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La petite Encyclopédie de Frontignan la Peyrade 3 La collection Frontignan Patrimoine est née de la volonté de la Ville de Frontignan la Peyrade de partager son patrimoine et son histoire pour mieux construire son avenir. Dans le même esprit, la collection Frontignan Tradition propose plus particulièrement un regard en images sur les lieux, les traditions, la vie de la cité muscatière et la collection Les cahiers du patrimoine s’attache à montrer, sous forme de visite guidée, l’intérêt d’un monument, d’un lieu, d’un paysage. Toutes trois complètent un cycle d‘expositions et de conférences proposé par les archives municipales. Déjà paru dans la collection Frontignan Patrimoine : - Le soufre 1888-1989, une histoire frontignanaise, Jean-Michel Le Gourrierec (2011) - Mémoire du salin de Frontignan, Ondine Vièque (2010) - Anatole-France 1925-2005, une école dans la ville, Jean-Michel Le Gourrierec (2009) - Petite encyclopédie de Frontignan la Peyrade, André Cablat, René Michel, Maurice Nougaret et Jean Valette (1998, épuisé / rééd. 2015) Déjà paru dans la collection Frontignan Tradition : - Lieux de Frontignan, La Peyrade d’hier à aujourd’hui, Ville de Frontignan la Peyrade (2013) - Lieux de Frontignan, d’hier à aujourd’hui, Ville de Frontignan la Peyrade (2011) - Histoire des joutes à Frontignan, tournoi du 14 juillet 1881-2010, Alain Mauran (2010) -Dis papou… raconte-nous ton Frontignan, Guy Forestier (2010) -Costumes, chapeaux et coiffures de Frontignan du temps jadis, Guy Forestier (2007) Déjà paru dans la collection Les cahiers du patrimoine : - Les ponts de La Peyrade, Ville de Frontignan la Peyrade (2013) - L’Hôtel de Ville de Frontignan la Peyrade, Ville de Frontignan la Peyrade (2012) 4 L a petite Encyclopédie de Frontignan la Peyrade, d’André Cablat, Maurice Nougaret et Jean Valette, n’est pas seulement un véritable dictionnaire historique, indispensable aux amateurs comme aux passionnés d’histoire locale. Elle est aussi un manuel précieux et pédagogique de compréhension de notre passé, de notre ville, de notre territoire et, bien sûr, de nos ancêtres, que l’on feuillette avec plaisir et curiosité. Fruit d’un long travail de recherches et du partage des connaissances de ses auteurs, qui comptaient aussi parmi eux René Michel, décédé en 2012, la première version de l’ouvrage, édité en 1998 par la Ville, avait rencontré un tel succès, qu’il était rapidement devenu difficile de se le procurer. Une réédition s’imposait donc dans la collection Frontignan Patrimoine. Mais, avec trente-six rubriques supplémentaires, des textes remaniés et une nouvelle iconographie, pour enrichir et actualiser l’ensemble des connaissances, les encyclopédistes de notre commune ne se sont pas contentés du plaisir légitime de voir leur œuvre rééditée par la Ville. Passionnés comme jamais par leur cité et son terroir, ils se sont retrouvés pour la retravailler durant plus d’une année. Avec les publications de ses trois collections dédiées à l’histoire de la commune, que complètent des expositions et des conférences, la Ville explore et dévoile son patrimoine et la vie de ses habitants à travers les siècles, dans l’intimité de leur quotidien ou lors des grands événements, comme le révèle encore cette petite encyclopédie qui a si bien grandi, véritable passeport pour les nouvelles générations et les nouveaux habitants. Alors merci à ses auteurs de perpétuer le souvenir de celles et ceux qui ont construit le monde dans lequel nous vivons, depuis les plus petits chemins de notre histoire jusqu’à ses grands boulevards, sur lesquels ils nous conduisent avec tant d’application. Pierre Bouldoire Maire de Frontignan la Peyrade 1er vice-président du Conseil départemental de l’Hérault Vice-président de Thau agglo 5 6 Sommaire Introduction................................................................................ p.9 Frontignan la Peyrade de A à Z.................................................. p.11 Bibliographie........................................................................... p.153 Index alphabétique.................................................................. p.155 7 8 Introduction E n 1998, quatre passionnés d’histoire de notre ville, ayant de profondes racines au coeur du terroir, se sont réunis pour mettre en commun le fruit de leurs recherches, ce qui les a amenés à écrire la Petite Encyclopédie de Frontignan la Peyrade. En 2012 l’un des auteurs, René Michel, est décédé des suites d’une longue maladie. Cependant en 2013 la réécriture de cet ouvrage est lancée, tout en conservant les mêmes thèmes (politique locale, noms de rues, muscat etc.). Cette formule a pour but d’apporter rapidement, selon le mot ou le thème choisi, des réponses nouvelles aux questions sur l’histoire ancienne et contemporaine de notre cité. Depuis plus d’un siècle, plusieurs écrits méritoires et fort savants ont paru sur le passé de notre ville. La richesse de ces archives, la mémoire collective et l’apport de nouveaux documents nous ont incités à réactualiser cet ouvrage. Le lecteur pourra parcourir rubrique après rubrique, la vie et les événements qui, siècle après siècle, année après année, ont été vécus par les Frontignanais. Il pourra ainsi trouver réponse à ses interrogations. L’enseignement du passé peut, en bien des cas, éclairer le présent. A tous ceux, présents ou disparus, qui ont aimé leur petite patrie, nous dédions de tout cœur cet ouvrage. 9 10 A Abbaye Guillaume Pélicier, en 1536, le siège épiscopal fut transféré à Montpellier. En 1633, Richelieu fit démanteler ses remparts et son système défensif pour enrayer le retour des protestants à Maguelone. Frontignan dut y contribuer et Maguelone retourna peu à peu au silence et à la méditation. Située dans le canton de Frontignan, l’abbaye de Maguelone, construite sur une île basaltique couronnée de pins, fut durant tout le Moyen Âge, l’autorité religieuse et temporelle qui dirigea notre région. Cet évêché, fondé au VIe siècle, vit son évêque Boétius assister au concile de Tolède, capitale du royaume Wisigoth dont la Septimanie (notre bas Languedoc) faisait partie. Chef-lieu d’un « pagus » (pays) qui correspondait à un diocèse, cette abbaye eut un remarquable destin. Classée deuxième église du monde, après Rome, par le Pape Urbain II, elle fascine les humains depuis plus d’un millénaire. Les écrits de toutes sortes dont le Cartulaire, laissés par l’abbaye, donnent aux historiens des renseignements bien précieux sur la vie des siècles passés. Sous son dernier évêque, Abat-sons Si l’on regarde le haut du clocher de l’église Saint-Paul*, on peut voir que les ouvertures sont munies d’éléments en ciment, en forme de petites tablettes inclinées de l’intérieur vers l’extérieur, qui permettent de renvoyer les sons des cloches vers le sol mais aussi de protéger ces dernières des intempéries. Abattoir ou égorgeoir Au XVIIe siècle, il porte le nom occitan d’assucadou das b i o u s . No u s l e trouvons sous cette appellation, à propos du meunier Etienne Pégurier qui possède un jardin à l’assucadou das bious, confronte fossé et chemin carral. Un document daté de 1884, où Les abattoirs vers 1939 11 il est question de la pose d’un réverbère, le situe à l’angle du boulevard Gambetta et du boulevard de la Gare (boulevard de la République), à la place d’une partie de rempart. Avant sa construction, les bouchers abattaient et vidaient les animaux sur le devant de leurs boutiques. La municipalité ayant passé contrat avec la Société des Abattoirs de France, ceuxci furent installés sur les lieux de l’actuel n° 21 de l’avenue de la Résistance. Lors de l’inauguration, le 16 juillet 1893, la Société cycliste frontignanaise organisa une course vélocipédique remportée par Paul Bècle. Le 1er janvier 1926, la mairie reprend, par contrat, les abattoirs au prix de 2 800 francs l’an, avec un bail de 18 ans. Enfin le 15 décembre 1965, la décision de fermeture est prise, les bouchers devront se servir aux abattoirs de Sète. la bataille de Muret le 12 septembre 1213. Jacques Ier le Conquérant est né à Montpellier le 2 février 1208, il est le fils de Pierre 1er et de Marie de Montpellier et devient roi d’Aragon en 1213. En 1221, alors qu’il avait à peine 13 ans, il épousa Eléonore, sœur de Blanche de Castille (il devenait ainsi beau-frère du futur Louis VIII, et de ce fait l’oncle de saint Louis). Conquérant, il le fut réellement, il annexa les royaumes de Valence, Murcia et des Baléares. Au traité de Corbeil en 1258, il obtint de saint Louis la renonciation aux comtés de Barcelone et de Roussillon, tandis que lui-même renonçait à toute prétention au-delà des Pyrénées, excepté sur le comté de Montpellier. Il laissa deux fils, l’un régna sur l’Aragon, sous le nom de Pierre III, l’autre fut roi de Majorque sous le nom de Jacques Ier. Il mourut à Valence le 27 juillet 1276. Jacques Ier de Majorque, né en 1243, est roi en 1276. Son royaume était constitué des îles Baléares, du comté de Roussillon, de la Cerdagne et de la seigneurie de Montpellier. Il fut continuellement en guerre contre son frère, Pierre III d’Aragon, qui contestait son héritage. A la mort de celui-ci, cette guerre se poursuivit sous les règnes d’Alphonse III et de Jacques II d’Aragon, fils du précédent. Il mourut à Majorque en 1311. Sanche Ier, roi de Majorque à la mort de Jacques Ier en 1311, suivit une politique opposée à celle de son père et collabora à l’expansion de la maison d’Aragon. Il mourut le 4 septembre 1324. Jacques II, né à Catane en 1315, neveu de Sanche Ier, devint roi de Majorque à la mort de celui-ci en 1324. En 1341, il refusa de rendre hommage, pour le comté de Montpellier, au roi de France, Philippe VI, il se priva ainsi d’un précieux allié dans la guerre qui l’opposait à Pierre IV d’Aragon. Allant de défaite en défaite, il perdit en 1343 les îles Baléares et Amirauté En 1630, Frontignan devint un des quatre principaux sièges d’Amirauté du Languedoc. La juridiction de son tribunal maritime s’étendait des rochers de La Peyrade jusqu’à la roubine de Lunel. Elle subsista jusqu’en 1692 où elle fut transférée de Frontignan à Cette (Sète). Le siège d’amirauté était installé à l’emplacement de l’immeuble du n°12 de la rue Lucien-Salette. Une plaque de marbre, située côté esplanade, signale le bâtiment. Aragon - Majorque Pierre II roi d’Aragon est né en 1174, il se fit couronner à Rome en 1204 par le Pape Innocent III. Il étendit son autorité sur toute la Catalogne et acquit par son mariage avec Marie de Montpellier*, le comté de Montpellier (dont Frontignan faisait partie). En se portant au secours de son beau-frère Raymond VI, comte de Toulouse, lors de la croisade contre les Albigeois, il fut tué à 12 l’année suivante le Roussillon. Ayant besoin d’argent pour la poursuite de cette guerre, il vendit en 1349 à Philippe VI de Valois, la seigneurie de Montpellier, laquelle se trouva ainsi rattachée au royaume de France. Il fut tué la même année alors qu’il essayait de reconquérir l’île de Majorque. Devèze (tènement de la Gardiole, commune de Balaruc-les-Bains), des pasteurs celtes construisent une enceinte de pierre pour s’abriter avec leurs troupeaux, 700 ans avant J.C. A la Roubine de Vic, les agriculteurs de l’oppidum commercent avec des Grecs naviguant sur les étangs. La période romaine a laissé à Frontignan quelques témoins de cette époque. La carte archéologique du terroir comporte six points à vestiges gallo-romains : nécropole du chemin des Romains, tombes de la cité Baticoop, sépultures à la Carriérasse (vieux chemin, près du Mas de Madame, qui sépare Frontignan de Vic), habitat du Mas de Bernadou* (à la limite ouest du terroir de Frontignan), puits à amphores à l’usine à Gaz* de La Peyrade, quelques débris d’amphores au Caramus*. Au cours des siècles, l’orthographe de « Frontignan » a de nombreuses fois varié. La racine n’a pas changé, nous avons relevé : Frontinianum castrum (375-1051-1159), stagnum frontiniani (1022), frontiniaco (1036-1060), frontiniano (1109-1112-12021238-1303), frontinhano (1529), frontinhän (1770). Au cours des années 2000 à 2005, Mme Séragliani, André Cablat et Raymond Montjardin recueillaient sur le lido de Frontignan plage, quelques 450 à 500 fragments de céramiques du néolithique ancien cardial que l’on date de 5000 ans avant notre ère, soit une ancienneté de 7000 ans et plus. Ces poteries rejetées par la mer au cours des tempêtes d’équinoxe d’automne proviennent probablement de quelques foyers d’habitats enfouis sous les rochers des Aresquiers*. En ce temps-là le cordon littoral et le rivage se trouvaient bien plus au large. Ces poteries très rares, portant un décor caractéristique effectué à l’aide d’une coquille de cardium (les plus fréquentes sur la plage), sont les premières façonnées par Archéologie Grâce aux travaux de trois archéologues frontignanais : Achille Munier* (1835-1879), Lucien Albagnac (1909-1988), Charles Clot (1913-1987) et de quelques autres plus contemporains, nous possédons de précieuses informations sur les populations antiques, qui ont habité notre terroir et dont nous avons retrouvé d’émouvants vestiges. Au cours de la dernière glaciation (15 000 ans environ avant notre ère), la grotte du col de Gigean fut l’habitat d’hommes se confrontant à des conditions climatiques extrêmement froides. Des ossements de rennes, de chevaux, d’ours de cavernes et de cerfs, mêlés aux lames et flèches de silex l’attestent. Vers 3500 avant J.C, le climat s’étant réchauffé, une famille de pêcheurs s’installe sur la presqu’île du Caramus. Avançons dans le temps d’un millénaire, le peuplement humain s’amplifie un peu partout. Un nouveau mode de vie s’instaure, fondé sur le troupeau domestique. Les lieux proches des Carrières, de la Peyrière, les tènements de la Grotte, de la Plaine haute*, de la Roubine de Vic sont occupés par de petits groupes de pasteurs néolithiques qui s’abritent dans des cabanes de pierres couvertes de végétaux. Ces populations inhument leurs morts dans des dolmens tel celui de la Coste, le seul rescapé de la Gardiole. Mais les temps changent, les peuples se déplacent avec leurs techniques. De nouveaux métaux, bronze, fer, sont employés pour les armes et les outils. Sur la colline de la 13 l’homme sur notre sol. Elles sont conservées au Musée* municipal de Frontignan. Armée de Napoléon qui se trouve en Espagne. Depuis quelques jours, une escadre anglaise composée de 11 vaisseaux est signalée, croisant dans les parages. Deux jours plus tard, le 23, 6 bateaux anglais sont signalés. Aussitôt, le navire amiral, le Robuste, ainsi que le Lion, le Borée et la Pauline se détachent pour permettre au restant du convoi de continuer sa route. La mer est mauvaise, ces quatre bâtiments se mettent au mouillage près d’Aigues-Mortes. Le lendemain matin, le contre-amiral Baudin prend la décision d’aller mouiller devant le port de Cette, et de se mettre ainsi sous la protection des batteries côtières du fort. Voulant éviter le feu des navires ennemis, le Robuste et le Lion longeant d’un peu trop près la côte, s’échouent sur un banc de sable et de rochers au large des Aresquiers*. Le Borée et la Pauline réussissent à gagner le port de Cette. La mer est toujours aussi mauvaise, les deux navires cognent contre les rochers, une voie d’eau ne tarde pas à apparaître dans chacun d’eux. On allège les bâtiments en faisant débarquer les troupes à bord. Les deux vaisseaux inclinés légèrement sur le flanc, toute défense efficace est sérieusement compromise, aussi quelques canons sont également débarqués pour être installés sur la plage. Le 26 au matin, le contre-amiral Baudin prend la décision de saborder ses deux navires. A sept heures moins le quart, explosions et flammes, le Robuste et le Lion s’enfoncent dans les eaux. Ainsi s’achève l’histoire de ces deux navires, lesquels auraient pu rester éternellement oubliés de tous si, en 1981, une équipe de plongeurs n’avait entrepris de fouiller ces épaves dispersées sur une très grande étendue. La première pièce importante ramenée en surface fut un canon de 3700 kg. Depuis, ces plongeurs se sont structurés, ils travaillent en coordination avec le Département des Recherches archéologiques Archéologie subaquatique La Section de Recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines de Frontignan (SRASSF), composée d’une vingtaine de membres, a été très active depuis sa création en 1981. Fernand Robert, l’un de ses plongeurs et ancien président, en est la figure emblématique. Le 15 août 2011, elle a commémoré ses 30 années de recherche par une exposition rappelant ses découvertes, dans les locaux de la capitainerie du port de plaisance. Parmi les fouilles exploitées notons : L’Amphitrite (inventeur Guy Ruggiero en 2001). Ce brick de commerce de 200 tonneaux, ayant à son bord 10 hommes d’équipage commandés par le capitaine Marsanne, partit de Marseille le 12 novembre 1839 avec un chargement de lingots d’étain, de morues séchées, de drogueries médicinales du Levant, de bouteilles d’huile et de câpres du Languedoc et de Provence, en direction de Trinidad aux Antilles. Il n’atteindra jamais sa destination car il fut pris par une tempête et sombra dans la nuit dans le secteur des Aresquiers*. Le résultat des recherches (bouteilles d’huile, vaisselle, assiettes, pots) est exposé dans une des vitrines du Musée* municipal. Un bel ouvrage décrivant les fouilles et l’histoire de ce vaisseau a été écrit par Laurence Serra, l’un des auteurs des fouilles de 2003 à 2005, la préface est de Marie-Pierre Jézégou, ingénieur au DRASSM et Pierre Bouldoire, maire de Frontignan la Peyrade. Le Lion et le Robuste. Le 21 octobre 1809, un convoi composé de 28 navires de différents tonnages, sous les ordres du contre-amiral Baudin, quitte le port de Toulon, en direction de Rosas, pour aller ravitailler la Grande 14 sous-marines et subaquatiques de Marseille (DRASSM), et un dépôt officiel de fouille se trouve au musée* de Frontignan, qui possède maintenant une collection très importante de matériel provenant de ces fouilles. Le Michele-Archangelo. Brick de commerce transportant un chargement de soufre pour Béziers via Sète, il s’échoua lors d’une violente tempête sur le site des Aresquiers* le 5 mai 1871. Sans le courage de quelques habitants des lieux, accourus sur la plage, ce naufrage qui fit 4 victimes sur les 9 hommes composant l’équipage aurait été plus lourd encore. Les sauveteurs furent honorés par Vittorio Emmanuelle II roi d’Italie, ils reçurent un diplôme et une médaille gravée à leur nom selon Jean Valette dont l’arrière grand-père fut honoré. Actuellement 14 épaves ont été répertoriées au large de Frontignan, dont la majorité est d’époque romaine. Le mobilier de ces épaves était composé d’amphores, de lingots de plomb et de cuivre, de meules en grès et de vaisselle. la municipalité pour les récupérer, parmi ces documents, les arriérés d’impôts. Lors de la construction de la nouvelle mairie, les archives ont été transportées et déposées provisoirement dans les arrière-salles du Café de France, situées au plan d’Encarneau, chez Prospère Blondin. Plus près de nous, on retrouve les archives disséminées en divers endroits de la ville : à la mairie, dans une salle d’eau de la maison Mathieu* (CinéMistral), rue LucienSalette (dans un local situé à l’emplacement de l’ancienne bibliothèque*). Plus tard, les pièces les plus importantes trouveront refuge au bureau du musée*, alors que des cartons sont stockés dans la salle de garde de la citadelle. Nouveau déménagement pour les ateliers municipaux, situés au Caramus*, dans un préfabriqué. Le regroupement des archives se fait en 2009 dans les anciens chais Léon Botta sur le bord du canal, en attendant leur transfert vers la bibliothèque en raison du projet de construction du miniplexe. Jusqu’en 2002, avant que la ville prenne entièrement en charge leur gestion, elles étaient gérées par des bénévoles, MM. Perier, Lucien Albagnac et Jean Valette. Archives Le roi Philippe VI donne en 1345 « permission aux consuls de construire une maison de ville pour y traiter de leurs affaires sans payer finance, comme de faire aussi des archives pour y mettre leurs actes et papiers et d’avoir un sceau ». C’était le début des archives municipales. Celles-ci ont subi bien des déménagements au cours des siècles, il ne faut pas s’étonner qu’un certain nombre de documents ait disparu. Sous l’Ancien Régime, elles semblent être regroupées à la mairie.En 1790, des papiers ayant trait aux soumissions de la ville envers le Seigneur ou l’Eglise sont brûlés. Octobre 1794 : le district de Montpellier ordonne que les registres servant à la gestion de la commune lui soit envoyés, il faudra près de deux ans à Arènes M. Prieur, maire de Mireval, crée dans sa localité un Club taurin. Vers 1955, il vient, avec des arènes démontables qu’il installe au plan du Bassin, donner des spectacles tauromachiques à Frontignan. En 1973, création du Club Taurin « Lou Sanglier », cette association loue pour les mois de juillet et août des arènes démontables installées dans l’enceinte du stade Lucien-Jean. L’acquisition par M. Prieur, le 6 mai 1975, de gradins démontables pour une somme de 33 514 francs, dote enfin Frontignan de ses arènes. En 1983, M. Philippe Chappotin, maire de Frontignan, fait voter par son Conseil 15 municipal, la construction d’arènes et de gradins métalliques, sur la future Aire des loisirs*. Sa capacité était de 1000 places à l’origine, aujourd’hui elle est de 1 250. Elles furent inaugurées le 9 juillet 1983 par MM. Philippe Chappotin, Louis Thiers, président national de l’Union des clubs taurins, et par Jean-François André, défunt président du club local. Le nom de ce dernier fut donné aux arènes le 10 août 2013. qui sont « de gueules à la tour crénelée d’argent, maçonnée de sable, sommée de trois tourelles de même ». En 1696, les commissaires royaux chargés de donner des armoiries à chaque communauté, ne changent rien à celles de Frontignan et laissent exister les anciennes. Auditoire Nom donné sous l’Ancien Régime au bâtiment où se tenaient les audiences pénales. Frontignan possédait au début du XVIIIe siècle un auditoire dans un état de délabrement avancé, si nous en croyons les documents dont sont extraits les passages ci-après : lettre du 22 août 1730 « J’ai été, Monsieur, samedi dernier, selon vos ordres à Frontignan, où, M. Campanon, procureur du roi, m’a fait voir les restes de son auditoire, pour la réfection duquel j’ai fait un petit avant toisé ou estimation qui se monte à 2.400 livres ». Le 14 septembre de la même année, l’architecte envoie devis détaillé et plan du nouvel auditoire auquel il a ajouté « un petit second étage pour loger un concierge ». Le 29 janvier 1733, ce beau projet semble être resté lettre morte car : « Permettez-moi de vous dire que si vous n’avez pas égard au défaut de nos prisons et de l’auditoire, c’est une juridiction perdue. C’est un assemblage à présent des hommes contendins, provenant des auvergnats et rouergats pour travailler aux vignes pendant 4 à 5 mois dont l’humeur différente fait qu’ils ne peuvent se souffrir les uns les autres ». Où était situé cet auditoire ? En bonne logique, non loin de l’ancienne mairie et de sa tour de l’horloge, mais aucun document ne peut étayer ces dires. Quant au nouvel auditoire, sa construction semble avoir été peu probable. Armoiries A la fin du XIIe siècle, le castrum de Frontignan est sous la seigneurie de Guilhem VIII de Montpellier, qui est lui-même sous la suzeraineté de Raymond V de Toulouse. En 1204, Marie de Montpellier épouse Pierre II d’Aragon. Frontignan, qui se trouvait dans la seigneurie de Montpellier, passe ainsi sous la suzeraineté des rois d’Aragon. Ceci jusqu’en 1349, année où Philippe VI, roi de France, rachète Frontignan à Jacques II de Majorque. En 1274, Jacques Ier d’Aragon est invité au concile de Lyon par le pape Grégoire X (il y emporte du muscat), à son retour il laisse une lettre patente à Bernard Palmerii où il dit concéder à Frontignan une cour royale de justice et où il donne à la ville ses armes Les armes de la ville 16 B Banc de « ça s’avance » Barque brûlée C’était un lieu de rendez-vous des anciens, avant la seconde guerre mondiale. Il s’agissait de plusieurs poutres disposées sur des pierres qui faisaient office de banc. Il se situait à l’angle de la rue du Canal et du quai Voltaire, devant l’atelier de Léon Laurent (mécanicien de cycles). Cet îlot a été détruit par le bombardement. Ce banc qui regardait le canal était bien exposé au soleil de l’hiver, il était utilisé par des personnes âgées, proches de leur fin de vie. « Ça s’avance » voulait dire : la mort s’avance, en patois « aiço s’avance », on l’appelait également le banc du cagnard (soleil). La tradition de la « barque brûlée » prend son origine dans les combats que durent livrer les Frontignanais des XIVe et XVe siècles contre les Barbaresques sarrasins venant quelquefois razzier sur les plages et les étangs. Lors de leurs visites à Frontignan, de grands personnages tels Richelieu* ou Montmorency étaient divertis par des tournois de joutes, démonstration de techniques de pêche et pour finir un simulacre de bataille navale entre Maures et Frontignanais. En 1785, le sieur Jean Audibert raconte : « Le jour de la fette de St Paul, nous avons brulé la barque au nombre de huit, scavoir, Le banc d’aïco s’avance ou du cagnard 17 MM Thomas, Soubeyran père, receveur des tailles, Soubeyran fils ainé, Bruguière, Reboul, lieutenant du Roy, Argellies Lairolle maire, Lambert médecin, et moi même capitaine châtelain. MM Thomas et Soubeyran père ne montèrent pas à cheval. Le repas et le bal ont été donnés dans le château. Mr Argellies porta l’étendard, la barque fut allumée par moi à cheval sans être assité des consuls. Cette fette nous a couté environ 72 livres à chacun ». Plus près de nous, chaque année pour la fête patronale, la jeunesse perpétuait cette tradition en organisant cette démonstration sur les eaux du bassin. Deux vieilles embarcations faisaient l’affaire. Sur l’une, des jeunes représentaient les habitants de Frontignan, sur l’autre, déguisés en Maures, le corps enduit de noir de fumée, ils représentaient l’ennemi. Les vainqueurs étaient toujours les blancs, qui pour manifester leur joie mettaient le feu à la barque maure. Ce jeu disparut vers la fin des années 1940. croupissantes. En 1727, les Frontignanais demandent son comblement aux Etats du Languedoc, car ils suspectent ces eaux de propager les fièvres paludéennes. Le comblement du port sera terminé vers 1745. Pour remplacer l’ancien port, un bassin est aménagé au bord du canal, c’est un rectangle de 90 mètres sur 50. Il sert de halte aux péniches et de radoub (carénage) aux barques. En 1783, le sieur Argelliés, premier Consul de Frontignan, dans un mémoire aux Etats, signale que le bassin est à demi-comblé. Il souhaite en faire un terrain pour le pacage des bestiaux, après plusieurs demandes souvent refusées. Enfin 25 novembre 1930, les Ponts et Chaussées, reconnaissant que ce lieu n’est plus d’une grande utilité, donnent leur accord pour le comblement du bassin et la création en cet endroit d’une place publique. Quelques jours plus tard, le 20 décembre, le Conseil municipal décide d’entreprendre les travaux. Une fois comblé, celui-ci deviendra boulodrome (lyonnaise et pétanque) et terrain de football, occupé par le Sport Olympique Frontignanais (S.O.F). Le dimanche matin les barres des buts étaient mises en place avec marquage à la chaux, puis enlevées après le Bassin Vers 1706, dès la fin du creusement du canal des Etangs, l’ancien port situé au sud-est des remparts*, coupé des eaux de l’étang d’Ingril*, devient une étendue d’eaux mortes Les péniches devant le bassin 18 match. Il y avait un délégué au « salabre » (grosse épuisette) pour récupérer le ballon, lorsqu’il tombait au canal. Aujourd’hui c’est le parking du plan du Bassin, dit parking de la salle de l’Aire. Thau Agglomération le 1er janvier 2012. Elle comptabilise 2 100 adhérents et 65 000 prêts par an. En 2014, elle deviendra médiathèque communautaire en s’installant au quartier des Pielles sur le site de l’ancienne usine à soufre*. La médiathèque Montaigne ouvre ses portes au public le 7 mars 2015. Celle-ci, d’une superficie de 2700 m2, comprend, répartis sur trois étages, un espace multimédia, un auditorium, et la médiathèque. Les abonnés ont à leur disposition CD, DVD et peuvent consulter plus de 75 000 ouvrages. A La Peyrade, c’est le 20 juin 1986 que Philippe Chappotin inaugure la « Bibliothèque pour tous » qui s’installera rue Pierre-Brossolette dans un local ayant eu plusieurs vocations. Après avoir été, à l’origine, une geôle pour enfermer les vagabonds, le local fut aménagé en douches municipales vers 1950. Comptant 1700 volumes, elle était ouverte aux lecteurs tous les mercredis par Clément Sicard puis Jacques Facoltoso, enseignant et directeur de l’école Marcel-Pagnol*, sous les auspices du Cercle laïque. Au cours de l’été 1996, dans la mouvance des goûts et des idées, la fermeture de la bibliothèque intervint et le bâtiment fut attribué à la M.J.C* de Frontignan qui en prit possession dès la rentrée scolaire suivante, pour ouvrir une classe d’éveil musical. Bibliothèques En 1900 existait la « Société de Lecture et d’Instruction publique » dont le but était le prêt de livres ainsi que l’organisation de conférences qui pour la plupart avaient lieu au théâtre du sanatorium (maison Poulalion*). La guerre de 1914-1918 et tous les problèmes qui lui ont succédé, font tomber cette société en désuétude. En 1925, est créée la « Société laïque de lecture et d’instruction populaire », celle-ci n’avait comme autorisation légale que celle de la mairie. Ce n’est que le 9 mai 1967 que son statut est publié au Journal Officiel. Tout d’abord installée dans une salle d’un bâtiment administratif (face au musée*), elle déménagea le 21 décembre 1977 pour s’installer dans une partie de l’immeuble occupé jusqu’alors par la Bourse du travail, rue Lucien-Salette. En 1994, un accord est conclu entre la municipalité et un promoteur pour la construction d’un immeuble sur l’emplacement de la bibliothèque, cette dernière se réservant tout le rez-de-chaussée. Le 27 mai 1994 : installation provisoire à la salle Voltaire. Les travaux terminés, la bibliothèque peut s’installer dans ses nouveaux locaux dont l’inauguration a lieu le samedi 21 octobre 1995. De 1967 à 1999, elle était gérée par des bénévoles, quatre présidents s’y sont succédé : M. Chauvet (de 1967 à 1988), M. Valat (de 1988 à 1992), M. Caja (de 1992 à 1995), M. Nicole (de 1995 à 2000). En 1999, Véronique Guyot est nommée directrice. Le 6 septembre 2000 : changement de statut, la bibliothèque est municipalisée, puis deviendra bibliothèque communautaire de Bombardements Frontignan a subi deux bombardements. Le premier, le 25 juin 1944 : la ville est survolée par des avions américains de la 15e Tactical Air Force. A 10 heures, les premières bombes tombent sur la raffinerie de pétrole C.I.P*. Les bombardiers de cette première vague n’ont pas manqué leur cible. Hélas le vent, ce jour-là, vient de la mer, ce qui fait que la seconde vague, dix minutes plus tard, déversera ses bombes sur le nuage de fumée qui s’est répandu sur la ville. On dénombrera 19 La place Jean-Jaurès après le bombardement 39 morts et de nombreux blessés. L’usine et une grande partie des immeubles du centre ville ont été rasées. Les 12 et 13 août 1944, nouvelles alertes. Cette fois-ci, il s’agit de l’aviation britannique et les objectifs visés et atteints sont les installations militaires allemandes sur les bords de la plage*. Il est impossible de chiffrer le nombre des victimes, la zone étant à l’époque interdite, et aucun des journaux parus ces jours-là ne faisant mention du bombardement. la suppression de ladite bordigue. La majorité des pêcheurs est favorable à son maintien, en faisant remarquer que celle-ci « avait été supprimée pendant trois années, de 1792 à 1795, (que) cela avait amené un dépeuplement de l’étang et (qu’) il en était résulté une grande misère pour les pêcheurs et leurs familles ». Borne-Fontaine Le 31 janvier 1930, les travaux d’adduction d’eau potable étant presque terminés, il est décidé de l’emplacement des 16 bornesfontaines : devant l’immeuble du garde-pont, place d’Encarneau, à l’angle du quai Voltaire et du boulevard Victor-Hugo, place JeanJaurès, place de la Mairie, porte Saint-Martin, place Emile-Zola (actuellement place du Cannau), à l’Esplanade, rue Francisco-Ferrer (actuellement rue Saint-Paul), rue de la Font, plan Cazal, boulevard de la République, plan de l’Olivier, devant le n°5. Trois bornes sont placées à la Peyrade : face à l’église, sur l’esplanade, face à l’usine à gaz. Bordigue Avant la création du port de Sète, le territoire de Frontignan allait jusqu’au bas de la colline de Saint-Clair. La bordigue était ce que l’on appelle aujourd’hui à Sète le canal royal, qui met en communication la mer avec l’étang de Thau. Les pêcheurs frontignanais installèrent dans ce chenal des barrages pour empêcher le poisson entrant dans l’étang de retourner à la mer. Le 31 mai 1779, le gouvernement demande au tribunal des prud’hommes de « Cette » de se prononcer sur le maintien ou 20 Brisures bureaux (2 salle des mariages, 2 au réfectoire du CES) ; 2e section 1 bureau. 