de chauffage réversible a été breveté par Australair. Température extérieure : 32 °C (exemple) Température de consigne : 20 °C Air soufflé Air neuf Toiture Température intérieure Humidité intérieure En savoir plus : www.cegibat.grdf.fr 14 VECTEUR GAZ-106.indd 14 J U I L L E T- A O Û T- S E P T E M B R E 2 0 1 4 – V E C T E U R G A Z N ° 1 0 6 04/09/14 00:34 LES EXPERTS DE CEGIBAT VOUS RÉPONDENT QUESTION-RÉPONSE 0 899 700 245 (1,35 € TTC l’appel + 0,28 € TTC/min) Réglementation applicable dans les locaux industriels Quelle est la ventilation nécessaire en présence d’appareils à gaz ? 1. CONTEXTE RÉGLEMENTAIRE Tous les bâtiments industriels sont soumis aux dispositions du code du Travail. Si, de plus, le site industriel est soumis à un classement dans le cadre de la législation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), alors les bâtiments sont également assujettis aux arrêtés s’y rapportant (arrêtés types pour les locaux soumis à déclaration et arrêtés d’autorisation pour les locaux soumis à autorisation). Le code du Travail ne définit pas de dispositions particulières à appliquer pour le renouvellement d’air comburant nécessaire au fonctionnement des appareils gaz. Il est cependant possible d’adapter : • l’article GZ 21 du règlement des Établissements Recevant du Public (ERP), • l’article GZ 25 du règlement des Établissements Recevant du Public (ERP), • la norme NF EN 13410. La RT 2012 impose aussi certaines exigences aux bâtiments industriels. 2. ARTICLES GZ 21 ET GZ 25 DU RÈGLEMENT ERP (ARRÊTÉ DU 25 JUIN 1980 MODIFIÉ) L’article GZ 21 définit la ventilation et aération des locaux contenant des appareils de type A ou B. L’amenée d’air peut être directe ou indirecte, mécanique ou naturelle. Type d’appareils Débit d’air en fonction de la puissance calorifique totale installée Appareils raccordés à un conduit de fumée sans coupe-tirage ni régulateur de tirage 1,75 m³/h d’air par kW Appareils raccordés à un conduit de fumée munis d’un coupe-tirage ou d’un régulateur de tirage 3,5 m³/h d’air par kW Appareils non raccordés à un conduit d’évacuation 10 m³/h d’air par kW 4. RÉGLEMENTATION THERMIQUE 2012 (RT 2012) Les bâtiments industriels neufs, chauffés à plus de 12 °C, sont soumis à la réglementation thermique 2012 (RT 2012) de manière générale. L’article R 111-20 IV du CCH et l’article 1er de l’arrêté du 28 décembre 2012 (relatif aux caractéristiques thermiques et aux exigences de performance énergétique des bâtiments nouveaux et des parties nouvelles de bâtiments autres que ceux concernés par l’article 2 du décret du 26 octobre 2010 relatif aux caractéristiques thermiques et à la performance énergétique des constructions) prévoient les types de bâtiments exclus du champ d’application de la RT 2012. Cependant la RT 2012 ne s’applique pas : • aux bâtiments ou parties de bâtiment qui, en raison de contraintes spécifiques liées à leur usage, doivent garantir des conditions particulières de température, d’hygrométrie ou de qualité de l’air, et nécessitant de ce fait des règles particulières ; • aux bâtiments ou parties de bâtiment chauffés ou refroidis pour un usage dédié à un procédé industriel. 5. RÉSUMÉ/SYNTHÈSE Le débit minimum d’air neuf à introduire dans les bâtiments industriels doit prendre en compte à la fois la préservation de la qualité de l’air et le bon fonctionnement des appareils alimentés au gaz. • Texte réglementaire de référence : Règlement ERP (arrêté du 25 juin 1980 modifié) - Article 21 - Article 25 Pour les appareils de type C, le fonctionnement de l’appareil à gaz étant indépendant de la ventilation de la pièce, il n’y a pas d’exigence minimale (GZ 25). Cette norme prévoit, pour les appareils de chauffage à rayonnement, trois moyens ou approches distinctes pour respecter les exigences de ventilation des locaux à usage non domestique. La présente norme européenne s’applique aux appareils de type A (appareils non raccordés). Les appareils de chauffage à rayonnement doivent être installés dans un local dont le volume est au moins égal à 10 m3/kW de débit calorifique nominal installé. J U I L L E T- A O Û T- S E P T E M B R E 2 0 1 4 – V E C T E U R G A Z N ° 1 0 6 VECTEUR GAZ-106.indd 15 GUIDES CEGIBAT DE RÉFÉRENCE • Chauffage et ventilation des locaux industriels 3 guides pratiques • Aide-mémoire : La réglementation des installations de chauffage en ICPE • Chauffage au gaz naturel par panneaux radiants dans le tertiaire et l’industrie R É F. : 4 - V G - 1 0 5 - 1 4 3. NORME NF EN 13410 À consulter sur le site www.cegibat.grdf.fr 15 04/09/14 00:34 Retrouvez toute l’expertise de Cegibat dans ces nouveaux guides Guide Technique Habitat Collectif Solaire thermique collectif : schémathèque de conception Solaire thermique collectif : schémathèque de conception 40 € TTC Édition 2014 Guide technique Guide pratique Habitat collectif et Tertiaire Édition 2014 Micro et mini cogénération à moteur à combustion interne fonctionnant au gaz naturel Micro- et minicogénération à moteur à combustion interne fonctionnant au gaz naturel 50 € TTC I I I I I Architectes Bureaux d’études Bureaux de contrôle Installateurs Maîtres d’ouvrage Sociétés de maintenance Ces guides sont vendus sur le site Internet Cegibat www.cegibat.grdf.fr VECTEUR GAZ-106.indd 16 04/09/14 00:34