FICHE 3 SUR SA BOSSE.pub
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FICHE 3 SUR SA BOSSE.pub
Agir pour l’éducation en chanson S u r s a bo ss e Fiche n°3 Quelques idées pour chanter Un « narrateur » chante les couplets un enfant est le personnage, et un groupe d’enfants chante le refrain Importance de l’articulation mais aussi des intentions différentes, entre l’exposition du premier refrain, la dureté voir violence du second et le bonheur de la liberté au dernier. Dominique DIMEY Pourquoi j’ai écrit cette chanson « Il y a Meena qui travaille en Inde dans une fabrique de tapis, les enfants d’Haïti qui font des p’tits boulots, les enfants qui creusent à mains nues dans les mines d’argent, ceux qui fabriquent les chaussures et vêtements pour les grandes marques, ceux qui vendent leurs corps dans les faubourgs de Manille, Manitra qui dans les rues de Madagascar, vend ses petits boulets de charbon…. Et il y a ce petit garçon pakistanais, âgé de six ans, acheté à sa famille par un riche émir, pour satisfaire une tradition : les courses de chameaux. Il achète les plus pauvres des enfants, les moins lourds, ceux qui ne peuvent rien dire qui ne font pas le poids. Ces enfants deviennent alors les esclaves des Emirats, ils font le ménage et sont des jockeys vulnérables qui peuvent à tout moment chuter perdre la vie ou faire gagner les riches émirs qui parient sur les bosses de chameau comme chez nous on joue au tiercé. Les enfants exploités sont encore très nombreux sur notre planète, nous avons tant de chemins à parcourir pour les aider à trouver leur vraie et seule place d’enfants : l’école. » © DR Tous droits réservés - Solidarité Laïque 2007 Sur sa bosse • fiche n°3 • page 1 Agir pour l’éducation en chanson Sur sa bosse (paroles) Il a juste six ans il vient du Pakistan ses parents l’ont vendu pour deux moutons dodus ils n’avaient plus d’argent pour nourrir leurs enfants le jour il est jockey la nuit passe le balai. Refrain Sur sa bosse, il bosse Sous l’œil rosse du boss, Sur sa bosse, il bosse A se rompre les os Tiens toi droit, sois léger Accroche toi, faut gagner Tiens toi droit ,sois léger T’as pas l’droit de tomber ! Dans les pays du golfe, on pétrole et on golfe on parie sur le dos des bosses de chameaux toutes les nuits il brosse il nettoie et il frotte le palais de l’émir ses diamants ses saphirs. Refrain Sur sa bosse, il bosse Sous l’œil rosse du boss, Sur sa bosse, il bosse A se rompre les os Tiens toi droit, sois léger Accroche toi, faut gagner Tiens toi droit, sois léger T’as pas l’droit de tomber ! Il est si fatigué Par terre il s’est couché et sous ses yeux fermés la course a commencé ! Et là c’est la magie des mille et une nuits son chameau sort ses ailes et monte vers le ciel. Refrain Sur sa bosse, il vole Il vole vole vole Sur sa bosse, il vole Il vole, vole, vole Celui qui a osé Voler sa liberté C’est lui qui a osé S’envoler le premier ! © Paroles Dominique DIMEY - droits réservés Tous droits réservés - Solidarité Laïque 2007 Sur sa bosse • fiche n°3 • page 2 Agir pour l’éducation en chanson Sur sa bosse (musique) Commentaires de l’auteur : orchestration « orientale » avec cordes à l’unisson ou à l’octave oud (luth arabe), derbuka, bendir, qaraqebs (castagnettes métalliques). © Musique Pierre BLUTEAU Droits réservés Tous droits réservés - Solidarité Laïque 2007 Sur sa bosse • fiche n°3 • page 3 Agir pour l’éducation en chanson Pour aller plus loin... Ses parents n’ayant pas suffisamment d’argent pour l’élever, ils ont du « vendre » leur petit garçon… A travers le monde, des individus mal attentionnés profitent de la fragilité et de la vulnérabilité des enfants pour les exploiter à des fins commerciales. Ils ont souvent l’âge de vos élèves mais leur vie est bien différente. Mais qui est ce petit garçon ? D’où vient-il ? Pourquoi est-il là ? Comment sont rythmées ses journées ? Comment peut-il s’en sortir ?