1979 - 1ère section 5 bureaux ; 2e section 2 bureaux 1981 - 1ère section 5 bureaux (les 2 bureaux de la mairie sont transférés salle de l’Aire) ; 2e section 2 bureaux. 1989 - 1ère section 5 bureaux, 2e section 2 bureaux. 1991 - 11 bureaux de vote : 1ère section 8 bureaux (dont 2 au collège les Deux Pins) ; 2e section 3 bureaux. 1993 - Fin du sectionnement de Frontignan et La Peyrade. 1996 - 12 bureaux (9 sur Frontignan, 3 sur La Peyrade). 2004 - 15 bureaux (11 sur Frontignan, 4 sur La Peyrade). 2010 - 19 bureaux (14 sur Frontignan, 5 sur La Peyrade), Bureau 1 Salle de l’Aire (plan du Bassin) 995 inscrits, 2 Salle de l’Aire (plan du Bassin) 959 inscrits, 3 Salle de l’Aire (plan du Bassin) 986 inscrits, 4 Salle de l’Aire (plan du Bassin) 963 inscrits, 5 Ecole des Crozes (Avenue Ambroise-Paré) 992 inscrits, 6 Ecole des Crozes (Avenue Ambroise-Paré) 1058 inscrits, 7 Maison des Seniors (rue Anatole-France) 912 inscrits, 8 Ecole des Terres blanches (Avenue Jean-Moulin) 900 inscrits, 9 Centre culturel François-Villon (Avenue Frédéric-Mistral) 871 inscrits, 10 Collège les Deux Pins (rue Maurice-Clavel) 965 inscrits, 11 Ecole des Terres blanches (Avenue Jean-Moulin) 961 inscrits, 12 Ecole des Terres blanches (Avenue JeanMoulin) 883 inscrits, 13 Maison des seniors (Restaurant scolaire rue Anatole-France) 948 inscrits, 14 Capitainerie (Avenue des Etangs) 956 inscrits, 15 Foyer du Garrigou (rue du Garrigou La Peyrade) 754 inscrits, 16 Collège Simone-de-Beauvoir (Avenue Emile-Zola La Peyrade) 961 inscrits, 17 Collège Simone-deBeauvoir (Avenue Emile-Zola La Peyrade) 824 inscrits, 18 Maison des Associations (rue des Lierles La Peyrade) 984 inscrits, 19 Maison des Associations (rue des Lierles La Peyrade) 865 inscrits. Au début du siècle et jusque vers les années 1930, les pâtissiers frontignanais vendaient dans des cornets de papier, les morceaux ou brisures de gâteaux qui restaient à l’étalage. Les enfants, contre quelques sous pouvaient ainsi s’offrir une douceur. Bureau de charité Parallèlement à l’hôpital existait un bureau de charité destiné à venir en aide, par des distributions de pain ou de quelques vêtements, aux « pauvres honteux ». Ce bureau était, avant la Révolution, sous la responsabilité du curé de Frontignan. Après le 12 juillet 1790, date de l’adoption de la constitution civile du clergé, cette compétence incomba aux maires. Bureaux de vote Au cours des XIXe et XXe siècles, les conditions pour être électeur ont varié. En 1817, l’âge pour se présenter devant les urnes est de 30 ans et il faut payer un minimum d’impôt de 300 francs. En 1848, le suffrage universel direct est introduit dans la Constitution. L’âge est porté à 21 ans, mais il faut avoir au minimum 25 ans pour être élu. En 1944, le droit de vote est accordé aux femmes et en 1974 la majorité est abaissée à 18 ans. Le nombre de bureaux de vote a évolué selon la démographie locale : 1880 - La Peyrade prend le nom de 2e section, la première section étant Frontignan. 1907 1ère section 2 bureaux, ouverture des bureaux de 7 h à 18 h ; 2e section 1 bureau. 1919 - 1 bureau par section. 1925 - 2 bureaux par section, le vote est clos à 17 h. 1932 - 1 bureau de vote (salle de la justice de paix) en mairie. 1945 - 1ère section 2 bureaux ; 2e section 1 bureau. 1970 - 1ère section 4 bureaux ; 2e section 1 bureau. 1972 - 1ère section 4 21 22 C Cahier de doléances observant que depuis quelque temps, certains propriétaires n’hésitent pas à mélanger un muscat de provenance voisine avec le leur, vendant ainsi un vin de moindre qualité, mais à un prix plus bas et mettant ainsi en danger les honnêtes producteurs ». Une exception est faite en ce qui concerne le raisin de muscat récolté dans la plaine de Balajan où des Frontignanais sont propriétaires. En vue de la réunion des Etats Généraux qui doivent se tenir le 23 juin 1789, chaque commune du royaume est conviée à inscrire sur un cahier les doléances qui seront présentées au Roi par les députés de leur province. A Frontignan, le 28 février, 70 notables s’entassent dans la maison de ville*, pour la rédaction de cet important document. Dix-neuf articles vont y être inscrits, la plupart sont semblables à ceux des autres communes de France, tels que la suppression de la gabelle, le paiement des impôts par le clergé et la noblesse etc. Mais quelques-uns sont spécifiques à notre cité, tels que l’assèchement des marais, la construction d’une citerne pour l’approvisionnement en eau potable de la population, le fait que soient reconnus comme nôtres les terrains que la ville de Cette voulait s’approprier. L’article qui semble le plus important à leurs yeux, puisque le premier, porte sur « la protection de l’appellation du vin Muscat de Frontignan, L’élargissement du canal Canal du Rhône à l’étang de Thau Voulu par Paul Riquet, le canal ne fut réalisé qu’à partir de la fin du XVIIe siècle par Les Etats du Languedoc. Il avait pour but de relier l’étang de Thau où arrivait déjà le canal du Midi, au Rhône. Ainsi il serait possible d’aller 23 le canal. Le nouveau canal débouche en mer, ainsi les péniches arrivent directement dans le port de Sète. Le nouveau tracé au grand gabarit a été officiellement inauguré le 5 septembre 1989 par le secrétaire d’Etat Georges Sarre et le maire Christian Combette. de Lyon à l’Océan par les eaux. En 1699, l’Intendant du Languedoc, Lamoignon de Basville, vient voir les premiers travaux, il est reçu à Frontignan à la porte des Capucins. Le 25 octobre 1700, c’est Vauban qui vient visiter le chantier. Le creusement du canal rencontra de nombreux problèmes, d’abord avec les adjudicataires, ensuite avec le soussol où l’on trouva le rocher, il fut décidé de détourner le canal du projet initial, les travaux furent même arrêtés. Ce n’est que plus d’un siècle après que ce canal fut entièrement terminé. Le canal du Rhône à Sète est composé de trois canaux, le canal des Etangs (de Mauguio à l’étang de Thau 39 km), le canal de la Radelle (d’Aigues-Mortes à Mauguio 8 km), le canal de Beaucaire (du Rhône jusqu’à Aigues-Mortes 51 km). C’est par le canal des Etangs que commencèrent les premiers travaux de creusement. En 1984, dans le cadre d’un contrat entre l’Etat et la région LanguedocRoussillon, il est décidé de dévier le canal qui traverse la ville afin de supprimer les courbes trop courtes, d’éviter les ponts et d’approfondir Canton Circonscription territoriale intermédiaire entre la commune et le département, formée à partir des lois de décembre 1789. Jusqu’en 2015, le canton de Frontignan regroupe 6 communes dont Balaruc-les- Bains, Balaruc-le-Vieux, Vic-la-Gardiole, Mireval et Villeneuve-lèsMaguelone. Ce qui lui donne le droit d’élire un conseiller général renouvelable tous les 6 ans, qui siège au Conseil général de l’Hérault. La première séance eut lieu à Frontignan le 22 novembre 1795, sous la présidence de Jean Gachon. Le chef-lieu de canton était le siège d’une Justice de paix*, d’une perception, d’une brigade de gendarmerie* et du Conseil de Révision. Une capitelle située à Rabassou, dans le massif de la Gardiole 24 Capitelles m à 1,50 m. La pierre est désignée usuellement du nom de « pierre de Frontignan ». C’est un calcaire compact gris foncé à pâte fine (terrain jurassique-oolithe moyenne). Prix du mètre cube sur carrière : 45 francs en gare ou 50 francs au port. Cette pierre trouve son emploi dans les murs des quais des ports de Sète, Mèze, Frontignan et Marseillan, les soubassements du Palais de Justice, de la Préfecture de Montpellier et du pont de La Peyrade*. A la Peyrade c’est au lieu-dit du Pioch Farrié* ou de la Cible - car, au début du XXe siècle, les soldats s’y exerçaient au tir - que cette dernière est exploitée dès le début du XVIIIe siècle. Elle a fourni des pierres pour la construction du pont à 52 arches bâti entre 1732 et 1752. Au début en fermage par les entrepreneurs Dupuy, Mazza et Gagneraud, selon les époques. Dans les années 1960 c’est la Société chimique routière d’entreprise générale (SGREG) qui exploite le site jusqu’au milieu des années 1980. L’entreprise s’installera par la suite aux Eaux Blanches et l’exploitation de la carrière cessera. Le site sera par la suite abandonné et verra la création du Moto-Cross « la Cible » inauguré en 1988. En 2013, Thau Agglo y installe une aire d’accueil destinée aux gens du voyage mitoyenne du Moto-Cross. Petits abris construits en pierres sèches, c’està-dire montés sans mortier, couverts d’une toiture voûtée en encorbellement. Ces abris, construits par les défricheurs des garrigues, sont situés dans les parcelles alors cultivées en vignes et oliviers des tènements de Rabassou*, Pioch Michel* et Belle Aure. La plupart de ces cabanes de dimensions modestes furent édifiées dans la première moitié du XIXe siècle. Au nombre d’une soixantaine dans la commune, il n’en reste à ce jour qu’une dizaine intactes. Partie intégrante du patrimoine local, des bénévoles s’emploient à les restaurer. Ces cabanes de pierres portent des noms divers selon les pays ou les régions. C’est ainsi qu’on les appelle « borie » en Provence, « cazelle » dans le Quercy, « orris » dans les Pyrénées, « ciabotte » en Italie, « garritas » aux Baléares. Carcan Collier de fer qui servait à attacher un criminel au poteau (Larousse). Au pied de la tour de l’Horloge* se trouvait un carcan servant à montrer les voleurs et autres larrons à la population. Peu avant la démolition de cette tour, en 1894, on pouvait encore voir un trou laissé dans une des pierres, dans lequel se trouvait l’anneau qui servait à attacher le carcan. A hauteur d’homme on pouvait également voir les traces laissées par le frottement des chaînes des condamnés. Y étaient exposés quelques « gavachs »* indélicats, portant une pancarte sur laquelle était inscrite la mention « voleur de raisin », ou « femme adultère » reconnaissable au coussin de plumes qu’elle devait porter sur la tête. Cartulaires Recueil d’actes, titres et autres principaux papiers, concernant le temporel d’un monastère, d’un chapitre, ou de quelques églises. Exemple : cartulaire d’Aniane, de Maguelone, ce dernier nous a été particulièrement précieux pour la rédaction de cet ouvrage. Carrières Cassini En 1889, la carrière du Pioch Michel* est exploitée par Beulé et Fages. Elle est à ciel ouvert, l’épaisseur des blocs dégagés est de 0,20 Famille d’astronomes dont quatre membres, à partir de 1664 et pendant 122 ans, 25 furent directeurs de l’Observatoire de Paris. César François Cassini de Thury et son fils Jacques-Dominique, sont les auteurs de la plus ancienne carte de France à l’échelle topographique. Elle fut dressée par ordre du roi Louis XV. Elle se compose de 180 feuilles et mesure 11 mètres de haut sur 11,33 mètres de large. Elle est aussi la première dans le monde qui ait été établie en s’appuyant sur une triangulation géodésique. Les travaux sur le terrain et la gravure de la carte sur cuivre, entrepris en 1750, ne furent terminés qu’en 1815. De nombreuses additions ou corrections, portant essentiellement sur les voies de communication, furent apportées aux planches de gravure entre 1798 et 1812. Les relevés concernant la feuille n°57, sur laquelle se trouvent « Cette » et Frontignan, ont été réalisés entre 1770 et 1780. En 1782, le sieur Dupain-Treil fils, géomètre du Roi, y apporta quelques modifications. IX. Il finit sa carrière comme curé doyen de Frontignan et c’est pendant cette période qu’il fit construire l’église de La Peyrade. Décédé en 1868, il repose aujourd’hui avec les siens dans la partie du cimetière vieux, transformée en aire de stationnement, laquelle porte son nom. Arnaud Roger (1920-1986) - Conseiller municipal délégué à la Peyrade et maire adjoint de 1959 à 1986, Roger Arnaud était un passionné de pétanque et de jeu lyonnais. le gymnase de la Peyrade prendra son nom. Barbieri Jean-Pierre Corneille dit Cornélio (1809-1864) - Ce peintre italien, né à Crasia dans la région du Piémont, avait acquis un certain renom et avait épousé Philippine Vivarès, une Frontignanaise. Après son mariage, il vécut à Frontignan où il est déclaré peintre et rentier. Quelques toiles, surtout des portraits, laissées à sa famille se trouvent aujourd’hui au Musée* municipal. Mais son œuvre la plus emblématique localement est les quatorze stations du chemin de croix de l’église Saint-Paul* qu’il a peint en 1842. Les deux époux sont ensevelis au cimetière vieux*, avenue des Carrières. Sur leur tombeau, une très belle stèle en marbre blanc sur laquelle est gravée l’inscription « l’Eternité nous réunira. » Bigotière Freddy (1952-1999) - Très jeune, il participe aux matchs du Rugby frontignanais. Lorsque ce club disparaît, il part jouer à Gigean. Il est l’un des premiers à s’inscrire lors de la réouverture sous l’appellation Rugby-Club Frontignan-Sète. Educateur et président de l’école de Rugby, le stade de rugby prendra son nom. Bourdon Sébastien (1616-1671) - Ce peintre de l’école montpelliéraine du XVIIe siècle quitta le Languedoc pour Paris où il décora certaines salles des Tuileries. Déclaré né à Montpellier le 2 février 1616, Sébastien Bourdon est en fait né à Frontignan dans la rue qui porte son nom. De famille protestante Célébrités locales André Emile (1892-1952) - Tonnelier, achète en 1913 un bar qui portera son nom jusqu’à son décès pour devenir la Colombe. Cofondateur de la Boule Amicale, le boulodrome municipal de l’avenue des Carrières prendra son nom. Argelliés Frédéric Napoléon (1804-1868) Abbé né dans une grande famille frontignanaise du XVIIe siècle. Pas moins de vingt et une personnes se nommant Argelliés occupèrent une fonction importante dans la ville : collecteur d’impôts, consuls, médecins, maire, prieur de la confrérie des Pénitents blancs. Le nom s’est éteint dans les années 1970. L’abbé Argelliés, grand canoniste et profond théologien, participa au concile d’Avignon où il se fit remarquer par la précision de sa doctrine et la sagesse de son esprit. Il fut reçu à Rome à plusieurs reprises par le Pape Pie 26 pratiquante, ses parents voulurent le faire baptiser. Frontignan n’ayant pas de temple, 11 c’est à Montpellier qu’il reçut ce sacrement. Son père, Marin Bourdon, était « maistre vytrier », il travaillait à la réalisation des vitraux de l’église Saint-Paul*. Chabanon Jean-Louis (1949-1999) Ceinture noire 2e dan, médaillé de bronze au championnat de France de la Marine. Fondateur en 1991 du Judo Kwaï et professeur d’Etat de judo dans le club. Il laisse son nom au gymnase occupé par le Judo Kwaï. Clavel Maurice (1920-1979) - Né à Frontignan le 10 novembre 1920, son père était pharmacien, place de la Mairie, où il passa une partie de son enfance. Dans les années 1920 il était élève à l’école Sainte-Thérèse*. Homme très intelligent, polémiste, écrivain engagé, il fut tour à tour gaulliste, marxiste, maoïste et chrétien. Il participa à la guerre 1939-1945 dans la Résistance sous le nom de « commandant Saint-Clair ». Il fut professeur à Paris, ce qui lui permit d’écrire des pièces de théâtre et des romans, journaliste à Combat et au Nouvel Observateur. En 1971, il se fit remarquer en quittant brusquement l’émission de télévision « A armes égales » avec la célèbre phrase : « Messieurs les censeurs, bonsoir ». Sept mois avant sa mort (28 avril 1979), il fut reçu à l’Elysée par le Président Giscard d’Estaing avec d’autres intellectuels. Une plaque signale sa maison natale place de l’Hôtel de ville,* et le LEPAP* prendra son nom. Crétaine Jacques (1919- 2003) - Né à Frontignan, sportif dans l’âme, il fut champion scolaire de saut en hauteur en 1935 et 1938. Il monta au niveau supérieur puisqu’il participa aux Jeux olympiques de Londres en 1948 dans l’épreuve du décathlon où il fut classé 22ème avec 6 289 points. Di Stéphano Joseph (1915-2004) - Dit « Mimi » était un sportif complet, footballeur de la réserve pro à Sète, joueur de water-polo émérite, gymnaste accompli. A la sortie de la seconde guerre mondiale, il est à l’origine de la création du FAC Natation avec Gaston Carel, Antoine Bousquet et Charles Pouget. Il organise la fameuse traversée de Frontignan à la nage et en 1951 et fonde le NOF (Neptune Olympique Frontignan). La piscine porte son nom. Ferrari Henri (1912-1975) - Né rue du Port le 23 septembre 1912 dans la maison de son père qui était coiffeur et qui le forma à ce métier. Il était passionné par le sport et l’haltérophilie en particulier. Vers l’âge de 17 ans il commença son entraînement dans la remise familiale avec un essieu de charrette. Henri Ferrari fut 28 fois recordman de France, 9 fois champion de France et 9 fois recordman du monde. Pendant la guerre, il ne put se rendre au championnat du monde qui se déroulait à Berlin, le gouvernement français ayant décidé que les athlètes de notre pays n’y participeraient pas. En 1945, il fut classé meilleur sportif de l’année devant Marcel Cerdan et Alex Jany. Il entama une seconde carrière avec sa fille Loulou dans un numéro de main à main et se produisait dans les cabarets parisiens. En 1949, il tourna dans un film de Robert Dhéry, les Branquignols, toujours avec Loulou, Jean Carmet, Raymond Bussière et Julien Carette. Ensuite il revint au pays pour y terminer sa vie dans le salon qui l’a vu naître. Henri Ferrari est décédé le 15 février 1975. Le complexe omnisports* porte son nom. Fizes Nicolas (1648-1718) - Fils d’une famille frontignanaise, il est né le 27 octobre 1648. Il fut docteur en droit, ingénieur aux armées, professeur de mathématiques et d’hydrographie en 1662 à la faculté de Montpellier. A partir de 1689, il dirige à Frontignan pendant sept ans une école 27 d’hydrographie* et de navigation. Il est l’auteur d’un Traité d’arithmétique et d’éléments d’astronomie, publiés en 1688. Nicolas Fizes a écrit un vaudeville qui fut traduit en patois montpellierain. Cet opéra a été joué pour la première fois à Montpellier en 1678. La rédaction de cet opéra fut approuvée par les juges de la langue frontignanaise, jugez ! Gentis lecturs, nos austres mantendrem Gentils lecteurs, nous autres maintenons Qu’aquest discors es vrai frontinhanenc Que ce discours est en vrai frontignanais La puretat das mots li es sans egala La pureté des mots y est sans égale Après aquo vos cau tirar l’escala. Après ça il vous faut tirer l’échelle. Signé : Pierre Vidal, Jean Angles, Pierre Malano Jutges de la lenga frontinhanenca Giner Vincent (1922-2006) - Il fut Conseiller municipal pendant 24 ans, président du CCAS de 1988 à 1989 et premier président de l’association « le Carrefour de l’Amitié ». Granier Paul-Esprit (1904-1972) - Elu lapeyradois de 1945 à 1959, maire adjoint, retraité de la SNCF. Décédé accidentellement en 1972. Le stade de football* de la Peyrade porte son nom. Jacques I d’Aragon (1208-1276) - Dit le Conquérant, né à Montpellier, mort à Valence (Espagne), Roi d’Aragon, comte de Barcelone, seigneur de Montpellier et de Frontignan à partir de 1213. Fils de Marie de Montpellier* et de Pierre II d’Aragon, c’est par un subterfuge qui se déroula au château de Mireval que Marie se trouva enceinte. (cf « Marie de Montpellier » page 79). Le roi d’Aragon vint à plusieurs reprises à Frontignan, souvent lorsqu’il avait besoin d’argent, comme en 1231 où la ville lui donna 26 000 sols melgoriens pour l’aider à faire la guerre aux Sarrasins. En 1274, à son retour du concile de Lyon, il laissa à son passage l’institution d’une cour royale de justice, son érection en fief libre et attribua ses armoiries* à la ville, qui sont celles que nous connaissons aujourd’hui. Jean Lucien (1908-1942) - Fils de Jean-Pascal Paulin et d’Elisa Athor, il est décédé le 11 novembre 1942 à Corte (Corse). Pendant la deuxième guerre mondiale, il fait la campagne d’Afrique. Il meurt dans un accident de transport le jour de sa démobilisation. Excellent joueur de l’équipe de football frontignanaise, le stade* de Frontignan prendra son nom. Karabatic Nikola (1986 - ) - Sportif de haut niveau né en 1986, international de handball reconnu. Fils de Branko Karabatic, handballeur international d’origine croate, entraîneur de Thau Handball et éducateur sportif, décédé en 2013. Nikola débute sa carrière de handballeur dans l’équipe locale. Son palmarès est considérable, champion d’Europe en 2006, 2008, 2010 et 2014, champion du monde en 2009, 2011 et 2015, champion olympique en 2008 et 2012. Il est élu meilleur joueur du monde en 2007 et 2014. Il fut intronisé en 2011 par la Commanderie des Torsades de Frontignan. Le gymnase du collège les Deux Pins* porte son nom. Lambert Marc-François (1757- 1799) - Né le 1er décembre 1757 à Frontignan, docteur en médecine, homme politique, maire de la ville de 1790 à 1792. En 1793, il est président du district de Montpellier et commissaire du Comité de salut public de l’Hérault, l’année suivante il est administrateur du district et de la Grande Loge. En 1793, en bons français, Marc Lambert et son épouse Rose Paul envoient une lettre aux membres de la municipalité de Frontignan où il est écrit : « nous pensons qu’il est du devoir des bons citoyens, à faire des sacrifices à la République, nous venons déposer, par vos mains, une somme de quatre mille deux 28 cents livres, sur l’autel de la Patrie ». Propriétaire viticulteur, il a l’honneur d’accueillir chez lui, à Frontignan, Thomas Jefferson* auquel il se lie d’amitié et avec lequel il entretient une correspondance fournie. Il lui fait connaître le muscat de Frontignan, sa culture, sa vinification. Thomas Jefferson est enthousiasmé par le frontignan et le fait connaître en Amérique et notamment à Georges Washington. Michel Edmond (1894-1959) - Négociant en vin et spiritueux, co-fondateur de la Boule Amicale. Père de René Michel, conseiller municipal pendant 24 ans. Le boulodrome municipal* de l’avenue des Carrières porte son nom. Munier Achille (1835-1879) - Ce n’est pas une personnalité nationale ni même régionale, mais sa ville d’adoption a énormément compté pour lui. Il fut tour à tour archéologue, chercheur, historien et maire. Achille Munier est né le 18 mars 1835 à Champlemy dans la Nièvre. Il avait épousé Octavie, la fille du docteur Marc Poulhe. Il a écrit Notes sur Frontignan pour servir à son histoire et divers ouvrages archéologiques dont : Découvertes préhistoriques faites dans les montagnes de la Gardiole. Sa passion l’amena à étudier le dolmen* de la Coste, tous les sites archéologiques de la commune et les grottes. Il décéda subitement d’une maladie de coeur le 29 juin 1879 dans son domaine du Mas de Rimbault*. Pagliai Jean (1914-2009) - En 1954, il intègre le bureau d’études de la Mobil. Sportif émérite (footballeur au Racing Universitaire d’Alger puis à Vias, volleyeur à Béziers), il se passionne très vite pour le tennis qu’il pratique sur les courts de la Mobil. En 1974, il fonde le FAC Tennis dont il devient le premier président et crée deux courts avenue des Carrières. Avec Ginette Soubrier, ils lancent l’école du Tennis Club. Son engagement sans faille lui vaut la médaille d’honneur de la Fédération française de Tennis. Le FAC Tennis porte son nom. Perségol Victor (1908-1985) - Né à Frontignan, il fut responsable des sapeurspompiers de la Mobil. Président fondateur en 1946 d’une société de boules qui deviendra la Boule Amicale, il est aussi l’initiateur du projet de boulodrome couvert de jeu lyonnais. Le boulodrome couvert* de l’avenue des Carrières porte son nom. Poulalion Séverin Marius (1861-1912) - Né à Frontignan fils de Pierre Louis Auguste et de Claire Catherine Calas, il quitta sa ville natale à 20 ans pour faire ses études de médecine à Paris. Il étudie à l’Hôtel-Dieu, externe en 1884 et interne en 1887. A partir de 1890, il publie différents ouvrages médicaux, l’un d’entre eux lui vaut la médaille d’argent de la faculté de médecine de Paris. Il professe à la Salpêtrière. Le décès de sa mère en 1894 le ramène dans son pays natal où il est retenu par des préoccupations matérielles. Il publie une notice historique sur les antiquités de la région de Frontignan : Frontinianum castrumcastellum. En 1898, il lance la construction de son sanatorium-préventorium au 27 boulevard Gambetta. Cette construction monumentale, d’un style architectural nouveau, est pourvue de tout le modernisme de l’époque (eau courante à tous les étages). Amateur d’art, il achète à l’exposition universelle de Paris de 1900 un grand nombre d’objets qu’il fait acheminer par train jusqu’à Frontignan. Malheureusement les fonds viennent à manquer et le sanatorium ne verra jamais le jour. L’immeuble est vendu en 1911 et le docteur se retire à Paris où il s’installe comme généraliste. Il décède à Epinay-sur-Seine le 4 septembre 1912 et sera inhumé au cimetière vieux* dans le caveau familial. Cette bâtisse est communément appelée maison Poulalion*. 29 Ratyé Etienne (1774-1848) - Armateur sétois, négociant en vin et maire de Sète en 1825. II devint vicomte de La Peyrade en 1816 par une ordonnance royale de Louis XVIII pour service rendu en 1815 au duc d’Angoulême pendant les Cent-Jours. Il fit construire le château de la Peyrade*. Ricard René (1885-1946) - Faisait partie d’une grande famille de négociants frontignanais. Il est né le 27 mars 1885 et travaillait dans le commerce de vins avec ses deux frères. Sa passion pour le cheval commença très jeune, il débuta en chevauchant l’âne d’un proche parent. Plus tard, ayant fait ses preuves, il s’associa avec M. De Rovira pour faire l’acquisition d’un cheval qu’ils baptisèrent « Double R ». Il put alors se donner à fond à sa passion. Sa réputation s’établit dans le monde hippique français et à l’étranger où il reçut des mains de Sa Majesté Alphonse III la coupe du roi d’Espagne et de Sa Majesté Albert 1er la coupe du roi des Belges. Mais sa plus belle récompense fut de remporter le titre de champion du monde avec un saut de 2,36 m sur le cheval nommé Montjoie, titre qu’il conserva pendant 12 ans. Pendant la guerre de 1914-1918, il fut mobilisé comme officier de cavalerie. Blessé dans les Dardanelles, il fut rapatrié et affecté comme instructeur au sein de la célèbre école militaire de Saumur. Une plaque signale sa maison natale sur le boulevard Général de Gaulle. Riquet Pierre Paul (1609-1680) - Fermier général des gabelles et ingénieur français du XVIIe siècle, passé à la postérité comme concepteur du chantier du Canal du Midi. La vie de cet entrepreneur atypique croise brièvement celle de la cité frontignanaise. Il entreprend dans le même temps la construction d’une jetée de pierre, appelée « peïrade* », celle-ci devant remplacer le simple gué qui reliait les deux rives de l’étang d’Ingril*(elle laissera son nom à ce quartier de la ville). Les travaux débutent en 1669 et se terminent en 1673. Il décèdera 7 ans plus tard, c’est à son fils aîné, Jean-Mathias (1638-1714), que revient la charge de gérer l’héritage de son père. Il en devient le gestionnaire principal. Parallèlement, il est aussi copropriétaire, avec les bénédictins de l’abbaye d’Aniane, de la « peïrade » et perçoit pour celle-ci des droits de passage. En 1700, alors que commence le creusement du canal des Etangs*qui doit traverser Frontignan et couper inévitablement ledit chemin, il crée un bac. Moyennant de nouveaux droits de passage, une barque permet ainsi aux habitants des deux rives de traverser les 16 mètres de large de ce nouvel ouvrage et de faire perdurer le lien territorial entre « Cette » et Frontignan. Paul Riquet laisse son nom à la cité HLM de la Peyrade et à une rue du quartier de la plage. Sganga Guy (1933-1997) - Fait son service militaire au bataillon de Joinville où sont incorporés les jeunes sportifs, il en sort avec un diplôme national d’entraîneur. Gardien de but au FC Sète puis à l’ASFAC. Responsable départemental puis national de l’UFOLEP. Professeur d’éducation physique à l’école Anatole-France*. En juin 1995, il devient maire adjoint délégué aux sports et crée l’école municipale des sports la même année. Le gymnase de l’école Anatole-France porte son nom. Soubrier Alexandre (1922-1944) - Né d’une vieille famille frontignanaise, il fut licencié en droit de la même promotion que Philippe Chappotin, ancien maire de Frontignan. Il est décédé dans un accident de travail, pendant son séjour au STO (Service du travail obligatoire) en Allemagne, à Kapesnerg le 17 février 1944. Le gymnase* de l’avenue des Carrières porte son nom. Vilar Pierre-Adrien (1906-2003) - Il est né 30 dans la maison Poulalion* le 3 mai 1906, ses parents étaient enseignants. Après des études primaires et secondaires on le retrouve à l’Ecole Normale Supérieure de Paris, promotion 1925. Grand historien moderniste et hispaniste français, marxiste, spécialiste de l’histoire de la Catalogne, il se marie avec Anne-Marie Berrogain, à Paris en 1933. Pierre Vilar fait sa première visite en Catalogne en 1927. Il est formé à l’Ecole des Chartres et admis à la Casa Velazquez en 1928. Il est médaillé d’or de la Généralitat de Catalogne et professeur à l’Institut Français de Barcelone. Pierre Vilar est décédé le 7 août 2003 à SaintPalais, Pyrénées-Atlantiques. En décembre 2006 une plaque lui rendant hommage a été placée sur la façade de la maison Poulalion* en présence des autorités locales ainsi que MM. Garriga Trullols et Pessamesa du C.A.O.C. (Comitat d’Afrairement Occitno-Català) et de son fils Jean. l’agrément des propriétaires, que fut installé le premier terrain de football* de la commune. Chapelles Chapelle des Pénitents Blancs Si la Confrérie des Pénitents Blancs* fut créée localement en 1568 (date du 1er registre), il semblerait que la chapelle ne fût édifiée qu’en 1642, elle dépendait de l’Archiconfrérie