Télécharger - Frontignan la Peyrade

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La petite
Encyclopédie
de Frontignan la Peyrade
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La collection Frontignan Patrimoine est née de la volonté de la Ville
de Frontignan la Peyrade de partager son patrimoine et son histoire
pour mieux construire son avenir. Dans le même esprit, la collection
Frontignan Tradition propose plus particulièrement un regard en images
sur les lieux, les traditions, la vie de la cité muscatière et la collection
Les cahiers du patrimoine s’attache à montrer, sous forme de visite
guidée, l’intérêt d’un monument, d’un lieu, d’un paysage. Toutes trois
complètent un cycle d‘expositions et de conférences proposé par les
archives municipales.
Déjà paru dans la collection Frontignan Patrimoine :
- Le soufre 1888-1989, une histoire frontignanaise,
Jean-Michel Le Gourrierec (2011)
- Mémoire du salin de Frontignan,
Ondine Vièque (2010)
- Anatole-France 1925-2005, une école dans la ville,
Jean-Michel Le Gourrierec (2009)
- Petite encyclopédie de Frontignan la Peyrade,
André Cablat, René Michel, Maurice Nougaret et Jean Valette
(1998, épuisé / rééd. 2015)
Déjà paru dans la collection Frontignan Tradition :
- Lieux de Frontignan, La Peyrade d’hier à aujourd’hui,
Ville de Frontignan la Peyrade (2013)
- Lieux de Frontignan, d’hier à aujourd’hui,
Ville de Frontignan la Peyrade (2011)
- Histoire des joutes à Frontignan, tournoi du 14 juillet 1881-2010,
Alain Mauran (2010)
-Dis papou… raconte-nous ton Frontignan,
Guy Forestier (2010)
-Costumes, chapeaux et coiffures de Frontignan du temps jadis,
Guy Forestier (2007)
Déjà paru dans la collection Les cahiers du patrimoine :
- Les ponts de La Peyrade,
Ville de Frontignan la Peyrade (2013)
- L’Hôtel de Ville de Frontignan la Peyrade,
Ville de Frontignan la Peyrade (2012)
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L
a petite Encyclopédie de Frontignan la Peyrade, d’André Cablat,
Maurice Nougaret et Jean Valette, n’est pas seulement un
véritable dictionnaire historique, indispensable aux amateurs
comme aux passionnés d’histoire locale. Elle est aussi un manuel
précieux et pédagogique de compréhension de notre passé, de
notre ville, de notre territoire et, bien sûr, de nos ancêtres, que
l’on feuillette avec plaisir et curiosité.
Fruit d’un long travail de recherches et du partage des connaissances
de ses auteurs, qui comptaient aussi parmi eux René Michel,
décédé en 2012, la première version de l’ouvrage, édité en 1998
par la Ville, avait rencontré un tel succès, qu’il était rapidement
devenu difficile de se le procurer. Une réédition s’imposait donc
dans la collection Frontignan Patrimoine.
Mais, avec trente-six rubriques supplémentaires, des textes remaniés
et une nouvelle iconographie, pour enrichir et actualiser l’ensemble
des connaissances, les encyclopédistes de notre commune ne se
sont pas contentés du plaisir légitime de voir leur œuvre rééditée
par la Ville. Passionnés comme jamais par leur cité et son terroir,
ils se sont retrouvés pour la retravailler durant plus d’une année.
Avec les publications de ses trois collections dédiées à l’histoire de
la commune, que complètent des expositions et des conférences, la
Ville explore et dévoile son patrimoine et la vie de ses habitants à
travers les siècles, dans l’intimité de leur quotidien ou lors des grands
événements, comme le révèle encore cette petite encyclopédie qui
a si bien grandi, véritable passeport pour les nouvelles générations
et les nouveaux habitants.
Alors merci à ses auteurs de perpétuer le souvenir de celles et ceux
qui ont construit le monde dans lequel nous vivons, depuis les plus
petits chemins de notre histoire jusqu’à ses grands boulevards, sur
lesquels ils nous conduisent avec tant d’application.
Pierre Bouldoire
Maire de Frontignan la Peyrade
1er vice-président du Conseil départemental de l’Hérault
Vice-président de Thau agglo
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Sommaire
Introduction................................................................................ p.9
Frontignan la Peyrade de A à Z.................................................. p.11
Bibliographie........................................................................... p.153
Index alphabétique.................................................................. p.155
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Introduction
E
n 1998, quatre passionnés d’histoire de notre ville, ayant
de profondes racines au coeur du terroir, se sont réunis
pour mettre en commun le fruit de leurs recherches, ce qui les a
amenés à écrire la Petite Encyclopédie de Frontignan la Peyrade. En
2012 l’un des auteurs, René Michel, est décédé des suites d’une
longue maladie. Cependant en 2013 la réécriture de cet ouvrage
est lancée, tout en conservant les mêmes thèmes (politique locale,
noms de rues, muscat etc.).
Cette formule a pour but d’apporter rapidement, selon le mot
ou le thème choisi, des réponses nouvelles aux questions sur
l’histoire ancienne et contemporaine de notre cité. Depuis plus
d’un siècle, plusieurs écrits méritoires et fort savants ont paru
sur le passé de notre ville. La richesse de ces archives, la mémoire
collective et l’apport de nouveaux documents nous ont incités à
réactualiser cet ouvrage.
Le lecteur pourra parcourir rubrique après rubrique, la vie et les
événements qui, siècle après siècle, année après année, ont été
vécus par les Frontignanais. Il pourra ainsi trouver réponse à ses
interrogations. L’enseignement du passé peut, en bien des cas,
éclairer le présent.
A tous ceux, présents ou disparus, qui ont aimé leur petite patrie,
nous dédions de tout cœur cet ouvrage.
9
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A
Abbaye
Guillaume Pélicier, en 1536, le siège épiscopal
fut transféré à Montpellier. En 1633, Richelieu
fit démanteler ses remparts et son système
défensif pour enrayer le retour des protestants
à Maguelone. Frontignan dut y contribuer et
Maguelone retourna peu à peu au silence et
à la méditation.
Située dans le canton de Frontignan, l’abbaye
de Maguelone, construite sur une île basaltique
couronnée de pins, fut durant tout le Moyen
Âge, l’autorité religieuse et temporelle qui
dirigea notre région. Cet évêché, fondé au VIe
siècle, vit son évêque Boétius assister au concile
de Tolède, capitale du royaume Wisigoth
dont la Septimanie (notre bas Languedoc)
faisait partie. Chef-lieu d’un « pagus » (pays)
qui correspondait à un diocèse, cette abbaye
eut un remarquable destin. Classée deuxième
église du monde, après Rome, par le Pape
Urbain II, elle fascine les humains depuis
plus d’un millénaire.
Les écrits de toutes sortes dont le Cartulaire,
laissés par l’abbaye, donnent aux historiens des
renseignements bien précieux sur la vie
des siècles passés. Sous son dernier évêque,
Abat-sons
Si l’on regarde le haut du clocher de l’église
Saint-Paul*, on peut voir que les ouvertures
sont munies d’éléments en ciment, en forme
de petites tablettes inclinées de l’intérieur vers
l’extérieur, qui permettent de renvoyer les sons
des cloches vers le sol mais aussi de protéger
ces dernières des intempéries.
Abattoir ou égorgeoir
Au XVIIe siècle, il porte le nom occitan
d’assucadou das
b i o u s . No u s l e
trouvons sous
cette appellation, à
propos du meunier
Etienne Pégurier qui
possède un jardin
à l’assucadou das
bious, confronte
fossé et chemin
carral. Un document
daté de 1884, où
Les abattoirs vers 1939
11
il est question de la pose d’un réverbère,
le situe à l’angle du boulevard Gambetta
et du boulevard de la Gare (boulevard de
la République), à la place d’une partie de
rempart. Avant sa construction, les bouchers
abattaient et vidaient les animaux sur le devant
de leurs boutiques.
La municipalité ayant passé contrat avec
la Société des Abattoirs de France, ceuxci furent installés sur les lieux de l’actuel
n° 21 de l’avenue de la Résistance. Lors de
l’inauguration, le 16 juillet 1893, la Société
cycliste frontignanaise organisa une course
vélocipédique remportée par Paul Bècle. Le 1er
janvier 1926, la mairie reprend, par contrat,
les abattoirs au prix de 2 800 francs l’an, avec
un bail de 18 ans. Enfin le 15 décembre 1965,
la décision de fermeture est prise, les bouchers
devront se servir aux abattoirs de Sète.
la bataille de Muret le 12 septembre 1213.
Jacques Ier le Conquérant est né à Montpellier
le 2 février 1208, il est le fils de Pierre 1er et de
Marie de Montpellier et devient roi d’Aragon
en 1213. En 1221, alors qu’il avait à peine
13 ans, il épousa Eléonore, sœur de Blanche
de Castille (il devenait ainsi beau-frère du
futur Louis VIII, et de ce fait l’oncle de saint
Louis). Conquérant, il le fut réellement, il
annexa les royaumes de Valence, Murcia et
des Baléares. Au traité de Corbeil en 1258,
il obtint de saint Louis la renonciation aux
comtés de Barcelone et de Roussillon, tandis
que lui-même renonçait à toute prétention
au-delà des Pyrénées, excepté sur le comté de
Montpellier. Il laissa deux fils, l’un régna sur
l’Aragon, sous le nom de Pierre III, l’autre fut
roi de Majorque sous le nom de Jacques Ier.
Il mourut à Valence le 27 juillet 1276.
Jacques Ier de Majorque, né en 1243, est roi
en 1276. Son royaume était constitué des
îles Baléares, du comté de Roussillon, de la
Cerdagne et de la seigneurie de Montpellier.
Il fut continuellement en guerre contre son
frère, Pierre III d’Aragon, qui contestait son
héritage. A la mort de celui-ci, cette guerre
se poursuivit sous les règnes d’Alphonse III
et de Jacques II d’Aragon, fils du précédent.
Il mourut à Majorque en 1311.
Sanche Ier, roi de Majorque à la mort de
Jacques Ier en 1311, suivit une politique
opposée à celle de son père et collabora à
l’expansion de la maison d’Aragon. Il mourut
le 4 septembre 1324.
Jacques II, né à Catane en 1315, neveu de
Sanche Ier, devint roi de Majorque à la mort de
celui-ci en 1324. En 1341, il refusa de rendre
hommage, pour le comté de Montpellier, au
roi de France, Philippe VI, il se priva ainsi d’un
précieux allié dans la guerre qui l’opposait
à Pierre IV d’Aragon. Allant de défaite en
défaite, il perdit en 1343 les îles Baléares et
Amirauté
En 1630, Frontignan devint un des quatre
principaux sièges d’Amirauté du Languedoc.
La juridiction de son tribunal maritime
s’étendait des rochers de La Peyrade jusqu’à
la roubine de Lunel. Elle subsista jusqu’en
1692 où elle fut transférée de Frontignan à
Cette (Sète). Le siège d’amirauté était installé
à l’emplacement de l’immeuble du n°12 de
la rue Lucien-Salette. Une plaque de marbre,
située côté esplanade, signale le bâtiment.
Aragon - Majorque
Pierre II roi d’Aragon est né en 1174, il se
fit couronner à Rome en 1204 par le Pape
Innocent III. Il étendit son autorité sur
toute la Catalogne et acquit par son mariage
avec Marie de Montpellier*, le comté de
Montpellier (dont Frontignan faisait partie).
En se portant au secours de son beau-frère
Raymond VI, comte de Toulouse, lors de
la croisade contre les Albigeois, il fut tué à
12
l’année suivante le Roussillon. Ayant besoin
d’argent pour la poursuite de cette guerre,
il vendit en 1349 à Philippe VI de Valois, la
seigneurie de Montpellier, laquelle se trouva
ainsi rattachée au royaume de France. Il fut
tué la même année alors qu’il essayait de
reconquérir l’île de Majorque.
Devèze (tènement de la Gardiole, commune
de Balaruc-les-Bains), des pasteurs celtes
construisent une enceinte de pierre pour
s’abriter avec leurs troupeaux, 700 ans avant
J.C. A la Roubine de Vic, les agriculteurs de
l’oppidum commercent avec des Grecs
naviguant sur les étangs.
La période romaine a laissé à Frontignan
quelques témoins de cette époque. La carte
archéologique du terroir comporte six points à
vestiges gallo-romains : nécropole du chemin
des Romains, tombes de la cité Baticoop,
sépultures à la Carriérasse (vieux chemin, près
du Mas de Madame, qui sépare Frontignan
de Vic), habitat du Mas de Bernadou* (à la
limite ouest du terroir de Frontignan), puits
à amphores à l’usine à Gaz* de La Peyrade,
quelques débris d’amphores au Caramus*.
Au cours des siècles, l’orthographe de
« Frontignan » a de nombreuses fois varié.
La racine n’a pas changé, nous avons relevé :
Frontinianum castrum (375-1051-1159),
stagnum frontiniani (1022), frontiniaco
(1036-1060), frontiniano (1109-1112-12021238-1303), frontinhano (1529), frontinhän
(1770). Au cours des années 2000 à 2005,
Mme Séragliani, André Cablat et Raymond
Montjardin recueillaient sur le lido de
Frontignan plage, quelques 450 à 500
fragments de céramiques du néolithique
ancien cardial que l’on date de 5000 ans
avant notre ère, soit une ancienneté de 7000
ans et plus. Ces poteries rejetées par la mer
au cours des tempêtes d’équinoxe d’automne
proviennent probablement de quelques
foyers d’habitats enfouis sous les rochers
des Aresquiers*. En ce temps-là le cordon
littoral et le rivage se trouvaient bien plus
au large. Ces poteries très rares, portant un
décor caractéristique effectué à l’aide d’une
coquille de cardium (les plus fréquentes sur
la plage), sont les premières façonnées par
Archéologie
Grâce aux travaux de trois archéologues
frontignanais : Achille Munier* (1835-1879),
Lucien Albagnac (1909-1988), Charles Clot
(1913-1987) et de quelques autres plus
contemporains, nous possédons de précieuses
informations sur les populations antiques, qui
ont habité notre terroir et dont nous avons
retrouvé d’émouvants vestiges. Au cours de
la dernière glaciation (15 000 ans environ
avant notre ère), la grotte du col de Gigean fut
l’habitat d’hommes se confrontant à des
conditions climatiques extrêmement froides.
Des ossements de rennes, de chevaux, d’ours
de cavernes et de cerfs, mêlés aux lames et
flèches de silex l’attestent. Vers 3500 avant
J.C, le climat s’étant réchauffé, une famille
de pêcheurs s’installe sur la presqu’île du
Caramus. Avançons dans le temps d’un
millénaire, le peuplement humain s’amplifie
un peu partout. Un nouveau mode de vie
s’instaure, fondé sur le troupeau domestique.
Les lieux proches des Carrières, de la Peyrière,
les tènements de la Grotte, de la Plaine haute*,
de la Roubine de Vic sont occupés par de
petits groupes de pasteurs néolithiques qui
s’abritent dans des cabanes de pierres couvertes
de végétaux. Ces populations inhument leurs
morts dans des dolmens tel celui de la Coste,
le seul rescapé de la Gardiole.
Mais les temps changent, les peuples se
déplacent avec leurs techniques. De nouveaux
métaux, bronze, fer, sont employés pour
les armes et les outils. Sur la colline de la
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l’homme sur notre sol. Elles sont conservées
au Musée* municipal de Frontignan.
Armée de Napoléon qui se trouve en Espagne.
Depuis quelques jours, une escadre anglaise
composée de 11 vaisseaux est signalée, croisant
dans les parages. Deux jours plus tard, le 23,
6 bateaux anglais sont signalés. Aussitôt, le
navire amiral, le Robuste, ainsi que le Lion, le
Borée et la Pauline se détachent pour permettre
au restant du convoi de continuer sa route.
La mer est mauvaise, ces quatre bâtiments se
mettent au mouillage près d’Aigues-Mortes.
Le lendemain matin, le contre-amiral Baudin
prend la décision d’aller mouiller devant
le port de Cette, et de se mettre ainsi sous
la protection des batteries côtières du fort.
Voulant éviter le feu des navires ennemis, le
Robuste et le Lion longeant d’un peu trop près
la côte, s’échouent sur un banc de sable et de
rochers au large des Aresquiers*. Le Borée
et la Pauline réussissent à gagner le port de
Cette. La mer est toujours aussi mauvaise,
les deux navires cognent contre les rochers,
une voie d’eau ne tarde pas à apparaître
dans chacun d’eux. On allège les bâtiments
en faisant débarquer les troupes à bord. Les
deux vaisseaux inclinés légèrement sur le
flanc, toute défense efficace est sérieusement
compromise, aussi quelques canons sont
également débarqués pour être installés sur
la plage. Le 26 au matin, le contre-amiral
Baudin prend la décision de saborder ses
deux navires. A sept heures moins le quart,
explosions et flammes, le Robuste et le Lion
s’enfoncent dans les eaux. Ainsi s’achève
l’histoire de ces deux navires, lesquels auraient
pu rester éternellement oubliés de tous si,
en 1981, une équipe de plongeurs n’avait
entrepris de fouiller ces épaves dispersées sur
une très grande étendue. La première pièce
importante ramenée en surface fut un canon
de 3700 kg. Depuis, ces plongeurs se sont
structurés, ils travaillent en coordination avec
le Département des Recherches archéologiques
Archéologie subaquatique
La Section de Recherches archéologiques
subaquatiques et sous-marines de Frontignan
(SRASSF), composée d’une vingtaine
de membres, a été très active depuis sa
création en 1981. Fernand Robert, l’un de
ses plongeurs et ancien président, en est la
figure emblématique. Le 15 août 2011, elle
a commémoré ses 30 années de recherche
par une exposition rappelant ses découvertes,
dans les locaux de la capitainerie du port de
plaisance. Parmi les fouilles exploitées notons :
L’Amphitrite (inventeur Guy Ruggiero
en 2001). Ce brick de commerce de 200
tonneaux, ayant à son bord 10 hommes
d’équipage commandés par le capitaine
Marsanne, partit de Marseille le 12 novembre
1839 avec un chargement de lingots d’étain,
de morues séchées, de drogueries médicinales
du Levant, de bouteilles d’huile et de câpres
du Languedoc et de Provence, en direction
de Trinidad aux Antilles. Il n’atteindra jamais
sa destination car il fut pris par une tempête
et sombra dans la nuit dans le secteur des
Aresquiers*.
Le résultat des recherches (bouteilles d’huile,
vaisselle, assiettes, pots) est exposé dans une
des vitrines du Musée* municipal. Un bel
ouvrage décrivant les fouilles et l’histoire de
ce vaisseau a été écrit par Laurence Serra, l’un
des auteurs des fouilles de 2003 à 2005, la
préface est de Marie-Pierre Jézégou, ingénieur
au DRASSM et Pierre Bouldoire, maire de
Frontignan la Peyrade.
Le Lion et le Robuste. Le 21 octobre 1809,
un convoi composé de 28 navires de différents
tonnages, sous les ordres du contre-amiral
Baudin, quitte le port de Toulon, en direction
de Rosas, pour aller ravitailler la Grande
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sous-marines et subaquatiques de Marseille
(DRASSM), et un dépôt officiel de fouille se
trouve au musée* de Frontignan, qui possède
maintenant une collection très importante de
matériel provenant de ces fouilles.
Le Michele-Archangelo. Brick de commerce
transportant un chargement de soufre pour
Béziers via Sète, il s’échoua lors d’une violente
tempête sur le site des Aresquiers* le 5 mai
1871. Sans le courage de quelques habitants
des lieux, accourus sur la plage, ce naufrage
qui fit 4 victimes sur les 9 hommes composant
l’équipage aurait été plus lourd encore.
Les sauveteurs furent honorés par Vittorio
Emmanuelle II roi d’Italie, ils reçurent un
diplôme et une médaille gravée à leur nom
selon Jean Valette dont l’arrière grand-père
fut honoré.
Actuellement 14 épaves ont été répertoriées
au large de Frontignan, dont la majorité
est d’époque romaine. Le mobilier de ces
épaves était composé d’amphores, de lingots
de plomb et de cuivre, de meules en grès et
de vaisselle.
la municipalité pour les récupérer, parmi ces
documents, les arriérés d’impôts. Lors de la
construction de la nouvelle mairie, les archives
ont été transportées et déposées provisoirement
dans les arrière-salles du Café de France,
situées au plan d’Encarneau, chez Prospère
Blondin. Plus près de nous, on retrouve les
archives disséminées en divers endroits de la
ville : à la mairie, dans une salle d’eau de la
maison Mathieu* (CinéMistral), rue LucienSalette (dans un local situé à l’emplacement de
l’ancienne bibliothèque*). Plus tard, les pièces
les plus importantes trouveront refuge au
bureau du musée*, alors que des cartons sont
stockés dans la salle de garde de la citadelle.
Nouveau déménagement pour les ateliers
municipaux, situés au Caramus*, dans un
préfabriqué. Le regroupement des archives
se fait en 2009 dans les anciens chais Léon
Botta sur le bord du canal, en attendant leur
transfert vers la bibliothèque en raison du
projet de construction du miniplexe. Jusqu’en
2002, avant que la ville prenne entièrement
en charge leur gestion, elles étaient gérées par
des bénévoles, MM. Perier, Lucien Albagnac
et Jean Valette.
Archives
Le roi Philippe VI donne en 1345 « permission
aux consuls de construire une maison de ville
pour y traiter de leurs affaires sans payer finance,
comme de faire aussi des archives pour y mettre
leurs actes et papiers et d’avoir un sceau ». C’était
le début des archives municipales.
Celles-ci ont subi bien des déménagements au
cours des siècles, il ne faut pas s’étonner qu’un
certain nombre de documents ait disparu.
Sous l’Ancien Régime, elles semblent être
regroupées à la mairie.En 1790, des papiers
ayant trait aux soumissions de la ville envers
le Seigneur ou l’Eglise sont brûlés. Octobre
1794 : le district de Montpellier ordonne que
les registres servant à la gestion de la commune
lui soit envoyés, il faudra près de deux ans à
Arènes
M. Prieur, maire de Mireval, crée dans sa
localité un Club taurin. Vers 1955, il vient,
avec des arènes démontables qu’il installe
au plan du Bassin, donner des spectacles
tauromachiques à Frontignan. En 1973,
création du Club Taurin « Lou Sanglier »,
cette association loue pour les mois de juillet
et août des arènes démontables installées dans
l’enceinte du stade Lucien-Jean. L’acquisition
par M. Prieur, le 6 mai 1975, de gradins
démontables pour une somme de 33 514
francs, dote enfin Frontignan de ses arènes.
En 1983, M. Philippe Chappotin, maire
de Frontignan, fait voter par son Conseil
15
municipal, la construction d’arènes et de
gradins métalliques, sur la future Aire des
loisirs*. Sa capacité était de 1000 places à
l’origine, aujourd’hui elle est de 1 250. Elles
furent inaugurées le 9 juillet 1983 par MM.
Philippe Chappotin, Louis Thiers, président
national de l’Union des clubs taurins, et par
Jean-François André, défunt président du
club local. Le nom de ce dernier fut donné
aux arènes le 10 août 2013.
qui sont « de gueules à la tour crénelée d’argent,
maçonnée de sable, sommée de trois tourelles
de même ».
En 1696, les commissaires royaux chargés de
donner des armoiries à chaque communauté,
ne changent rien à celles de Frontignan et
laissent exister les anciennes.
Auditoire
Nom donné sous l’Ancien Régime au
bâtiment où se tenaient les audiences pénales.
Frontignan possédait au début du XVIIIe siècle
un auditoire dans un état de délabrement
avancé, si nous en croyons les documents
dont sont extraits les passages ci-après : lettre
du 22 août 1730 « J’ai été, Monsieur, samedi
dernier, selon vos ordres à Frontignan, où, M.
Campanon, procureur du roi, m’a fait voir les
restes de son auditoire, pour la réfection duquel
j’ai fait un petit avant toisé ou estimation qui se
monte à 2.400 livres ». Le 14 septembre de la
même année, l’architecte envoie devis détaillé
et plan du nouvel auditoire auquel il a ajouté
« un petit second étage pour loger un concierge ».
Le 29 janvier 1733, ce beau projet semble être
resté lettre morte car : « Permettez-moi de vous
dire que si vous n’avez pas égard au défaut de
nos prisons et de l’auditoire, c’est une juridiction
perdue. C’est un assemblage à présent des hommes
contendins, provenant des auvergnats et rouergats
pour travailler aux vignes pendant 4 à 5 mois
dont l’humeur différente fait qu’ils ne peuvent
se souffrir les uns les autres ».
Où était situé cet auditoire ? En bonne logique,
non loin de l’ancienne mairie et de sa tour
de l’horloge, mais aucun document ne peut
étayer ces dires. Quant au nouvel auditoire, sa
construction semble avoir été peu probable.
Armoiries
A la fin du XIIe siècle, le castrum de Frontignan
est sous la seigneurie de Guilhem VIII
de Montpellier, qui est lui-même sous la
suzeraineté de Raymond V de Toulouse. En
1204, Marie de Montpellier épouse Pierre II
d’Aragon. Frontignan, qui se trouvait dans la
seigneurie de Montpellier, passe ainsi sous la
suzeraineté des rois d’Aragon. Ceci jusqu’en
1349, année où Philippe VI, roi de France,
rachète Frontignan à Jacques II de Majorque.
En 1274, Jacques Ier d’Aragon est invité au
concile de Lyon par le pape Grégoire X (il
y emporte du muscat), à son retour il laisse
une lettre patente à Bernard Palmerii où il
dit concéder à Frontignan une cour royale
de justice et où il donne à la ville ses armes
Les armes de la ville
16
B
Banc de « ça s’avance »
Barque brûlée
C’était un lieu de rendez-vous des anciens,
avant la seconde guerre mondiale. Il s’agissait
de plusieurs poutres disposées sur des pierres
qui faisaient office de banc. Il se situait
à l’angle de la rue du Canal et du quai
Voltaire, devant l’atelier de Léon Laurent
(mécanicien de cycles). Cet îlot a été détruit
par le bombardement. Ce banc qui regardait
le canal était bien exposé au soleil de l’hiver, il
était utilisé par des personnes âgées, proches
de leur fin de vie. « Ça s’avance » voulait dire :
la mort s’avance, en patois « aiço s’avance »,
on l’appelait également le banc du cagnard
(soleil).
La tradition de la « barque brûlée » prend son
origine dans les combats que durent livrer les
Frontignanais des XIVe et XVe siècles contre
les Barbaresques sarrasins venant quelquefois
razzier sur les plages et les étangs. Lors de leurs
visites à Frontignan, de grands personnages tels
Richelieu* ou Montmorency étaient divertis
par des tournois de joutes, démonstration
de techniques de pêche et pour finir un
simulacre de bataille navale entre Maures et
Frontignanais.
En 1785, le sieur Jean Audibert raconte :
« Le jour de la fette de St Paul, nous avons
brulé la barque au nombre de huit, scavoir,
Le banc d’aïco s’avance ou du cagnard
17
MM Thomas, Soubeyran père, receveur des
tailles, Soubeyran fils ainé, Bruguière, Reboul,
lieutenant du Roy, Argellies Lairolle maire,
Lambert médecin, et moi même capitaine
châtelain. MM Thomas et Soubeyran père ne
montèrent pas à cheval. Le repas et le bal ont
été donnés dans le château. Mr Argellies porta
l’étendard, la barque fut allumée par moi à
cheval sans être assité des consuls. Cette fette nous
a couté environ 72 livres à chacun ».
Plus près de nous, chaque année pour la fête
patronale, la jeunesse perpétuait cette tradition
en organisant cette démonstration sur les eaux
du bassin. Deux vieilles embarcations faisaient
l’affaire. Sur l’une, des jeunes représentaient les
habitants de Frontignan, sur l’autre, déguisés
en Maures, le corps enduit de noir de fumée,
ils représentaient l’ennemi. Les vainqueurs
étaient toujours les blancs, qui pour manifester
leur joie mettaient le feu à la barque maure.
Ce jeu disparut vers la fin des années 1940.
croupissantes. En 1727, les Frontignanais
demandent son comblement aux Etats
du Languedoc, car ils suspectent ces eaux
de propager les fièvres paludéennes. Le
comblement du port sera terminé vers 1745.
Pour remplacer l’ancien port, un bassin est
aménagé au bord du canal, c’est un rectangle
de 90 mètres sur 50. Il sert de halte aux
péniches et de radoub (carénage) aux barques.
En 1783, le sieur Argelliés, premier Consul
de Frontignan, dans un mémoire aux Etats,
signale que le bassin est à demi-comblé. Il
souhaite en faire un terrain pour le pacage des
bestiaux, après plusieurs demandes souvent
refusées. Enfin 25 novembre 1930, les Ponts
et Chaussées, reconnaissant que ce lieu n’est
plus d’une grande utilité, donnent leur
accord pour le comblement du bassin et la
création en cet endroit d’une place publique.
Quelques jours plus tard, le 20 décembre, le
Conseil municipal décide d’entreprendre les
travaux. Une fois comblé, celui-ci deviendra
boulodrome (lyonnaise et pétanque) et terrain
de football, occupé par le Sport Olympique
Frontignanais (S.O.F). Le dimanche matin
les barres des buts étaient mises en place avec
marquage à la chaux, puis enlevées après le
Bassin
Vers 1706, dès la fin du creusement du canal
des Etangs, l’ancien port situé au sud-est des
remparts*, coupé des eaux de l’étang
d’Ingril*, devient une étendue d’eaux mortes
Les péniches devant le bassin
18
match. Il y avait un délégué au « salabre »
(grosse épuisette) pour récupérer le ballon,
lorsqu’il tombait au canal. Aujourd’hui c’est
le parking du plan du Bassin, dit parking de
la salle de l’Aire.
Thau Agglomération le 1er janvier 2012. Elle
comptabilise 2 100 adhérents et 65 000 prêts
par an. En 2014, elle deviendra médiathèque
communautaire en s’installant au quartier des
Pielles sur le site de l’ancienne usine à soufre*.
La médiathèque Montaigne ouvre ses portes
au public le 7 mars 2015. Celle-ci, d’une
superficie de 2700 m2, comprend, répartis
sur trois étages, un espace multimédia, un
auditorium, et la médiathèque. Les abonnés
ont à leur disposition CD, DVD et peuvent
consulter plus de 75 000 ouvrages.
A La Peyrade, c’est le 20 juin 1986 que Philippe
Chappotin inaugure la « Bibliothèque pour
tous » qui s’installera rue Pierre-Brossolette
dans un local ayant eu plusieurs vocations.
Après avoir été, à l’origine, une geôle pour
enfermer les vagabonds, le local fut aménagé
en douches municipales vers 1950. Comptant
1700 volumes, elle était ouverte aux lecteurs
tous les mercredis par Clément Sicard puis
Jacques Facoltoso, enseignant et directeur de
l’école Marcel-Pagnol*, sous les auspices du
Cercle laïque. Au cours de l’été 1996, dans la
mouvance des goûts et des idées, la fermeture
de la bibliothèque intervint et le bâtiment fut
attribué à la M.J.C* de Frontignan qui en prit
possession dès la rentrée scolaire suivante, pour
ouvrir une classe d’éveil musical.
Bibliothèques
En 1900 existait la « Société de Lecture et
d’Instruction publique » dont le but était
le prêt de livres ainsi que l’organisation de
conférences qui pour la plupart avaient lieu
au théâtre du sanatorium (maison Poulalion*).
La guerre de 1914-1918 et tous les problèmes
qui lui ont succédé, font tomber cette société
en désuétude. En 1925, est créée la « Société
laïque de lecture et d’instruction populaire »,
celle-ci n’avait comme autorisation légale que
celle de la mairie. Ce n’est que le 9 mai 1967
que son statut est publié au Journal Officiel.
Tout d’abord installée dans une salle d’un
bâtiment administratif (face au musée*),
elle déménagea le 21 décembre 1977 pour
s’installer dans une partie de l’immeuble
occupé jusqu’alors par la Bourse du travail,
rue Lucien-Salette. En 1994, un accord est
conclu entre la municipalité et un promoteur
pour la construction d’un immeuble sur
l’emplacement de la bibliothèque, cette
dernière se réservant tout le rez-de-chaussée.
Le 27 mai 1994 : installation provisoire à
la salle Voltaire. Les travaux terminés, la
bibliothèque peut s’installer dans ses nouveaux
locaux dont l’inauguration a lieu le samedi 21
octobre 1995. De 1967 à 1999, elle était gérée
par des bénévoles, quatre présidents s’y sont
succédé : M. Chauvet (de 1967 à 1988), M.
Valat (de 1988 à 1992), M. Caja (de 1992 à
1995), M. Nicole (de 1995 à 2000). En 1999,
Véronique Guyot est nommée directrice. Le
6 septembre 2000 : changement de statut,
la bibliothèque est municipalisée, puis
deviendra bibliothèque communautaire de
Bombardements
Frontignan a subi deux bombardements.
Le premier, le 25 juin 1944 : la ville est
survolée par des avions américains de la 15e
Tactical Air Force. A 10 heures, les premières
bombes tombent sur la raffinerie de pétrole
C.I.P*. Les bombardiers de cette première
vague n’ont pas manqué leur cible. Hélas le
vent, ce jour-là, vient de la mer, ce qui fait
que la seconde vague, dix minutes plus tard,
déversera ses bombes sur le nuage de fumée
qui s’est répandu sur la ville. On dénombrera
19
La place Jean-Jaurès après le bombardement
39 morts et de nombreux blessés. L’usine et
une grande partie des immeubles du centre
ville ont été rasées. Les 12 et 13 août 1944,
nouvelles alertes. Cette fois-ci, il s’agit de
l’aviation britannique et les objectifs visés
et atteints sont les installations militaires
allemandes sur les bords de la plage*. Il est
impossible de chiffrer le nombre des victimes,
la zone étant à l’époque interdite, et aucun des
journaux parus ces jours-là ne faisant mention
du bombardement.
la suppression de ladite bordigue. La majorité
des pêcheurs est favorable à son maintien,
en faisant remarquer que celle-ci « avait été
supprimée pendant trois années, de 1792 à
1795, (que) cela avait amené un dépeuplement
de l’étang et (qu’) il en était résulté une grande
misère pour les pêcheurs et leurs familles ».
Borne-Fontaine
Le 31 janvier 1930, les travaux d’adduction
d’eau potable étant presque terminés, il est
décidé de l’emplacement des 16 bornesfontaines : devant l’immeuble du garde-pont,
place d’Encarneau, à l’angle du quai Voltaire
et du boulevard Victor-Hugo, place JeanJaurès, place de la Mairie, porte Saint-Martin,
place Emile-Zola (actuellement place du
Cannau), à l’Esplanade, rue Francisco-Ferrer
(actuellement rue Saint-Paul), rue de la Font,
plan Cazal, boulevard de la République,
plan de l’Olivier, devant le n°5. Trois bornes
sont placées à la Peyrade : face à l’église, sur
l’esplanade, face à l’usine à gaz.
Bordigue
Avant la création du port de Sète, le territoire
de Frontignan allait jusqu’au bas de la colline
de Saint-Clair. La bordigue était ce que l’on
appelle aujourd’hui à Sète le canal royal, qui
met en communication la mer avec l’étang de
Thau. Les pêcheurs frontignanais installèrent
dans ce chenal des barrages pour empêcher
le poisson entrant dans l’étang de retourner
à la mer. Le 31 mai 1779, le gouvernement
demande au tribunal des prud’hommes de
« Cette » de se prononcer sur le maintien ou
20
Brisures
bureaux (2 salle des mariages, 2 au réfectoire
du CES) ; 2e section 1 bureau. 1979 - 1ère
section 5 bureaux ; 2e section 2 bureaux
1981 - 1ère section 5 bureaux (les 2 bureaux
de la mairie sont transférés salle de l’Aire) ;
2e section 2 bureaux. 1989 - 1ère section 5
bureaux, 2e section 2 bureaux. 1991 - 11
bureaux de vote : 1ère section 8 bureaux
(dont 2 au collège les Deux Pins) ; 2e section
3 bureaux. 1993 - Fin du sectionnement de
Frontignan et La Peyrade. 1996 - 12 bureaux
(9 sur Frontignan, 3 sur La Peyrade). 2004 - 15
bureaux (11 sur Frontignan, 4 sur La Peyrade).
2010 - 19 bureaux (14 sur Frontignan, 5 sur
La Peyrade), Bureau 1 Salle de l’Aire (plan
du Bassin) 995 inscrits, 2 Salle de l’Aire (plan
du Bassin) 959 inscrits, 3 Salle de l’Aire (plan
du Bassin) 986 inscrits, 4 Salle de l’Aire (plan
du Bassin) 963 inscrits, 5 Ecole des Crozes
(Avenue Ambroise-Paré) 992 inscrits, 6
Ecole des Crozes (Avenue Ambroise-Paré)
1058 inscrits, 7 Maison des Seniors (rue
Anatole-France) 912 inscrits, 8 Ecole des
Terres blanches (Avenue Jean-Moulin) 900
inscrits, 9 Centre culturel François-Villon
(Avenue Frédéric-Mistral) 871 inscrits, 10
Collège les Deux Pins (rue Maurice-Clavel)
965 inscrits, 11 Ecole des Terres blanches
(Avenue Jean-Moulin) 961 inscrits, 12
Ecole des Terres blanches (Avenue JeanMoulin) 883 inscrits, 13 Maison des seniors
(Restaurant scolaire rue Anatole-France) 948
inscrits, 14 Capitainerie (Avenue des Etangs)
956 inscrits, 15 Foyer du Garrigou (rue du
Garrigou La Peyrade) 754 inscrits, 16 Collège
Simone-de-Beauvoir (Avenue Emile-Zola La
Peyrade) 961 inscrits, 17 Collège Simone-deBeauvoir (Avenue Emile-Zola La Peyrade) 824
inscrits, 18 Maison des Associations (rue des
Lierles La Peyrade) 984 inscrits, 19 Maison
des Associations (rue des Lierles La Peyrade)
865 inscrits.
Au début du siècle et jusque vers les années
1930, les pâtissiers frontignanais vendaient
dans des cornets de papier, les morceaux ou
brisures de gâteaux qui restaient à l’étalage.
Les enfants, contre quelques sous pouvaient
ainsi s’offrir une douceur.
Bureau de charité
Parallèlement à l’hôpital existait un bureau
de charité destiné à venir en aide, par
des distributions de pain ou de quelques
vêtements, aux « pauvres honteux ». Ce
bureau était, avant la Révolution, sous la
responsabilité du curé de Frontignan. Après
le 12 juillet 1790, date de l’adoption de la
constitution civile du clergé, cette compétence
incomba aux maires.
Bureaux de vote
Au cours des XIXe et XXe siècles, les conditions
pour être électeur ont varié. En 1817, l’âge
pour se présenter devant les urnes est de 30
ans et il faut payer un minimum d’impôt de
300 francs. En 1848, le suffrage universel
direct est introduit dans la Constitution.
L’âge est porté à 21 ans, mais il faut avoir au
minimum 25 ans pour être élu. En 1944, le
droit de vote est accordé aux femmes et en
1974 la majorité est abaissée à 18 ans.
Le nombre de bureaux de vote a évolué selon
la démographie locale :
1880 - La Peyrade prend le nom de 2e section,
la première section étant Frontignan. 1907 1ère section 2 bureaux, ouverture des bureaux
de 7 h à 18 h ; 2e section 1 bureau. 1919 - 1
bureau par section. 1925 - 2 bureaux par
section, le vote est clos à 17 h. 1932 - 1 bureau
de vote (salle de la justice de paix) en mairie.
1945 - 1ère section 2 bureaux ; 2e section
1 bureau. 1970 - 1ère section 4 bureaux ;
2e section 1 bureau. 1972 - 1ère section 4
21
22
C
Cahier de doléances
observant que depuis quelque temps, certains
propriétaires n’hésitent pas à mélanger un muscat
de provenance voisine avec le leur, vendant ainsi
un vin de moindre qualité, mais à un prix plus
bas et mettant ainsi en danger les honnêtes
producteurs ». Une exception est faite en ce
qui concerne le raisin de muscat récolté dans
la plaine de Balajan où des Frontignanais sont
propriétaires.
En vue de la réunion des Etats Généraux
qui doivent se tenir le 23 juin 1789, chaque
commune du royaume est conviée à inscrire
sur un cahier les doléances qui seront
présentées au Roi par les députés de leur
province. A Frontignan, le 28 février, 70
notables s’entassent dans la maison de ville*,
pour la rédaction de cet important document.
Dix-neuf articles vont y être inscrits, la plupart
sont semblables à ceux des autres communes
de France, tels que la suppression de la
gabelle, le paiement des impôts par le clergé
et la noblesse etc. Mais quelques-uns sont
spécifiques à notre cité, tels que l’assèchement
des marais, la construction d’une citerne pour
l’approvisionnement
en eau potable de la
population, le fait
que soient reconnus
comme nôtres les
terrains que la ville
de Cette voulait
s’approprier. L’article
qui semble le plus
important à leurs
yeux, puisque le
premier, porte sur
« la protection de
l’appellation du vin
Muscat de Frontignan, L’élargissement du canal
Canal du Rhône à l’étang de Thau
Voulu par Paul Riquet, le canal ne fut réalisé
qu’à partir de la fin du XVIIe siècle par Les
Etats du Languedoc. Il avait pour but de relier
l’étang de Thau où arrivait déjà le canal du
Midi, au Rhône. Ainsi il serait possible d’aller
23
le canal. Le nouveau canal débouche en mer,
ainsi les péniches arrivent directement dans le
port de Sète. Le nouveau tracé au grand gabarit
a été officiellement inauguré le 5 septembre
1989 par le secrétaire d’Etat Georges Sarre et
le maire Christian Combette.
de Lyon à l’Océan par les eaux. En 1699,
l’Intendant du Languedoc, Lamoignon de
Basville, vient voir les premiers travaux, il est
reçu à Frontignan à la porte des Capucins.
Le 25 octobre 1700, c’est Vauban qui vient
visiter le chantier. Le creusement du canal
rencontra de nombreux problèmes, d’abord
avec les adjudicataires, ensuite avec le soussol où l’on trouva le rocher, il fut décidé de
détourner le canal du projet initial, les travaux
furent même arrêtés. Ce n’est que plus d’un
siècle après que ce canal fut entièrement
terminé. Le canal du Rhône à Sète est composé
de trois canaux, le canal des Etangs (de
Mauguio à l’étang de Thau 39 km), le canal
de la Radelle (d’Aigues-Mortes à Mauguio 8
km), le canal de Beaucaire (du Rhône jusqu’à
Aigues-Mortes 51 km). C’est par le canal des
Etangs que commencèrent les premiers travaux
de creusement. En 1984, dans le cadre d’un
contrat entre l’Etat et la région LanguedocRoussillon, il est décidé de dévier le canal qui
traverse la ville afin de supprimer les courbes
trop courtes, d’éviter les ponts et d’approfondir
Canton
Circonscription territoriale intermédiaire entre
la commune et le département, formée à partir
des lois de décembre 1789. Jusqu’en 2015, le
canton de Frontignan regroupe 6 communes
dont Balaruc-les- Bains, Balaruc-le-Vieux,
Vic-la-Gardiole, Mireval et Villeneuve-lèsMaguelone. Ce qui lui donne le droit d’élire
un conseiller général renouvelable tous les 6
ans, qui siège au Conseil général de l’Hérault.
La première séance eut lieu à Frontignan le
22 novembre 1795, sous la présidence de
Jean Gachon. Le chef-lieu de canton était le
siège d’une Justice de paix*, d’une perception,
d’une brigade de gendarmerie* et du Conseil
de Révision.
Une capitelle située à Rabassou, dans le massif de la Gardiole
24
Capitelles
m à 1,50 m. La pierre est désignée usuellement
du nom de « pierre de Frontignan ». C’est
un calcaire compact gris foncé à pâte fine
(terrain jurassique-oolithe moyenne). Prix
du mètre cube sur carrière : 45 francs en gare
ou 50 francs au port. Cette pierre trouve son
emploi dans les murs des quais des ports de
Sète, Mèze, Frontignan et Marseillan, les
soubassements du Palais de Justice, de la
Préfecture de Montpellier et du pont de La
Peyrade*.
A la Peyrade c’est au lieu-dit du Pioch Farrié*
ou de la Cible - car, au début du XXe siècle, les
soldats s’y exerçaient au tir - que cette dernière
est exploitée dès le début du XVIIIe siècle. Elle
a fourni des pierres pour la construction du
pont à 52 arches bâti entre 1732 et 1752. Au
début en fermage par les entrepreneurs Dupuy,
Mazza et Gagneraud, selon les époques. Dans
les années 1960 c’est la Société chimique
routière d’entreprise générale (SGREG) qui
exploite le site jusqu’au milieu des années
1980. L’entreprise s’installera par la suite aux
Eaux Blanches et l’exploitation de la carrière
cessera. Le site sera par la suite abandonné et
verra la création du Moto-Cross « la Cible »
inauguré en 1988. En 2013, Thau Agglo y
installe une aire d’accueil destinée aux gens
du voyage mitoyenne du Moto-Cross.
Petits abris construits en pierres sèches, c’està-dire montés sans mortier, couverts d’une
toiture voûtée en encorbellement. Ces abris,
construits par les défricheurs des garrigues,
sont situés dans les parcelles alors cultivées en
vignes et oliviers des tènements de Rabassou*,
Pioch Michel* et Belle Aure. La plupart de
ces cabanes de dimensions modestes furent
édifiées dans la première moitié du XIXe
siècle. Au nombre d’une soixantaine dans la
commune, il n’en reste à ce jour qu’une dizaine
intactes. Partie intégrante du patrimoine local,
des bénévoles s’emploient à les restaurer. Ces
cabanes de pierres portent des noms divers
selon les pays ou les régions. C’est ainsi qu’on
les appelle « borie » en Provence, « cazelle »
dans le Quercy, « orris » dans les Pyrénées,
« ciabotte » en Italie, « garritas » aux Baléares.
Carcan
Collier de fer qui servait à attacher un
criminel au poteau (Larousse). Au pied de
la tour de l’Horloge* se trouvait un carcan
servant à montrer les voleurs et autres larrons
à la population. Peu avant la démolition de
cette tour, en 1894, on pouvait encore voir
un trou laissé dans une des pierres, dans
lequel se trouvait l’anneau qui servait à
attacher le carcan. A hauteur d’homme on
pouvait également voir les traces laissées par
le frottement des chaînes des condamnés.
Y étaient exposés quelques « gavachs »*
indélicats, portant une pancarte sur laquelle
était inscrite la mention « voleur de raisin », ou
« femme adultère » reconnaissable au coussin
de plumes qu’elle devait porter sur la tête.
Cartulaires
Recueil d’actes, titres et autres principaux
papiers, concernant le temporel d’un
monastère, d’un chapitre, ou de quelques
églises. Exemple : cartulaire d’Aniane,
de Maguelone, ce dernier nous a été
particulièrement précieux pour la rédaction
de cet ouvrage.
Carrières
Cassini
En 1889, la carrière du Pioch Michel* est
exploitée par Beulé et Fages. Elle est à ciel
ouvert, l’épaisseur des blocs dégagés est de 0,20
Famille d’astronomes dont quatre membres,
à partir de 1664 et pendant 122 ans,
25
furent directeurs de l’Observatoire de Paris.
César François Cassini de Thury et son fils
Jacques-Dominique, sont les auteurs de la
plus ancienne carte de France à l’échelle
topographique. Elle fut dressée par ordre du
roi Louis XV. Elle se compose de 180 feuilles
et mesure 11 mètres de haut sur 11,33 mètres
de large. Elle est aussi la première dans le
monde qui ait été établie en s’appuyant sur
une triangulation géodésique. Les travaux
sur le terrain et la gravure de la carte sur
cuivre, entrepris en 1750, ne furent terminés
qu’en 1815. De nombreuses additions ou
corrections, portant essentiellement sur les
voies de communication, furent apportées
aux planches de gravure entre 1798 et 1812.
Les relevés concernant la feuille n°57, sur
laquelle se trouvent « Cette » et Frontignan,
ont été réalisés entre 1770 et 1780. En 1782,
le sieur Dupain-Treil fils, géomètre du Roi, y
apporta quelques modifications.
IX. Il finit sa carrière comme curé doyen de
Frontignan et c’est pendant cette période qu’il
fit construire l’église de La Peyrade. Décédé en
1868, il repose aujourd’hui avec les siens dans
la partie du cimetière vieux, transformée en
aire de stationnement, laquelle porte son nom.
Arnaud Roger (1920-1986) - Conseiller
municipal délégué à la Peyrade et maire
adjoint de 1959 à 1986, Roger Arnaud était
un passionné de pétanque et de jeu lyonnais.
le gymnase de la Peyrade prendra son nom.
Barbieri Jean-Pierre Corneille dit Cornélio
(1809-1864) - Ce peintre italien, né à Crasia
dans la région du Piémont, avait acquis un
certain renom et avait épousé Philippine
Vivarès, une Frontignanaise. Après son
mariage, il vécut à Frontignan où il est déclaré
peintre et rentier. Quelques toiles, surtout
des portraits, laissées à sa famille se trouvent
aujourd’hui au Musée* municipal. Mais son
œuvre la plus emblématique localement est
les quatorze stations du chemin de croix de
l’église Saint-Paul* qu’il a peint en 1842. Les
deux époux sont ensevelis au cimetière vieux*,
avenue des Carrières. Sur leur tombeau, une
très belle stèle en marbre blanc sur laquelle est
gravée l’inscription « l’Eternité nous réunira. »
Bigotière Freddy (1952-1999) - Très jeune, il
participe aux matchs du Rugby frontignanais.
Lorsque ce club disparaît, il part jouer à
Gigean. Il est l’un des premiers à s’inscrire
lors de la réouverture sous l’appellation
Rugby-Club Frontignan-Sète. Educateur
et président de l’école de Rugby, le stade de
rugby prendra son nom.
Bourdon Sébastien (1616-1671) - Ce
peintre de l’école montpelliéraine du XVIIe
siècle quitta le Languedoc pour Paris où il
décora certaines salles des Tuileries. Déclaré
né à Montpellier le 2 février 1616, Sébastien
Bourdon est en fait né à Frontignan dans la
rue qui porte son nom. De famille protestante
Célébrités locales
André Emile (1892-1952) - Tonnelier, achète
en 1913 un bar qui portera son nom jusqu’à
son décès pour devenir la Colombe. Cofondateur de la Boule Amicale, le boulodrome
municipal de l’avenue des Carrières prendra
son nom.