… « Sur sa bosse » permet de prendre conscience que de nombreux enfants travaillent, souffrent, sont parfois réduits en esclavage…à l’âge où l’on doit jouer, rêver… Le saviezsaviez-vous ? Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), plus de 200 000 enfants travaillent dans le monde dont plus de 100 000 sont soumis aux « pires formes de travail ». Certains ont à peine 5 ans, la plupart moins de 15 ans, beaucoup effectuent des travaux dangereux, certains sont réduits à l’esclavage… Dans les « ateliers à sueur», un enfant a peut-être cousu les baskets ou le tee-shirt que vous portez ou assemblé les pièces de la console avec laquelle vous jouez… © D.R Zoom sur le Golfe Persique Plus de 2 000 km séparent Aboû Dabî (capitale des Emirats Arabes Unis) et Islâmâbâd (capitale du Pakistan). Les Pakistanais ont pour langues officielles l’anglais et l’urdu et, les Emiratis (ou Emiriens) l’arabe mais, l'hindi, l'urdu et le perse sont également parlés couramment par les travailleurs étrangers notamment venus du Pakistan. Ces deux pays ont pour religion officielle l’Islam. Les Emirats Arabes Unis regroupe sept Etats situés sur le Golfe persique et comme le Pakistan se trouve sur le continent asiatique. Une date... 12 juin Journée Mondiale contre le travail des enfants (OIT) Que dit la Convention Internationale des Droits de l’Enfant ? Empêcher l’enlèvement, la vente ou la traite d’enfants Les Etats doivent prendre « toutes les mesures appropriées (…) pour empêcher l’enlèvement, la vente ou la traite d’enfants à quelque fin que ce soit et sous quelque forme que ce soit » Article 35 Des millions d'enfants dans le monde sont victimes d’un système d’exploitation que l’on nomme le trafic d'enfants ou traite d'enfants. Ses formes sont variées en fonction de l’âge et du sexe de ces enfants: travail forcé, prostitution, enfants soldats…. Les filles sont davantage destinées à l’exploitation sexuelle, domestique et les garçons endurent (sont soumis au) le travail forcé. Aucun pays dans le monde n’est épargné par ce phénomène et les enfants sont souvent déplacés vers des régions inconnues, ce qui rend les chances de les retrouver difficiles. Les courses de chameaux sont un sport très populaire aux Emirats arabes unis mais également dans les autres pays du Golfe (Arabie Saoudite, Koweït, Qatar, Bahreïn et Oman), et le recours aux enfants de 3, 5, 7 ans y est habituel. Venant majoritairement du Pakistan, d’Inde, du Bangladesh, du Soudan et de Mauritanie, ces enfants jockeys y sont enlevés ou « prêtés » par leur famille pour gagner un peu d’argent. Ils travaillent presque tous les jours, ne vont jamais à l’école, n’ont pas le temps de jouer, sont peu nourris pour ne pas prendre de poids... …et sont souvent victimes d’accidents car ils maîtrisent difficilement leur monture. A l’âge de 11 ans, devenus « trop lourds » pour avoir une chance de gagner une course, ils sont renvoyés dans leur famille quand elle est retrouvée… En mai 2005, le gouvernement des Émirats arabes unis a interdit de faire travailler les enfants de moins de seize ans comme jockeys de chameau. Pourtant, chaque mois rien qu’au Pakistan, des dizaines de jeunes enfants sont emmenés ou vendus dans les Emirats Arabes Unis pour devenir jockeys de chameaux. Tous droits réservés - Solidarité Laïque 2007 Sur sa bosse • fiche n°3• page 4 Agir pour l’éducation en chanson Il/elle travaille parce que... Ils n’ont plus leurs parents, ils sont issus d’une