de Notre-Dame de Gonfalon de Rome. Au XVIIe siècle un inventaire décrivant les biens mobiliers et immobiliers nous renseigne sur le patrimoine de la chapelle : 3 sacristies, une salle de conseil, un petit appartement, un clocher, la chapelle et le cimetière. Cet ensemble correspond à tout le pâté de maisons et une grande partie du parvis de l’église actuel. Pour l’intérieur les murs du choeur étaient recouverts de boiseries, le plafond bleu roi était décoré d’étoiles dorées en relief mais également de tableaux, dans la nef une tribune en bois fermée de claustras qui se prolongeaient jusqu’aux bas-côtés. Sous la Révolution la chapelle fut vendue comme bien national et rachetée par les Pénitents en 1831. En 1914, la confrérie devient association loi 1901, le premier président est Xavier Biscarrat. Sur le compte rendu de la dernière séance, nous relevons que le président est Henri Belmas et que l’ordre du jour est la restauration de la toiture. Transformée en cinéma paroissial en 1959, elle abrite le Musée* municipal depuis 1973. Depuis 2014, la ville est propriétaire du bâtiment. Chapelle Saint-Jacques La chapelle Saint-Jacques, située sur l’ancienne route de Balaruc (avenue Frédéric-Mistral), faisait partie du couvent des Capucins* dont la première pierre fut posée le 24 février 1611. Suite à des travaux E.D.F entrepris en 1978 dans la rue de l’Hospice (le long de l’édifice), ont été découvertes deux fosses Centrale nucléaire Le 3 décembre 1974, la presse relatait : « Au cours d’une conférence de presse le ministre de l’Industrie, Michel d’Ornano, a annoncé que pour faire face à la crise de l’énergie, consécutive à la hausse du prix du pétrole, le gouvernement a décidé de réaliser un programme de centrales nucléaires dont une à Frontignan ». Une association contre celleci fut créée, elle était composée d’élus sétois, frontignanais, du Conseil général de l’Hérault et de citoyens. C’est certainement grâce à la mobilisation générale que cette centrale ne vit jamais le jour. Champ de Chappotin Ce terrain appartenant à la famille Chappotin se situait sur l’emplacement de l’actuel « Lycée professionnel Maurice-Clavel* », ex-cafétéria de la raffinerie Mobil*. C’est à cet endroit, avec 31 contenant des ossements humains. Sur la marche de la chapelle de droite on peut voir une plaque de marbre qui porte l’inscription « Cigit, Pre Bmy Reboul, modèle de vertu, piété, humanité ». Sous cette pierre datée de 1817 (les chiffres sont disposés aux quatre angles de la plaque) repose Pierre Barthélémy Reboul, décédé le 19 novembre, personnage important de Frontignan, issu d’une ancienne famille bourgeoise. Il y a encore un demisiècle la chapelle Saint-Jacques était ornée de nombreux ex-voto de marins frontignanais. Dans cette même chapelle on peut voir (mal restaurée), une statue de la Vierge à l’enfant en marbre blanc qui fut endommagée lors du bombardement* du 25 juin 1944. Pendant cette période c’est dans cette chapelle, pourtant touchée par les bombes, qu’ont été provisoirement déposés les blessés, avant leur départ pour l’hôpital de Montpellier ainsi qu’une chapelle ardente. Chapelle ou ermitage Saint-Martin Son emplacement exact reste imprécis, elle pourrait avoit été la première église de la paroisse. Un document mentionne son existence en 1426, et elle est positionnée sur la carte de Cassini* de 1773 dans le tènement de Saint-Martin*. Il est signalé qu’un clocher s’élevait au dessus du choeur avec une cloche d’un quintal environ. En 1631, les matelots de bateaux qui rentraient au port y furent mis en quarantaine (8 jours) sur décision du bureau de santé. Le 30 mai 1682, le curé Canety vint à l’ermitage Saint-Martin pour procéder à la bénédiction d’un nouveau retable (ornement au-dessus de l’autel) offert par le sieur Maynard. Quelques années plus tard, des prêtres en fin de vie y séjournaient. Le dernier ermite, Pierre Nougaret dit frère Hilarion, y est décédé le 15 janvier 1684. En 1780, elle semble déjà à l’abandon, sa cloche de bronze est fondue pour en faire une neuve pour l’église Saint-Paul*. Château Il était situé à l’emplacement de notre Mairie* et des Halles. En 1971, lors des travaux, de nombreux vestiges du soubassement d’une partie du mur extérieur ont été découverts. Sur l’un des murs du n°14, plan du Château, une fraction bombée de la muraille reste encore visible. Un document datant de 1652, nous décrit le château comme étant déjà en ruine, avec des murailles extérieures de forme rectangulaire de 60 mètres de long, 30 de large et 8 mètres de haut. A l’intérieur on pouvait voir des vestiges de pièces habitées et un puits au centre de la cour. D’autre part, il subsistait encore deux tours en ruine, dont l’une fut conservée et annexée à la maison de ville*. Chemin de fer Dès 1833, une société fut créée pour la construction d’une voie ferrée, mais les travaux ne débutèrent que vers le mois de mars 1838 et furent menés rondement, car ils furent achevés en janvier 1839. Ce chemin de fer ne comportait qu’une seule voie. Un train spécial fut mis en service pendant les six jours de la foire de Montpellier, au mois d’avril de la même année. Il allait de Montpellier à « Cette » et accomplissait ce trajet de 27 km en 50 minutes, avec arrêts aux gares de Villeneuve-les-Maguelone, Vic-la-Gardiole, Mireval et Frontignan. La locomotive tirant ce convoi avait été baptisée du joli prénom de Rosine et était conduite par un Frontignanais, Guilhaume Fermy. Chemin romain Aux XVIe et XVIIe siècles, il portait le nom de « cami roumieu », ainsi qu’en 1739 et 1768, ce que l’on traduit par « chemin des pèlerins de Rome ». Situé au nord de Frontignan, 32 dans les vignes et les olivettes, c’était un très vieux chemin rectiligne, orienté Est-Ouest. Un plan cadastral de 1818 le présente parfaitement et déjà, certaines parties font l’objet d’empiètements abusifs. Actuellement, il se prolonge à l’ouest par la rue Koch et continue par l’avenue Pierre-Curie. C’est au bord de cette dernière voie qu’a été découvert, fin 1966, au cours de travaux de voirie, un cimetière romain composé d’une vingtaine de tombes du IVe siècle de notre ère. C’était la preuve inespérée qu’il avait été bien nommé. L’on sait que du temps des Romains, comme de nos jours d’ailleurs, les lieux de sépulture sont toujours situés en bordure d’une voie importante. L’habitat correspondant n’a pas encore été localisé. Les fouilles conduites par Marie-Claude Valaison, assistée de Lucien Albagnac ont mis à jour trois sortes de sépultures à inhumation : des tombes sous tuiles en caisson (1), des tombes sous tuiles disposées en batière (2), des cercueils de bois. Le mobilier recueilli dans les sépultures se composait de 31 vases en céramique, 3 boucles de ceinture, 84 monnaies à l’effigie des empereurs : Constantin le Grand, Constantin II et Constans III, empereurs ayant régné vers 337-350 de notre ère. Ce mobilier est exposé dans les vitrines du Musée* Municipal. La légende se poursuit en disant que celui-ci aurait été pieusement transporté dans l’église de la paroisse, ce fait donnant lieu à une grande cérémonie religieuse avec procession etc. Nous ne le saurons probablement jamais, mais cela ne nuit en rien à la beauté de l’œuvre exposée dans le chœur de l’église. Cimetières Au cours des siècles, le cimetière de Frontignan a connu bien des déménagements, il y en eut même plusieurs en même temps. En consultant les archives, nous pouvons dire que sous l’Ancien Régime, les lieux de sépulture des Frontignanais étaient d’origines diverses. Frontignan possède, pour les défunts nantis des derniers sacrements, le grand cimetière, ou cimetière « hors les murs » situé sur l’esplanade actuelle, et débordant largement sur l’ex-route nationale aujourd’hui avenue Général-de-Gaulle. Dans l’un des registres paroissiaux de l’époque, il est signalé que le 10 octobre 1675, le corps d’une femme est enseveli « au devant de la porte de l’église, près de la croix ». Cette croix se situait à michemin entre le début de la rue Saint-Paul et l’actuelle rue Lucien-Salette. Il ne faut pas oublier d’autre part, que certains notables se faisaient enterrer dans les églises mêmes, par exemple, le 18 février 1702, Pierre Maraval, prêtre et curé de Frontignan est enseveli dans le chœur de l’église Saint-Paul*. Trente ans plus tard, un dominicain de Marseille atteint d’une pleurésie après avoir prêché dans l’église, est enterré au même endroit. Ce privilège n’était pas réservé qu’aux gens d’Eglise, on retrouve ainsi des noms de laïcs ensevelis en plusieurs endroits de l’église, dont celui de « Dame Louise de Muret, épouse du conseiller du roi, Dominique Lombard, inhumée au devant du banc des officiers de Châtellenie ». L’hôpital, tenu par des frères Capucins, actuelle (1) Tuile en caisson : tuile disposée en forme de caisse ou cercueil. (2) Tuile en batière : tuile disposée en forme de toit. Christ en croix Classé le 3 juillet 1959 par les Monuments historiques, ce très beau Christ du XVIe ou XVIIe siècle, taillé en bois d’olivier et peint, n’a pas d’histoire connue. A-t-il été créé tout spécialement pour l’église Saint-Paul*, ou faut-il accréditer la légende selon laquelle des pêcheurs l’auraient trouvé sur la plage de Frontignan après une violente tempête ? 33 résidence Saint-Jacques*, possédait également son propre cimetière. L’église ou ermitage Saint-Martin, dont l’emplacement demeure, à notre époque, bien incertain, existait encore en 1652, elle possédait probablement un lieu de sépulture. Un demi-siècle plus tôt, certains lépreux ou personnes atteintes d’une maladie contagieuse, étaient ensevelis dans un petit cimetière, près de la chapelle de la Maladrerie*, mais en cette deuxième partie du XVIIe siècle, celle-ci est totalement abandonnée et se trouve en ruine, ses dépendances ont été vendues, cimetière compris. Cimetière vieux (avenue des Carrières) La construction du « grand chemin de Montpellier à Cette* » (ex RN. 112) fit disparaître le cimetière « hors les murs » (actuellement esplanade). On rechercha un terrain et dans l’urgence on trouva sur le chemin des Carrières « une vigne de rouge et un jardin, clos de murs appartenant à Jean Campanon » que la communauté acheta le 31 mai 1776, avec l’espoir d’être indemnisée par le diocèse. A noter que celui-ci est divisé en deux sections, séparées par un mur, la partie la moins importante étant réservée aux protestants. Le 5 janvier 1877, le pasteur de « Cette », M. Benoît, demande à la municipalité que soit apposée une plaque sur la porte du cimetière protestant. Cette ségrégation prendra fin le 7 janvier 1882, lorsque le Conseil municipal prendra la décision de faire abattre ledit mur. En 1922, ce cimetière se révélant trop petit, le Conseil municipal décide l’achat d’un terrain route de Balaruc. Le 31 juillet 1980, une partie du cimetière sera aménagée en jardin public et en parking. Seule tombe conservée, en son centre, celle du curé Argelliés : ce monument honore la mémoire de ce prêtre qui, de 1851 à 1868, se dévoua pour les Frontignanais. Cimetière neuf (route de Balaruc) Les 29 et 30 mars 1921, faisant suite à l’avant-projet d’un nouveau cimetière, des sondages de 2 mètres de profondeur sont effectués sur un terrain des Terres Blanches et se révèlent concluants. Le Conseil déclare que le cimetière de l’avenue des Carrières n’est pas utilisable car, d’après les nouvelles lois, il doit être éloigné d’au moins 100 mètres de toute habitation. Dans la séance du 1er juin 1922, le maire, Victor Anthérieu, demande à son Conseil de se prononcer sur la création d’un nouveau cimetière. Le 22 novembre de la même année a lieu l’acquisition des terrains à Mme veuve Bellonet, Alexis Mallet et Firmin Descrozailles. Ces terrains sont situés au lieu-dit Terres Blanches*, chemin de Balaruc, section G. Ils sont acquis pour la somme totale de 31 418 francs. Le cimetière sera ainsi situé à plus de 300 mètres de toute habitation. Au cours de la séance du 4 mars 1923, l’adjoint Elisée Galabert dépose sur le bureau du Conseil les plans et devis dressés par M. Carlier, architecte à Montpellier. Pour les travaux d’établissement du nouveau cimetière, le devis provisoire s’établit à la somme de 237 416 francs dont l’emprunt sera remboursable en 30 annuités. Les travaux d’aménagement se prolongent jusqu’au mois de novembre 1924, au cours duquel les murs de clôture sont terminés. On procède ensuite à l’aménagement des allées. Les portes d’entrée en ferronnerie sont conçues par les ateliers du Tarn à Lavaur, leur prix est de 10 800 francs. Enfin en 1925 sont construits des locaux d’habitation pour le concierge, ainsi qu’un magasin et un dépositoire. Le 25 juin de la même année a lieu en mairie la soumission pour l’installation d’une pompe sur un puits situé dans le terrain. Ce puits, dit le texte, atteint 10,5 mètres de profondeur et 1,80 de diamètre. Le nouveau cimetière des Terres Blanches, dit cimetière neuf, prenait le relais 34 du vieux cimetière de l’avenue des Carrières. Le 11 novembre 1972, inauguration de la stèle honorant la mémoire des enfants de Frontignan morts pour la France pendant la guerre de 1914-1918, et dont les restes ont été transférés depuis le cimetière vieux. Cimetière des Pénitents Blancs (rue de la Coste) Pendant de nombreuses années, les Pénitents enterraient leurs membres dans leur chapelle ou dans un petit cimetière attenant à la chapelle. A la Révolution, cette pratique fut interdite par mesure d’hygiène. Ils achèteront, en 1826, une parcelle au tènement du Puits neuf, situé au croisement de la l’avenue Frédéric-Mistral, du chemin de la Coste et de la rue des Thermes pour y établir leur cimetière. La ville projetant en 1913 l’élargissement du Chemin vicinal ordinaire n°2, et la création d’un pavillon-abri pour serrement de main*, situé à mi-chemin de la ville et le futur cimetière neuf, finira par l’acquérir. Cimetière de la Religion Réformée (rue du Soufre) Le cimetière des Protestants nous est signalé par une mention dans le compoix du XVIIe siècle où l’on trouve « un jardin mas dedans, confronte de grec le cimetière de ceux de la religion prétendu réformée, de marin le chemin de Montpellier ». Cette seule information nous permet de le situer approximativement, au nord de la rue du Soufre. Cimetière de La Peyrade (avenue du Maréchal-Juin) Le 6 janvier 1877, le Conseil municipal sous la présidence du maire Antoine Clément, forme le vœux d’ouvrir un cimetière dans le hameau de La Peyrade. Le 27 septembre 1883, un arrêté du Conseil municipal indique l’ouverture du cimetière aux défunts lapeyradois à partir du 2 octobre 1883. Des agrandissements successifs eurent lieu en 1968, 1970 et 2008. Cinémas Le 28 décembre 1895 à Paris, seulement quelques personnes, réunies dans le sous-sol du Café de Paris, ont l’honneur d’assister à une révolution, la première séance de cinématographe des frères Lumière. Très vite cette curiosité, grâce à de perspicaces forains, se répand à travers la France. Bien que nous n’ayons aucune date, nous pouvons Le cinéma Escot, boulevard Victor-Hugo 35 supposer qu’à Frontignan vers 1900, des projections avaient lieu dans l’arrière-salle du Café de France, boulevard de la Gare (Bd de la République). Un boulanger sétois, Denis Escot, voit rapidement tout le parti qu’il pourrait tirer de ces images qui remuent. Il va promener, à Frontignan, La Peyrade, Loupian, Bouzigues, Palavas etc. avec son « Gaumont » à manivelle en projetant les images sur un drap blanc tendu sur un mur. Finalement, il va acquérir une maison au n°34 du boulevard Victor- Hugo, qu’il transforme en salle de spectacle, le Cinéma Escot, qui, jusqu’au 20 décembre 1975 distraira des générations de Frontignanais. Il sera assisté dans son travail par son fils Charles et son petit-fils Robert. Au début du cinéma muet des musiciens locaux, telle Madame Munier, accompagnaient au piano la projection du film. A la même époque s’ouvre rue Anatole-France, sur l’actuel emplacement du « Carrefour City », l’ « Odéon Palace » qui devient les « Variétés » vers 1935. Plusieurs propriétaires s’y succéderont jusqu’à sa fermeture en 1970. Dans ces salles, certains soirs, les habituelles projections cinématographiques étaient remplacées par des représentations de musichall ou d’opérettes, ainsi se sont succédé sur scène, Fernand Sardou, Charles Aznavour, Jacques Hélian, René Coll etc. A partir des années 1940, Denis Escot assurait les séances de cinéma toutes les semaines à La Peyrade. Tout d’abord dans la salle du café du Centre (avenue Célestin-Arnaud) où se mêlaient les clients du café et les amateurs de cinéma. En raison de cette mixité, il transfèrera les séances dans la salle du Casino (mitoyenne du Café du Commerce) appartenant au café du Commerce. Plus tard il aménagera une véritable salle de projection dans la maison Bénézet au n°5 de l’avenue Célestin Arnaud (actuelle boucherie Moreno). De 1959 à 1964, le « Cinéma Familial » a fonctionné dans l’ancienne chapelle des Pénitents blancs*, géré par l’Association paroissiale frontignanaise. En 1972, un cinéma en plein air, le Capri, dirigé par M. Méli, s’installe à Frontignanplage, pour cesser ses projections au début des années 80. En décembre 1975, c’est au tour du cinéma Escot de jouer la dernière séance, un immeuble avec box lui succédera. Il faudra attendre huit années, pour qu’en 1983, un nouveau cinéma voie le jour, dans la salle Henri-Bordes installée Maison Mathieu*, avec comme projectionniste Robert Escot. En 1993, un autre cinéma de plein air fait une brève apparition sur l’Aire de loisirs*. La même année, la salle Henri-Bordes est réaménagée pour un meilleur confort. Enfin, après transformation, le 31 octobre 1998, Pierre Bouldoire inaugure cette nouvelle salle baptisée « CinéMistral », parrainée par Andréa Ferréol et Richard Bohringer. Climat Au cours des temps passés, les intempéries furent périodiquement des plus désastreuses à l’encontre des communautés rurales. Plusieurs fois par siècle, le chaud, le froid, des pluies diluviennes s’abattirent trop souvent sur les récoltes et la population de notre région. En 1323, le Petit Thalamus de Montpellier, relate en langue d’oc « ben estat sept mezes que non ploou » (on est bien resté sept mois sans pluie). Le siècle suivant commence bien mal, car en 1401, des pluies continuelles compromettent la récolte de blé et empêchent la vendange. En 1404, ce sont six pans de neige qui s’abattent sur notre région. Grêle et nuées de sauterelles sont le lot de l’année 1446. Plus grave encore, la sécheresse et la famine désolent l’année 1481. Le terrible hiver de janvier 1709 tue par le gel la plupart des 21 534 oliviers du terroir de Frontignan. 36 Le boulevard de la République inondé, en 1930 Au cours d’une enquête de 1710, le maire répond à l’intendant du Languedoc, que cette année-là, les oliviers ne produiront rien. Les pauvres, quant à eux, ne survivront qu’en mangeant du pain de chiendent « gramenas ». En 1721, le mauvais temps détruit à nouveau une partie des récoltes. En 1739, les chemins de la Coste, du Pioch Michel et de Balaruc, doivent être sérieusement réparés car ils ont été « gattés » par les eaux pluviales. La mer gèle du côté d’Agde en 1748, on peut ainsi circuler en charrette sur les étangs. L’année 1820, l’hiver détruit un fois de plus la plupart des oliviers de notre région. Au cours du mois de décembre 1880, la municipalité fait distribuer des bons de pain de 1 kg 500 aux indigents pour lutter contre la rigueur de l’hiver. Mais le XXème siècle ne veut pas être en reste. Au cours des inondations de 1907, un témoin raconte qu’on circule en barque sur le boulevard de la Gare. Les crues de la Mosson et du Lez font gonfler le canal des Etangs* qui déborde dans la ville. Les vignes mitoyennes des étangs subissent des dégâts considérables. Les pluies continuelles privent les ouvriers de travail, plongeant leurs familles dans la plus profonde misère. La mer se fâche à son tour le 23 mars 1915. Une villa portant le nom de « Juliette » appartenant à Mlle Bras, est détruite, sur la plage, par un raz-de-marée. Plus près de nous, au cours du mois de février 1956, les oliviers subissent un froid de -16° pendant plusieurs jours qui gèle leurs troncs et en fait périr un grand nombre. La vigne résiste assez bien. Beaucoup se souviennent également du mois de novembre 1982 où pendant deux jours et deux nuits, de violents coups de mer provoquèrent un mini raz-demarée, accompagné de vents violents qui emportèrent certaines toitures et abattirent des arbres parfois séculaires. Les vignes furent endommagées sur un espace de 200 mètres autour des étangs. Cloches Le 4 janvier 1794, toutes les cloches, moins une qui servira à sonner l’alarme en cas de besoin, sont descendues de leurs clochers et 37 acheminées vers Montpellier où elles doivent être fondues afin de servir à la défense de la Nation. Celle qui se trouve dans le clocheton de l’église Saint-Jacques* a été fondue pour la première fois en 1666 puis à nouveau en 1747, elle a un diamètre de 0,63 mètre et est classée par les Monuments historiques depuis le 12 juillet 1957. Dans le clocher de l’église* Saint-Paul nous trouvons 5 cloches : la plus ancienne a été fondue en 1617, elle mesure 0,59 mètre et provient de l’ancienne chapelle des Pénitents*, elle a été classée par les Monuments historiques le 18 novembre 1942. La plus grosse ou bourdon s’appelle Clémence-Paule, elle a été fondue en 1825, pèse 33 quintaux (1650 Kg) et mesure 1,30 mètre de diamètre. La troisième, CatherineAlexandrine, pèse 14 quintaux (700 Kg) et mesure 0,97 mètre de diamètre, elle a été fondue en 1825. La quatrième, Julie, pèse 5 quintaux 55 livres (275 Kg), elle mesure 0,71 mètre de diamètre et a été fondue en 1923. La cinquième se nomme Victoire, elle a été fondue le 10 octobre 1847 et mesure 0,70 mètre de diamètre. La cloche du beffroi de l’Hôtel de ville* a été fondue en 1662 par F. Danias de Béziers et provient de l’église* Saint-Paul où elle servait de timbre à l’horloge au XVIIe siècle. Elle mesure 1.12 mètre de diamètre et est classée par les Monuments historiques depuis le 3 juillet 1959. Elle est décorée d’une croix sur trois gradins et d’un château à trois corps (armoiries* de la ville). Le 17 avril 1783, les consuls décident que… « cette cloche ne fait plus usage attendu qu’il y a un nombre suffisant d’autres cloches » et décident qu’ « il conviendrait de la placer dans la tour de la maison commune pour avertir la communauté les jours d’assemblée ou pour tout autre cas imprévu tel que l’alarme ». Le 1er mars 1895 cette cloche est descendue de la tour pour être installée, le 14 novembre, dans le beffroi du nouvel Hôtel de ville après nettoyage ayant coûté 850 francs à la communauté. A la Peyrade, 1863 est la date gravée sur la cloche unique de Notre-Dame de l’Espérance. Y est également gravé le nom de l’abbé Argelliés, en hommage à son action envers les fidèles. De nos jours, les clochers de Frontignan abritent toujours ces 8 cloches. Colonie de vacances les Mouettes C’est en 1946, après le départ des Allemands, que débute l’histoire des Mouettes, issue du nom d’une association loi 1901 crée par le Secours populaire français de l’Hérault la même année. Dès juillet, sur une petite vigne appartenant à la famille Caisso, s’installent de simples baraquements de bois (1946-1953), sans eau ni électricité, ayant servi à l’accueil des Indochinois au patronage de la rue de la Coste ou à la vente de légumes à Montpellier. Ainsi l’accueil d’enfants de 6 à 14 ans, fils de victimes civiles ou militaires, est en place pour prendre ces premières vacances à la mer. Entre 1954 et 1963, de nouveaux locaux en maçonnerie seront construits, par la suite des extensions seront réalisées pour répondre à la demande. Dirigée par la famille Delmas pendant près de 40 ans, la colonie cesse son activité en 1987, la ville en deviendra propriétaire par cession gratuite en 1992. Comités de surveillance Appelés également Comités révolutionnaires, institués par la Convention le 21 mars 1793 dans chaque commune, ils avaient pour but de surveiller le patriotisme de chaque citoyen. A Frontignan, ce n’est que le 12 octobre que ce bureau se met en place, il est constitué de 12 membres nommés par le comité de district. Ce comité tiendra, à partir du 23 novembre, un registre des dénonciations. Le 14 vendémiaire (5 octobre 1794), le comité 38 est dissous et reçoit l’ordre d’expédier au district de Montpellier tous les registres et papiers concernant le ci-devant comité de surveillance. Depuis quelques jours déjà, le 11 thermidor (29 juillet), 70 membres de l’Assemblée Nationale et parmi eux, Maximilien Robespierre, viennent d’être guillotinés. Situé sur la place Gabriel-Péri de la Peyrade. 1925 : création de la place publique appartenant aux « Chantiers Généraux » ; 1930 : création de la Boule Carrée lapeyradoise Complexe omnisports Henri-Ferrari* Situé entre le quartier de La Peyrade et le centre-ville. 1988 : le 14 août, pose de la 1ère pierre ; 1990 : le 23 juin, inauguration ; 2001 : le 19 février, baptême. Gymnase Jean-Louis-Chabanon* Mitoyen du Centre culturel FrançoisVillon* situé sur l’avenue Frédéric-Mistral, utilisé par le Judo Kwaï, les Archers du Soleil et la Savate boxe française Frontignan ; 1984 : construction du gymnase, baptisé le 4 novembre 2005 en hommage à la disparition de Jean-Louis Chabanon en 1999. Gymnase Alexandre-Soubrier* Situé sur l’avenue des Carrières non loin de l’école Anatole-France*, réservé aux scolaires et utilisé par le F.A.C. GRS.1970 : le 19 décembre inauguration. Gymnase Roger-Arnaud* Situé en bordure du canal des Etangs à La Peyrade sur l’avenue du Stade, réservé à la pratique du basket et utilisé par le Frontignan la Peyrade Basket et les scolaires. 1974 : achat d’un terrain composé de marécages et landes ; 2006 : le 2 septembre, inauguration du Clubhouse et baptême. Gymnase Nikola-Karabatic* Situé chemin du Pioch Michel, construit pour les élèves du Collège les Deux Pins*. 2007 : début des travaux ; 2009 : le 18 septembre, inauguration et baptême. Gymnase Guy-Sganga* Mitoyen de l’école Anatole-France* et lui étant réservé pendant longtemps, aujourd’hui réservé à la pratique de la gymnastique et utilisé par le F.A.C. Gym. 1951 : inauguration du gymnase ; 1997 : réhabilitation complète du Complexes sportifs Aire des Loisirs L’Aire des Loisirs regroupe plusieurs équipements à caractère sportif comme : les stades Lucien-Jean* et Freddy-Bigotière*, la maison des boulistes Carpentier-Nourrigat* mais également le skateparc créé en 2000 et la piste de BMX aménagée en 1984, entièrement redessinée en 2001, et rénovée en 2007. Une aire d’entraînement extérieure pour le tir à l’arc sera aménagée en 2010 derrière le stade de rugby, elle est dotée de plusieurs murs de tir. Boulodrome Emile-André* – Edmond-Michel* Situé sur l’avenue des Carrières, mitoyen du Tennis-Club*, du gymnase Soubrier* et du Boulodrome Perségol*, il est destiné à la pratique du sport-boule. 1975 : Aménagement du boulodrome municipal, baptisé lors de son inauguration le 30 juillet 1976 ; 1992 : construction d’un Club-house (démoli en 2008) ; 2008 : construction d’un nouveau Club-house bénéficiant d’un toit-terrasse ; 2014 : construction de la maison des boulistes sur l’Aire des Loisirs, le site est désormais vacant. Boulodrome couvert Victor-Perségol* Il est mitoyen du gymnase AlexandreSoubrier* sur l’avenue des Carrières, réservé à la pratique du jeu lyonnais et utilisé par la Boule lyonnaise de Frontignan la Peyrade ; 1983 : inauguration et baptême le 26 janvier 2007. Boulodrome de La Peyrade 39 bâtiment, baptisé Guy-Sganga l’année suivante suite à son décès. Maison des boulistes Guy Carpentier*-René Nourrigat Située sur l’avenue du 81ème RI* et mitoyenne du stade Lucien-Jean* et de l’Aire de loisirs*, réservée à la pratique du sport-boule et utilisée par les Francs pétanqueurs et la Joyeuse pétanque mixte frontignaise. 2014 : le 6 avril, inauguration et baptême. Moto-cross La Cible 1988 : inauguration et homologation pour courses internationales. Piscine Joseph-Di Stéphano* Située près du rond-point René-Ricard*, mitoyenne du complexe omnisports Ferrari*, destinée à la pratique de la natation et utilisée par le Neptune Olympique Frontignan (N.O.F.). 1971-1975 : projet-construction d’une piscine Tournesol (Il en existe 183 en France) ; 2000 : le 7 août, la piscine baptisée Joseph-Di Stéphano* ; 2008 : le 12 février, inauguration des travaux de rénovation. Stade de rugby Freddy-Bigotière* Situé sur l’avenue du 81e RI* et mitoyen du stade Lucien-Jean* et de l’Aire de loisirs*, réservé à la pratique du rugby et utilisé par le Thau Rugby ; 1963 : création du club de rugby et en 1969, création d’une pelouse ; 2005 : le 2 avril, inauguration de la tribune. Stade de football Lucien-Jean* Situé en bordure de l’étang d’Ingril*, sur l’Avenue du 81 ème RI*, réservé à la pratique du football et utilisé par l’Avenir Sportif Frontignan Athlétic Club (A.S.F.A.C.) ; 1935 : construction du stade municipal destiné au Sport Olympique frontignanais (S.O.F.) ; 1945 : à la demande du SOF le stade prendra le nom de Lucien-Jean. 1998 : Inauguration du nouveau siège de l’A.S.F.A.C ; 2000 : projet de restructuration du stade ; 2005 : inauguration d’une nouvelle pelouse ; 2010 : construction d’un nouveau club-house inauguré le 7 février ; 2011 : inauguration de deux terrains synthétiques implantés sur les anciens stabilisés. Stade de football Esprit-Granier* Situé en bordure de l’étang d’Ingril* à La Peyrade, réservé à la pratique du football et utilisé par l’Olympique la Peyrade football club ; 1989-1990 : construction du stade et des tribunes ; 1991 : le 3 février, inauguration du stade qui sera baptisé Paul-Esprit-Granier en 1992 ; 2009 : mise en place d’un terrain synthétique en remplacement de la pelouse. Tennis-club Situé à côté d’autres installations sportives comme le gymnase Soubrier* et le boulodrome couvert Perségol* sur l’avenue des Carrières. Réservé à la pratique du tennis et utilisé par le F.A.C. Tennis ; 1978 : construction de 2 courts et 1 d’entraînement (terrains Daurès) ; 1991 : création de 2 courts supplémentaires et construction d’un clubhouse ; 2004 : réhabilitation des 8 courts et inauguration le 4 juin ; 2011 : baptême du Tennis-club qui prendra le nom de JeanPagliai*. Les premiers courts de tennis de La Peyrade furent construits sur la route de Balaruc par la société Lafarge*, ils seront supprimés au bénéfice d’un lotissement, celui des Tennis en 1975. Peu après l’installation des tennis de Frontignan, en 1980 furent construits 2 courts sur les terrains Chavasse près du canal des Etangs et mitoyens du gymnase Roger-Arnaud, tous deux bâtis en 1974. C’est le Tennis Club Lapeyradois (T.C.L) qui occupe le site. En 2007 des travaux sont entrepris pour rénover les surfaces, ainsi 2 courts sont en gazon synthétique et 2 en résine (green set). Leur baptême aura lieu en novembre, ils prendront les noms d’anciens présidents du club : Louis-Robert (1975-1981) 40 et Francis-Fournier (1981-1990). de 50000 volontaires de la garde nationale. Bien vite, il faut avoir recours au tirage au sort, le volontariat ne faisant plus recette. La conscription vient de naître. Le 5 septembre 1798, le Directoire promulgue la loi Jourdan, instituant la conscription obligatoire pour tous les citoyens âgés de plus de 21 ans. Les conscrits pouvaient acheter un remplaçant. Très souvent, ces contrats se passaient devant notaire. Dans les grandes villes, de véritables bureaux de placement se chargeaient de mettre en rapport conscrits et remplaçants. Le prix de ces derniers était variable en fonction de l’offre et de la demande, à la fin du premier Empire ils étaient très élevés. Le remplaçant passait une visite avant d’être accepté, car il devait avoir la taille requise et être en bonne santé. Le conscrit était responsable de son remplaçant, en cas de désertion de celui-ci, il était immédiatement incorporé à sa place. Parmi les réformes de l’armée, apportées par le général André, se trouve la suppression du remplacement. Le 12 mai 1814, à peine rentré en France, Louis XVIII réorganise l’armée, une grande partie est renvoyée dans ses foyers en demi-solde, on revient à une armée de métier. Pendant les Cent-Jours, la conscription est rétablie par Napoléon, le 10 avril 1815. En 1855, Napoléon III fait adopter la loi dite de l’exonération. Le détenteur d’un mauvais numéro pouvait racheter son service en versant une certaine somme à la caisse de l’armée. Cette somme servait à financer les primes des engagés. 