Argelliés Frédéric Napoléon (1804-1868) Abbé né dans une grande famille frontignanaise
du XVIIe siècle. Pas moins de vingt et une
personnes se nommant Argelliés occupèrent
une fonction importante dans la ville :
collecteur d’impôts, consuls, médecins, maire,
prieur de la confrérie des Pénitents blancs.
Le nom s’est éteint dans les années 1970.
L’abbé Argelliés, grand canoniste et profond
théologien, participa au concile d’Avignon
où il se fit remarquer par la précision de sa
doctrine et la sagesse de son esprit. Il fut reçu
à Rome à plusieurs reprises par le Pape Pie
26
pratiquante, ses parents voulurent le faire
baptiser. Frontignan n’ayant pas de temple,
11 c’est à Montpellier qu’il reçut ce sacrement.
Son père, Marin Bourdon, était « maistre
vytrier », il travaillait à la réalisation des vitraux
de l’église Saint-Paul*.
Chabanon Jean-Louis (1949-1999) Ceinture noire 2e dan, médaillé de bronze
au championnat de France de la Marine.
Fondateur en 1991 du Judo Kwaï et professeur
d’Etat de judo dans le club. Il laisse son nom
au gymnase occupé par le Judo Kwaï.
Clavel Maurice (1920-1979) - Né à
Frontignan le 10 novembre 1920, son père
était pharmacien, place de la Mairie, où il passa
une partie de son enfance. Dans les années
1920 il était élève à l’école Sainte-Thérèse*.
Homme très intelligent, polémiste, écrivain
engagé, il fut tour à tour gaulliste, marxiste,
maoïste et chrétien. Il participa à la guerre
1939-1945 dans la Résistance sous le nom de
« commandant Saint-Clair ». Il fut professeur
à Paris, ce qui lui permit d’écrire des pièces de
théâtre et des romans, journaliste à Combat
et au Nouvel Observateur. En 1971, il se fit
remarquer en quittant brusquement l’émission
de télévision « A armes égales » avec la célèbre
phrase : « Messieurs les censeurs, bonsoir ».
Sept mois avant sa mort (28 avril 1979), il
fut reçu à l’Elysée par le Président Giscard
d’Estaing avec d’autres intellectuels. Une
plaque signale sa maison natale place de l’Hôtel
de ville,* et le LEPAP* prendra son nom.
Crétaine Jacques (1919- 2003) - Né à
Frontignan, sportif dans l’âme, il fut champion
scolaire de saut en hauteur en 1935 et 1938. Il
monta au niveau supérieur puisqu’il participa
aux Jeux olympiques de Londres en 1948 dans
l’épreuve du décathlon où il fut classé 22ème
avec 6 289 points.
Di Stéphano Joseph (1915-2004) - Dit
« Mimi » était un sportif complet, footballeur
de la réserve pro à Sète, joueur de water-polo
émérite, gymnaste accompli. A la sortie de la
seconde guerre mondiale, il est à l’origine de
la création du FAC Natation avec Gaston
Carel, Antoine Bousquet et Charles Pouget. Il
organise la fameuse traversée de Frontignan à
la nage et en 1951 et fonde le NOF (Neptune
Olympique Frontignan). La piscine porte
son nom.
Ferrari Henri (1912-1975) - Né rue du
Port le 23 septembre 1912 dans la maison
de son père qui était coiffeur et qui le forma
à ce métier. Il était passionné par le sport et
l’haltérophilie en particulier. Vers l’âge de 17
ans il commença son entraînement dans la
remise familiale avec un essieu de charrette.
Henri Ferrari fut 28 fois recordman de
France, 9 fois champion de France et 9 fois
recordman du monde. Pendant la guerre, il
ne put se rendre au championnat du monde
qui se déroulait à Berlin, le gouvernement
français ayant décidé que les athlètes de
notre pays n’y participeraient pas. En 1945,
il fut classé meilleur sportif de l’année devant
Marcel Cerdan et Alex Jany. Il entama une
seconde carrière avec sa fille Loulou dans un
numéro de main à main et se produisait dans
les cabarets parisiens. En 1949, il tourna dans
un film de Robert Dhéry, les Branquignols,
toujours avec Loulou, Jean Carmet, Raymond
Bussière et Julien Carette. Ensuite il revint
au pays pour y terminer sa vie dans le salon
qui l’a vu naître. Henri Ferrari est décédé le
15 février 1975. Le complexe omnisports*
porte son nom.
Fizes Nicolas (1648-1718) - Fils d’une
famille frontignanaise, il est né le 27 octobre
1648. Il fut docteur en droit, ingénieur
aux armées, professeur de mathématiques
et d’hydrographie en 1662 à la faculté de
Montpellier. A partir de 1689, il dirige
à Frontignan pendant sept ans une école
27
d’hydrographie* et de navigation. Il est l’auteur
d’un Traité d’arithmétique et d’éléments
d’astronomie, publiés en 1688. Nicolas
Fizes a écrit un vaudeville qui fut traduit en
patois montpellierain. Cet opéra a été joué
pour la première fois à Montpellier en 1678.
La rédaction de cet opéra fut approuvée par
les juges de la langue frontignanaise, jugez !
Gentis lecturs, nos austres mantendrem
Gentils lecteurs, nous autres maintenons
Qu’aquest discors es vrai frontinhanenc
Que ce discours est en vrai frontignanais
La puretat das mots li es sans egala
La pureté des mots y est sans égale
Après aquo vos cau tirar l’escala.
Après ça il vous faut tirer l’échelle.
Signé : Pierre Vidal, Jean Angles, Pierre Malano
Jutges de la lenga frontinhanenca
Giner Vincent (1922-2006) - Il fut Conseiller
municipal pendant 24 ans, président du
CCAS de 1988 à 1989 et premier président
de l’association « le Carrefour de l’Amitié ».
Granier Paul-Esprit (1904-1972) - Elu
lapeyradois de 1945 à 1959, maire adjoint,
retraité de la SNCF. Décédé accidentellement
en 1972. Le stade de football* de la Peyrade
porte son nom.
Jacques I d’Aragon (1208-1276) - Dit le
Conquérant, né à Montpellier, mort à Valence
(Espagne), Roi d’Aragon, comte de Barcelone,
seigneur de Montpellier et de Frontignan à
partir de 1213. Fils de Marie de Montpellier*
et de Pierre II d’Aragon, c’est par un subterfuge
qui se déroula au château de Mireval que Marie
se trouva enceinte. (cf « Marie de Montpellier »
page 79). Le roi d’Aragon vint à plusieurs
reprises à Frontignan, souvent lorsqu’il avait
besoin d’argent, comme en 1231 où la ville
lui donna 26 000 sols melgoriens pour l’aider
à faire la guerre aux Sarrasins. En 1274, à
son retour du concile de Lyon, il laissa à son
passage l’institution d’une cour royale de
justice, son érection en fief libre et attribua
ses armoiries* à la ville, qui sont celles que
nous connaissons aujourd’hui.
Jean Lucien (1908-1942) - Fils de Jean-Pascal
Paulin et d’Elisa Athor, il est décédé le 11
novembre 1942 à Corte (Corse). Pendant la
deuxième guerre mondiale, il fait la campagne
d’Afrique. Il meurt dans un accident de
transport le jour de sa démobilisation.
Excellent joueur de l’équipe de football
frontignanaise, le stade* de Frontignan
prendra son nom.
Karabatic Nikola (1986 - ) - Sportif de haut
niveau né en 1986, international de handball reconnu. Fils de Branko Karabatic,
handballeur international d’origine croate,
entraîneur de Thau Handball et éducateur
sportif, décédé en 2013. Nikola débute sa
carrière de handballeur dans l’équipe locale.
Son palmarès est considérable, champion
d’Europe en 2006, 2008, 2010 et 2014,
champion du monde en 2009, 2011 et 2015,
champion olympique en 2008 et 2012. Il est
élu meilleur joueur du
monde en 2007 et 2014. Il fut intronisé en
2011 par la Commanderie des Torsades de
Frontignan. Le gymnase du collège les Deux
Pins* porte son nom.
Lambert Marc-François (1757- 1799) - Né
le 1er décembre 1757 à Frontignan, docteur
en médecine, homme politique, maire de la
ville de 1790 à 1792. En 1793, il est président
du district de Montpellier et commissaire du
Comité de salut public de l’Hérault, l’année
suivante il est administrateur du district et de la
Grande Loge. En 1793, en bons français, Marc
Lambert et son épouse Rose Paul envoient
une lettre aux membres de la municipalité
de Frontignan où il est écrit : « nous pensons
qu’il est du devoir des bons citoyens, à faire des
sacrifices à la République, nous venons déposer,
par vos mains, une somme de quatre mille deux
28
cents livres, sur l’autel de la Patrie ».
Propriétaire viticulteur, il a l’honneur
d’accueillir chez lui, à Frontignan, Thomas
Jefferson* auquel il se lie d’amitié et avec lequel
il entretient une correspondance fournie. Il
lui fait connaître le muscat de Frontignan,
sa culture, sa vinification. Thomas Jefferson
est enthousiasmé par le frontignan et le fait
connaître en Amérique et notamment à
Georges Washington.
Michel Edmond (1894-1959) - Négociant
en vin et spiritueux, co-fondateur de la Boule
Amicale. Père de René Michel, conseiller
municipal pendant 24 ans. Le boulodrome
municipal* de l’avenue des Carrières porte
son nom.
Munier Achille (1835-1879) - Ce n’est pas
une personnalité nationale ni même régionale,
mais sa ville d’adoption a énormément compté
pour lui. Il fut tour à tour archéologue,
chercheur, historien et maire. Achille Munier
est né le 18 mars 1835 à Champlemy dans
la Nièvre. Il avait épousé Octavie, la fille du
docteur Marc Poulhe. Il a écrit Notes sur
Frontignan pour servir à son histoire et divers
ouvrages archéologiques dont : Découvertes
préhistoriques faites dans les montagnes de
la Gardiole. Sa passion l’amena à étudier
le dolmen* de la Coste, tous les sites
archéologiques de la commune et les grottes.
Il décéda subitement d’une maladie de coeur
le 29 juin 1879 dans son domaine du Mas de
Rimbault*.
Pagliai Jean (1914-2009) - En 1954, il intègre
le bureau d’études de la Mobil. Sportif émérite
(footballeur au Racing Universitaire d’Alger
puis à Vias, volleyeur à Béziers), il se passionne
très vite pour le tennis qu’il pratique sur les
courts de la Mobil. En 1974, il fonde le FAC
Tennis dont il devient le premier président et
crée deux courts avenue des Carrières. Avec
Ginette Soubrier, ils lancent l’école du Tennis
Club. Son engagement sans faille lui vaut la
médaille d’honneur de la Fédération française
de Tennis. Le FAC Tennis porte son nom.
Perségol Victor (1908-1985) - Né à
Frontignan, il fut responsable des sapeurspompiers de la Mobil. Président fondateur en
1946 d’une société de boules qui deviendra la
Boule Amicale, il est aussi l’initiateur du projet
de boulodrome couvert de jeu lyonnais. Le
boulodrome couvert* de l’avenue des Carrières
porte son nom.
Poulalion Séverin Marius (1861-1912) - Né
à Frontignan fils de Pierre Louis Auguste et de
Claire Catherine Calas, il quitta sa ville natale
à 20 ans pour faire ses études de médecine
à Paris. Il étudie à l’Hôtel-Dieu, externe en
1884 et interne en 1887. A partir de 1890,
il publie différents ouvrages médicaux, l’un
d’entre eux lui vaut la médaille d’argent de
la faculté de médecine de Paris. Il professe
à la Salpêtrière. Le décès de sa mère en 1894
le ramène dans son pays natal où il est retenu
par des préoccupations matérielles. Il publie
une notice historique sur les antiquités de la
région de Frontignan : Frontinianum castrumcastellum. En 1898, il lance la construction de
son sanatorium-préventorium au 27 boulevard
Gambetta. Cette construction monumentale,
d’un style architectural nouveau, est pourvue
de tout le modernisme de l’époque (eau
courante à tous les étages). Amateur d’art,
il achète à l’exposition universelle de Paris
de 1900 un grand nombre d’objets qu’il
fait acheminer par train jusqu’à Frontignan.
Malheureusement les fonds viennent à
manquer et le sanatorium ne verra jamais
le jour. L’immeuble est vendu en 1911 et le
docteur se retire à Paris où il s’installe comme
généraliste. Il décède à Epinay-sur-Seine le 4
septembre 1912 et sera inhumé au cimetière
vieux* dans le caveau familial. Cette bâtisse
est communément appelée maison Poulalion*.
29
Ratyé Etienne (1774-1848) - Armateur sétois,
négociant en vin et maire de Sète en 1825.
II devint vicomte de La Peyrade en 1816 par
une ordonnance royale de Louis XVIII pour
service rendu en 1815 au duc d’Angoulême
pendant les Cent-Jours. Il fit construire le
château de la Peyrade*.
Ricard René (1885-1946) - Faisait partie d’une
grande famille de négociants frontignanais.
Il est né le 27 mars 1885 et travaillait dans
le commerce de vins avec ses deux frères. Sa
passion pour le cheval commença très jeune,
il débuta en chevauchant l’âne d’un proche
parent. Plus tard, ayant fait ses preuves,
il s’associa avec M. De Rovira pour faire
l’acquisition d’un cheval qu’ils baptisèrent
« Double R ». Il put alors se donner à fond
à sa passion. Sa réputation s’établit dans le
monde hippique français et à l’étranger où il
reçut des mains de Sa Majesté Alphonse III
la coupe du roi d’Espagne et de Sa Majesté
Albert 1er la coupe du roi des Belges. Mais sa
plus belle récompense fut de remporter le titre
de champion du monde avec un saut de 2,36
m sur le cheval nommé Montjoie, titre qu’il
conserva pendant 12 ans. Pendant la guerre
de 1914-1918, il fut mobilisé comme officier
de cavalerie. Blessé dans les Dardanelles, il
fut rapatrié et affecté comme instructeur au
sein de la célèbre école militaire de Saumur.
Une plaque signale sa maison natale sur le
boulevard Général de Gaulle.
Riquet Pierre Paul (1609-1680) - Fermier
général des gabelles et ingénieur français
du XVIIe siècle, passé à la postérité comme
concepteur du chantier du Canal du Midi.
La vie de cet entrepreneur atypique croise
brièvement celle de la cité frontignanaise.
Il entreprend dans le même temps la
construction d’une jetée de pierre, appelée
« peïrade* », celle-ci devant remplacer le
simple gué qui reliait les deux rives de l’étang
d’Ingril*(elle laissera son nom à ce quartier de
la ville). Les travaux débutent en 1669 et se
terminent en 1673. Il décèdera 7 ans plus tard,
c’est à son fils aîné, Jean-Mathias (1638-1714),
que revient la charge de gérer l’héritage de son
père. Il en devient le gestionnaire principal.
Parallèlement, il est aussi copropriétaire, avec
les bénédictins de l’abbaye d’Aniane, de la
« peïrade » et perçoit pour celle-ci des droits
de passage. En 1700, alors que commence
le creusement du canal des Etangs*qui doit
traverser Frontignan et couper inévitablement
ledit chemin, il crée un bac. Moyennant
de nouveaux droits de passage, une barque
permet ainsi aux habitants des deux rives de
traverser les 16 mètres de large de ce nouvel
ouvrage et de faire perdurer le lien territorial
entre « Cette » et Frontignan. Paul Riquet
laisse son nom à la cité HLM de la Peyrade
et à une rue du quartier de la plage.
Sganga Guy (1933-1997) - Fait son service
militaire au bataillon de Joinville où sont
incorporés les jeunes sportifs, il en sort avec
un diplôme national d’entraîneur. Gardien de
but au FC Sète puis à l’ASFAC. Responsable
départemental puis national de l’UFOLEP.
Professeur d’éducation physique à l’école
Anatole-France*. En juin 1995, il devient
maire adjoint délégué aux sports et crée
l’école municipale des sports la même année.
Le gymnase de l’école Anatole-France porte
son nom.
Soubrier Alexandre (1922-1944) - Né d’une
vieille famille frontignanaise, il fut licencié en
droit de la même promotion que Philippe
Chappotin, ancien maire de Frontignan.
Il est décédé dans un accident de travail,
pendant son séjour au STO (Service du travail
obligatoire) en Allemagne, à Kapesnerg le 17
février 1944. Le gymnase* de l’avenue des
Carrières porte son nom.
Vilar Pierre-Adrien (1906-2003) - Il est né
30
dans la maison Poulalion* le 3 mai 1906,
ses parents étaient enseignants. Après des
études primaires et secondaires on le retrouve
à l’Ecole Normale Supérieure de Paris,
promotion 1925. Grand historien moderniste
et hispaniste français, marxiste, spécialiste
de l’histoire de la Catalogne, il se marie avec
Anne-Marie Berrogain, à Paris en 1933. Pierre
Vilar fait sa première visite en Catalogne en
1927. Il est formé à l’Ecole des Chartres et
admis à la Casa Velazquez en 1928. Il est
médaillé d’or de la Généralitat de Catalogne
et professeur à l’Institut Français de Barcelone.
Pierre Vilar est décédé le 7 août 2003 à SaintPalais, Pyrénées-Atlantiques. En décembre
2006 une plaque lui rendant hommage a été
placée sur la façade de la maison Poulalion* en
présence des autorités locales ainsi que MM.
Garriga Trullols et Pessamesa du C.A.O.C.
(Comitat d’Afrairement Occitno-Català) et
de son fils Jean.
l’agrément des propriétaires, que fut installé le
premier terrain de football* de la commune.
Chapelles
Chapelle des Pénitents Blancs
Si la Confrérie des Pénitents Blancs* fut créée
localement en 1568 (date du 1er registre), il
semblerait que la chapelle ne fût édifiée qu’en
1642, elle dépendait de l’Archiconfrérie de
Notre-Dame de Gonfalon de Rome. Au
XVIIe siècle un inventaire décrivant les biens
mobiliers et immobiliers nous renseigne sur
le patrimoine de la chapelle : 3 sacristies,
une salle de conseil, un petit appartement,
un clocher, la chapelle et le cimetière. Cet
ensemble correspond à tout le pâté de maisons
et une grande partie du parvis de l’église actuel.
Pour l’intérieur les murs du choeur étaient
recouverts de boiseries, le plafond bleu roi était
décoré d’étoiles dorées en relief mais également
de tableaux, dans la nef une tribune en bois
fermée de claustras qui se prolongeaient
jusqu’aux bas-côtés. Sous la Révolution la
chapelle fut vendue comme bien national et
rachetée par les Pénitents en 1831. En 1914,
la confrérie devient association loi 1901, le
premier président est Xavier Biscarrat. Sur
le compte rendu de la dernière séance, nous
relevons que le président est Henri Belmas et
que l’ordre du jour est la restauration de la
toiture. Transformée en cinéma paroissial en
1959, elle abrite le Musée* municipal depuis
1973. Depuis 2014, la ville est propriétaire
du bâtiment.
Chapelle Saint-Jacques
La chapelle Saint-Jacques, située sur l’ancienne
route de Balaruc (avenue Frédéric-Mistral),
faisait partie du couvent des Capucins* dont
la première pierre fut posée le 24 février
1611. Suite à des travaux E.D.F entrepris
en 1978 dans la rue de l’Hospice (le long
de l’édifice), ont été découvertes deux fosses
Centrale nucléaire
Le 3 décembre 1974, la presse relatait : « Au
cours d’une conférence de presse le ministre de
l’Industrie, Michel d’Ornano, a annoncé
que pour faire face à la crise de l’énergie,
consécutive à la hausse du prix du pétrole,
le gouvernement a décidé de réaliser un
programme de centrales nucléaires dont une
à Frontignan ». Une association contre celleci fut créée, elle était composée d’élus sétois,
frontignanais, du Conseil général de l’Hérault
et de citoyens. C’est certainement grâce à la
mobilisation générale que cette centrale ne
vit jamais le jour.
Champ de Chappotin
Ce terrain appartenant à la famille Chappotin
se situait sur l’emplacement de l’actuel « Lycée
professionnel Maurice-Clavel* », ex-cafétéria
de la raffinerie Mobil*. C’est à cet endroit, avec
31
contenant des ossements humains. Sur la
marche de la chapelle de droite on peut voir
une plaque de marbre qui porte l’inscription
« Cigit, Pre Bmy Reboul, modèle de vertu,
piété, humanité ». Sous cette pierre datée de
1817 (les chiffres sont disposés aux quatre
angles de la plaque) repose Pierre Barthélémy
Reboul, décédé le 19 novembre, personnage
important de Frontignan, issu d’une ancienne
famille bourgeoise. Il y a encore un demisiècle la chapelle Saint-Jacques était ornée de
nombreux ex-voto de marins frontignanais.
Dans cette même chapelle on peut voir (mal
restaurée), une statue de la Vierge à l’enfant
en marbre blanc qui fut endommagée lors du
bombardement* du 25 juin 1944. Pendant
cette période c’est dans cette chapelle,
pourtant touchée par les bombes, qu’ont été
provisoirement déposés les blessés, avant leur
départ pour l’hôpital de Montpellier ainsi
qu’une chapelle ardente.
Chapelle ou ermitage Saint-Martin
Son emplacement exact reste imprécis, elle
pourrait avoit été la première église de la
paroisse. Un document mentionne son
existence en 1426, et elle est positionnée sur
la carte de Cassini* de 1773 dans le tènement
de Saint-Martin*. Il est signalé qu’un clocher
s’élevait au dessus du choeur avec une cloche
d’un quintal environ. En 1631, les matelots
de bateaux qui rentraient au port y furent
mis en quarantaine (8 jours) sur décision
du bureau de santé. Le 30 mai 1682, le curé
Canety vint à l’ermitage Saint-Martin pour
procéder à la bénédiction d’un nouveau
retable (ornement au-dessus de l’autel) offert
par le sieur Maynard. Quelques années plus
tard, des prêtres en fin de vie y séjournaient.
Le dernier ermite, Pierre Nougaret dit frère
Hilarion, y est décédé le 15 janvier 1684. En
1780, elle semble déjà à l’abandon, sa cloche
de bronze est fondue pour en faire une neuve
pour l’église Saint-Paul*.
Château
Il était situé à l’emplacement de notre Mairie*
et des Halles. En 1971, lors des travaux, de
nombreux vestiges du soubassement d’une
partie du mur extérieur ont été découverts.
Sur l’un des murs du n°14, plan du Château,
une fraction bombée de la muraille reste
encore visible. Un document datant de 1652,
nous décrit le château comme étant déjà en
ruine, avec des murailles extérieures de forme
rectangulaire de 60 mètres de long, 30 de large
et 8 mètres de haut. A l’intérieur on pouvait
voir des vestiges de pièces habitées et un puits
au centre de la cour. D’autre part, il subsistait
encore deux tours en ruine, dont l’une fut
conservée et annexée à la maison de ville*.
Chemin de fer
Dès 1833, une société fut créée pour la
construction d’une voie ferrée, mais les travaux
ne débutèrent que vers le mois de mars 1838
et furent menés rondement, car ils furent
achevés en janvier 1839. Ce chemin de fer
ne comportait qu’une seule voie. Un train
spécial fut mis en service pendant les six jours
de la foire de Montpellier, au mois d’avril
de la même année. Il allait de Montpellier
à « Cette » et accomplissait ce trajet de 27
km en 50 minutes, avec arrêts aux gares de
Villeneuve-les-Maguelone, Vic-la-Gardiole,
Mireval et Frontignan. La locomotive tirant
ce convoi avait été baptisée du joli prénom de
Rosine et était conduite par un Frontignanais,
Guilhaume Fermy.
Chemin romain
Aux XVIe et XVIIe siècles, il portait le nom de
« cami roumieu », ainsi qu’en 1739 et 1768,
ce que l’on traduit par « chemin des pèlerins
de Rome ». Situé au nord de Frontignan,
32
dans les vignes et les olivettes, c’était un très
vieux chemin rectiligne, orienté Est-Ouest.
Un plan cadastral de 1818 le présente
parfaitement et déjà, certaines parties font
l’objet d’empiètements abusifs. Actuellement,
il se prolonge à l’ouest par la rue Koch et
continue par l’avenue Pierre-Curie. C’est au
bord de cette dernière voie qu’a été découvert,
fin 1966, au cours de travaux de voirie, un
cimetière romain composé d’une vingtaine de
tombes du IVe siècle de notre ère. C’était la
preuve inespérée qu’il avait été bien nommé.
L’on sait que du temps des Romains, comme
de nos jours d’ailleurs, les lieux de sépulture
sont toujours situés en bordure d’une voie
importante. L’habitat correspondant n’a pas
encore été localisé. Les fouilles conduites par
Marie-Claude Valaison, assistée de Lucien
Albagnac ont mis à jour trois sortes de
sépultures à inhumation : des tombes sous
tuiles en caisson (1), des tombes sous tuiles
disposées en batière (2), des cercueils de bois.
Le mobilier recueilli dans les sépultures
se composait de 31 vases en céramique, 3
boucles de ceinture, 84 monnaies à l’effigie des
empereurs : Constantin le Grand, Constantin
II et Constans III, empereurs ayant régné vers
337-350 de notre ère. Ce mobilier est exposé
dans les vitrines du Musée* Municipal.
La légende se poursuit en disant que celui-ci
aurait été pieusement transporté dans l’église
de la paroisse, ce fait donnant lieu à une grande
cérémonie religieuse avec procession etc. Nous
ne le saurons probablement jamais, mais cela
ne nuit en rien à la beauté de l’œuvre exposée
dans le chœur de l’église.
Cimetières
Au cours des siècles, le cimetière de Frontignan
a connu bien des déménagements, il y en
eut même plusieurs en même temps. En
consultant les archives, nous pouvons dire que
sous l’Ancien Régime, les lieux de sépulture
des Frontignanais étaient d’origines diverses.
Frontignan possède, pour les défunts nantis
des derniers sacrements, le grand cimetière,
ou cimetière « hors les murs » situé sur
l’esplanade actuelle, et débordant largement
sur l’ex-route nationale aujourd’hui avenue
Général-de-Gaulle. Dans l’un des registres
paroissiaux de l’époque, il est signalé que le
10 octobre 1675, le corps d’une femme est
enseveli « au devant de la porte de l’église,
près de la croix ». Cette croix se situait à michemin entre le début de la rue Saint-Paul
et l’actuelle rue Lucien-Salette. Il ne faut pas
oublier d’autre part, que certains notables se
faisaient enterrer dans les églises mêmes, par
exemple, le 18 février 1702, Pierre Maraval,
prêtre et curé de Frontignan est enseveli dans le
chœur de l’église Saint-Paul*. Trente ans plus
tard, un dominicain de Marseille atteint d’une
pleurésie après avoir prêché dans l’église, est
enterré au même endroit. Ce privilège n’était
pas réservé qu’aux gens d’Eglise, on retrouve
ainsi des noms de laïcs ensevelis en plusieurs
endroits de l’église, dont celui de « Dame
Louise de Muret, épouse du conseiller du roi,
Dominique Lombard, inhumée au devant du
banc des officiers de Châtellenie ».
L’hôpital, tenu par des frères Capucins, actuelle
(1) Tuile en caisson : tuile disposée en forme de caisse
ou cercueil.
(2) Tuile en batière : tuile disposée en forme de toit.
Christ en croix
Classé le 3 juillet 1959 par les Monuments
historiques, ce très beau Christ du XVIe ou
XVIIe siècle, taillé en bois d’olivier et peint,
n’a pas d’histoire connue. A-t-il été créé tout
spécialement pour l’église Saint-Paul*, ou
faut-il accréditer la légende selon laquelle
des pêcheurs l’auraient trouvé sur la plage
de Frontignan après une violente tempête ?
33
résidence Saint-Jacques*, possédait également
son propre cimetière. L’église ou ermitage
Saint-Martin, dont l’emplacement demeure,
à notre époque, bien incertain, existait encore
en 1652, elle possédait probablement un lieu
de sépulture. Un demi-siècle plus tôt, certains
lépreux ou personnes atteintes d’une maladie
contagieuse, étaient ensevelis dans un petit
cimetière, près de la chapelle de la Maladrerie*,
mais en cette deuxième partie du XVIIe siècle,
celle-ci est totalement abandonnée et se trouve
en ruine, ses dépendances ont été vendues,
cimetière compris.
Cimetière vieux (avenue des Carrières)
La construction du « grand chemin de
Montpellier à Cette* » (ex RN. 112) fit
disparaître le cimetière « hors les murs »
(actuellement esplanade). On rechercha un
terrain et dans l’urgence on trouva sur le
chemin des Carrières « une vigne de rouge
et un jardin, clos de murs appartenant à Jean
Campanon » que la communauté acheta le
31 mai 1776, avec l’espoir d’être indemnisée
par le diocèse. A noter que celui-ci est divisé
en deux sections, séparées par un mur, la
partie la moins importante étant réservée
aux protestants. Le 5 janvier 1877, le
pasteur de « Cette », M. Benoît, demande à
la municipalité que soit apposée une plaque
sur la porte du cimetière protestant. Cette
ségrégation prendra fin le 7 janvier 1882,
lorsque le Conseil municipal prendra la
décision de faire abattre ledit mur. En 1922,
ce cimetière se révélant trop petit, le Conseil
municipal décide l’achat d’un terrain route
de Balaruc. Le 31 juillet 1980, une partie du
cimetière sera aménagée en jardin public et
en parking. Seule tombe conservée, en son
centre, celle du curé Argelliés : ce monument
honore la mémoire de ce prêtre qui, de 1851 à
1868, se dévoua pour les Frontignanais.
Cimetière neuf (route de Balaruc)
Les 29 et 30 mars 1921, faisant suite à
l’avant-projet d’un nouveau cimetière, des
sondages de 2 mètres de profondeur sont
effectués sur un terrain des Terres Blanches
et se révèlent concluants. Le Conseil déclare
que le cimetière de l’avenue des Carrières n’est
pas utilisable car, d’après les nouvelles lois, il
doit être éloigné d’au moins 100 mètres de
toute habitation. Dans la séance du 1er juin
1922, le maire, Victor Anthérieu, demande
à son Conseil de se prononcer sur la création
d’un nouveau cimetière. Le 22 novembre
de la même année a lieu l’acquisition des
terrains à Mme veuve Bellonet, Alexis Mallet
et Firmin Descrozailles. Ces terrains sont
situés au lieu-dit Terres Blanches*, chemin
de Balaruc, section G. Ils sont acquis pour la
somme totale de 31 418 francs. Le cimetière
sera ainsi situé à plus de 300 mètres de toute
habitation. Au cours de la séance du 4 mars
1923, l’adjoint Elisée Galabert dépose sur le
bureau du Conseil les plans et devis dressés par
M. Carlier, architecte à Montpellier. Pour les
travaux d’établissement du nouveau cimetière,
le devis provisoire s’établit à la somme de 237
416 francs dont l’emprunt sera remboursable
en 30 annuités. Les travaux d’aménagement
se prolongent jusqu’au mois de novembre
1924, au cours duquel les murs de clôture
sont terminés. On procède ensuite à
l’aménagement des allées. Les portes d’entrée
en ferronnerie sont conçues par les ateliers du
Tarn à Lavaur, leur prix est de 10 800 francs.
Enfin en 1925 sont construits des locaux
d’habitation pour le concierge, ainsi qu’un
magasin et un dépositoire. Le 25 juin de la
même année a lieu en mairie la soumission
pour l’installation d’une pompe sur un puits
situé dans le terrain. Ce puits, dit le texte,
atteint 10,5 mètres de profondeur et 1,80
de diamètre. Le nouveau cimetière des Terres
Blanches, dit cimetière neuf, prenait le relais
34
du vieux cimetière de l’avenue des Carrières.
Le 11 novembre 1972, inauguration de la
stèle honorant la mémoire des enfants de
Frontignan morts pour la France pendant la
guerre de 1914-1918, et dont les restes ont
été transférés depuis le cimetière vieux.
Cimetière des Pénitents Blancs
(rue de la Coste)
Pendant de nombreuses années, les Pénitents
enterraient leurs membres dans leur chapelle
ou dans un petit cimetière attenant à la
chapelle. A la Révolution, cette pratique fut
interdite par mesure d’hygiène. Ils achèteront,
en 1826, une parcelle au tènement du Puits
neuf, situé au croisement de la l’avenue
Frédéric-Mistral, du chemin de la Coste
et de la rue des Thermes pour y établir
leur cimetière. La ville projetant en 1913
l’élargissement du Chemin vicinal ordinaire
n°2, et la création d’un pavillon-abri pour
serrement de main*, situé à mi-chemin de
la ville et le futur cimetière neuf, finira par
l’acquérir.
Cimetière de la Religion Réformée
(rue du Soufre)
Le cimetière des Protestants nous est signalé
par une mention dans le compoix du XVIIe
siècle où l’on trouve « un jardin mas dedans,
confronte de grec le cimetière de ceux de la
religion prétendu réformée, de marin le chemin
de Montpellier ». Cette seule information nous
permet de le situer approximativement, au
nord de la rue du Soufre.
Cimetière de La Peyrade
(avenue du Maréchal-Juin)
Le 6 janvier 1877, le Conseil municipal sous
la présidence du maire Antoine Clément,
forme le vœux d’ouvrir un cimetière dans
le hameau de La Peyrade. Le 27 septembre
1883, un arrêté du Conseil municipal
indique l’ouverture du cimetière aux défunts
lapeyradois à partir du 2 octobre 1883. Des
agrandissements successifs eurent lieu en
1968, 1970 et 2008.
Cinémas
Le 28 décembre 1895 à Paris, seulement
quelques personnes, réunies dans le sous-sol
du Café de Paris, ont l’honneur d’assister
à une révolution, la première séance de
cinématographe des frères Lumière. Très
vite cette curiosité, grâce à de perspicaces
forains, se répand à travers la France. Bien
que nous n’ayons aucune date, nous pouvons
Le cinéma Escot, boulevard Victor-Hugo
35
supposer qu’à Frontignan vers 1900, des
projections avaient lieu dans l’arrière-salle du
Café de France, boulevard de la Gare (Bd de
la République). Un boulanger sétois, Denis
Escot, voit rapidement tout le parti qu’il
pourrait tirer de ces images qui remuent. Il va
promener, à Frontignan, La Peyrade, Loupian,
Bouzigues, Palavas etc. avec son « Gaumont »
à manivelle en projetant les images sur un
drap blanc tendu sur un mur. Finalement, il
va acquérir une maison au n°34 du boulevard
Victor- Hugo, qu’il transforme en salle de
spectacle, le Cinéma Escot, qui, jusqu’au 20
décembre 1975 distraira des générations de
Frontignanais. Il sera assisté dans son travail
par son fils Charles et son petit-fils Robert. Au
début du cinéma muet des musiciens locaux,
telle Madame Munier, accompagnaient
au piano la projection du film. A la même
époque s’ouvre rue Anatole-France, sur
l’actuel emplacement du « Carrefour
City », l’ « Odéon Palace » qui devient les
« Variétés » vers 1935. Plusieurs propriétaires
s’y succéderont jusqu’à sa fermeture en 1970.
Dans ces salles, certains soirs, les habituelles
projections cinématographiques étaient
remplacées par des représentations de musichall ou d’opérettes, ainsi se sont succédé sur
scène, Fernand Sardou, Charles Aznavour,
Jacques Hélian, René Coll etc. A partir des
années 1940, Denis Escot assurait les séances
de cinéma toutes les semaines à La Peyrade.
Tout d’abord dans la salle du café du Centre
(avenue Célestin-Arnaud) où se mêlaient les
clients du café et les amateurs de cinéma.
En raison de cette mixité, il transfèrera les
séances dans la salle du Casino (mitoyenne
du Café du Commerce) appartenant au café
du Commerce. Plus tard il aménagera une
véritable salle de projection dans la maison
Bénézet au n°5 de l’avenue Célestin Arnaud
(actuelle boucherie Moreno). De 1959 à 1964,
le « Cinéma Familial » a fonctionné dans
l’ancienne chapelle des Pénitents blancs*, géré
par l’Association paroissiale frontignanaise.
En 1972, un cinéma en plein air, le Capri,
dirigé par M. Méli, s’installe à Frontignanplage, pour cesser ses projections au début des
années 80. En décembre 1975, c’est au tour
du cinéma Escot de jouer la dernière séance,
un immeuble avec box lui succédera. Il faudra
attendre huit années, pour qu’en 1983, un
nouveau cinéma voie le jour, dans la salle
Henri-Bordes installée Maison Mathieu*,
avec comme projectionniste Robert Escot.
En 1993, un autre cinéma de plein air fait
une brève apparition sur l’Aire de loisirs*.
La même année, la salle Henri-Bordes est
réaménagée pour un meilleur confort. Enfin,
après transformation, le 31 octobre 1998,
Pierre Bouldoire inaugure cette nouvelle salle
baptisée « CinéMistral », parrainée par Andréa
Ferréol et Richard Bohringer.
Climat
Au cours des temps passés, les intempéries
furent périodiquement des plus désastreuses à
l’encontre des communautés rurales. Plusieurs
fois par siècle, le chaud, le froid, des pluies
diluviennes s’abattirent trop souvent sur les
récoltes et la population de notre région.
En 1323, le Petit Thalamus de Montpellier,
relate en langue d’oc « ben estat sept mezes
que non ploou » (on est bien resté sept mois
sans pluie). Le siècle suivant commence bien
mal, car en 1401, des pluies continuelles
compromettent la récolte de blé et empêchent
la vendange. En 1404, ce sont six pans de
neige qui s’abattent sur notre région. Grêle
et nuées de sauterelles sont le lot de l’année
1446. Plus grave encore, la sécheresse et la
famine désolent l’année 1481. Le terrible
hiver de janvier 1709 tue par le gel la plupart
des 21 534 oliviers du terroir de Frontignan.
36
Le boulevard de la République inondé, en 1930
Au cours d’une enquête de 1710, le maire
répond à l’intendant du Languedoc, que cette
année-là, les oliviers ne produiront rien. Les
pauvres, quant à eux, ne survivront qu’en
mangeant du pain de chiendent « gramenas ».
En 1721, le mauvais temps détruit à nouveau
une partie des récoltes. En 1739, les chemins
de la Coste, du Pioch Michel et de Balaruc,
doivent être sérieusement réparés car ils ont
été « gattés » par les eaux pluviales. La mer
gèle du côté d’Agde en 1748, on peut ainsi
circuler en charrette sur les étangs. L’année
1820, l’hiver détruit un fois de plus la plupart
des oliviers de notre région. Au cours du
mois de décembre 1880, la municipalité fait
distribuer des bons de pain de 1 kg 500 aux
indigents pour lutter contre la rigueur de
l’hiver. Mais le XXème siècle ne veut pas être
en reste. Au cours des inondations de 1907,
un témoin raconte qu’on circule en barque
sur le boulevard de la Gare. Les crues de la
Mosson et du Lez font gonfler le canal des
Etangs* qui déborde dans la ville. Les vignes
mitoyennes des étangs subissent des dégâts
considérables. Les pluies continuelles privent
les ouvriers de travail, plongeant leurs familles
dans la plus profonde misère. La mer se fâche
à son tour le 23 mars 1915. Une villa portant
le nom de « Juliette » appartenant à Mlle Bras,
est détruite, sur la plage, par un raz-de-marée.
Plus près de nous, au cours du mois de février
1956, les oliviers subissent un froid de -16°
pendant plusieurs jours qui gèle leurs troncs
et en fait périr un grand nombre. La vigne
résiste assez bien. Beaucoup se souviennent
également du mois de novembre 1982 où
pendant deux jours et deux nuits, de violents
coups de mer provoquèrent un mini raz-demarée, accompagné de vents violents qui
emportèrent certaines toitures et abattirent
des arbres parfois séculaires. Les vignes furent
endommagées sur un espace de 200 mètres
autour des étangs.
Cloches
Le 4 janvier 1794, toutes les cloches, moins
une qui servira à sonner l’alarme en cas de
besoin, sont descendues de leurs clochers et
37
acheminées vers Montpellier où elles doivent
être fondues afin de servir à la défense de la
Nation. Celle qui se trouve dans le clocheton
de l’église Saint-Jacques* a été fondue pour
la première fois en 1666 puis à nouveau en
1747, elle a un diamètre de 0,63 mètre et
est classée par les Monuments historiques
depuis le 12 juillet 1957. Dans le clocher de
l’église* Saint-Paul nous trouvons 5 cloches :
la plus ancienne a été fondue en 1617, elle
mesure 0,59 mètre et provient de l’ancienne
chapelle des Pénitents*, elle a été classée par
les Monuments historiques le 18 novembre
1942. La plus grosse ou bourdon s’appelle
Clémence-Paule, elle a été fondue en 1825,
pèse 33 quintaux (1650 Kg) et mesure 1,30
mètre de diamètre. La troisième, CatherineAlexandrine, pèse 14 quintaux (700 Kg) et
mesure 0,97 mètre de diamètre, elle a été
fondue en 1825. La quatrième, Julie, pèse 5
quintaux 55 livres (275 Kg), elle mesure 0,71
mètre de diamètre et a été fondue en 1923.
La cinquième se nomme Victoire, elle a été
fondue le 10 octobre 1847 et mesure 0,70
mètre de diamètre. La cloche du beffroi de
l’Hôtel de ville* a été fondue en 1662 par
F. Danias de Béziers et provient de l’église*
Saint-Paul où elle servait de timbre à l’horloge
au XVIIe siècle. Elle mesure 1.12 mètre de
diamètre et est classée par les Monuments
historiques depuis le 3 juillet 1959. Elle est
décorée d’une croix sur trois gradins et d’un
château à trois corps (armoiries* de la ville).
Le 17 avril 1783, les consuls décident que…
« cette cloche ne fait plus usage attendu qu’il y a
un nombre suffisant d’autres cloches » et
décident qu’ « il conviendrait de la placer dans
la tour de la maison commune pour avertir la
communauté les jours d’assemblée ou pour tout
autre cas imprévu tel que l’alarme ». Le 1er mars
1895 cette cloche est descendue de la tour
pour être installée, le 14 novembre, dans le
beffroi du nouvel Hôtel de ville après nettoyage
ayant coûté 850 francs à la communauté. A la
Peyrade, 1863 est la date gravée sur la cloche
unique de Notre-Dame de l’Espérance. Y est
également gravé le nom de l’abbé Argelliés, en
hommage à son action envers les fidèles. De
nos jours, les clochers de Frontignan abritent
toujours ces 8 cloches.
Colonie de vacances les Mouettes
C’est en 1946, après le départ des Allemands,
que débute l’histoire des Mouettes, issue du
nom d’une association loi 1901 crée par le
Secours populaire français de l’Hérault la
même année. Dès juillet, sur une petite vigne
appartenant à la famille Caisso, s’installent de
simples baraquements de bois (1946-1953),
sans eau ni électricité, ayant servi à l’accueil des
Indochinois au patronage de la rue de la Coste
ou à la vente de légumes à Montpellier. Ainsi
l’accueil d’enfants de 6 à 14 ans, fils de victimes
civiles ou militaires, est en place pour prendre
ces premières vacances à la mer. Entre 1954
et 1963, de nouveaux locaux en maçonnerie
seront construits, par la suite des extensions
seront réalisées pour répondre à la demande.
Dirigée par la famille Delmas pendant près de
40 ans, la colonie cesse son activité en 1987,
la ville en deviendra propriétaire par cession
gratuite en 1992.
Comités de surveillance
Appelés également Comités révolutionnaires,
institués par la Convention le 21 mars 1793
dans chaque commune, ils avaient pour but
de surveiller le patriotisme de chaque citoyen.
A Frontignan, ce n’est que le 12 octobre que
ce bureau se met en place, il est constitué
de 12 membres nommés par le comité de
district. Ce comité tiendra, à partir du 23
novembre, un registre des dénonciations. Le
14 vendémiaire (5 octobre 1794), le comité
38
est dissous et reçoit l’ordre d’expédier au
district de Montpellier tous les registres et
papiers concernant le ci-devant comité de
surveillance. Depuis quelques jours déjà,
le 11 thermidor (29 juillet), 70 membres
de l’Assemblée Nationale et parmi eux,
Maximilien Robespierre, viennent d’être
guillotinés.
Situé sur la place Gabriel-Péri de la
Peyrade. 1925 : création de la place
publique appartenant aux « Chantiers
Généraux » ; 1930 : création de la Boule
Carrée lapeyradoise
Complexe omnisports Henri-Ferrari*
Situé entre le quartier de La Peyrade et le
centre-ville. 1988 : le 14 août, pose de la 1ère
pierre ; 1990 : le 23 juin, inauguration ; 2001 : le 19 février, baptême.
Gymnase Jean-Louis-Chabanon*
Mitoyen du Centre culturel FrançoisVillon* situé sur l’avenue Frédéric-Mistral,
utilisé par le Judo Kwaï, les Archers
du Soleil et la Savate boxe française
Frontignan ; 1984 : construction du gymnase,
baptisé le 4 novembre 2005 en hommage à la
disparition de Jean-Louis Chabanon en 1999.
Gymnase Alexandre-Soubrier*
Situé sur l’avenue des Carrières non loin de
l’école Anatole-France*, réservé aux scolaires
et utilisé par le F.A.C. GRS.1970 : le 19
décembre inauguration.
Gymnase Roger-Arnaud*
Situé en bordure du canal des Etangs à La
Peyrade sur l’avenue du Stade, réservé à la
pratique du basket et utilisé par le Frontignan
la Peyrade Basket et les scolaires. 1974 : achat
d’un terrain composé de marécages et landes ; 2006 : le 2 septembre, inauguration du Clubhouse et baptême.
Gymnase Nikola-Karabatic*
Situé chemin du Pioch Michel, construit
pour les élèves du Collège les Deux Pins*.
2007 : début des travaux ; 2009 : le 18
septembre, inauguration et baptême.
Gymnase Guy-Sganga*
Mitoyen de l’école Anatole-France* et lui
étant réservé pendant longtemps, aujourd’hui
réservé à la pratique de la gymnastique et utilisé
par le F.A.C. Gym. 1951 : inauguration du
gymnase ; 1997 : réhabilitation complète du
Complexes sportifs
Aire des Loisirs
L’Aire des Loisirs regroupe plusieurs
équipements à caractère sportif comme : les
stades Lucien-Jean* et Freddy-Bigotière*, la
maison des boulistes Carpentier-Nourrigat*
mais également le skateparc créé en 2000 et la
piste de BMX aménagée en 1984, entièrement
redessinée en 2001, et rénovée en 2007. Une
aire d’entraînement extérieure pour le tir à l’arc
sera aménagée en 2010 derrière le stade de
rugby, elle est dotée de plusieurs murs de tir.
Boulodrome Emile-André* – Edmond-Michel*
Situé sur l’avenue des Carrières, mitoyen
du Tennis-Club*, du gymnase Soubrier* et
du Boulodrome Perségol*, il est destiné à la
pratique du sport-boule.
1975 : Aménagement du boulodrome
municipal, baptisé lors de son inauguration
le 30 juillet 1976 ; 1992 : construction
d’un Club-house (démoli en 2008) ; 2008 :
construction d’un nouveau Club-house
bénéficiant d’un toit-terrasse ; 2014 :
construction de la maison des boulistes sur
l’Aire des Loisirs, le site est désormais vacant.
Boulodrome couvert Victor-Perségol*
Il est mitoyen du gymnase AlexandreSoubrier* sur l’avenue des Carrières, réservé
à la pratique du jeu lyonnais et utilisé par la
Boule lyonnaise de Frontignan la Peyrade ;
1983 : inauguration et baptême le 26 janvier
2007.
Boulodrome de La Peyrade
39
bâtiment, baptisé Guy-Sganga l’année suivante
suite à son décès.
Maison des boulistes Guy Carpentier*-René
Nourrigat
Située sur l’avenue du 81ème RI* et mitoyenne
du stade Lucien-Jean* et de l’Aire de loisirs*,
réservée à la pratique du sport-boule et utilisée
par les Francs pétanqueurs et la Joyeuse
pétanque mixte frontignaise. 2014 : le 6 avril,
inauguration et baptême.
Moto-cross La Cible
1988 : inauguration et homologation pour
courses internationales.
Piscine Joseph-Di Stéphano*
Située près du rond-point René-Ricard*,
mitoyenne du complexe omnisports Ferrari*,
destinée à la pratique de la natation et utilisée
par le Neptune Olympique Frontignan
(N.O.F.). 1971-1975 : projet-construction
d’une piscine Tournesol (Il en existe 183 en
France) ; 2000 : le 7 août, la piscine baptisée
Joseph-Di Stéphano* ; 2008 : le 12 février,
inauguration des travaux de rénovation.
Stade de rugby Freddy-Bigotière*
Situé sur l’avenue du 81e RI* et mitoyen du
stade Lucien-Jean* et de l’Aire de loisirs*,
réservé à la pratique du rugby et utilisé par le
Thau Rugby ; 1963 : création du club de rugby
et en 1969, création d’une pelouse ; 2005 : le
2 avril, inauguration de la tribune.
Stade de football Lucien-Jean*
Situé en bordure de l’étang d’Ingril*,
sur l’Avenue du 81 ème RI*, réservé à
la pratique du football et utilisé par
l’Avenir Sportif Frontignan Athlétic Club
(A.S.F.A.C.) ; 1935 : construction du stade
municipal destiné au Sport Olympique
frontignanais (S.O.F.) ; 1945 : à la demande du
SOF le stade prendra le nom de Lucien-Jean.
1998 : Inauguration du nouveau siège de
l’A.S.F.A.C ; 2000 : projet de restructuration
du stade ; 2005 : inauguration d’une
nouvelle pelouse ; 2010 : construction
d’un nouveau club-house inauguré le 7
février ; 2011 : inauguration de deux terrains
synthétiques implantés sur les anciens
stabilisés.
Stade de football Esprit-Granier*
Situé en bordure de l’étang d’Ingril* à La
Peyrade, réservé à la pratique du football et
utilisé par l’Olympique la Peyrade football
club ; 1989-1990 : construction du stade et
des tribunes ; 1991 : le 3 février, inauguration
du stade qui sera baptisé Paul-Esprit-Granier
en 1992 ; 2009 : mise en place d’un terrain
synthétique en remplacement de la pelouse.
Tennis-club
Situé à côté d’autres installations sportives
comme le gymnase Soubrier* et le boulodrome
couvert Perségol* sur l’avenue des Carrières.