famille nombreuse ou très pauvre, ils font les frais d’une guerre, ils ont les capacités physiques (souvent leur souplesse ou leur petite taille) pour accomplir une tâche particulière ou parce qu’ils coûtent moins cher que les adultes… Une citation « Travail mauvais qui prend l’âge tendre en sa serre qui produit la richesse en créant la misère, qui se sert d’un enfant ainsi que d’un outil » Victor Hugo Les Contemplations Que dit la Convention Internationale des Droits de l’Enfant ? Le droit de l’enfant d’être protégé contre l’exploitation économique « Les États parties reconnaissent le droit de l'enfant d'être protégé contre l'exploitation économique et de n'être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social ». Article 32 D'un bout à l'autre de la Terre, on retrouve des enfants dans les champs (les 2/3), dans les mines, les ateliers ou dans les cuisines. Ce travail est souvent organisé de telle manière que les enfants doivent travailler aussi longtemps et durement que leurs parents. Au petit matin, aux 4 coins du monde… Au Pérou, César se lève. Il a mal dormi. Depuis qu’il travaille quotidiennement à la mine d’or, il souffre d’une grave affection respiratoire. Il n’a que 10 ans… De l’autre côté de la frontière, Sandra se lève dans un des faubourgs de Cuenca, en Equateur. Elle se dépêche de rattraper ses parents presque arrivés sur le chantier. Toute la journée, elle les aidera à fabriquer des briques. Elle n’a que 10 ans… En Inde, Asha se lève. Aujourd’hui encore, elle travaillera à la fabrique des allumettes et gagnera deux fois moins qu’un adulte pour la même tâche. Elle n’a que 10 ans. Abdul se lève en retard et court dans les ruelles parisiennes. L’atelier a été déplacé la semaine dernière. Il se repère au bruit des machines. Clandestinement, il entre et se met à coudre, chemise après chemise. Il n’a que 10 ans... May a froid, elle se lève, rejoint les autres fillettes. Elle a peur loin de sa famille… un homme s’approche d’elle et lui vole encore une fois son insouciance. Nous sommes en Thaïlande, May a 10 ans... Le saviezsaviez-vous ? En 1998, une marche de 80 000 km effectuée par des enfants et des adultes est organisée à travers l’Europe, l’Afrique, les Etats-Unis et l’Asie pour attirer l’attention sur le problème du travail des enfants. Leur slogan « de l’exploitation à l’éducation ». C’est la Marche Mondiale contre le travail des enfants. La France, comme tous les pays riches, n'est pas épargnée par le travail des enfants et l’esclavage domestique. Chaque jour, des centaines de jeunes domestiques asiatiques et africaines sont exploitées (parfois jusqu’à 21 heures de travail quotidien), peu ou pas payées et cela dans de riches pavillons comme de simples maisons. Privées de leurs papiers d'identité, elles subissent parfois de mauvais traitements. La servitude pour dette existe aussi en France : des dizaines de milliers de jeunes étrangers, pris au piège d'une dette insurmontable contractée pour venir en France « remboursent » le prix de leur voyage dans des ateliers clandestins de confection ou sur des chantiers de travaux publics… © DR Pour en savoir plus Retrouvez des ressources sur ce thème sur : De nombreux enfants dans le monde « travaillent » avec ou pour leurs parents, notamment le travail domestique des filles mais cela n’est pas considéré comme un « travail » ! Pourtant ces enfants, occupés pleinement aux taches ménagères ou aux champs, sont empêchés d’obtenir une éducation, ou de suivre une formation professionnelle, ils rentrent alors dans le cercle vicieux de la pauvreté… www.ouvrezvosmains.com Sur sa bosse • fiche n°3 • Tous droits réservés - Solidarité Laïque 2007 page 5