14 janvier 1868, loi Niel. Tous les conscrits doivent faire leur service militaire, néanmoins ce service se divise en deux catégories : l’armée active, réservée à ceux ayant tiré un mauvais numéro, durée cinq ans plus quatre autres années dans la réserve, et la garde mobile constituée par ceux ayant tiré un bon numéro. 27 juillet, le contingent est encore divisé en deux parties, toujours par Compoix Registres cadastraux (écrits) de l’Ancien Régime. Pour Frontignan, il en reste 21 grands livres reliés s’échelonnant du XVIe au XVIIIe siècle où sont mentionnés tous les biens immobiliers des habitants de Frontignan. Pour situer précisément les biens des propriétaires taillables les quatre points cardinaux sont parfois mentionnés et souvent le nom du propriétaire voisin. Dans les livres du XVI e siècle, seuls les lieuxdits et les noms des voisins tiennent lieu de confronts (confronter = voisiner). A partir du XVIIe siècle, les vents régionaux, liés aux quatre points cardinaux servent à situer le plus exactement possible la parcelle ou l’immeuble désigné. Le « Magistral » désigne le nord, le « Grec » désigne l’est, le « Marin » le sud, le « Labech » l’ouest. Le même procédé a cours durant tout le siècle suivant. Dès le début du XIXe siècle, dans les cadastres dits napoléoniens, les parcelles et les immeubles sont numérotés. Les anciens confronts représentés par les points cardinaux ne sont plus mentionnés. Conscription – Conscrits Avant la Révolution, le royaume était doté d’une armée de métier. Le 3 juillet 1792, l’Assemblée Législative déclare la Patrie en danger, le 11 elle ordonne la levée en masse 41 tirage au sort. Les mauvais numéros : cinq ans de service et les bons un an, plus des périodes annuelles de 28 jours. Sont exemptés : les ecclésiastiques, les enseignants et les fils uniques. Cette loi précise également que tout militaire, engagé ou appelé, ne pourra exercer son droit de vote. Par dérision, l’armée est aussitôt appelée « la grande muette ». Février 1905 : le service militaire est obligatoire pour tous les Français, il est d’une durée de deux ans. Le 15 mai 1913, le service est porté à trois ans. La loi du 31 mars 1928 maintient les appelés une année seulement sous les drapeaux. Le service est porté à deux ans le 15 mars 1936, à nouveau à un an en octobre 1946, puis à dixhuit mois à partir du 30 novembre 1950, avec maintien du contingent à 30 mois pendant la guerre d’Algérie. Les militaires ayant été appelés directement en Afrique du Nord, étaient libérés deux mois avant leur contingent. Le 15 octobre 1963, le service est porté à seize mois et à un an à partir du 9 juillet 1970. La loi Chirac de 1997 instaure un rendez-vous du citoyen et annonce le passage à une armée de métier. Consuls En 1304, quatre consuls sont autorisés par Philippe le Bel à diriger les affaires de la cité, moyennant une contribution de 1 000 livres. Ces Consuls élus pour une année se réunissaient dans l’église* avec les chefs de famille (« caps d’ostals »). En 1345, le même Philippe le Bel donne autorisation, sur un parchemin, de faire construite une « maison de ville* ». Le premier et le second Consul étaient choisis parmi la classe bourgeoise, le troisième et le quatrième parmi les marchands et les artisans. L’élection des Consuls se faisait la veille du 15 août. Ce jour-là, revêtus d’une robe rouge ou noire, insigne de leur charge, les nouveaux Consuls, après avoir assisté à la messe, se rendaient en procession jusqu’à 42 la première avancée du château* où ils prêtaient serment devant l e s e i g n e u r. Fro n t i g n a n n’ayant plus ni château, ni châtelain, les Consuls continuèrent cependant à pratiquer un simulacre de serment jusqu’à la fin du XVIIe Un consul en tenue au XV e siècle siècle. Liste des Premiers Consuls jusqu’à la Révolution 1353 Rodhilon Pierre / 1354 Dasulia Jean / 1357 Laurens Paul / 1358 Tessel Pierre / 1364 Baudoyn Guilhomme 1365 Pugue Raymond / 1368 Bezasse Guilhomme / 1369 Tadi Jacques / 1504 Saladin Hugues / 1505 Borges Guilhomme / 1506 Reynard Jaume / 1507 Bonamere Raymond / 1509 / Marres Lombard / 1512 Mares Jaume / 1513 Gaihard Astorg / 1515 Bruguière Antoine / 1543 Daris Rolland 1559 Pascal Pierre / 1564 Daran Jehan / 1565 Fazaudebert Maury / 1569 Daran Jean / 1571 Gavaldan Jacques / 1574 Batut Pierre / 1575 Dairic Jehan / 1577 Gavaldan Jacques / 1579 Delapierre Jean / 1589 Gaillard Simon / 1594 Delapierre Jehan / 1607 Duranc Deyric Pierre / 1609 Bruguière Claude / 1610 Courrech Daniel / 1611 Batut Fulcrand / 1612 Anglès François / 1613 Gailhard Jean / 1614 Pascal Pierre / 1615 Pascal Pierre / 1616 Calmes Jean / 1617 Durand Deyric Jean / 1618 Gavaldan Jean / 1619 Gavaldan Jean / 1620 Moyfonne Pierre / 1621 Sicard Hugues / 1623 Pascal Pierrex / 1624 Ayguin Jean / 1625 Pascal Antoine / 1626 Gailhard François / 1627 Pascal Pierre / 1628 Gailhard Jacques / 1629 Gaillard Etienne / 1630 Gaillard Simon / 1631 Brugière Fulcrand / 1633 Pascal Pierre / 1634 Duranc Deyric Jean / 1635 Gailhard François / 1636 Bloc Jacques / 1637 Pascal Pierre / 1638 Reynard Jean / 1639 Maraval Pierre / 1640 Moyffonne Pierre / 1641 Aiguin Jean / 1642 Bruguière Fulcrand / 1643 De Gaillard Jacques / 1644 Bloc Jacques / 1645 Gailhard François / 1646 Gaillard Simon / 1647 Gailhard Etienne / 1648 De Langles Jacques / 1649 Delapierre Jean / 1650 Maraval Pierre / 1651 Duranc Jacques / 1652 Bourut Antoine / 1653 Figuiere Pierre / 1654 Duranc Pierre / 1655 Bourut Jean / 1656 Bruguière Guilhomme / 1657 De Langles Jacques / 1658 Bourut Antoine / 1659 Bruguière Fulcrand / 1660 Maraval Jacques / 1661 Richard Pierre / 1662 Pascal Pierre / 1663 Pascal Simon / 1664 Lavit Jean / 1665 Bonfils Pierre / 1666 Duranc J. et Pascal P. / 1667 Michel André / 1668 Lanier Jacques / 1669 De Tremolet Jean / 1670 Bruguière Guilhomme / 1671 Pascal Simon / 1672 Pegurier Etienne / 1673 Duranc Pierre / 1674 Batut Philippe / 1675 Maraval Jacques / 1676 Roux Antoine / 1677 Lanier Jacques / 1678 Gaillard Etienne / 1679 Pegurier Jean / 1680 Lombard Jean / 1681 Michel Raymond / 1682 De Langles Jacques / 1683 Roux Antoine / 1684 Juin Simon / 1685 Tieyre Pierre / 1686 De Griffy Gilibert / 1687 Pugue Dominique / 1688 De Tremolet François / 1689 Batut Philippe / 1690 De Gaillard Jacques / 1691 Campanon Alexis / 1692 Argelliers J.B / 1693 Campanon Louis / 1694 Roux Jean / 1695 Richard Pierre / 1696 Pegurier Jean / 1697 Sanguine de Antoine / 1698 Gaillard Etienne / 1699 Lanier Joseph / 1700 Pascal Pierre / 1701 Poulhe Marc / 1702 Despoux Jean / 1703 Viguier Jean / 1704 Viguier Jean / 1705 Gailhard Jean / 1706 Maraval Jacques / 1707 Paul Louis / 1708 Lombard Joseph / 1709 Despoux Jacques / 1710 Maraval Jacques / 1711 et 1714 Lombard Jacques / 1715 Argeliés André / 1716 Tremolet J-François / 1717 Tremolet J-François / 1718 Argeliés J-Jacques / 1719 Tr é m o l e t P i e r r e / 1 7 2 0 L o m b a r d Joseph / 1721 Paul Louis / 1722 Maraval Jacques / 1723 Tremolet J-François / 1724 Maraval André / 1725 Maraval André / 1726 Ayguin Jean / 1727 Maraval Jacques / 1728 Argelliés J-Jacques / 1729 Lombard Joseph / 1730 Pascal Alexandre / 1731 Roux Philippe / 1732 Argelliés Martin / 1733 à 1737 Maraval André / 1738 Roux Philippe / 1739 Lapierre Louis / 1740 Argelliés J-Balthazard / 1741 à 1744 Tremolet Pierre 1745 à 1748 Chambon Marc / 1749 à 1764 Poulhe Jean / 1765 à 1766 Agulhetin Pierre / 1767 Maraval Jacques / 1768 Aiguin Etienne / 1769 Lapierre Joseph / 1770 Reboul Barthélemy / 1771 Remusat Louis et Richard Pierre / 1772 Maraval J-Alexis et Argelliés Louis / 1773 Argelliés Louis / 1774 à 1778 Maraval J. / 1779 à 1789 ArgelliésLayrolles / 1789 Bruguière François. Conversion de Saint-Paul Tableau du XVIII e siècle du peintre m o n t p e l l i é r a i n R a n c ( Mo n t p e l l i e r 1674-Madrid 1735), ornant l’église* SaintPaul de Frontignan. « Le 11 mai 1727, le sieur Ranc se présente pour faire un tableau destiné au maître autel et veut le faire si beau qu’il offre de le garder s’il ne convient pas ». Coût du tableau : 200 livres. Classé Monument historique, il a été restauré au Louvre en 1971. 43 Coopératives Couvents 1910 : Fondation de la Coopérative de production du muscat de Frontignan. 1912 : création sous l’égide de Victor Anthérieu de la Société anonyme de vente du muscat de Frontignan. 1925 : création de la Coopérative de vin rouge. 1927 : création de la Distillerie coopérative cantonale*. 1938 : dissolution de la Coopérative de vente. 1940 : statut actuel de la coopérative. 1er janvier 1993 : la Coopérative de muscat et celle de vin rouge fusionnent sous le nom de Société coopérative agricole de Frontignan-S.C.A. En 1940, la Coopérative de Muscat avait 255 adhérents. En 1960 : 480, en 1988 : 320, en 1997 : 300, en 2013, il n’y a plus que 170 coopérateurs, ce qui veut dire qu’il y a un regroupement certain des terres et que la plupart des petits propriétaires qui possédaient moins d’un hectare de vigne ont disparu. Pourtant la production représente 85% du marché local. Couvent des Capucins Après deux siècles de soins aux malades, les Capucins dont il ne reste qu’un seul en 1775, mettent en vente leurs biens frontignanais en décembre 1783. Les Consuls tentent de s’opposer à cette vente, mais deux consultations d’avocats à Montpellier, en août Grenier (coût 6 livres), et en septembre, Gautier (coût 7 livres), concluront que la communauté n’a pas le droit de s’opposer à la vente de la maison des Capucins, elle sera acquise en 1789 par l’Hôpital de Frontignan. Couvent des Ursulines Nous connaissons peu de chose sur ce couvent, sinon qu’il fut créé au début du XVIIe siècle, mais nous n’ignorons pas la date de départ des sœurs. Sous le consulat de Pierre Moissonnier (août 1640-août 1641), le juge de paix de la Cour royale de Frontignan fut requis pour constater le départ des religieuses qui habitaient dans une impasse, laquelle de nos La coopérative la Gardiole 44 jours porte encore leur nom, toute proche de la place Jean-Jaurès*. Ce n’est qu’en 1662 que l’on apprit le fin mot de ce départ précipité. Ce couvent avait été transféré à Montpellier sur la demande de Monseigneur de Fenouillet. Couvent de l’Oratoire Fondé en 1605, grâce à la générosité de la communauté frontignanaise qui donne sol et jardin aux Oratoriens pour qu’ils s’installent à Frontignan. Ils furent d’abord des enseignants qui, d’après un état de 1618, recevaient dans leur collège une vingtaine d’enfants à titre payant. Au moment du siège de Montpellier par Louis XIII, un inventaire de leurs biens détaille une richesse certaine. Un acte du 22 juin 1620 fait état de « l’achat de maisons pour l’Oratoire, rue de la fon et à la Gandide ». Leur bien englobait la surface contenue entre la rue Carnot et la rue du Port et s’étendait, semblet-il, jusqu’au plan de l’Oly. Lucien Albagnac situait leur chapelle au croisement des rues de la Font, Embars et Fizes. Ce couvent, situé dans la rue de la Font, était relié par un porche détruit lors du bombardement*. Dans certains documents du XVIIe siècle, la chapelle des pères de l’Oratoire est dénommée NotreDame-du-Port. Très estimés des Frontignanais, ils recevaient dons en argent ou en biens. Par exemple, le testament du sieur Antoine Rouquit, bourgeois, fondant la chapelle SaintAntoine en l’église des pères de l’Oratoire le 15 mai 1613. En 1664, un document stipule que : … « vu notre ordonnance du 4 avril de la présente année, vendue sur le délaissement fait par les prêtres de l’Oratoire, de l’église hospice et biens affectés dont ils jouissaient en la ville de Frontignan, et désirant que le service divin soit continué dans ladite église suivant l’intention des fondateurs, nous avons transféré et transférons dans ladite église et maison, les religieuses de Notre Dame établies au dit Frontignan depuis plusieurs années, pour y vivre suivant la règle de leur institut, lesquelles jouissent de ladite maison, église et bien ». Le couvent fut fermé en 1674, en raison du départ brutal des pères partis fonder le séminaire de Montpellier sur ordre de l’évêque. Croix Sur le compte-rendu de la visite pastorale de Monseigneur Pradel, évêque de Montpellier, daté de 1667, il est écrit qu’ « il y a sur la commune de Frontignan, 13 croix ou oratoires. Trois se trouvent dans la ville, sept sur les chemins et trois autres aux extrémités des terres ». Nous pensons que les croix de la ville sont : la croix des Capucins, plan du Canneau, celle de la « Plassa » devant la maison commune et celle devant le portail de l’église. Les croix aux extrémités des terres : celle du col de Gigean (à la limite de Balaruc, Frontignan et Gigean), la croix de Fer à la limite ouest de Balaruc et Frontignan et la croix d’Ingril située à l’entrée du port. Les croix des chemins seraient celle des Malautiers ou de la Maladrerie sur le grand chemin, celle de Masserot sur le chemin des Vigneaux, la croix de Rabassou sur ce lieu-dit, celle de Saint-Martin, celle du couvent des Capucins route de Balaruc, celle des Cinq Carrières au chemin de Poussan et la croix de la « Fuste » dans une vigne qui confronte le Grand chemin de Montpellier. Plus tard d’autres croix ont été implantées sur la commune, au Rond-Point, aux Avaussiers et au presbytère de La Peyrade. Le 1 er décembre 1793, par arrêté départemental, la municipalité fait enlever ou démolir les « croix, effigies et marques rappelant la religion », sur les façades de l’église ou dans les rues de Frontignan. Croix des Avaussiers - Située sur la route qui va de La Peyrade à Balaruc, elle a été érigée par la famille Chavasse dans le premier tiers du XXe siècle pour commémorer un accident 45 mortel où périt un de ses employés qui circulait sur une charrette. On l’appelle aussi croix de Constant du nom de l’ouvrier décédé. Croix du chemin de Poussan - C’est la dernière croix implantée sur la commune, elle se trouve en bordure du chemin de Poussan à quelques pas du croisement des Cinq Carrières. Elle jouxte la propriété du Domaine de la Coste*. C’est Guy Di Marzo qui l’a fait réaliser au Portugal par un artisan local en pierre du pays. Mise en place au mois de juillet 2003, elle est d’une facture moderne qui tranche avec le style des autres croix. Croix du col de Gigean - Découverte sur une carte et dans un texte du XVIIe siècle qui signalaient sa présence sur le bord du chemin de Frontignan à Gigean à la rencontre des terres de Balaruc, Frontignan et Gigean. Après avoir obtenu les autorisations nécessaires du propriétaire du terrain en 2006, l’association Culture Avenir et Tradition a réimplanté cette croix en fer forgé sur un socle de pierre froide du pays. Elle est située un peu à l’ouest, audessus du Mas de Rimbault*. Croix de fer - Dans une délibération du 29 novembre 1766, il est fait mention de cette croix que la Province aurait fait planter sur le chemin de Balaruc. Elle était située à la limite des terres de Balaruc et Frontignan et aurait disparu dans le réaménagement de cette route. L’association Culture Avenir et Tradition a réinstallé une nouvelle croix dans une vigne de Paul Chavasse, près du chemin de la croix de Fer. Croix d’Ingril - Edifiée en 1675, dénommée croix de Grins, elle était située dans l’étang du même nom, au nord du canal des Etangs et signalait un chenal qui permettait aux barques d’aller du port de Frontignan au grau des Aresquiers*. Elle figure sur un plan du XVIIIe siècle. Elle était construite en pierre calcaire, l’eau salée, les vagues et les intempéries eurent raison de son socle, elle s’effondra vers le début du siècle. En 1972, deux plongeurs sauvèrent son fût de la vase et le déposèrent au musée*. Une nouvelle croix est édifiée, le socle est composé d’un fût monolithique et d’un chapiteau de trois éléments, le travail en a été confié à un tailleur de pierre de Poussan, Vincent Gascon. La croix, quant à elle, est l’œuvre du ferronnier d’art Fernand Torrent. Cette croix, installée sur une pointe de terre au lieu-dit « le port des pauvres », a été inaugurée le 15 août 1994. Croix de la Maladrerie - La croix de la Maladrerie avait été érigée dans le cimetière de la léproserie sur la route de Montpellier. La Maladrerie, se trouvait sur le Grand chemin de Montpellier, « de l’autre coté du chemin un petit cimetière entouré de murailles, pour la sépulture des lépreux et une grande croix en pierre » (extrait de la visite pastorale de Mgr Bousquet, évêque de Montpellier en 1662). Cette croix a pu être légèrement déplacée lors de l’élargissement du Grand Chemin qui deviendra la future Route Nationale N°108. La tradition populaire a transformé son nom en croix de la Maladie, des Malautiers ou des Crozes. Sur le plan cadastral de 1818, elle figure sous le nom de croix des Masques. Cette désignation est vraisemblablement son nom d’origine, car nous le retrouvons dans le compoix du XVIIe siècle à propos d’une vigne de Jacques Roux « une vigne au payron, près de la pilla de las masquas, achetée à J. Gaillard qui l’avait acquise par décret, confronte viol allant au Cros, de marin chemin de Montpellier ….. 5 livres ». Pourquoi « las Masquas » ? Est-ce que les personnes qui apportaient quelques soins aux lépreux de la maladrerie, proche de la croix, portaient un masque, afin d’éviter la contagion ? Ou, deuxième hypothèse, est-ce que les pénitents blancs* s’y rendaient en procession, vêtus du 46 l’installer en bordure de la route nationale, près des chais Marcou-Ginouves (ancienne caserne des pompiers). Croix du Cannau - Dite aussi croix des Capucins. Elle était située près de la Porte des Capucins* qui devait son nom à ces Révérends Pères qui l’utilisaient pour entrer dans la ville en venant de leur couvent. La croix primitive avait été érigée en 1600. Aux plus mauvais jours de la Révolution, des envoyés du pouvoir de Montpellier vinrent pour la faire disparaître, ils furent chassés par une partie de la population. Croix du presbytère de La Peyrade - C’est l’abbé Baron qui a fait ériger cette croix. « Le 31 mai 1944 qui était le dernier jour du mois de Marie, l’abbé Bessède, curé de l’église de La Peyrade, qui a fait construire le presbytère et ériger une croix pour remercier le Seigneur d’avoir épargné jusqu’à cette date et peut-être jusqu’à la fin de la guerre, le hameau de La Peyrade ». Il quitta cette paroisse en 1945, l’abbé Tessier lui succéda jusqu’en 1947. L’abbé Baron prit la succession et fit ériger devant le presbytère une croix en béton pour exaucer le vœux de son prédécesseur. Croix de Rabassou ou croix de Pioch Michel Erigée à l’intersection de deux chemins, sur une parcelle de terre oubliée dans le recensement du cadastre, son existence est attestée par un document de 1679. Elle a subi, dans les années 1950, les méfaits de quelques vandales. Sur son socle était une plaque de marbre gravée de ces quelques mots écrit par l’abbé Argelliés : Arbre sacré de la vallée Etends tes rameaux protecteurs Sur la campagne désolée Et sur ses humbles possesseurs. Une nouvelle croix vient d’être mise en place en ce lieu, comme les précédentes par l’association Culture Avenir et Traditions. Elle capuchon à pointe (cagoule), comme dans les cérémonies actuelles de la Sanch à Perpignan, si impressionnantes pour le public ? Une nouvelle croix, dont l’inauguration eut lieu le vendredi 30 août 1996, a été installée au début du chemin des Crozes par l’association Culture Avenir et Tradition. Croix de Masserot - Sise dans le tènement des Vigneaux. De vieux écrits disent qu’elle aurait été élevée par les Pénitents Blancs* pour remplacer l’ancienne qui avait été érigée sur l’emplacement d’une vieille chapelle du bourg de Massurotte, dédiée à la Vierge. Cette chapelle aurait servi au culte jusqu’en 1460. Croix de la Mission - En 1697, il y avait une croix près de l’église, au croisement du boulevard Gambetta et du nouveau boulevard urbain, près de l’ancienne olivette de Mlle Rémusat. Un arrêté du 28 brumaire de l’an II (18 novembre 1793), décrète la démolition de tout symbole religieux (donc des croix). Le 5 mai 1821, une demande est faite aux élus pour permettre l’érection d’une nouvelle croix sur cet emplacement. Le 6 juillet 1827, après une procession, elle est installée et inaugurée. Le 3 janvier et le 18 mars 1890, le maire Simorre, nouvellement réélu, pour affirmer ses idées anticléricales, fait adopter la proposition formulée par monsieur Lacroix de démolir cette croix. « Cette croix placée d’une manière irrégulière et disgracieuse gêne d’une manière considérable la nouvelle avenue (Gambetta) récemment construite ». Il est décidé de la vendre au vieux fer. Mise en vente à plusieurs reprises, elle est finalement acquise pour la somme de 25 francs, vraisemblablement par M. Argelliés, car on la retrouve peu après sur son terrain, non loin de l’entrée de la gare de marchandises, où elle séjournera jusque vers 1920, date à laquelle on la déménagera à nouveau, pour 47 Gages / 1677-1678 Lenadier / 1678-1679 Arynhac / 1679-1702 Maraval André, enterré dans le chœur de l’église Saint-Paul / 16851686 Ranquier / 1685 Canety / 1700 - Portal Gabriel / 1702-1712 Portal Gabriel / 17121716 Cazal Eustache / 1716 De la Jonquière Antoine / 1716-1728 Vincens Joseph / 17281730 Singla Jean Jacques / 1730 Sournac de la Rivière / 1730-1760 Reboul Jean-Louis originaire de Frontignan / 1760-1769 Broussonnet signe curé archiprêtre à partir de 1767 / 1763 Teulon Jean, originaire de Frontignan / 1764 Barthelémi / 1768 Bringuier / 1769 Chaumette / 1769 Daumas 22 avril / 1769 Raymond 10 juin / 1769-1784 Teulon Jean, originaire de Frontignan / 17841788 Billard / 1770 Vernié 1 février / 1773 Durand 26 mars / 1771 Delisle 22 avril 1773 / 1772 François Capucin 1 août / 1773 Père Biscaye 1 novembre / 1775 Roque 1 avril / 1776 Billard 18 juin (vicaire) ensuite 1784 curé / 1778 Bringuier 11 juillet / 1782 Poujol 27 novembre / 1787 Balstrier 15 mai / 1788 Massilau 3 septembre / 1788-1791 Bernard / 1791 Sage Jean, curé jureur / 1792 Campredon, curé jureur / 1793-1811 Pascal Jean-Baptiste, Belleville / 1814 Billard, Vernière / 1817-1829 Dinat / 1829-1850 Vernet Paulin / 1831 Combe Jean-Pierre / 1851-1868 Argelliés Frédéric-Napoléon Adélaïde, originaire de Frontignan (1804-1868) / 1868-1874 Auguste Frédéric / 1874-1880 Dupin / 18801885 Hot Jean-Antoine / 1885-1892 Mejean / 1892-1899 Cambon / 1889-1912 Audran / 1912-1917 Escande / 1917-1936 Boucard / 1936-1941 Laffitte / 19411 9 5 0 S o u c h e Jo s e p h ; B o u s s a g e t André ; Malgouyres / 1950-1956 Lacroix Joseph, chanoine / 1951-1957 Pradel Jacques 1956-1984 Broca Etienne, chanoine / 19571959 Rouille Bernard / 1959-1960 a été inaugurée le 29 mars 1997 et a retrouvé son inscription primitive. Curés de Frontignan Les noms en gras indiquent que ces prêtres sont curé principal. 1331 De Beaufort Pierre Roger, bénédictin au monastère de Beaucaire, vint se réfugier à Frontignan (épargné) pendant la période de peste. Quelques années plus tard alors qu’il se trouvait au siège de la papauté à Avignon, une nouvelle période de peste le ramena à Frontignan où il séjourna plus longtemps. C’était un homme important, qui a fait bâtir les bâtiments contigus à l’église appelés doyenné ou presbytère, à l’emplacement de l’actuelle rue Lucien-Salette. Il devint pape sous le nom de Clément VI (1342-1352) ; avant 1327 Du Puy Imbert né à Montpellier, prévôt (1) de Saint-Paul de Frontignan et protonotaire (2) apostolique. Nommé Cardinal par le pape Jean XXII lors du consistoire du 18 décembre 1327. Le cardinal Du Puy participa au conclave de 1334, au cours duquel Benoit XII est élu et au conclave de 1342, au cours duquel Clément VI est élu. Il est camerlingue du collège des cardinaux en 1340. Il meurt le 26 mai 1348 en Avignon. Il était parent avec le pape Jean XXII / 14691514 Johannes Brajuli ; Hohan Bayle / 1553 Vézian Jehan, signataire d’une supplique auprès d’Henri II pour l’élargissement de l’évêque de Montpellier / 1585-1589 Massabuau / 1602-1613 Aspiezze / 16161619 Frezoul / 1619-1651 Pascal Henri, originaire de Frontignan / 1651-1661 Calmes Pierre / 1661-1663 Laboissonade Jean-Pierre / 1663 Esclapon Isaac / 16631664 Gasches Elzéar / 1664-1666 Bathazar ; 1666-1667 La Rivière / 16671670 Castanié / 1670 Evesque / 1670-1672 Delpuech / 1672-1677 Gasc Pierre / 1676 48 1804-1868 Abbé Frédéric-Napoléon Argelliés, curé de Frontignan, fut à l’origine de la construction de la chapelle de La Peyrade qu’il desservit / 1874 Monseigneur de Cabrières décide de l’érection en paroisse / 1874-1876 Abbé Boudou, premier curé / 1876-1882 Abbé Azaïs / 1882-1883 Abbé Espagnac / 18831884 Abbé Rowiki / 1884-1889 d’avril à septembre desservi par Frontignan / 18891905 Abbé Cazes / 1905-1911 Abbé Durand / 1912-1942 Abbé Boniface (1918 : anniversaire de son ordination) / 1925 Cinquantenaire de la paroisse / 1942 L’abbé Boniface se retire dans la paroisse / 1944 Décès de l’abbé Boniface / 1942-1945 Abbé Bessèdes / 1945 Inauguration du nouveau presbytère / 1945-1947 Abbé Teissier René / 1947-1958 Abbé Baron / 19581962 Abbé Guérin / 1962-1987 Abbé Chauvet / 1987-1988 Abbé Massol aussi aumônier des Portugais. Rodier Gérard / 1960-1964 Pommayrac Gérard / 1965-1970 Esteller Michel / 19731979 Constan Maurice / 1979-1982 Martin Pierre / 1983-1984 Cabrol André / 1980 Gaussel, prêtre à la retraite natif de Frontignan / 1984-1993 Mercier Pierre / A partir de 1988 le desservant de La Peyrade devient le second du curé de Saint-Paul / 1988-1992 BouvierDonnat François / 1985-1991 Fourment Pierre / 1991-1999 Dubois Pierre / 19931999 Alignan Jean Pierre / 1994-1995 About Jean Come / 1999-2008 Landier Jean / 1999-2006 Vidal Hubert / 20062009 Azaïs Philippe / 2005-2008 Kazadi Emmanuel / 2008-2009 Kazadi Emmanuel, remplaçant. A partir de 2009 est créée la paroisse SaintSauveur-en-Gardiole qui englobe les églises de Frontignan, La Peyrade, Vic-la-Gardiole et Mireval, elles sont desservies par le curé de Saint-Paul de Frontignan et son adjoint. 2009 Boudarel Christian / 2009 Gras Alain. Abbés de La Peyrade Pour le quartier de La Peyrade, c’était des abbés qui assuraient l’office. (1) Prévôt – Supérieur de certains ordres religieux - A l’origine, le prévôt est un officier ayant autorité sur des laïques ou sur des ecclésiastiques. Il est dans l’ancienne France le premier représentant de l’autorité royale. (2) Protonotaire – Dignitaire le plus élevé parmi les prélats qui ne sont pas évêques. 