Réservé à la pratique du tennis et utilisé
par le F.A.C. Tennis ; 1978 : construction
de 2 courts et 1 d’entraînement (terrains
Daurès) ; 1991 : création de 2 courts
supplémentaires et construction d’un clubhouse ; 2004 : réhabilitation des 8 courts et
inauguration le 4 juin ; 2011 : baptême du
Tennis-club qui prendra le nom de JeanPagliai*. Les premiers courts de tennis de
La Peyrade furent construits sur la route de
Balaruc par la société Lafarge*, ils seront
supprimés au bénéfice d’un lotissement, celui
des Tennis en 1975. Peu après l’installation
des tennis de Frontignan, en 1980 furent
construits 2 courts sur les terrains Chavasse
près du canal des Etangs et mitoyens du
gymnase Roger-Arnaud, tous deux bâtis
en 1974. C’est le Tennis Club Lapeyradois
(T.C.L) qui occupe le site. En 2007 des travaux
sont entrepris pour rénover les surfaces, ainsi
2 courts sont en gazon synthétique et 2 en
résine (green set). Leur baptême aura lieu en
novembre, ils prendront les noms d’anciens
présidents du club : Louis-Robert (1975-1981)
40
et Francis-Fournier (1981-1990).
de 50000 volontaires de la garde nationale.
Bien vite, il faut avoir recours au tirage au
sort, le volontariat ne faisant plus recette. La
conscription vient de naître. Le 5 septembre
1798, le Directoire promulgue la loi Jourdan,
instituant la conscription obligatoire pour
tous les citoyens âgés de plus de 21 ans. Les
conscrits pouvaient acheter un remplaçant.
Très souvent, ces contrats se passaient devant
notaire. Dans les grandes villes, de véritables
bureaux de placement se chargeaient de mettre
en rapport conscrits et remplaçants. Le prix
de ces derniers était variable en fonction de
l’offre et de la demande, à la fin du premier
Empire ils étaient très élevés. Le remplaçant
passait une visite avant d’être accepté, car il
devait avoir la taille requise et être en bonne
santé. Le conscrit était responsable de son
remplaçant, en cas de désertion de celui-ci,
il était immédiatement incorporé à sa place.
Parmi les réformes de l’armée, apportées par
le général André, se trouve la suppression
du remplacement. Le 12 mai 1814, à peine
rentré en France, Louis XVIII réorganise
l’armée, une grande partie est renvoyée dans
ses foyers en demi-solde, on revient à une
armée de métier. Pendant les Cent-Jours, la
conscription est rétablie par Napoléon, le 10
avril 1815. En 1855, Napoléon III fait adopter
la loi dite de l’exonération. Le détenteur d’un
mauvais numéro pouvait racheter son service
en versant une certaine somme à la caisse de
l’armée. Cette somme servait à financer les
primes des engagés. 14 janvier 1868, loi Niel.
Tous les conscrits doivent faire leur service
militaire, néanmoins ce service se divise en
deux catégories : l’armée active, réservée à ceux
ayant tiré un mauvais numéro, durée cinq ans
plus quatre autres années dans la réserve, et la
garde mobile constituée par ceux ayant tiré un
bon numéro. 27 juillet, le contingent est
encore divisé en deux parties, toujours par
Compoix
Registres cadastraux (écrits) de l’Ancien
Régime. Pour Frontignan, il en reste 21
grands livres reliés s’échelonnant du XVIe au
XVIIIe siècle où sont mentionnés tous les biens
immobiliers des habitants de Frontignan. Pour
situer précisément les biens des propriétaires
taillables les
quatre points
cardinaux
sont parfois
mentionnés
et souvent
le nom du
propriétaire
voisin. Dans
les livres du
XVI e siècle,
seuls les lieuxdits et les
noms des voisins tiennent lieu de confronts
(confronter = voisiner). A partir du XVIIe
siècle, les vents régionaux, liés aux quatre
points cardinaux servent à situer le plus
exactement possible la parcelle ou l’immeuble
désigné. Le « Magistral » désigne le nord, le
« Grec » désigne l’est, le « Marin » le sud,
le « Labech » l’ouest. Le même procédé a
cours durant tout le siècle suivant. Dès le
début du XIXe siècle, dans les cadastres dits
napoléoniens, les parcelles et les immeubles
sont numérotés. Les anciens confronts
représentés par les points cardinaux ne sont
plus mentionnés.
Conscription – Conscrits
Avant la Révolution, le royaume était doté
d’une armée de métier. Le 3 juillet 1792,
l’Assemblée Législative déclare la Patrie en
danger, le 11 elle ordonne la levée en masse
41
tirage au sort. Les mauvais numéros : cinq ans
de service et les bons un an, plus des périodes
annuelles de 28 jours. Sont exemptés : les
ecclésiastiques, les enseignants et les fils uniques.
Cette loi précise également que tout militaire,
engagé ou appelé, ne pourra exercer son droit
de vote. Par dérision, l’armée est aussitôt appelée
« la grande muette ». Février 1905 : le service
militaire est obligatoire pour tous les Français,
il est d’une durée de deux ans.
Le 15 mai 1913, le service est porté à trois ans.
La loi du 31 mars 1928 maintient les appelés
une année seulement sous les drapeaux. Le
service est porté à deux ans le 15 mars 1936, à
nouveau à un an en octobre 1946, puis à dixhuit mois à partir du 30 novembre 1950, avec
maintien du contingent à 30 mois pendant la
guerre d’Algérie. Les militaires ayant été appelés
directement en Afrique du Nord, étaient libérés
deux mois avant leur contingent. Le 15 octobre
1963, le service est
porté à seize mois et à un an à partir du 9
juillet 1970. La loi Chirac de 1997 instaure un
rendez-vous du citoyen et annonce le passage à
une armée de métier.
Consuls
En 1304, quatre consuls sont autorisés par
Philippe le Bel à diriger les affaires de la cité,
moyennant une contribution de 1 000 livres.
Ces Consuls élus pour une année se réunissaient
dans l’église* avec les chefs de famille (« caps
d’ostals »). En 1345, le même Philippe le Bel
donne autorisation, sur un parchemin, de faire
construite une « maison de ville* ». Le premier
et le second Consul étaient choisis parmi la
classe bourgeoise, le troisième et le quatrième
parmi les marchands et les artisans. L’élection des
Consuls se faisait la veille du 15 août. Ce jour-là,
revêtus d’une robe rouge ou noire, insigne de leur
charge, les nouveaux Consuls, après avoir assisté
à la messe, se rendaient en procession jusqu’à
42
la première
avancée du
château* où
ils prêtaient
serment devant
l e s e i g n e u r.
Fro n t i g n a n
n’ayant plus
ni château,
ni châtelain,
les Consuls
continuèrent
cependant à
pratiquer un
simulacre de
serment jusqu’à
la fin du XVIIe Un consul en tenue au XV e siècle
siècle.
Liste des Premiers Consuls jusqu’à la
Révolution
1353 Rodhilon Pierre / 1354 Dasulia
Jean / 1357 Laurens Paul / 1358 Tessel
Pierre / 1364 Baudoyn Guilhomme 1365 Pugue
Raymond / 1368 Bezasse Guilhomme / 1369 Tadi
Jacques / 1504 Saladin Hugues / 1505 Borges
Guilhomme / 1506 Reynard Jaume / 1507
Bonamere Raymond / 1509 / Marres
Lombard / 1512 Mares Jaume / 1513 Gaihard
Astorg / 1515 Bruguière Antoine / 1543 Daris
Rolland 1559 Pascal Pierre / 1564 Daran
Jehan / 1565 Fazaudebert Maury / 1569 Daran
Jean / 1571 Gavaldan Jacques / 1574 Batut
Pierre / 1575 Dairic Jehan / 1577 Gavaldan
Jacques / 1579 Delapierre Jean / 1589 Gaillard
Simon / 1594 Delapierre Jehan / 1607 Duranc
Deyric Pierre / 1609 Bruguière Claude / 1610
Courrech Daniel / 1611 Batut Fulcrand / 1612
Anglès François / 1613 Gailhard Jean / 1614
Pascal Pierre / 1615 Pascal Pierre / 1616
Calmes Jean / 1617 Durand Deyric Jean / 1618
Gavaldan Jean / 1619 Gavaldan Jean / 1620
Moyfonne Pierre / 1621 Sicard Hugues / 1623
Pascal Pierrex / 1624 Ayguin Jean / 1625 Pascal
Antoine / 1626 Gailhard François / 1627
Pascal Pierre / 1628 Gailhard Jacques / 1629
Gaillard Etienne / 1630 Gaillard Simon / 1631
Brugière Fulcrand / 1633 Pascal Pierre / 1634
Duranc Deyric Jean / 1635 Gailhard
François / 1636 Bloc Jacques / 1637 Pascal
Pierre / 1638 Reynard Jean / 1639 Maraval
Pierre / 1640 Moyffonne Pierre / 1641 Aiguin
Jean / 1642 Bruguière Fulcrand / 1643 De
Gaillard Jacques / 1644 Bloc Jacques / 1645
Gailhard François / 1646 Gaillard
Simon / 1647 Gailhard Etienne / 1648 De
Langles Jacques / 1649 Delapierre Jean / 1650
Maraval Pierre / 1651 Duranc Jacques / 1652
Bourut Antoine / 1653 Figuiere Pierre / 1654
Duranc Pierre / 1655 Bourut Jean / 1656
Bruguière Guilhomme / 1657 De Langles
Jacques / 1658 Bourut Antoine / 1659
Bruguière Fulcrand / 1660 Maraval
Jacques / 1661 Richard Pierre / 1662 Pascal
Pierre / 1663 Pascal Simon / 1664 Lavit
Jean / 1665 Bonfils Pierre / 1666 Duranc
J. et Pascal P. / 1667 Michel André / 1668
Lanier Jacques / 1669 De Tremolet
Jean / 1670 Bruguière Guilhomme / 1671
Pascal Simon / 1672 Pegurier Etienne / 1673
Duranc Pierre / 1674 Batut Philippe / 1675
Maraval Jacques / 1676 Roux Antoine / 1677
Lanier Jacques / 1678 Gaillard Etienne / 1679
Pegurier Jean / 1680 Lombard Jean / 1681
Michel Raymond / 1682 De Langles
Jacques / 1683 Roux Antoine / 1684 Juin
Simon / 1685 Tieyre Pierre / 1686 De Griffy
Gilibert / 1687 Pugue Dominique / 1688
De Tremolet François / 1689 Batut
Philippe / 1690 De Gaillard Jacques / 1691
Campanon Alexis / 1692 Argelliers J.B / 1693
Campanon Louis / 1694 Roux Jean / 1695
Richard Pierre / 1696 Pegurier Jean / 1697
Sanguine de Antoine / 1698 Gaillard
Etienne / 1699 Lanier Joseph / 1700 Pascal
Pierre / 1701 Poulhe Marc / 1702 Despoux
Jean / 1703 Viguier Jean / 1704 Viguier
Jean / 1705 Gailhard Jean / 1706 Maraval
Jacques / 1707 Paul Louis / 1708 Lombard
Joseph / 1709 Despoux Jacques / 1710
Maraval Jacques / 1711 et 1714 Lombard
Jacques / 1715 Argeliés André / 1716
Tremolet J-François / 1717 Tremolet
J-François / 1718 Argeliés J-Jacques / 1719
Tr é m o l e t P i e r r e / 1 7 2 0 L o m b a r d
Joseph / 1721 Paul Louis / 1722 Maraval
Jacques / 1723 Tremolet J-François / 1724
Maraval André / 1725 Maraval André / 1726
Ayguin Jean / 1727 Maraval Jacques / 1728
Argelliés J-Jacques / 1729 Lombard
Joseph / 1730 Pascal Alexandre / 1731 Roux
Philippe / 1732 Argelliés Martin / 1733
à 1737 Maraval André / 1738 Roux
Philippe / 1739 Lapierre Louis / 1740
Argelliés J-Balthazard / 1741 à 1744 Tremolet
Pierre 1745 à 1748 Chambon Marc / 1749 à
1764 Poulhe Jean / 1765 à 1766 Agulhetin
Pierre / 1767 Maraval Jacques / 1768 Aiguin
Etienne / 1769 Lapierre Joseph / 1770
Reboul Barthélemy / 1771 Remusat Louis
et Richard Pierre / 1772 Maraval J-Alexis et
Argelliés Louis / 1773 Argelliés Louis / 1774
à 1778 Maraval J. / 1779 à 1789 ArgelliésLayrolles / 1789 Bruguière François.
Conversion de Saint-Paul
Tableau du XVIII e siècle du peintre
m o n t p e l l i é r a i n R a n c ( Mo n t p e l l i e r
1674-Madrid 1735), ornant l’église* SaintPaul de Frontignan. « Le 11 mai 1727, le sieur
Ranc se présente pour faire un tableau destiné
au maître autel et veut le faire si beau qu’il offre
de le garder s’il ne convient pas ».
Coût du tableau : 200 livres. Classé
Monument historique, il a été restauré au
Louvre en 1971.
43
Coopératives
Couvents
1910 : Fondation de la Coopérative de
production du muscat de Frontignan. 1912 :
création sous l’égide de Victor Anthérieu de
la Société anonyme de vente du muscat de
Frontignan. 1925 : création de la Coopérative
de vin rouge. 1927 : création de la Distillerie
coopérative cantonale*. 1938 : dissolution
de la Coopérative de vente. 1940 : statut
actuel de la coopérative. 1er janvier 1993 : la
Coopérative de muscat et celle de vin rouge
fusionnent sous le nom de Société coopérative
agricole de Frontignan-S.C.A. En 1940, la
Coopérative de Muscat avait 255 adhérents.
En 1960 : 480, en 1988 : 320, en 1997 : 300,
en 2013, il n’y a plus que 170 coopérateurs,
ce qui veut dire qu’il y a un regroupement
certain des terres et que la plupart des petits
propriétaires qui possédaient moins d’un
hectare de vigne ont disparu. Pourtant la
production représente 85% du marché local.
Couvent des Capucins
Après deux siècles de soins aux malades, les
Capucins dont il ne reste qu’un seul en 1775,
mettent en vente leurs biens frontignanais
en décembre 1783. Les Consuls tentent
de s’opposer à cette vente, mais deux
consultations d’avocats à Montpellier, en
août Grenier (coût 6 livres), et en septembre,
Gautier (coût 7 livres), concluront que la
communauté n’a pas le droit de s’opposer à
la vente de la maison des Capucins, elle sera
acquise en 1789 par l’Hôpital de Frontignan.
Couvent des Ursulines
Nous connaissons peu de chose sur ce couvent,
sinon qu’il fut créé au début du XVIIe siècle,
mais nous n’ignorons pas la date de départ des
sœurs. Sous le consulat de Pierre Moissonnier
(août 1640-août 1641), le juge de paix de
la Cour royale de Frontignan fut requis
pour constater le départ des religieuses qui
habitaient dans une impasse, laquelle de nos
La coopérative la Gardiole
44
jours porte encore leur nom, toute proche de
la place Jean-Jaurès*. Ce n’est qu’en 1662 que
l’on apprit le fin mot de ce départ précipité.
Ce couvent avait été transféré à Montpellier
sur la demande de Monseigneur de Fenouillet.
Couvent de l’Oratoire
Fondé en 1605, grâce à la générosité de la
communauté frontignanaise qui donne sol et
jardin aux Oratoriens pour qu’ils s’installent à
Frontignan. Ils furent d’abord des enseignants
qui, d’après un état de 1618, recevaient dans
leur collège une vingtaine d’enfants à titre
payant. Au moment du siège de Montpellier
par Louis XIII, un inventaire de leurs biens
détaille une richesse certaine. Un acte du 22
juin 1620 fait état de « l’achat de maisons pour
l’Oratoire, rue de la fon et à la Gandide ». Leur
bien englobait la surface contenue entre la rue
Carnot et la rue du Port et s’étendait, semblet-il, jusqu’au plan de l’Oly. Lucien Albagnac
situait leur chapelle au croisement des rues
de la Font, Embars et Fizes. Ce couvent,
situé dans la rue de la Font, était relié par un
porche détruit lors du bombardement*. Dans
certains documents du XVIIe siècle, la chapelle
des pères de l’Oratoire est dénommée NotreDame-du-Port. Très estimés des Frontignanais,
ils recevaient dons en argent ou en biens.
Par exemple, le testament du sieur Antoine
Rouquit, bourgeois, fondant la chapelle SaintAntoine en l’église des pères de l’Oratoire le
15 mai 1613. En 1664, un document stipule
que : … « vu notre ordonnance du 4 avril de la
présente année, vendue sur le délaissement fait
par les prêtres de l’Oratoire, de l’église hospice
et biens affectés dont ils jouissaient en la ville de
Frontignan, et désirant que le service divin soit
continué dans ladite église suivant l’intention des
fondateurs, nous avons transféré et transférons
dans ladite église et maison, les religieuses de
Notre Dame établies au dit Frontignan depuis
plusieurs années, pour y vivre suivant la règle
de leur institut, lesquelles jouissent de ladite
maison, église et bien ». Le couvent fut fermé
en 1674, en raison du départ brutal des pères
partis fonder le séminaire de Montpellier sur
ordre de l’évêque.
Croix
Sur le compte-rendu de la visite pastorale de
Monseigneur Pradel, évêque de Montpellier,
daté de 1667, il est écrit qu’ « il y a sur la
commune de Frontignan, 13 croix ou oratoires.
Trois se trouvent dans la ville, sept sur les chemins
et trois autres aux extrémités des terres ».
Nous pensons que les croix de la ville sont : la
croix des Capucins, plan du Canneau, celle
de la « Plassa » devant la maison commune et
celle devant le portail de l’église. Les croix aux
extrémités des terres : celle du col de Gigean
(à la limite de Balaruc, Frontignan et Gigean),
la croix de Fer à la limite ouest de Balaruc et
Frontignan et la croix d’Ingril située à l’entrée
du port. Les croix des chemins seraient celle
des Malautiers ou de la Maladrerie sur le grand
chemin, celle de Masserot sur le chemin des
Vigneaux, la croix de Rabassou sur ce lieu-dit,
celle de Saint-Martin, celle du couvent des
Capucins route de Balaruc, celle des Cinq
Carrières au chemin de Poussan et la croix
de la « Fuste » dans une vigne qui confronte
le Grand chemin de Montpellier. Plus tard
d’autres croix ont été implantées sur la
commune, au Rond-Point, aux Avaussiers
et au presbytère de La Peyrade. Le 1 er
décembre 1793, par arrêté départemental,
la municipalité fait enlever ou démolir les
« croix, effigies et marques rappelant la religion »,
sur les façades de l’église ou dans les rues de
Frontignan.
Croix des Avaussiers - Située sur la route qui
va de La Peyrade à Balaruc, elle a été érigée
par la famille Chavasse dans le premier tiers
du XXe siècle pour commémorer un accident
45
mortel où périt un de ses employés qui circulait
sur une charrette. On l’appelle aussi croix de
Constant du nom de l’ouvrier décédé.
Croix du chemin de Poussan - C’est la
dernière croix implantée sur la commune,
elle se trouve en bordure du chemin de
Poussan à quelques pas du croisement des
Cinq Carrières. Elle jouxte la propriété du
Domaine de la Coste*. C’est Guy Di Marzo
qui l’a fait réaliser au Portugal par un artisan
local en pierre du pays. Mise en place au mois
de juillet 2003, elle est d’une facture moderne
qui tranche avec le style des autres croix.
Croix du col de Gigean - Découverte sur
une carte et dans un texte du XVIIe siècle qui
signalaient sa présence sur le bord du chemin
de Frontignan à Gigean à la rencontre des
terres de Balaruc, Frontignan et Gigean. Après
avoir obtenu les autorisations nécessaires du
propriétaire du terrain en 2006, l’association
Culture Avenir et Tradition a réimplanté cette
croix en fer forgé sur un socle de pierre froide
du pays. Elle est située un peu à l’ouest, audessus du Mas de Rimbault*.
Croix de fer - Dans une délibération du 29
novembre 1766, il est fait mention de cette
croix que la Province aurait fait planter sur
le chemin de Balaruc. Elle était située à la
limite des terres de Balaruc et Frontignan
et aurait disparu dans le réaménagement de
cette route. L’association Culture Avenir et
Tradition a réinstallé une nouvelle croix dans
une vigne de Paul Chavasse, près du chemin
de la croix de Fer.
Croix d’Ingril - Edifiée en 1675, dénommée
croix de Grins, elle était située dans l’étang
du même nom, au nord du canal des Etangs
et signalait un chenal qui permettait aux
barques d’aller du port de Frontignan au grau
des Aresquiers*. Elle figure sur un plan du
XVIIIe siècle. Elle était construite en pierre
calcaire, l’eau salée, les vagues et les intempéries
eurent raison de son socle, elle s’effondra vers
le début du siècle. En 1972, deux plongeurs
sauvèrent son fût de la vase et le déposèrent
au musée*. Une nouvelle croix est édifiée, le
socle est composé d’un fût monolithique et
d’un chapiteau de trois éléments, le travail en
a été confié à un tailleur de pierre de Poussan,
Vincent Gascon. La croix, quant à elle, est
l’œuvre du ferronnier d’art Fernand Torrent.
Cette croix, installée sur une pointe de terre au
lieu-dit « le port des pauvres », a été inaugurée
le 15 août 1994.
Croix de la Maladrerie - La croix de la
Maladrerie avait été érigée dans le cimetière
de la léproserie sur la route de Montpellier. La
Maladrerie, se trouvait sur le Grand chemin
de Montpellier, « de l’autre coté du chemin
un petit cimetière entouré de murailles, pour
la sépulture des lépreux et une grande croix en
pierre » (extrait de la visite pastorale de Mgr
Bousquet, évêque de Montpellier en 1662).
Cette croix a pu être légèrement déplacée
lors de l’élargissement du Grand Chemin qui
deviendra la future Route Nationale N°108.
La tradition populaire a transformé son nom
en croix de la Maladie, des Malautiers ou des
Crozes. Sur le plan cadastral de 1818, elle
figure sous le nom de croix des Masques.
Cette désignation est vraisemblablement
son nom d’origine, car nous le retrouvons
dans le compoix du XVIIe siècle à propos
d’une vigne de Jacques Roux « une vigne au
payron, près de la pilla de las masquas, achetée
à J. Gaillard qui l’avait acquise par décret,
confronte viol allant au Cros, de marin chemin
de Montpellier ….. 5 livres ». Pourquoi « las
Masquas » ? Est-ce que les personnes qui
apportaient quelques soins aux lépreux de
la maladrerie, proche de la croix, portaient
un masque, afin d’éviter la contagion ? Ou,
deuxième hypothèse, est-ce que les pénitents
blancs* s’y rendaient en procession, vêtus du
46
l’installer en bordure de la route nationale,
près des chais Marcou-Ginouves (ancienne
caserne des pompiers).
Croix du Cannau - Dite aussi croix des
Capucins. Elle était située près de la Porte
des Capucins* qui devait son nom à ces
Révérends Pères qui l’utilisaient pour entrer
dans la ville en venant de leur couvent. La
croix primitive avait été érigée en 1600. Aux
plus mauvais jours de la Révolution, des
envoyés du pouvoir de Montpellier vinrent
pour la faire disparaître, ils furent chassés par
une partie de la population.
Croix du presbytère de La Peyrade - C’est
l’abbé Baron qui a fait ériger cette croix. « Le
31 mai 1944 qui était le dernier jour du mois
de Marie, l’abbé Bessède, curé de l’église de La
Peyrade, qui a fait construire le presbytère et
ériger une croix pour remercier le Seigneur d’avoir
épargné jusqu’à cette date et peut-être jusqu’à la
fin de la guerre, le hameau de La Peyrade ». Il
quitta cette paroisse en 1945, l’abbé Tessier
lui succéda jusqu’en 1947. L’abbé Baron prit
la succession et fit ériger devant le presbytère
une croix en béton pour exaucer le vœux de
son prédécesseur.
Croix de Rabassou ou croix de Pioch Michel Erigée à l’intersection de deux chemins,
sur une parcelle de terre oubliée dans le
recensement du cadastre, son existence est
attestée par un document de 1679. Elle a subi,
dans les années 1950, les méfaits de quelques
vandales. Sur son socle était une plaque de
marbre gravée de ces quelques mots écrit par
l’abbé Argelliés :
Arbre sacré de la vallée
Etends tes rameaux protecteurs
Sur la campagne désolée
Et sur ses humbles possesseurs.
Une nouvelle croix vient d’être mise en
place en ce lieu, comme les précédentes par
l’association Culture Avenir et Traditions. Elle
capuchon à pointe (cagoule), comme dans les
cérémonies actuelles de la Sanch à Perpignan,
si impressionnantes pour le public ? Une
nouvelle croix, dont l’inauguration eut lieu
le vendredi 30 août 1996, a été installée au
début du chemin des Crozes par l’association
Culture Avenir et Tradition.
Croix de Masserot - Sise dans le tènement
des Vigneaux. De vieux écrits disent qu’elle
aurait été élevée par les Pénitents Blancs*
pour remplacer l’ancienne qui avait été érigée
sur l’emplacement d’une vieille chapelle du
bourg de Massurotte, dédiée à la Vierge. Cette
chapelle aurait servi au culte
jusqu’en 1460.
Croix de la Mission - En 1697, il y avait
une croix près de l’église, au croisement
du boulevard Gambetta et du nouveau
boulevard urbain, près de l’ancienne olivette
de Mlle Rémusat. Un arrêté du 28 brumaire
de l’an II (18 novembre 1793), décrète la
démolition de tout symbole religieux (donc
des croix). Le 5 mai 1821, une demande
est faite aux élus pour permettre l’érection
d’une nouvelle croix sur cet emplacement.
Le 6 juillet 1827, après une procession, elle
est installée et inaugurée. Le 3 janvier et le 18
mars 1890, le maire Simorre, nouvellement
réélu, pour affirmer ses idées anticléricales,
fait adopter la proposition formulée par
monsieur Lacroix de démolir cette croix.
« Cette croix placée d’une manière irrégulière
et disgracieuse gêne d’une manière considérable
la nouvelle avenue (Gambetta) récemment
construite ». Il est décidé de la vendre au vieux
fer. Mise en vente à plusieurs reprises, elle
est finalement acquise pour la somme de 25
francs, vraisemblablement par M. Argelliés, car
on la retrouve peu après sur son terrain, non
loin de l’entrée de la gare de marchandises,
où elle séjournera jusque vers 1920, date à
laquelle on la déménagera à nouveau, pour
47
Gages / 1677-1678 Lenadier / 1678-1679
Arynhac / 1679-1702 Maraval André, enterré
dans le chœur de l’église Saint-Paul / 16851686 Ranquier / 1685 Canety / 1700 - Portal
Gabriel / 1702-1712 Portal Gabriel / 17121716 Cazal Eustache / 1716 De la Jonquière
Antoine / 1716-1728 Vincens Joseph / 17281730 Singla Jean Jacques / 1730 Sournac de
la Rivière / 1730-1760 Reboul Jean-Louis
originaire de Frontignan / 1760-1769
Broussonnet signe curé archiprêtre à partir
de 1767 / 1763 Teulon Jean, originaire
de Frontignan / 1764 Barthelémi / 1768
Bringuier / 1769 Chaumette / 1769 Daumas
22 avril / 1769 Raymond 10 juin / 1769-1784
Teulon Jean, originaire de Frontignan / 17841788 Billard / 1770 Vernié 1 février / 1773
Durand 26 mars / 1771 Delisle 22 avril
1773 / 1772 François Capucin 1 août / 1773
Père Biscaye 1 novembre / 1775 Roque
1 avril / 1776 Billard 18 juin (vicaire)
ensuite 1784 curé / 1778 Bringuier 11
juillet / 1782 Poujol 27 novembre / 1787
Balstrier 15 mai / 1788 Massilau 3
septembre / 1788-1791 Bernard / 1791 Sage
Jean, curé jureur / 1792 Campredon, curé
jureur / 1793-1811 Pascal Jean-Baptiste,
Belleville / 1814 Billard, Vernière / 1817-1829
Dinat / 1829-1850 Vernet Paulin / 1831
Combe Jean-Pierre / 1851-1868 Argelliés
Frédéric-Napoléon Adélaïde, originaire
de Frontignan (1804-1868) / 1868-1874
Auguste Frédéric / 1874-1880 Dupin / 18801885 Hot Jean-Antoine / 1885-1892
Mejean / 1892-1899 Cambon / 1889-1912
Audran / 1912-1917 Escande / 1917-1936
Boucard / 1936-1941 Laffitte / 19411 9 5 0 S o u c h e Jo s e p h ; B o u s s a g e t
André ; Malgouyres / 1950-1956 Lacroix
Joseph, chanoine / 1951-1957 Pradel Jacques
1956-1984 Broca Etienne, chanoine / 19571959 Rouille Bernard / 1959-1960
a été inaugurée le 29 mars 1997 et a retrouvé
son inscription primitive.
Curés de Frontignan
Les noms en gras indiquent que ces prêtres sont
curé principal.
1331 De Beaufort Pierre Roger, bénédictin
au monastère de Beaucaire, vint se réfugier à
Frontignan (épargné) pendant la période de
peste. Quelques années plus tard alors qu’il
se trouvait au siège de la papauté à Avignon,
une nouvelle période de peste le ramena à
Frontignan où il séjourna plus longtemps.
C’était un homme important, qui a fait
bâtir les bâtiments contigus à l’église appelés
doyenné ou presbytère, à l’emplacement de
l’actuelle rue Lucien-Salette. Il devint pape sous
le nom de Clément VI (1342-1352) ; avant
1327 Du Puy Imbert né à Montpellier,
prévôt (1) de Saint-Paul de Frontignan et
protonotaire (2) apostolique. Nommé Cardinal
par le pape Jean XXII lors du consistoire
du 18 décembre 1327. Le cardinal Du Puy
participa au conclave de 1334, au cours
duquel Benoit XII est élu et au conclave de
1342, au cours duquel Clément VI est élu. Il
est camerlingue du collège des cardinaux en
1340. Il meurt le 26 mai 1348 en Avignon.
Il était parent avec le pape Jean XXII / 14691514 Johannes Brajuli ; Hohan Bayle / 1553
Vézian Jehan, signataire d’une supplique
auprès d’Henri II pour l’élargissement
de l’évêque de Montpellier / 1585-1589
Massabuau / 1602-1613 Aspiezze / 16161619 Frezoul / 1619-1651 Pascal Henri,
originaire de Frontignan / 1651-1661
Calmes Pierre / 1661-1663 Laboissonade
Jean-Pierre / 1663 Esclapon Isaac / 16631664 Gasches Elzéar / 1664-1666
Bathazar ; 1666-1667 La Rivière / 16671670 Castanié / 1670 Evesque / 1670-1672
Delpuech / 1672-1677 Gasc Pierre / 1676
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1804-1868 Abbé Frédéric-Napoléon Argelliés,
curé de Frontignan, fut à l’origine de la
construction de la chapelle de La Peyrade qu’il
desservit / 1874 Monseigneur de Cabrières
décide de l’érection en paroisse / 1874-1876
Abbé Boudou, premier curé / 1876-1882 Abbé
Azaïs / 1882-1883 Abbé Espagnac / 18831884 Abbé Rowiki / 1884-1889 d’avril à
septembre desservi par Frontignan / 18891905 Abbé Cazes / 1905-1911 Abbé
Durand / 1912-1942 Abbé Boniface (1918 :
anniversaire de son ordination) / 1925
Cinquantenaire de la paroisse / 1942 L’abbé
Boniface se retire dans la paroisse / 1944
Décès de l’abbé Boniface / 1942-1945 Abbé
Bessèdes / 1945 Inauguration du nouveau
presbytère / 1945-1947 Abbé Teissier
René / 1947-1958 Abbé Baron / 19581962 Abbé Guérin / 1962-1987 Abbé
Chauvet / 1987-1988 Abbé Massol aussi
aumônier des Portugais.
Rodier Gérard / 1960-1964 Pommayrac
Gérard / 1965-1970 Esteller Michel / 19731979 Constan Maurice / 1979-1982
Martin Pierre / 1983-1984 Cabrol
André / 1980 Gaussel, prêtre à la retraite
natif de Frontignan / 1984-1993 Mercier
Pierre / A partir de 1988 le desservant
de La Peyrade devient le second du curé
de Saint-Paul / 1988-1992 BouvierDonnat François / 1985-1991 Fourment
Pierre / 1991-1999 Dubois Pierre / 19931999 Alignan Jean Pierre / 1994-1995
About Jean Come / 1999-2008 Landier
Jean / 1999-2006 Vidal Hubert / 20062009 Azaïs Philippe / 2005-2008 Kazadi
Emmanuel / 2008-2009 Kazadi Emmanuel,
remplaçant.
A partir de 2009 est créée la paroisse SaintSauveur-en-Gardiole qui englobe les églises
de Frontignan, La Peyrade, Vic-la-Gardiole
et Mireval, elles sont desservies par le curé
de Saint-Paul de Frontignan et son adjoint.
2009 Boudarel Christian / 2009 Gras Alain.
Abbés de La Peyrade
Pour le quartier de La Peyrade, c’était des abbés
qui assuraient l’office.
(1) Prévôt – Supérieur de certains ordres religieux - A
l’origine, le prévôt est un officier ayant autorité sur des
laïques ou sur des ecclésiastiques. Il est dans l’ancienne
France le premier représentant de l’autorité royale.
(2) Protonotaire – Dignitaire le plus élevé parmi les
prélats qui ne sont pas évêques.
49
50
D
Défrichements
dans ces parcelles datent de ces périodes.
Mais en 1888, la municipalité de Frontignan
interdit tout nouveau défrichement dans les
garrigues et décidait d’imposer un droit sur
les terrains déjà défrichés. La surproduction
viticole de cette période avait fait chuter le
prix de l’hecto à 6,50 francs alors que son
prix moyen était de 15 à 20 francs.
La crise du phylloxéra et un peu plus tard
celle de 1907 feront délaisser peu à peu ces
terres extrêmes du terroir. Cependant, en
1980, la ville de Frontignan avec le concours
des pouvoirs publics, de la D.D.A.S.S. et
du C.A.T. (Centre d’Aide au Travail) de La
Peyrade, faisait procéder à la plantation de
42 000 pieds de cépage muscat sur près de
11 hectares à Rabassou et ce sur d’anciens
terrains défrichés autrefois à main d’homme.
L’extension de la vigne n’a atteint son
périmètre maximum qu’à la fin du XIXe siècle.
Ce n’est que progressivement, siècle après
siècle, à la suite de défrichements successifs,
qu’elle régna en maître dans le terroir.
Comparons les chiffres suivants :
Au XVIe siècle 200 ha de vignes dont 20 ha
de muscat. A la fin du XVIIIe siècle 940 ha
de vignes dont 340 ha en cépage muscat.
Au milieu du XIXe siècle 1.000 ha de vignes
dont 400 ha en cépage muscat. En 1996, la
superficie totale plantée en cépage muscat
dans la commune s’élevait à 769 ha 77 ca.
La superficie en cépages rouge et blanc était
de 6 ha 74 ca. Le défrichement des terrains
communaux en garrigue, par les hommes
des Républiques de 1789 et 1848, à la
conquête de nouvelles terres, s’effectua en
deux vagues successives. En 1807, dix-sept
défricheurs sont autorisés par le Préfet à rester
propriétaires des terrains qu’ils ont défrichés
en garrigue, à charge pour eux d’acquitter
une redevance. Un peu plus tard, en 1852,
le livre des défrichements contient les noms
des nouveaux défricheurs qui venaient de
planter la vigne dans 250 parcelles situées
au Pioch Michel, à Rabassou, à Belaure, à la
Justice, représentant une superficie de plus
de 100 hectares.
Les petits abris de pierres, capitelles, construits
Démographie
L’on sait peu de chose sur la population des
XIe et XIIIe siècles qui n’est pas chiffrée. La
construction d’un troisième four à pain en
1301 témoigne de son accroissement auquel
il faut faire face (Plan des Fours).
Après les épidémies de peste du XIVe siècle qui
déciment souvent la moitié des populations,
la démographie est en hausse au XVe siècle et
les cités se repeuplent peu à peu.
En 1456, une assemblée de « 67 caps d’ostal »
est réunie par les Consuls pour délibérer à
51
propos du filet appelé « tartane ». Ces 67 chefs
de famille, multipliés par les cœfficients 4 ou
5 qu’emploient les historiens, représentent
350 à 400 habitants. Tout au long de l’Ancien
Régime on compte par « feux » (foyers ou
familles). Les curés qui ont en charge l’état
civil, comptent les communiants.
Le compoix du XVIe siècle totalise pour
Frontignan 700 propriétaires imposables.
Au milieu du XVIIe, un certain recensement
donne 800 feux, soit 3500 à 4000
Frontignanais.
Vers le milieu du siècle suivant, l’Intendant Le
Nain, dans son enquête, mentionne 300 feux
en 1744. Il précise 221 hommes, 221 femmes,
92 veufs ou veuves, 263 filles, 226 garçons.
Il note qu’en 1695, il y avait beaucoup plus
d’habitants. La cause de la diminution vient
« du mauvais air qui a été procuré partie par
le Canal de la Province qui a séparé l’étang en
deux lits dont un est croupissant ».
En 1789, il est relevé 379 feux pour
Frontignan, Gigean en compte 180,
Balaruc 85, Sète 1217. Avec le XIXe siècle,
les recensements vont être plus fréquents et
surtout bien plus précis. Dans son Etude
sur l’Hérault, J.M Amelin en 1827, parle de
1480 à 1550 habitants pour Frontignan et
note : « L’Hôtel de ville est assez considérable,
il rappelle l’ancienne importance de la ville, il
est toutefois de mauvais goût » (il s’agit ici de
l’ancienne mairie).
Evolution de la population de Frontignan et La
Peyrade à l’époque moderne et contemporaine
Année
Population
Frontignan
52
Total
La peyrade
1700
1800
1800
1710 / 1719
1380
1380
1720 / 1759
1200
1200
1789
2000
2000
1790
1257
1257
1795
1621
1621
1831
1656
1656
1836
1844
1861
2244
330
2574
1866
2570
430
3000
1872
2727
498
3225
1883
3164
1891
3603
1896
1901
1844
3164
231
3834
3220
682
3902
3236
1008
4244
1911
4172
992
5164
1926
3517
1976
5493
1931
3860
1999
5859
1936
4634
1609
6243
1946
4616
1480
6096
1954
5493
1505
6998
1962
6490
1819
8309
1968
8578
2563
11141
1969
12238
2723
14961
1988
16508
1990
12100
1992
16245
16245
1997
19230
19230
1998
19130
19130
2009
22684
22684
2010
23068
23068
16508
4250
16350
Déviations
cave coopérative de rouge en 1927. Elle a
pour fonction la fabrication d’alcools forts
à 93°. Pour cela elle possède des colonnes
de distillation en cuivre qu’elle conservera
jusqu’à sa fermeture. Plusieurs produits
ont fait sa renommée comme l’eau-de-vie
de marc de muscat, élaborée en 1947 par
Henri Mathieu, bouilleur. D’autres produits
d’aussi bonne facture renforcent sa notoriété
comme l’Hao, la Cartagène, sans oublier les
fameuses Perle de Poire et Perle de Muscat.
La distillerie obtiendra à plusieurs reprises
des médailles d’or au Concours agricole.
Depuis le début des années 1970, les charges
augmentant de manière considérable, de
nombreuses distilleries ferment leurs portes.
Celle de Frontignan fusionne en 1996 avec
les établissements de Pézenas et de SaintAndré-de-Sangonis, appartenant au groupe Val
d’Hérault. Mise à la vente, elle est aujourd’hui
une résidence locative.
Distillerie de thym
La distillerie de thym de M. Siau se situait,
à la fin du XIXe siècle, à l’angle de la rue de
l’Orphéon et de la rue de la Gandide.
En 1983, débutèrent conjointement les
travaux de déviation de la Route Nationale et
du Canal. Les travaux de la route permirent le
désengorgement de la ville où passaient 18000
véhicules/jour. La déviation du canal a été
imposée par la mise au gabarit international
du canal du Rhône à Sète*, évitant ainsi aux
péniches d’arriver à Sète par l’étang de Thau.
A la sortie en mer du canal, une digue de
2265 m sera construite en 1998 pour assurer
la protection des péniches depuis le débouché
en mer du canal jusqu’à l’entrée du port de
commerce.
Distilleries
Distillerie cantonale
Une décennie avant l’installation de la
distillerie cantonale, une autre distillerie
agricole existe à Frontignan, c’est M. Clopet
qui fonde cet établissement et produit du
marc de muscat. Son établissement est classé
en 3e catégorie des établissements dangereux
et fermera au début du XXe siècle.
La distillerie cantonale s’implante face à la
La distillerie cantonale
53
Dolmen
Lapeyssonnie. En 2015, propriété de la famille
Astruc-Artassonne.
Château Six Terres - Ce nom provient d’un
regroupement de terres, il appartient en 2015
à la famille Chavasse.
Château de Stony - Ce domaine appartenait à
la famille Chavasse, par descendance, en 2015
il appartient à la famille Nodet. Stony est un
mot anglais qui signifie pierreux, rocailleux.
Clos Lapierre ou Mas de Monsieur - Est
le nom d’une ancienne famille qui a donné
plusieurs Consuls à la ville, le domaine
appartient en 2015 à Pierre Gisbert.
Clos du Mas de Chave - Le nom de ce
domaine est celui d’un ancien propriétaire,
l’actuel est M. Lesur.
Domaine de la Coste - Est une des plus
récentes propriétés viticoles, elle appartient
à la famille Di Marzo. Il a pris le nom du
tènement.
Domaine de la Plaine - Nom du tènement.
Appartenait à la famille Bècle, en 2015 à
Francis Sala.
Domaine Peyronnet - Peyronnet est le nom de
l’actuel propriétaire qui l’a acquis par héritage
de la famille Favier-Bel.
Domaine de Selhac - Le dernier propriétaire
est José Sala qui l’a acquis à la famille Cantié.
Au compois de 1592, Hubert Selhac payait
50 livres de taille
Mas de la Plaine Haute - C’est une petite
propriété située dans le tènement du même
nom. Son propriétaire est Olivier Robert.
Mas de Madame - Un des plus importants
domaines de la commune. Au XVIIIe siècle,
la personne que l’on appelait Madame
(Hostalier) était une très riche propriétaire
qui avait la plus belle cave. Il appartient en
2015 à M. Surina.
Mas de Rimbaud - Situé au nord de la
commune entre deux collines, il a été créé
par la famille Campredon. En 2015 il est la
Le dolmen de Frontignan dit dolmen de la
Coste était situé dans une zone de garrigue,
il est aujourd’hui entouré de vignes. Il se
compose d’une chambre et d’un couloir, de 6
mètres de longueur et 1,65 mètre de largeur.
Construit par les hommes préhistoriques, il
était un lieu de sépulture. Les restes de sept
corps, dont trois enfants ont été découverts
dans la chambre par Achille Munier* en 1873,
ainsi que des fragments de poteries, des silex,
des pendeloques en calcite et en stéatite et des
perles diverses. Plus tard, Jacques Audibert et
Charles Clot, à des époques différentes, ont
fouillé le couloir et ont découvert quelques
mobiliers hétéroclites. A noter que ce dolmen
a été réutilisé par les populations de l’âge de
fer au cours du VIIe siècle avant notre ère et
qu’il est le plus méridionnal de France.
Domaines viticoles
Sur le territoire de la commune certains
domaines viticoles ont le nom de « château »
mais aussi « clos », « mas » ou encore
« domaine ».
Château Bernadou - C’est le nom d’un
ancien propriétaire, on trouve des Bernadou,
bourgeois, en 1685. Cette propriété, située
à la limite de Balaruc, appartient en 2015 à
la famille Koester.
Château de la Peyrade - Ce château a été
construit en 1815 par Etienne Ratyé*, vicomte
de La Peyrade. Il a appartenu à la Société SaintGobain, puis en 2015 à la famille Pastourel.
Château de Méreville - Nom donné à cette
folie du XIXe siècle par son propriétaire. Ce
château a appartenu au célèbre juge Batigne,
il a été détruit par les troupes allemandes en
1944. La propriété appartient depuis 2015
à la famille Lesur.
Château Peyssonnie ou Clos Saint-Joseph
Est le nom d’un ancien propriétaire : M.
54
Douches municipales
propriété de la famille Mazza.
Mas de Suède - Ce domaine situé à l’ouest
de la commune a été appelé ainsi car son
propriétaire était consul de Norvège et de
Suède et résidait à Sète. En 2015 il appartient
à la famille Estrabaut.
Mas Rouge - Situé sur la commune de Vic-laGardiole, il a été dirigé par Maurice Mathieu et
aujourd’hui par la famille Jeanjean.
Mas Neuf - Situé sur la commune de Vic-laGardiole, il a été dirigé par M. Cazalis et en
2015 par la famille Jeanjean.
Certaines parcelles de vignes sur les communes
de Vic-la-Gardiole et Mireval ont l’appellation
AOC muscat de Frontignan. C’est le cas pour
les Mas Rouge et Neuf.
C’est le 12 octobre 1927, que sont construits
les bains-douches, sur les allées devant l’école
Anatole- France* (à l’emplacement de l’actuelle
maison de retraite Anatole-France*). Pour
des raisons administratives, ils ne sont mis
en service que le 1er janvier 1939 et ne sont
ouverts au public que les samedis, dimanches
matin et jours fériés. Mme Joves était chargée
de la vente des billets et de faire patienter
les clients, M. Carrière s’occupait des petits
travaux et du fonctionnement de la chaudière
qui fournissait l’eau chaude. En 1961, une
note du registre des délibérations signale que
le bâtiment des bains-douches vient d’être
entièrement refait, à la satisfaction générale.
Dans sa délibération du 23 décembre 1985,
le Conseil municipal en décide la démolition.
Des douches municipales sont également
aménagées au quartier de La Peyrade, dans
un local de l’actuelle rue Pierre-Brossolette
qui servit également de geôle dans les années
1935. Plus tard, vers 1985, le local fut aménagé
en bibliothèque*.
Douane
La douane est une institution fiscale chargée
de la perception des droits et taxes dus à
l’entrée des marchandises sur le territoire
français. A Frontignan on trouvait plusieurs
postes de douane, à la plage où se trouve
aujourd’hui le « Grand bleu », à La Peyrade,
près du canal, aux salins pour la perception
de la gabelle (on appelait un douanier un
gabelou), à la raffinerie de pétrole* où les
douaniers surveillaient l’entrée et la sortie des
produits pétroliers. Nous trouvons à l’est du
boulevard Gambetta, une rue qui au XIXe
siècle aboutissait au poste de douane qui se
trouvait en bordure du canal des salins.
55
56
E
Eau
rapport de M. J. Aynard fils, ingénieur,et M.
Delage, professeur de géologie, indiquant
qu’un avant-puits a permis de découvrir une
importante nappe d’eau à 2,25 mètres. Après
pompage, le débit d’eau s’avérait suffisant pour
alimenter la ville, ce puits se trouvant à un
kilomètre du centre. Après analyse de l’eau,
ce projet est abandonné.
En 1914, M. Paul, ingénieur, propose de faire
des recherches à la source Cauvy de Balaruc.
Pendant la guerre, ce projet a certainement
été suspendu. Le 5 décembre 1925, la ville
achète cette source.
Le 16 mai 1928, les conseils municipaux de
Balaruc-les-Bains et Frontignan s’associent
pour créer le Syndicat Intercommunal de
l’Eau. La Compagnie Générale des Eaux
se voit délivrer la concession pour gérer et
alimenter en eau potable les deux localités.
Le 31 janvier 1930, les travaux d’adduction
d’eau étant pratiquement terminés, il convient
de s’occuper de l’emplacement des bornesfontaines*.
Le 5 avril 1945, la ville de Sète remercie celle
de Frontignan pour la fourniture d’eau après
le bombardement.
Le 31 janvier 1952, la source Maissiat acquise
par le Syndicat des eaux est utilisée pour
fournir un appoint d’eau à la raffinerie de
pétrole*.
Le 2 avril 1952, le Syndicat Intercommunal
Le problème de l’eau potable à Frontignan
resta posé au cours des siècles sans qu’une
solution convenable ne puisse être trouvée.
Pendant longtemps la ville était alimentée
en eau par des puits privés et publics qui
ont laissé leurs noms à de petites rues : rue
du puits Pascal, rue du puits Saint-Martin,
rue du puits Saint-Paul. Il y eut le puits de
la Rode, près de la porte des Capucins, et en
1894, dans le tènement de la Vaussié, le puits
Justet, très utilisé bien qu’en dehors du village.
En 1885, on croyait être sur la bonne voie
dans le vallon de Rabassou, de l’autre côté
du pic du Miradou, mais les sérieux espoirs
ont été déçus, car la source se tarissait en été.
18 mai 1906 : lettre de M. J.H. Malatere,
menuisier-ébéniste indiquant qu’il est
l’auteur d’un projet qui a pour but de prendre
l’eau du fleuve Hérault et de la monter
jusqu’à Montagnac. Cette eau se dirigeant
naturellement vers Mèze et Bouzigues, irait
approvisionner Frontignan et Sète. Ce projet
ne semble pas avoir été étudié et pourtant
60 ans après, la ville est alimentée par l’eau
du fleuve Hérault venant de Florensac. Le
menuisier-ébéniste avait peut-être compris le
problème alors que de nombreux ingénieurs
spécialistes ne l’avaient pas résolu !
Le 14 février 1913, MM. Cantagrel et Provost,
propriétaires à Frontignan, font connaître un
57
de l’Eau signe un contrat avec le Syndicat
du bas Languedoc (6 000 m3/jour). Le 18
juillet 1968, une mise en demeure émanant
du Syndicat du bas Languedoc indique qu’il
ne fournira que la quantité d’eau prévue par
la convention. Le 28 octobre 1969, le conseil
municipal accepte d’adhérer au Syndicat du
bas Languedoc en réglant sur 29 ans une
somme totale de 5 322 706 francs.
En mars 1970, la municipalité Chappotin
entame de nouveaux pourparlers avec le
Syndicat Frontignan-Balaruc, le Syndicat du
bas Languedoc, la Compagnie du bas Rhône,
la Compagnie générale des eaux et la raffinerie
de pétrole* Mobil Oil.
Finalement en 1972, une convention est signée
entre les divers intéressés, permettant d’effacer
définitivement la dette. Le Syndicat de l’Eau
Frontignan-Balaruc a adhéré à celui du bas
Languedoc gratuitement. Après de nouveaux
accords avec la Compagnie générale des eaux,
le prix de l’eau au consommateur a pu être
abaissé, mais peu de gens s’en sont aperçus.
A l’intérieur de la ville : un rue du Puits
Pascal, un Plan d’Encarneau, un rue du
Portail-Vieux (canal), 3 rue Clastre-Vieille,
2 devant la maison commune (Hôtel de
ville), 3 rue Sainte-Lucie (Saint-Paul), un
rue Porte de Montpellier, 3 rue de la Font,
un rue Andran, un rue Embars, un plan de
l’Oly, un rue des Ordillons, un rue du Port,
un rue du Chemin de fer, 2 rue du Pesquier,
un rue Boucarié-Basse, un plan du Pavage,
3 rue de la Boucarié, un plan de la pompe
Saint-Martin, 2 montée de Roquefiche (rue
Victor Anthérieu), un plan des Fours, un rue
de l’Hôpital Vieux, un plan de l’Olivier, 2 rue
Fabrerie, un rue Enconque, 2 rue Capestang,
un rue du Cannau (Lucien Salette), un rue
Escarrieux.
L’éclairage au pétrole précéda celui au gaz.
En 1881, un membre du Conseil propose
de faire l’acquisition de deux candélabres qui
seront posés aux abords du pont tournant
(actuel pont levant*). Cette proposition est
rejetée car l’établissement de l’Usine à Gaz*,
à La Peyrade, fait espérer cette nouvelle forme
d’éclairage pour bientôt.
Le budget de 1882 prévoit une imposition
extraordinaire de 2 880 francs pour le prochain
éclairage au gaz. Au cours de l’année 1883,
la Compagnie « l’Union des Gaz », installée
à La Peyrade depuis 1867, entreprend des
travaux de canalisation dans Frontignan pour
la nouvelle installation.
L’inauguration prévue pour le 1er octobre
n’aura lieu que le 8 décembre. Les 84 becs de
gaz illuminèrent alors la cité et la façade de
la maison de ville*. En 1886, on augmente
le nombre de réverbères, deux ans plus tard
la rampe d’illumination de la mairie est
allongée de 6 mètres et au centre se trouvent
les armoiries* de la ville. Les rues du hameau
de La Peyrade sont éclairées par 8 becs de gaz.
Le XXe siècle allait apporter des
Eclairage public
Longtemps, les maisons de Frontignan ne
furent éclairées que par des « chandelles, calelhs
et quinquets à huile ». Le piéton se déplaçait
la nuit, une lanterne à la main.
Pour l’éclairage public, il fallut attendre le
milieu du XVIIIe siècle. Notons que la ville
de Montpellier ne bénéficia de l’éclairage
public qu’en 1757.
Le 9 février 1868, le Conseil municipal
délibère sur l’emplacement où seront installés
les 50 réverbères dont vont être dotées les rues
de Frontignan :
Sur les boulevards : 2 au boulevard du Jeu de
ballon (Gambetta), 2 au boulevard du Chemin
de fer (République), 2 au quai du Canal
(Voltaire), 2 au boulevard Saint-Martin, un à
la route Impériale (avenue Général-de-Gaulle)
58
modernisations dans l’éclairage. En juillet
1919 : signature d’un contrat en vue de
l’éclairage public électrique. Et le 22 janvier
1920, une concession de distribution d’énergie
électrique est signée avec l’Union des Gaz.
En septembre, la mairie est illuminée pour
fêter l’arrivée du nouvel éclairage. Le 3 mars
1921, au cours d’une séance du conseil, un des
membres fait connaître que la société « Force et
Lumière » de Béziers, productrice du courant
électrique qu’elle fournit à la Compagnie du
Gaz, le lui facture 0,45 francs le kilowatt, et
que cette dernière le revend à la commune
et aux particuliers au prix de 1,20 francs. Il
demande que cela soit signalé à M. le Préfet.
Sa demande n’étant pas prise en considération,
il démissionne peu après. L’éclairage public
coûte cher, et en 1921, les élus font remplacer
les lampes de 100 bougies, par des lampes
de 50 bougies, ce qui permet de réaliser une
économie annuelle de 8 300 francs.
la ville procède à la location de l’immeuble
Chamayou (à l’angle de la rue de la porte
de Montpellier et du boulevard Gambetta).
Cet immeuble possède deux pièces au rezdechaussée, avec cour, et à l’étage, deux
appartements de huit pièces, devant servir au
logement de la directrice et d’une institutrice
En novembre 1907, des travaux sont entrepris
près de l’église, à l’ancien presbytère*, devenu
bien municipal, pour l’aménager en école
maternelle, alors que l’immeuble Maillot
(annexe de la mairie, face au musée*), est
transformé en école primaire.
Ecole Anatole-France
En 1912, le Conseil municipal de Victor
Anthérieu emprunte une somme de 61 000
francs pour l’achat, frais de notaire compris,
d’un terrain de 18 000 m2, situé entre le
chemin des Carrières et la route de Balaruc,
pour la construction d’un groupe scolaire.
Le 16 mars 1913, la salle de réunion de la
mairie est transformée en salle d’exposition,
un jury doit choisir, parmi les projets
présentés par six architectes, celui qui sera
retenu pour la construction de la nouvelle
école. C’est finalement MM. Carlier père et
fils de Montpellier qui obtiennent les faveurs
du jury. Mais le 6 août de la même année,
la commission départementale d’hygiène
donne un avis défavorable à la construction
du groupe scolaire, invoquant comme prétexte
la proximité du cimetière.
La déclaration de guerre interrompt la mise
en chantier du projet.
En août 1924, malgré l’installation de
l’électricité dans les bâtiments, le reste des
travaux a pris un certain retard, la date du
4 janvier 1925 prévue pour l’inauguration
ne pourra être retenue. Finalement c’est le 4
octobre 1925, que le ministre de l’Instruction
publique, Anatole de Monzie, inaugure le
groupe scolaire.
Ecoles
Dès le début du XVIIe siècle et jusqu’en 1674,
l’enseignement pour les garçons incomba,
moyennant finance, aux pères de l’Oratoire
dans une salle de leur couvent. Un peu plus
tard, une pièce du premier étage de l’ancienne
maison de ville* servait à l’éducation des
enfants.
La loi Guizot du 28 juin 1833, dans son
article 5, décrète que : « toute commune est
tenue, soit par elle-même, soit en se réunissant
à plusieurs, d’entretenir au moins une école
primaire élémentaire ».
Une loi de 1867, oblige toute commune de
plus de 500 habitants à avoir une école de
filles et à loger et payer, au moins en partie,
l’institutrice.
En 1877, l’école maternelle se trouve rue
Enconque et se compose de deux pièces,
l’une de 25 et l’autre de 62 m2. En 1902,
59
L’école Anatole-France
En 1942, l’école est réquisitionnée par l’armée
allemande, des tranchées sont creusées dans
les allées extérieures.
1968 : le 18 juin, inauguration du restaurant
scolaire qui deviendra self-service en 1996.
2005-2007 : restructuration globale de l’école.
2007 : le 13 octobre, inauguration de la
nouvelle entrée de l’école.
Depuis sa construction 14 nouvelles classes
ont été créées.
Ecole Darbonneau
Cette école privée se situait sur l’actuelle
avenue des Vignerons, à l’angle du boulevard
Victor-Hugo. Lors de sa construction, en
1920, Mlle Darbonneau, la créatrice, en fut
la première directrice, les institutrices étaient
Mlle Lefort et Mme Audibert. Cette école
comprenait deux classes pouvant recevoir 30 à
40 élèves de primaire et maternelle. Mlle Priou
lui succéda comme directrice, cette institution
changea de nom pour s’appeler école Jeanne
d’Arc. Elle cessa son activité en 1935 lors de
l’ouverture de l’actuelle école Sainte-Thérése*.
Ecole des Crozes
En 2000 un nouveau groupe scolaire est
construit, il sera baptisé « Ecole des Crozes »
en raison de sa localisation, ainsi la commune
est dotée de cinq groupes scolaires publics et
d’un établissement privé.
Ecole des Terres Blanches
1963 : Projet de création d’un deuxième
groupe scolaire qui ouvrira ses portes en 1967
et sera baptisé « Ecole des Terres Blanches »
en 1972 (en lien avec le nom du tènement).
1984 : Création du restaurant scolaire qui sera
repensé en 1992 et agrandi en 2004.
1991 : Aménagement de la déviation routière
devant l’école.
Ecole d’Hydrographie
En 1689, Nicolas Fizes* est chargé d’enseigner
gratuitement, dans la salle de la maison de
ville*, à de jeunes marins frontignanais,
quelques notions de mathématique et
d’astronomie. Mais bien vite, ces jeunes gens
préfèrent le grand air marin aux bancs de
l’école et désertent les cours. Fizes s’intéresse
alors à l’éducation de jeunes élèves de 10 à 12
60
contrat avec l’Education Nationale ». Dans
les années 1960, Sainte-Thérèse est divisée en
deux, il y a l’école primaire et le collège dirigés
par sœur Patricia. En 1983, M. Caldichoury
succède à sœur Patricia à la direction du
collège. En 2010 l’établissement accueille 335
élèves répartis dans douze classes. A la rentrée
2012-2013 M. Guilloux est directeur de l’école
primaire et M. Figuière directeur du collège.
Ecole Vernet
Les sœurs de la Présentation de Marie de
Bourg-Saint-Andéol furent appelées par l’abbé
Vernet (curé de la paroisse) pour y diriger
l’école communale de jeunes filles et une école
maternelle dans un bâtiment lui appartenant,
où elles restèrent jusqu’en 1902. Cinq
religieuses étaient chargées de l’enseignement
et une sixième des tâches annexes. Par son
testament du 1er septembre 1850, le curé
Vernet léguait à la ville cet immeuble (future
vieille poste*) à la condition que celui-ci servît
à l’éducation des jeunes filles et que cette
école soit tenue par des religieuses, la ville ne
pouvant ainsi en disposer que cinquante ans
plus tard. Les religieuses durent quitter les
lieux, après plusieurs sommations, en mars
1901. La municipalité envisagea d’y installer
une école laïque, mais l’idée fut abandonnée
devant la vétusté des lieux, c’est avec les PTT
qu’une entente fut trouvée.
Collège les Deux Pins
Construit sur l’emplacement de deux
pins centenaires qui était un lieu prisé des
amoureux et des promeneurs.
1 er octobre 1972 : ouverture du C.E.S
900 (900 élèves) baptisé les Deux Pins
en 1973 ; septembre 2000 : chantier de
réhabilitation ; février-juin 2001 : démolition,
constr uction et inauguration d’un
nouveau bâti en octobre 2001 ; mai-août
2002 : réhabilitation complète du bâtiment
central.
ans et réclame un salaire de 150 livres par an.
Bientôt s’élève un conflit entre les Consuls et
lui, au sujet de cette somme, sous l’arbitrage
partial de l’Intendant du Languedoc Basville
(Fizes ayant été le précepteur de son fils). Se
disant surchargé de travail et d’une certaine
façon pour se venger, il se fait remplacer,
en 1696, par son frère, menuisier de son
état. Faute de professeur et d’élèves, l’école
d’hydrographie cesse d’exister, elle n’aura vécu
que sept années.
Ecole Sainte-Thérèse
Devant l’augmentation de la population,
une nouvelle école de confession religieuse
fut nécessaire pour suppléer à l’école
Darbonneau*. Sur le terrain offert par Mlle
Botta, un premier établissement, portant le
nom de Sainte-Thérèse, fut construit vers 1935
sur l’avenue Frédéric-Mistral. L’immeuble avait
un accès rue Paul-Doumer. Cet établissement
préparait au Certificat d’études et au Brevet
d’enseignement primaire, il était dirigé par
les religieuses de la Présentation de Marie de
Bourg-Saint- Andéol. En 1944 le bâtiment
fut réquisitionné pour loger les militaires, les
religieuses durent se retirer dans leur couvent.
Depuis 2014, ce bâtiment fait partie du
patrimoine de la ville.
L’ancienne bâtisse de la rue Paul-Doumer
devenant insuffisante, sœur Marie-Monique
de la Congrégation du Saint-Cœur-deMarie de Rodez, entreprit les démarches
pour l’acquisition d’un terrain sur lequel
s’est élevée, à partir de 1960, la nouvelle
école Sainte-Thérése située rue de l’Hospice.
L’effectif des élèves, alors sous la direction de
sœur Marie-Augustin, augmentant d’année
en année, on dut construire un premier étage,
puis élever un second étage en 1965 et un
troisième en 1985.
Depuis la loi Debré du 31 décembre 1959,
l’école devient « Etablissement privé sous
61
2000 m² de bâtiment pour une capacité de
300 élèves en 6 salles de classes banalisées et
5 salles techniques. L’inauguration a lieu le 22
octobre 2004. Le LEPAP prépare dès la rentrée
suivante au Bac professionnel. En 2010, 365
élèves de 14 à 20 ans ont fait leur rentrée, de
la 4e au Bac professionnel, enseignés par 24
professeurs.
En 2011, création de 3 classes supplémentaires
dont une salle informatique et un foyer
lycéen. Lors de la rentrée 2012, ouverture
d’une nouvelle classe équipée de 16
ordinateurs, toutes les classes étant dotées
de vidéoprojecteurs et d’écrans interactifs.
L.E.P.A.P Maurice-Clavel*
Le 9 février 1960, ont été déposés les
statuts concernant la création d’un « Centre
Ménager Rural » d’inspiration catholique.
Les fondateurs sont le père Etienne Broca et
Mme Gargadennec. Cette école, gérée selon
la loi de 1901, était située dans les locaux
du patronage, au 29 rue de la Coste, et avait
pour but d’aider les jeunes filles de la localité
à préparer un C.A.P.
Lors de la rentrée scolaire 1973-74, le centre
est transféré dans des locaux situés avenue
Anatole-France, il deviendra le « Centre
féminin d’études rurales » dirigé par Yvette
Fabre. En 1981, l’établissement adhère au
GRETA de Sète et conduit, depuis, des actions
de formation continue. L’année suivante, une
lettre de démission est adressée à la Fédération
Départementale de l’Enseignement ménager.
Ainsi de confessionnel, le centre devient
laïque, c’est un tournant important pour
l’établissement. Agréé par le ministère de
l’Agriculture, ce lycée est devenu mixte à la
rentrée scolaire 1990, sous le nom de « Lycée
d’Enseignement Professionnel Agricole Privé »
(L.E.P.A.P Maurice Clavel*).
La construction d’un bâtiment supplémentaire
derrière le groupe scolaire Anatole-France*,
sera inaugurée le 12 juin 1992. En 1993,
l’établissement compte 167 élèves, en 1994,
230 élèves. Deux nouvelles classes concernant
le secteur commercial sont aménagées dans
les anciens locaux de la Cafétéria de la Mobil
pour 50 élèves préparant un diplôme de B.T.A
commercialisation.
En 2000, 320 élèves sont répartis dans des
locaux distincts, l’un rue Anatole-France
pour 200 élèves, l’autre au premier étage de
l’ex-cafétéria avec 120 élèves.
Devant cette situation difficilement gérable, la
réhabilitation du bâtiment social de l’ancienne
raffinerie* est décidée. Le projet se fera sur
Ecoles de La Peyrade
En 1864, les habitants demandent, par
pétition, la création d’une école communale.
Les premières notions d’instruction ont été
dispensées dans la sacristie de la chapelle.
M. Crozatier, instituteur au hameau de La
Peyrade, perçoit en 1880 un traitement annuel
de 1200 francs. Nous savons qu’en 1890, ce
sont 30 garçons et 40 filles qui fréquentent
l’école située face à l’église, dans la maison
Caisso (face à l’église).
Ecole Marcel-Pagnol
Le premier groupe scolaire de la ville est
construit en 1901-1902. Il se compose de
2 classes au rezde-chaussée, l’une pour les
garçons, l’autre pour les filles et une pour les
maternelles. Les logements des enseignants
sont au premier étage.
En raison de l’augmentation de la population,
deux classes supplémentaires sont construites
au nord de la cour dans les années 1932-1935.
Plus tard un autre bâtiment scolaire sera
construit dans l’enclos Gauthier, la mairie
annexe* a pris sa place en 1960. En 1984, ce
groupe prendra le nom de « Marcel-Pagnol ».
Il accueille en 2013, 130 élèves du primaire.
62
L’école Marcel-Pagnol
350 places. En septembre 2000, démarrage
des travaux et inauguration le 11 octobre
2001 avec 400 élèves inscrits. A la rentrée
scolaire de 2010, l’établissement a obtenu le
label « Eco citoyen ». En 2012, son effectif
se compose de 630 élèves et 43 enseignants.
Ecole les Lavandins
En 1974, un deuxième groupe scolaire verra
le jour avenue du Stade, et sera baptisé « les
Lavandins » en 1985. En 1998, le groupe
accueillait 115 élèves du primaire, et 150
enfants de maternelle. Il bénéficie d’une
cantine scolaire. En 2012, l’effectif est de 400
élèves. L’école a été en partie remodelée, la
première phase a été inaugurée le 6 novembre
2013.
Collège Simone-de-Beauvoir
En 1999, devant le nombre d’élèves en
constante augmentation, le choix d’un
nouveau collège du Bassin de Thau est en
discussion : Gigean ou Frontignan ? En avril
2000, le choix s’étant porté sur la commune de
Frontignan, le nouveau collège sera implanté
entre vignes et étang, à proximité de la Peyrade,
avenue Emile-Zola.
Le nouvel établissement, sur 16 000 m²,
aura une capacité d’accueil de 600 élèves. Il
comprendra 31 classes et un plateau sportif
de 4800 m². L’établissement comportera en
outre, une salle de restauration self-service de
Eglises
Eglise Saint-Paul
Classée monument historique le 7 juin 1919,
elle est le plus bel édifice de la ville et fait
partie de la chaîne des églises fortifiées du
Midi méditerranéen des XIe et XIVe siècles.
De l’extérieur, l’édifice paraît trapu, massif et
imposant, certainement par le fait qu’il a été
intégré dans les remparts et se trouve ainsi
fortifié avec sa citadelle au-dessus du chevet.
Dans le mur méridional on retrouve l’art
roman, avec ses doubleaux et ses ouvertures
en plein cintre. En son centre, une porte au
linteau monolithe réouverte en 2012. Audessus, des arcatures lombardes couronnent
le mur datant du XIIe siècle.
Le portail principal, d’architecture gothique,
63
séparés par des
rosaces incrustées
à six pétales.
Les groupes de
chevaliers sont
intercalés par
des écus aux
couleurs d’Aragon,
sang et or. Après
étude, l’un d’entre
eux, couronné,
représenterait le roi
d’Aragon, seigneur
de Frontignan.
Cette poutre aurait
été peinte après
1243.
L’ a b s i d e e s t
pentagonale, sa voûte est en croisée d’ogive,
elle est flanquée de deux absidioles qui ouvrent
sur le chœur et la nef. Deux chapelles latérales
confirment l’aspect gothique de l’édifice.
La tribune actuelle ne date que de 1871,
elle supporte l’orgue néo-gothique acquis à
l’abbaye de Saint-Michel de Frigolet par la
communauté en 1880.
Différents objets de valeur ornent l’église :
dans le chœur, la statue en bois polychrome
de Saint-Roch et son chien et une autre en
bois doré représentant Saint-Paul. Au-dessus
de l’autel, le Christ en croix* du XVIIe, qui
aurait été découvert sur la plage après une
tempête.
Dans l’absidiole de gauche, un tableau peint
par Ranc en 1727, représentant la conversion
de Saint-Paul*. Dans l’absidiole de droite, le
retable en bois doré du XVIIe provenant de la
chapelle Saint-Jacques*. Dans la nef, la statue
en marbre blanc de Carrare représentant la
Vierge et l’Enfant. Près des portes principales,
deux bénitiers en marbre blanc.
En 2005, une restauration ambitieuse est
L’église Saint-Paul
est plaqué sur ce mur depuis le XIIIe siècle, il
surprend le visiteur et l’intrigue, car tout en
haut une corniche abrite des éléments sculptés
représentant des poissons et des bateaux à voile
latine. Ce rappel du passé évoque le temps
où la ville vivait en partie de la pêche et du
commerce maritime.
La tour clocher a, elle aussi, été plaquée sur
la façade ouest au XIVe siècle, on a pour cela
fait disparaître une partie des arcatures et
obstrué une fenêtre.
Sur le mur nord, de construction plus récente
(XIVe), une porte dite « des morts » ouvrait
sur le premier cimetière*. Lorsque l’on pénètre
dans l’église on est surpris par le manque de
clarté, les ouvertures trop étroites à gauche et
plus petites à droite laissent entrer chichement
le jour. Le plafond à poutres et pannes
apparentes, dit à la française, a retrouvé son
cachet d’origine. En effet, au cours des travaux
de restauration de la toiture, en 1965, furent
découvertes deux poutres décorées de peintures
moyenâgeuses. L’une d’entre elles représente
des chevaliers se faisant face deux à deux,
64
étudiée. Le chantier est évalué à 1,7 millions premier curé de la chapelle est l’abbé Boudou
d’euros et verra cinq tranches de travaux dont le premier baptême date du 24 août
successifs de 2009 à 2014. L’étude préalable 1874.
et le chantier ont été confiés à l’architecte Cette église possède une cloche sur laquelle est
en chef des monuments historiques de gravé le millésime 1863. En 1869, les habitants
l’Hérault, Dominique Larpin, au travers d’une de La Peyrade demandent l’érection de leur
convention signée entre la Ville et la Direction chapelle en succursale. Satisfaction leur sera
régionale des affaires culturelles (D.R.A.C.). donnée par un décret du 23 janvier 1877.
Elles comprennent la mise hors d’eau, la Entre 1958 et 1962, le curé Guérin s’attelle
mise en valeur des façades, des élévations à l’agrandissement de l’église, devenue trop
du clocher plus particulièrement la remise petite, la population lapeyradoise étant passée
en état de parements de pierres, la mise en de 330 habitants lors de sa construction à
valeur du choeur et de la nef par la réfection 1505 en 1954. Ces travaux ont été réalisés
des revêtements du sol, la mise en valeur de par Manuel Murria et Charles Naudan, ce
la sacristie, la mise aux normes de l’intérieur dernier à la fin des travaux trouva la mort
du bâtiment, en particulier la réfection du sol par électrocution.
de la tribune. En 2015 un chantier de fouille
est entrepris, à la demande de la D.R.A.C, Epidémies
dans le chœur de l’église, ainsi 6 sondages 1348 Peste noire ; 1628,1629, 1630, 1640
ont été effectués par l’entreprise Mosaïques et 1720 Peste ; 1830, 1835 Choléra ; 1881
Archéologie sur une période de 3 semaines. Rougeole ; 1884, 1885 Choléra ; 1888 Variole
Ces sondages permettent d’affiner la datation 1918 Grippe espagnole.
de l’édifice pour achever la restauration des Parmi les nombreux cas d’épidémies de
sols.
peste à Frontignan, on peut citer celle du
Eglise de La Peyrade
Le 2 janvier 1857,
sur la proposition
de l’abbé Argelliés,
curé de Saint-Paul,
est inaugurée la
chapelle. Elle vient
d’être construite grâce
à une souscription de
2 600 francs et une
subvention de 2 000
francs versée par la
municipalité. Tout
d’abord chapelle, puis
église paroissiale, elle
est desservie jusqu’en
1874 par les prêtres
de Frontignan. Le L’église Notre-Dame de l’Espérance à La Peyrade
65
Etang d’Ingril
11 septembre 1628 où les portes de la ville
seront fermées. Seules celles de Montpellier
et du port resteront ouvertes pour rentrer les
vendanges. Le 21, les vendanges rentrées,
on refermera les portes en gardant celle du
port ouverte et on montera la garde sur les
murailles. Sans oublier, jusqu’au XIXe siècle,
les nombreux cas de paludisme.
Après quelques apparitions en 1830, le choléra
fit à Frontignan 85 victimes en 1835. Le 9
novembre de cette année, le maire Paul Tudès
et Michel Galabert son adjoint, firent adresser
à l’unanimité par le Conseil municipal leurs
remerciements au docteur Montemari pour
le dévouement dont il avait fait preuve lors de
l’épidémie de choléra. Ils lui alloueront pour
ses peines et soins la somme de 120 francs,
tout en regrettant de ne pouvoir davantage, et
demanderont l’approbation de M. le Préfet.
Selon eux, ces graves épidémies seraient à
mettre au compte du mauvais état des rues et
ils rendent co-responsables les bouchers qui
abattaient en grand nombre le bétail dans
l’ancien Frontignan (l’abattoir* était alors
situé non loin de la mairie, rue Boucarié).
Ils souhaitent le repavage des rues et la
construction d’un abattoir* hors les murs. Le
choléra se manifeste à nouveau en 1884, et
au cours de l’année suivante, plusieurs décès
cholériques sont à déplorer. Les élus imposent
de brûler les effets de literie qui ont été en
contact avec les malades. On comptera 35 à
40 victimes signalées sur les déclarations de
décès. A la fin de l’année 1885, le Conseil
municipal vote des félicitations au docteur
Bordone pour son dévouement. Pour enrayer
l’épidémie, il avait utilisé un traitement mis au
point par son père le général Philippe Bordone,
chef d’état-major et médecin de Garibaldi,
qu’il appelait « limonade sulfurique » (à base
d’acide du même nom).
L’ancien nom de l’étang est « étang de Grin ou
d’Engrins » relevé dans le compoix de 1525.
Mais le nom est certainement plus ancien
car le « en » précédant un nom était un signe
de noblesse au Moyen Âge. Aujourd’hui on
dit « les étangs », mais en fait il s’agit d’un
seul étang qui au cours des ans a été divisé.
Au XVIIIe siècle, le creusement du canal
des Etangs a divisé ce dernier en deux, puis
au XIXe c’est la construction de la ligne de
chemin de fer Montpellier-Sète. Plus tard,
en 1984, la création de la route littorale,
dénommée aujourd’hui CD 60, suivie de
la déviation de la route nationale 108 et de
la déviation du canal du Rhône à Sète, ont
eu raison de sa superficie initiale. De plus le
développement de la raffinerie de pétrole a
accentué ce phénomène dans le secteur de
la Peyrade.
Cet étang était très poissonneux, il faisait vivre
de nombreuses familles de pêcheurs que l’on
appelait, les petits métiers. On y pratiquait
aussi la chasse à l’eau où se déroulaient
des battues aux canards ou aux macreuses.
Aujourd’hui la plus importante partie de cet
étang fait le bonheur de véliplanchistes et la
pratique des petits métiers de la pêche résiste.
Extraction de sable
En ce qui concerne le sable nécessaire aux
maçons, l’extraction se faisait au grau de
Frontignan. Des transporteurs, dont Caisso,
se chargeaient de le véhiculer. Puis Caylus et
Lugagne prirent le relais et ce, jusque vers
1935 où le sable de rivière fut exclusivement
employé. Au passage du pont, ils acquittaient,
au pontonnier, une redevance sur chaque
charretée.
66
F
F.A.C. puis A.S.F.A.C.
1951, inauguration de la nouvelle salle,
spécialement équipée pour la culture physique
et l’haltérophilie.
A partir de 1944, le F.A.C. propose de
nouvelles activités : athlétisme, cyclisme,
natation, football, basket-ball, handball,
judo, tennis etc.
Il existait également l’Association Sportive
Frontignanaise (A.S.F.) qui était née sous
la municipalité d’Elisée Galabert, cette
association ne pratiquait que le football. Sur
les conseils d’André Boutet (entraîneur) qui
disait que trois équipes de football dans notre
ville n’étaient pas viables (il y avait aussi une
équipe de la raffinerie de pétrole* qui jouait en
corporatif), ces deux associations fusionneront
le 1er juin 1954. Henri Mathieu, président de
l’A.S.F. et René Combes, président du FAC
annoncèrent la naissance de l’Avenir Sportif
Frontignan Athlétic Club (A.S.F.A.C.) dont
le siège social sera au Station-Bar, boulevard
Gambetta.
Le bureau était composé de : Henri Mathieu,
président, René Combes, vice-président,
André Nardonne, secrétaire général, Paul
Mauran, secrétaire adjoint, Henri Dubois,
trésorier et Marcel Couderch, trésorier adjoint.
Le Frontignan Athlétic Club (F.A.C.) est
une association créée par Ferrari-AcierClot, trois jeunes Frontignanais, qui avec
quelques copains s’entraînaient, en 1930, à
l’haltérophilie et à la boxe dans une écurie
située derrière le salon du père Ferrari, installé
au 16 rue du Port.
Une partie de l’ancienne école maternelle,
située près de l’église, se trouvant inoccupée,
nos jeunes athlètes la transformèrent en salle
d’entraînement. Le besoin d’espace se faisait
sentir, car la bande s’était agrandie, d’autant
plus qu’en 1935, sous la direction d’Adrien
Acier, la culture physique avait été annexée
aux deux premières disciplines.
Nouveau déménagement en 1937, l’ancienne
école maternelle est démolie pour permettre
le percement de la future rue Lucien-Salette.
Nos jeunes sportifs vont alors s’établir dans
les locaux de l’ex-école Darbonneau*, route
de Sète.
En octobre 1940, Charles Clot créait
officiellement le F.A.C. club omnisports, dont
le siège était situé dans le jardin Rouzier, rue
des Airolles. Lors du bombardement, cette
salle fut démolie. La municipalité aménagea
alors un baraquement derrière le théâtre*
(actuel centre culturel François-Villon), en
attendant la restauration du vieux lavoir*
désaffecté au quai du Bassin*. Le 1er juillet
Fermage ou Ferme
Droit mis en adjudication d’utiliser, pendant
un temps donné, suivant le cahier des charges,
67
tels ou tels droits territoriaux. Il y en avait de
plusieurs sortes : ferme des herbages (lieu où
le berger avait le droit d’amener paître son
troupeau), ferme de la plage, ferme de la
boucherie, (qui comprenait à la fois le droit
d’élever sur la Gardiole, en vue de l’abattage,
un troupeau de bovins ou d’ovins, dont le
nombre de têtes était bien défini, et la location
de l’égorgeoir), ferme des fours banaux etc.
heures, l’appariteur ou un garde municipal
fasse exploser consécutivement sept boîtes à
feu, marquant le début des festivités nationales.
Le 13 juillet 1968, dans un des bureaux de
la mairie, se déroulait une réunion à laquelle
participaient les membres du comité des fêtes,
il y était donné les dernières instructions pour
l’organisation des jeux et tout le monde était
très attentif, lorsque soudain, à 19 heures, une
forte détonation se produisit, faisant voler
en éclat les vitres du bâtiment. D’un même
mouvement, tous les membres présents se
retrouvèrent couchés sous les tables.
Fêtes de Frontignan
La journée consacrée à la fête de Frontignan
a vu sa date déplacée à travers le calendrier,
Fête de Frontignan sur le boulevard de la République, en 1920
c’est ainsi qu’avant la Révolution, cette fête
avait lieu le 25 janvier, le jour de la conversion
de Saint-Paul, en 1900, le dernier dimanche
de janvier, en 1908, le premier dimanche de
juillet. En 1922, le Conseil municipal décidera
que la fête de Frontignan aura lieu en même
temps que la fête nationale. Mais en 1950,
elle est fixée au dimanche qui suit le 14 juillet.
La coutume voulait que le 13 juillet à 19
Que s’était-il donc passé ? Le garde municipal
de l’époque, avait fait partir sa première
bombe, bien trop près de la mairie ! Ce soir-là,
les six autres furent laissées de côté, et depuis,
cette coutume a été supprimée.
A la Peyrade c’est le 20 juin 1887 que la
fête de la Saint-Jean débute pour 4 jours sur
proposition des élus lapeyradois en place.
Célébrée dans et autour des cafés, elle s’établira
68
Fête de la Peyrade sur l’esplanade, en 1920
ensuite sur la place de la Foire aménagée en
1925. Les forains investissent les lieux et
débordent même sur l’emplacement actuel
de la cité les Lauriers-Roses. Les harmonies
(fanfares) animent journées et soirées et
accompagnent les manifestations sportives
(pétanque, match de football, joutes,
tennis…). Plus tard, dans les années 1960,
ce sont des orchestres réputés (Gabriel Murat,
Maurice de Thou ou encore René Coll) qui
feront la réputation de la fête, la première du
calendrier estival. Aujourd’hui elle est baptisée
fête de La Peyrade.
Vers 1920, plusieurs clubs éphémères se sont
succédé, enfin 1934 voit la constitution de
l’équipe du Sport Olympique Frontignanais
(SOF) qui évoluera au plan du Bassin*.
En 1935, la construction du stade municipal*,
destiné au S.O.F., fut réalisée en comblant une
partie de l’étang d’Ingril*. En 1944, création
de la section football du Frontignan Athlétic
Club (F.A.C.*).
A la Peyrade c’est peu après la guerre de
1914-1918, qu’est sommairement aménagé
un terrain par le tout nouveau Football Club
Lapeyradois, en bordure du Canal du Midi sur
les terres Chavasse. En 1930, le club qui vient
d’accéder en 1ère série, sollicite une subvention
communale pour l’aménagement et la clôture
de son terrain. Au cours de la période 19401945 deux clubs sont en compétition, le
« Club des 13 » et le « Club des Lions ».
Ils fusionnèrent dès fin 1945 sous le nom
d’ « Olympique Lapeyradois ». Un nouveau
terrain de football sera construit aux Hierles,
près de l’étang en 1989. Ce terrain porte le
nom d’Esprit-Paul-Granier*.
Football
A Frontignan, trois terrains se sont succédé
pour permettre la pratique de ce sport. Le
premier d’entre eux, le champ de Chappotin*
se situait près de la raffinerie de pétrole*, sur
l’emplacement où furent construites par la
suite la cafétéria et ses annexes (actuellement
LEPAP Maurice Clavel*). C’était pendant la
première guerre mondiale et la société qui y
évoluait s’appelait le Daring Club.
69
Forains
m de diamètre et d’une hauteur de 1,70 m,
construite en pierres sèches avec une ouverture
de 0,50 m sur 0,40 m, orientée plein sud,
cette ouverture permettait l’entrée de l’air et
l’approvisionnement en bois.
Le chaufournier entassait une grande quantité
de bois au centre de la chambre qu’il recouvrait
de pierres calcaires. Une fois le four allumé, il
était nécessaire de maintenir, pendant deux
ou trois jours, une température comprise
entre 900 et 1200°. La cuisson terminée, on
laissait refroidir avant de récupérer la chaux.
Une fournée demandait presque une semaine
de travail. Cette chaux devait être mise à
l’abri de l’humidité si l’on voulait obtenir de
la chaux vive.
Nom donné, avant la Révolution, aux
Frontignanais habitant hors les murs. Par
exemple, les habitants de la rue du Soufre
étaient des forains. Ils élisaient, pour les
représenter, le Consul des forains. Ce terme
peut provenir de l’occitan « défore » traduit
par « dehors ».
Fortins
A la Peyrade, deux petits fortins, installés de
chaque côté du chemin de Montpellier à Cette,
ayant pour fonction d’être le poste avancé
de défense de « Cette », seront construits dès
1703. Charles O’Brien de Clare, Irlandais,
Comte de Thomond en sera le commandant.
En 1706, on relève un état de dépense faite par
la communauté de Frontignan pour fournir le
poste de La Peyrade… « qui est nécessaire pour
vingt irlandais qui y sont de garde, commandés
par un lieutenant et deux sergents ». En 1710,
lors de l’attaque anglaise sur Cette, le canal
est obstrué par barques et charrettes coulées,
pour éviter la progression des troupes jusqu’à
Frontignan.
Frontignan
Les origines de Frontignan, comme celles
de beaucoup de nos villages, sont entourées
de grandes zones d’ombre. D’après Lucien
Albagnac ce serait un propriétaire de domaine
agricole d’origine galloromaine, du nom
de Frontinius, qui aurait donné son nom à
Frontignan.
Dès la fin de l’Empire romain, les abbayes
carolingiennes organisent la vie civile et
spirituelle en « villas » et « manses », grands
domaines agricoles et mas, qui sont à l’origine
de nos villages et de nos hameaux. Ces premiers
groupes d’habitations nous sont révélés par
les écrits des cartulaires qui mentionnent les
premières églises entourées d’habitations ou de
mas. Montpellier n’est qu’un mas en 985, sur
la terre de « Montispessulani », qui est donné
à un « Guillemo » (Guilhem).
Il paraît évident que Frontignan s’est créée sur
le même schéma d’un seigneur construisant un
« castrum » peu avant l’an 1000, les abbayes
cédant peu à peu leur pouvoir temporel. La
plus ancienne mention de Frontignan se
trouve vers l’an 1030 dans le cartulaire de
Fours
Fours banaux
Fours où les habitants venaient faire cuire
leur pain. Tout d’abord possession du
seigneur, ils furent vendus à des particuliers
ou mis en fermage*. Au cours des siècles, le
lieu où ils étaient situés a souvent varié, leur
existence était encore, au début du XXe siècle,
mentionnée par la rue des Foursbanniers et
de nos jours par le plan des Fours.
Four à chaux
Au tènement de la Coste, au début de la
garrigue, on peut voir un ancien four à chaux.
Au XIXe siècle, ce four était en service et
produisait de la chaux pour la maçonnerie.
Il est constitué d’une chambre d’environ 3
70
l’abbaye d’Aniane. Il s’agit d’une « convenentia
entre Poncium, abbé d’Aniane et Ennéam de
Frontignan, premier seigneur connu, châtelain
du castellum de Frontiniaco ». Il est stipulé
que 15 jours après les fêtes de la Saint-Jean
jusqu’aux fêtes de Saint-Geniès, aucun pêcheur
d’Enéas ne doit entrer dans les eaux de l’abbaye
sans céder le tiers du poisson.
En 1204, Frontignan dépendant de la
seigneurie de Montpellier fut rattaché au
royaume d’Aragon par le mariage de Pierre II
avec Marie de Montpellier*. Le 27 juillet
1276, à la mort de Jacques 1er le Conquérant,
le royaume fut partagé entre ses deux fils. La
seigneurie de Montpellier échut à son second
fils qui régna sous le nom de Jacques 1er, roi
de Majorque.
En 1349, Frontignan fut rattaché au royaume
de France à la suite du rachat de la seigneurie
de Montpellier par Philippe VI de Valois.
Frontignan vu du ciel, en 1920
71
72
G
Gardiole
de Gigean par les grottes du col de Gigean
et de la Victoire), le chemin de Poussan
(débouchant entre les moulins de Frescali et
de Roqueyrol), tous ces chemins coupant la
Gardiole, nord-sud. Le massif s’étend sur les
communes de Balaruc-les-Bains, Balaruc-leVieux, Gigean, Fabrègues, Vic-la-Gardiole,
Villeneuve-les-Maguelone et Frontignan.
Considérés comme le poumon vert de notre
micro-région, 4 163 ha de massif ont été
classés en 1986, sous l’action de Philippe
Chappotin (maire et conseiller général), au
titre de paysages remarquables.
Massif rocheux au nord de Frontignan, formé
de sédiments déposés par la mer au cours de
l’ère secondaire (période jurassique, 130 à
150 millions d’années). D’une superficie de
5 000 ha, le massif s’est exhaussé lors de la
formation des Pyrénées, du Massif Central
et des Alpes, à la période éocéne (il y a 40 à
50 millions d’années). Sa plus haute altitude
atteint 234 mètres au Roc d’Anduze (Gigean).
Le plateau de Lacan (petit causse ou planas)
s’élève à 215 et 223 mètres.
La végétation qui le recouvre est constituée
de chênes verts (yeuses), de chênes kermès
(garric), de cades, de buis, de pistachiers
lentisques et térébinthes, d’arbousiers, de
cistes, romarin, thym etc. Ses pentes déboisées
par le surpâturage, les coupes séculaires et
les incendies, font l’objet depuis 1945 de
reboisements en pins par les Eaux et Forêts.
Composant la Gardiole de Frontignan, les
piochs se succèdent d’est en ouest, se dressant
à l’horizon : le Pioch de Madame (151 m), le
Pioch Michel (149 m) aux flancs blessés par
les carrières, le rocher de Rasclegirascle (152
m), le Pioch de la Barre (147 m), le Mont de
la Jeunesse (142 m).
Cette succession rocheuse est entrecoupée
de combes et ravins par lesquels s’engagent
les chemins de Rabasse (chemin de Gigean
par le Planas), le chemin de la Coste (ou
Garrigaïres ou Garrigaïdes
Déformation de l’occitan « garrolhaïre » :
bûcherons qui coupaient du bois pour les
fours des boulangers. Souvent cet emploi était
réservé aux nécessiteux qui pour quelques sous
ramassaient bois, salade, asperges, poireaux,
thym et lavande. C’étaient souvent des femmes
et des enfants, quelquefois des familles.
Gavachs
Travailleurs agricoles saisonniers, qui venaient
pour les travaux de la vigne, originaires pour
la plupart du Tarn, de l’Aveyron et de la
Lozère. On les retrouve campant, hors les
murs, aux abords de la porte Saint-Martin*.
C’est en effet en ce lieu, que les propriétaires
frontignanais se rendaient chaque dimanche
73
pour embaucher suivant la saison et le travail
à exécuter, hommes, femmes ou enfants.
En 1709, on dénombre entre 5 à 600 de
ces ouvriers temporaires. Ce nombre ira en
décroissant avec le temps, pour de multiples
raisons : demande d’augmentation de salaire
(9 sols pour un homme en 1630, 20 en 1770),
diminution des heures de travail (ils doivent
travailler du lever au coucher du soleil). Ils
finiront par se louer pour le ramassage du
thym, de la lavande qu’ils vendaient aux
distilleries, comme les « garrigaïdes », ce qui
fait qu’en 1794, Frontignan se trouve avoir des
problèmes de main-d’œuvre. En effet le maire
signale à son conseil que : « pour la première
fois, les vendanges risquent de manquer de bras,
70 montagnards seulement se sont présentés à
l’embauche, au lieu des 400 habituels. Cette
désertion est due à la concurrence faite par
l’installation des nouvelles distilleries de thym
et lavande dans les environs, travail mieux payé
et moins fatigant ».
L’achat de maisons, dans la ville, leur était
interdit. Cette interdiction se trouvera levée
peu avant 1789, c’est la raison pour laquelle
bon nombre de familles actuelles voient
leur origine frontignanaise remonter à cette
époque. L’accès à la ville leur était bien souvent
défendu, car si la plupart d’entre elles vivaient
honnêtement, certains hommes se livraient
à la boisson, avec tous les désordres que cela
pouvait entraîner. En 1774, ils réclament une
augmentation de leur salaire en faisant grève
et en manifestant dans la ville, les meneurs
sont arrêtés. Quatre ans plus tard, la famine
se faisant sentir, ils entrent de force dans les
boulangeries et volent le pain. Vivant hors
les murs, ils sont les maîtres absolus de la
campagne, rendant celle-ci peu sûre la nuit,
volant les fruits. Quelques-uns sont pris et
condamnés au carcan*. Vers le milieu du XIXe
siècle, nous les voyons revenir, l’extension du
vignoble et l’industrialisation de notre région
en sont les causes. Entre 1850 et 1860, 450
d’entre eux s’établiront dans la commune.
Gendarmerie
En 1853, une caserne de gendarmerie est
édifiée route de Balaruc, sur un terrain
appartenant à l’hospice Saint-Jacques*.
En mai 1936, le bail de l’immeuble est
renouvelé. Les appartements à l’étage sont
vétustes, bureau et prison sont au rez-dechaussée. Le 22 avril 1965, il est décidé de
construire une nouvelle gendarmerie, face à la
coopérative*, avenue des Vignerons. Trois ans
plus tard intervient la démolition de l’ancienne
gendarmerie et d’une partie de l’hospice.
En 1985, un Peloton de Sécurité et
d’Intervention de la Gendarmerie (P.S.I.G),
s’installe dans des locaux de la cité Calmette.
Le 10 décembre 1990 : inauguration de la
nouvelle caserne destinée au P.S.I.G., face à
la rue du Souvenir français. Elle comprend
12 logements de fonction, des bureaux et des
hangars pour abriter le matériel.
Dans le cadre de la réorganisation de la
Gendarmerie et de la Police nationale, en
mai 1997, les six gendarmes en poste à
Frontignan, iront renforcer la brigade de
Villeneuve-les-Maguelone. En 2015, un
programme de réhabilitation transformera
ce parc en logements sociaux.
Glacières
La ville était pourvue de trois glacières, celle
des Capucins (certainement la première), la
glacière publique située sur l’actuel boulevard
Général-de-Gaulle et la tour de Joye* appelée
également tour de la glacière, cette dernière a
fonctionné après la démolition de la glacière
publique.
La tour dite de la glacière (de Joye) n’a en fait
abrité celle-ci que pendant quelques années,
74
des travaux : 840 livres. Elle avait 24 pans (6
m) de diamètre, les murs 2 pans (0,49 m)
d’épaisseur, à demi-enterrés, ils dépassaient
d’environ 12 pans (3 m) au-dessus du sol.
Pour y accéder il fallait franchir trois portes
et un couloir coudé pour mieux conserver le
froid. On récoltait la glace dans les fossés des
remparts* et dans les étangs. Elle rapportait
800 livres, alors que son remplissage revenait
à 150 livres. Elle fut démolie en 1775,
lors de la construction du grand chemin*
(ex RN 112). La province ne donna que 2000
livres à Frontignan en dédommagement, alors
que la ville en réclamait 6000. Dès lors, les
Frontignanais allèrent s’approvisionner à la
glacière de La Peyrade.
A La Peyrade, c’est en 1927 que la construction
d’une glacière intervient, implantée en
bordure du canal des Etangs, à l’initiative de
la Société auxiliaire d’Electricité Gaz et Eau,
pour les besoins de la Compagnie du gaz*.
La glacière « Cristal » livrait la glace dans un
périmètre allant de Sète à Mèze en passant
par Villeveyrac, Montbazin et Villeneuveles-Maguelone. Elle disparaîtra au début des
années 2000 avec le projet de construction de
vers la fin du XIXe siècle, elle était située
non loin de la glacière publique. En 1699, le
propriétaire Philippe Batut, ancien capitaine
de mer accepte, après neuf ans d’hésitation,
de la vendre à la communauté de Frontignan
au prix de 200 livres. Mais il fallut 40 livres
pour la remettre en état, le prix de la glace était
de 4 deniers la livre. On devait d’abord
servir les Frontignanais et les pensionaires
de l’hôpital, et s’il en restait, on pouvait la
vendre aux Sétois.
Au mois de juin 1989, des ouvriers travaillant
pour le compte du Gaz de France découvrirent,
dans la rue Paul-Doumer, un trou en bordure
de la chaussée. Une visite permit de découvrir
un couloir et une chambre voûtée envahie par
l’eau. La mairie de Frontignan fit explorer ce
trou par les plongeurs du corps des sapeurspompiers qui prirent des photographies. Nous
étions en présence de la glacière du domaine
Saint-Jacques, ancienne propriété viticole.
A l’origine, une grande partie de ce quartier
constituait le jardin des Capucins, d’où le
nom de « glacière des Capucins »
En 1717, il fallut refaire entièrement la glacière
publique sur les plans du Sétois Guy. Montant
La tour de Joye dite de la glacière
75
la future maison de retraite les Muscates et est
remplacée par une résidence locative en 2004.
bateaux à l’époque où l’étang d’Ingril était
plus profond. Ils étaient fort nécessaires pour
le passage en mer des barques effectuant des
transports vers l’Espagne, l’Italie et l’Afrique
du Nord, et pour réapprovisionner les étangs
en poissons. Pour rester dans l’étang d’Ingril*,
trois principaux graus sont connus :
Le grau de Gravatel - était situé en face
de la ville dans le quartier que l’on appelle
« le Grau ». Il fut l’objet d’aménagements
en 1612. Les travaux durèrent un mois
environ. Ils demandèrent de nombreuses
journées d’ouvriers payés 14 sols l’une et il
fut nécessaire d’amener plusieurs centaines de
charretées de pierre à raison de 2 sols et demi
la charretée. C’est celui qui est resté le plus
longtemps ouvert, par où passaient les bateaux
qui rejoignaient le port de Frontignan situé
approximativement vers la salle de l’Aire, et
où passaient aussi les embarcations qui allaient
à Mèze, Bouzigues, Poussan. A la suite d’une
violente tempête il se ferma en 1623. A peu
près à la même époque s’ouvrit naturellement,
vers l’est, un nouveau grau.
Le grau des Aresquiers ou de Palavas - Ce
Grande peur
Les récoltes des dernières années avant
la Révolution avaient été mauvaises,
particulièrement celle de 1788, qui avait été
catastrophique. Dans certaines provinces, la
famine était telle que des gens mouraient de
faim. La rumeur se répandit en France que
des bandes de brigands attaquaient villes et
villages. Frontignan ne fut pas épargné, on
parlait de bandes ayant mis à mal la ville de
Beaucaire, certains de ces bandits avaient
investi Poussan etc. Pour parer à de telles
éventualités, le 2 août 1789, furent constituées
les Compagnies bourgeoises, formées de
citoyens de bonne volonté pour assurer la
sécurité des habitants.
Graus
Grau est un terme signifiant « estuaire »,
« passe », ce mot est dérivé du latin « gradus ».
Au hasard des tempêtes, ces graus s’ouvraient
ou se fermaient, ils permettaient le passage des
Les écluses du grau Gravatel
76
nouveau grau s’est ouvert quelques années
avant 1623, il sera curé, élargi par les Etats
du Languedoc, sa garde sera confiée en 1624
aux habitants de Frontignan, les principaux
utilisateurs. Il est distant du port d’environ
6 à 7 km.
Le grau vert - Le troisième, situé à l’ouest entre
le pont de La Peyrade* et le mont Saint-Clair,
que l’on nommait le grau vert et qui s’était
fermé depuis pas mal de temps, s’est réouvert
plus à l’ouest en juillet 1642. On y créera une
bordigue en 1685.
Achille Munier* signale qu’entre 1778-80,
la province fit entreprendre le percement de
la plage près de Gravatel. Est-ce le fameux
grau neuf qui en 1800 est doté d’un poste
de douane ? En 1831, les graus sont fermés,
ainsi qu’en 1853 et 1865. Ce phénomène
est la cause de fièvres paludéennes,
propagées par l’anophèle (moustique dont
la femelle transmet la maladie), qui affectent
notoirement la population frontignanaise.
Le grau de Gravatel sera réouvert en 1856
par les élus frontignanais et le restera durant
plusieurs années. A partir de 1869, grâce au
chemin de la plage, le quartier du grau sera
fréquenté et la culture de la vigne s’amplifiera.
En 1907, après de fortes et longues pluies,
localement et dans la vallée du Rhône, le
niveau du canal et des étangs monta, les
bas quartiers de la ville restèrent pendant
une quarantaine de jours sous les eaux, on y
circulait en barque. Le maire fit ouvrir sur le
lido une tranchée d’un mètre environ. Les eaux
se précipitèrent vers la mer. Après quelques
heures, le chenal miné par l’eau faisait quatre
mètres de largeur. Sur décision du maire,
approuvée par les autorités départementales,
on fit construire un pont en bois pour
permettre d’accéder aux propriétés.