49 50 D Défrichements dans ces parcelles datent de ces périodes. Mais en 1888, la municipalité de Frontignan interdit tout nouveau défrichement dans les garrigues et décidait d’imposer un droit sur les terrains déjà défrichés. La surproduction viticole de cette période avait fait chuter le prix de l’hecto à 6,50 francs alors que son prix moyen était de 15 à 20 francs. La crise du phylloxéra et un peu plus tard celle de 1907 feront délaisser peu à peu ces terres extrêmes du terroir. Cependant, en 1980, la ville de Frontignan avec le concours des pouvoirs publics, de la D.D.A.S.S. et du C.A.T. (Centre d’Aide au Travail) de La Peyrade, faisait procéder à la plantation de 42 000 pieds de cépage muscat sur près de 11 hectares à Rabassou et ce sur d’anciens terrains défrichés autrefois à main d’homme. L’extension de la vigne n’a atteint son périmètre maximum qu’à la fin du XIXe siècle. Ce n’est que progressivement, siècle après siècle, à la suite de défrichements successifs, qu’elle régna en maître dans le terroir. Comparons les chiffres suivants : Au XVIe siècle 200 ha de vignes dont 20 ha de muscat. A la fin du XVIIIe siècle 940 ha de vignes dont 340 ha en cépage muscat. Au milieu du XIXe siècle 1.000 ha de vignes dont 400 ha en cépage muscat. En 1996, la superficie totale plantée en cépage muscat dans la commune s’élevait à 769 ha 77 ca. La superficie en cépages rouge et blanc était de 6 ha 74 ca. Le défrichement des terrains communaux en garrigue, par les hommes des Républiques de 1789 et 1848, à la conquête de nouvelles terres, s’effectua en deux vagues successives. En 1807, dix-sept défricheurs sont autorisés par le Préfet à rester propriétaires des terrains qu’ils ont défrichés en garrigue, à charge pour eux d’acquitter une redevance. Un peu plus tard, en 1852, le livre des défrichements contient les noms des nouveaux défricheurs qui venaient de planter la vigne dans 250 parcelles situées au Pioch Michel, à Rabassou, à Belaure, à la Justice, représentant une superficie de plus de 100 hectares. Les petits abris de pierres, capitelles, construits Démographie L’on sait peu de chose sur la population des XIe et XIIIe siècles qui n’est pas chiffrée. La construction d’un troisième four à pain en 1301 témoigne de son accroissement auquel il faut faire face (Plan des Fours). Après les épidémies de peste du XIVe siècle qui déciment souvent la moitié des populations, la démographie est en hausse au XVe siècle et les cités se repeuplent peu à peu. En 1456, une assemblée de « 67 caps d’ostal » est réunie par les Consuls pour délibérer à 51 propos du filet appelé « tartane ». Ces 67 chefs de famille, multipliés par les cœfficients 4 ou 5 qu’emploient les historiens, représentent 350 à 400 habitants. Tout au long de l’Ancien Régime on compte par « feux » (foyers ou familles). Les curés qui ont en charge l’état civil, comptent les communiants. Le compoix du XVIe siècle totalise pour Frontignan 700 propriétaires imposables. Au milieu du XVIIe, un certain recensement donne 800 feux, soit 3500 à 4000 Frontignanais. Vers le milieu du siècle suivant, l’Intendant Le Nain, dans son enquête, mentionne 300 feux en 1744. Il précise 221 hommes, 221 femmes, 92 veufs ou veuves, 263 filles, 226 garçons. Il note qu’en 1695, il y avait beaucoup plus d’habitants. La cause de la diminution vient « du mauvais air qui a été procuré partie par le Canal de la Province qui a séparé l’étang en deux lits dont un est croupissant ». En 1789, il est relevé 379 feux pour Frontignan, Gigean en compte 180, Balaruc 85, Sète 1217. Avec le XIXe siècle, les recensements vont être plus fréquents et surtout bien plus précis. Dans son Etude sur l’Hérault, J.M Amelin en 1827, parle de 1480 à 1550 habitants pour Frontignan et note : « L’Hôtel de ville est assez considérable, il rappelle l’ancienne importance de la ville, il est toutefois de mauvais goût » (il s’agit ici de l’ancienne mairie). Evolution de la population de Frontignan et La Peyrade à l’époque moderne et contemporaine Année Population Frontignan 52 Total La peyrade 1700 1800 1800 1710 / 1719 1380 1380 1720 / 1759 1200 1200 1789 2000 2000 1790 1257 1257 1795 1621 1621 1831 1656 1656 1836 1844 1861 2244 330 2574 1866 2570 430 3000 1872 2727 498 3225 1883 3164 1891 3603 1896 1901 1844 3164 231 3834 3220 682 3902 3236 1008 4244 1911 4172 992 5164 1926 3517 1976 5493 1931 3860 1999 5859 1936 4634 1609 6243 1946 4616 1480 6096 1954 5493 1505 6998 1962 6490 1819 8309 1968 8578 2563 11141 1969 12238 2723 14961 1988 16508 1990 12100 1992 16245 16245 1997 19230 19230 1998 19130 19130 2009 22684 22684 2010 23068 23068 16508 4250 16350 Déviations cave coopérative de rouge en 1927. Elle a pour fonction la fabrication d’alcools forts à 93°. Pour cela elle possède des colonnes de distillation en cuivre qu’elle conservera jusqu’à sa fermeture. Plusieurs produits ont fait sa renommée comme l’eau-de-vie de marc de muscat, élaborée en 1947 par Henri Mathieu, bouilleur. D’autres produits d’aussi bonne facture renforcent sa notoriété comme l’Hao, la Cartagène, sans oublier les fameuses Perle de Poire et Perle de Muscat. La distillerie obtiendra à plusieurs reprises des médailles d’or au Concours agricole. Depuis le début des années 1970, les charges augmentant de manière considérable, de nombreuses distilleries ferment leurs portes. Celle de Frontignan fusionne en 1996 avec les établissements de Pézenas et de SaintAndré-de-Sangonis, appartenant au groupe Val d’Hérault. Mise à la vente, elle est aujourd’hui une résidence locative. Distillerie de thym La distillerie de thym de M. Siau se situait, à la fin du XIXe siècle, à l’angle de la rue de l’Orphéon et de la rue de la Gandide. En 1983, débutèrent conjointement les travaux de déviation de la Route Nationale et du Canal. Les travaux de la route permirent le désengorgement de la ville où passaient 18000 véhicules/jour. La déviation du canal a été imposée par la mise au gabarit international du canal du Rhône à Sète*, évitant ainsi aux péniches d’arriver à Sète par l’étang de Thau. A la sortie en mer du canal, une digue de 2265 m sera construite en 1998 pour assurer la protection des péniches depuis le débouché en mer du canal jusqu’à l’entrée du port de commerce. Distilleries Distillerie cantonale Une décennie avant l’installation de la distillerie cantonale, une autre distillerie agricole existe à Frontignan, c’est M. Clopet qui fonde cet établissement et produit du marc de muscat. Son établissement est classé en 3e catégorie des établissements dangereux et fermera au début du XXe siècle. La distillerie cantonale s’implante face à la La distillerie cantonale 53 Dolmen Lapeyssonnie. En 2015, propriété de la famille Astruc-Artassonne. Château Six Terres - Ce nom provient d’un regroupement de terres, il appartient en 2015 à la famille Chavasse. Château de Stony - Ce domaine appartenait à la famille Chavasse, par descendance, en 2015 il appartient à la famille Nodet. Stony est un mot anglais qui signifie pierreux, rocailleux. Clos Lapierre ou Mas de Monsieur - Est le nom d’une ancienne famille qui a donné plusieurs Consuls à la ville, le domaine appartient en 2015 à Pierre Gisbert. Clos du Mas de Chave - Le nom de ce domaine est celui d’un ancien propriétaire, l’actuel est M. Lesur. Domaine de la Coste - Est une des plus récentes propriétés viticoles, elle appartient à la famille Di Marzo. Il a pris le nom du tènement. Domaine de la Plaine - Nom du tènement. Appartenait à la famille Bècle, en 2015 à Francis Sala. Domaine Peyronnet - Peyronnet est le nom de l’actuel propriétaire qui l’a acquis par héritage de la famille Favier-Bel. Domaine de Selhac - Le dernier propriétaire est José Sala qui l’a acquis à la famille Cantié. Au compois de 1592, Hubert Selhac payait 50 livres de taille Mas de la Plaine Haute - C’est une petite propriété située dans le tènement du même nom. Son propriétaire est Olivier Robert. Mas de Madame - Un des plus importants domaines de la commune. Au XVIIIe siècle, la personne que l’on appelait Madame (Hostalier) était une très riche propriétaire qui avait la plus belle cave. Il appartient en 2015 à M. Surina. Mas de Rimbaud - Situé au nord de la commune entre deux collines, il a été créé par la famille Campredon. En 2015 il est la Le dolmen de Frontignan dit dolmen de la Coste était situé dans une zone de garrigue, il est aujourd’hui entouré de vignes. Il se compose d’une chambre et d’un couloir, de 6 mètres de longueur et 1,65 mètre de largeur. Construit par les hommes préhistoriques, il était un lieu de sépulture. Les restes de sept corps, dont trois enfants ont été découverts dans la chambre par Achille Munier* en 1873, ainsi que des fragments de poteries, des silex, des pendeloques en calcite et en stéatite et des perles diverses. Plus tard, Jacques Audibert et Charles Clot, à des époques différentes, ont fouillé le couloir et ont découvert quelques mobiliers hétéroclites. A noter que ce dolmen a été réutilisé par les populations de l’âge de fer au cours du VIIe siècle avant notre ère et qu’il est le plus méridionnal de France. Domaines viticoles Sur le territoire de la commune certains domaines viticoles ont le nom de « château » mais aussi « clos », « mas » ou encore « domaine ». Château Bernadou - C’est le nom d’un ancien propriétaire, on trouve des Bernadou, bourgeois, en 1685. Cette propriété, située à la limite de Balaruc, appartient en 2015 à la famille Koester. Château de la Peyrade - Ce château a été construit en 1815 par Etienne Ratyé*, vicomte de La Peyrade. Il a appartenu à la Société SaintGobain, puis en 2015 à la famille Pastourel. Château de Méreville - Nom donné à cette folie du XIXe siècle par son propriétaire. Ce château a appartenu au célèbre juge Batigne, il a été détruit par les troupes allemandes en 1944. La propriété appartient depuis 2015 à la famille Lesur. Château Peyssonnie ou Clos Saint-Joseph Est le nom d’un ancien propriétaire : M. 54 Douches municipales propriété de la famille Mazza. Mas de Suède - Ce domaine situé à l’ouest de la commune a été appelé ainsi car son propriétaire était consul de Norvège et de Suède et résidait à Sète. En 2015 il appartient à la famille Estrabaut. Mas Rouge - Situé sur la commune de Vic-laGardiole, il a été dirigé par Maurice Mathieu et aujourd’hui par la famille Jeanjean. Mas Neuf - Situé sur la commune de Vic-laGardiole, il a été dirigé par M. Cazalis et en 2015 par la famille Jeanjean. Certaines parcelles de vignes sur les communes de Vic-la-Gardiole et Mireval ont l’appellation AOC muscat de Frontignan. C’est le cas pour les Mas Rouge et Neuf. C’est le 12 octobre 1927, que sont construits les bains-douches, sur les allées devant l’école Anatole- France* (à l’emplacement de l’actuelle maison de retraite Anatole-France*). Pour des raisons administratives, ils ne sont mis en service que le 1er janvier 1939 et ne sont ouverts au public que les samedis, dimanches matin et jours fériés. Mme Joves était chargée de la vente des billets et de faire patienter les clients, M. Carrière s’occupait des petits travaux et du fonctionnement de la chaudière qui fournissait l’eau chaude. En 1961, une note du registre des délibérations signale que le bâtiment des bains-douches vient d’être entièrement refait, à la satisfaction générale. Dans sa délibération du 23 décembre 1985, le Conseil municipal en décide la démolition. Des douches municipales sont également aménagées au quartier de La Peyrade, dans un local de l’actuelle rue Pierre-Brossolette qui servit également de geôle dans les années 1935. Plus tard, vers 1985, le local fut aménagé en bibliothèque*. Douane La douane est une institution fiscale chargée de la perception des droits et taxes dus à l’entrée des marchandises sur le territoire français. A Frontignan on trouvait plusieurs postes de douane, à la plage où se trouve aujourd’hui le « Grand bleu », à La Peyrade, près du canal, aux salins pour la perception de la gabelle (on appelait un douanier un gabelou), à la raffinerie de pétrole* où les douaniers surveillaient l’entrée et la sortie des produits pétroliers. Nous trouvons à l’est du boulevard Gambetta, une rue qui au XIXe siècle aboutissait au poste de douane qui se trouvait en bordure du canal des salins. 55 56 E Eau rapport de M. J. Aynard fils, ingénieur,et M. Delage, professeur de géologie, indiquant qu’un avant-puits a permis de découvrir une importante nappe d’eau à 2,25 mètres. Après pompage, le débit d’eau s’avérait suffisant pour alimenter la ville, ce puits se trouvant à un kilomètre du centre. Après analyse de l’eau, ce projet est abandonné. En 1914, M. Paul, ingénieur, propose de faire des recherches à la source Cauvy de Balaruc. Pendant la guerre, ce projet a certainement été suspendu. Le 5 décembre 1925, la ville achète cette source. Le 16 mai 1928, les conseils municipaux de Balaruc-les-Bains et Frontignan s’associent pour créer le Syndicat Intercommunal de l’Eau. La Compagnie Générale des Eaux se voit délivrer la concession pour gérer et alimenter en eau potable les deux localités. Le 31 janvier 1930, les travaux d’adduction d’eau étant pratiquement terminés, il convient de s’occuper de l’emplacement des bornesfontaines*. Le 5 avril 1945, la ville de Sète remercie celle de Frontignan pour la fourniture d’eau après le bombardement. Le 31 janvier 1952, la source Maissiat acquise par le Syndicat des eaux est utilisée pour fournir un appoint d’eau à la raffinerie de pétrole*. Le 2 avril 1952, le Syndicat Intercommunal Le problème de l’eau potable à Frontignan resta posé au cours des siècles sans qu’une solution convenable ne puisse être trouvée. Pendant longtemps la ville était alimentée en eau par des puits privés et publics qui ont laissé leurs noms à de petites rues : rue du puits Pascal, rue du puits Saint-Martin, rue du puits Saint-Paul. Il y eut le puits de la Rode, près de la porte des Capucins, et en 1894, dans le tènement de la Vaussié, le puits Justet, très utilisé bien qu’en dehors du village. En 1885, on croyait être sur la bonne voie dans le vallon de Rabassou, de l’autre côté du pic du Miradou, mais les sérieux espoirs ont été déçus, car la source se tarissait en été. 18 mai 1906 : lettre de M. J.H. Malatere, menuisier-ébéniste indiquant qu’il est l’auteur d’un projet qui a pour but de prendre l’eau du fleuve Hérault et de la monter jusqu’à Montagnac. Cette eau se dirigeant naturellement vers Mèze et Bouzigues, irait approvisionner Frontignan et Sète. Ce projet ne semble pas avoir été étudié et pourtant 60 ans après, la ville est alimentée par l’eau du fleuve Hérault venant de Florensac. Le menuisier-ébéniste avait peut-être compris le problème alors que de nombreux ingénieurs spécialistes ne l’avaient pas résolu ! Le 14 février 1913, MM. Cantagrel et Provost, propriétaires à Frontignan, font connaître un 57 de l’Eau signe un contrat avec le Syndicat du bas Languedoc (6 000 m3/jour). Le 18 juillet 1968, une mise en demeure émanant du Syndicat du bas Languedoc indique qu’il ne fournira que la quantité d’eau prévue par la convention. Le 28 octobre 1969, le conseil municipal accepte d’adhérer au Syndicat du bas Languedoc en réglant sur 29 ans une somme totale de 5 322 706 francs. En mars 1970, la municipalité Chappotin entame de nouveaux pourparlers avec le Syndicat Frontignan-Balaruc, le Syndicat du bas Languedoc, la Compagnie du bas Rhône, la Compagnie générale des eaux et la raffinerie de pétrole* Mobil Oil. Finalement en 1972, une convention est signée entre les divers intéressés, permettant d’effacer définitivement la dette. Le Syndicat de l’Eau Frontignan-Balaruc a adhéré à celui du bas Languedoc gratuitement. Après de nouveaux accords avec la Compagnie générale des eaux, le prix de l’eau au consommateur a pu être abaissé, mais peu de gens s’en sont aperçus. A l’intérieur de la ville : un rue du Puits Pascal, un Plan d’Encarneau, un rue du Portail-Vieux (canal), 3 rue Clastre-Vieille, 2 devant la maison commune (Hôtel de ville), 3 rue Sainte-Lucie (Saint-Paul), un rue Porte de Montpellier, 3 rue de la Font, un rue Andran, un rue Embars, un plan de l’Oly, un rue des Ordillons, un rue du Port, un rue du Chemin de fer, 2 rue du Pesquier, un rue Boucarié-Basse, un plan du Pavage, 3 rue de la Boucarié, un plan de la pompe Saint-Martin, 2 montée de Roquefiche (rue Victor Anthérieu), un plan des Fours, un rue de l’Hôpital Vieux, un plan de l’Olivier, 2 rue Fabrerie, un rue Enconque, 2 rue Capestang, un rue du Cannau (Lucien Salette), un rue Escarrieux. L’éclairage au pétrole précéda celui au gaz. En 1881, un membre du Conseil propose de faire l’acquisition de deux candélabres qui seront posés aux abords du pont tournant (actuel pont levant*). Cette proposition est rejetée car l’établissement de l’Usine à Gaz*, à La Peyrade, fait espérer cette nouvelle forme d’éclairage pour bientôt. Le budget de 1882 prévoit une imposition extraordinaire de 2 880 francs pour le prochain éclairage au gaz. Au cours de l’année 1883, la Compagnie « l’Union des Gaz », installée à La Peyrade depuis 1867, entreprend des travaux de canalisation dans Frontignan pour la nouvelle installation. L’inauguration prévue pour le 1er octobre n’aura lieu que le 8 décembre. Les 84 becs de gaz illuminèrent alors la cité et la façade de la maison de ville*. En 1886, on augmente le nombre de réverbères, deux ans plus tard la rampe d’illumination de la mairie est allongée de 6 mètres et au centre se trouvent les armoiries* de la ville. Les rues du hameau de La Peyrade sont éclairées par 8 becs de gaz. Le XXe siècle allait apporter des Eclairage public Longtemps, les maisons de Frontignan ne furent éclairées que par des « chandelles, calelhs et quinquets à huile ». Le piéton se déplaçait la nuit, une lanterne à la main. Pour l’éclairage public, il fallut attendre le milieu du XVIIIe siècle. Notons que la ville de Montpellier ne bénéficia de l’éclairage public qu’en 1757. Le 9 février 1868, le Conseil municipal délibère sur l’emplacement où seront installés les 50 réverbères dont vont être dotées les rues de Frontignan : Sur les boulevards : 2 au boulevard du Jeu de ballon (Gambetta), 2 au boulevard du Chemin de fer (République), 2 au quai du Canal (Voltaire), 2 au boulevard Saint-Martin, un à la route Impériale (avenue Général-de-Gaulle) 58 modernisations dans l’éclairage. En juillet 1919 : signature d’un contrat en vue de l’éclairage public électrique. Et le 22 janvier 1920, une concession de distribution d’énergie électrique est signée avec l’Union des Gaz. En septembre, la mairie est illuminée pour fêter l’arrivée du nouvel éclairage. Le 3 mars 1921, au cours d’une séance du conseil, un des membres fait connaître que la société « Force et Lumière » de Béziers, productrice du courant électrique qu’elle fournit à la Compagnie du Gaz, le lui facture 0,45 francs le kilowatt, et que cette dernière le revend à la commune et aux particuliers au prix de 1,20 francs. Il demande que cela soit signalé à M. le Préfet. Sa demande n’étant pas prise en considération, il démissionne peu après. L’éclairage public coûte cher, et en 1921, les élus font remplacer les lampes de 100 bougies, par des lampes de 50 bougies, ce qui permet de réaliser une économie annuelle de 8 300 francs. la ville procède à la location de l’immeuble Chamayou (à l’angle de la rue de la porte de Montpellier et du boulevard Gambetta). Cet immeuble possède deux pièces au rezdechaussée, avec cour, et à l’étage, deux appartements de huit pièces, devant servir au logement de la directrice et d’une institutrice En novembre 1907, des travaux sont entrepris près de l’église, à l’ancien presbytère*, devenu bien municipal, pour l’aménager en école maternelle, alors que l’immeuble Maillot (annexe de la mairie, face au musée*), est transformé en école primaire. Ecole Anatole-France En 1912, le Conseil municipal de Victor Anthérieu emprunte une somme de 61 000 francs pour l’achat, frais de notaire compris, d’un terrain de 18 000 m2, situé entre le chemin des Carrières et la route de Balaruc, pour la construction d’un groupe scolaire. Le 16 mars 1913, la salle de réunion de la mairie est transformée en salle d’exposition, un jury doit choisir, parmi les projets présentés par six architectes, celui qui sera retenu pour la construction de la nouvelle école. C’est finalement MM. Carlier père et fils de Montpellier qui obtiennent les faveurs du jury. Mais le 6 août de la même année, la commission départementale d’hygiène donne un avis défavorable à la construction du groupe scolaire, invoquant comme prétexte la proximité du cimetière. La déclaration de guerre interrompt la mise en chantier du projet. En août 1924, malgré l’installation de l’électricité dans les bâtiments, le reste des travaux a pris un certain retard, la date du 4 janvier 1925 prévue pour l’inauguration ne pourra être retenue. Finalement c’est le 4 octobre 1925, que le ministre de l’Instruction publique, Anatole de Monzie, inaugure le groupe scolaire. Ecoles Dès le début du XVIIe siècle et jusqu’en 1674, l’enseignement pour les garçons incomba, moyennant finance, aux pères de l’Oratoire dans une salle de leur couvent. Un peu plus tard, une pièce du premier étage de l’ancienne maison de ville* servait à l’éducation des enfants. La loi Guizot du 28 juin 1833, dans son article 5, décrète que : « toute commune est tenue, soit par elle-même, soit en se réunissant à plusieurs, d’entretenir au moins une école primaire élémentaire ». Une loi de 1867, oblige toute commune de plus de 500 habitants à avoir une école de filles et à loger et payer, au moins en partie, l’institutrice. En 1877, l’école maternelle se trouve rue Enconque et se compose de deux pièces, l’une de 25 et l’autre de 62 m2. En 1902, 59 L’école Anatole-France En 1942, l’école est réquisitionnée par l’armée allemande, des tranchées sont creusées dans les allées extérieures. 1968 : le 18 juin, inauguration du restaurant scolaire qui deviendra self-service en 1996. 2005-2007 : restructuration globale de l’école. 2007 : le 13 octobre, inauguration de la nouvelle entrée de l’école. Depuis sa construction 14 nouvelles classes ont été créées. Ecole Darbonneau Cette école privée se situait sur l’actuelle avenue des Vignerons, à l’angle du boulevard Victor-Hugo. Lors de sa construction, en 1920, Mlle Darbonneau, la créatrice, en fut la première directrice, les institutrices étaient Mlle Lefort et Mme Audibert. Cette école comprenait deux classes pouvant recevoir 30 à 40 élèves de primaire et maternelle. Mlle Priou lui succéda comme directrice, cette institution changea de nom pour s’appeler école Jeanne d’Arc. Elle cessa son activité en 1935 lors de l’ouverture de l’actuelle école Sainte-Thérése*. Ecole des Crozes En 2000 un nouveau groupe scolaire est construit, il sera baptisé « Ecole des Crozes » en raison de sa localisation, ainsi la commune est dotée de cinq groupes scolaires publics et d’un établissement privé. Ecole des Terres Blanches 1963 : Projet de création d’un deuxième groupe scolaire qui ouvrira ses portes en 1967 et sera baptisé « Ecole des Terres Blanches » en 1972 (en lien avec le nom du tènement). 1984 : Création du restaurant scolaire qui sera repensé en 1992 et agrandi en 2004. 1991 : Aménagement de la déviation routière devant l’école. Ecole d’Hydrographie En 1689, Nicolas Fizes* est chargé d’enseigner gratuitement, dans la salle de la maison de ville*, à de jeunes marins frontignanais, quelques notions de mathématique et d’astronomie. Mais bien vite, ces jeunes gens préfèrent le grand air marin aux bancs de l’école et désertent les cours. Fizes s’intéresse alors à l’éducation de jeunes élèves de 10 à 12 60 contrat avec l’Education Nationale ». Dans les années 1960, Sainte-Thérèse est divisée en deux, il y a l’école primaire et le collège dirigés par sœur Patricia. En 1983, M. Caldichoury succède à sœur Patricia à la direction du collège. En 2010 l’établissement accueille 335 élèves répartis dans douze classes. A la rentrée 2012-2013 M. Guilloux est directeur de l’école primaire et M. Figuière directeur du collège. Ecole Vernet Les sœurs de la Présentation de Marie de Bourg-Saint-Andéol furent appelées par l’abbé Vernet (curé de la paroisse) pour y diriger l’école communale de jeunes filles et une école maternelle dans un bâtiment lui appartenant, où elles restèrent jusqu’en 1902. Cinq religieuses étaient chargées de l’enseignement et une sixième des tâches annexes. Par son testament du 1er septembre 1850, le curé Vernet léguait à la ville cet immeuble (future vieille poste*) à la condition que celui-ci servît à l’éducation des jeunes filles et que cette école soit tenue par des religieuses, la ville ne pouvant ainsi en disposer que cinquante ans plus tard. Les religieuses durent quitter les lieux, après plusieurs sommations, en mars 1901. La municipalité envisagea d’y installer une école laïque, mais l’idée fut abandonnée devant la vétusté des lieux, c’est avec les PTT qu’une entente fut trouvée. Collège les Deux Pins Construit sur l’emplacement de deux pins centenaires qui était un lieu prisé des amoureux et des promeneurs. 1 er octobre 1972 : ouverture du C.E.S 900 (900 élèves) baptisé les Deux Pins en 1973 ; septembre 2000 : chantier de réhabilitation ; février-juin 2001 : démolition, constr uction et inauguration d’un nouveau bâti en octobre 2001 ; mai-août 2002 : réhabilitation complète du bâtiment central. ans et réclame un salaire de 150 livres par an. Bientôt s’élève un conflit entre les Consuls et lui, au sujet de cette somme, sous l’arbitrage partial de l’Intendant du Languedoc Basville (Fizes ayant été le précepteur de son fils). Se disant surchargé de travail et d’une certaine façon pour se venger, il se fait remplacer, en 1696, par son frère, menuisier de son état. Faute de professeur et d’élèves, l’école d’hydrographie cesse d’exister, elle n’aura vécu que sept années. Ecole Sainte-Thérèse Devant l’augmentation de la population, une nouvelle école de confession religieuse fut nécessaire pour suppléer à l’école Darbonneau*. Sur le terrain offert par Mlle Botta, un premier établissement, portant le nom de Sainte-Thérèse, fut construit vers 1935 sur l’avenue Frédéric-Mistral. L’immeuble avait un accès rue Paul-Doumer. Cet établissement préparait au Certificat d’études et au Brevet d’enseignement primaire, il était dirigé par les religieuses de la Présentation de Marie de Bourg-Saint- Andéol. En 1944 le bâtiment fut réquisitionné pour loger les militaires, les religieuses durent se retirer dans leur couvent. Depuis 2014, ce bâtiment fait partie du patrimoine de la ville. L’ancienne bâtisse de la rue Paul-Doumer devenant insuffisante, sœur Marie-Monique de la Congrégation du Saint-Cœur-deMarie de Rodez, entreprit les démarches pour l’acquisition d’un terrain sur lequel s’est élevée, à partir de 1960, la nouvelle école Sainte-Thérése située rue de l’Hospice. L’effectif des élèves, alors sous la direction de sœur Marie-Augustin, augmentant d’année en année, on dut construire un premier étage, puis élever un second étage en 1965 et un troisième en 1985. Depuis la loi Debré du 31 décembre 1959, l’école devient « Etablissement privé sous 61 2000 m² de bâtiment pour une capacité de 300 élèves en 6 salles de classes banalisées et 5 salles techniques. L’inauguration a lieu le 22 octobre 2004. Le LEPAP prépare dès la rentrée suivante au Bac professionnel. En 2010, 365 élèves de 14 à 20 ans ont fait leur rentrée, de la 4e au Bac professionnel, enseignés par 24 professeurs. En 2011, création de 3 classes supplémentaires dont une salle informatique et un foyer lycéen. Lors de la rentrée 2012, ouverture d’une nouvelle classe équipée de 16 ordinateurs, toutes les classes étant dotées de vidéoprojecteurs et d’écrans interactifs. L.E.P.A.P Maurice-Clavel* Le 9 février 1960, ont été déposés les statuts concernant la création d’un « Centre Ménager Rural » d’inspiration catholique. Les fondateurs sont le père Etienne Broca et Mme Gargadennec. Cette école, gérée selon la loi de 1901, était située dans les locaux du patronage, au 29 rue de la Coste, et avait pour but d’aider les jeunes filles de la localité à préparer un C.A.P. Lors de la rentrée scolaire 1973-74, le centre est transféré dans des locaux situés avenue Anatole-France, il deviendra le « Centre féminin d’études rurales » dirigé par Yvette Fabre. En 1981, l’établissement adhère au GRETA de Sète et conduit, depuis, des actions de formation continue. L’année suivante, une lettre de démission est adressée à la Fédération Départementale de l’Enseignement ménager. Ainsi de confessionnel, le centre devient laïque, c’est un tournant important pour l’établissement. Agréé par le ministère de l’Agriculture, ce lycée est devenu mixte à la rentrée scolaire 1990, sous le nom de « Lycée d’Enseignement Professionnel Agricole Privé » (L.E.P.A.P Maurice Clavel*). La construction d’un bâtiment supplémentaire derrière le groupe scolaire Anatole-France*, sera inaugurée le 12 juin 1992. En 1993, l’établissement compte 167 élèves, en 1994, 230 élèves. Deux nouvelles classes concernant le secteur commercial sont aménagées dans les anciens locaux de la Cafétéria de la Mobil pour 50 élèves préparant un diplôme de B.T.A commercialisation. En 2000, 320 élèves sont répartis dans des locaux distincts, l’un rue Anatole-France pour 200 élèves, l’autre au premier étage de l’ex-cafétéria avec 120 élèves. Devant cette situation difficilement gérable, la réhabilitation du bâtiment social de l’ancienne raffinerie* est décidée. Le projet se fera sur Ecoles de La Peyrade En 1864, les habitants demandent, par pétition, la création d’une école communale. Les premières notions d’instruction ont été dispensées dans la sacristie de la chapelle. M. Crozatier, instituteur au hameau de La Peyrade, perçoit en 1880 un traitement annuel de 1200 francs. Nous savons qu’en 1890, ce sont 30 garçons et 40 filles qui fréquentent l’école située face à l’église, dans la maison Caisso (face à l’église). Ecole Marcel-Pagnol Le premier groupe scolaire de la ville est construit en 1901-1902. Il se compose de 2 classes au rezde-chaussée, l’une pour les garçons, l’autre pour les filles et une pour les maternelles. Les logements des enseignants sont au premier étage. En raison de l’augmentation de la population, deux classes supplémentaires sont construites au nord de la cour dans les années 1932-1935. Plus tard un autre bâtiment scolaire sera construit dans l’enclos Gauthier, la mairie annexe* a pris sa place en 1960. En 1984, ce groupe prendra le nom de « Marcel-Pagnol ». Il accueille en 2013, 130 élèves du primaire. 62 L’école Marcel-Pagnol 350 places. En septembre 2000, démarrage des travaux et inauguration le 11 octobre 2001 avec 400 élèves inscrits. A la rentrée scolaire de 2010, l’établissement a obtenu le label « Eco citoyen ». En 2012, son effectif se compose de 630 élèves et 43 enseignants. Ecole les Lavandins En 1974, un deuxième groupe scolaire verra le jour avenue du Stade, et sera baptisé « les Lavandins » en 1985. En 1998, le groupe accueillait 115 élèves du primaire, et 150 enfants de maternelle. Il bénéficie d’une cantine scolaire. En 2012, l’effectif est de 400 élèves. L’école a été en partie remodelée, la première phase a été inaugurée le 6 novembre 2013. Collège Simone-de-Beauvoir En 1999, devant le nombre d’élèves en constante augmentation, le choix d’un nouveau collège du Bassin de Thau est en discussion : Gigean ou Frontignan ? En avril 2000, le choix s’étant porté sur la commune de Frontignan, le nouveau collège sera implanté entre vignes et étang, à proximité de la Peyrade, avenue Emile-Zola. Le nouvel établissement, sur 16 000 m², aura une capacité d’accueil de 600 élèves. Il comprendra 31 classes et un plateau sportif de 4800 m². L’établissement comportera en outre, une salle de restauration self-service de Eglises Eglise Saint-Paul Classée monument historique le 7 juin 1919, elle est le plus bel édifice de la ville et fait partie de la chaîne des églises fortifiées du Midi méditerranéen des XIe et XIVe siècles. De l’extérieur, l’édifice paraît trapu, massif et imposant, certainement par le fait qu’il a été intégré dans les remparts et se trouve ainsi fortifié avec sa citadelle au-dessus du chevet. Dans le mur méridional on retrouve l’art roman, avec ses doubleaux et ses ouvertures en plein cintre. En son centre, une porte au linteau monolithe réouverte en 2012. Audessus, des arcatures lombardes couronnent le mur datant du XIIe siècle. Le portail principal, d’architecture gothique, 63 séparés par des rosaces incrustées à six pétales. Les groupes de chevaliers sont intercalés par des écus aux couleurs d’Aragon, sang et or. Après étude, l’un d’entre eux, couronné, représenterait le roi d’Aragon, seigneur de Frontignan. Cette poutre aurait été peinte après 1243. L’ a b s i d e e s t pentagonale, sa voûte est en croisée d’ogive, elle est flanquée de deux absidioles qui ouvrent sur le chœur et la nef. Deux chapelles latérales confirment l’aspect gothique de l’édifice. La tribune actuelle ne date que de 1871, elle supporte l’orgue néo-gothique acquis à l’abbaye de Saint-Michel de Frigolet par la communauté en 1880. Différents objets de valeur ornent l’église : dans le chœur, la statue en bois polychrome de Saint-Roch et son chien et une autre en bois doré représentant Saint-Paul. Au-dessus de l’autel, le Christ en croix* du XVIIe, qui aurait été découvert sur la plage après une tempête. Dans l’absidiole de gauche, un tableau peint par Ranc en 1727, représentant la conversion de Saint-Paul*. Dans l’absidiole de droite, le retable en bois doré du XVIIe provenant de la chapelle Saint-Jacques*. Dans la nef, la statue en marbre blanc de Carrare représentant la Vierge et l’Enfant. Près des portes principales, deux bénitiers en marbre blanc. En 2005, une restauration ambitieuse est L’église Saint-Paul est plaqué sur ce mur depuis le XIIIe siècle, il surprend le visiteur et l’intrigue, car tout en haut une corniche abrite des éléments sculptés représentant des poissons et des bateaux à voile latine. Ce rappel du passé évoque le temps où la ville vivait en partie de la pêche et du commerce maritime. La tour clocher a, elle aussi, été plaquée sur la façade ouest au XIVe siècle, on a pour cela fait disparaître une partie des arcatures et obstrué une fenêtre. Sur le mur nord, de construction plus récente (XIVe), une porte dite « des morts » ouvrait sur le premier cimetière*. Lorsque l’on pénètre dans l’église on est surpris par le manque de clarté, les ouvertures trop étroites à gauche et plus petites à droite laissent entrer chichement le jour. Le plafond à poutres et pannes apparentes, dit à la française, a retrouvé son cachet d’origine. En effet, au cours des travaux de restauration de la toiture, en 1965, furent découvertes deux poutres décorées de peintures moyenâgeuses. L’une d’entre elles représente des chevaliers se faisant face deux à deux, 64 étudiée. Le chantier est évalué à 1,7 millions premier curé de la chapelle est l’abbé Boudou d’euros et verra cinq tranches de travaux dont le premier baptême date du 24 août successifs de 2009 à 2014. L’étude préalable 1874. et le chantier ont été confiés à l’architecte Cette église possède une cloche sur laquelle est en chef des monuments historiques de gravé le millésime 1863. En 1869, les habitants l’Hérault, Dominique Larpin, au travers d’une de La Peyrade demandent l’érection de leur convention signée entre la Ville et la Direction chapelle en succursale. Satisfaction leur sera régionale des affaires culturelles (D.R.A.C.). donnée par un décret du 23 janvier 1877. Elles comprennent la mise hors d’eau, la Entre 1958 et 1962, le curé Guérin s’attelle mise en valeur des façades, des élévations à l’agrandissement de l’église, devenue trop du clocher plus particulièrement la remise petite, la population lapeyradoise étant passée en état de parements de pierres, la mise en de 330 habitants lors de sa construction à valeur du choeur et de la nef par la réfection 1505 en 1954. Ces travaux ont été réalisés des revêtements du sol, la mise en valeur de par Manuel Murria et Charles Naudan, ce la sacristie, la mise aux normes de l’intérieur dernier à la fin des travaux trouva la mort du bâtiment, en particulier la réfection du sol par électrocution. de la tribune. En 2015 un chantier de fouille est entrepris, à la demande de la D.R.A.C, Epidémies dans le chœur de l’église, ainsi 6 sondages 1348 Peste noire ; 1628,1629, 1630, 1640 ont été effectués par l’entreprise Mosaïques et 1720 Peste ; 1830, 1835 Choléra ; 1881 Archéologie sur une période de 3 semaines. Rougeole ; 1884, 1885 Choléra ; 1888 Variole Ces sondages permettent d’affiner la datation 1918 Grippe espagnole. de l’édifice pour achever la restauration des Parmi les nombreux cas d’épidémies de sols. peste à Frontignan, on peut citer celle du Eglise de La Peyrade Le 2 janvier 1857, sur la proposition de l’abbé Argelliés, curé de Saint-Paul, est inaugurée la chapelle. Elle vient d’être construite grâce à une souscription de 2 600 francs et une subvention de 2 000 francs versée par la municipalité. Tout d’abord chapelle, puis église paroissiale, elle est desservie jusqu’en 1874 par les prêtres de Frontignan. Le L’église Notre-Dame de l’Espérance à La Peyrade 65 Etang d’Ingril 11 septembre 1628 où les portes de la ville seront fermées. Seules celles de Montpellier et du port resteront ouvertes pour rentrer les vendanges. Le 21, les vendanges rentrées, on refermera les portes en gardant celle du port ouverte et on montera la garde sur les murailles. Sans oublier, jusqu’au XIXe siècle, les nombreux cas de paludisme. Après quelques apparitions en 1830, le choléra fit à Frontignan 85 victimes en 1835. Le 9 novembre de cette année, le maire Paul Tudès et Michel Galabert son adjoint, firent adresser à l’unanimité par le Conseil municipal leurs remerciements au docteur Montemari pour le dévouement dont il avait fait preuve lors de l’épidémie de choléra. Ils lui alloueront pour ses peines et soins la somme de 120 francs, tout en regrettant de ne pouvoir davantage, et demanderont l’approbation de M. le Préfet. Selon eux, ces graves épidémies seraient à mettre au compte du mauvais état des rues et ils rendent co-responsables les bouchers qui abattaient en grand nombre le bétail dans l’ancien Frontignan (l’abattoir* était alors situé non loin de la mairie, rue Boucarié). Ils souhaitent le repavage des rues et la construction d’un abattoir* hors les murs. Le choléra se manifeste à nouveau en 1884, et au cours de l’année suivante, plusieurs décès cholériques sont à déplorer. Les élus imposent de brûler les effets de literie qui ont été en contact avec les malades. On comptera 35 à 40 victimes signalées sur les déclarations de décès. A la fin de l’année 1885, le Conseil municipal vote des félicitations au docteur Bordone pour son dévouement. Pour enrayer l’épidémie, il avait utilisé un traitement mis au point par son père le général Philippe Bordone, chef d’état-major et médecin de Garibaldi, qu’il appelait « limonade sulfurique » (à base d’acide du même nom). L’ancien nom de l’étang est « étang de Grin ou d’Engrins » relevé dans le compoix de 1525. Mais le nom est certainement plus ancien car le « en » précédant un nom était un signe de noblesse au Moyen Âge. Aujourd’hui on dit « les étangs », mais en fait il s’agit d’un seul étang qui au cours des ans a été divisé. Au XVIIIe siècle, le creusement du canal des Etangs a divisé ce dernier en deux, puis au XIXe c’est la construction de la ligne de chemin de fer Montpellier-Sète. Plus tard, en 1984, la création de la route littorale, dénommée aujourd’hui CD 60, suivie de la déviation de la route nationale 108 et de la déviation du canal du Rhône à Sète, ont eu raison de sa superficie initiale. De plus le développement de la raffinerie de pétrole a accentué ce phénomène dans le secteur de la Peyrade. Cet étang était très poissonneux, il faisait vivre de nombreuses familles de pêcheurs que l’on appelait, les petits métiers. On y pratiquait aussi la chasse à l’eau où se déroulaient des battues aux canards ou aux macreuses. Aujourd’hui la plus importante partie de cet étang fait le bonheur de véliplanchistes et la pratique des petits métiers de la pêche résiste. Extraction de sable En ce qui concerne le sable nécessaire aux maçons, l’extraction se faisait au grau de Frontignan. Des transporteurs, dont Caisso, se chargeaient de le véhiculer. Puis Caylus et Lugagne prirent le relais et ce, jusque vers 1935 où le sable de rivière fut exclusivement employé. Au passage du pont, ils acquittaient, au pontonnier, une redevance sur chaque charretée. 66 F F.A.C. puis A.S.F.A.C. 1951, inauguration de la nouvelle salle, spécialement équipée pour la culture physique et l’haltérophilie. A partir de 1944, le F.A.C. propose de nouvelles activités : athlétisme, cyclisme, natation, football, basket-ball, handball, judo, tennis etc. Il existait également l’Association Sportive Frontignanaise (A.S.F.) qui était née sous la municipalité d’Elisée Galabert, cette association ne pratiquait que le football. Sur les conseils d’André Boutet (entraîneur) qui disait que trois équipes de football dans notre ville n’étaient pas viables (il y avait aussi une équipe de la raffinerie de pétrole* qui jouait en corporatif), ces deux associations fusionneront le 1er juin 1954. Henri Mathieu, président de l’A.S.F. et René Combes, président du FAC annoncèrent la naissance de l’Avenir Sportif Frontignan Athlétic Club (A.S.F.A.C.) dont le siège social sera au Station-Bar, boulevard Gambetta. Le bureau était composé de : Henri Mathieu, président, René Combes, vice-président, André Nardonne, secrétaire général, Paul Mauran, secrétaire adjoint, Henri Dubois, trésorier et Marcel Couderch, trésorier adjoint. Le Frontignan Athlétic Club (F.A.C.) est une association créée par Ferrari-AcierClot, trois jeunes Frontignanais, qui avec quelques copains s’entraînaient, en 1930, à l’haltérophilie et à la boxe dans une écurie située derrière le salon du père Ferrari, installé au 16 rue du Port. Une partie de l’ancienne école maternelle, située près de l’église, se trouvant inoccupée, nos jeunes athlètes la transformèrent en salle d’entraînement. Le besoin d’espace se faisait sentir, car la bande s’était agrandie, d’autant plus qu’en 1935, sous la direction d’Adrien Acier, la culture physique avait été annexée aux deux premières disciplines. Nouveau déménagement en 1937, l’ancienne école maternelle est démolie pour permettre le percement de la future rue Lucien-Salette. Nos jeunes sportifs vont alors s’établir dans les locaux de l’ex-école Darbonneau*, route de Sète. En octobre 1940, Charles Clot créait officiellement le F.A.C. club omnisports, dont le siège était situé dans le jardin Rouzier, rue des Airolles. Lors du bombardement, cette salle fut démolie. La municipalité aménagea alors un baraquement derrière le théâtre* (actuel centre culturel François-Villon), en attendant la restauration du vieux lavoir* désaffecté au quai du Bassin*. Le 1er juillet Fermage ou Ferme Droit mis en adjudication d’utiliser, pendant un temps donné, suivant le cahier des charges, 67 tels ou tels droits territoriaux. Il y en avait de plusieurs sortes : ferme des herbages (lieu où le berger avait le droit d’amener paître son troupeau), ferme de la plage, ferme de la boucherie, (qui comprenait à la fois le droit d’élever sur la Gardiole, en vue de l’abattage, un troupeau de bovins ou d’ovins, dont le nombre de têtes était bien défini, et la location de l’égorgeoir), ferme des fours banaux etc. heures, l’appariteur ou un garde municipal fasse exploser consécutivement sept boîtes à feu, marquant le début des festivités nationales. Le 13 juillet 1968, dans un des bureaux de la mairie, se déroulait une réunion à laquelle participaient les membres du comité des fêtes, il y était donné les dernières instructions pour l’organisation des jeux et tout le monde était très attentif, lorsque soudain, à 19 heures, une forte détonation se produisit, faisant voler en éclat les vitres du bâtiment. D’un même mouvement, tous les membres présents se retrouvèrent couchés sous les tables. Fêtes de Frontignan La journée consacrée à la fête de Frontignan a vu sa date déplacée à travers le calendrier, Fête de Frontignan sur le boulevard de la République, en 1920 c’est ainsi qu’avant la Révolution, cette fête avait lieu le 25 janvier, le jour de la conversion de Saint-Paul, en 1900, le dernier dimanche de janvier, en 1908, le premier dimanche de juillet. En 1922, le Conseil municipal décidera que la fête de Frontignan aura lieu en même temps que la fête nationale. Mais en 1950, elle est fixée au dimanche qui suit le 14 juillet. La coutume voulait que le 13 juillet à 19 Que s’était-il donc passé ? Le garde municipal de l’époque, avait fait partir sa première bombe, bien trop près de la mairie ! Ce soir-là, les six autres furent laissées de côté, et depuis, cette coutume a été supprimée. A la Peyrade c’est le 20 juin 1887 que la fête de la Saint-Jean débute pour 4 jours sur proposition des élus lapeyradois en place. Célébrée dans et autour des cafés, elle s’établira 68 Fête de la Peyrade sur l’esplanade, en 1920 ensuite sur la place de la Foire aménagée en 1925. Les forains investissent les lieux et débordent même sur l’emplacement actuel de la cité les Lauriers-Roses. Les harmonies (fanfares) animent journées et soirées et accompagnent les manifestations sportives (pétanque, match de football, joutes, tennis…). Plus tard, dans les années 1960, ce sont des orchestres réputés (Gabriel Murat, Maurice de Thou ou encore René Coll) qui feront la réputation de la fête, la première du calendrier estival. Aujourd’hui elle est baptisée fête de La Peyrade. Vers 1920, plusieurs clubs éphémères se sont succédé, enfin 1934 voit la constitution de l’équipe du Sport Olympique Frontignanais (SOF) qui évoluera au plan du Bassin*. En 1935, la construction du stade municipal*, destiné au S.O.F., fut réalisée en comblant une partie de l’étang d’Ingril*. En 1944, création de la section football du Frontignan Athlétic Club (F.A.C.*). A la Peyrade c’est peu après la guerre de 1914-1918, qu’est sommairement aménagé un terrain par le tout nouveau Football Club Lapeyradois, en bordure du Canal du Midi sur les terres Chavasse. En 1930, le club qui vient d’accéder en 1ère série, sollicite une subvention communale pour l’aménagement et la clôture de son terrain. Au cours de la période 19401945 deux clubs sont en compétition, le « Club des 13 » et le « Club des Lions ». Ils fusionnèrent dès fin 1945 sous le nom d’ « Olympique Lapeyradois ». Un nouveau terrain de football sera construit aux Hierles, près de l’étang en 1989. Ce terrain porte le nom d’Esprit-Paul-Granier*. Football A Frontignan, trois terrains se sont succédé pour permettre la pratique de ce sport. Le premier d’entre eux, le champ de Chappotin* se situait près de la raffinerie de pétrole*, sur l’emplacement où furent construites par la suite la cafétéria et ses annexes (actuellement LEPAP Maurice Clavel*). C’était pendant la première guerre mondiale et la société qui y évoluait s’appelait le Daring Club. 69 Forains m de diamètre et d’une hauteur de 1,70 m, construite en pierres sèches avec une ouverture de 0,50 m sur 0,40 m, orientée plein sud, cette ouverture permettait l’entrée de l’air et l’approvisionnement en bois. Le chaufournier entassait une grande quantité de bois au centre de la chambre qu’il recouvrait de pierres calcaires. Une fois le four allumé, il était nécessaire de maintenir, pendant deux ou trois jours, une température comprise entre 900 et 1200°. La cuisson terminée, on laissait refroidir avant de récupérer la chaux. Une fournée demandait presque une semaine de travail. Cette chaux devait être mise à l’abri de l’humidité si l’on voulait obtenir de la chaux vive. Nom donné, avant la Révolution, aux Frontignanais habitant hors les murs. Par exemple, les habitants de la rue du Soufre étaient des forains. Ils élisaient, pour les représenter, le Consul des forains. Ce terme peut provenir de l’occitan « défore » traduit par « dehors ». Fortins A la Peyrade, deux petits fortins, installés de chaque côté du chemin de Montpellier à Cette, ayant pour fonction d’être le poste avancé de défense de « Cette », seront construits dès 1703. Charles O’Brien de Clare, Irlandais, Comte de Thomond en sera le commandant. En 1706, on relève un état de dépense faite par la communauté de Frontignan pour fournir le poste de La Peyrade… « qui est nécessaire pour vingt irlandais qui y sont de garde, commandés par un lieutenant et deux sergents ». En 1710, lors de l’attaque anglaise sur Cette, le canal est obstrué par barques et charrettes coulées, pour éviter la progression des troupes jusqu’à Frontignan. Frontignan Les origines de Frontignan, comme celles de beaucoup de nos villages, sont entourées de grandes zones d’ombre. D’après Lucien Albagnac ce serait un propriétaire de domaine agricole d’origine galloromaine, du nom de Frontinius, qui aurait donné son nom à Frontignan. Dès la fin de l’Empire romain, les abbayes carolingiennes organisent la vie civile et spirituelle en « villas » et « manses », grands domaines agricoles et mas, qui sont à l’origine de nos villages et de nos hameaux. Ces premiers groupes d’habitations nous sont révélés par les écrits des cartulaires qui mentionnent les premières églises entourées d’habitations ou de mas. Montpellier n’est qu’un mas en 985, sur la terre de « Montispessulani », qui est donné à un « Guillemo » (Guilhem). Il paraît évident que Frontignan s’est créée sur le même schéma d’un seigneur construisant un « castrum » peu avant l’an 1000, les abbayes cédant peu à peu leur pouvoir temporel. La plus ancienne mention de Frontignan se trouve vers l’an 1030 dans le cartulaire de Fours Fours banaux Fours où les habitants venaient faire cuire leur pain. Tout d’abord possession du seigneur, ils furent vendus à des particuliers ou mis en fermage*. Au cours des siècles, le lieu où ils étaient situés a souvent varié, leur existence était encore, au début du XXe siècle, mentionnée par la rue des Foursbanniers et de nos jours par le plan des Fours. Four à chaux Au tènement de la Coste, au début de la garrigue, on peut voir un ancien four à chaux. Au XIXe siècle, ce four était en service et produisait de la chaux pour la maçonnerie. Il est constitué d’une chambre d’environ 3 70 l’abbaye d’Aniane. Il s’agit d’une « convenentia entre Poncium, abbé d’Aniane et Ennéam de Frontignan, premier seigneur connu, châtelain du castellum de Frontiniaco ». Il est stipulé que 15 jours après les fêtes de la Saint-Jean jusqu’aux fêtes de Saint-Geniès, aucun pêcheur d’Enéas ne doit entrer dans les eaux de l’abbaye sans céder le tiers du poisson. En 1204, Frontignan dépendant de la seigneurie de Montpellier fut rattaché au royaume d’Aragon par le mariage de Pierre II avec Marie de Montpellier*. Le 27 juillet 1276, à la mort de Jacques 1er le Conquérant, le royaume fut partagé entre ses deux fils. La seigneurie de Montpellier échut à son second fils qui régna sous le nom de Jacques 1er, roi de Majorque. En 1349, Frontignan fut rattaché au royaume de France à la suite du rachat de la seigneurie de Montpellier par Philippe VI de Valois. Frontignan vu du ciel, en 1920 71 72 G Gardiole de Gigean par les grottes du col de Gigean et de la Victoire), le chemin de Poussan (débouchant entre les moulins de Frescali et de Roqueyrol), tous ces chemins coupant la Gardiole, nord-sud. Le massif s’étend sur les communes de Balaruc-les-Bains, Balaruc-leVieux, Gigean, Fabrègues, Vic-la-Gardiole, Villeneuve-les-Maguelone et Frontignan. Considérés comme le poumon vert de notre micro-région, 4 163 ha de massif ont été classés en 1986, sous l’action de Philippe Chappotin (maire et conseiller général), au titre de paysages remarquables. Massif rocheux au nord de Frontignan, formé de sédiments déposés par la mer au cours de l’ère secondaire (période jurassique, 130 à 150 millions d’années). D’une superficie de 5 000 ha, le massif s’est exhaussé lors de la formation des Pyrénées, du Massif Central et des Alpes, à la période éocéne (il y a 40 à 50 millions d’années). Sa plus haute altitude atteint 234 mètres au Roc d’Anduze (Gigean). Le plateau de Lacan (petit causse ou planas) s’élève à 215 et 223 mètres. La végétation qui le recouvre est constituée de chênes verts (yeuses), de chênes kermès (garric), de cades, de buis, de pistachiers lentisques et térébinthes, d’arbousiers, de cistes, romarin, thym etc. Ses pentes déboisées par le surpâturage, les coupes séculaires et les incendies, font l’objet depuis 1945 de reboisements en pins par les Eaux et Forêts. Composant la Gardiole de Frontignan, les piochs se succèdent d’est en ouest, se dressant à l’horizon : le Pioch de Madame (151 m), le Pioch Michel (149 m) aux flancs blessés par les carrières, le rocher de Rasclegirascle (152 m), le Pioch de la Barre (147 m), le Mont de la Jeunesse (142 m). Cette succession rocheuse est entrecoupée de combes et ravins par lesquels s’engagent les chemins de Rabasse (chemin de Gigean par le Planas), le chemin de la Coste (ou Garrigaïres ou Garrigaïdes Déformation de l’occitan « garrolhaïre » : bûcherons qui coupaient du bois pour les fours des boulangers. Souvent cet emploi était réservé aux nécessiteux qui pour quelques sous ramassaient bois, salade, asperges, poireaux, thym et lavande. C’étaient souvent des femmes et des enfants, quelquefois des familles. Gavachs Travailleurs agricoles saisonniers, qui venaient pour les travaux de la vigne, originaires pour la plupart du Tarn, de l’Aveyron et de la Lozère. On les retrouve campant, hors les murs, aux abords de la porte Saint-Martin*. C’est en effet en ce lieu, que les propriétaires frontignanais se rendaient chaque dimanche 73 pour embaucher suivant la saison et le travail à exécuter, hommes, femmes ou enfants. En 1709, on dénombre entre 5 à 600 de ces ouvriers temporaires. Ce nombre ira en décroissant avec le temps, pour de multiples raisons : demande d’augmentation de salaire (9 sols pour un homme en 1630, 20 en 1770), diminution des heures de travail (ils doivent travailler du lever au coucher du soleil). Ils finiront par se louer pour le ramassage du thym, de la lavande qu’ils vendaient aux distilleries, comme les « garrigaïdes », ce qui fait qu’en 1794, Frontignan se trouve avoir des problèmes de main-d’œuvre. En effet le maire signale à son conseil que : « pour la première fois, les vendanges risquent de manquer de bras, 70 montagnards seulement se sont présentés à l’embauche, au lieu des 400 habituels. Cette désertion est due à la concurrence faite par l’installation des nouvelles distilleries de thym et lavande dans les environs, travail mieux payé et moins fatigant ». L’achat de maisons, dans la ville, leur était interdit. Cette interdiction se trouvera levée peu avant 1789, c’est la raison pour laquelle bon nombre de familles actuelles voient leur origine frontignanaise remonter à cette époque. L’accès à la ville leur était bien souvent défendu, car si la plupart d’entre elles vivaient honnêtement, certains hommes se livraient à la boisson, avec tous les désordres que cela pouvait entraîner. En 1774, ils réclament une augmentation de leur salaire en faisant grève et en manifestant dans la ville, les meneurs sont arrêtés. Quatre ans plus tard, la famine se faisant sentir, ils entrent de force dans les boulangeries et volent le pain. Vivant hors les murs, ils sont les maîtres absolus de la campagne, rendant celle-ci peu sûre la nuit, volant les fruits. Quelques-uns sont pris et condamnés au carcan*. Vers le milieu du XIXe siècle, nous les voyons revenir, l’extension du vignoble et l’industrialisation de notre région en sont les causes. Entre 1850 et 1860, 450 d’entre eux s’établiront dans la commune. Gendarmerie En 1853, une caserne de gendarmerie est édifiée route de Balaruc, sur un terrain appartenant à l’hospice Saint-Jacques*. En mai 1936, le bail de l’immeuble est renouvelé. Les appartements à l’étage sont vétustes, bureau et prison sont au rez-dechaussée. Le 22 avril 1965, il est décidé de construire une nouvelle gendarmerie, face à la coopérative*, avenue des Vignerons. Trois ans plus tard intervient la démolition de l’ancienne gendarmerie et d’une partie de l’hospice. En 1985, un Peloton de Sécurité et d’Intervention de la Gendarmerie (P.S.I.G), s’installe dans des locaux de la cité Calmette. Le 10 décembre 1990 : inauguration de la nouvelle caserne destinée au P.S.I.G., face à la rue du Souvenir français. Elle comprend 12 logements de fonction, des bureaux et des hangars pour abriter le matériel. Dans le cadre de la réorganisation de la Gendarmerie et de la Police nationale, en mai 1997, les six gendarmes en poste à Frontignan, iront renforcer la brigade de Villeneuve-les-Maguelone. En 2015, un programme de réhabilitation transformera ce parc en logements sociaux. Glacières La ville était pourvue de trois glacières, celle des Capucins (certainement la première), la glacière publique située sur l’actuel boulevard Général-de-Gaulle et la tour de Joye* appelée également tour de la glacière, cette dernière a fonctionné après la démolition de la glacière publique. La tour dite de la glacière (de Joye) n’a en fait abrité celle-ci que pendant quelques années, 74 des travaux : 840 livres. Elle avait 24 pans (6 m) de diamètre, les murs 2 pans (0,49 m) d’épaisseur, à demi-enterrés, ils dépassaient d’environ 12 pans (3 m) au-dessus du sol. Pour y accéder il fallait franchir trois portes et un couloir coudé pour mieux conserver le froid. On récoltait la glace dans les fossés des remparts* et dans les étangs. Elle rapportait 800 livres, alors que son remplissage revenait à 150 livres. Elle fut démolie en 1775, lors de la construction du grand chemin* (ex RN 112). La province ne donna que 2000 livres à Frontignan en dédommagement, alors que la ville en réclamait 6000. Dès lors, les Frontignanais allèrent s’approvisionner à la glacière de La Peyrade. A La Peyrade, c’est en 1927 que la construction d’une glacière intervient, implantée en bordure du canal des Etangs, à l’initiative de la Société auxiliaire d’Electricité Gaz et Eau, pour les besoins de la Compagnie du gaz*. La glacière « Cristal » livrait la glace dans un périmètre allant de Sète à Mèze en passant par Villeveyrac, Montbazin et Villeneuveles-Maguelone. Elle disparaîtra au début des années 2000 avec le projet de construction de vers la fin du XIXe siècle, elle était située non loin de la glacière publique. En 1699, le propriétaire Philippe Batut, ancien capitaine de mer accepte, après neuf ans d’hésitation, de la vendre à la communauté de Frontignan au prix de 200 livres. Mais il fallut 40 livres pour la remettre en état, le prix de la glace était de 4 deniers la livre. On devait d’abord servir les Frontignanais et les pensionaires de l’hôpital, et s’il en restait, on pouvait la vendre aux Sétois. Au mois de juin 1989, des ouvriers travaillant pour le compte du Gaz de France découvrirent, dans la rue Paul-Doumer, un trou en bordure de la chaussée. Une visite permit de découvrir un couloir et une chambre voûtée envahie par l’eau. La mairie de Frontignan fit explorer ce trou par les plongeurs du corps des sapeurspompiers qui prirent des photographies. Nous étions en présence de la glacière du domaine Saint-Jacques, ancienne propriété viticole. A l’origine, une grande partie de ce quartier constituait le jardin des Capucins, d’où le nom de « glacière des Capucins » En 1717, il fallut refaire entièrement la glacière publique sur les plans du Sétois Guy. Montant La tour de Joye dite de la glacière 75 la future maison de retraite les Muscates et est remplacée par une résidence locative en 2004. bateaux à l’époque où l’étang d’Ingril était plus profond. Ils étaient fort nécessaires pour le passage en mer des barques effectuant des transports vers l’Espagne, l’Italie et l’Afrique du Nord, et pour réapprovisionner les étangs en poissons. Pour rester dans l’étang d’Ingril*, trois principaux graus sont connus : Le grau de Gravatel - était situé en face de la ville dans le quartier que l’on appelle « le Grau ». Il fut l’objet d’aménagements en 1612. Les travaux durèrent un mois environ. Ils demandèrent de nombreuses journées d’ouvriers payés 14 sols l’une et il fut nécessaire d’amener plusieurs centaines de charretées de pierre à raison de 2 sols et demi la charretée. C’est celui qui est resté le plus longtemps ouvert, par où passaient les bateaux qui rejoignaient le port de Frontignan situé approximativement vers la salle de l’Aire, et où passaient aussi les embarcations qui allaient à Mèze, Bouzigues, Poussan. A la suite d’une violente tempête il se ferma en 1623. A peu près à la même époque s’ouvrit naturellement, vers l’est, un nouveau grau. Le grau des Aresquiers ou de Palavas - Ce Grande peur Les récoltes des dernières années avant la Révolution avaient été mauvaises, particulièrement celle de 1788, qui avait été catastrophique. Dans certaines provinces, la famine était telle que des gens mouraient de faim. La rumeur se répandit en France que des bandes de brigands attaquaient villes et villages. Frontignan ne fut pas épargné, on parlait de bandes ayant mis à mal la ville de Beaucaire, certains de ces bandits avaient investi Poussan etc. Pour parer à de telles éventualités, le 2 août 1789, furent constituées les Compagnies bourgeoises, formées de citoyens de bonne volonté pour assurer la sécurité des habitants. Graus Grau est un terme signifiant « estuaire », « passe », ce mot est dérivé du latin « gradus ». Au hasard des tempêtes, ces graus s’ouvraient ou se fermaient, ils permettaient le passage des Les écluses du grau Gravatel 76 nouveau grau s’est ouvert quelques années avant 1623, il sera curé, élargi par les Etats du Languedoc, sa garde sera confiée en 1624 aux habitants de Frontignan, les principaux utilisateurs. Il est distant du port d’environ 6 à 7 km. Le grau vert - Le troisième, situé à l’ouest entre le pont de La Peyrade* et le mont Saint-Clair, que l’on nommait le grau vert et qui s’était fermé depuis pas mal de temps, s’est réouvert plus à l’ouest en juillet 1642. On y créera une bordigue en 1685. Achille Munier* signale qu’entre 1778-80, la province fit entreprendre le percement de la plage près de Gravatel. Est-ce le fameux grau neuf qui en 1800 est doté d’un poste de douane ? En 1831, les graus sont fermés, ainsi qu’en 1853 et 1865. Ce phénomène est la cause de fièvres paludéennes, propagées par l’anophèle (moustique dont la femelle transmet la maladie), qui affectent notoirement la population frontignanaise. Le grau de Gravatel sera réouvert en 1856 par les élus frontignanais et le restera durant plusieurs années. A partir de 1869, grâce au chemin de la plage, le quartier du grau sera fréquenté et la culture de la vigne s’amplifiera. En 1907, après de fortes et longues pluies, localement et dans la vallée du Rhône, le niveau du canal et des étangs monta, les bas quartiers de la ville restèrent pendant une quarantaine de jours sous les eaux, on y circulait en barque. Le maire fit ouvrir sur le lido une tranchée d’un mètre environ. Les eaux se précipitèrent vers la mer. Après quelques heures, le chenal miné par l’eau faisait quatre mètres de largeur. Sur décision du maire, approuvée par les autorités départementales, on fit construire un pont en bois pour permettre d’accéder aux propriétés. A hauteur de la rue du Grau, dans le quartier de la plage, restent quelques vestiges de maçonneries aujourd’hui sous l’eau, c’étaient les jetées d’une sorte d’écluse qui formaient trois passages avec portes. En les fermant les jours de coups de mer, elles empêchaient l’eau d’envahir les étangs, ou après de fortes précipitations, lorsque le niveau du canal montait, on les laissait ouvertes pour que l’eau des étangs s’écoule vers la mer. Le chenal du nouveau port de plaisance*, construit en 1971, est le nouveau grau indispensable à l’équilibre de la faune des étangs. Grottes Assez nombreuses dans la Gardiole, ainsi que dans notre région, leur existence est liée à des phénomènes géologiques qui se sont produits au cours de la période du quaternaire, les eaux abondantes creusant des cavités souterraines. Grotte de Clot (terrain Argelliés) - Vers 1900, M. Clot, grand-père de Charles Clot, l’archéologue frontignanais bien connu, creusant un puits dans l’ancienne propriété Argelliés, située au bas des garrigues de la Gardiole, à 2 Km à l’est de Frontignan, eut la surprise d’atteindre une cavité assez vaste ornée de stalactites et à demi-remplie d’un petit lac aux eaux claires. Ce vaste réservoir naturel lui assurait une réserve inépuisable. Une barque fut descendue dans la cavité et servit à des promenades sur le lac. Grotte du col de Gigean - Citons également la grotte du col de Gigean, obstruée par mesure de sécurité, située à la limite nord de la commune. Cette cavité a livré des vestiges de populations solutréennes (-20.000 à -15.000 ans), magdaléniennes (-15.000 à -10.000 ans) et néolithiques (- 6000 à -2000 ans), révélés par les archéologues frontignanais, Achille Munier, Charles Clot et Jo Balta. Grotte de l’Homme Mort - La grotte voisine de la précédente dite « de l’Homme Mort », petit aven à l’entrée verticale, a servi de 77 sépulture au cours des périodes préhistoriques du néolithique et de l’âge de fer. Le 8 août 1570 est signé le traité de SaintGermain-en-Laye, qui met fin provisoirement à une guerre fratricide, mais hélas elle reprendra après le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy. En 1576, la garnison de la citadelle se compose de 50 hommes commandés par Jacques de Pellot, seigneur de Vérune. En 1585, Frontignan se dote d’une milice bourgeoise forte d’une trentaine d’hommes. Le 30 avril 1598, Henry IV signe l’Edit de Nantes qui met fin aux guerres de Religion. Hélas, très rapidement les deux parties se rendent compte qu’il n’en est rien, et les problèmes subsistent entre Montpellier (protestant) et les villes avoisinantes, dont Frontignan (catholique). En mars 1614, des armes en provenance d’Italie, destinées à Montpellier, sont saisies au large de Frontignan. En représailles, trois Frontignanais, dont le consul Pascal sont arrêtés à Montpellier, le duc de Montmorency doit intervenir pour les faire libérer. En 1622, Louis XIII décide d’assiéger Montpellier. Ce siège durera 50 jours, délai pendant lequel il faudra nourrir les troupes. Frontignan, comme les autres villes de garnison provisoire, subira tous les méfaits d’une soldatesque bien souvent inactive. En 1628, les familles protestantes de Frontignan sont à nouveau imposées pour la réparation des murailles de la ville. Cet acte d’imposition permet de dénombrer 23 familles dont les Argelliés, Gaillard, Angles etc. Par la suite Frontignan n’eut à subir que des réquisitions de barques pour transports de canons et de troupes, l’hébergement de celles-ci et les impôts spéciaux pour cause de guerre. Guerres de Religion A partir de quelle date la Réforme toucha-telle les Frontignanais ? En 1560, le pasteur Bordenave se trouve à la tête d’une dizaine de familles. Celui-ci déménage l’année suivante pour Montpellier. A-t-il était remplacé ? On peut supposer que non, car le 5 août 1561, une lettre est expédiée à Genève pour demander son retour. En fin d’année, l’église* Saint-Paul est saccagée par les huguenots, probablement venus de Montpellier, ville acquise à la Réforme. Images et ornements sont brûlés. Un mois plus tard, ceux-ci sont chassés et le culte catholique y est rétabli. En 1562, au mois de juillet, quelques protestants s’emparent de Frontignan par surprise, en attaquant de nuit la ville qui fut livrée aux pillages et incendies, mais la majorité catholique chasse ces envahisseurs, qui par vengeance détruisent quelques vignes. Le 15 août de la même année, le baron de Crussol, chef de l’armée protestante, à la tête de 3.000 hommes assiège Frontignan pendant une douzaine de jours. Devant la défense opiniâtre des habitants, il est obligé de quitter les lieux. En 1563, le comte de Joyeuse, chef de l’armée catholique, impose aux Frontignanais la charge et l’entretien d’une compagnie pendant la période d’une année et de participer au ravitaillement du camp de Lattes, base arrière du siège de Montpellier. En 1568, la citadelle de Frontignan doit être réarmée, à cet effet, les protestants de la ville sont taxés d’un impôt spécial. 