A hauteur de la rue du Grau, dans le quartier
de la plage, restent quelques vestiges de
maçonneries aujourd’hui sous l’eau, c’étaient
les jetées d’une sorte d’écluse qui formaient
trois passages avec portes. En les fermant les
jours de coups de mer, elles empêchaient
l’eau d’envahir les étangs, ou après de fortes
précipitations, lorsque le niveau du canal
montait, on les laissait ouvertes pour que
l’eau des étangs s’écoule vers la mer. Le chenal
du nouveau port de plaisance*, construit en
1971, est le nouveau grau indispensable à
l’équilibre de la faune des étangs.
Grottes
Assez nombreuses dans la Gardiole, ainsi que
dans notre région, leur existence est liée à des
phénomènes géologiques qui se sont produits
au cours de la période du quaternaire, les eaux
abondantes creusant des cavités souterraines.
Grotte de Clot (terrain Argelliés) - Vers
1900, M. Clot, grand-père de Charles Clot,
l’archéologue frontignanais bien connu,
creusant un puits dans l’ancienne propriété
Argelliés, située au bas des garrigues de la
Gardiole, à 2 Km à l’est de Frontignan, eut
la surprise d’atteindre une cavité assez vaste
ornée de stalactites et à demi-remplie d’un
petit lac aux eaux claires. Ce vaste réservoir
naturel lui assurait une réserve inépuisable.
Une barque fut descendue dans la cavité et
servit à des promenades sur le lac.
Grotte du col de Gigean - Citons également
la grotte du col de Gigean, obstruée par
mesure de sécurité, située à la limite nord de la
commune. Cette cavité a livré des vestiges de
populations solutréennes (-20.000 à -15.000
ans), magdaléniennes (-15.000 à -10.000 ans)
et néolithiques (- 6000 à -2000 ans), révélés
par les archéologues frontignanais, Achille
Munier, Charles Clot et Jo Balta.
Grotte de l’Homme Mort - La grotte voisine
de la précédente dite « de l’Homme Mort »,
petit aven à l’entrée verticale, a servi de
77
sépulture au cours des périodes préhistoriques
du néolithique et de l’âge de fer.
Le 8 août 1570 est signé le traité de SaintGermain-en-Laye, qui met fin provisoirement
à une guerre fratricide, mais hélas elle
reprendra après le 24 août 1572, jour de la
Saint-Barthélemy.
En 1576, la garnison de la citadelle se compose
de 50 hommes commandés par Jacques de
Pellot, seigneur de Vérune.
En 1585, Frontignan se dote d’une milice
bourgeoise forte d’une trentaine d’hommes.
Le 30 avril 1598, Henry IV signe l’Edit de
Nantes qui met fin aux guerres de Religion.
Hélas, très rapidement les deux parties se
rendent compte qu’il n’en est rien, et les
problèmes subsistent entre Montpellier
(protestant) et les villes avoisinantes, dont
Frontignan (catholique).
En mars 1614, des armes en provenance
d’Italie, destinées à Montpellier, sont saisies
au large de Frontignan. En représailles, trois
Frontignanais, dont le consul Pascal sont
arrêtés à Montpellier, le duc de Montmorency
doit intervenir pour les faire libérer.
En 1622, Louis XIII décide d’assiéger
Montpellier. Ce siège durera 50 jours, délai
pendant lequel il faudra nourrir les troupes.
Frontignan, comme les autres villes de
garnison provisoire, subira tous les méfaits
d’une soldatesque bien souvent inactive.
En 1628, les familles protestantes de
Frontignan sont à nouveau imposées pour
la réparation des murailles de la ville. Cet
acte d’imposition permet de dénombrer 23
familles dont les Argelliés, Gaillard, Angles
etc. Par la suite Frontignan n’eut à subir que
des réquisitions de barques pour transports
de canons et de troupes, l’hébergement de
celles-ci et les impôts spéciaux pour cause
de guerre.
Guerres de Religion
A partir de quelle date la Réforme toucha-telle les Frontignanais ?
En 1560, le pasteur Bordenave se trouve à
la tête d’une dizaine de familles. Celui-ci
déménage l’année suivante pour Montpellier.
A-t-il était remplacé ? On peut supposer que
non, car le 5 août 1561, une lettre est expédiée
à Genève pour demander son retour.
En fin d’année, l’église* Saint-Paul est saccagée
par les huguenots, probablement venus de
Montpellier, ville acquise à la Réforme. Images
et ornements sont brûlés. Un mois plus tard,
ceux-ci sont chassés et le culte catholique y
est rétabli.
En 1562, au mois de juillet, quelques
protestants s’emparent de Frontignan par
surprise, en attaquant de nuit la ville qui
fut livrée aux pillages et incendies, mais la
majorité catholique chasse ces envahisseurs,
qui par vengeance détruisent quelques vignes.
Le 15 août de la même année, le baron de
Crussol, chef de l’armée protestante, à la
tête de 3.000 hommes assiège Frontignan
pendant une douzaine de jours. Devant la
défense opiniâtre des habitants, il est obligé
de quitter les lieux.
En 1563, le comte de Joyeuse, chef de l’armée
catholique, impose aux Frontignanais la charge
et l’entretien d’une compagnie pendant la
période d’une année et de participer au
ravitaillement du camp de Lattes, base arrière
du siège de Montpellier. En 1568, la citadelle
de Frontignan doit être réarmée, à cet effet,
les protestants de la ville sont taxés d’un
impôt spécial.
78
H
Habitations à Bon Marché (H.B.M.) au même endroit que celui dont il est question
Le 27 mars 1919, la mairie fait l’acquisition
d’un terrain appartenant à Jean-Etienne
Bonhomme, représentant de commerce
à Carcassonne, situé au lieu dit « Cap
d’Aureille », « d’une superficie de plus de 1
hectare, en nature de jardin potager entièrement
clos, pour le prix de 40.000 francs ». C’est
sur ce terrain que furent construites peu
après, les premières maisons à bon marché.
Ce secteur est dénommé actuellement le
« Petit Versailles ». Plus tard, plus au nord,
un autre quartier sera construit avec la même
architecture, on l’appellera le « Petit Paris ».
en 1611, lors de l’achat d’une maison voisine
pour agrandissement ? Sa surface n’était pas
bien vaste, il occupait l’immeuble n°2 de la
rue Escarrieux et com muniquait avec la rue
actuellement nommée de l’Hôpital-Vieux.
Craignant que cet établissement soit source
de maladies contagieuses, les Frontignanais
demandèrent son déménagement. En 1631,
il est question de l’installer à la place du
moulin à huile, rue du Canau, finalement
un inventaire de 1659 le situe rue du Plan
d’Encarneau. Ce même inventaire le décrit
comme ne possédant que deux chambres
et cinq lits. En 1670, les moines capucins
chargés des soins aux malades, iront se fixer
hors les murs : l’hôpital Saint-Jacques*,
dépendance de leur couvent, vient de naître.
Hôpital auxiliaire 109
Pendant la guerre 1914-1918, un hôpital
militaire avait été créé dans l’immeuble
Cantagrel-Poulhe* qui se trouvait à
l’emplacement de l’actuelle place Jean-Jaurès*.
Les blessés y étaient accueillis par la CroixRouge dont l’épouse de Victor Anthérieu,
maire, était la présidente administrative. Des
bénévoles telles Mmes Girello, Pauline Valette,
Mlles Angèle Forestier, Paulette Blondin,
Suzanne Siau prodiguaient les soins aux
militaires arrivés du front par train en gare
de Frontignan.
Horloges
Maîtriser le temps qui fuit, compter les
heures des jours et des nuits, fut une
des préoccupations des Consuls de la
communauté. Il semble bien qu’une première
horloge ait existé en 1460. En 1592, pour
tenir le « reloge » (horloge) Jacques Pastroux
perçoit 50 livres. Au siècle suivant en 1636,
Jean Veronne, maître-serrurier de Frontignan,
reçoit 40 livres pour l’entretien de l’horloge
et des armes pendant un an. En 1662, l’église
Saint-Paul est dotée d’une horloge. « Son
Hôpital vieux
Un hôpital existait déjà en 1340, était-il situé
79
cadran est placé au-dessus et à gauche de la porte
gothique, les roues et autres choses sont dans la
tribune ». On paie à Fulcrand Bruguière 30
livres « pour rente de sa maison et boutique
près de la porte de Montpellier occupée par les
maistres qui ont travaillé à la construction et
fabrique de l’horloge ».
En 1668, 50 livres sont payées à Antoine
Brun, menuisier de Frontignan, « pour
l’entretènement de l’orloge commune et deux
monstres l’une à l’église et l’autre au dessus de
la maison consulaire ».
En 1708, Bellefleur, maître-horloger de
Montpellier, séjourne à Frontignan, pour
« conduire et mestre en estat les orloges de
Frontignan ». La première à la maison
consulaire, la deuxième à l’église.
En 1734, Goudon, maître serrurier de la cité
prend le relais et dresse un devis estimatif des
réparations à faire à l’horloge de la paroisse
dont il repeindra la montre (c’est-à-dire le
cadran) qui est au devant de l’église « avec
couleurs à l’huile de noye ». Il mettra des cordes
neuves pour les « contrepoids plus l’aguille de la
dite montre sera fette de neuf, plus il sera réparé
la chenne qui fet soner le timbre du dit orloge ».
Montant du devis : 150 livres. C’était donc
une horloge à aiguille unique. Quant à
l’horloge de la maison consulaire, il n’en est
plus question.
En 1816, la charpente qui supporte la cloche
de l’église ainsi que celle de l’horloge doivent
être refaites. En 1820, la commune est privée
de son horloge depuis plusieurs mois. C’est
toujours la même que celle placée à l’église
en 1662, au mécanisme très robuste mais
fort usé. Elle est vendue en 1822 au serrurier
Joseph Truc de Montpellier au prix de 100
francs. Plus aucune horloge ne viendra orner
la façade de notre église. A la même date,
une nouvelle horloge est placée à la tour de
la mairie par l’horloger Cure de Montpellier,
coût des travaux 1 700 francs. En 1883, il faut
la remplacer par un nouveau mécanisme, c’est
la maison Prêtre et fils de Rosureux dans le
Doubs qui est chargée de cette installation.
Le 8 avril 1895 on projette de dresser une tour
en bois de 11 mètres pour y installer l’horloge
et la cloche sera au-dessus à 14 mètres, il en
coûtera 325 francs. Après utilisation, le bois
restera la propriété de la commune. Le 14
novembre de la même année pour réinstaller
l’horloge sur le clocheton de la mairie, après
nettoyage et réparation il en coûtera 850
francs, le travail est garanti 5 ans.
Les nouvelles techniques chassent les anciennes
et en 1938, une pendule électrique sur secteur
remplace l’ancienne. C’est la maison Francis
Paget de Morez du Jura qui s’en charge pour la
somme de 11 350 francs. Puis un mouvement
à pile prendra le relais, pour laisser à son tour
les modules à quartz assurer l’heure de la cité.
80
I
Imitations
infusion d’écorce d’amandes amères torréfiées,
4 litres infusion de Brou de noix, 2 litres
Cognac vieux et coloré, 6 litres alcool à 90°.
Porto
Vin rouge très coloré type Roussillon vieux
18° + 4 ° liqueur
Mistelle rouge, jus de pruneaux, légère
addition de caramel et de thé.
Certaines personnes, pour leur consommation
personnelle, pouvaient se faire des imitations
de vins :
Type Bordeaux
70 litres de vin de Minervois ou du Roussillon
vieux 12-13°, 25 litres de vin blanc Terret
Bourret sec et vieux, 1 litre infusion de brou
de noix, 1 litre infusion de pruneaux, 2
litres infusion de coques d’amandes, 50 cl
infusion d’iris.
Type Bourgogne
70 litres vin rouge des Corbières 12°, 25 litres
vi n blanc sec type Clairette 12°, 30 cl infusion
de framboise, 2 litres infusion de brou de noix,
2 litres infusion de coques d’amandes, 3 cl
infusion de thym, 2 cl infusion de romarin.
Avant le contrôle très strict de ces produits,
voici comment nos ancêtres fabriquaient de
façon industrielle certaines imitations :
Quinquina
Mistelle pour un hecto + vin blanc additionné
d’alcool
2 Kg Quinquina jaune Kalysaya par hecto, 2
Kg Quinquina rouge ou gris par hecto, 500
gr écorce d’orange amère par hecto.
Vermouth
Vin Picpoul + Clairette + alcool. A laisser
vieillir
1 Kg écorce orange amère par hecto, 250
gr fleurs de Camomille par hecto, 100 gr
Candamone de Malabar par hecto, 800 gr
Centaurée par hecto, 300 gr Chardon bénit
par hecto, 5 gr Aloes lucie soccotrin par hecto,
10 gr Canelle de Ceylan par hecto, 10 gr
Noix de muscade par hecto, 40 cl de jus de
framboise par hecto, 10 l d’alcool à 90° par
hec to, 10 l Mistelle aromatisée à l’infusion
de fleur de sureau, par hecto.
Muscat
Pour un hecto mistelle + vin blanc + alcool
à 90° p our obtenir un produit à 15° alcool
et 6° liqueur
Baumé : 200 gr fleur de sureau, 500 gr graines
de coriandre, 100 gr cacao torréfié.
Madère
100 litres vin blanc sec type Malvoisie, 2 litres
Industries
C’est à partir du XIXe siècle que des industries
s’implantèrent sur notre territoire.
Ciments Lafarge - Le 26 janvier 1925, un
représentant des cimenteries « Pavin de
Lafarge » vint confirmer auprès du Conseil
81
La cimenterie Lafarge
quartiers. Quelques années plus tard, on
modifie les lampadaires en y installant de
nouveaux becs de marque Auer plus efficaces.
Pechiney Saint-Gobain - En raison de la
demande d’engrais nouveaux pour les vignes,
la « Compagnie Bordelaise de Produits
Chimiques » s’installa en 1894-95, sur la
propriété Nicolas à La Peyrade. En 1962
elle fusionne avec « Kulhmann » et en 1970
prend le nom de « Pechiney Saint-Gobain ».
Elle occupait 160 personnes, elle recevait la
matière première, l’hydrogène sulfuré, de la
raffinerie Mobil et du complexe de Lacq. Cette
usine cessa toute activité en 1972.
Port conchylicole -Tunnel de congélation Ils se trouvent à l’ouest de la plage en bord
de mer. Il y avait une nécessité de créer un
lieu de stockage de poissons pour le port de
Sète, les Sétois souhaitaient que cela se fasse
chez eux mais le site de Frontignan fut choisi
pour plusieurs raisons : la superficie offerte,
la facilité des voies d’accès, la possibilité de
créer des quais de débarquement.
Le permis de construire fut délivré le 23
municipal, l’achat, quelques mois auparavant,
d’un terrain à La Peyrade, afin d’y bâtir une
usine. C’est en 1929 que démarra à l’ouest de
la ville au bord de l’étang de Thau, l’usine de
la société des « Chaux et Ciments Lafarge ».
En 1938, le personnel se composait de 275
employés. C’est sur ce site qu’était extraite
l’argile nécessaire à la fabrication du ciment et
à Loupian le calcaire. Avant la guerre, l’usine
produisait 80.000 tonnes de ciment par an
et employait 300 ouvriers. En 1985, la baisse
d’activité amène la fermeture du site, cent
emplois sont supprimés, l’ancienne usine ne
fera plus que de l’ensachage. En 2013, l’activité
sera déplacée sur le port de Sète.
Compagnie du gaz - La compagnie « l’Union
des Gaz » qui était installée à « Cette »,
s’implantera en 1867 à Frontignan dans le
quartier de La Peyrade. Elle alimentait les villes
de « Cette » et de Frontignan en gaz de ville
pour l’éclairage public. Chez les particuliers,
pour l’éclairage et le chauffage, les premières
cuisinières à gaz apparaissent. A Frontignan,
des becs d’éclairage sont installés dans certains
82
juillet 1983 et le 25 juin 1985, le Président
de la République, François Mitterrand,
accompagné de Pierre Joxe, ministre de
l’Intérieur et Georgina Dufoix, ministre des
Affaires Sociales et de la Solidarité Nationale,
inaugura le tunnel de congélation. Une
pépinière d’entreprises s’installa sur ce site ainsi
que le port conchylicole regroupant plusieurs
mareyeurs qui commercialisaient huîtres,
moules et coquillages du Bassin de Thau.
Raffinerie Bastide - La « Raffinerie d’Amérique
Bastide », située avenue de la Résistance, fut
opérationnelle en 1878 et deviendra plus
tard la « Raffinerie Clément Gérard et Cie ».
Elle produisait exclusivement du pétrole
lampant pour l’éclairage et de l’essence pour
les véhicules à moteur.
Raffinerie de pétrole - Crée en 1904 sous le
nom de « Société Industrielle des Pétroles » elle
raffinait du pétrole brut venant de Roumanie.
Elle prend ensuite le nom de « Compagnie
Industrielle des Pétroles » (C.I.P.). Au début
de la seconde guerre mondiale elle traitait
250.000 tonnes de brut par an.
Détruite en 1944 par le bombardement, elle
est reconstruite grâce au « plan Marshall »
et change de raison sociale en 1949, la CIP
devient la « Socony Vaccum française » et en
1955 la « Mobil Oil française ». La fermeture
de la raffinerie est annoncée le 5 décembre
1985 et le 8 avril 1986 les feux sont éteints
dans la plus ancienne raffinerie de France.
Aujourd’hui BP British est propriétaire des
65 ha du site et ExxonMobil est responsable
de la pollution de 12 ha du site. C’est le 2ème
plus grand dépôt d’hydrocarbures d’Europe,
derrière Amsterdam.
Raffinerie de soufre - L’usine de Frontignan
appartenait à la « Compagnie Bordelaise des
Produits Chimiques », acquise en 1914 par
la Société des Raffineries de Soufre Réunies
de Marseille (R.S.R.). Elle était située entre
la route nationale 108 et la ligne de chemin
de fer, dans le quartier des Pielles.
Elle produisait des soufres sublimés, triturés,
mouillables et micronisés pour la viticulture.
Dans les vingt dernières années, elle traitait
de la matière première provenant des puits
de Lacq et de la raffinerie de pétrole locale.
L’ « Européenne de Soufre », société germano-
La raffinerie de pétrole C.I.P.
83
hollandaise, a grâce à une offre publique
d’achat, repris l’ancienne société en 1987. Elle
dut fermer ses portes en 1988, sur son site se
dresse aujourd’hui l’éco-quartier des Pielles.
S.A.P.L.A. - Après la dernière guerre, le
commerce des vins et apéritifs très florissant
à Frontignan, commença à décliner. Trois
négociants s’unirent pour créer une fabrique
de produits laitiers, une filiale des yaourts
J.A. Benoit implantée à Marseille, la « Société
Anonyme des Produits Laitiers » (S.A.P.L.A.).
Cette entreprise grandit et développa sa
production sur toute une gamme de desserts.
Plus tard cette usine travailla sous le nom de
« Chambourcy » et termina sous l’étiquette
de « Lactel », elle occupait 188 personnes et
produisait 87 millions de pots par an.
A la fin du XXe siècle, toutes ces usines
arrêteront leurs productions, la ville subit
de plein fouet cette désindustrialisation qui
provoquera une sensible augmentation du
chômage.
fréquentation de l’école primaire était surtout
réservée aux enfants de la bourgeoisie, qui
poursuivaient éventuellement leurs études à
Montpellier. Le nombre des régents d’école
en fonction à Frontignan était variable, et
réduit au minimum.
Quelques documents nous informent sur cet
état, par exemple, le 5 janvier 1688 … « il y a
deux maîtres d’école, savoir Philippe Moulin et
Pierre Bélier et une maîtresse Catherine Angloise
….. les maîtres enseignent aux garçons et la
maîtresse aux filles et vont avec leurs élèves à la
messe les dimanches et jours de fêtes » ….. En
1732 ….. « une fois seulement il se présenta un
second maître qui connaissait le latin et s’offrit
à l’enseigner aux enfants au-dessous de l’âge
scolaire de 7 ans, en même temps que la lecture
et la religion » ….. Pendant la Révolution, le
15 janvier 1796 « il y a dans la commune de
Frontignan, un instituteur et une institutrice ».
Le traitement du régent d’école à Frontignan
était fixé en 1688, à 150 livres par trimestre
pour un maître et 100 livres pour une
maîtresse. Le traitement annuel d’un
instituteur était de 700 francs en 1871 et
1300 francs en 1881.
Instituteur
Pendant longtemps l’enseignement était
dispensé par des religieux qui enseignaient
principalement le catéchisme. En 1718, la
demoiselle Carrière chassa, sur ordre du curé,
la fille du châtelain parce qu’elle n’avait pas
assisté au catéchisme. Le châtelain se vengea
de cet affront en la faisant renvoyer.
L’instruction n’étant pas obligatoire, la
Isle Vacquière
Ile qui se trouvait au tènement de SaintMartin, comme le confirme un texte du XVIIe
siècle : « vigne à hierle vacquière confronte de
grec chemin bas de la gaze ».
84
J
Jeux de Ballon et du Tambourin
dimanches et jours fériés à la disposition des
joueurs, pour fournir les accessoires. On ne
pourra jouer plus d’une partie, si d’autres
joueurs attendent. Le terrain ne pourra être
retenu plus d’une semaine à l’avance et le
ballonnier, au bord du jeu, contrôlera les
parties.
En 1881, la municipalité prend la décision de
démolir les tribunes, le jeu de ballon n’attirant
plus les Frontignanais. L’endroit était devenu
un « cloaque aux odeurs putrides », servant
en effet de dépôt d’ordures. Par la même
occasion, il est décidé de rogner une partie
de l’esplanade et d’aménager l’Herbette pour
tracer ainsi un vaste boulevard.
Si le jeu de ballon n’avait plus les faveurs
du public, c’est que vers 1875 était apparu
un nouveau jeu dit du « tambourin ». Le
tambourin est un cerceau de bois sur lequel
est tendue une peau de porc ou de chèvre. Un
autre tambourin à long manche, le « battoir »,
ne sert qu’à mettre la balle en caoutchouc le
plus loin possible dans le camp adverse. Le
jeu se joue à dix joueurs se faisant face.
Une ligne appelée « basse » délimite les deux
camps dont les dimensions atteignent 90 à
100 mètres de longueur pour 18 mètres de
largeur. A Frontignan, ce jeu a été abandonné
au début du siècle.
Le jeu de ballon occupait un espace situé sur le
boulevard Gambetta à hauteur du rond-point.
Ce jeu se pratiquait avec un brassard fixé sur
l’avant-bras, et un tube de bois de 15 cm de
hauteur dont la surface extérieure était taillée à
facettes. La main le tenait grâce à une poignée
transversale et oblique fixée à l’intérieur. Le
balle en peau était remplie, au moyen d’une
seringue, d’un mélange de blanc d’œuf et de
vinaigre qui en coagulant durcissait.
En 1612, le connétable de Montmorency,
gouverneur du Languedoc, résidant à Pézenas,
se trouvait aux bains de Balaruc avec son
jeune fils. Ce dernier, jeune amiral de 17 ans,
exprima le désir de venir à Frontignan pour y
jouer au ballon, ce qui prouve que le jeu de
ballon existait déjà. Au XVIIIe siècle, beaucoup
de petits villages de l’Hérault possédaient un
jeu de ballon. Celui de « Cette », construit
en 1768, mesurait 87,68 m de longueur sur
15,59 m de largeur. En 1876, le jeu de ballon
de Frontignan était en très mauvais état. La
commune le donne à ferme à Paul Baldare
qui s’engage à verser 10 francs annuels à la
commune, à charge pour lui d’entretenir le
terrain à ses frais.
Un règlement en 16 articles est établi. Le prix
de la partie est fixé à 30 centimes pour deux
brassards, ce qui indique que la partie se jouait
à deux. Le fermier Baldare devra se tenir les
85
Journaux anciens
A Frontignan, en 1627, sur l’étang d’Ingril*,
quinze jouteurs s’affrontent à bord de deux
barques devant un spectateur de marque, le
connétable de Montmorency, Gouverneur
du Languedoc. Ce dernier l’année suivante
demande au Consul de notre ville « de faire
préparer les joustes qu’il s’est obligé de faire voir
à Monsieur le cardinal de Richelieu et mesme
de les faires avec toutes les circonstances et le plus
grand appareil que faire se pourra ». Ce qui se
réalisa en 1629.
« En l’année 1666 pour faire les joutes royales,
artifices, feux de joye et autres magnificences
en l’honneur du port Saint Louis à Cette, jeter
en mer la pierre fondamentale duquel port et
autres réjouissances publiques, Pierre Delcure,
consul de Frontignan prit bâteau sapine
m’appartenant avec lequel je gagnais mas vie,
ainsi que sept grandes ais appelées romblas », telle
est la déclaration de Jean Roubieu, patron,
réclamant le remboursement de sa barque,
laquelle avait été endommagée à la suite des
fêtes ci-dessus énumérées.
En 1930, la société « les Vieilles Lances »
fut invitée par la ville d’Alger à faire une
démonstration de joutes languedociennes à
l’occasion du centenaire de l’Algérie. Pour
organiser ce tournoi, il a été demandé une
subvention au Conseil municipal afin de
permettre l’achat de barques et du matériel
de joutes nécessaire. La même année, cette
société cesse ses activités et à ce sujet nous
avons relevé que : « le comité des Vieilles Lances
à l’honneur de faire connaître à la population
qu’il remet officiellement à la Société des Jouteurs
Frontignanais, le matériel de joutes qu’il a eu
le plaisir et l’honneur de faire construire avec
l’appui de tous……. ».
Outre la Société des Jouteurs Frontignanais,
nous avons eu à La Peyrade, en 1921, le
« Pavois sportif lapeyradois », à Frontignan
L’Appel du Large
Journal paroissial créé par le curé Joseph
Souche vers 1943. Ce mensuel a consacré
ses pages au compte rendu très détaillé du
bombardement* du 25 juin 1944. Il cessa de
paraître, faute de fonds, en 1950. Le gérant
était Joseph Souche, l’imprimatur était donné
par l’Evêché (J. Rouquette) et le journal était
imprimé à Sète par Sottano.
L’Echo de la Gardiole
Journal frontignanais à but pré-électoral qui
ne parut qu’une seule année, du 7 mai au
6 octobre 1921. Le rédacteur en chef était
Léon Peyronnet et l’éditorialiste Léon Babau.
L’Eclair
Journal à tendance royaliste. Il cessa de paraître
en 1945, après avoir collaboré pendant
l’occupation allemande. Il fut remplacé par
le Midi Libre.
Le Petit Méridional
Journal à tendance républicaine. Cessa de
paraître en 1945, après avoir collaboré pendant
l’occupation et devint la Marseillaise puis
l’Hérault du jour.
Joutes nautiques
A quelle date ont eu lieu les premiers tournois
de joutes nautiques ?
Certains prétendent que ce sont les soldats
de l’armée de saint Louis, dans l’attente du
départ pour les croisades, qui auraient imaginé
les joutes nautiques à Aigues-Mortes, prenant
modèle sur les tournois de joutes à cheval.
Nous avons les preuves qu’en 1538 un tournoi
eut lieu à Aigues-Mortes devant François 1er,
qu’en 1601 c’est devant Montmorency que
des jouteurs s’affrontèrent en Agde.
Elles faisaient partie des spectacles que les
doges de Venise offraient à leurs invités de
marque.
86
une société éphémère l’« Amicale des jouteurs
frontignanais » qui fut dissoute en 1996.
En notre ville, la coutume veut que le 14 juillet
soit organisé le tournoi des jeunes locaux et à
l’occasion de la fête locale, qui se déroule le
dimanche suivant, se dispute le Grand Tournoi
opposant les meilleures lances régionales en
catégorie lourd. Ne pas oublier la pépinière
de futurs champions issus de l’école de joutes
dirigée par Jacques Castillazuelo dit Mahu.
Dans les années 1990, un groupe de jouteurs
baptisé « la Squadra » se distingua dans les
tournois régionaux.
Les joutes nautiques vers 1950
87
88
L
La Peyrade
gaz* (aujourd’hui ERDF) prouvent également
leur présence.
Des métairies s’implantent à partir du XVIIIe
siècle, Mas Bernadou*, Mas de Chave*,
château de La Peyrade*, château de Six Terres*,
château de Méreville*, château de Stony* et
Mas de Suède*.
Le quartier de La Peyrade est constitué vers
1840 par des employés du chemin de fer et
quelques porteurs d’eau. Le journal sétois
Situé à 3 km du centre ville, le hameau de La
Peyrade a pris naissance au milieu du XIXe
siècle. Son nom est celui de la chaussée établie
dans l’étang d’Ingril par Paul Riquet au XVIIe
siècle. Les premiers habitants à fouler le sol
lapeyradois furent des Gallo-romains établis
dans les vignes du Mas de Bernadou*. D’autre
part, de nombreuses amphores retrouvées
dans un puits situé dans l’ancienne usine à
Vue aérienne du quartier de La Peyrade
89
La Méditerranée mentionne en 1845, « les
vendeurs d’eau de La Peyrade qui, avec leurs
tonneaux posés sur des charrettes ravitaillent la
ville en eau potable à un sou la cruche ».
Le recensement de 1872 comptabilise
255 habitants dans l’agglomération et 132
personnes dans les métairies.
Pour simplifier les votes, Frontignan procède
en 1880, à la division de la commune en deux
sections électorales. La Peyrade devenant
la deuxième section avec trois conseillers
municipaux. Cette séparation prendra fin
en 1993. Par quatre fois (1884, 1891, 1906
et 1937), les Lapeyradois demandent, sans
succès, que leur agglomération devienne
une commune en invoquant entre autres
l’éloignement de la mairie* de Frontignan et
l’absence des services publics comme la Poste,
l’Etat civil ou encore la Police. Demande
refusée quatre fois par le ministre de l’Intérieur
après avis négatif du préfet.
En 1887, sur proposition des conseillers
lapeyradois, très républicains, la fête locale
est fixée au 20 juin (date du serment du Jeu
de Paume de 1789).
Quatre associations existent à cette époque :
Football Club, Société des Jouteurs
lapeyradois, Société sportive cycliste, Secours
mutuel « l’Indépendante ».
La mise en place du réseau d’égouts s’effectue
en 1934, la population atteint alors 2.000
habitants.
Au cours de l’année 1937, agrandissement
de la place publique et achat de la propriété
Fernadié (12.470 m2) où s’établira la première
mairie annexe.
Au cours de la sombre période de la guerre, en
1943, la population descend à 1 450 habitants.
Dès 1945, peu à peu, le vignoble des grands
domaines se reconvertit en cépage muscat.
Pour décongestionner la traversée de
l’agglomération, la voie d’évitement sud est
terminée en 1991, en effet 25 000 véhicules
empruntaient journellement l’ex R.N.112.
Lavoirs publics
A Frontignan, vers les années 1930, la
municipalité fit construire un bâtiment au
terrain de l’Aire pour servir de lavoir public.
Les ménagères étendaient leur linge sur des
fils de fer installés sur le terrain contigu, où fut
construite, un peu plus tard, la salle de l’Aire.
Le lavoir public quant à lui, fut transformé
en salle de culture physique, occupé par le
Frontignan Athlétic Club (FAC). Cette salle
fut détruite le 16 mai 1992 pour permettre
aux camions des entreprises installées sur ce
secteur un meilleur accès à leurs entrepôts.
A La Peyrade un lavoir privé existait aux
Chantiers Généraux dits « cité Marcou »
au début des années 1920. Ce dernier était
réservé aux résidents de la cité.
Loups
Il paraît bizarre à notre époque que nos
ancêtres aient eu à se préoccuper de ces
canidés, pourtant tel fut le cas. Le 25 janvier
1645, le gouverneur du Languedoc, le
maréchal de Schombert, qui était aux bains
de Balaruc, fit organiser une chasse aux
loups « dans le lieu de Mireval », à cet effet,
il fit réquisitionner une vingtaine d’hommes.
L’année suivante, le 27 avril, le maréchal
repartit en chasse, mais cette fois-ci dans « lysle
de Sette », le consul de Frontignan Gaillard
et 90 hommes participèrent à la battue. En
1791, le Directoire départemental offre une
prime à tout chasseur qui rapporterait la
dépouille d’un loup. Cette prime est tarifée
comme suit : 30 livres pour une louve, 24
pour un mâle et 12 livres pour un louveteau.
90
M
Maires
du district de Montpellier, et il donnera sa
démission le 6 mars suivant. François-Marc
Lambert ayant été élu maire, par une autre
fraction des électeurs, son investiture est
reconnue officiellement le 6 mars 1790 et le
restera jusqu’à sa démission le 16 décembre
1792, en raison de sa nomination comme
membre du Directoire Départemental.
Marc Poulhe 17 décembre 1792 au 30
avril 1795 / Pierre Roux 1er mai 1795 au
25 juin 1800 / François Bruguière 26 juin
1800 au 29 février 1812 / Joseph Lapierre
1er avril 1812 au 23 septembre 1830 / Paul
Tudès 29 septembre 1830 au 23 septembre
1840 / Marc Poulhe 24 septembre 1840 au
5 mars 1848 / Paul Tudès 6 mars 1848 au
19 février 1852 / Argelliés-Layrolle 20 avril
1852 au 10 août 1852 / Marc Poulhe 11
août au 25 août 1865 / Pierre-Jean David
(lapeyradois) 26 août 1865 au 22 novembre
1867 / Bellonet-Lacrouzette 23 novembre
1867 au 2 octobre 1870 / Antoine Clément
3 octobre 1870 au 25 février 1874 / Amédée
Argelliés 26 février 1874 au 11 mai
1876 / Antoine Clément 11 mai 1876 au 7
septembre 1877 / Achille Munier 8 septembre
1877 au 26 décembre 1877 / Antoine
Clément 27 décembre 1877 au 30 septembre
1879 / Jacques Seguin 10 octobre 1879 au
22 janvier 1881 / François Simorre 25 janvier
1881 au 16 mai 1896 / Hippolyte Gachon
A la fin du XVIIe siècle, Louis XIV créa des
offices payants de Maires et lieutenants de
Maire. C’était une nouveauté, car jusqu’alors
seuls les Consuls dirigeaient les affaires de la
communauté.
Certains bourgeois fortunés s’offrirent cet
honneur. A Frontignan, le premier postulant
fut le sieur Domergue, de 1693 à 1700,
puis de Griffy de 1707 à 1733, ensuite
Argelliés en 1735. Ils prenaient alors le titre
de « Monsieur de Frontignan » et pouvaient
assister tous les sept ans avec les consuls aux
Etats du Languedoc. Mais quelquefois des
rivalités s’installaient entre ce double pouvoir
des maires, qui achetaient leur charge, et des
consuls*, qui étaient élus. Tout cela fut modifié
à la Révolution, laquelle instaura un système
d’élection un peu plus démocratique. Système
qui ne fut pas toujours respecté, car depuis
1789, les maires qui se sont succédé, n’ont
pas tous été élus de cette façon, certains ont
été nommés par le gouvernement au pouvoir.
François Bruguière prit le titre de maire le
23 octobre 1789, ayant été élu à la façon des
Consuls, il se démit de ses fonctions après les
élections du 1er au 4 février 1790.
Jacques-François Chappotin est élu maire le 4
février 1790 par une partie des électeurs, après
plusieurs séances très houleuses. Cette
élection ne sera pas entérinée par le directoire
91
17 mai 1896 au 10 mai 1904 / Joseph-Noël
Périer 11 mai 1904 au 18 mai 1912 / Victor
Anthérieu 19 mai 1912 au 21 juilet
1932 / Elisée Galabert 26 août 1932 au 21
mars 1941 / Pierre Guillon 22 mars 1941 au
21 août 1944 / Elisée Galabert 22 août 1944
au 19 mai 1945 / Georges Aillaud 20 mai 1945
au 9 mai 1953 / Philippe Chappotin 10 mai
1953 au 27 mars 1965 / Hubert Brives 27
mars 1965 au 31 mars 1970 / Roger Michel
27 avril 1970 au 18 mars 1971 / Philippe
Chappotin 19 mars 1971 au 19 mars
1989 / Christian Combette 24 mars 1989
au 8 mai 1990 / Dominique Ruggiéro 17
mars 1990 au 22 juin 1995 / Pierre Bouldoire
depuis le 23 juin 1995.
centre de la cité, dans une dépendance du
château*, non loin de la mairie actuelle*.
Au XVIIe siècle, quoique modeste maison
d’une pièce, elle était cependant munie d’une
horloge* sonnant les heures.
En l’an 1626, les Consuls* de Frontignan
obtiennent « sous l’albergue et censive annuelle
de 3 livres », l’inféodation d’une vieille tour
contiguë à la muraille de l’ancien château de
Roquefiche, « laquelle demeure inutile à Sa
Majesté et confrontant la maison de ville, pour
y faire des archives communes et tenir titres et
papiers et serrer avec sûrement les munitions
de guerre et autres choses appartenant à la dite
communauté ».
Après un siècle et demi de bons services, cette
modeste maison consulaire sera mise en vente
en 1785 pour 1 100 livres. La communauté
vient d’acheter à Marie-Antoinette Argelliés
les vestiges de l’ancien château* pour la somme
de 3.000 livres. Les Consuls souhaitent
aménager dans ces bâtiments une nouvelle
mairie avec salle de réunion, cabinet d’archives,
logement du valet de ville et du maître
d’école, un « auditoire » et une prison. Cet
ensemble est représenté sur une des premières
photographies, prise à la fin du XIXe siècle.
Sa démolition débute en 1894.
Maison de ville
La première « maison de ville » se situait au
Mairie actuelle
C’est tout d’abord avec l’intention de
construire un groupe scolaire qu’une
commission communale, réunie le 30 avril
1889, porte son choix sur un groupe de
maisons appelé « le château » appartenant aux
héritiers Argelliés-Lairolle, d’une superficie de
1.470 m2 et d’un prix ne dépassant pas 11.000
francs ….. « située au centre même de la
ville, qui sera embelli par la disparition de ces
immeubles et l’édification de ce monument ».
M. Blanc, l’architecte de la ville, est chargé
d’établir un projet de construction d’une école,
La maison de ville sous la neige
92
1895. Dans une cassette de plomb posée
sous la pierre d’angle de gauche, sont placés
le procès-verbal signé des autorités locales et
quelques pièces de monnaie d’argent et de
bronze de l’année.
Fin 1895, l’entrepreneur abandonne les
travaux, il se plaint de ne pas être payé.
Une nouvelle somme est alors allouée et le
chantier peut continuer. Le budget prévu
deux ans auparavant est depuis longtemps
dépassé, la municipalité va avoir recours à de
nouveaux emprunts. L’opposition se déchaîne
devant le gouffre financier que représente cet
Hôtel de Ville « vraiment trop luxueux ».
Les travaux étant bien avancés, on envisage
son inauguration pour le 14 juillet, puis le 4
septembre, il est même question du 3 mai
1896, veille du premier tour des élections
municipales. Finalement les élections ont
lieu, et François Simorre est battu au second
tour par son adversaire Hippolyte Gachon,
principal opposant à la construction de cet
édifice. En conséquence cette mairie ne sera
jamais officiellement inaugurée. Une somme
de 90.000 francs supplémentaire doit être
empruntée pour finir les travaux.
En novembre 1896, quelques services
municipaux commencent à s’y installer et en
novembre le premier mariage entre Albéric
Forestier et Augustine Rouzier est célébré.
Le 20 février 1897, le Conseil prend possession
de l’actuel Hôtel de Ville.
Le 4 septembre 1920, la mairie est illuminée,
car l’on fête un double événement, le 50e
anniversaire de la République, mais également
l’inauguration de l’éclairage public sur la
commune. Un emprunt de 56.000 francs est
nécessaire pour terminer les travaux.
Le 1er avril 1975, aménagement du sous-sol
de la mairie en nouveaux bureaux.
A La Peyrade c’est à partir de 1936 qu’une
ancienne habitation faisait office de mairie
La mairie actuelle
ainsi qu’un second projet comprenant, une
école, une mairie et une halle couverte. Le 18
juin, le Conseil municipal ajourne pour raison
financière ces projets, mais décide l’acquisition
immédiate des immeubles.
En mars 1893, il adopte le projet de
M. Deschanels, architecte montpelliérain,
pour la construction d’une mairie avec une
salle de justice et d’un marché couvert à la
condition que ces travaux ne dépassent pas la
somme de 120.000 francs. Frontignan étant
chef-lieu de canton, la ville devait se doter
d’une salle de justice avec juge et greffier,
située dans l’actuel bureau des élus. L’accès
se faisait côté halles avec une entrée réservée
à cet usage, les geôles se trouvaient également
à ce niveau. La pose de la première pierre
par le maire François Simorre et son Conseil
municipal intervient le dimanche 21 avril
93
annexe (logement du garde municipal,
célébration de mariage, bureau de vote…)
Installée en bordure de la RN 112, elle
faisait partie d’un plus grand corps de
terrain de 12.470 m2 appelé enclos Gauthier.
Elle accueillera un temps une classe de
garçons et dans les années 1960, expansion
démographique oblige, la construction d’un
bâtiment administratif devenu indispensable
est décidée. La mairie annexe est née.
détermina le conseil d’administration (les
Capucins ?) à acheter un autre local, qui
présentait une position heureuse au pied de
nos montagnes avec de la bonne eau ….. les
réparations les plus urgentes étaient faites ……
lorsque la Convention Nationale décréta que
les biens des hôpitaux seraient vendus avec
les autres biens nationaux. A cette époque il
existait, pour le besoin des pauvres, huit grands
lits, deux couchettes, les paillasses, les matelas, les
traversins, les rideaux et tout le linge nécessaire
au secours de l’humanité ». Un an plus tard,
un inventaire du mobilier restant est dressé,
l’hospice possède encore deux maisons qu’il
loue et qui ne rapportent que 16 livres par
an. Le total de ses revenus s’élève seulement
à 1.100 livres en assignats, alors qu’il en
faudrait le triple pour que cette oeuvre puisse
fonctionner.
L’hôpital était géré par des soeurs et en 1868,
la Supérieure de Bourg-Saint-Andéol envoie
deux religieuses rémunérées.
La date inscrite au-dessus de la porte d’entrée,
non loin de celle de la chapelle, correspond à
des réparations exécutées en 1893.
Saint-Jacques qui appartenait aux Capucins
était un grand domaine viticole qui s’étendait
de l’avenue des Vignerons jusqu’à l’avenue
des Thermes. Pendant la guerre 1914-1918,
ce terrain est vendu par lots. Le 26 décembre
1960, l’hospice Saint-Jacques qui était jusqu’ici
communal, devient établissement public
en vertu de l’ordonnance du 11 décembre
1958. Le 30 juillet 1974, suite au départ du
personnel religieux, sont créés deux postes
d’infirmières.
Cinq ans plus tard, la construction d’un
bâtiment neuf et la réhabilitation des anciens
bâtiments transformeront l’hospice en maison
de retraite publique. De ce fait, il est décidé de
dénommer l’hospice Saint-Jacques « Résidence
Maison des seniors Vincent-Giner*
Le départ du lycée Maurice-Clavel* pour le
site de l’ancienne cafétéria de la Mobil libère
des locaux qui, après d’importants travaux,
seront destinés aux associations du 3ème âge
et des Anciens Combattants. C’est le 24
mars 2007 que la Maison des Seniors ouvre
officiellement ses portes, sur une surface de
725 m² et sera baptisée Vincent-Giner*,
conseiller municipal disparu en 2006, en
hommage à toutes ses actions menées en
direction des seniors.
Maisons de retraite
Résidence Saint-Jacques - L’hôpital SaintJacques* de Frontignan dont on trouve
mention écrite dès 1343, ce qui suppose
une fondation encore plus ancienne, est
installé en 1789 dans l’ancien couvent des
Capucins* qui, après avoir occupé, hors les
murs, d’autres emplacements, étaient venus
s’y installer en 1670.
Le 15 janvier 1796, en réponse à une question
posée par une commission du district de
Montpellier, le Conseil répond : « Nous
possédions autrefois un hôpital qui pouvait
subvenir aux besoins des malades indigents de
la commune (hôpital vieux), ils y trouvaient
dans un local tous les soins utiles, mais leur
convalescence était toujours pénible, ce qui
94
pour personnes âgées Saint-Jacques ». En
1982, la chapelle est restaurée.
Résidence Anatole-France - La résidence a
été bâtie sur le site des anciens chais Olive et
des douches municipales*, elle fut inaugurée
le 1er mars 1988. Le 26 octobre 1990, le
conseil d’administration accepte de gérer
définitivement la capacité d’hébergement
autorisée à la Résidence Anatole-France. La
prise en charge s’effectuera le 1er mars 1991.
Résidence les Muscates - Septembre 1999,
un projet d’une troisième maison de retraite,
à La Peyrade, est d’actualité pour la ville
et l’Etablissement public des maisons de
retraite. La résidence sera composée de trois
ensembles : un pour les personnes désorientées,
un pour les personnes dépendantes et le
troisième pour les personnes valides. Son
lieu d’implantation sera près du centre de La
Peyrade, sur des terrains de la ville, rue de la
Glacière, au bord du canal des Etangs. Cette
résidence proposera 53 places en chambres
individuelles, générant 32 emplois dont 24
hospitaliers.
Les travaux débutent en octobre 2001 et
l’inauguration a lieu en septembre 2003. Sept
ans plus tard, la construction d’un bâtiment
supplémentaire est nécessaire pour accueillir
une unité « Alzheimer ».
une rente annuelle de 600 francs. Les travaux
de démolition peuvent commencer, ce qui
permettra de créer la future place Jean-Jaurès*
et le Monument aux Morts*.
Maison Mathieu
Bâtie sur une parcelle de 4.360 m2 tout au
début du XXe siècle, cette maison bourgeoise à
vocation viticole construite par Léon Bouthier
est rachetée par M. Védrine, puis en 1910 par
Maurice Mathieu, propriétaire de plusieurs
domaines viticoles, qui la revendra en 1973 à la
ville. Quelques années plus tard s’y installeront
le Trésor public et la première salle municipale
de cinéma (salle Henri-Bordes).
Actuellement c’est le Cinémistral qui occupe
le rez-de-chaussée et la perception vient de
déménager sur le nouveau site des Pielles.
Maison Poulalion
Au 26 du boulevard Gambetta se trouve un
édifice de style byzantin, flanqué de cinq tours
carrées, qui attire l’attention du promeneur
et abrite actuellement 27 appartements. Ce
bâtiment a été construit par le docteur Marius
Séverin Auguste Poulalion,* né à Frontignan
le 27 juin 1861.
C’est à la fin du XIXe siècle que le docteur
Poulalion prend conscience que le soleil,
la proximité de la mer et les collines de
la Gardiole rendent ce lieu propice à
l’établissement d’une maison de soins
pour les personnes de santé fragile. Sur ses
propres plans, avec ses propres deniers, c’est
en 1899 que débutent les premiers travaux.
Malheureusement le docteur Poulalion n’a pas
de connaissances particulières en construction.
Arrivé au troisième étage, on s’aperçoit que
le bâtiment risque de s’effondrer et il devient
nécessaire de renforcer les fondations. Les
installations intérieures sont faites avec les
techniques modernes de l’époque, il y a
Maison Cantagrel
Immeuble d’une superficie de 1.180 m2,
délimité par les rues du Port, du Bourg,
du Portail Vieux et Clastre Vieille. Ayant
pendant la guerre de 1914-1918 servi
d’hôpital auxiliaire*, il n’était plus occupé, à
la fermeture de celui-ci, que par une personne
âgée, Mme veuve Munier, usufruitière des
familles Cantagrel-Poulhe. L’immeuble est
acheté par la municipalité le 24 février 1919
pour 30.000 francs et elle donne à M me
Munier une somme de 1.000 francs, plus
95
La maison Poulalion
l’eau courante à tous les étages grâce à une
éolienne installée sur une des tours. Il est
encore possible de nos jours de voir, provenant
de l’exposition universelle de Paris en 1900,
de très belles boiseries, la porte d’entrée en
chêne massif (venant du stand de Russie),
des marches de marbre et quelques sculptures
dans les escaliers des deux premiers étages. On
peut lire sur le fronton « Sanatorium Maris
Montis Palatium ». Contigus au sanatorium,
un néo-thermes, un café-restaurant-pension
de famille, devaient être à la disposition
des patients. Le sanatorium ne fut jamais
mis en service, seuls le café et le théâtre*
fonctionnèrent pendant quelque temps.
Ruiné avant d’avoir pu terminer son œuvre, le
docteur Poulalion vendit le bâtiment en 1910
pour la somme de 127.192 francs.
25 mars on commande au sculpteur Cauquin,
« mestre marbrier du lieu de Caunes », de faire
« deux pilastres, chapiteaux et frises » pour le
retable. Le 2 septembre 1728, le retable n’est
pas encore entièrement payé, la communauté
décide d’augmenter la viande de 2 deniers
pour éponger la dette.
En 1838, c’est la table du maître-autel qui
est refaite, le marbre provient des carrières
de Laurens (Hérault), elle est constituée d’un
bloc de maçonnerie plaqué de marbre.
Travaux exécutés à la table du maître-autel :
marbrier Grimes de Montpellier (84 francs),
maçon Beulé de Frontignan (non chiffré),
marbre des carrières de Laurens transport (10
francs), 13 toises de plaques de marbre (130
francs), deux consoles de marbre blanc (192
francs), 34 jours de nourriture des maçons
et marbriers (59 francs). Le curé a payé de sa
poche et il doit encore 285 francs.
Maître-Autel
En 1724 le retable (ornement peint ou sculpté
au-dessus et derrière l’autel) du maître-autel
de Saint-Paul menace ruine. Il est décidé de le
refaire en marbre rouge que l’on travaille du
côté de Caunes. Le 1er août on emprunte 300
livres et l’on vend des chandeliers en argent. Le
Maladrerie
Maison d’un seul étage avec cave, comprenant
une cuisine et plusieurs chambres de
différentes dimensions. Destinée à recevoir les
malades (lépreux), elle se situait à l’intersection
96
de l’ancienne route de Montpellier et de la
rue des Malautiers. Le don d’un terrain en
1509 atteste de son existence, elle cesse d’être
mentionnée à partir de 1675. « Elle est assez
petite, 8 m sur 4, avec une hauteur de 5 m.
Voûtée de pierre et de brique, elle est séparée
en choeur et nef par un arc doubleau. Deux
portes, trois fenêtres l’ajourent. Au-dessus de
l’autel en pierre de taille, un tableau fait à la
détrempe représente l’histoire de Lazare. Près de la
Maladrerie, se trouvent un petit cimetière entouré
de murailles, sans doute pour la sépulture des
lépreux et une grande croix en pierre » (extrait de
la visite pastorale de Monseigneur Bousquet,
évêque de Montpellier en 1662).
se décomposent. De nouvelles bactéries font
leur apparition, ce sont elles qui, se nourrissant
de cet oxygène sulfuré, donnent à l’eau des
étangs cette couleur si particulière.