78 H Habitations à Bon Marché (H.B.M.) au même endroit que celui dont il est question Le 27 mars 1919, la mairie fait l’acquisition d’un terrain appartenant à Jean-Etienne Bonhomme, représentant de commerce à Carcassonne, situé au lieu dit « Cap d’Aureille », « d’une superficie de plus de 1 hectare, en nature de jardin potager entièrement clos, pour le prix de 40.000 francs ». C’est sur ce terrain que furent construites peu après, les premières maisons à bon marché. Ce secteur est dénommé actuellement le « Petit Versailles ». Plus tard, plus au nord, un autre quartier sera construit avec la même architecture, on l’appellera le « Petit Paris ». en 1611, lors de l’achat d’une maison voisine pour agrandissement ? Sa surface n’était pas bien vaste, il occupait l’immeuble n°2 de la rue Escarrieux et com muniquait avec la rue actuellement nommée de l’Hôpital-Vieux. Craignant que cet établissement soit source de maladies contagieuses, les Frontignanais demandèrent son déménagement. En 1631, il est question de l’installer à la place du moulin à huile, rue du Canau, finalement un inventaire de 1659 le situe rue du Plan d’Encarneau. Ce même inventaire le décrit comme ne possédant que deux chambres et cinq lits. En 1670, les moines capucins chargés des soins aux malades, iront se fixer hors les murs : l’hôpital Saint-Jacques*, dépendance de leur couvent, vient de naître. Hôpital auxiliaire 109 Pendant la guerre 1914-1918, un hôpital militaire avait été créé dans l’immeuble Cantagrel-Poulhe* qui se trouvait à l’emplacement de l’actuelle place Jean-Jaurès*. Les blessés y étaient accueillis par la CroixRouge dont l’épouse de Victor Anthérieu, maire, était la présidente administrative. Des bénévoles telles Mmes Girello, Pauline Valette, Mlles Angèle Forestier, Paulette Blondin, Suzanne Siau prodiguaient les soins aux militaires arrivés du front par train en gare de Frontignan. Horloges Maîtriser le temps qui fuit, compter les heures des jours et des nuits, fut une des préoccupations des Consuls de la communauté. Il semble bien qu’une première horloge ait existé en 1460. En 1592, pour tenir le « reloge » (horloge) Jacques Pastroux perçoit 50 livres. Au siècle suivant en 1636, Jean Veronne, maître-serrurier de Frontignan, reçoit 40 livres pour l’entretien de l’horloge et des armes pendant un an. En 1662, l’église Saint-Paul est dotée d’une horloge. « Son Hôpital vieux Un hôpital existait déjà en 1340, était-il situé 79 cadran est placé au-dessus et à gauche de la porte gothique, les roues et autres choses sont dans la tribune ». On paie à Fulcrand Bruguière 30 livres « pour rente de sa maison et boutique près de la porte de Montpellier occupée par les maistres qui ont travaillé à la construction et fabrique de l’horloge ». En 1668, 50 livres sont payées à Antoine Brun, menuisier de Frontignan, « pour l’entretènement de l’orloge commune et deux monstres l’une à l’église et l’autre au dessus de la maison consulaire ». En 1708, Bellefleur, maître-horloger de Montpellier, séjourne à Frontignan, pour « conduire et mestre en estat les orloges de Frontignan ». La première à la maison consulaire, la deuxième à l’église. En 1734, Goudon, maître serrurier de la cité prend le relais et dresse un devis estimatif des réparations à faire à l’horloge de la paroisse dont il repeindra la montre (c’est-à-dire le cadran) qui est au devant de l’église « avec couleurs à l’huile de noye ». Il mettra des cordes neuves pour les « contrepoids plus l’aguille de la dite montre sera fette de neuf, plus il sera réparé la chenne qui fet soner le timbre du dit orloge ». Montant du devis : 150 livres. C’était donc une horloge à aiguille unique. Quant à l’horloge de la maison consulaire, il n’en est plus question. En 1816, la charpente qui supporte la cloche de l’église ainsi que celle de l’horloge doivent être refaites. En 1820, la commune est privée de son horloge depuis plusieurs mois. C’est toujours la même que celle placée à l’église en 1662, au mécanisme très robuste mais fort usé. Elle est vendue en 1822 au serrurier Joseph Truc de Montpellier au prix de 100 francs. Plus aucune horloge ne viendra orner la façade de notre église. A la même date, une nouvelle horloge est placée à la tour de la mairie par l’horloger Cure de Montpellier, coût des travaux 1 700 francs. En 1883, il faut la remplacer par un nouveau mécanisme, c’est la maison Prêtre et fils de Rosureux dans le Doubs qui est chargée de cette installation. Le 8 avril 1895 on projette de dresser une tour en bois de 11 mètres pour y installer l’horloge et la cloche sera au-dessus à 14 mètres, il en coûtera 325 francs. Après utilisation, le bois restera la propriété de la commune. Le 14 novembre de la même année pour réinstaller l’horloge sur le clocheton de la mairie, après nettoyage et réparation il en coûtera 850 francs, le travail est garanti 5 ans. Les nouvelles techniques chassent les anciennes et en 1938, une pendule électrique sur secteur remplace l’ancienne. C’est la maison Francis Paget de Morez du Jura qui s’en charge pour la somme de 11 350 francs. Puis un mouvement à pile prendra le relais, pour laisser à son tour les modules à quartz assurer l’heure de la cité. 80 I Imitations infusion d’écorce d’amandes amères torréfiées, 4 litres infusion de Brou de noix, 2 litres Cognac vieux et coloré, 6 litres alcool à 90°. Porto Vin rouge très coloré type Roussillon vieux 18° + 4 ° liqueur Mistelle rouge, jus de pruneaux, légère addition de caramel et de thé. Certaines personnes, pour leur consommation personnelle, pouvaient se faire des imitations de vins : Type Bordeaux 70 litres de vin de Minervois ou du Roussillon vieux 12-13°, 25 litres de vin blanc Terret Bourret sec et vieux, 1 litre infusion de brou de noix, 1 litre infusion de pruneaux, 2 litres infusion de coques d’amandes, 50 cl infusion d’iris. Type Bourgogne 70 litres vin rouge des Corbières 12°, 25 litres vi n blanc sec type Clairette 12°, 30 cl infusion de framboise, 2 litres infusion de brou de noix, 2 litres infusion de coques d’amandes, 3 cl infusion de thym, 2 cl infusion de romarin. Avant le contrôle très strict de ces produits, voici comment nos ancêtres fabriquaient de façon industrielle certaines imitations : Quinquina Mistelle pour un hecto + vin blanc additionné d’alcool 2 Kg Quinquina jaune Kalysaya par hecto, 2 Kg Quinquina rouge ou gris par hecto, 500 gr écorce d’orange amère par hecto. Vermouth Vin Picpoul + Clairette + alcool. A laisser vieillir 1 Kg écorce orange amère par hecto, 250 gr fleurs de Camomille par hecto, 100 gr Candamone de Malabar par hecto, 800 gr Centaurée par hecto, 300 gr Chardon bénit par hecto, 5 gr Aloes lucie soccotrin par hecto, 10 gr Canelle de Ceylan par hecto, 10 gr Noix de muscade par hecto, 40 cl de jus de framboise par hecto, 10 l d’alcool à 90° par hec to, 10 l Mistelle aromatisée à l’infusion de fleur de sureau, par hecto. Muscat Pour un hecto mistelle + vin blanc + alcool à 90° p our obtenir un produit à 15° alcool et 6° liqueur Baumé : 200 gr fleur de sureau, 500 gr graines de coriandre, 100 gr cacao torréfié. Madère 100 litres vin blanc sec type Malvoisie, 2 litres Industries C’est à partir du XIXe siècle que des industries s’implantèrent sur notre territoire. Ciments Lafarge - Le 26 janvier 1925, un représentant des cimenteries « Pavin de Lafarge » vint confirmer auprès du Conseil 81 La cimenterie Lafarge quartiers. Quelques années plus tard, on modifie les lampadaires en y installant de nouveaux becs de marque Auer plus efficaces. Pechiney Saint-Gobain - En raison de la demande d’engrais nouveaux pour les vignes, la « Compagnie Bordelaise de Produits Chimiques » s’installa en 1894-95, sur la propriété Nicolas à La Peyrade. En 1962 elle fusionne avec « Kulhmann » et en 1970 prend le nom de « Pechiney Saint-Gobain ». Elle occupait 160 personnes, elle recevait la matière première, l’hydrogène sulfuré, de la raffinerie Mobil et du complexe de Lacq. Cette usine cessa toute activité en 1972. Port conchylicole -Tunnel de congélation Ils se trouvent à l’ouest de la plage en bord de mer. Il y avait une nécessité de créer un lieu de stockage de poissons pour le port de Sète, les Sétois souhaitaient que cela se fasse chez eux mais le site de Frontignan fut choisi pour plusieurs raisons : la superficie offerte, la facilité des voies d’accès, la possibilité de créer des quais de débarquement. Le permis de construire fut délivré le 23 municipal, l’achat, quelques mois auparavant, d’un terrain à La Peyrade, afin d’y bâtir une usine. C’est en 1929 que démarra à l’ouest de la ville au bord de l’étang de Thau, l’usine de la société des « Chaux et Ciments Lafarge ». En 1938, le personnel se composait de 275 employés. C’est sur ce site qu’était extraite l’argile nécessaire à la fabrication du ciment et à Loupian le calcaire. Avant la guerre, l’usine produisait 80.000 tonnes de ciment par an et employait 300 ouvriers. En 1985, la baisse d’activité amène la fermeture du site, cent emplois sont supprimés, l’ancienne usine ne fera plus que de l’ensachage. En 2013, l’activité sera déplacée sur le port de Sète. Compagnie du gaz - La compagnie « l’Union des Gaz » qui était installée à « Cette », s’implantera en 1867 à Frontignan dans le quartier de La Peyrade. Elle alimentait les villes de « Cette » et de Frontignan en gaz de ville pour l’éclairage public. Chez les particuliers, pour l’éclairage et le chauffage, les premières cuisinières à gaz apparaissent. A Frontignan, des becs d’éclairage sont installés dans certains 82 juillet 1983 et le 25 juin 1985, le Président de la République, François Mitterrand, accompagné de Pierre Joxe, ministre de l’Intérieur et Georgina Dufoix, ministre des Affaires Sociales et de la Solidarité Nationale, inaugura le tunnel de congélation. Une pépinière d’entreprises s’installa sur ce site ainsi que le port conchylicole regroupant plusieurs mareyeurs qui commercialisaient huîtres, moules et coquillages du Bassin de Thau. Raffinerie Bastide - La « Raffinerie d’Amérique Bastide », située avenue de la Résistance, fut opérationnelle en 1878 et deviendra plus tard la « Raffinerie Clément Gérard et Cie ». Elle produisait exclusivement du pétrole lampant pour l’éclairage et de l’essence pour les véhicules à moteur. Raffinerie de pétrole - Crée en 1904 sous le nom de « Société Industrielle des Pétroles » elle raffinait du pétrole brut venant de Roumanie. Elle prend ensuite le nom de « Compagnie Industrielle des Pétroles » (C.I.P.). Au début de la seconde guerre mondiale elle traitait 250.000 tonnes de brut par an. Détruite en 1944 par le bombardement, elle est reconstruite grâce au « plan Marshall » et change de raison sociale en 1949, la CIP devient la « Socony Vaccum française » et en 1955 la « Mobil Oil française ». La fermeture de la raffinerie est annoncée le 5 décembre 1985 et le 8 avril 1986 les feux sont éteints dans la plus ancienne raffinerie de France. Aujourd’hui BP British est propriétaire des 65 ha du site et ExxonMobil est responsable de la pollution de 12 ha du site. C’est le 2ème plus grand dépôt d’hydrocarbures d’Europe, derrière Amsterdam. Raffinerie de soufre - L’usine de Frontignan appartenait à la « Compagnie Bordelaise des Produits Chimiques », acquise en 1914 par la Société des Raffineries de Soufre Réunies de Marseille (R.S.R.). Elle était située entre la route nationale 108 et la ligne de chemin de fer, dans le quartier des Pielles. Elle produisait des soufres sublimés, triturés, mouillables et micronisés pour la viticulture. Dans les vingt dernières années, elle traitait de la matière première provenant des puits de Lacq et de la raffinerie de pétrole locale. L’ « Européenne de Soufre », société germano- La raffinerie de pétrole C.I.P. 83 hollandaise, a grâce à une offre publique d’achat, repris l’ancienne société en 1987. Elle dut fermer ses portes en 1988, sur son site se dresse aujourd’hui l’éco-quartier des Pielles. S.A.P.L.A. - Après la dernière guerre, le commerce des vins et apéritifs très florissant à Frontignan, commença à décliner. Trois négociants s’unirent pour créer une fabrique de produits laitiers, une filiale des yaourts J.A. Benoit implantée à Marseille, la « Société Anonyme des Produits Laitiers » (S.A.P.L.A.). Cette entreprise grandit et développa sa production sur toute une gamme de desserts. Plus tard cette usine travailla sous le nom de « Chambourcy » et termina sous l’étiquette de « Lactel », elle occupait 188 personnes et produisait 87 millions de pots par an. A la fin du XXe siècle, toutes ces usines arrêteront leurs productions, la ville subit de plein fouet cette désindustrialisation qui provoquera une sensible augmentation du chômage. fréquentation de l’école primaire était surtout réservée aux enfants de la bourgeoisie, qui poursuivaient éventuellement leurs études à Montpellier. Le nombre des régents d’école en fonction à Frontignan était variable, et réduit au minimum. Quelques documents nous informent sur cet état, par exemple, le 5 janvier 1688 … « il y a deux maîtres d’école, savoir Philippe Moulin et Pierre Bélier et une maîtresse Catherine Angloise ….. les maîtres enseignent aux garçons et la maîtresse aux filles et vont avec leurs élèves à la messe les dimanches et jours de fêtes » ….. En 1732 ….. « une fois seulement il se présenta un second maître qui connaissait le latin et s’offrit à l’enseigner aux enfants au-dessous de l’âge scolaire de 7 ans, en même temps que la lecture et la religion » ….. Pendant la Révolution, le 15 janvier 1796 « il y a dans la commune de Frontignan, un instituteur et une institutrice ». Le traitement du régent d’école à Frontignan était fixé en 1688, à 150 livres par trimestre pour un maître et 100 livres pour une maîtresse. Le traitement annuel d’un instituteur était de 700 francs en 1871 et 1300 francs en 1881. Instituteur Pendant longtemps l’enseignement était dispensé par des religieux qui enseignaient principalement le catéchisme. En 1718, la demoiselle Carrière chassa, sur ordre du curé, la fille du châtelain parce qu’elle n’avait pas assisté au catéchisme. Le châtelain se vengea de cet affront en la faisant renvoyer. L’instruction n’étant pas obligatoire, la Isle Vacquière Ile qui se trouvait au tènement de SaintMartin, comme le confirme un texte du XVIIe siècle : « vigne à hierle vacquière confronte de grec chemin bas de la gaze ». 84 J Jeux de Ballon et du Tambourin dimanches et jours fériés à la disposition des joueurs, pour fournir les accessoires. On ne pourra jouer plus d’une partie, si d’autres joueurs attendent. Le terrain ne pourra être retenu plus d’une semaine à l’avance et le ballonnier, au bord du jeu, contrôlera les parties. En 1881, la municipalité prend la décision de démolir les tribunes, le jeu de ballon n’attirant plus les Frontignanais. L’endroit était devenu un « cloaque aux odeurs putrides », servant en effet de dépôt d’ordures. Par la même occasion, il est décidé de rogner une partie de l’esplanade et d’aménager l’Herbette pour tracer ainsi un vaste boulevard. Si le jeu de ballon n’avait plus les faveurs du public, c’est que vers 1875 était apparu un nouveau jeu dit du « tambourin ». Le tambourin est un cerceau de bois sur lequel est tendue une peau de porc ou de chèvre. Un autre tambourin à long manche, le « battoir », ne sert qu’à mettre la balle en caoutchouc le plus loin possible dans le camp adverse. Le jeu se joue à dix joueurs se faisant face. Une ligne appelée « basse » délimite les deux camps dont les dimensions atteignent 90 à 100 mètres de longueur pour 18 mètres de largeur. A Frontignan, ce jeu a été abandonné au début du siècle. Le jeu de ballon occupait un espace situé sur le boulevard Gambetta à hauteur du rond-point. Ce jeu se pratiquait avec un brassard fixé sur l’avant-bras, et un tube de bois de 15 cm de hauteur dont la surface extérieure était taillée à facettes. La main le tenait grâce à une poignée transversale et oblique fixée à l’intérieur. Le balle en peau était remplie, au moyen d’une seringue, d’un mélange de blanc d’œuf et de vinaigre qui en coagulant durcissait. En 1612, le connétable de Montmorency, gouverneur du Languedoc, résidant à Pézenas, se trouvait aux bains de Balaruc avec son jeune fils. Ce dernier, jeune amiral de 17 ans, exprima le désir de venir à Frontignan pour y jouer au ballon, ce qui prouve que le jeu de ballon existait déjà. Au XVIIIe siècle, beaucoup de petits villages de l’Hérault possédaient un jeu de ballon. Celui de « Cette », construit en 1768, mesurait 87,68 m de longueur sur 15,59 m de largeur. En 1876, le jeu de ballon de Frontignan était en très mauvais état. La commune le donne à ferme à Paul Baldare qui s’engage à verser 10 francs annuels à la commune, à charge pour lui d’entretenir le terrain à ses frais. Un règlement en 16 articles est établi. Le prix de la partie est fixé à 30 centimes pour deux brassards, ce qui indique que la partie se jouait à deux. Le fermier Baldare devra se tenir les 85 Journaux anciens A Frontignan, en 1627, sur l’étang d’Ingril*, quinze jouteurs s’affrontent à bord de deux barques devant un spectateur de marque, le connétable de Montmorency, Gouverneur du Languedoc. Ce dernier l’année suivante demande au Consul de notre ville « de faire préparer les joustes qu’il s’est obligé de faire voir à Monsieur le cardinal de Richelieu et mesme de les faires avec toutes les circonstances et le plus grand appareil que faire se pourra ». Ce qui se réalisa en 1629. « En l’année 1666 pour faire les joutes royales, artifices, feux de joye et autres magnificences en l’honneur du port Saint Louis à Cette, jeter en mer la pierre fondamentale duquel port et autres réjouissances publiques, Pierre Delcure, consul de Frontignan prit bâteau sapine m’appartenant avec lequel je gagnais mas vie, ainsi que sept grandes ais appelées romblas », telle est la déclaration de Jean Roubieu, patron, réclamant le remboursement de sa barque, laquelle avait été endommagée à la suite des fêtes ci-dessus énumérées. En 1930, la société « les Vieilles Lances » fut invitée par la ville d’Alger à faire une démonstration de joutes languedociennes à l’occasion du centenaire de l’Algérie. Pour organiser ce tournoi, il a été demandé une subvention au Conseil municipal afin de permettre l’achat de barques et du matériel de joutes nécessaire. La même année, cette société cesse ses activités et à ce sujet nous avons relevé que : « le comité des Vieilles Lances à l’honneur de faire connaître à la population qu’il remet officiellement à la Société des Jouteurs Frontignanais, le matériel de joutes qu’il a eu le plaisir et l’honneur de faire construire avec l’appui de tous……. ». Outre la Société des Jouteurs Frontignanais, nous avons eu à La Peyrade, en 1921, le « Pavois sportif lapeyradois », à Frontignan L’Appel du Large Journal paroissial créé par le curé Joseph Souche vers 1943. Ce mensuel a consacré ses pages au compte rendu très détaillé du bombardement* du 25 juin 1944. Il cessa de paraître, faute de fonds, en 1950. Le gérant était Joseph Souche, l’imprimatur était donné par l’Evêché (J. Rouquette) et le journal était imprimé à Sète par Sottano. L’Echo de la Gardiole Journal frontignanais à but pré-électoral qui ne parut qu’une seule année, du 7 mai au 6 octobre 1921. Le rédacteur en chef était Léon Peyronnet et l’éditorialiste Léon Babau. L’Eclair Journal à tendance royaliste. Il cessa de paraître en 1945, après avoir collaboré pendant l’occupation allemande. Il fut remplacé par le Midi Libre. Le Petit Méridional Journal à tendance républicaine. Cessa de paraître en 1945, après avoir collaboré pendant l’occupation et devint la Marseillaise puis l’Hérault du jour. Joutes nautiques A quelle date ont eu lieu les premiers tournois de joutes nautiques ? Certains prétendent que ce sont les soldats de l’armée de saint Louis, dans l’attente du départ pour les croisades, qui auraient imaginé les joutes nautiques à Aigues-Mortes, prenant modèle sur les tournois de joutes à cheval. Nous avons les preuves qu’en 1538 un tournoi eut lieu à Aigues-Mortes devant François 1er, qu’en 1601 c’est devant Montmorency que des jouteurs s’affrontèrent en Agde. Elles faisaient partie des spectacles que les doges de Venise offraient à leurs invités de marque. 86 une société éphémère l’« Amicale des jouteurs frontignanais » qui fut dissoute en 1996. En notre ville, la coutume veut que le 14 juillet soit organisé le tournoi des jeunes locaux et à l’occasion de la fête locale, qui se déroule le dimanche suivant, se dispute le Grand Tournoi opposant les meilleures lances régionales en catégorie lourd. Ne pas oublier la pépinière de futurs champions issus de l’école de joutes dirigée par Jacques Castillazuelo dit Mahu. Dans les années 1990, un groupe de jouteurs baptisé « la Squadra » se distingua dans les tournois régionaux. Les joutes nautiques vers 1950 87 88 L La Peyrade gaz* (aujourd’hui ERDF) prouvent également leur présence. Des métairies s’implantent à partir du XVIIIe siècle, Mas Bernadou*, Mas de Chave*, château de La Peyrade*, château de Six Terres*, château de Méreville*, château de Stony* et Mas de Suède*. Le quartier de La Peyrade est constitué vers 1840 par des employés du chemin de fer et quelques porteurs d’eau. Le journal sétois Situé à 3 km du centre ville, le hameau de La Peyrade a pris naissance au milieu du XIXe siècle. Son nom est celui de la chaussée établie dans l’étang d’Ingril par Paul Riquet au XVIIe siècle. Les premiers habitants à fouler le sol lapeyradois furent des Gallo-romains établis dans les vignes du Mas de Bernadou*. D’autre part, de nombreuses amphores retrouvées dans un puits situé dans l’ancienne usine à Vue aérienne du quartier de La Peyrade 89 La Méditerranée mentionne en 1845, « les vendeurs d’eau de La Peyrade qui, avec leurs tonneaux posés sur des charrettes ravitaillent la ville en eau potable à un sou la cruche ». Le recensement de 1872 comptabilise 255 habitants dans l’agglomération et 132 personnes dans les métairies. Pour simplifier les votes, Frontignan procède en 1880, à la division de la commune en deux sections électorales. La Peyrade devenant la deuxième section avec trois conseillers municipaux. Cette séparation prendra fin en 1993. Par quatre fois (1884, 1891, 1906 et 1937), les Lapeyradois demandent, sans succès, que leur agglomération devienne une commune en invoquant entre autres l’éloignement de la mairie* de Frontignan et l’absence des services publics comme la Poste, l’Etat civil ou encore la Police. Demande refusée quatre fois par le ministre de l’Intérieur après avis négatif du préfet. En 1887, sur proposition des conseillers lapeyradois, très républicains, la fête locale est fixée au 20 juin (date du serment du Jeu de Paume de 1789). Quatre associations existent à cette époque : Football Club, Société des Jouteurs lapeyradois, Société sportive cycliste, Secours mutuel « l’Indépendante ». La mise en place du réseau d’égouts s’effectue en 1934, la population atteint alors 2.000 habitants. Au cours de l’année 1937, agrandissement de la place publique et achat de la propriété Fernadié (12.470 m2) où s’établira la première mairie annexe. Au cours de la sombre période de la guerre, en 1943, la population descend à 1 450 habitants. Dès 1945, peu à peu, le vignoble des grands domaines se reconvertit en cépage muscat. Pour décongestionner la traversée de l’agglomération, la voie d’évitement sud est terminée en 1991, en effet 25 000 véhicules empruntaient journellement l’ex R.N.112. Lavoirs publics A Frontignan, vers les années 1930, la municipalité fit construire un bâtiment au terrain de l’Aire pour servir de lavoir public. Les ménagères étendaient leur linge sur des fils de fer installés sur le terrain contigu, où fut construite, un peu plus tard, la salle de l’Aire. Le lavoir public quant à lui, fut transformé en salle de culture physique, occupé par le Frontignan Athlétic Club (FAC). Cette salle fut détruite le 16 mai 1992 pour permettre aux camions des entreprises installées sur ce secteur un meilleur accès à leurs entrepôts. A La Peyrade un lavoir privé existait aux Chantiers Généraux dits « cité Marcou » au début des années 1920. Ce dernier était réservé aux résidents de la cité. Loups Il paraît bizarre à notre époque que nos ancêtres aient eu à se préoccuper de ces canidés, pourtant tel fut le cas. Le 25 janvier 1645, le gouverneur du Languedoc, le maréchal de Schombert, qui était aux bains de Balaruc, fit organiser une chasse aux loups « dans le lieu de Mireval », à cet effet, il fit réquisitionner une vingtaine d’hommes. L’année suivante, le 27 avril, le maréchal repartit en chasse, mais cette fois-ci dans « lysle de Sette », le consul de Frontignan Gaillard et 90 hommes participèrent à la battue. En 1791, le Directoire départemental offre une prime à tout chasseur qui rapporterait la dépouille d’un loup. Cette prime est tarifée comme suit : 30 livres pour une louve, 24 pour un mâle et 12 livres pour un louveteau. 90 M Maires du district de Montpellier, et il donnera sa démission le 6 mars suivant. François-Marc Lambert ayant été élu maire, par une autre fraction des électeurs, son investiture est reconnue officiellement le 6 mars 1790 et le restera jusqu’à sa démission le 16 décembre 1792, en raison de sa nomination comme membre du Directoire Départemental. Marc Poulhe 17 décembre 1792 au 30 avril 1795 / Pierre Roux 1er mai 1795 au 25 juin 1800 / François Bruguière 26 juin 1800 au 29 février 1812 / Joseph Lapierre 1er avril 1812 au 23 septembre 1830 / Paul Tudès 29 septembre 1830 au 23 septembre 1840 / Marc Poulhe 24 septembre 1840 au 5 mars 1848 / Paul Tudès 6 mars 1848 au 19 février 1852 / Argelliés-Layrolle 20 avril 1852 au 10 août 1852 / Marc Poulhe 11 août au 25 août 1865 / Pierre-Jean David (lapeyradois) 26 août 1865 au 22 novembre 1867 / Bellonet-Lacrouzette 23 novembre 1867 au 2 octobre 1870 / Antoine Clément 3 octobre 1870 au 25 février 1874 / Amédée Argelliés 26 février 1874 au 11 mai 1876 / Antoine Clément 11 mai 1876 au 7 septembre 1877 / Achille Munier 8 septembre 1877 au 26 décembre 1877 / Antoine Clément 27 décembre 1877 au 30 septembre 1879 / Jacques Seguin 10 octobre 1879 au 22 janvier 1881 / François Simorre 25 janvier 1881 au 16 mai 1896 / Hippolyte Gachon A la fin du XVIIe siècle, Louis XIV créa des offices payants de Maires et lieutenants de Maire. C’était une nouveauté, car jusqu’alors seuls les Consuls dirigeaient les affaires de la communauté. Certains bourgeois fortunés s’offrirent cet honneur. A Frontignan, le premier postulant fut le sieur Domergue, de 1693 à 1700, puis de Griffy de 1707 à 1733, ensuite Argelliés en 1735. Ils prenaient alors le titre de « Monsieur de Frontignan » et pouvaient assister tous les sept ans avec les consuls aux Etats du Languedoc. Mais quelquefois des rivalités s’installaient entre ce double pouvoir des maires, qui achetaient leur charge, et des consuls*, qui étaient élus. Tout cela fut modifié à la Révolution, laquelle instaura un système d’élection un peu plus démocratique. Système qui ne fut pas toujours respecté, car depuis 1789, les maires qui se sont succédé, n’ont pas tous été élus de cette façon, certains ont été nommés par le gouvernement au pouvoir. François Bruguière prit le titre de maire le 23 octobre 1789, ayant été élu à la façon des Consuls, il se démit de ses fonctions après les élections du 1er au 4 février 1790. Jacques-François Chappotin est élu maire le 4 février 1790 par une partie des électeurs, après plusieurs séances très houleuses. Cette élection ne sera pas entérinée par le directoire 91 17 mai 1896 au 10 mai 1904 / Joseph-Noël Périer 11 mai 1904 au 18 mai 1912 / Victor Anthérieu 19 mai 1912 au 21 juilet 1932 / Elisée Galabert 26 août 1932 au 21 mars 1941 / Pierre Guillon 22 mars 1941 au 21 août 1944 / Elisée Galabert 22 août 1944 au 19 mai 1945 / Georges Aillaud 20 mai 1945 au 9 mai 1953 / Philippe Chappotin 10 mai 1953 au 27 mars 1965 / Hubert Brives 27 mars 1965 au 31 mars 1970 / Roger Michel 27 avril 1970 au 18 mars 1971 / Philippe Chappotin 19 mars 1971 au 19 mars 1989 / Christian Combette 24 mars 1989 au 8 mai 1990 / Dominique Ruggiéro 17 mars 1990 au 22 juin 1995 / Pierre Bouldoire depuis le 23 juin 1995. centre de la cité, dans une dépendance du château*, non loin de la mairie actuelle*. Au XVIIe siècle, quoique modeste maison d’une pièce, elle était cependant munie d’une horloge* sonnant les heures. En l’an 1626, les Consuls* de Frontignan obtiennent « sous l’albergue et censive annuelle de 3 livres », l’inféodation d’une vieille tour contiguë à la muraille de l’ancien château de Roquefiche, « laquelle demeure inutile à Sa Majesté et confrontant la maison de ville, pour y faire des archives communes et tenir titres et papiers et serrer avec sûrement les munitions de guerre et autres choses appartenant à la dite communauté ». Après un siècle et demi de bons services, cette modeste maison consulaire sera mise en vente en 1785 pour 1 100 livres. La communauté vient d’acheter à Marie-Antoinette Argelliés les vestiges de l’ancien château* pour la somme de 3.000 livres. Les Consuls souhaitent aménager dans ces bâtiments une nouvelle mairie avec salle de réunion, cabinet d’archives, logement du valet de ville et du maître d’école, un « auditoire » et une prison. Cet ensemble est représenté sur une des premières photographies, prise à la fin du XIXe siècle. Sa démolition débute en 1894. Maison de ville La première « maison de ville » se situait au Mairie actuelle C’est tout d’abord avec l’intention de construire un groupe scolaire qu’une commission communale, réunie le 30 avril 1889, porte son choix sur un groupe de maisons appelé « le château » appartenant aux héritiers Argelliés-Lairolle, d’une superficie de 1.470 m2 et d’un prix ne dépassant pas 11.000 francs ….. « située au centre même de la ville, qui sera embelli par la disparition de ces immeubles et l’édification de ce monument ». M. Blanc, l’architecte de la ville, est chargé d’établir un projet de construction