Marchés - Halles
En 1391, Charles VI le Bien-Aimé, Roi de
France, autorise le marché tous les lundis « au
lieu de Frontignan avec don de la place publique
aux habitants ».
Un acte du 23 août 1716 signale que le
dimanche, les étrangers et les gens de la ville
vont à la porte Saint-Martin* pour installer
et vendre leurs marchandises, « ce qui est
contraire à la loi divine et aux règlements ».
Défense de récidiver et 10 livres d’amende.
Seuls les jardiniers et fruitiers pourront venir
les jours de fête jusqu’à l’heure de la grandmesse. Jusqu’en 1894, le marché s’installait
sur le terreplein de la maison commune*.
Au moment de la démolition de celle-ci, il
se déplaca au plan Cazal.
Conjointement à la construction de l’Hôtel
de Ville* en 1895, des halles couvertes furent
édifiées. Elles seront ouvertes au public en
Malaïgue
Phénomène qui apparaît dans nos étangs*,
pendant les fortes chaleurs d’été, que l’on
reconnaît à la teinte rougeâtre de l’eau et à
son odeur d’œuf pourri. Les grosses chaleurs
de juillet et août diminuent la teneur en
oxygène de l’eau, et sous l’action des bactéries
anaérobies, qui produisent de l’oxygène
sulfuré, d’où l’odeur citée plus haut, les algues
Les halles
97
août 1897. Elles sont de type « Baltard »,
caractérisées par une ossature métallique (fer
et fonte) ainsi que l’utilisation de briques et
de verre. Les étaux fixes n’existant pas encore,
les marchands installaient leurs produits au
sol et devaient libérer la place pour midi,
afin de laisser les halles libres pour d’autres
manifestations.
En 1980, des travaux de restauration et de
réaménagement y furent entrepris.
siècle aux tonneliers, marchands de tonneaux
ou transporteurs de vin en fût.
Bastier : fabricants de bâts pour bêtes de
somme. Au cours des XVIe et XVIIe siècles, on
note la présence de deux bastiers à Frontignan.
Brassier : homme qui se louait pour travailler.
Bricoleur : nom donné à certains colporteurs.
Caïffa : surnom donné à l’épicier ambulant
(origine : une marque de café).
Calamier : tailleur de plumes (d’oiseau) pour
écrire.
Calfat : ouvrier enduisant de poix la coque
des navires pour la rendre étanche.
Chirurgien : barbier pratiquant la saignée.
Laboureur : paysan possédant les instruments
de production (charrue ou araire et animaux
de trait).
Ménager : paysan cultivant un domaine et
y demeurant.
Régent des écoles : instituteur.
Mesures
Pour le département de l’Hérault, un tableau
d’équivalence des mesures d’Ancien Régime
et de celles de la République donne les valeurs
ci-dessous.
Ces équivalences sont valables pour
Frontignan :
La canne vaut 1,9874 m
Le pan vaut 24,84 cm
Le quintal vaut 41,465 Kg
La livre vaut 414,65 gr
L’hectare vaut 2 sétérées 0,92 pugnères
La sétérée vaut 14,17 ares
Le setier vaut 48,92 litres
Le muid vaut 692,41 litres
La tiercerole de muscat vaut 230,4 litres ou
tiers de muid
La pagelle vaut 54,99 litres
Une verge vaut 7,6 litres
Un pot vaut 1,2 litres
La charge d’huile vaut 154 litres
La quarte d’huile vaut 9,62 litres
Le minot de sel vaut 39 litres environ.
A Frontignan, la carteyrade que l’on retrouve
dans les compoix pour les superficies des
terrains équivaut à deux sétérées.
Midi Libre
Première parution le dimanche 27 août 1944,
il remplaça le journal l’Eclair rue d’Alger à
Montpellier. Le Midi Libre, organe du Comité
Régional du Mouvement de Libération
Nationale, fut précédé du 23 au 27 août par
l’Information du Languedoc qui publia un
texte, conformément aux délibérations de
l’Assemblée consultative d’Alger et aux ordres
donnés par le Gouvernement provisoire de la
République : « le Petit Méridional et l’Eclair
qui se sont déshonorés en se mettant au service
de l’ennemi, seront supprimés ».
Mines de fer
Des cavités de 8 à 10 mètres de diamètre,
situées à Pioch Farrié et à Gigean, ont fait
l’objet, vers 1864, d’une concession aux
dénommés Munier et Fourcade, sous le nom
de « Mines de Fer de la Gardiole » pour y
chercher du minerai de fer. Son existence
Métiers anciens
Quelques métiers anciens aujourd’hui
disparus :
Barillier ou Barallier : nom donné au XVe
98
fut assez brève, à noter que le contremaître
se nommait Potet.
La concession étant arrivée en fin de contrat,
une offre d’adjudication publique fut faite
à Montpellier le jeudi 22 novembre 1928,
mais ne rencontra aucun preneur. Certains
emplacements où eurent lieu les fouilles sont
encore visibles de nos jours.
Achille Munier (Maire en 1877) nous est plus
connu pour avoir laissé un livre intitulé Notes
pour servir à l’Histoire de Frontignan, qu’il
publia en 1869, et plusieurs ouvrages sur la
Gardiole, qu’il illustra luimême.
reste quelques cartes postales et photographies.
Ces soldats étaient logés dans des locaux de la
ville, dans des remises particulières, y compris
dans les écoles réquisitionnées, ce qui posa
problème lors de la rentrée scolaire de 1915.
Ils faisaient de nombreuses manoeuvres dans la
Gardiole. Ils ont laissé leur nom à un chemin
situé en garrigue derrière le mas de Rimbault.
M.J.C.
Bâtie sur l’emplacement du théâtre, la Maison
des Jeunes et de la Culture fut inaugurée le
9 octobre 1966, elle proposait des activités
autant culturelles que sportives. En 1983,
l’atelier de dessin réalisa une fresque murale,
accompagné d’un message culturel : « Pensezvous que l’assujettissement peut être une valeur
sûre pour l’avenir »?, que l’on peut lire rue
Anatole-France, face à la Maison VincentGiner. L’année suivante, une extension fut
réalisée pour abriter un gymnase destiné aux
pratiques sportives.
Dans le cadre de son 20ème anniversaire, Joël
Florkowski réalisa une fresque sur les murs de
la cité Fayolle (fresque aujourd’hui disparue).
En novembre 1999, elle prendra le nom de
Maison des Pratiques Artistiques (M.P.A.),
puis en 2005 deviendra le Centre culturel
François-Villon avec une extension du
bâtiment originel et un réaménagement
complet des espaces.
Miquettes
Les miquettes sont des petits pains parfumés
avec des grains d’anis, d’une dizaine de
centimètres et formées de trois boules de
pâte, deux petites aux extrémités et une plus
importante au centre, ce qui lui donne la forme
approximative d’une croix. Traditionnellement
elles sont fabriquées et vendues par les
boulangers et les pâtissiers le Jeudi Saint,
c’est-à-dire le jeudi avant Pâques.
D’où vient cette tradition ? Faute d’avoir
trouvé une réponse écrite ou orale, plusieurs
hypothèses sont nées. Ce qui est certain, c’est
qu’à l’origine elles étaient distribuées aux
indigents par les révérends Pères capucins
de Saint-Jacques et ensuite par les Pénitents
blancs. A la disparition de ceux-ci les
boulangers et pâtissiers ont pérpétué cette
coutume.
Néanmoins, il faut noter que dans beaucoup
de régions françaises, des brioches anisées
apparaissent à la même époque.
Monuments commémoratifs
Stèle à la mémoire des victimes civiles du
bombardement
C e m o n u m e n t q u i c o m m é m o re l e
bombardement du 25 juin 1944 fut inauguré
par Pierre Bouldoire le 25 juin 1999, en
présence des conseillers municipaux, des
rescapés de cette journée, des représentants
des familles de disparus et de nombreuses
associations dont Culture Avenir et Tradition
Mitrailleurs
Pendant la guerre 1914-1918 un régiment
de tirailleurs était cantonné à Frontignan, il
dépendait du centre d’instruction de la 16e
Région militaire. De cette époque, il nous
99
qui en a été le maître d’œuvre. C’est un
monument monolithe en forme de colonne
tronquée, reposant sur une dalle en pierre qui
supporte les plaques où sont gravés les noms
des victimes. Ce monument a été édifié pour
commémorer la mémoire des 39 victimes
civiles tuées le 25 juin 1944 lors du raid aérien
des forces alliées. Il est situé dans le square du
même nom, face au collège Sainte-Thérèse.
Monuments aux Morts
Le 30 décembre 1919, le Conseil municipal
décide que la commune doit être dotée d’un
monument commémorant les morts de la
Grande Guerre. Le 31 mars 1921, les crédits
seront votés pour faire l’acquisition de la
maison Cantagrel. Le choix du lieu où sera
élevé ce monument semble tout indiqué en
raison de sa superficie : la future place JeanJaurès* en cours d’aménagement est la plus
grande place de la commune.
Le monument aux Morts de La Peyrade
Le 7 mai 1922, jour de son inauguration, en
voici la description : « Sur un socle de pierre
froide se dresse une colonne de pierre de Lauzun
dont les festons ont été sculptés par Monsieur Van
Overstraeten de Paris, surmontée d’une statue en
bronze patiné, représentant une victoire ailée,
statue que l’on doit au sculpteur Damé, et qui
a été fondue boulevard Voltaire à Paris chez
Monsieur Jean Duranton. En bas de cette colonne
et sur un pourtour ont été gravés dans la pierre
et rehaussés de peinture dorée, les 131 noms des
glorieux Frontignanais morts pour la Patrie, le
tout entouré d’un superbe parterre de fleurs ».
Le 1er juin 1923, à la demande de M. Carlier,
architecte, le monument est ceinturé d’une
grille de 18,50 mètres, ornée d’épées et de
croix de guerre.
En 1919, la construction d’un monument
aux morts à La Peyrade est en discussion afin
d’honorer les 20 jeunes Lapeyradois victimes
de la guerre 1914-1918. Il sera élevé au bord
de la route nationale 112, près de l’école
Marcel-Pagnol, sur un terrain offert par la
Compagnie Bordelaise et M. Molinier.
Le monument aux Morts de Frontignan
100
les ollieu ».
Pour sa part, Jean Ranquier est propriétaire
d’une maison située Plan de l’Oly.
Au début du XVII e siècle, le terroir
frontignanais est complanté de 21.534 oliviers.
Le terrible hiver de janvier 1709 en fera
périr la plupart. Deux moulins fonctionnent
cependant pour produire l’huile nécessaire aux
Frontignanais : celui de la porte Saint-Martin
et celui du Chapitre.
En 1746, un problème de pollution est signalé,
les habitants se plaignent que l’eau de la
« Font du port » est souillée par ce dernier. De
nouvelles plaintes seront enregistrées au bureau
de police en 1750 à propos des piles recueillant
l’huile desdits moulins. Elles sont jugées trop
petites et leur forme carrée fait perdre une
partie de l’huile revenant aux Frontignanais,
huile récupérée par les meuniers.
Après une visite des Consuls, ces derniers
ordonnent de construire des piles rondes et
plus grandes ainsi que l’exige le règlement
officiel des moulins.
En 1773, le moulin de la porte Saint-Martin,
toujours en place, appartient au sieur Jacques
Gauthier, bourgeois. On perd sa trace à la
Révolution.
Quant au moulin du Chapitre, il est mis
en vente aux enchères le 18 mai 1813 par
le curé Billard, procureur fondé du conseil
d’Administration de la Fabrique paroissiale.
« Ce moulin sis dans son enclos rue d’Encarneau,
confrontant de labech, la ruelle qui va de la
grande rue portail noir (rue du Canal) à la
muraille de la ville. Il est détérioré et ruiné, et
devra être mis en usage de faire de l’huile pour la
commodité des habitants, par l’acquéreur ». Le
sieur Durand Deyric en devient propriétaire
pour la somme de 1.200 livres.
Le 25 juillet 1837, nouvelle vente du moulin
et c’est Jean Bras, propriétaire foncier, qui
s’en rend acquéreur. Il s’engage à acquitter la
Une souscription des Lapeyradois recueille
8.000 francs, la ville donne 500 francs. En
1921, le monument est érigé par le statuaire
Augué de Montpellier. Les noms des 20 jeunes
Lapeyradois sont gravés sur le marbre. Coût
final du monument : 14.000 francs. Il sera
inauguré en mai 1922 par Célestin Arnaud,
adjoint spécial de la Peyrade. En 1965, se
trouvant trop près de la route, ce très beau
monument de marbre noir, représentant un
« poilu » vainqueur que couronnait une
victoire ailée, est détruit et remplacé par une
stèle, de taille plus modeste, placée dans un
premier temps sur le même emplacement, puis
derrière la mairie annexe dans les années 1990.
Moulins
Moulins à huile
Jusqu’au premier tiers du XXe siècle, chaque
village ou cité importante de notre région,
possédait son ou ses moulins à huile. A
Frontignan, deux moulins à huile ont
fonctionné pendant des siècles.
Le premier moulinier, révélé par les archives,
se nommait en 1571, Francès Galhard. Il était
propriétaire d’un « moulin d’olly al portal de
Saint Martin ». Il acquittait une redevance de
14 livres. Durant cette période la dîme, d’un
douzième des olives, était prélevée au moulin
avant la presse.
En 1631, le moulin du Chapitre est installé
rue du Cannau. On lui reproche d’être
malodorant et d’incommoder le voisinage.
Les frères capucins vont alors le déplacer
jusqu’à l’angle de la rue du Canal et du quai
Voltaire. Le fermier du moulin fait procéder
en 1674 à quelques réparations se montant
à 22 livres, qui sont payées par le vénérable
Chapitre Saint-Pierre de Montpellier. De
nouvelles réparations en 1687 sont exprimées
dans le langage de ce temps, « il est nécessaire
de mètre la mulle à son ron affin de bien moudre
101
rente annuelle et perpétuelle de 60 francs due
à la paroisse Saint-Paul. Cette rente perdurait
depuis 1637, précise le texte. Ce moulin sera
le dernier à fonctionner jusqu’à la fin du XIXe
siècle. Le bombardement du 25 juin 1944
dirigé sur la raffinerie de pétrole détruira
une partie du quartier du canal et le moulin
disparaîtra lui aussi. De nos jours, seul le nom
du plan de l’Oly rappelle l’épopée de l’huile
à Frontignan.
Moulins à vent
Pendant longtemps, le Frontignan médiéval
fut tributaire des moulins à eau de Roquerols
à Balaruc-le-Vieux, et Fresquelin à Poussan,
tous deux sur le ruisseau de la Vène.
Le vieux chemin dit « de Poussan », qui de
Frontignan aboutit à ces moulins, porte dans
les registres des compoix du XVIe siècle le
nom de « chemin du moulin de Roquerols »,
preuve que le moulin était fréquenté par les
Frontignanais. Puis Frontignan se dota d’un
moulin à vent pour moudre le blé de son
terroir.
En 1525, un seul moulin est en service au
bord de l’étang au tènement du Caramus*,
son propriétaire Antoine Romeu acquitte une
livre un sol d’imposition. Le nouveau meunier,
fait en 1620 moudre 59 sacs de blé de Sicile.
Sa redevance annuelle est de 16 livres.
Le terroir de Frontignan, consacré à la vigne
et l’olivier, n’est pas suffisamment pourvu en
blé. En 1637, le consul Pascal fait véhiculer
par barque la farine du moulin de Mèze.
L’année suivante, Frontignan s’approvisionne
au moulin de Fresquelin au lieu d’Issanka,
quelquefois aussi en Agde.
Pierre Fabre en est le nouveau meunier en
1670.
Au début du XVIIIe siècle, le creusement
du canal des Etangs coupe le chemin qui
conduisait aux moulins. En l’absence d’un
pont, promis, mais seulement construit en
1757, les moulins, difficiles d’accès, perdent
peu à peu leur pratique. Les sieurs Argelliés
et Pégurier, leurs propriétaires, s’en plaignent
aux autorités de la Province.
Mais la construction du port de « Cette »,
permettant l’arrivée des grains étrangers,
favorise la pratique éolienne, car passé le
milieu du siècle, trois moulins tournent leurs
ailes sur la presqu’île du Caramus*. Une carte
de 1773 figure les trois moulins au bord de
l’étang d’Ingril.
Dans le Midi, au cours du XIXe siècle, la vigne
gagne peu à peu les terres à blé. Toutefois,
sur une gravure d’Eugène Thomas de 1846,
figure un moulin rescapé au bord de l’étang.
A la fin du XIXe siècle, les tourelles des
moulins seront démontées. Une période de
monoculture s’installe pour longtemps, la
vigne a définitivement gagné sur le blé.
Muscat de Frontignan
Si vous consultez le dictionnaire, le mot
« Frontignan » figure dans les noms propres
et dans les noms communs, Frontignan est
connu dans le monde entier par son muscat.
Le professeur Boubals de l’école supérieure
d’Agronomie de Montpellier dit : « Le muscat
blanc à petits grains est originaire du centre du
bassin méditerranéen. Il est connu chez les Grecs
et les Romains. De Rome il s’est étendu vers le
Sud de la Gaule. Par contre il ne s’est pas étendu
dans le Proche Orient et vers l’Asie où le vin a
beaucoup moins d’importance à cause de la
religion musulmane ». Ce texte accrédite le fait
que le cépage muscat aurait été implanté dans
la Gaule narbonnaise par les Romains sous
le nom d’ « apiano uvo » (raisin qui attire les
abeilles). La culture du muscat à Frontignan
est très ancienne, sur une charte d’Hugues
Capet datée de 842 qui se trouve aux archives
de l’abbaye d’Aniane, il est dit qu’elle concède
à un prêtre de Maguelone nommé Hidolph
102
Mainerus, un arpent et
demi de vigne sise dans
la cité de Frontignan
sur la montagne
regardant la mer, au
lieu dit le Mirandou. »
Au cours des siècles,
de nombreux hauts
personnages ont
loué le muscat de
Frontignan, pour n’en
citer que quelquesuns : Arnaud de
Villeneuve, Guy de
Chauliac, Rabelais,
Olivier de Serre,
Voltaire, Thomas La bouteille de Muscat
Jefferson, Colette, cannelée et torsadée
Pa u l G é r a l d y e t
bien d’autres. Un décret du ministère de
l’Agriculture du 31 mai 1936 accorde au
muscat de Frontignan, l’Appellation d’Origine
Contrôlée (A.O.C.). La production totale
de l’appellation a été pour 2011 de 17.890
hectolitres.
Pour des raisons pratiques, dans les années
1990, c’est à l’organisme de gestion du musée
de Frontignan que reviendra la direction du
musée local. Il était composé de six élus et de
cinq citoyens. A la même époque le musée est
classé dans la catégorie des « Musées contrôlés
par la direction des Musées de France », ce
qui lui permet de conserver des collections
appartenant à l’Etat (pièces d’archéologie
sous-marine). En 2001, la mairie prend
totalement en charge le musée.
Musée municipal
Le Musée municipal, installé dans la chapelle
des Pénitents Blancs*, fut inauguré par
Philippe Chappotin le 23 juin 1974. A ses
débuts, il était géré par une association extramunicipale composée d’élus et de citoyens. Par
la suite, sa gestion fut confiée à l’Association
des Amis du Musée et du Vieux Frontignan.
La porte de la chapelle des Pénitents Blancs
103
104
N
Noirs et Sulfatés
Noyelles-sous-Lens
Dans les années 1880-1908 Frontignan
était politiquement partagé en deux camps
d’irréductibles, les « Noirs » et les « Sulfatés »,
sans qu’on sache exactement l’origine de ces
appellations. Les noms donnés aux adhérents
des deux tendances politiques sont nés de la
scission locale du parti Radical Socialiste. Cette
division apporta des brouilles, des inimitiés
chez des amis de longue date, entre familles,
dans les familles, chez les commerçants, dans
toutes les relations sociales. Chaque parti avait
ses fournisseurs, son café, son secours mutuel,
sa société musicale.
Les Noirs : amis du maire Simorre,
anticléricaux purs et durs, se réunissaient
au Café Miramond, qui se trouvait sur
l’emplacement actuel d’un cabinet dentaire,
avenue Gambetta. Sa musique était
« L’Harmonie Républicaine », son secours
mutuel s’appelait « La Fraternelle ».
Les Sulfatés : qui soutenaient Hippolyte
Gachon, se réunissaient au Café de France,
boulevard de la République. Leur musique
était « La Lyre Républicaine » et leur mutuelle
la « Société de Secours Mutuel ».
On note un rapprochement aux élections
municipales du 1er mai 1904, où les deux
factions présentèrent une liste commune sous
le vocable de « Républicain Radical Socialiste
et Socialiste ».
La guerre de 1914-1918 fut particulièrement
destructrice pour les villes où se déroulèrent
les combats.
La guerre terminée, le gouvernement de
Georges Clemenceau demande à ce que
des villes éloignées des champs de bataille
parrainent celles tout particulièrement
meurtries.
Frontignan, ne pouvant rester insensible à cet
appel, parrainera une ville du Pas-de-Calais,
située à quelques kilomètres de Béthune,
Noyelles-sous-Lens. Le 24 juillet 1919, le
Conseil municipal décide d’adresser une
somme de 5.000 francs et d’étudier le projet
d’une souscription en nature auprès des
propriétaires et négociants pour envoyer du
vin aux habitants de Noyelles. Le 30 décembre
de la même année, le maire de Noyelles
répond en remerciant et en annonçant, que
par délibération de son Conseil municipal, il
avait été décidé le 19 novembre de « donner
le nom de boulevard de Frontignan, à la plus
belle rue de la ville quand elle aura obtenu
l’alignement ».
A l’occasion du décès du maire de Noyelles,
le 14 janvier 1921, la ville de Frontignan,
tout en envoyant ses condoléances, fait un
nouveau geste de 5.000 francs, afin de l’aider
à se relever. Il est décidé, d’autre part, sur
demande d’Alexandre Anthérieu, qu’une rue
105
de Frontignan porterait le nom de Noyellessous-Lens (cette proposition, adoptée en
Conseil, n’eut pas de suite). Le 9 novembre
1922, une dernière subvention de 500 francs
est votée pour participation à la construction
du monument aux morts de la ville, filleule
de notre cité.
Le 14 octobre 1994, l’un des auteurs de ce livre
écrit au Maire de Noyelles, afin de s’informer
s’il existait toujours dans sa ville un boulevard
de Frontignan. Quatre jours plus tard, le maire
donne une réponse affirmative, en joignant à
sa lettre, plan et photos de ladite rue. Celle-ci,
située au centre, prolongée par la rue Carnot,
aboutit à la place de l’Eglise.
Rue de Frontignan à Noyelles-sous-Lens
106
O
Occupation
Pressentant l’invasion des troupes angloaméricaines dans le sud de la France, tout
le littoral méditerranéen et notamment
languedocien, se transforme en zone militaire
protégée, interdite aux populations civiles à
partir du 11 novembre 1942. Après Béziers,
Sète et Montpellier, Frontignan n’échappe
pas à la règle. Les troupes allemandes du 4e
corps d’armée de l’armée de l’air, appartenant
à la 19e armée allemande occupent l’Hérault.
Soldats de la Wehrmacht en faction, barbelés
sur des kilomètres, blockhaus épars, barrières
de passage, blocs de béton anti-chars, mines
anti-personnel, canons et mitrailleuses de
divers calibres : les plages de la commune
deviennent rapidement, à partir de l’année
suivante, une forteresse que l’occupant
allemand espère inviolable.
Après le bombardement du centre ville et
de l’usine de la C.I.P. le 25 juin 1944 par
l’aviation américaine, ce sont les installations
militaires de la plage qui seront bombardées les
12 et 13 août 1944 par des bombardiers B-24
et B-17. Celles-ci ne sont que partiellement
touchées mais une petite dizaine d’artilleurs
allemands seront tués.
Jusqu’au 11 novembre 1942, le sud de la
France est déclaré « zone libre », alors que la
moitié nord est occupée par l’armée allemande.
Le même jour, après le débarquement allié
en Afrique du Nord, l’armée allemande
occupe la zone sud. A Frontignan, elle
s’installe dans les écoles, les campagnes, chez
les particuliers et dans divers bâtiments, la
Kommandatur occupait en ville la maison
de Louis Castel avenue Frédéric-Mistral et à
la plage à l’emplacement du camping Riqu’
et Zette. La résistance à l’occupant s’organise.
Le groupe Samson, dont le travail est de
recueillir le maximum de renseignements sur
l’implantation allemande dans la région, est
constitué par quelques jeunes Frontignanais.
Les 19 et 20 août 1944, après avoir dynamité
plusieurs bâtiments et domaines (châteaux des
Pielles, de Méreville, ainsi que le pont de La
Peyrade), les troupes d’occupation quittent
la région et se replient vers le nord et l’est
du pays.
Occupation de la plage
La zone des plages connaît un sort
particulier par rapport au reste de la ville
sous l’Occupation. En effet, à l’instar de la
création du mur de l’Atlantique sur le littoral
ouest de la France, les côtes méditerranéennes
deviennent elles aussi l’épicentre du dispositif
de défense militaire allemand.
Office du tourisme
Association régie par la loi de 1901, affiliée à
l’Union départementale de l’Hérault et à la
Fédération régionale du Conseil régional, ainsi
107
qu’à la Fédération nationale des O.T.S.I. Son
action s’étend sur la commune de Frontignan.
Elle est déclarée sous l’appelation « Syndicat
d’Initiative » le 20 juin 1961 en préfecture
par Henri Mathieu, son président.
Le 17 décembre 1998, l’office du Tourisme
devient « Service du Tourisme » en étant
municipalisé. Ses bureaux étaient installés de
1961 à 1993 au rond-point de l’Esplanade et
sont transférés à cette date dans l’ex-cafétéria
de la Mobil Oil, rue de la Raffinerie.
A l’automne 2003, le bureau est installé à la
plage et l’annexe rue Lucien-Salette.
En juin 2004, la Maison du Tourisme et
de la Plaisance voit le jour, dans l’ancienne
discothèque « le Cythère », avenue des Etangs.
En 2009, l’Office reçoit les marques nationales
« Qualité Tourisme, Tourisme Handicap » et
en 2011 il est classé « Trois étoiles ». En 2013
ce classement est supprimé, le
réseau des offices de tourisme
de France met en place une
nouvelle classification en 3
catégories, Frontignan est
classée en 1ère catégorie (offre
la plus complète).
paroisse) de l’église Saint-Paul*. Il fut inauguré
le 16 août 1895 en présence du Cardinal de
Cabrière, évêque de Montpellier. Un concert
fut donné par l’abbé Pascal, maître de chapelle
de la cathédrale de Montpellier, M. Bérard et
Mlles Gracia et Caffarel.
Cet orgue comporte 20 jeux, 9 pour le grand
orgue, 7 pour le récit et 4 pour les pédales.
A l’origine l’air moteur était fourni par des
soufflets à pédales actionnés par un homme,
puis est venue une soufflerie électrique.
En 1975 et 1977, deux campagnes de
restauration furent effectuées par le facteur
d’orgues Gérald Guillemin. Après ces travaux,
un concert d’inauguration fut donné par
André Isoir, professeur au Conservatoire
d’Orsay et titulaire du grand orgue de SaintGermain-des-Prés à Paris.
Orgue
L’orgue de l’église Saint-Paul*
a été fabriqué en 1850 par
la maison Théodore Puget
père et fils de Toulouse pour
l’abbaye Saint-Michel de
Frigolet dans le Vaucluse.
Lorsque les Pères Prémontrés
furent chassés, ils partirent
en Belgique, la maison
Puget racheta l’orgue,
qu’ils revendirent pour la
somme de 1.100 francs au
Conseil de Fabrique (conseil
d’administration de la
L’orgue de l’église Saint-Paul
108
P
Passerille
pourriture. Au cours de ce mesnage est à craindre
le vent du midi lequel surprenant les raisins les
gaste entièrement qui est cause que quand tel
vent s’esmeut avec lui s’esmeuvent de mesme les
hâns des lieux susnommés pour garantir leurs
raisins de telle tempeste par leur diligence les
retirans à sauveté sous les couvertures. »
La vente de ce raisin sec connut au cours des
années bon nombre de vicissitudes et l’arrivée
sur nos marchés, vers le milieu du XIXe siècle,
du raisin de Corinthe, causa définitivement
sa perte.
Pas plus que pour le vin muscat, il n’est
possible de savoir quand débuta à Frontignan,
la production de la passerille. Elle était
produite grâce à un raisin à gros grain du
nom « d’aujubi », celui-ci était traité suivant
une méthode que nous décrit Olivier de
Serres dans son Théâtre d’agriculture, dont
la première édition remonte à l’année 1600.
« Sont vendangés en perfection de maturité au
chaud du jour après le soleil y avoir frappé dessus
deux ou trois heures pour les descharger de toute
extérieure humidité ….. On les accouple deux à
deux attachés avec du filet puis on les plonge une
seule fois dans la lessive faite avec des cendres de
sarment de vigne, y ayant jeté dessus quelques
gouttes d’huile d’olive pour l’adoucir. Après,
sont les raisins mis séchés au soleil pendus sur
des perches, les retirant à couvert dès aussitôt le
soleil se couche afin qu’ils ne sentent aucune rosée
de la nuit. Sont remis au soleil le lendemain, de
mesme retirés, continuant cela durant deux à
trois jours qu’on cognoit les raisins extre emmatis
non du tout séchés. De là sont portés au grenier
sur des claies ou tables bien nettes y séjournant
quatre ou cinq jours. Finalement serrés dans
des quaisses s’achevant de préparer pour l’usage.
Mais c’est avec condition que de les visiter de huit
en huit jours pour les esventer à ce qu’aucune
humidité restante ne leur causât mauvaise
odeur de moissure ou chancisseures voisines de
Pénitents Blancs
Confrérie civile, érigée sous l’invocation de
la sainte Vierge et agréée à l’archiconfrérie de
Notre-Dame-de-Gonfalon de Rome, sous la
deuxième année du pontificat du Pape Paul V,
le 23 octobre 1606.
Les Pénitents étaient hiérarchisés, ils
comprenaient : un prieur honoraire, un prieur,
un sous-prieur, des bourdons coureurs, un
secrétaire et un trésorier, un premier et un
second bâtonnier, un doyen, des choristes et
sous-choristes, un porte-falot, des acolytes,
un sacristain et son assistant, des conseillers.
Certains d’entre eux étaient chargés de visiter
les malades, parmi eux, deux femmes.
Pour être admis dans la confrérie, il fallait payer
un droit d’entrée de 3 livres pour les œuvres
pies, 18 livres pour inscription sur le registre,
109
conservés aux archives communales, en 2010
un troisième fut retrouvé chez un bouquiniste,
il couvre la période de 1817 à 1910. En 2013
un quatrième et dernier registre fut retouvé
dans les archives presbytérales, il débute le
20 juillet 1914 sous la présidence de Xavier
Biscarrat et se termine le 6 février 1952,
sous celle du chanoine Joseph Souche. Dans
cette dernière séance il est mentionné que la
toiture de la chapelle vient d’être refaite pour
la somme de 108.312 francs (charpentier
Parent, maçon Martinez et zingueur Natoli).
Phylloxéra
Ce minuscule puceron fait son apparition
dans le département de l’Hérault en 1870,
il y a déjà cinq années que certaines régions
de France en sont envahies. Un seul remède,
plutôt inefficace : entourer le pied de vigne
avec du sable de mer. Un Montpelliérain, le
professeur Planchon, qui a découvert l’origine
du mal, est envoyé en mission aux Etats-Unis.
Il découvre que là-bas, les vignes résistent
mieux à ce fléau. Vers 1884, les premiers plans
américains feront leur apparition à Frontignan.
Le 3e registre des Pénitents
plus une cotisation annuelle. L’argent pouvait
être remplacé par un don en nature, comme
des travaux de restauration de la chapelle, le
don d’une croix etc. Bien entendu, il fallait
faire preuve de piété et avoir au préalable
assisté, dans la paroisse, aux offices, trois
dimanches consécutifs, s’y être confessé et y
avoir communié. Le lieu de leurs réunions était
une chapelle, actuellement Musée municipal.
A la Révolution, la confrérie fut dissoute, la
chapelle vendue et achetée par un agriculteur
frontignanais Henri Tudès, ils n’en reprirent
possession qu’en 1831. Entre-temps,
leurs réunions se tenaient à la tribune de
l’église Saint-Paul qui leur avait été affectée
provisoirement. Le culte catholique rétabli,
de nouveaux Pénitents se font inscrire. Le
curé Broca suppose que Frontignan comptait
une centaine de Pénitents, mais ce chiffre va
aller décroissant, en 1894, ils ne sont plus
que 22. Deux registres leur appartenant sont
Plage
Jusqu’au XVIIe siècle la plage de Frontignan
s’étendait des Aresquiers, c’est-à-dire de la
limite de Villeneuve-les-Maguelone, jusqu’à
« l’Isle Sette à la limite du diocèse d’Agde ».
Pendant des siècles on n’y rencontrait que
des pêcheurs ou des troupeaux dont les
propriétaires payaient une redevance qui était
employée aux réparations des remparts et de
l’église. A la construction du canal en 1700, la
plage devint inaccessible, ce n’est qu’en 1740
que fut construit le premier pont de pierre
qui permit aux habitants d’exploiter ces terres.
En 1864, il fut décidé de créer un chemin
carrossable à travers l’étang, ce fut le début des
bains de mer pour les Frontignanais. Il fallut
110
Scène de plage
même réglementer l’accès à la plage. Elle fut
divisée en trois parties, côté Sète l’endroit était
réservé aux hommes, côté Palavas aux femmes
et aux filles seules, et la dernière partie était
réservée aux familles avec enfant. Un garde
champêtre assermenté surveillait avec autorité
le bon déroulement des choses.
Au XXe siècle, quelques familles résidaient
à la plage, mais les 8 km n’étaient pas tous
desservis en eau et en électricité.
Au cours des ans la mer avait grignoté de plus
en plus la lagune, ce qui amena les riverains
à créer des associations pour la défense de la
plage en construisant des épis. Le financement
des travaux, réalisé en trois tranches, fut
réparti entre quatre partenaires : les riverains
30%, l’Etat 20%, le département 30 %, et
la ville 20 %.
La première tranche de 30 épis a débuté à
l’ouest et s’est étalée de 1948 à 1969.
La deuxième tranche de 9 épis de 1970 à 1973.
La troisième tranche de 23 épis de 1976 à
1987.
En 1976, certains épis ont été modifiés en leur
donnant la forme d’un T, ils se sont révélés plus
efficaces.
En 2014, un réaménagement du lido est
entrepris par Thau Agglo pour ralentir
l’érosion naturelle du littoral. La 1ère phase
concerne trois secteurs : le port de pêche, la
« dent creuse » et les Aresquiers, et consiste à
restaurer ou construire les épis, reconstituer le
cordon dunaire et au rechargement en sable
et galets de la plage.
C’est en 1958 qu’un projet d’adduction d’eau
fut mis à l’étude, il mentionnait que « les
habitants de ce secteur ne disposaient que
de citernes et de mauvais puits ». Les travaux
d’électrification ont débuté par le quartier de
« l’Entrée », mais l’éclairage public sur le reste
du secteur ne fut achevé qu’en 1982.
Ce n’est qu’en 1975 que la collecte des eaux
usées fut installée, elles étaient auparavant
traitées à la station de Sète. En 1983-1984,
une station de lagunage fut mise en service à
l’est de ce quartier.
111
Plaques de rues
de la Liberté, approximativement à la place du
bassin de l’arbre de la Liberté toujours en place.
Un pavillon en maçonnerie (dans le même
style que l’école Anatole-France construite
également par Louis Carlier*) fut construit
en 1914. Le peseur public M. Dubois, qui
était aussi cordonnier, exerçait son activité
dans ce local. Ce pavillon sera détruit à la
construction de l’Office de tourisme* dans
les années 60. Après sa disparition le pesage
se faisait à l’usine à soufre*, à la coopérative*
de rouge et à la distillerie cantonale*.
C’est en 1869 que le Conseil municipal
décide de la pose de plaques ovales à l’angle
des rues, ainsi 150 plaques aux armes de la
ville indiqueront le nom des rues. Il faudra
attendre encore près de 60 ans pour que les
maisons soient numérotées.
Poids
Ces mesures de poids sont celles utilisées à
Frontignan sous l’Ancien Régime. Celles-ci
variaient non seulement d’une région à l’autre,
mais également d’un village à l’autre. En voici
quelques-unes :
La charge 164 à 169 l
Le quintal 41,465 kg
La livre 414,65 g.
Le marc 244,2 g.
L’once 25,92 g.
Le gros 3,82 g.
Le denier 1,27 g.
Le grain 53 g.
Pompes funèbres
Avant la séparation de l’Eglise et de l’Etat, les
inhumations étaient confiées aux Fabriques
des églises et aux Consistoires, elles incombent
ensuite aux municipalités. Un appel d’offre est
lancé, en 1908, aux charrons de Frontignan
pour la construction d’un corbillard équipé
de cinq panaches noirs et de cinq panaches
blancs interchangeables. Le marché est enlevé
par Augustin Julien pour 1.500 francs.
Le 27 mars 1969, un accord est passé entre
le Conseil municipal et l’entreprise de René
Poids public
Se situait à l’entrée de l’Esplanade ou square
Le poids public
112
Caubel, celle-ci versant à la commune 3% de
son chiffre d’affaires.
En décembre 2007, l’inauguration d’un
funérarium à La Peyrade, baptisé « Pompes
funèbres du Littoral », relève d’une initiative
privée.
Depuis la loi du 19 décembre 2008 relative
à la législation funéraire, les particuliers ont
une totale liberté de choix de l’entreprise.
Un arrêté du 23 août 2010 crée un modèle
de devis d’obsèques qui doit être respecté par
les entreprises funéraires et mis en application
depuis le 1er janvier 2011.
ce pont »[…]
Le 2 septembre 1869, le chemin de la plage
est terminé, le Conseil municipal prend la
décision de faire construire un pont tournant
au-dessus du canal. Celui-ci, inauguré le 12
avril 1872, a été fabriqué par les ouvriers
de la Société des Forges et Fonderies de
Montataire dans l’Oise. Le canal ayant subi
des travaux d’élargissement qui durèrent vingt
mois, le pont dut être rallongé de 9 mètres et
retrouva ses fonctions en mai 1910. Pendant
toute la durée des travaux, un bac permit
le transbordement, plusieurs fois par jour,
des personnes désirant se rendre à la plage,
mais également du personnel de la raffinerie
de pétrole C.I.P. Devenu trop vieux, il fut
remplacé par le pont actuel, qui fut inauguré
le 3 août 1952.
Le 16 mai 1974, afin de renouveler les chaînes
permettant le levage du pont, celui-ci est
fermé à la circulation, les piétons peuvent
traverser le canal grâce à une gabare (ponton)
aménagée à cet effet.
En 1992, dans le cadre d’une manifestation
culturelle dédiée à l’Amérique du Sud,
Ponts
Le premier pont qui enjamba le futur canal
du Rhône à Sète côté Frontignan, et dont la
construction se situe en 1740, était un pont
de pierre.
Au mois de mars 1793, le citoyen Rimbault,
« cy-devant receveur des gabelles », écrit : […]
« Dans les moyens de défense dont vous vous
êtes occupés pour arrêter l’ennemi […] vous avez
oublié le pont de Frontignan. Il est urgent que
vous vous occupiez des fortifications à faire à
Le pont à 52 arches de La Peyrade
113
4 artistes ont décoré les 4 piliers du pont,
cette réalisation disparaîtra en 2006 lors de
la réfection globale de la structure. En février
2006, nouvelle réfection du pont, avec la
création d’un poste de commande remplaçant
les vérins de levage et un nouveau système de
guidage du tablier, ainsi toutes les fonctions
de commande sont automatisées. Sa gestion
est assurée par les services du Conseil général
de l’Hérault.
Ponts de La Peyrade
Pour se rendre au nouveau port de « Cette »,
en construction, Paul Riquet*, en accord avec
les bénédictins d’Aniane, propriétaires d’une
partie de l’étang d’Ingril,* lance à ses frais en
1670-73, une « peïrade » dans l’étang d’Ingril,*
toujours existante.
C’était une chaussée coupée d’un passage pour
laisser communiquer les eaux des étangs que
l’on franchissait à l’aide d’un bac. Plus tard,
Riquet fit installer un pont levant. Ce fut le
premier pont de la paroisse de Frontignan.
Pour rentrer dans ses frais, Riquet demanda
l’autorisation d’instaurer un péage, le passage
coûtait : 1 sol pour un homme à cheval, 6
deniers (ou un demi-sol) pour un homme à
pied, 6 sols pour une charrette chargée, 8 sols
pour un carrosse, 10 sols pour chaque cent
bêtes à laine ou chèvres, 2 sols pour chaque
barque portant un mât.
Une nouvelle chaussée fut construite de 1732
à 1755, à environ 700 mètres à l’ouest de
la première. Elle était percée de 52 arches,
mesurait 800 mètres et un pont de pierre
permettait le franchissement du canal des
Etangs*.
En 1931, pour supprimer le passage à niveau
de la ligne de chemin de fer* Montpellier-Sète,
une déviation de la route et un pont seront
construits pour enjamber la voie.
Pour remplacer le pont de pierre sur le canal
des Etangs, un pont métallique soutenu par
des piliers en béton est édifié en 1934. Le
matin du 20 août 1944, lors du repli des
troupes d’occupation, il est dynamité.
Un remarquable pont de bois, dit provisoire,
est rapidement construit par le Génie.
Quelques années plus tard, il sera remplacé
par un pont métallique. Ce n’est qu’en 1955
qu’une troisième chaussée, parallèle à la
deuxième, située à l’est, et deux nouveaux
ponts (un sur la voie de chemin de fer et un
sur le canal) assureront la liaison jusqu’à Sète.
Pont de Méreville
En prévision de la mise à 2 fois 2 voies de la
R.D 600 entre le port de Sète et l’autoroute
A9, le département fait construire un ouvrage
d’art. Les travaux débutent en janvier 2012,
la chaussée aura une largeur de 5 mètres, les
deux trottoirs 2 mètres et 0,60 mètre. La
hauteur du passage sous le pont est prévue
à 4,65 mètres pour permettre le passage des
lourds convois du port de Sète à l’autoroute.
Il est financé par le Conseil général, la ville
de Frontignan prenant en charge les enrobés,
trottoirs et éclairage.
Pont des Aresquiers
C’est après une longue bataille qui aura duré
27 ans, menée par l’ancien maire, conseiller
général de l’époque, Philippe Chappotin,
que ce pont fut inauguré le 22 juillet 1986.
Aux yeux de beaucoup, il était indispensable
pour permettre aux habitants des villages
voisins de profiter de la mer toute proche et
donner aux secours un accès rapide à la plage.
Jusqu’à son ouverture, les piétons devaient
emprunter une passerelle et les voitures faire
le tour par la ville pour accéder au lido. Une
minorité, des écologistes, a tout fait pour
interdire la construction de ce pont, jusqu’à
influencer la ministre Georgina Dufoix qui
l’autorisa à condition qu’il soit à voie unique.
Le jour de l’inauguration en présence des
autorités locales, départementales et régionales,
114
la cérémonie fut perturbée par des membres
d’une association d’écologistes, armés de
banderoles, qui voulaient s’emparer du
micro, la police présente sur l’événement
dut intervenir.
Le 13 septembre 2013, le nom de Philippe
Chappotin fut officiellement donné à ce pont.
Ponts nouveaux
Début 1987, suite aux travaux d’élargissement
du canal et de la déviation routière* (RN112),
de nouveaux ponts et un échangeur ont été
construits : trois pour enjamber le canal, (au
port conchylicole, à l’échangeur et côté est de
la ville), un pour enjamber la voie de chemin
de fer au Barnier et un autre sur la déviation
pour permettre l’accès au port conchylicole
lorsque l’on vient de Montpellier. L’échangeur
est situé en hauteur, à l’intersection de la route
de la plage et de la déviation de la ville, il
enjambe aussi le canal.
commerce et de pêche situé près des remparts
(derrière la gare). Avant le creusement du
canal, l’étang d’Ingrain (Ingril)* venait
jusqu’aux murailles de la ville (aujourd’hui
boulevard de la République). Les bateaux
venant de la mer, pour gagner le port situé
face à la rue du Port actuelle, devaient passer
le grau de Gravatel* et traverser l’étang. Les
embarcations venant des ports de l’étang de
Thau y accédaient facilement. A son apogée,
le port de Frontignan comptait jusqu’à 60
bâtiments de mer.
A la naissance du port de « Cette », celui de
Frontignan périclita. Après le creusement du
canal fut aménagé (non loin de l’ancien port),
un bassin* pour l’accostage et le carénage des
péniches. Après son comblement, il est devenu
plan du Bassin*.
Port de plaisance
Le 6 juillet 1965, le Conseil municipal
décida de l’ouverture d’un grau, ainsi que
la construction de deux digues, il s’agissait
là de l’amorce du futur port de plaisance.
Pour l’anecdocte, l’ouverture de ce grau avait
Ports
Port ancien
Au Moyen Âge, Frontignan était un port de
Le port de plaisance en construction
115
été faite, malgré les suggestions de pêcheurs
professionnels, vers l’est, là où les courants
ramènent le sable. Trois ans plus tard on rectifia
l’ouverture vers l’ouest. C’est en 1967, sous
l’impulsion du Conseil général de l’Hérault,
que la création du SYMOCAF, syndicat mixte,
avait vu le jour pour la création et la gestion
des ports de plaisance de la Grande-Motte (en
1967), de Carnon (en 1969) et Frontignan
(en 1982), et dont le président était Philippe
Chappotin. Ce syndicat périclitera en 1994,
lors du retrait des communes de la GrandeMotte et de Carnon. Le port sera repris en
gestion municipale en 1996. Actuellement
celui-ci compte 600 anneaux, dont 60
réservés aux escales, son tirant d’eau est de
2,50 mètres et les pontons sont équipés en
eau et en électricité.
Port des pauvres
Nom donné à ce lieu situé dans l’étang d’Ingril,
près du port de plaisance, et géré par une
association de plaisanciers, propriétaires de
bateaux, qui ne voulaient pas mettre leurs
embarcations dans le port.
Les aménagements sont en bordure de la CD
60 dite « route de la plage », ainsi un terre-plein
et des embarcadères de fortune permettent
l’amarrage des bateaux des adhérents, près
de la croix d’Ingril.
des Capucins, du Port, Noire et du Canal.
La plupart d’entre elles sont devenues rues,
seules deux ont conservé leur nom : la porte
de Montpellier et celle des Capucins, devenue
porte de l’Hôpital.
Poste
La poste royale, pendant très longtemps,
n’a pas de bureau attitré à Frontignan. Le
courrier est déposé, par la diligence venant
de Montpellier ou de « Cette », au relais,
puis acheminé dans la maison du directeur
de la Poste. Chaque personne attendant du
courrier venait alors l’y retirer. Ce système
n’était pas sans inconvénient : en octobre
1790, une Frontignanaise attendant deux
lettres, n’en reçoit qu’une, et encore elle
avait été ouverte. L’enquête démontre que le
courrier est à la merci de tous, très souvent
déposé sur la table de la cuisine. Le titulaire,
un Argelliés, est révoqué.
A la suite d’une autre affaire de lettre égarée,
concernant la veuve Bernard, qui avait pris
la succession d’Argelliés, nous apprenons
qu’elle s’était adjoint les services d’un piéton
qui allait prendre et porter les paquets à La
Peyrade. En 1830, le bureau est situé au 2,
plan des Fours.
En janvier 1909, l’ancienne maison Vernet
est louée par les P.T.T. pour une somme
annuelle de 1.200 francs avec un bail de
18 ans, à charge pour la municipalité de la
restaurer suivant les plans fournis par cette
administration. Devenu bureau annexe, elle
fonctionne encore aujourd’hui. En 2004 la
police municipale intègre le rez-de-chaussée
du bâtiment, puis en 2012, avec le départ de
la maison des syndicats transférée rue de la
Font, elle investit l’étage.
En 1974, la ville fait construire un nouveau
bureau de poste, avenue Frédéric-Mistral,
qu’elle loue à l’administration et qui devient
Portes de la ville
Au XIVe siècle, lors de la reconstruction des
remparts* de la ville, des portes d’accès sont
à ouvrir pour une libre circulation des biens
et des personnes. Cinq sont recensées sur le
cadastre napoléonien datant de 1819. Deux
portes principales, la porte de Montpellier
et celle de Saint-Martin, semblent avoir été
les premières ouvertes dans les fortifications,
la porte Saint-Martin devant son nom au
chemin qui menait à la chapelle du même
nom. Quatre autres portes sont citées : celles
116
le bureau central.
L’agence postale de La Peyrade, fonctionne
à partir de 1908 chez l’habitant jusqu’en
1956 où elle s’installera route de Balaruc. En
1995 sera construite la nouvelle agence rue
Michel-Clerc.
inférieure de la poutre, est constituée de dix
chevaliers avec écus, végétation, rameaux de
grenadiers qui sont traités avec une grande
finesse. Certains chevaliers portent un casque,
d’autres sont coiffés d’une couronne, et l’un
d’entre eux pourrait représenter Jacques 1er
d’Aragon, seigneur de Frontignan.
En 1994, les Bâtiments de France feront
restaurer ces peintures qui sont de véritables
miniatures du XIVe siècle.
Poutres de l’église Saint-Paul
La ville et les Bâtiments de France entreprirent
en 1963 une campagne de restauration du
toit et du plafond de l’église Saint-Paul*. La
fausse voûte en briques construite au milieu
du XIXe siècle fut démolie et le plafond à la
française refait, ce qui permit de mettre à jour
des poutres, dont trois étaient décorées. La
mieux conservée, qui se trouve sur la gauche,
au-dessus du choeur, présente des peintures
où figurent des chevaliers au combat, se
faisant face deux à deux. Ces peintures ont
été étudiées par Jacques Peyron, chercheur
au CNRS. Cette frise peinte sur la face
Presbytère
Au XIXe siècle, le presbytère était attenant
à l’église Saint-Paul*, sur l’emplacement
de l’actuelle rue Lucien-Salette. L’entrée se
faisait sur le côté droit du grand portail de
l’église et débouchait sur un jardin. Plus
loin, le bâtiment ou logeaient le curé et les
vicaires de la paroisse et qui servira un temps
d’école maternelle. Il sera démoli lors du
percement de la rue Lucien-Salette en 1937
Détail d’une poutre de l’église Saint-Paul
117
et le presbytère occupera provisoirement un
immeuble appartenant à la famille Bigot,
rue Saint-Paul. L’immeuble qui abrite
actuellement le presbytère fut loué à M.
Thomas, de Montpellier, puis acquis par la
Société immobilière frontignanaise en 1920.
Les Lapeyradois réclament dès 1891 un garde
champêtre « pour assurer la police des vagabonds
et criminels venant de Cette troubler l’ordre chez
eux ». En 1902, une geôle sera construite
dans la rue Pierre Brossolette, elle cessera de
fonctionner dans les années 1930 et en 1950,
fera office de douches municipales*.
Prisons
Protestants
Celle de Frontignan était située dans une
pièce du château, puis dans le bas de la tour
de la maison commune et enfin à partir de
1896, dans le sous-sol de notre actuelle mairie.
On retrouve dans les archives à la date du
29 janvier 1733 … « nous avions des prisons
propres, proprement un cachot dans le château
aliéné par le roi, mais depuis quelques années que
cette maison dans l’enclos du château a changé
de mains le nouveau propriétaire n’a jamais
voulu permettre qu’on s’en serve, au prétexte que
le roi ne s’est fait aucune retenue des prisons dans
l’aliénation qu’il en fit, il y a environ 80 ans, et
dans la réparation de l’auditoire au petit palais
ruiné, on y ménagerait des prisons sensées….. »
Le 11 décembre 1795, le ministre de
l’Intérieur, Pierre Bénézech, envoie un
questionnaire à toutes les communes,
concernant leurs possessions. A la rubrique
Prison, il est répondu : « Nous n’avons ici
aucune maison d’arrêt. Il existe une seule prison
du despotisme sous laquelle elle a été construite.
Aucun courant d’air, point de latrines, point de
lit de camp. La mort est préférable à une telle
prison. Heureusement, il n’y a aucun détenu
dans ce tombeau, dans ce moment ».
En 1899, le commissaire de police demande
de faire réparer au plus tôt les portes des geôles
et de les faire confectionner solidement afin que
les détenus ne puissent plus s’évader à l’avenir.
Cette cellule, dans laquelle étaient enfermés
de temps en temps quelques ivrognes ou
clochards de passage, se situait sous le perron
de l’actuelle mairie.
C’est vers 1560 que ceux que l’on appelait de
la “Religion prétendue réformée” s’activent
dans la région de Montpellier. Frontignan
est assiégée, mais suite au conseil de guerre
tenu à Montpellier le 18 août 1562, la
ville retombe dans le giron catholique. Ils
occasionnent cependant des dégâts importants
à l’église Saint-Paul*. On ne peut pas qualifier
Frontignan de ville protestante car seules 4 à
5 familles y résidaient.
Proverbes-Dictons
La météorologie régionale est très riche de
proverbes en patois (et traduits en français) :
Mar clara, montanha escure, pléjo ségura
Mer claire, montagne obscure, pluie sûre
Tramontana es ni bona ni sana
Tramontane n’est ni bonne ni saine
Néu en fébriè, es d’aiga d’intre un panié
Neige en février, c’est de l’eau dans un panier
Grec plueja au bec.
Grec, pluie au bec
Lou magistral fa de io
Le mistral fait l’œil
Labech tardet, grégau matinier, es bèl temps
per la journada
Labech du soir, petit grec du matin, c’est du beau
temps pour la journée
Quand venta per ramel, venta tamben quand
possa los sarments
Quand il vente pour les Rameaux, il vente aussi
quand poussent les sarments
Se plaoù lou tres de mai, pas gâire de coudoun
118
S’il pleut le trois mai, tu as beaucoup de coings
Auba roja, vent ou pluèja
Aube rouge, vent ou pluie
Si lou pioch de Sète carga soun capel, lou
pâstré pauc carga son mantel
Si la montagne de Sète met son chapeau, le
berger peut mettre son manteau
En abril tu descapela pas d’un fil
En avril ne te découvre pas d’un fil
En mai fach coma te plase
En mai fais ce qu’il te plaît
Sé vol menti, parla del temps
Si tu veux mentir parle du temps
Un chin regarda un evesque et ei pissa de sus
Un chien regarda un évêque et y pissa dessus
Lou premié al moulin, moulina
Le premier au moulin, moud son grain
Si vos anas estré biste, fal s’ei prendre lentomen
Si l’on veut aller vite, il faut s’y prendre lentement
Saint-Sylvestre qui de pauc n’ei estre pas
Saint Sylvestre qui de peu n’y était pas
se trouvait près de la porte du même nom.
Un autre puits nous est signalé, toujours
en 1525, par cette mention « hostal al poux
nouvel ». Une maison « rue du Puits SaintPaul » est cadastrée au compoix du XVIIe siècle.
L’actuelle rue de la Font signale un autre point
d’eau. Celui-ci est déjà en service au XVIIe
siècle : « maison avec cour, rue allant de celle
de la font à la muraille ». De nombreux puits
privés existaient en outre dans les maisons
des notables. On trouve par exemple dans un
compoix du XVIIe siècle « une maison et patio
avec son puy au plan d’encarnon » et celui du
consul Pascal qui donnait une eau considérée
comme la meilleure de la ville. Certains de ces
puits sont encore visibles, tel celui de l’hôpital
vieux au n° 2 rue Escarieux.
A la Peyrade, chaque maison possédait son
puits, on en recense une vingtaine au milieu du
XIXe siècle. Le journal sétois La Méditerranée
mentionne en 1845 les vendeurs d’eau de la
Peyrade qui viennent avec leurs charrettes
vendre l’eau à un sou la cruche. Selon une
délibération de 1891, le Conseil municipal
note que les porteurs d’eau auraient contribué
à la formation du quartier.
Les grands domaines possédaient leur puits,
celui du Mas de Garonne situé entre la montée
de Reboul et La Peyrade), très profond,
intéresse les géologues en 1815. Celui du
domaine de Blanquet, route de Frontignan,
est rendu célèbre par une chanson de 1862 :
« l’inauguration de l’aïga à Séta ». Il existait au
moins 3 norias sur puits, une route de Balaruc,
une autre au domaine Vilaro et une dernière
au jardin Pilato (route de Frontignan).
Puits
Avant 1929, où l’eau courante de la source
Cauvy de Balaruc-les-Bains alimenta les
habitations frontignanaises, la ville était
tributaire de l’eau des puits. Quatre à cinq
puits publics, vu leur importance, apparaissent
dans les archives municipales et ont donné
leur nom à des rues de la cité.
« Le pous de Sainct Paul » est mentionné dans
le compoix de 1525. La même année, on
trouve la « carriere del pous de la Roda », occitan
que l’on peut traduire par « rue du puits de
la roue », également mentionné un « hostal
poux St Martin », qui indique qu’un puits
119
120
R
Raffinerie de pétrole
1877 jusqu’au 24 juillet suivant, il sera ouvert à
la mairie un procès verbal d’information, à effet
de recevoir les avis pour ou contre l’établissement
d’une raffinerie de pétrole que le sieur Bastide
Fernand domicilié à Nimes se propose d’établir
dans la commune sur la parcelle N° 676 de la
section B dite des Garrigues ».
Le 19 juillet 1878, la raffinerie est installée,
mais en raison de l’élargissement de la route
nationale, Fernand Bastide doit céder à la ville
une bande de terrain de 68 mètres de long sur
0,70 mètre de large, il espère être indemnisé
La première raffinerie est créée à Frontignan
en 1878, c’était la « Raffinerie d’Amérique
Bastide ». Elle deviendra plus tard la
« Raffinerie Clément Gérard et Cie ». Le
travail principal était de fabriquer du pétrole
lampant pour les lampes d’éclairage et une
essence pour les premiers moteurs.
Le 21 juin 1877, une affiche concernant une
enquête de commodo-incommodo est apposée
sur un panneau des mairies du canton, elle
informe les citoyens « qu’à partir du 25 juin
La raffinerie de pétrole Mobil Oil
121
correctement, car il signale qu’il a acheté le
terrain 75 centimes le m2.
Cette raffinerie a fermé ses portes 11 ans
plus tard.
Au début du XXe siècle, la « Société Industrielle
Française des Pétroles » dont le siège est à Paris,
12 rue Blanche, mène des pourparlers pour
l’achat de terrain de l’autre côté du canal et
pour l’obtention des autorisations nécessaires
à l’installation à Frontignan d’une raffinerie de
pétrole. Le 6 août 1904, le préfet donne une
autorisation pour la construction d’un dépôt
d’huiles et d’essence avec atelier de distillation.
A la fin de 1903, la société avait changé de nom
et était devenue la « Compagnie Industrielle
des Pétroles (C.I.P.) ». Le raffinage débute en
octobre 1906.
A sa création, la raffinerie avait 20 000 mètres
cubes de stockage. Il faut noter que le pétrole
brut de Roumanie arrivait au port de Sète et
qu’il était transporté dans des fûts de bois sur
des gabarres tirées par des chevaux jusqu’à
la raffinerie, ce n’est que plus tard que fut
construit un pipe-line le long du canal. Les
produits qui sortaient de la raffinerie avaient
pour nom « Motricine » pour l’essence et
« Radioléine » pour le pétrole lampant.
Le 19 novembre 1908, Joseph-Noël Périer,
maire de Frontignan, expose que dans
son projet de budget, « M. le Ministre des
Finances propose d’augmenter de 50 centimes
la taxe de fabrication pour le pétrole brut ce
qui réduirait l’écart entre les prix des pétroles
bruts et des pétroles raffinés exportés à 1,75
francs les cent kilos. Ce chiffre est absolument
insuffisant pour couvrir les frais de fabrication
des pétroles raffinés en France en tenant compte
des divers frais et taxes supplémentaires…..Si les
chambres adoptaient cette proposition ce serait
un désastre pour notre région. En effet, cette
mesure favoriserait l’installation de nombreuses
raffineries à l’étranger à proximité des puits de
production de pétrole, les raffineurs en ayant
tout avantage. Ce serait malheureusement la
disparition à bref délai des nombreuses raffineries
installées dans les environs des principaux
ports de France et particulièrement dans notre
commune….. »
Le 25 juin 1944, la raffinerie fut bombardée
par l’aviation alliée, les dégâts furent
importants. La reconstruction fut décidée
grâce au « plan Marshall ». Après d’importants
travaux, elle reprit progressivement son activité
et sera la seule raffinerie de France à produire
des huiles de graissage à partir de distillats
provenant de la raffinerie de Lavéra.
Pour son ravitaillement en pétrole brut, la
raffinerie fit installer trois sea-lines, de plus
en plus gros, le port de Sète n’ayant pas un
tirant d’eau suffisant pour les gros pétroliers.
Le premier fut lancé le 4 septembre 1948, il
faisait 300 millimètres de diamètre, le second
lancé le 11 mai 1964, parallèle au premier,
permettait une augmentation de la cadence
de déchargement des pétroliers. En 1974, un
nouvel oléoduc sous-marin de 1,10 mètre de
diamètre et d’une longueur de 7 km est lancé,
il permet d’accueillir les pétroliers de 300.000
tonnes et de 23 mètres de tirant d’eau.
Le 5 décembre 1985, la fermeture de la
raffinerie est annoncée et le 8 avril 1986 les
feux sont éteints, la plus ancienne raffinerie
de France, après 83 ans d’existence, n’est
plus. La capacité de stockage avait été portée
à 1.500.000 tonnes et la capacité de raffinage
était de 8.000.000 tonnes par an.
Pour information, il est possible de
consulter sur le site de l’Institut National de
l’Audiovisuel (I.N.A.) le film du lancement
du premier sea-line de Frontignan en 1948.
Régiment de D.C.A.
Le 18 septembre 1940, la 1229ème batterie
du 404ème régiment de D.C.A. cantonnée
122
depuis vingt-six jours à Sète, est fractionnée
en trois sections. L’une d’entre elles
s’installe au Caramus*, sur l’emplacement
actuel des arènes. Cette petite unité sera
dissoute lors de l’invasion de la zone libre
par l’armée allemande en novembre 1942.
Une autre section était cantonnée au lieudit les Avaussiers* (au dessus de la croix de
Constant*), la dernière étant restée à Sète.
Lorsque la redoute fut abandonnée, elle fut
habitée par un garde-canal nommé Jeannot
Besselin qui, un jour de 1808, dut à lui seul
faire fuir avec son vieux fusil les marins d’une
frégate anglaise qui débarquaient avec de
mauvaises intentions.
Registre des dénonciations
Il s’agit en réalité de cahiers, au nombre de
trois, sur lesquels du tridi frimaire an II, (23
novembre 1793) au 14 fructidor an II (31 août
1794), le Comité de Surveillance notera les
délations des bons républicains frontignanais.
Redoute des Aresquiers
Après le débarquement des Anglais à « Cette »
(Sète) en 1710, qui avait laissé un mauvais
souvenir, la Province décida d’organiser
un système d’alerte. Vers 1750 le rivage
languedocien était doté d’un ensemble
d’ouvrages pour protéger la côte de l’agression
de l’ennemi. Des tours de guet que l’on
appelait des « redoutes » furent construites
à intervalles réguliers sur toute la côte
languedocienne, bâties en pierre du pays avec
à leur sommet une terrasse pour observer la
mer et y faire des feux de signalisation. Sitôt
un navire suspect repéré, le gardien devait
allumer un feu qui, la nuit, se voyait des
redoutes voisines et ainsi transmettait l’alerte.
Le jour, un feu de paille mouillée dégageait
un signal de fumée.
A Frontignan, en face du bois des Aresquiers,
une redoute avait été construite en bordure
du canal, la ville était chargée de son
entretien où trois hommes se relayaient. Une
description précise du matériel et des denrées
devant équiper la redoute avait été établie
par la Province, outre le bois nécessaire à
la signalisation, des réserves de charbon de
bois pour la cuisine étaient prévues. Chaque
redoute devait être équipée d’une table, d’un
banc, de trois chaises, de deux pots, d’une
cruche, d’assiettes de terre. Sans oublier lits
paillasses, matelas, couvertures de laine et
deux paires de draps.
Registres d’état civil
En 1370, une déclaration royale oblige les
curés à établir les registres d’état civil en deux
exemplaires, dont un sera déposé au greffe de
la Sénéchaussée.
Le 20 septembre 1792, la Convention
ordonne que désormais, tous les actes de
naissance, mariage, décès soient consignés sur
des registres tenus en mairie. Les maires de
toutes les communes devront par ailleurs se
saisir des registres paroissiaux établis.
Le 20 octobre, Marc-François Lambert, maire
de Frontignan, est nommé officier de l’état
civil. Le lendemain, accompagné du secrétaire
greffier de la mairie, il se rend à la sacristie de
l’église paroissiale, où le curé lui remet lesdits
registres. Le 22 octobre, la naissance de Claire
Romain est dûment notée, comme étant la
première citoyenne frontignanaise enregistrée
civilement. Les registres furent communs
à Frontignan et la Peyrade jusqu’en 1921.
Après cette date, à la demande de Célestin
Arnaud (adjoint spécial de la Peyrade) les
registres furent séparés. Ainsi les déclarations
de l’état civil de la Peyrade seront consignées
sur des registres séparés, toujours conservés
à la mairie annexe*.
123
Remèdes
Lucien-Salette, il ne reste plus rien de visible
des remparts qui ceinturaient Frontignan.
Les remparts les plus anciens ceinturaient
le château*, les soubassements appararurent
lors de travaux. La forme concentrique de
certaines rues laisse supposer que Frontignan
avait été ceinturé, au cours des siècles, d’au
moins trois lignes de remparts.
Après la construction du premier « castrum »,
la première ligne de remparts aurait pu être
située rue Clastre-Vieille, rue de l’Hôtel de
Ville, rue Barille. La ville s’agrandissant, aux
XIe et XIIe siècles, d’autres remparts auraient
été bâtis. Nous pourrions les situer dans la
zone actuelle des rues Escarieux, Andrans,
de la Font, du 8-mai-1945, Boucarié et du
Plan des Fours. Enfin la dernière ceinture,
dont nous avons parlé plus haut, fut démolie
petit à petit au cours du XIXe siècle, Aucune
preuve n’appuie ces dires. Dires contredits
par Krzysztof Pawlowski dans son livre Les
circulades languedociennes de l’an Mille, où
il démontre que la construction de villes « en
escargot » mettait celles-ci à l’abri des vents et
d’autre part permettait de ralentir l’avancée
de l’ennemi en cas d’attaque en élevant des
barrages sur le chemin qui menait au château*.
Quoi qu’il en soit, les remparts qui ceinturaient
notre vieille ville furent construits vers 1363,
après le passage dans notre cité des routiers
de Seguin de Badefol*. Son tracé est ainsi
défini dans la délibération des Consuls* de
ladite année : « on ira d’abors tout droit du bout
du Sordilhon jusqu’à la maison de Guillaume
Armand, qui restera en dehors du mur et du
fossé projeté, puis de cette maison jusqu’à celle
de Raimond Vedelle, qui sera aussi laissée à
l’extérieur, de là le mur s’infléchira vers la maison
de Raimond Panatère, également laissée hors de
l’enceinte, et enfin le nouveau rempart rejoindra
l’ancien mur à l’endroit dit du portail neuf ».
Au fil des ans, les remparts, ayant perdu leur
Vo i c i q u e l q u e s t r u c s o u r e m è d e s
qu’employaient nos ancêtres dont certains
sont encore utilisés :
Contre la dysenterie : trois cuillerées de vin
rouge ou vinaigre, idem d’huile d’olive, idem
de sucre râpé.
Contre un coup de soleil sur la tête : appliquer
un verre aux trois quarts plein d’eau froide,
sur le centre du mal, de façon que l’eau ne
coule pas quoique le verre soit renversé. Au
bout de quelques instants, des bulles s’élèvent
dans l’eau et le patient ressent un soulagement.
Voici quelques termes de médecine employés
par nos ancêtres :
Cérat : sorte de cataplasme à base d’huile et
de cire.
Corroboratif : qui sert à renforcer.
Rosat : médicament dans la composition
duquel entraient des pétales de rose, lesquelles
étaient utilisées pour leurs vertus astringentes.
Sucre candi : sucre cristallisé.
Tamarin : gousse de tamarinier, broyée sert
de laxatif.
Pour se préserver de la peste, il était conseillé en
1629 de : « Prendre le poids de deux cens feuilles
de sauge fresche et autant de feuilles de sambuc,
autant de rue et autant de graines de genièvre et
bien piler ensemble et puis le détremper avec le
vin blanc environ deux pintes et le mettre bouilir
dans un pot neuf jusque qu’il soit amoindry de
deux tiers et après le couler avec un linge blanc
fort pressé et mettre cette décoction dans une
phiole de verre et en prendre le matin tout ceulx
de la maison pendant neuf jours trois cuillérées
chaque personne et se promener une heure sans
manger vous pourrez perservérer pendant une
année ».
Remparts
En dehors de la tour de la Glacière* et de
quelques vestiges à chaque extrémité de la rue
124
de fromage et deux œufs. Par mois, 500
grammes de sucre, 200 grammes de riz et
250 grammes de pâtes. Ce quota permettait
à chacun d’avoir 1 700 calories par jour.
Certaines denrées étaient réservées : le vin aux
adultes, travailleurs de force et agriculteurs. Le
lait : aux enfants J 1 et J 2. On voit apparaître
des produits de remplacement, le sucre est
remplacé par la saccharine. Baptisé « café » :
un mélange d’orge et de glands grillés. Le
pain blanc n’existe plus, il devient de plus
en plus noir et grumeleux, et fait de toutes
sortes de céréales, sauf de blé. Les pommes
de terre, denrée très rare, sont remplacées
par les rutabagas (sorte de gros navets) et
par les topinambours (jusque-là réservés à
l’alimentation des cochons).
Chacun se débrouille du mieux possible : on
confectionne des gâteaux de rutabagas, des
biscuits aux navets. On fait du simili chocolat
avec des châtaignes, du sucre de raisin, du
savon malodorant avec du suif fondu et de la
potasse. En guise de tabac (contingenté) on
fume de l’armoise ou des feuilles de betteraves
et de la « boze ». Tous les jours les ménagères
font la queue devant les boutiques pour acheter
ce qu’il y a à vendre.
Régulièrement, des affichettes sont apposées
sur un panneau de la mairie, informations
rapportées, dans les rues de Frontignan, par
l’appariteur annonçant par exemple : « à partir
du 21 juin 1941, la distribution de triperie
se fera contre la remise d’un ticket de la carte
locale des denrées diverses. Le ticket F donne
droit à 100 grammes de foie, rognons, queues,
boudins ou à 200 grammes de tête, langue,
pied, mou, fressure. Le ticket G donne droit à
250 grammes de gras-double. La distribution
se fera en même temps que celle de la viande et
dans le même ordre ».
Le 12 juillet 1946, le maire donne lecture
au Conseil de la circulaire préfectorale du 6
utilité de défense, étaient loués pour y faire
sécher la passerille*.
Après la mortalité de 1830-1834, due aux
épidémies* de choléra, la municipalité,
considérant que les remparts empêchaient
l’air de circuler, les vendra en 1837 à la
Compagnie de chemin de fer qui les utilisera
pour construire la ligne Montpellier-Sète.
Au cours de l’année suivante, les murailles
seront en partie démolies. A partir de 1840,
leurs restes seront vendus aux propriétaires
des maisons mitoyennes.
Restrictions
En raison du manque de denrées de
consommation pendant la période 19391949, dû à la mainmise de l’occupant sur
celles-ci, les gouvernants de zones occupées
ou de Vichy, instaurèrent des cartes de
rationnement. Chaque chef de famille devait
aller les retirer, tous les mois, à la mairie de
son domicile. Il lui en était alors remis le
nombre voulu, en fonction du nombre de
personnes vivant au foyer. Ces cartes étaient
de couleurs variables : bleu, jaune ou rose
selon les catégories et contenaient chacune
de petits tickets détachables.
Chaque individu était classé en fonction de
son âge ou de son métier, ce qui divisait la
population en 8 catégories :
E Enfant de moins de 3 ans
J 1 Enfant de 3 à 6 ans
J 2 Enfant de 6 à 13 ans
J 3 Mineur de 13 à 21 ans
A Adulte de 22 à 70 ans (sauf travailleurs de
force et agriculteurs)
T Adulte de 22 à 70 ans (travailleurs de force)
C Adulte de 22 à 70 ans (agriculteurs)
V Adulte de plus de 70 ans.
Ainsi les personnes de la catégorie A avaient
droit à 240 grammes de pain par jour, et par
semaine 250 grammes de viande, 75 grammes
125
fureur des vagues obligea ses camarades à le
ramener sur la plage. En fin de matinée, cinq
corps furent rejetés par la mer. Le sixième,
le chef mécanicien Jean Grall, fut retrouvé
quelques jours plus tard, près des blocs qui
longeaient la voie de chemin de fer. Les corps
des malheureux marins furent rapatriés dans
leur terre natale et le 8 janvier 1948, une
souscription fut ouverte pour venir en aide aux
familles des victimes. Des voix s’élevèrent pour
protester, devant cette situation inacceptable.
Il était inadmissible que six marins puissent
perdre la vie parce qu’il n’y avait, sur cette
partie de la côte méditerranéenne, ni canot
de sauvetage, ni canon lance-amarres.
juin 1946 relative aux nouvelles modalités de
distribution de pneus de bicyclette.
Bien entendu, parallèlement à tout cela,
apparaît un autre moyen d’obtenir certaines
denrées : le « marché noir ». Il est possible de
s’approvisionner chez certains commerçants
(sans tickets) en payant la marchandise 6 à
7 fois le prix officiel, ou en se rendant dans
les fermes du Cantal, de l’Aveyron, de la
Lozère et du Tarn. Il n’était pas rare de voir
un Frontignanais prendre le train avec une
bonbonne de vin, d’apéritif ou de muscat
et revenir avec un jambon, du beurre ou des
pommes de terre. Mais gare aux gendarmes, ce
genre de commerce était strictement interdit
par la loi.
Route littorale
Roger-Juliette
Pour aller à la plage, jusqu’aux années 1960, les
Frontignanais devaient passer par le quartier
de l’Entrée. Une route fut construite à travers
l’étang d’Ingril*, permettant de desservir tous
les quartiers jusqu’aux Aresquiers, enjambant
le chenal qui relie l’étang à la mer près du port
de plaisance*.
En 1986, fut créée une piste cyclable, de
l’entrée au Port, puis du Port au poste Maurin
(Grand bleu) l’année suivante. En 2007, la
piste a été prolongée jusqu’aux Aresquiers
avec la construction d’une passerelle parallèle
au pont du chenal et la réalisation de deux
ronds-points avant et après le port de plaisance.
Dans la soirée du 27 novembre 1947 s’est
déroulé sur la plage de Frontignan, face à
la colonie de vacances les Mouettes*, un
drame qui a coûté la vie à six marins, à
cause d’une panne de moteur et d’une mer
particulièrement déchaînée.
Le « Roger-Juliette », transport de vin habitué
du port de Sète, faisait partie de l’armement
Tarin et Yvon de Paimpol. Parti de PortVendres pour rejoindre Sète, le capitaine apprit
que les dockers étaient en grève et décida
de rejoindre Marseille, mais la violence des
vagues lui fit rebrousser chemin en direction
de Sète. C’est après cette manœuvre que le
drame intervint.
L’alerte fut rapidement donnée par Denis
Delmas, directeur de la colonie de vacances,
les secours arrivèrent, mais ni le port de Sète,
ni celui de Palavas n’étaient équipés pour
venir au secours des navires en détresse.
Odon Clément et Daniel Castillazuello
tentèrent courageusement, à la nage, de
secourir l’équipage, mais sans succès. André
Massias à son tour se fit encorder, mais la
Rues anciennes
Au XIIIe siècle, Frontignan n’était pas un
bourg très important, il ne comptait que 19
carrièras (rues) :
Noms d’origine en patois : Noms en français
Carrièra dal Camp nau : Rue du Camp neuf
Carrièra Drescha : Rue Droite
Carrièra San Paul : Rue Saint-Paul
Carrièra Del Castel : Rue du Château
Carrièra Del la Tour : Rue de la Tour
126
Because »), du Puits-de-la-Rode, ruelle de
la Treille ».
Le 13 février 1869, le Conseil municipal
décida de faire apposer à l’angle des rues, des
plaques* portant leurs noms, soit un total
de 150. Un budget de 700 francs fut voté,
correspondant à 100 francs pour la pose et
600 francs pour l’achat desdites plaques (soit
4 francs pièce).
Ainsi les rues du vieux Frontignan avaient
un nom, mais comme notre ville s’était
sensiblement agrandie, il fallut baptiser
les nouvelles rues. En 1967, René Michel,
conseiller municipal (co-auteur de l’ouvrage),
adopte une méthode permettant de situer les
secteurs, en groupant les noms par thème.
Ainsi le baptême des rues débutera par le
secteur de la plage.
En ce qui concerne La Peyrade, c’est en 1994
que la même opération fut décidée et est
toujours d’actualité.
Carrièra De la Pescarié : Rue de la Pêcherie
Carrièra Sauta la Gleysa : Rue à Côté de l’église
Carrièra De la Mar : Rue de la Mer
Carrièra San Marti : Rue Saint-Martin
Carrièra De la Figuèyra : Rue du Figuier
Carrièra De la Plassa : Rue de la Place
Carrièra De l’Herbeta : Rue de l’Herbette
Carrièra Del Sourdilhoun : Rue du Sordillon
Carrièra Del Carnon : Rue d’Encarneau
Carrièra De l’Androuna : Rue de Cul de sac
Carrièra De l’Oulivie : Rue de l’Olivier
Carrièra De l’Ayga : Rue de l’Eau
Carrièra De Maures : Rue des Maures
Carrièra Dels Fours : Rue des Fours
Voici quelques noms de rues qui ont disparu,
soit parce qu’elles ont été débaptisées, soit
des suites du bombardement : « Traverse
d’Encarneau, Plan du Pavage, Quatre-Coinsde-la-Boucarié, de la Foy, du Canton des
Besaces, des Quatre-Coins-du-Grand-Logis
(vraisemblablement à l’angle du café « Le
127
128
S
Salaires
En 1881, l’ouvrier employé à l’Usine à Gaz
de La Peyrade perçoit 0,33 franc de l’heure.
En 1894, les 140 ouvriers font grève aux
Salins de Frontignan, la direction veut réduire
les salaires.
Un tonnelier perçoit, en 1905, 4 francs pour
une journée de 9 heures.
Le salaire d’un homme est de 4 à 5 francs par
jour en 1910. Celui de la femme, 2,30 francs
Les salaires montent un peu après la guerre
de 1914-1918, un ouvrier perçoit 22 francs
par jour, une employée 9 à 10 francs.
En 1946, le salaire des femmes de ménage
est fixé à 20 francs de l’heure. Cette même
année, les autorités fixent le prix du pain à
1,50 franc le kilo.
Evolution des salaires et des prix des denrées :
En 1594, un brassier travaillant aux vignes
perçoit un salaire de 7 à 8 sous par journée
d’ouvrage, une femme 3 à 4 sous.
En 1612, la journée d’un homme occupé aux
réparations du Grau de Gravatel est payée 14
sols, la charretée de pierre, 2 sols et demi.
La livre de pain coûte 14 deniers en 1691. Le
pichet de vin 20 deniers.
Au milieu du XVIIe siècle, un travailleur
de vigne gagne 9 sols et 3 pots de piquette,
la femme, exactement la moitié, 4 sols et 6
deniers.
En 1688, la viande de mouton est vendue 2
sols 4 deniers la livre, celle de boeuf,1 sol et 4
deniers L’année 1709, 400 à 500 travailleurs
saisonniers, venant des montagnes d’Aveyron
(gavatch*) pour les travaux des vignes, sont
payés 10 à 12 sols par jour, les femmes
occupées aux petits travaux, 6 sols.
Un arrêté du parlement de 1714, fixe à 16
sols le salaire journalier, il passera à 20 sols
en 1770.
Des travailleurs en 1774 s’attroupent devant
la mairie et demandent 30 sols. Les Consuls
feront appel à la maréchaussée de Bouzigues
pour rétablir l’ordre.
Le capitaine châtelain Jean Audibert, en 1782,
paye 35 sols la journée d’un maçon et 16 sols la
journée d’un manœuvre.
Salicorne
Plante de nos étangs. Il en existe de deux
sortes : « l’Anthrocnum Glaucum » (salicorne à
gros épis) et la « Salicorna Europaea » (salicorne
naine). Nos ancêtres en faisaient un légume
d’accompagnement très apprécié.
En 1759 et en 1779, des projets se précisent
en vue de créer une compagnie pour cultiver la
soude sur les plages du Languedoc et donner
30% aux communautés et riverains. En 1791,
la communauté de Frontignan louera les
plages où se récolte le « salicor » dont on fait
la soude. La communauté reçoit d’Alvergne
et Toussaint, pour « l’herbe appelée soude à
129
eux adjugée en 1779 », 52 livres, elle reçoit
également de Babau, 49 livres.
compoix de Frontignan, aux tènements de la
Cagarache, de l’Airolles et du Caramus. En
1525, Henric Jehan, capiscol de Montpellier
est propriétaire d’une « bouthique à sal » à
Frontignan. Simon Gaihard, Consul, est
contrôleur du grenier à sel en 1588.
En 1596, la dîme du chapitre de Maguelone
sur les salins de Frontignan est fixée à 50
quintaux pour la provision de l’évêque et à
80 quintaux pour le chapitre. Elle sera révisée
en 1635, 1639 et 1675.
Au milieu du XVIIe siècle, Jean Ranquier
est propriétaire d’un terrain près des salins
des Airolles. Le docteur Jacques Maraval
est propriétaire vers 1791 d’un salin « à la
Cagarache et d’un mas ruiné dedans ».
La Société commerciale des Salins de
Frontignan est créée en Messidor an III
(juin-juillet 1795). En 1830, Frédéric Vivarès,
directeur des salins, compose un Manuel du
Saunier, ouvrage technique, très bien illustré
de sa main, sur leur fonctionnement.
Un tableau de renseignements de 1833,
Salins
Les salines existaient à l’époque romaine.
On ne commence à voir des documents
concernant les salins qu’à partir du MoyenÂge.
Le 10 août 1338, un acte de l’évêque de
Maguelone accorde aux évêques la dîme sur les
salins de la région dont ils n’ont pas la propriété
et notamment le « salin de Nigri », autrement
dit de l’étang d’Ingril. L’acte ajoute que le salin
existe depuis des temps forts anciens.
En 1425, Charles VII assigne à sa femme,
la reine Marie d’Anjou, les greniers à sel de
Frontignan, Marseillan, Nîmes, Montpellier,
Capestang et Narbonne. En 1461, Louis XI
vendra à Marie d’Anjou, sa mère, le grenier
à sel de Frontignan et de Montpellier pour
12.000 livres.
Au cours du XVIe siècle, plusieurs salins
(« salm » en occitan), sont attestés dans les
Le levage du sel dans les salins
130
sur les salins de Villeneuve-les-Maguelone,
Villeroy, Mèze et Frontignan, donne pour
Frontignan, les noms de cinq propriétaires :
MM. Caizergues, Boucher, Bouin, Alicot et
Péridier.
En 1939, les salins s’étendent sur une
superficie de 15 hectares environ sur le
territoire de Frontignan, et 13 sur la commune
de Vic-la-Gardiole.
Plusieurs qualités de sel étaient élaborées
au salin :
- le sel fin (sel de table) affiné aux broyeurs
- le sel demi-fin pour les fromageries
- le sel mêlé de naphtaline, employé dans
les tanneries
- le sel rouge, dénaturé à l’oxyde de fer, car
détaxé. Il était réservé au bétail et au salage
du poisson.
Un poste de douane est installé sur le chemin
d’accès, à 300 mètres des bâtiments des salins.
L’impôt sur le sel (gabelle) est aboli en 1946.
En 1955, les salins de Frontignan
appartiennent à la Compagnie des Salins du
Midi et des Salines de Djibouti.
Au cours des années 1965 et suivantes, la
production baisse et en 1968, c’est la cessation
d’activité.
de l’usine. Il semble que Frontignan n’ait
plus aucun soldat du feu, puisque le 10 mars
1939, le Conseil municipal délibère en vue de
la création d’un corps de sapeurs-pompiers.
Le 25 octobre 1944, le lieutenant Emile
Journet en prendra le commandement. Il sera
à nouveau dissous en 1956. L’année suivante
le corps est reconstitué, sous les ordres du
sous-lieutenant Gaston Bompard.
Enfin, le 21 janvier 1962, est créé à
Frontignan, un corps de sapeurs-pompiers
professionnels, lesquels sont secondés en
cas de besoin par des pompiers volontaires.
A cette époque la caserne est située dans les
anciens chais Marcou-Ginouvès, route de
Montpellier. A partir de 1964, ils assureront
la surveillance des plages en période estivale.
Le 1er janvier 2000, dans le cadre d’une
restructuration, la départementalisation
du Service Incendie et Secours est effective
(S.D.I.S.).
L’ancienne caserne de la route de Montpellier
devant être remplacée, des travaux débutent
en juin 2005 en vue de la construction d’une
nouvelle caserne, route de la plage, elle a été
inaugurée le 16 septembre 2006. En 2012,
les effectifs se composaient de 39 sapeurspompiers professionnels auxquels viennent
s’ajouter 50 volontaires dont 4 femmes.
Sapeurs-pompiers
Le 4 février 1866, le Conseil municipal décide
de créer une compagnie de sapeurs-pompiers
volontaires. Le 10 juillet 1906, il vote l’achat
de 60 seaux en toile de 12 litres chacun pour
combattre les incendies.
Le 21 novembre 1924, à la suite d’un feu
à la raffinerie de pétrole, le commissaire de
police adresse ses félicitations au maire pour
l’efficacité de la nouvelle pompe qui a déversé
de véritables torrents d’eau. Cette pompe
servait également d’arroseuse municipale !
Le 25 mai 1937, nouvel incendie à l’usine de
pétrole C.I.P., le feu est éteint par les pompiers
Secours mutuel
Le 6 février 1900, M. Campanon-Rey,
président de la Société de Secours mutuel
« l’Union frontignanaise », informe le Conseil
municipal de la création de cette société et
demande que soit mise à sa disposition une
salle pour y établir son siège. Le maire propose
de lui prêter une pièce au premier étage de la
mairie, et accepte que l’assemblée générale ait
lieu dans la salle de Justice de paix de l’hôtel
de ville. Une subvention de 100 francs lui sera
allouée. Seuls les hommes étaient adhérents.
131
faubourgs de Montpellier.
Voici le compte-rendu en patois de l’incursion
de Seguin de Badefol à Frontignan :
« En l’an de lencarnation de Nostre Senhor que
hom contava M CCC LXI, en lo mes dabril, venc
mossen Seguin de Badafol cavalier de Gascuenha
en grans gens darmes a caval et a pe, a pres lo
luoc danhana e puoys tornet atras e pres par
conbatemen lo luoc de Frontinhan i matin a la
poncha del jorn a XIII dabril et intret am sas
conpanhas bolan per lestanh car dons aqui non
avia gis de mur et aquel conbatement moriron
de sas gens ben CC homes e la vila ben XXX
homes et estet hi entorn III semanas ».
Traduction : En l’an de l’incarnation de
Notre-Seigneur que l’on compte 1361 en le
mois d’avril, vint monsieur Seguin de Badefol,
cavalier de Gascogne, avec gens d’armes à
cheval et à pied. Il a pris le lieu d’Aniane
et puis se tourna pour combattre le lieu de
Frontignan le matin à la pointe du jour le
13 avril. Il entra avec sa compagnie par le
côté de l’étang où le mur était détruit. Dans
ce combat mourront de ses gens, bien 200
hommes, de la ville bien 30 hommes et ils y
resteront 3 semaines.
L’association était divisée en quartiers avec un
responsable tenant un registre. Il était chargé
d’encaisser les cotisations. Sa période terminée,
il passait le registre au suivant de la liste etc.
Lors de l’assemblée générale annuelle, la
présence de chaque adhérent était obligatoire,
une absence étant pénalisée pécuniairement.
Une société de Secours mutuel privée,
« l’Indépendante », fut fondée en 1926 à
La Peyrade*, son siège social était fixé aux
écoles (futur groupe Marcel-Pagnol). Elle
était constituée d’ouvriers de la Compagnie
bordelaise de Produits chimiques*. D’après les
statuts, son but était de payer des indemnités,
pendant la durée de leur maladie, aux membres
cotisants. Le droit d’entrée était fixé à 5 francs,
par la suite l’adhérent acquittait 2 francs par
semaine pendant trois mois, puis 1 franc
chaque semaine.
Seguin de Badefol
Lorsqu’en 1360 fut signé le traité de Brétigny,
les mercenaires ayant pris part à la guerre
de Cent Ans, regroupés sous le vocable de
« Grandes Compagnies » furent licenciés.
Celles-ci se dispersèrent à travers la France,
pillant villes et villages. L’une d’entre elles,
commandée par un aventurier, d’origine
périgourdine, Simon Seguin de Badefol,
investit et rançonne tour à tour Aniane,
Gignac, Villeveyrac etc. Le 13 avril 1361,
c’est au tour de Frontignan, où ces brigands
pénétrent en passant par les étangs, du côté
de la ville pratiquement dépourvu de défense.
Après une bataille où les habitants font preuve
d’une grande bravoure, forcée de fuir devant
l’arrivée des troupes royales, cette compagnie
porte pour un temps ses méfaits dans la région
des Cévennes. Un mois plus tard, la voici
revenue à Frontignan. Notre ville va servir à
Seguin de Badefol de place forte d’où il mènera
ses incursions dans les environs, y compris les
Séparation de l’Eglise et de l’Etat
Cette loi fut promulguée le 9 décembre 1905,
avant que ne soit fait l’inventaire des biens
de l’Eglise.
Cet inventaire fut la cause de bien des drames
en France. Le vendredi 9 février 1906,
le maire étant absent, le second adjoint,
accompagnant le receveur de l’enregistrement,
se présenta devant l’église et trouva porte
close. Au presbytère*, ils furent reçus par le
curé Audran qui refusa d’ouvrir la porte de
l’église, ils se retirèrent alors, sous les huées
des quelques personnes présentes. Le 15 du
même mois, les mêmes notables firent, sans
aucun incident, l’inventaire de l’église de
132
La Peyrade. Ce n’est que le 23 février, que
l’adjoint à la mairie et le receveur, accompagnés
cette fois-ci du commissaire de police et de
quelques gendarmes, se représentèrent devant
l’église. Trouvant à nouveau porte close, ils
demandèrent à deux ouvriers de défoncer
celle-ci à coups de hache. Après avoir dégagé
l’entrée, ils trouvèrent un amoncellement de
madriers, de bancs et de chaises. A l’intérieur
de l’église se trouvaient une quarantaine de
femmes et autant d’hommes. Des insultes
sont échangées et l’adjoint est très légèrement
blessé à la tête par une pièce de 10 centimes (en
bronze). Finalement M. le curé ayant lu une
protestation, l’inventaire pourra se dérouler
dans un calme relatif. Le 22 mars, le procès
des dix personnes, reconnues comme ayant
participé activement à cette manifestation, se
déroula à Montpellier et les peines encourues
ne furent que de faibles amendes.
Pénitents blancs, situé à l’angle de l’avenue
Frédéric-Mistral, de la rue de la Coste et
de l’avenue des Thermes, jusqu’aux années
1940-1950, la coutume voulait qu’à la
sortie de l’église, un cortège se formât pour
accompagner le défunt au cimetière de la
route de Balaruc. Celui-ci étant assez éloigné
de la ville et le parcours se faisant à pied, les
accompagnants s’arrêtaient en ce lieu afin
de présenter leurs condoléances à la famille
en leur serrant la main. Le pavillon-abri est
construit par Louis Carlier en 1926.
Statue de Louis XIV
Frontignan peut se vanter d’avoir, à partir
du 27 juillet 1717, hébergé pour un temps,
la statue qui, avant la Révolution, ornait le
Peyrou de Montpellier. En effet, celle-ci, avant
d’être montée sur le piédestal où l’on peut
actuellent admirer sa copie, dut accomplir
un long périple. Fondue en 1692, elle ne
débute son voyage qu’après la mort du Roi
et le retour de la paix sur la mer, consécutifs
Serrement de mains
Sur l’emplacement de l’ancien cimetière des
Le serrement de mains, au rond-point Mistral/Thermes
133
aux traités de Restadt et de Baden, en 1716.
Elle remonte la Seine jusqu’au Havre, puis
est embarquée jusqu’à Bordeaux où elle
arrive en juin 1717. Elle est installée sur une
grosse barque de canal, les Bordelais curieux
s’approchent de trop près pour la voir et la font
chavirer. Par la Garonne et le canal du Midi,
elle arrive jusqu’à nos étangs. A Frontignan,
un grave problème se pose, le canal est loin
d’être terminé, la barque est amarrée dans
un coin du bassin* et pour éviter que ne se
reproduise la mésaventure de Bordeaux, elle
est gardée jour et nuit par des hommes en
armes. Un entrepreneur, Munier, se charge
de creuser à travers les étangs un chenal, nous
sommes en été, les eaux sont basses et le radeau
lourdement chargé passe difficilement. Enfin
la voici non loin de Montpellier remontant
le Lez, c’est sur des rouleaux qu’elle regagne
le jardin de l’école de la Merci où elle va
séjourner une dizaine d’années. En février
1718, en présence des marins de la flotte
de Toulon et des soldats de la garnison de
Montpellier, la statue du Roi Louis XIV est
inaugurée sur l’esplanade du Peyrou. Les seize
hommes qui ont assuré la garde à Frontignan
sont invités aux réjouissances. On relève sur
un livre de compte que la garde à Frontignan
a coûté 60 livres. La Révolution la fera fondre
pour en faire un canon pour la défense de
nos frontières.
134
T
Taxes sur les chiens
Tènements ou lieux-dits
La loi instituant une taxe sur les chiens est
promulguée le 2 mai 1855. Le 8 août de
la même année, le Conseil municipal de
Frontignan fixe les tarifs de cette taxe à 2
francs pour les chiens de première catégorie
et 1 franc pour la seconde. En 1911, cette
taxe est portée à 5 et 3 francs.
Plus tard, en 1920, de nouvelles catégories
apparaissent, les chiens d’agréments (20
francs), de chasse (10 francs), chiens de garde
d’habitation ou de troupeaux (5 francs). Pour
reconnaître les chiens dont les propriétaires
s’étaient acquittés de la taxe, la ville avait
fait graver des plaques émaillées où étaient
indiqués le nom de la ville, l’année en cours
et le numéro d’enregistrement.
Aire - avant la construction de la ligne de
chemin de fer, et certainement avant le
creusement du canal, partie de terre ferme,
en bordure des marais, où l’on battait le blé et
l’avoine. Cette aire communale était située près
de l’ancien port*, aujourd’hui salle de l’Aire.
Airolles - Lieu venté dans le quartier de
Saint-Martin où se trouvaient trois petites
aires privées pour le battage des céréales, elles
appartenaient à la famille Chappotin, à Mlle
Moure et à Jean Calas.
Aresquiers - Situés près de l’étang d’Ingril* et
à cheval sur les communes de Vic-la-Gardiole
et de Frontignan, on y trouve un magnifique
bois. Le samedi 12 décembre 1394, les officiers
du roi au siège de Frontignan, les officiers
de Montpellier et le chapitre de Maguelone
rendent une sentence pour l’implantation de
quelques bornes qui séparent la juridiction
dudit Aresquiers de celle de Frontignan. Il
est noté qu’ « un point de la muraille du dit
Aresquiés est nommé puncta Barrajani (le point
de Barrajan). Etaient présents, Jacques André
Gay, Jean Ayguin, Bernard Saladin, Jacques
Englese, du lieu de Frontignan et Jean Forestis,
licencié es lois, juge du lieu de Frontignan ».
Avaussiers - C’est le nom occitan du chêne
kermès (chêne nain), ils se trouvent dans
le triangle route de La Peyrade, Balaruc et
Frontignan.
Les plaques émaillées de la taxe sur les chiens
135
Balajan - Tènement à la limite de Frontignan
et de Vic-la-Gardiole. Des tombes du BasEmpire romain y ont été découvertes en 1963.
La peste, sévissant à nouveau à Montpellier,
apparaît en 1640. Un contrôle est aussitôt
mis en place, et la surveillance s’opère jusque
dans la « plaine de Balajan ».
L’état civil de 1585, à Frontignan, comporte :
Guillaume Balajan, Isabel Balajan, Miraval
Balajan.
Barnier - Ce tènement est situé à la sortie de
la ville sur la route de Montpellier.
Calade - de l’occitan « calada » qui signifie
« chemin empierré », se trouve près de la
piscine, avenue du Muscat.
Cap d’Aureille ou Viviers - « Cap » en occitan,
tête, fin, bout. « Aurelha » en occitan, versoir
de charrue. Lieu-dit où se trouve actuellement
l’école Anatole-France.
Caramus - Ce lieu-dit se nommait au XVIIe
siècle « Cap de Mus », le chemin qui y conduisait,
le « chemin de Mus ». Au XVIIe siècle, sur cette
presqu’île il y avait un moulin à vent.
Carrierasse - L’étymologie de ce mot est
certainement « carriéra≈» (chemin). Le chemin
de la Carriérasse délimite les communes de
Vic-la-Gardiole et Frontignan
Cinq carrières - Ici le mot « carrière » en
occitan est synonyme de rue, ce qui donne
le croisement de cinq rues ou chemins : le
chemin de Poussan, la rue des Thermes,
l’avenue Pierre-Curie, la route de Balaruc et
l’avenue Jean-Moulin.
Coste - Ce tènement planté de vignoble se
trouve être les première terres qui forment la
Gardiole*, c’est de là que débute le chemin
qui allait à Gigean, par la combe de Rimbault.
Crozes - Pourrait être la déformation
de « crotz », creux, petit ravin. Ce lieu,
aujourd’hui quartier, se trouve au nord de la
croix des Malautiers. Situé au nord-est, c’était
du début du XXe siècle jusqu’aux années
1960, le quartier des jardiniers. En 1525,
Jean Reynard est propriétaire d’une olivette
« au cros elle confronte de marin le chemin
romieu ». Par ailleurs, au XVIIe siècle, il est
question d’un terrain qui confronte « le cros
de la terre blanque ».
Dunes - Ce quartier de la plage situé à l’est,
qui débute au rond-point des véliplanchistes,
n’était que dune, campagnes et terrains
abandonnés.
Garrigues - En occitan « garriga », landes,
terres incultes où poussent des chênes
rabougris, elles occupent presque entièrement
les terres de la Gardiole*.
Gardiole - Chaîne de petites montagnes qui
vont de l’étang de Thau à Villeneuve-lesMaguelone.
Grande maïre - « Maïre » signifie mare, c’est
un terrain marécageux proche des salins* de
Frontignan.
Gaze - De « gaza » ou « gué » qui permettait
de franchir à pied ou en voiture hippomobile,
l’étang d’Ingril* pour se rendre à Cette
(Sète). Ce terme apparaît au XIe siècle dans
le cartulaire d’Aniane et désignait un passage
à pied sur haut-fond. Il était localisé à 500
mètres à l’est du pont actuel de La Peyrade.
Dans les écrits des XVIe et XVIIIe siècles, il
désigne également le territoire où s’édifiera
l’agglomération.
Hierles - De l’occitan « ierla », île. C’est une
terre d’alluvions qui est située entre l’avenue
du Maréchal-Juin et le délaissé de l’étang
d’Ingril*.
Justice - Situé vers Montpellier à la sortie de
la ville, c’est souvent un terrain contesté et
attribué par une décision de justice.
Malautiers - Signifie maladie en occitan, dans
ce quartier une maladrerie* pour les lépreux
exista pendant plusieurs siècles.
Mattemales - Ce tènement aujourd’hui cultivé
en vigne était une terre abandonnée envahie de
136
broussailles. Une « matte » est une touffe de
mauvaises herbes.
Miradou - De « mira » en languedocien qui
signifie regarder. Ce tènement, aujourd’hui
quartier, domine la ville, il est situé à l’ouest
des anciennes carrières*.
Montée de Reboul ou Pioch Renard - Petit
promontoire entre La Peyrade et la ville, est
devenu aujourd’hui une zone commerciale :
les Portes du Muscat.
Pastourels - En languedocien, est un jeune
pâtre. Ce tènement est situé au nord de la
route qui conduit à Balaruc.
Peyrade - Tire son nom d’un passage en pierre,
« peïrade », qui permettait de rejoindre le port
de Cette en construction à travers l’étang.
Aujourd’hui il a donné son nom à un quartier
de Frontignan.
Pielles - Le tènement des Pielles se situe entre
les salins et la ville. L’étymologie de se mot est
« piala », pile, abreuvoir, bassin.
Pioch Farrié ou Puech - Signifie dans le
langage du pays, hauteur, sommet dérivé du
latin « podium » et « farrié » étymologiquement
fer. Il domine le terrain de moto-cross*.
Pioch Madame - Comme précédemment,
il domine la propriété du Mas de Madame.
Pioch Michel ou Redon - Colline qui est au
sud du Mas de Rimbault.
Puits neuf - Ce tènement est aujourd’hui un
quartier entre l’avenue des Thermes et l’avenue
Pierre-Curie. A une certaine époque un puits
alimentait la ville en eau.
Rabassous - Dérivé de « rabasse » qui est une
truffe que l’on trouvait en abondance dans les
garrigues. Il est situé derrière le Pioch Michel.
Rancelle ou Moulins - C’est le tènement
situé de l’autre côté du canal, entre la voie du
chemin de fer* et l’étang d’Ingril*.
Rascle Girascle - Le mot « racle » en langue
d’oc signifie un lieu aride et sec. Il désigne ici
un rocher dépourvu de végétation au-dessus
du chemin de Poussan.
Rouïres - Mot occitan qui signifie chêne
blanc. Ce tènement est situé sur la droite de
la route de Balaruc en venant de La Peyrade.
Salins - Occupent à l’ouest une partie de
l’étang d’Ingril, ils sont exploités jusqu’en
1968.
Sire Jeanne - Avant le XVIe siècle, sire ou
seigneur désignait certains féodaux possesseurs
de terres.
Ce tènement est situé près du pioch Farrié.
Saint-Martin - Quartier proche de la ville, il a
pris le nom d’une ancienne chapelle. Peut-être
la première église de Frontignan.
Tambourinet - Petit promontoire situé dans
le tènement de Rabassous.
Terres blanches - Jadis lieu planté de vigne et
aujourd’hui quartier, son nom lui a été donné
pour la couleur de la terre.
Tot d’Aragon - « Tot » en languedocien signifie
« tout ». Un document dit que Jacques Roux
est propriétaire d’une vigne située au « To
d’Aragon, confronte de grec, le chemin de la
calade ». On peut le situer aux alentours de
la montée de Reboul.
Valcaude ou Belcaude - Etymologiquement
vallée chaude où belle vallée, située non loin
de la Combe de Rimbault.
Vignaux - Certainement un dérivé de
« vigne », avant d’être un quartier, ce lieu
situé au nord de l’avenue du Muscat, était
planté en vigne.
Ville - C’est la 28ème et dernière section
du cadastre de 1791. Elle est délimitée
par les boulevards de ceinture actuels, à
l’emplacement approximatif des murs de
la ville.
Viviers ou Cap d’Aureille - Quartier situé au
nord de l’avenue Général-de-Gaulle où l’on
trouvait de nombreux maraîchers. « Cap » en
langue d’Oc signifie « tête », « Aureille » étant
un nom de famille.
137
Théâtres
Tombereau hygiénique
A l’origine une salle de conférences, dont
la construction sera achevée le 6 mai 1930,
faisait partie du projet de l’école AnatoleFrance* Ce bâtiment en pierre calcaire était
construit au centre d’un jardin arboré. S’y
sont déroulées différentes manifestations,
réunions publiques ou politiques, fêtes des
écoles, bals, soirée théâtrales, concerts etc.
Ce bâtiment fut réquisitionné en 1942 par
les troupes d’occupation.
L’architecte Louis Carlier avait soigné sa
construction, la salle comptait 364 places, les
balcons et les loges 231 places, la scène était
équipée de décors, de machinerie, de loges
pour les artistes et d’une fosse d’orchestre. Il
sera déconstruit en 1965, l’année suivante se
dressera à sa place la Maison des Jeunes et de
la Culture (M.J.C.*).
Autre théâtre, celui du Sanatorium que le docteur
Poulalion avait prévu dans la construction de
son établissement, situé au rez-de-chaussée,
à gauche de l’entrée jardin. L’on y a donné
pendant un certain temps des conférences et
des représentations de « bel canto ».
Sorte de petite citerne, montée sur roues et
tirée par un cheval, qui parcourait les rues
de Frontignan.
Son conducteur signalait son passage à l’aide
d’une clochette ou en tapant sur une boîte en
fer. Dès la perception de ces sons particuliers,
les ménagères se précipitaient, chacune portant
un seau hygiénique qu’elles déversaient dans le
réservoir. Moyennant une piécette, le préposé
se chargeait de cette corvée. A quelle époque
débuta cet office, nous ne le savons pas, par
contre sa disparition progressive coïncida
avec l’installation du tout-à-l’égout en 1932.
Les Frontignanais baptisèrent ce véhicule de
différents sobriquets : la tinette, la boutte ou
le torpilleur.
En 1922, le tonneau de vidange, en mauvais
état, a besoin d’être remplacé. On s’adresse à
la maison Durey Salvy de Paris, fournisseur
spécialisé. Le prix du tonneau est de
2.900 francs, plus 520 francs pour frais de
transport.
Le théâtre municipal
138
Tonnellerie
Dans les années 1930, les tonneliers avaient
vu leur nombre diminuer. La guerre terminée,
un brusque regain d’activité, permettra à une
cinquantaine d’entre eux, d’employer quelques
ouvriers. En 1944 on dénombrait 46 artisans
inscrits au groupement professionnel et cinq
non-inscrits, sans compter les ouvriers. Le
syndicat fut dissous en 1959.
En 1993, le dernier tonnelier en activité,
Albert Bouldoire, ferma son atelier situé
avenue des Vignerons.
Dans la première moitié du XXe siècle,
l’augmentation de la production de muscat
et des vins de table, l’élaboration des vins
cuits et des apéritifs, firent se développer la
tonnellerie.
Des statistiques officielles avancent qu’au
moment du « boom » tonnelier, il se fabriquait
à Frontignan environ 250 futailles de 35 à
135 litres par jour. Le syndicat des patrons
tonneliers de Frontignan vit le jour le 1er avril
1924 et eut pour premier président Léon
Barre. Il est à noter l’article 7 du règlement
de ce syndicat : « Au moment du chômage et
pendant la morte-saison, toutes les commandes
de fûts venant du dehors devront être inscrites
au nom du syndicat et réparties entre tous les
patrons et proportionnellement au nombre
d’ouvriers employés, patrons compris ».
Tours
Tour de Joye ou de Choye
Elle est la seule tour subsistant des anciennes
fortifications de la ville, sa constrution
remonterait certainement vers 1363, après
qu’il fut décidé d’entourer Frontignan de
remparts* plus fiables que les précédents.
Un atelier de tonnellerie
139
Rappelons que deux ans plus tôt, les routiers
de Seguin de Badefol* avaient envahi la ville.
A la démolition de la glacière communale
située sur l’esplanade actuelle et en raison
de l’implantation du grand chemin de
Montpellier*, cette tour a été utilisée comme
glacière publique pendant quelques années.
Sa gestion était confiée au fermier de la glace.
Son fonctionnement était simple, l’hiver on
récupérait la glace des douves ou de l’étang
d’Ingril*, on la stockait dans la tour sur des
fagots de bois et pendant les grandes chaleurs
le fermier la revendait à la population et s’il y
en avait trop aux Sétois.
En revanche le fermier devait fournir
gratuitement la glace à l’hôpital*.
Vers 1750, le sieur Etienne Gaillard
(bourgeois) est inscrit au compoix pour « un
jardin à la tour de joye, confronte de grec le grand
chemin des Capucins ». Aujourd’hui cette tour
est à peine visible, enclavée de part et d’autre
par des habitations. En 2014 un projet de
restauration est envisagé et la ville achète la
maison Picard, mitoyenne de l’édifice.
Tour de l’Horloge
Cette tour massive, dernier vestige du château*
proche de l’ancienne « maison de ville »*, a été
démolie en 1894.
Un texte du compoix de 1571 mentionne
que le sieur Arnaud Mares possède « hostal
et colombier al castel ». Une deuxième tour,
symbole de la féodalité, a été transformée en
colombier.
Le 14 décembre 1626, les Consuls de
Frontignan constatèrent :« Il y a en la ville une
vieille tour joignant et contiguë à la muraille
clôturant l’ancien château de Roquefiche. Elle
confronte du vam droit la salle de la maison
de ville ». Cette tour pourrait servir à la
communauté pour conserver ses archives.
Ils adresseront une requête aux autorités et
obtiendront l’inféodation de la tour sous trois
livres annuelles.
En 1822, une horloge neuve est placée à la
tour pour suppléer à celle de l’église, qui, fort
usée, est vendue 100 francs à un serrurier
montpelliérain. Il est également placé sur la
tour un indicateur des vents.
La démolition des derniers vestiges et de
la tour a lieu en 1891 pour faire place à la
nouvelle mairie*.
Tour de Ramadan
Devait se trouver du côté de la rue
d’Encarneau, non loin du canal. Peut être
s’agissait-il de l’une des tours de la première
enceinte de Frontignan. Il n’est pas question
ici du rite musulman, son nom ayant dû être
déformé au cours des siècles, sur certains
documents, cette tour porte le nom de
Ramazan.
Tramway
Au début du XXe siècle, si le projet avait
abouti, Frontignan et Sète auraient été
desservis par un tramway. Le projet était
bien avancé, pendant quelques années le
tramway de la ville de Cette qui partait des
halles arrivait jusqu’au pont de La Peyrade*
où une station appellée « Halte de Venise »
en était le terminus. La suite du projet n’a
pas été réalisée.
Tranchée
Une transaction de 1547 sur la dîme des
fruits de terre et de mer, payée au clergé
mentionne la redevance au taux de « onze un »
des poissons pêchés « aux pescheries appelées
tranchées ». Le poisson est vendu par contrat
à un poissonnier à un prix oscillant autours
de 7 livres le quintal pour le gros et moitié
prix pour l’autre. Un nommé Valossière se
réserve pour son entreprise de salaison, les
caramottes (crevettes), les anguilles, les sardines
et les anchois qui, une fois salées, partent pour
140
Marseille. Cette société prospéra jusqu’en
1670. Elle était située près du Caramus
puisqu’un texte du XVIIe siècle mentionne :
« champ bras de Lanque (c’est-à-dire la pointe
du Caramus*), confronte de labech le chemin de
la tranchée et chapelle Sainte-Anne ». Il ne faut
pas voir ici l’emplacement d’une chapelle, sur
les compoix les propriétés étaient appellées du
nom du propriétaire, cette terre appartenait
à la chapelle Sainte-Anne.
141
142
V
Vendanges
habitants de faire couper et entrer leurs raisins,
faisant inhibition et défense à tout habitant de
contrevenir au présent règlement à peine de 50
livres d’amende et de confiscation de la vendange
que l’on coupera et entrera le dit jour ».
Avant la date ainsi fixée, des sentinelles étaient
spécialement chargées de surveiller, à chaque
porte, l’entrée des raisins, et les peines cidessus énumérées étaient aussitôt mises en
application.
De nos jours, les viticulteurs ont le libre choix
de la date de leurs vendanges, mais doivent
cependant respecter le cahier des charges qui
stipule que les raisins récoltés doivent avoir un
degré en alcool supérieur à 14,5°. Pour cela
ils font à plusieurs reprises des prélèvements
De tous temps, la date du début des vendanges
fut réglementée, pour preuve cette ordonnance
du 22 septembre 1697…
« Par devant Messieurs les Consuls, Assesseurs et
policiers, en l’absence de M. le maire. Assemblés
en bureau de police, lesdits sieurs consuls,
assesseurs et policiers de la près ville, a été proposé
par le sieur Jean Viguier, second consul, qu’il est
nécessaire, suivant l’ancienne coutume et usage,
de régler le jour auquel on doit commencer la
vendange pour que les vins soient bon et pour
éviter confusion. Ayant été rapporté par les experts
jurés, l’état auquel sont les fruits; ledit bureau
a ordonné et réglé ladite vendange au lundi 7
octobre prochain, auquel jour il est permis aux
Une scène de vendange
143
d’échantillons et ne commencent les vendanges
que lorsque les 14,5° sont obtenus. La récolte
est portée le plus rapidement possible dans
la cave, de peur que le temps ne vienne, soit
par de la pluie ou d’autres intempéries, gâter
les précieux raisins.
fit qu’une brève halte à Frontignan. Sur son
passage, nous ne savons pas grand-chose, si
ce n’est que les époux royaux en voyage dans
la province du Languedoc, le 4 octobre 1632,
se séparèrent. Le Roi s’arrêta à Mèze et Anne
d’Autriche vint coucher à Frontignan où elle
fut accueillie avec tous les égards dus à son
rang. Le texte que nous avons trouvé précise
que ce jour-là, cinquante hommes de troupe
moururent de froid sur la route qui mène de
Mèze à Montpellier.
Cardinal de Richelieu (1585-1642) Messieurs de Cinq-Mars et de Thou s’étaient
rebellés contre le Cardinal, entraînant dans la
révolte quelques villes fortes et Montpellier
étant du nombre, le Roi et Richelieu en firent
la reconquête en 1629 et 1642.
Dans leur Histoire Générale du Languedoc,
Devic et Vaissette situent la première visite de
Richelieu à Frontignan entre le 17 juillet et
le 5 août 1629 : « le maréchal de Bassompierre
ayant laissé le Cardinal de Richelieu à
Frontignan, prend la tête de ses troupes et
arrive directement à St Sulpice …... ». A cette
occasion, les rues de Frontignan sont sablées
et de la paille est répandue afin d’éviter que
les chevaux ne glissent sur les pavés. Comme
le veut la tradition, plusieurs maisons sont
réquisitionnées pour le Cardinal et sa suite
dont la maison du sieur Pascal, située place
de l’Hôtel de Ville.
Un contemporain, le sieur Aubéry, avocat au
parlement, décrit le train de Son Eminence :
« Il avait pour équipage dans ses voyages, sa
litière, son carrosse du corps, deux autres carrosses
pour ses secrétaires, ses médecins, son confesseur
et les autres qui approchaient sa personne, 18
mulets avec 6 charrettes à 4 chevaux chacune,
pour mener son bagage, un fourgon et 6 chevaux
de somme pour les ustensiles de la cuisine et de
l’office. Il y avait à l’office 3 chefs et 12 garçons
qui avaient chacun leur emploi….Sa musique
Ventres bleus
Deux légendes existent, l’une, la plus
répandue, justifie ce nom par les épidémies*
de peste bubonique qui ont souvent sévi dans
nos régions, donnant au ventre du malade
une couleur bleunoirâtre.
L’autre parle d’un bateau qui se serait échoué
sur notre plage, ayant dans ses cales une
importante cargaison de drap bleu. Les
Frontignanais devant cette aubaine, auraient
confectionné des tailloles avec cette étoffe.
A noter que les habitants de bon nombre
de localités françaises utilisent ce sobriquet,
proches de nous, ceux de Pérols, Mauguio,
Vendres, Portiragnes et Aigues-Mortes.
Vignes
En 1799, la superficie en culture est de 348
hectares à Frontignan, mais tout n’est pas
constitué de vignobles, car l’on y trouve
également quelques champs de blé et d’avoine.
En 1894, le vignoble frontignanais est
constitué de 165 hectares de plants français
dans les sables et de 800 hectares de plants
américains.
Aujourd’hui ce sont presque 800 hectares qui
sont cultivés en cépage « muscat à petit grain »
dit « muscat de Frontignan ».
Visiteurs célèbres
Certains visiteurs célèbres firent un bref
passage dans notre ville, alors que d’autres
laissèrent un souvenir plus mémorable, tels :
Anne d’Autriche (1601-1666) - Fille du roi
d’Espagne et épouse du roi Louis XIII, elle ne
144
le suivait partout et était composée des plus
rares personnes de cette profession qui fussent en
France, tant pour les instruments, que pour les
voix, au nombre de 12, auxquels on fournissait
les chevaux qui fallait pour les voyages, où ils
étaient aussi défrayés.
Mais il n’y avait rien qui rendit sans doute
son train plus majestueux et plus auguste, que
le grand nombre de gardes et de personnes
armées pour sa défense…..100 gardes à cheval,
commandés par un capitaine, un lieutenant, un
enseigne, deux maréchaux des logis et quatre
brigadiers. 200 mousquetaires commandés
pareillement. Une compagnie de gendarmes et
une de chevau-légers …. ».
On peut dénombrer un total de 430 personnes
environ, formant sa suite.
Le gouverneur du Languedoc, Henri II de
Montmorency, demanda aux Frontignanais
d’organiser des réjouissances, celles-ci eurent
lieu sur les étangs : joutes et démonstrations
de pêche, spectacle fort goûté, paraît-il, par
Richelieu et son entourage.
Pour des raisons similaires, le Cardinal revint
à Frontignan le 13 mars et le 15 juin 1642.
Ce dernier est alors gravement malade.
Concernant ce dernier voyage, le même
sieur Aubery écrit : « Richelieu est devenu un
bourbier de pus et de feu. Comment la pensée
peut-elle encore se frayer un chemin à travers
ce cloaque ? ….. les médecins le vident par des
saignées à blanc, jusqu’à huit fois de suite, au
point de le laisser exsangue…...mais ce qui
semble plus digne d’étonnement est l’expédient
que l’on trouva pour luy faire entreprendre en cet
estat là son retour des extemitez du Languedoc
à Paris…. Ne pouvant se tenir autrement que
couché, ny souffrir la moindre agitation sans
incommodité, l’on s’avisa d’une nouvelle façon
de litière qui fût portée par des hommes, et de
faire faire pour cela une machine d’aix en forme
de chambre, couverte de damas et d’une toile
cirée par dessus en temps de pluye, où l’on mit
un lit, une table et un siège pour une personne
qu’il le peust entretenir.
Il avoit résolu d’abord de faire choix de paysans
et d’autres personnes endurcies au travail de
corps, pour le porter ; mais ses gardes creurent
que se seroit douter de leur affection et de leur
gratitude, et s’offrirent avec empressement pour
lui rendre eux mesmes ce service, ne pouvans
souffrir qu’autres qu’eux eussent l’honneur
d’approcher sa personne qui leur estoit confié de
sorte que leurs efforts ayant esté acceptées, on les
mit dix-huit à la fois, avec ordre de se relayer les
uns les autres, afin qu’ils puissent plus soulagez,
et qu’ils eussent d’autant moins de peine qu’ils
témoignoient plus de bonne volonté et de respect
même, ayant toujours marché teste nüe, quelque
temps qu’il fist. Entrant dans les villes et dans
les autres lieux fermez, l’on abatoit un pan de
murailles, et l’on couvroit le fossé d’un pont afin
de faire passer plus à l’ayse sa machine, dans
laquelle il fit ainsi prez de deux cents lieües, sans
ressentir presque d’autre incommodité que ses
maux ordinaires ». C’est ainsi qu’à Frontignan,
Richelieu séjournant chez les Oratoriens, il
fallut élargir la porte du couvent pour faire
entrer son lit. De plus, le menuisier Sendras
fut requis pour poser une moustiquaire à la
fenêtre de la chambre du cardinal.
Le 4 décembre à midi, soit 172 jours plus tard,
mourait Armand Jean du Plessis, cardinal duc
de Richelieu, il avait 58 ans.
Cardinal Roncalli futur pape Jean XXIII
(1881-1963) - Nonce apostolique en France,
en visite à Montpellier, avait manifesté le désir
d’aller à Sète saluer Maître Escarguel, maire
de la ville. Les voitures du prélat et de sa suite
dont celle de l’évêque de Montpellier firent
une halte à la coopérative de muscat* le 17
juillet 1951. Un vin d’honneur fut servi à
l’illustre visiteur par MM. Maurice Perrier,
directeur de la cave, Victor Arenc, président
145
et Gustave Cayrol, président du Syndicat de
la défense du cru.
Général De Gaulle (1890-1970) - Président
de la République de 1959 à 1969, en visite
dans la région et se dirigeant vers Montpellier,
s’arrêta à Frontignan le 27 février 1960.
Henri I (1534-1614) et Henri II de
Montmorency (1595-1632) - Ils furent tous
deux gouverneurs du Languedoc aux XVIe
et XVIIe siècles. Le premier, duc connétable,
s’illustra par son acharnement à éviter que les
protestants ne s’installent à Frontignan, ce
qui donna lieu à un long et coûteux procès.
En 1576, il fait armer la citadelle au-dessus de
l’église, à l’angle des remparts, pour défendre
la ville.
Son fils Henri II, maréchal de France,
séjourna longtemps à Pézenas. Les Consuls*
frontignanais lui rendirent de nombreuses
visites toujours intéressées, demandes de
faveurs pour la communauté qui étaient
compensées par des présents en muscat et
passerille. Âgé de 17 ans et déjà amiral, il
manifesta le désir de venir à Frontignan pour y
pratiquer le jeu de ballon. Le jour venu, il fut
accueilli joyeusement et on organisa une fête
qui coûta 200 livres aux Frontignanais. Une
autre fois, il vint assister aux fiançailles de la
fille du sieur Noble d’Aram de la Condamine
qui était un gentilhomme de sa maison et
conseiller de la communauté de Frontignan.
Les Consuls étaient désignés par les bourgeois
et les chefs de famille qui payaient les plus
grosses tailles, mais ces électeurs étaient parfois
influencés comme ci-dessous :
Lettre de Henri II de Montmorency à
Messieurs les Consuls et Conseillers de la ville
de Frontignan
Messieurs je désire pour certaines considérations
quy regardent le bien du service du Roy que vous
nommiez pour Premier Consul de votre ville de
Frontignan, le Sieur Jean Pascal.
Vous assurant qu’il servira très utilement en ceste
charge et je prendray toujours un particulier soing
de ce quy regardera le bien de votre ville et vous
témoigneray toujours que je suis
Messieurs
Votre plus affectueux et meilleur amy
Henri II de Montmorency
Jefferson Thomas (1743-1826) - Alors qu’il
était ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique
auprès de la Cour de France à Versailles, il
visita le midi de la France et se passionna
pour la culture de la vigne.
Il s’arrêta à Frontignan où il fit connaissance du
docteur Marc-François Lambert, propriétaire
de vignoble et plus tard maire de la ville.
Une amitié naquit entre les deux hommes,
le docteur lui fit connaître le muscat et les
secrets de sa vinification.
Thomas Jefferson, député et avocat, était né
en Virginie. Il a été nommé président de la
commission qui rédigea l’acte d’indépendance
des Etats-Unis en 1776. Il fut ensuite
gouverneur de Virginie, puis Secrétaire d’Etat
du président Adams, avant d’être élu lui-même
troisième président en 1801. Après son départ
de Frontignan, il continua sa correspondance
avec le docteur Lambert auquel il commanda
à plusieurs reprises du « frontignan », pour
George Washington et lui-même. D’ailleurs il
demanda que sur les étiquettes des bouteilles
figurent, pour celles du Président les initiales
GW, et pour les siennes TJ.
Louis XIII (1601-1643) - Le Roi fit plusieurs
passages à Frontignan. Nous avons relevé
celui du mois de janvier 1642. Louis XIII
et Richelieu quittent Fontainebleau pour
Narbonne et Perpignan. Lors de son passage,
le Roi fait une halte à Frontignan. Il fait son
entrée à Narbonne le 10 mars. Richelieu,
fatigué par la maladie, n’arrivera que
quelques jours plus tard. Pendant son séjour
à Perpignan le Roi est indisposé, ses médecins
146
lui conseillent d’aller prendre les eaux à
Tarascon. Il part de Narbonne, couche le 13
juin à Béziers, le 14 à Marseillan qu’il quitte
en bateau pour Frontignan où il est reçu avec
tous les honneurs et le faste habituels. Dans les
relevés de compte il est noté : « dépense de 10
livres pour faire un arc de triomphe pour
l’entrée dans la ville du roi Louis le treizième ».
Une anecdote relevée par les historiens : à
Frontignan le port n’était pas équipé pour
accueillir ce genre de convoi et un voyageur
aussi illustre. On dut faire appel au menuisier
Sendras qui confectionna en toute hâte une
passerelle avec une porte des remparts, pour
permettre à Sa Majesté de mettre le pied à
terre sans se souiller les chaussures.
Marie de Montpellier (1182-1213) - Eudoxie,
fille de l’Empereur d’Orient Manuel de
Comnène épousa Guilhem VII à la condition
que la seigneurie de Montpellier (comprenant
Frontignan et Mireval) revienne à son premier
enfant quel qu’en soit le sexe. Ce fut une fille
que l’on prénomma Marie.
Son premier mari, qu’elle épousa à l’âge de
douze ans, mourut avant que le mariage ne
soit consommé. A quinze ans, son père la
remaria à Bernard IV de Comminges, dont
elle eut deux filles, avant d’être répudiée. A la
mort de son père, elle reçut la seigneurie de
Montpellier et épousa Pierre II, roi d’Aragon,
le 15 juin 1204. D’humeur assez volage,
ce dernier faisait peu de cas de son épouse,
et aucun héritier n’était annoncé, ce qui
déplaisait aux bourgeois de Montpellier. Un
peu plus tard, Pierre II se trouvant dans les
haras de Lattes, les gentilshommes de sa suite
lui conseillèrent d’aller visiter son épouse qui
séjournait en son château de Mireval. Ce qu’il
fit. Pendant qu’il honorait sa femme, dans la
pièce d’à côté, les gentilshommes passèrent
la nuit en prières, un cierge à la main. Ainsi
fut conçu Jacques 1er d’Aragon qui vit le jour
le 1er février 1208.
Pierre II voulut faire annuler son mariage avec
Marie car il avait d’autres projets. Marie se
rendit à Rome pour plaider sa cause auprès du
pape Innocent III, celui-ci refusa l’annulation,
mais Marie, malade, mourut quelques temps
après dans la ville sainte, le 18 avril 1213, après
avoir fait son testament par lequel elle légua
à Saint-Paul de Frontignan un calice d’or.
Mehmet Effendi - L’ambassadeur du Sultan
turc Ahmed III, en France de 1720 à 1721,
Mehmet Effendi qui se rendait en visite en
France en 1721, devait débarquer à Marseille,
mais une importante épidémie de peste
sévissant dans cette ville l’en empêcha. Il
débarqua au port de Frontignan et dut subir
avec son escorte la quarantaine à Maguelone
où il ne trouva pour s’abriter avec ses hommes
qu’une vieille cathédrale et des maisons en
ruine.
A l’issue de la quarantaine, il fut reçu
officiellement à Frontignan où il débarqua avec
sa suite, (tailleur, médecin, barbier, parfumeur
etc.) Le 25 janvier à 10 heures précises, un
carrosse l’attendait au bord du canal pour
le conduire à ses appartements. Après un
discours, un repas spécialement préparé pour
Son Excellence, pas d’alcool, pas de porc,
mais beaucoup de beurre, sucrerie et épices.
Avant son départ pour un tour de France
qui dura un an, l’illustre visiteur reçut des
présents, une caisse de 24 bouteilles de vin
de Frontignan, des fruits, de la passerille* et
de la confiture.
Mitterrand François (1916-1996) - Président
de la République de 1981 à 1995, vint
inaugurer le 25 juin 1985 le tunnel de
congélation* accompagné de Pierre Joxe,
ministre de l’Intérieur et de Georgina Dufoix
alors ministre des Affaires Sociales et de la
Solidarité Nationale.
Pape Alexandre III (1105-1181) - Orlando
147
Bandinelli, lors d’une visite à Maguelone,
il se rendit à Frontignan, une première fois
le 11 avril 1162, où il visita le couvent des
religieuses. Il était entré dans la ville par la
porte dite « noire ». Le 30 juillet 1165, il
revint à Frontignan.
Pape Clément VI (1291-1352) - Pierre
Roger de Beaufort, lorsqu’il était bénédictin
au monastère de Beaucaire, vint se réfugier
à Frontignan pendant la période de peste
de 1331. Quelques années plus tard, alors
qu’il se trouvait en Avignon au siège de la
papauté et qu’une nouvelle épidémie faisait
son apparition, il revint à Frontignan où il
séjourna plus longtemps. Il aurait fait bâtir
les bâtiments contigus à l’église Saint-Paul,
appelés le doyenné (presbytère*), situés à la
place de l’actuelle rue Lucien-Salette.
Pétain Philippe (1856-1951) - Maréchal de
France en 1918, vainqueur de la bataille de
Verdun pendant la guerre 1914-1918. Rappelé
au gouvernement en mai 1940, il devient
Président du Conseil en juin et appelle à cesser
les combats avec l’Allemagne par la signature
de l’armistice du 22 juin 1940. Investi des
pleins pouvoirs par l’Assemblée Nationale,
il devient chef de l’Etat français. Jugé à la
libération pour « intelligence avec l’ennemi »,
il est arrêté le 15 août 1945. Emprisonné à
perpétuité, il meurt le 23 juillet 1951 à l’île
d’Yeu. Il a fait un passage à Frontignan en
1940 où il fut acclamé par la population.
L’année suivante, son secrétaire général à la
jeunesse, Georges Lamirand, fait une tournée
dans l’Hérault et un passage à Frontignan.
Raynaud Paul (1878-1966) - Le 28 juin 1940,
la voiture du dernier des Présidents du Conseil
de la IIIème République, fuyant le régime de
Pétain, percute un platane à La Peyrade* (à
50 mètres à l’est de l’école Marcel-Pagnol*).
Paul Raynaud, légèrement blessé, reçoit les
premiers soins du docteur H. Dollard, voisin
du lieu de l’accident, pour être ensuite dirigé
vers le Lazaret de Sète, mais sa passagère et
maîtresse, la comtesse Hélène de Portes, est
tuée sur le coup.
Paul Raynaud, n’ayant pu franchir la frontière
espagnole, tentait de rejoindre Marseille où il
fut arrêté en juillet par ordre de Pétain, il fut
l’un des accusés du procès de Riom. Déporté
en Allemagne, il fut libéré par les Américains
en mai 1945.
Voies publiques
Andrans (rue) - Ancienne rue de la
« Miugrana » (grenade), il y avait dans cette
rue un jardin où poussaient de magnifiques
grenadiers dont les fruits pendaient. Rebaptisée
« Andrans » du nom d’un personnage
important qui habitait dans cette rue.
Airolles (rue) - Elle prit le nom du lieu-dit
où il y avait de petites aires privées où l’on
battait le blé.
Barille (rue) - Barille fut Juge de Paix à
Frontignan vers les années 1860, il fit don de
ses biens à la ville de Montpellier à la condition
que cinq vieillards, dont un Frontignanais,
soient pris en charge par elle. Elle s’appela
d’abord rue des Fours-Baniers, puis rue SainteLucie, et enfin elle prit son nom actuel le 29
octobre 1909, lorsque le Conseil municipal
décida de supprimer les noms des rues ayant
un vocable religieux.
Baumelle (rue) - Etait une ancienne impasse
devenue rue après le bombardement. Elle
porte le nom d’un ancien capitaine des
douanes, Pierre Baumelle, qui habitait au
fond de l’impasse. Le prolongement de cette
impasse la fait aboutir à celle de la Porte de
Montpellier*.
Boucarié (rue) - Au début du XVIIe siècle,
il y aurait eu dans cette rue des fabricants de
« boucauts » qui étaient des tonneaux grossiers
réservés au transport des marchandises séchées
148
(grains, poissons, viande etc). D’autres pensent
que ce mot viendrait des boucheries, lesquelles
étaient nombreuses dans cette rue.
Bourg (rue) - Longeait la propriété Cantagrel*,
démolie vers 1920, pour créer la place JeanJaurès*.
Calade (chemin) - Situé derrière la
Coopérative de muscat, ancienne route
allant à « Cette », où vers 1958, en creusant
les fondations des maisons du lotissement
Baticoop, furent découverts des sarcophages
de tuiles à rebord.
Canal (rue) - Avant le creusement du canal,
cette rue s’appelait rue du Portail Noir.
Canal (quai) - Actuellement quai Voltaire,
suivi du quai Voltaire prolongé.
Canau (plan) - Plusieurs explications sont
données à ce nom : « lou canaou » pour faire
allusion aux grands fossés qui se trouvaient
derrière les remparts. Une autre explication
est possible : avant la réfection des égouts, ces
places et rues, lors de fortes pluies, recevaient
les eaux qui dévalaient de la Coste (on
disait alors que la Coste descendait), cela se
produisait rarement, mais ces jours-là, tout le
quartier était inondé et on y circulait en
barque, on pouvait assimiler cette rue à un
canal (en patois « canaou-canalis », « canalet »
= petit canal). Les anciens ont souvent parlé
de ces descentes de la Coste. Toujours avant
la réfection des égouts, on avait essayé de faire
un barrage juste au bas du petit ravin de la
Coste, aujourd’hui ce barrage est comblé.
Cette petite place portait aux XVIIe et XVIIIe
siècles le nom de plan des Capucins, ces
derniers pour se rendre à l’église depuis leur
couvent (route de Balaruc) passaient par
cette place et s’arrétaient pour prier devant la
croix. Quelle qu’en soit la signification, elle
ne concernait que la rue, la place quant à elle,
fut tour à tour appelée : place des Capucins,
puis place Emile-Zola, pour prendre son nom
actuel dans les années 1940, sous le régime
de l’Etat Français.
Canau (impasse) - Actuellement impasse
Lucien-Salette.
Cazal (plan) - Cazal ou casa ou case, il y avait
sur ce plan une maison qui abritait le corps
de garde du château tout proche. « Cazal » :
maison rustique, métairie, masure, enclos ou
jardin attenant à la maison. Mais un cazal
est aussi une ruine, peut-être a-t-on voulu
désigner ici quelques restes du château ou
dépendances.
Cherche-midi (rue) - Ce nom est très employé
dans la région pour indiquer une rue qui ne
voit le soleil qu’aux alentours de midi.
Clastre vieille (rue) - En occitan « clastre »
est synonyme de cloître, château, cette rue
entourait en partie l’ancien château.
Colombier (rue) - Sous l’Ancien Régime, seuls
les nobles pouvaient posséder un colombier.
Ce signe de noblesse a laissé son nom à une
rue de Frontignan. Dans les textes anciens,
on trouve « rue du Colombier de la Clastre
Vieille ». En 1571, un autre colombier apparaît
dans les propriétés d’Arnaud Mares « hostal et
colombier al castel ». Il y avait dans cette rue,
en 1682, un pigeonnier (colombier) des rois
d’Aragon (seigneurs de Frontignan).
Embars (rue) - Son ancien nom était
d’« Esquicha coudes », elle était tortueuse,
resserrée en deux endroits et formant deux
coudes. Aujourd’hui elle porte le nom d’un
personnage important aux XVe et XVIe siècles.
Enconque (rue) - Elle s’appelait en 1640,
rue Picheret, en raison de la présence dans
cette rue d’un estaminet portant le nom de
« Le Pichet ». Le pichet était une mesure en
usage à l’époque.
Estampes (rue) - Une estampe en occitan
est un dessin, une empreinte. Dans le parler
populaire, c’est un enfant ou une personne
qui ne fait que des bêtises.
149
l’Etat, par adjudication. En 1786, Calonne,
Ministre de Louis XVI, convertit la corvée
en contribution pécuniaire répartie par
paroisses. A partir de 1788, ce fut l’Assemblée
provinciale qui s’occupa des routes.
Ce grand chemin a porté successivement les
noms de : Grand chemin de Montpellier,
Route Royale, Route Impériale, Nationale
108, Route Nationale 112, Avenue Pétain.
Aujourd’hui il se trouve tronçonné en avenues
du Muscat, des Vignerons, du Général-deGaulle, de la Libération, de la Résistance, et est
communément appelé route de Montpellier.
Dans le cadre de la décentralisation et
du transfert des routes nationales aux
départements, le déclassement de la RN 112,
en négociations avec l’Etat depuis 1995, est
effectif en 2006. Il est désormais requalifié en
Boulevard Urbain Central (BUC). Les travaux
de réhabilitation des 6 kilomètres de voiries
qui traversent la ville ont débuté en 2009, et
à ce jour 5 tranches ont été finalisées.
Herbette (impasse) - Etait en 1800 une rue
qui permettait d’accéder à une promenade
plantée d’arbres, où l’herbe poussait en
abondance et qui donnait accès au boulevard
du Jeu de ballon (Gambetta). Il subsiste en
souvenir, l’impasse de l’Herbette, chemin
qui longeait la vigne appartenant à Madame
Poulalion mère, sur l’emplacement duquel le
docteur, son fils, fit construire un sanatorium.
Jean-Jaurès (place) - Le 7 mai 1922, la place
est entièrement terminée, en son centre se
dresse le Monument aux Morts que l’on
va inaugurer, mais la place elle-même n’a
pas encore été baptisée officiellement, on se
contente de l’appeler « place du monument ».
Le 4 octobre 1925, avant de se rendre à
l’école Anatole-France*, pour y procéder à
son inauguration, le ministre de l’Instruction
publique, Anatole de Monzie, après un dépôt
de gerbes, prononce un discours qui va
Fabrerie (rue) - Peut provenir du mot occitan
« fabrega », fabrique. Il devait y avoir dans
cette rue plusieurs fabricants.
Fours (plan) - Sur ce plan, il y avait les fours
de la ville (fours-baniers) où les habitants
venaient cuire leur pain.
Gandide (plan) - Vaste lieu, non construit,
qui comprenait au début du XIXe siècle
l’espace entre les rues Carnot et du Port. Ce
terrain devait vraisemblablement appartenir
à la congrégation de l’Oratoire, qui avait un
couvent rue Carnot (ex-rue de l’Oratoire). Le
dictionnaire : Trésor du Félibrige de Frédéric
Mistral donne comme définition à
« gandide » : refuge, sauveté. En occitan
« ganda » signifie : fossé, mare. Il y avait
dans ce lieu un terrain où l’eau stagnait en
permanence.
Grand chemin de Montpellier - Etait appelée
ainsi la route qui menait de Montpellier à
Cette. A la fin du XVIIIe siècle, d’importants
travaux en modifièrent le cours, notamment
en évitant Frontignan, après la fermeture et
le déménagement du cimetière qui longeait
l’église. Avant cela, les voyageurs devaient
emprunter les rues suivantes : arrivant par la
rue du Soufre, puis par la porte de Montpellier,
ils empruntaient la rue du même nom, ensuite
les rues Saint-Paul, de l’Hôpital-Vieux,
Raspail, de la Porte Saint-Martin* (Victor
Anthérieu) et sortaient par la porte du même
nom pour continuer par la rue des Airolles, le
croisement de la rue de la Croix de Masserot*,
la rue de la Calade et ils retombaient sur le
grand chemin à la montée de Reboul pour
traverser la peïrade*.
En 1719, sous le règne de Louis XV, les
chemins furent classés et l’on désigna ceux qui
prendraient le titre de Routes Royales. Jusqu’en
1786, ces grandes routes furent construites et
entretenues par corvées. Les ouvrages d’art,
tels les ponts, étaient construits et réparés par
150
accessible à tous les habitants du quartier.
Rancelle (montée) - Située à hauteur de
l’ancienne raffinerie de pétrole*, de part
et d’autre de la voie de chemin de fer*, ce
lieu-dit anciennement appelé « les moulins
à vent* », faisait communiquer la rue de la
Raffinerie avec la route de la plage* par un
passage à niveau, avant le percement du pont
sous la voie ferrée.
Raspail (rue) - Pourrait être le nom d’un
personnage connu, ou bien dérivé du mot
« raspalh », épis qui restent sur l’aire après
avoir enlevé la récolte.
Roquefiche (montée) - Actuelle rue VictorAnthérieu, son nom pourrait provenir de
l’un des seigneurs du château de Frontignan
(emplacement actuel des halles et de l’Hôtel
de ville). En 1340, arbitrage entre Jean de
Roquefixe et le Roi de Majorque sur la leude
de Frontignan.
On peut lire dans le livre Les Rois de
Majorque : « En 1345 ….Jacques III envoya
au roi d’Aragon, son vicechancelier Raymond de
Rieussec et deux membres de son conseil, Bertrand
de Rocafixa et Pons de Calca… ».
Ursulines (impasse) - Située dans la rue de
la Font, rappelant l’existence de leur couvent
qui se trouvait de part et d’autre de cette rue
et qui était relié par un porche.
81e RI (avenue) - Fraction de la route de
la plage, qui va du stade Lucien-Jean* aux
arènes*, baptisée ainsi du nom du régiment,
basé à Carcassonne, dans lequel 67 jeunes
Frontignanais s’engagèrent le 25 décembre
1944. Ces jeunes gens appartenaient
pendant la dernière guerre à une section de
la résistance appelée « Groupe Samson » ,des
Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I). Avec
le 81e R.I, ils participèrent à la libération de
l’Alsace et combattirent en Allemagne jusqu’à
la défaite nazie.
officialiser le nom de cette place : « Ce n’est pas
un acte de parti que Frontignan a voulu faire
en donnant le nom de Jaurès à cette place, la ville
est reconnaissante de l’œuvre et de l’enseignement
de celui qui, pacifiste entre tous, fut la première
victime de la guerre. Jaurès honore l’humanité,
honorons-le d’un cœur serein ».
Liberté (square) - Après avoir été le cimetière
de Frontignan, il s’est appelé successivement :
de l’Esplanade, Esplanade Roger-Salengro
(avec un buste de l’homme politique), en
1940 Maréchal-Pétain, le 8 juin 1945 square
Staline, pour enfin devenir square de la Liberté
depuis le 25 juin 1953.
Mayorque (rue) - C’est la plus petite rue de
la ville où aucune construction n’a de porte.
On a dû lui donner ce nom à l’époque en
souvenir de Jacques Ier d’Aragon, seigneur de
Frontignan, elle fut baptisée en 1868.
Olivier (plan) - Il y avait au centre de ce
plan un magnifique olivier que les charretiers
trouvaient gênant pour le passage des
charrettes au moment des vendanges. Les
commères du quartier venant bavarder sous
ses ramages ne voulaient pas entendre parler
de son arrachage.
Oly (rue et plan) - Sur ce petit plan, compris
entre la place de l’Hôtel de Ville et la rue de
la Font, ce tenait un marché en plein air où
l’on vendait de l’huile et des olives du pays,.
Ordillons (rue) - Le dictionnaire de Louis
Alibert donne comme définition : « Ordilha » :
hardes, nippes, haillons. Ce qui laisserait
supposer que cette rue était réservée, au Moyen
Age, à la corporation des tailleurs d’habits.
Pesquier (rue) - Etymologie de « pescaire »,
certainement que des marchands de poissons
avaient leurs officines dans cette rue.
Puits Pascal (rue) - Elle doit son nom à un
puits appartenant à la famille Pascal, ancien
Consul. Ce puits donnait une eau considérée
comme la meilleure de Frontignan et était
151
152
Bibliographie
- Archives militaires de Vincennes
- Frontignan, regards sur le XX e siècle,
Jean Valette
- Archives départementales de l’Hérault
- Histoire de La Peyrade, André Cablat, 1994
- Archives départementales de l’Aveyron
(Rodez)
- Histoire de Frontignan-La Peyrade, sous la
direction d’Alain Degage
- Archives municipales de Frontignan
- Archives presbytérales de Frontignan
- Contribution à l’histoire de Frontignan, Lucien
Albagnac, 1973
- Archives privées : Jean Valette, Maurice
Nougaret, André Cablat, René Michel
- Notes pour servir à l’histoire de Frontignan,
Achille Munier, 1874
- Extrait des journaux : l’Eclair, le Petit
Méridional, la Dépêche, Midi Libre
- Comment connaître l’histoire de ma commune,
CRDP Limoges
- L’Appel du large, Bulletin paroissial curé
J. Souche
- L’Hérault, V.A Malte-Brun, éditions du
Bastion (réédition de 1882)
- Bulletins d’informations municipales
de Frontignan
- Histoire de Languedoc, Don Devic et Don
Vaissette
- Bulletins de la Société d’Etude Scientifiques
de Sète et sa Région de 1966 à nos jours
- Histoire du Languedoc, Leroy-Ladurie
P.U.F, 1962
- Chroniques frontignanaises : 150 ans d’histoire
1789-1939, Maurice Nougaret
- Histoire du Languedoc avec l’estat des Provinces
voisines, Pierre Andoque, 1648
- Frontignan en Languedoc au seuil de son
histoire, Jean Valette
Histoire de Monsieur de Thou des choses arrivées
de son temps, P. Du Ryer, 1659
153
- Les Rois de Majorque Francis Roque, éditions
Conflan, 1979
- Frontignan, Etude Economique et Urbaine,
Jacques Marty, 1957-1958
- Histoire du Cardinal de Richelieu, Aubery,
éditions Antoine Bertier, 1660
- Mazarin, Paul Guth, éditions Flammarion
- La Population de Frontignan 1680-1792
étude de démographie historique, Mémoire de
maîtrise d’histoire, Jean Robert, Université
de Montpellier, 1968
- Les Circulades de l’An Mille, Krzysztof
Pawlowski, éditions du Languedoc, 1962
- La vie laborieuse à Frontignan 1920-1940,
René Michel
- Le Commerce des vins à Frontignan,
René Michel
- Mémoire du sel, Nadine Boudou et Alain
Guerrero Villeneuve-lès-Maguelone, 1994
- Le Muscat de Frontignan, Jean Valette
- Les Moulins à vent de l’étang de Thau, André
Cablat, 1987
- Contribution à l’histoire du muscat de
Frontignan, Céline Laurens, 1995
Notes sur le 404e D.C.A M, Gabriel Bombardier
1996
- Dictionnaire Encyclopédique d’Histoire,
Michel Mourre, éditions Bordas, 1978
Lettres échangées entre les frères Pascal et Paul
Galabert, 1883-1886
- Les Instituteurs, Georges Duveau, éditions
du Seuil, 1957
La renaissance des salins du Midi de la France
au XIXe siècle, Gérard Boudet 1995
- Jalon pour l’Histoire religieuse de Frontignan,
Père Etienne Broca, 1982
Iconographie : collection privée Jean Valette, direction de la communication et archives
municipales de Frontignan la Peyrade
154
Index alphabétique
N.B : dans le texte, un astérisque (*) placé à la fin d’un mot renvoie le lecteur au mot en question.
Page
Abbaye11
Abat-son11
Abattoir ou égorgeoir (l’)
11
Abattoirs les
11
Amirauté (l’)
12
Aragon-Majorque12
Archéologie13
Archéologie subaquatique
14
Archives15
Arènes15
Armoiries16
Auditoire16
Banc de « ça s’avance »
17
Barque brûlée
17
Bassin18
Bibliothèques19
Bombardements19
Bordigue20
Borne-Fontaine20
Brisures21
Bureau de charité
21
Bureaux de vote
21
Cahier de doléances
23
Canal du Rhône à l’étang de Thau
23
Canton24
Capitelles25
Carcan25
Carrières25
Cartulaires25
Cassini25
26
Célébrités locales
Centrale nucléaire
31
Champ de Chappotin
31
Chapelles31
Château32
32
Chemin de fer
Chemin romain
32
Christ en croix
33
Cimetières33
Cinémas35
Climat36
Cloches37
38
Colonie de vacances les Mouettes
Comités de surveillance
38
Complexes sportifs
39
Compoix41
Conscription – Conscrits
41
Consuls42
Conversion de Saint-Paul
43
Coopératives44
Couvents44
Croix45
Curés de Frontignan
48
Défrichements51
Démographie51
Déviations53
Distilleries53
Dolmen54
Domaines viticoles
54
Douane55
Douches municipales
55
155
Eau57
Eclairage public
58
Ecoles59
Ecoles de La Peyrade
62
Eglises63
Epidémies65
Etang d’Ingril
66
Extraction de sable
66
F.A.C. puis A.S.F.A.C.
67
Fermage ou Ferme
67
Fêtes de Frontignan
68
Football69
Forains70
Fortins70
Fours70
Frontignan (plan)
70
Gardiole73
Garrigaïres ou Garrigaïdes
73
Gavachs73
Gendarmerie74
Glacières74
Grande peur
76
Graus76
Grottes77
Guerres de Religion
78
Habitations à Bon Marché (H.B.M.) 79
79
Hôpital auxiliaire 109
Hôpital vieux
79
Horloges79
Imitations81
Industries81
Instituteur84
84
Isle Vacquière
Jeux de Ballon et du Tambourin
85
Journaux anciens
86
Joutes nautiques
86
La Peyrade
89
Lavoirs publics
90
Loups90
Maires91
Maison de ville
92
Mairie actuelle
92
Maison des seniors Vincent-Giner
94
Maisons de retraite
94
Maison Cantagrel
95
Maison Mathieu
95
Maison Poulalion
95
Maître-Autel96
Maladrerie96
Malaïgue97
Marchés - Halles
97
Mesures98
Métiers anciens
98
Midi Libre
98
Mines de fer
98
Miquettes99
Mitrailleurs99
M.J.C.99
Monuments commémoratifs
99
Moulins101
Muscat de Frontignan
102
Musée Municipal
103
Noirs et Sulfatés
105
Noyelles-sous-Lens105
Occupation107
Office du tourisme
107
Orgue108
Passerille109
109
Pénitents Blancs
Phylloxéra110
Plage110
112
Plaques de rues
Poids112
112
Poids public
Pompes funèbres
112
Ponts113
Ports115
116
Portes de la ville
Poste116
117
Poutres de l’église
Presbytère117
Prisons118
Protestants118
Proverbes-Dictons118
156
Puits119
Raffinerie de pétrole
121
Régiment de D.C.A.
122
Redoute des Aresquiers
123
Registre des dénonciations
123
Registres d’état civil
123
Remèdes124
Remparts124
Restrictions125
Roger-Juliette126
Route littorale
126
Rues anciennes
126
Salaires129
Salicorne129
Salins130
Sapeurs-pompiers131
Secours mutuel
131
Seguin de Badefol
132
Séparation de l’Eglise et de l’Etat
132
Serrement de mains
133
Statue de Louis XIV
133
Taxes sur les chiens
135
Tènements ou lieux-dits
135
Théâtres138
Tombereau hygiénique
138
Tonnellerie139
Tours139
Tramway140
Tranchée140
Vendanges143
Ventres bleus
144
Vignes144
Visiteurs célèbres
144
Voies publiques
148
157
158
Publication préparée avec la participation de la Ville de Frontignan la Peyrade
Maquette : Direction de la communication de la Ville de Frontignan la Peyrade
Relecture/corrections : Line Cros
Impression : Soulié Imprimeur à Frontignan la Peyrade
Mai 2015
Edition : Ville de Frontignan la Peyrade
ISSN 2102-2585
ISBN 978-2-9534541-7-8
Imprimé en France
Dépôt légal : 2e trimestre 2015
Frontignan Patrimoine
159
160

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