d’une école, La maison de ville sous la neige 92 1895. Dans une cassette de plomb posée sous la pierre d’angle de gauche, sont placés le procès-verbal signé des autorités locales et quelques pièces de monnaie d’argent et de bronze de l’année. Fin 1895, l’entrepreneur abandonne les travaux, il se plaint de ne pas être payé. Une nouvelle somme est alors allouée et le chantier peut continuer. Le budget prévu deux ans auparavant est depuis longtemps dépassé, la municipalité va avoir recours à de nouveaux emprunts. L’opposition se déchaîne devant le gouffre financier que représente cet Hôtel de Ville « vraiment trop luxueux ». Les travaux étant bien avancés, on envisage son inauguration pour le 14 juillet, puis le 4 septembre, il est même question du 3 mai 1896, veille du premier tour des élections municipales. Finalement les élections ont lieu, et François Simorre est battu au second tour par son adversaire Hippolyte Gachon, principal opposant à la construction de cet édifice. En conséquence cette mairie ne sera jamais officiellement inaugurée. Une somme de 90.000 francs supplémentaire doit être empruntée pour finir les travaux. En novembre 1896, quelques services municipaux commencent à s’y installer et en novembre le premier mariage entre Albéric Forestier et Augustine Rouzier est célébré. Le 20 février 1897, le Conseil prend possession de l’actuel Hôtel de Ville. Le 4 septembre 1920, la mairie est illuminée, car l’on fête un double événement, le 50e anniversaire de la République, mais également l’inauguration de l’éclairage public sur la commune. Un emprunt de 56.000 francs est nécessaire pour terminer les travaux. Le 1er avril 1975, aménagement du sous-sol de la mairie en nouveaux bureaux. A La Peyrade c’est à partir de 1936 qu’une ancienne habitation faisait office de mairie La mairie actuelle ainsi qu’un second projet comprenant, une école, une mairie et une halle couverte. Le 18 juin, le Conseil municipal ajourne pour raison financière ces projets, mais décide l’acquisition immédiate des immeubles. En mars 1893, il adopte le projet de M. Deschanels, architecte montpelliérain, pour la construction d’une mairie avec une salle de justice et d’un marché couvert à la condition que ces travaux ne dépassent pas la somme de 120.000 francs. Frontignan étant chef-lieu de canton, la ville devait se doter d’une salle de justice avec juge et greffier, située dans l’actuel bureau des élus. L’accès se faisait côté halles avec une entrée réservée à cet usage, les geôles se trouvaient également à ce niveau. La pose de la première pierre par le maire François Simorre et son Conseil municipal intervient le dimanche 21 avril 93 annexe (logement du garde municipal, célébration de mariage, bureau de vote…) Installée en bordure de la RN 112, elle faisait partie d’un plus grand corps de terrain de 12.470 m2 appelé enclos Gauthier. Elle accueillera un temps une classe de garçons et dans les années 1960, expansion démographique oblige, la construction d’un bâtiment administratif devenu indispensable est décidée. La mairie annexe est née. détermina le conseil d’administration (les Capucins ?) à acheter un autre local, qui présentait une position heureuse au pied de nos montagnes avec de la bonne eau ….. les réparations les plus urgentes étaient faites …… lorsque la Convention Nationale décréta que les biens des hôpitaux seraient vendus avec les autres biens nationaux. A cette époque il existait, pour le besoin des pauvres, huit grands lits, deux couchettes, les paillasses, les matelas, les traversins, les rideaux et tout le linge nécessaire au secours de l’humanité ». Un an plus tard, un inventaire du mobilier restant est dressé, l’hospice possède encore deux maisons qu’il loue et qui ne rapportent que 16 livres par an. Le total de ses revenus s’élève seulement à 1.100 livres en assignats, alors qu’il en faudrait le triple pour que cette oeuvre puisse fonctionner. L’hôpital était géré par des soeurs et en 1868, la Supérieure de Bourg-Saint-Andéol envoie deux religieuses rémunérées. La date inscrite au-dessus de la porte d’entrée, non loin de celle de la chapelle, correspond à des réparations exécutées en 1893. Saint-Jacques qui appartenait aux Capucins était un grand domaine viticole qui s’étendait de l’avenue des Vignerons jusqu’à l’avenue des Thermes. Pendant la guerre 1914-1918, ce terrain est vendu par lots. Le 26 décembre 1960, l’hospice Saint-Jacques qui était jusqu’ici communal, devient établissement public en vertu de l’ordonnance du 11 décembre 1958. Le 30 juillet 1974, suite au départ du personnel religieux, sont créés deux postes d’infirmières. Cinq ans plus tard, la construction d’un bâtiment neuf et la réhabilitation des anciens bâtiments transformeront l’hospice en maison de retraite publique. De ce fait, il est décidé de dénommer l’hospice Saint-Jacques « Résidence Maison des seniors Vincent-Giner* Le départ du lycée Maurice-Clavel* pour le site de l’ancienne cafétéria de la Mobil libère des locaux qui, après d’importants travaux, seront destinés aux associations du 3ème âge et des Anciens Combattants. C’est le 24 mars 2007 que la Maison des Seniors ouvre officiellement ses portes, sur une surface de 725 m² et sera baptisée Vincent-Giner*, conseiller municipal disparu en 2006, en hommage à toutes ses actions menées en direction des seniors. Maisons de retraite Résidence Saint-Jacques - L’hôpital SaintJacques* de Frontignan dont on trouve mention écrite dès 1343, ce qui suppose une fondation encore plus ancienne, est installé en 1789 dans l’ancien couvent des Capucins* qui, après avoir occupé, hors les murs, d’autres emplacements, étaient venus s’y installer en 1670. Le 15 janvier 1796, en réponse à une question posée par une commission du district de Montpellier, le Conseil répond : « Nous possédions autrefois un hôpital qui pouvait subvenir aux besoins des malades indigents de la commune (hôpital vieux), ils y trouvaient dans un local tous les soins utiles, mais leur convalescence était toujours pénible, ce qui 94 pour personnes âgées Saint-Jacques ». En 1982, la chapelle est restaurée. Résidence Anatole-France - La résidence a été bâtie sur le site des anciens chais Olive et des douches municipales*, elle fut inaugurée le 1er mars 1988. Le 26 octobre 1990, le conseil d’administration accepte de gérer définitivement la capacité d’hébergement autorisée à la Résidence Anatole-France. La prise en charge s’effectuera le 1er mars 1991. Résidence les Muscates - Septembre 1999, un projet d’une troisième maison de retraite, à La Peyrade, est d’actualité pour la ville et l’Etablissement public des maisons de retraite. La résidence sera composée de trois ensembles : un pour les personnes désorientées, un pour les personnes dépendantes et le troisième pour les personnes valides. Son lieu d’implantation sera près du centre de La Peyrade, sur des terrains de la ville, rue de la Glacière, au bord du canal des Etangs. Cette résidence proposera 53 places en chambres individuelles, générant 32 emplois dont 24 hospitaliers. Les travaux débutent en octobre 2001 et l’inauguration a lieu en septembre 2003. Sept ans plus tard, la construction d’un bâtiment supplémentaire est nécessaire pour accueillir une unité « Alzheimer ». une rente annuelle de 600 francs. Les travaux de démolition peuvent commencer, ce qui permettra de créer la future place Jean-Jaurès* et le Monument aux Morts*. Maison Mathieu Bâtie sur une parcelle de 4.360 m2 tout au début du XXe siècle, cette maison bourgeoise à vocation viticole construite par Léon Bouthier est rachetée par M. Védrine, puis en 1910 par Maurice Mathieu, propriétaire de plusieurs domaines viticoles, qui la revendra en 1973 à la ville. Quelques années plus tard s’y installeront le Trésor public et la première salle municipale de cinéma (salle Henri-Bordes). Actuellement c’est le Cinémistral qui occupe le rez-de-chaussée et la perception vient de déménager sur le nouveau site des Pielles. Maison Poulalion Au 26 du boulevard Gambetta se trouve un édifice de style byzantin, flanqué de cinq tours carrées, qui attire l’attention du promeneur et abrite actuellement 27 appartements. Ce bâtiment a été construit par le docteur Marius Séverin Auguste Poulalion,* né à Frontignan le 27 juin 1861. C’est à la fin du XIXe siècle que le docteur Poulalion prend conscience que le soleil, la proximité de la mer et les collines de la Gardiole rendent ce lieu propice à l’établissement d’une maison de soins pour les personnes de santé fragile. Sur ses propres plans, avec ses propres deniers, c’est en 1899 que débutent les premiers travaux. Malheureusement le docteur Poulalion n’a pas de connaissances particulières en construction. Arrivé au troisième étage, on s’aperçoit que le bâtiment risque de s’effondrer et il devient nécessaire de renforcer les fondations. Les installations intérieures sont faites avec les techniques modernes de l’époque, il y a Maison Cantagrel Immeuble d’une superficie de 1.180 m2, délimité par les rues du Port, du Bourg, du Portail Vieux et Clastre Vieille. Ayant pendant la guerre de 1914-1918 servi d’hôpital auxiliaire*, il n’était plus occupé, à la fermeture de celui-ci, que par une personne âgée, Mme veuve Munier, usufruitière des familles Cantagrel-Poulhe. L’immeuble est acheté par la municipalité le 24 février 1919 pour 30.000 francs et elle donne à M me Munier une somme de 1.000 francs, plus 95 La maison Poulalion l’eau courante à tous les étages grâce à une éolienne installée sur une des tours. Il est encore possible de nos jours de voir, provenant de l’exposition universelle de Paris en 1900, de très belles boiseries, la porte d’entrée en chêne massif (venant du stand de Russie), des marches de marbre et quelques sculptures dans les escaliers des deux premiers étages. On peut lire sur le fronton « Sanatorium Maris Montis Palatium ». Contigus au sanatorium, un néo-thermes, un café-restaurant-pension de famille, devaient être à la disposition des patients. Le sanatorium ne fut jamais mis en service, seuls le café et le théâtre* fonctionnèrent pendant quelque temps. Ruiné avant d’avoir pu terminer son œuvre, le docteur Poulalion vendit le bâtiment en 1910 pour la somme de 127.192 francs. 25 mars on commande au sculpteur Cauquin, « mestre marbrier du lieu de Caunes », de faire « deux pilastres, chapiteaux et frises » pour le retable. Le 2 septembre 1728, le retable n’est pas encore entièrement payé, la communauté décide d’augmenter la viande de 2 deniers pour éponger la dette. En 1838, c’est la table du maître-autel qui est refaite, le marbre provient des carrières de Laurens (Hérault), elle est constituée d’un bloc de maçonnerie plaqué de marbre. Travaux exécutés à la table du maître-autel : marbrier Grimes de Montpellier (84 francs), maçon Beulé de Frontignan (non chiffré), marbre des carrières de Laurens transport (10 francs), 13 toises de plaques de marbre (130 francs), deux consoles de marbre blanc (192 francs), 34 jours de nourriture des maçons et marbriers (59 francs). Le curé a payé de sa poche et il doit encore 285 francs. Maître-Autel En 1724 le retable (ornement peint ou sculpté au-dessus et derrière l’autel) du maître-autel de Saint-Paul menace ruine. Il est décidé de le refaire en marbre rouge que l’on travaille du côté de Caunes. Le 1er août on emprunte 300 livres et l’on vend des chandeliers en argent. Le Maladrerie Maison d’un seul étage avec cave, comprenant une cuisine et plusieurs chambres de différentes dimensions. Destinée à recevoir les malades (lépreux), elle se situait à l’intersection 96 de l’ancienne route de Montpellier et de la rue des Malautiers. Le don d’un terrain en 1509 atteste de son existence, elle cesse d’être mentionnée à partir de 1675. « Elle est assez petite, 8 m sur 4, avec une hauteur de 5 m. Voûtée de pierre et de brique, elle est séparée en choeur et nef par un arc doubleau. Deux portes, trois fenêtres l’ajourent. Au-dessus de l’autel en pierre de taille, un tableau fait à la détrempe représente l’histoire de Lazare. Près de la Maladrerie, se trouvent un petit cimetière entouré de murailles, sans doute pour la sépulture des lépreux et une grande croix en pierre » (extrait de la visite pastorale de Monseigneur Bousquet, évêque de Montpellier en 1662). se décomposent. De nouvelles bactéries font leur apparition, ce sont elles qui, se nourrissant de cet oxygène sulfuré, donnent à l’eau des étangs cette couleur si particulière. Marchés - Halles En 1391, Charles VI le Bien-Aimé, Roi de France, autorise le marché tous les lundis « au lieu de Frontignan avec don de la place publique aux habitants ». Un acte du 23 août 1716 signale que le dimanche, les étrangers et les gens de la ville vont à la porte Saint-Martin* pour installer et vendre leurs marchandises, « ce qui est contraire à la loi divine et aux règlements ». Défense de récidiver et 10 livres d’amende. Seuls les jardiniers et fruitiers pourront venir les jours de fête jusqu’à l’heure de la grandmesse. Jusqu’en 1894, le marché s’installait sur le terreplein de la maison commune*. Au moment de la démolition de celle-ci, il se déplaca au plan Cazal. Conjointement à la construction de l’Hôtel de Ville* en 1895, des halles couvertes furent édifiées. Elles seront ouvertes au public en Malaïgue Phénomène qui apparaît dans nos étangs*, pendant les fortes chaleurs d’été, que l’on reconnaît à la teinte rougeâtre de l’eau et à son odeur d’œuf pourri. Les grosses chaleurs de juillet et août diminuent la teneur en oxygène de l’eau, et sous l’action des bactéries anaérobies, qui produisent de l’oxygène sulfuré, d’où l’odeur citée plus haut, les algues Les halles 97 août 1897. Elles sont de type « Baltard », caractérisées par une ossature métallique (fer et fonte) ainsi que l’utilisation de briques et de verre. Les étaux fixes n’existant pas encore, les marchands installaient leurs produits au sol et devaient libérer la place pour midi, afin de laisser les halles libres pour d’autres manifestations. En 1980, des travaux de restauration et de réaménagement y furent entrepris. siècle aux tonneliers, marchands de tonneaux ou transporteurs de vin en fût. Bastier : fabricants de bâts pour bêtes de somme. Au cours des XVIe et XVIIe siècles, on note la présence de deux bastiers à Frontignan. Brassier : homme qui se louait pour travailler. Bricoleur : nom donné à certains colporteurs. Caïffa : surnom donné à l’épicier ambulant (origine : une marque de café). Calamier : tailleur de plumes (d’oiseau) pour écrire. Calfat : ouvrier enduisant de poix la coque des navires pour la rendre étanche. Chirurgien : barbier pratiquant la saignée. Laboureur : paysan possédant les instruments de production (charrue ou araire et animaux de trait). Ménager : paysan cultivant un domaine et y demeurant. Régent des écoles : instituteur. Mesures Pour le département de l’Hérault, un tableau d’équivalence des mesures d’Ancien Régime et de celles de la République donne les valeurs ci-dessous. Ces équivalences sont valables pour Frontignan : La canne vaut 1,9874 m Le pan vaut 24,84 cm Le quintal vaut 41,465 Kg La livre vaut 414,65 gr L’hectare vaut 2 sétérées 0,92 pugnères La sétérée vaut 14,17 ares Le setier vaut 48,92 litres Le muid vaut 692,41 litres La tiercerole de muscat vaut 230,4 litres ou tiers de muid La pagelle vaut 54,99 litres Une verge vaut 7,6 litres Un pot vaut 1,2 litres La charge d’huile vaut 154 litres La quarte d’huile vaut 9,62 litres Le minot de sel vaut 39 litres environ. A Frontignan, la carteyrade que l’on retrouve dans les compoix pour les superficies des terrains équivaut à deux sétérées. Midi Libre Première parution le dimanche 27 août 1944, il remplaça le journal l’Eclair rue d’Alger à Montpellier. Le Midi Libre, organe du Comité Régional du Mouvement de Libération Nationale, fut précédé du 23 au 27 août par l’Information du Languedoc qui publia un texte, conformément aux délibérations de l’Assemblée consultative d’Alger et aux ordres donnés par le Gouvernement provisoire de la République : « le Petit Méridional et l’Eclair qui se sont déshonorés en se mettant au service de l’ennemi, seront supprimés ». Mines de fer Des cavités de 8 à 10 mètres de diamètre, situées à Pioch Farrié et à Gigean, ont fait l’objet, vers 1864, d’une concession aux dénommés Munier et Fourcade, sous le nom de « Mines de Fer de la Gardiole » pour y chercher du minerai de fer. Son existence Métiers anciens Quelques métiers anciens aujourd’hui disparus : Barillier ou Barallier : nom donné au XVe 98 fut assez brève, à noter que le contremaître se nommait Potet. La concession étant arrivée en fin de contrat, une offre d’adjudication publique fut faite à Montpellier le jeudi 22 novembre 1928, mais ne rencontra aucun preneur. Certains emplacements où eurent lieu les fouilles sont encore visibles de nos jours. Achille Munier (Maire en 1877) nous est plus connu pour avoir laissé un livre intitulé Notes pour servir à l’Histoire de Frontignan, qu’il publia en 1869, et plusieurs ouvrages sur la Gardiole, qu’il illustra luimême. reste quelques cartes postales et photographies. Ces soldats étaient logés dans des locaux de la ville, dans des remises particulières, y compris dans les écoles réquisitionnées, ce qui posa problème lors de la rentrée scolaire de 1915. Ils faisaient de nombreuses manoeuvres dans la Gardiole. Ils ont laissé leur nom à un chemin situé en garrigue derrière le mas de Rimbault. M.J.C. Bâtie sur l’emplacement du théâtre, la Maison des Jeunes et de la Culture fut inaugurée le 9 octobre 1966, elle proposait des activités autant culturelles que sportives. En 1983, l’atelier de dessin réalisa une fresque murale, accompagné d’un message culturel : « Pensezvous que l’assujettissement peut être une valeur sûre pour l’avenir »?, que l’on peut lire rue Anatole-France, face à la Maison VincentGiner. L’année suivante, une extension fut réalisée pour abriter un gymnase destiné aux pratiques sportives. Dans le cadre de son 20ème anniversaire, Joël Florkowski réalisa une fresque sur les murs de la cité Fayolle (fresque aujourd’hui disparue). En novembre 1999, elle prendra le nom de Maison des Pratiques Artistiques (M.P.A.), puis en 2005 deviendra le Centre culturel François-Villon avec une extension du bâtiment originel et un réaménagement complet des espaces. Miquettes Les miquettes sont des petits pains parfumés avec des grains d’anis, d’une dizaine de centimètres et formées de trois boules de pâte, deux petites aux extrémités et une plus importante au centre, ce qui lui donne la forme approximative d’une croix. Traditionnellement elles sont fabriquées et vendues par les boulangers et les pâtissiers le Jeudi Saint, c’est-à-dire le jeudi avant Pâques. D’où vient cette tradition ? Faute d’avoir trouvé une réponse écrite ou orale, plusieurs hypothèses sont nées. Ce qui est certain, c’est qu’à l’origine elles étaient distribuées aux indigents par les révérends Pères capucins de Saint-Jacques et ensuite par les Pénitents blancs. A la disparition de ceux-ci les boulangers et pâtissiers ont pérpétué cette coutume. Néanmoins, il faut noter que dans beaucoup de régions françaises, des brioches anisées apparaissent à la même époque. Monuments commémoratifs Stèle à la mémoire des victimes civiles du bombardement C e m o n u m e n t q u i c o m m é m o re l e bombardement du 25 juin 1944 fut inauguré par Pierre Bouldoire le 25 juin 1999, en présence des conseillers municipaux, des rescapés de cette journée, des représentants des familles de disparus et de nombreuses associations dont Culture Avenir et Tradition Mitrailleurs Pendant la guerre 1914-1918 un régiment de tirailleurs était cantonné à Frontignan, il dépendait du centre d’instruction de la 16e Région militaire. De cette époque, il nous 99 qui en a été le maître d’œuvre. C’est un monument monolithe en forme de colonne tronquée, reposant sur une dalle en pierre qui supporte les plaques où sont gravés les noms des victimes. Ce monument a été édifié pour commémorer la mémoire des 39 victimes civiles tuées le 25 juin 1944 lors du raid aérien des forces alliées. Il est situé dans le square du même nom, face au collège Sainte-Thérèse. Monuments aux Morts Le 30 décembre 1919, le Conseil municipal décide que la commune doit être dotée d’un monument commémorant les morts de la Grande Guerre. Le 31 mars 1921, les crédits seront votés pour faire l’acquisition de la maison Cantagrel. Le choix du lieu où sera élevé ce monument semble tout indiqué en raison de sa superficie : la future place JeanJaurès* en cours d’aménagement est la plus grande place de la commune. Le monument aux Morts de La Peyrade Le 7 mai 1922, jour de son inauguration, en voici la description : « Sur un socle de pierre froide se dresse une colonne de pierre de Lauzun dont les festons ont été sculptés par Monsieur Van Overstraeten de Paris, surmontée d’une statue en bronze patiné, représentant une victoire ailée, statue que l’on doit au sculpteur Damé, et qui a été fondue boulevard Voltaire à Paris chez Monsieur Jean Duranton. En bas de cette colonne et sur un pourtour ont été gravés dans la pierre et rehaussés de peinture dorée, les 131 noms des glorieux Frontignanais morts pour la Patrie, le tout entouré d’un superbe parterre de fleurs ». Le 1er juin 1923, à la demande de M. Carlier, architecte, le monument est ceinturé d’une grille de 18,50 mètres, ornée d’épées et de croix de guerre. En 1919, la construction d’un monument aux morts à La Peyrade est en discussion afin d’honorer les 20 jeunes Lapeyradois victimes de la guerre 1914-1918. Il sera élevé au bord de la route nationale 112, près de l’école Marcel-Pagnol, sur un terrain offert par la Compagnie Bordelaise et M. Molinier. Le monument aux Morts de Frontignan 100 les ollieu ». Pour sa part, Jean Ranquier est propriétaire d’une maison située Plan de l’Oly. Au début du XVII e siècle, le terroir frontignanais est complanté de 21.534 oliviers. Le terrible hiver de janvier 1709 en fera périr la plupart. Deux moulins fonctionnent cependant pour produire l’huile nécessaire aux Frontignanais : celui de la porte Saint-Martin et celui du Chapitre. En 1746, un problème de pollution est signalé, les habitants se plaignent que l’eau de la « Font du port » est souillée par ce dernier. De nouvelles plaintes seront enregistrées au bureau de police en 1750 à propos des piles recueillant l’huile desdits moulins. Elles sont jugées trop petites et leur forme carrée fait perdre une partie de l’huile revenant aux Frontignanais, huile récupérée par les meuniers. Après une visite des Consuls, ces derniers ordonnent de construire des piles rondes et plus grandes ainsi que l’exige le règlement officiel des moulins. En 1773, le moulin de la porte Saint-Martin, toujours en place, appartient au sieur Jacques Gauthier, bourgeois. On perd sa trace à la Révolution. Quant au moulin du Chapitre, il est mis en vente aux enchères le 18 mai 1813 par le curé Billard, procureur fondé du conseil d’Administration de la Fabrique paroissiale. « Ce moulin sis dans son enclos rue d’Encarneau, confrontant de labech, la ruelle qui va de la grande rue portail noir (rue du Canal) à la muraille de la ville. Il est détérioré et ruiné, et devra être mis en usage de faire de l’huile pour la commodité des habitants, par l’acquéreur ». Le sieur Durand Deyric en devient propriétaire pour la somme de 1.200 livres. Le 25 juillet 1837, nouvelle vente du moulin et c’est Jean Bras, propriétaire foncier, qui s’en rend acquéreur. Il s’engage à acquitter la Une souscription des Lapeyradois recueille 8.000 francs, la ville donne 500 francs. En 1921, le monument est érigé par le statuaire Augué de Montpellier. Les noms des 20 jeunes Lapeyradois sont gravés sur le marbre. Coût final du monument : 14.000 francs. Il sera inauguré en mai 1922 par Célestin Arnaud, adjoint spécial de la Peyrade. En 1965, se trouvant trop près de la route, ce très beau monument de marbre noir, représentant un « poilu » vainqueur que couronnait une victoire ailée, est détruit et remplacé par une stèle, de taille plus modeste, placée dans un premier temps sur le même emplacement, puis derrière la mairie annexe dans les années 1990. Moulins Moulins à huile Jusqu’au premier tiers du XXe siècle, chaque village ou cité importante de notre région, possédait son ou ses moulins à huile. A Frontignan, deux moulins à huile ont fonctionné pendant des siècles. Le premier moulinier, révélé par les archives, se nommait en 1571, Francès Galhard. Il était propriétaire d’un « moulin d’olly al portal de Saint Martin ». Il acquittait une redevance de 14 livres. Durant cette période la dîme, d’un douzième des olives, était prélevée au moulin avant la presse. En 1631, le moulin du Chapitre est installé rue du Cannau. On lui reproche d’être malodorant et d’incommoder le voisinage. Les frères capucins vont alors le déplacer jusqu’à l’angle de la rue du Canal et du quai Voltaire. Le fermier du moulin fait procéder en 1674 à quelques réparations se montant à 22 livres, qui sont payées par le vénérable Chapitre Saint-Pierre de Montpellier. De nouvelles réparations en 1687 sont exprimées dans le langage de ce temps, « il est nécessaire de mètre la mulle à son ron affin de bien moudre 101 rente annuelle et perpétuelle de 60 francs due à la paroisse Saint-Paul. Cette rente perdurait depuis 1637, précise le texte. Ce moulin sera le dernier à fonctionner jusqu’à la fin du XIXe siècle. Le bombardement du 25 juin 1944 dirigé sur la raffinerie de pétrole détruira une partie du quartier du canal et le moulin disparaîtra lui aussi. De nos jours, seul le nom du plan de l’Oly rappelle l’épopée de l’huile à Frontignan. Moulins à vent Pendant longtemps, le Frontignan médiéval fut tributaire des moulins à eau de Roquerols à Balaruc-le-Vieux, et Fresquelin à Poussan, tous deux sur le ruisseau de la Vène. Le vieux chemin dit « de Poussan », qui de Frontignan aboutit à ces moulins, porte dans les registres des compoix du XVIe siècle le nom de « chemin du moulin de Roquerols », preuve que le moulin était fréquenté par les Frontignanais. Puis Frontignan se dota d’un moulin à vent pour moudre le blé de son terroir. En 1525, un seul moulin est en service au bord de l’étang au tènement du Caramus*, son propriétaire Antoine Romeu acquitte une livre un sol d’imposition. Le nouveau meunier, fait en 1620 moudre 59 sacs de blé de Sicile. Sa redevance annuelle est de 16 livres. Le terroir de Frontignan, consacré à la vigne et l’olivier, n’est pas suffisamment pourvu en blé. En 1637, le consul Pascal fait véhiculer par barque la farine du moulin de Mèze. L’année suivante, Frontignan s’approvisionne au moulin de Fresquelin au lieu d’Issanka, quelquefois aussi en Agde. Pierre Fabre en est le nouveau meunier en 1670. Au début du XVIIIe siècle, le creusement du canal des Etangs coupe le chemin qui conduisait aux moulins. En l’absence d’un pont, promis, mais seulement construit en 1757, les moulins, difficiles d’accès, perdent peu à peu leur pratique. Les sieurs Argelliés et Pégurier, leurs propriétaires, s’en plaignent aux autorités de la Province. Mais la construction du port de « Cette », permettant l’arrivée des grains étrangers, favorise la pratique éolienne, car passé le milieu du siècle, trois moulins tournent leurs ailes sur la presqu’île du Caramus*. Une carte de 1773 figure les trois moulins au bord de l’étang d’Ingril. Dans le Midi, au cours du XIXe siècle, la vigne gagne peu à peu les terres à blé. Toutefois, sur une gravure d’Eugène Thomas de 1846, figure un moulin rescapé au bord de l’étang. A la fin du XIXe siècle, les tourelles des moulins seront démontées. Une période de monoculture s’installe pour longtemps, la vigne a définitivement gagné sur le blé. Muscat de Frontignan Si vous consultez le dictionnaire, le mot « Frontignan » figure dans les noms propres et dans les noms communs, Frontignan est connu dans le monde entier par son muscat. Le professeur Boubals de l’école supérieure d’Agronomie de Montpellier dit : « Le muscat blanc à petits grains est originaire du centre du bassin méditerranéen. Il est connu chez les Grecs et les Romains. De Rome il s’est étendu vers le Sud de la Gaule. Par contre il ne s’est pas étendu dans le Proche Orient et vers l’Asie où le vin a beaucoup moins d’importance à cause de la religion musulmane ». Ce texte accrédite le fait que le cépage muscat aurait été implanté dans la Gaule narbonnaise par les Romains sous le nom d’ « apiano uvo » (raisin qui attire les abeilles). La culture du muscat à Frontignan est très ancienne, sur une charte d’Hugues Capet datée de 842 qui se trouve aux archives de l’abbaye d’Aniane, il est dit qu’elle concède à un prêtre de Maguelone nommé Hidolph 102 Mainerus, un arpent et demi de vigne sise dans la cité de Frontignan sur la montagne regardant la mer, au lieu dit le Mirandou. » Au cours des siècles, de nombreux hauts personnages ont loué le muscat de Frontignan, pour n’en citer que quelquesuns : Arnaud de Villeneuve, Guy de Chauliac, Rabelais, Olivier de Serre, Voltaire, Thomas La bouteille de Muscat Jefferson, Colette, cannelée et torsadée Pa u l G é r a l d y e t bien d’autres. Un décret du ministère de l’Agriculture du 31 mai 1936 accorde au muscat de Frontignan, l’Appellation d’Origine Contrôlée (A.O.C.). La production totale de l’appellation a été pour 2011 de 17.890 hectolitres. Pour des raisons pratiques, dans les années 1990, c’est à l’organisme de gestion du musée de Frontignan que reviendra la direction du musée local. Il était composé de six élus et de cinq citoyens. A la même époque le musée est classé dans la catégorie des « Musées contrôlés par la direction des Musées de France », ce qui lui permet de conserver des collections appartenant à l’Etat (pièces d’archéologie sous-marine). En 2001, la mairie prend totalement en charge le musée. Musée municipal Le Musée municipal, installé dans la chapelle des Pénitents Blancs*, fut inauguré par Philippe Chappotin le 23 juin 1974. A ses débuts, il était géré par une association extramunicipale composée d’élus et de citoyens. Par la suite, sa gestion fut confiée à l’Association des Amis du Musée et du Vieux Frontignan. La porte de la chapelle des Pénitents Blancs 103 104 N Noirs et Sulfatés Noyelles-sous-Lens Dans les années 1880-1908 Frontignan était politiquement partagé en deux camps d’irréductibles, les « Noirs » et les « Sulfatés », sans qu’on sache exactement l’origine de ces appellations. Les noms donnés aux adhérents des deux tendances politiques sont nés de la scission locale du parti Radical Socialiste. Cette division apporta des brouilles, des inimitiés chez des amis de longue date, entre familles, dans les familles, chez les commerçants, dans toutes les relations sociales. Chaque parti avait ses fournisseurs, son café, son secours mutuel, sa société musicale. Les Noirs : amis du maire Simorre, anticléricaux purs et durs, se réunissaient au Café Miramond, qui se trouvait sur l’emplacement actuel d’un cabinet dentaire, avenue Gambetta. Sa musique était « L’Harmonie Républicaine », son secours mutuel s’appelait « La Fraternelle ». Les Sulfatés : qui soutenaient Hippolyte Gachon, se réunissaient au Café de France, boulevard de la République. Leur musique était « La Lyre Républicaine » et leur mutuelle la « Société de Secours Mutuel ». On note un rapprochement aux élections municipales du 1er mai 1904, où les deux factions présentèrent une liste commune sous le vocable de « Républicain Radical Socialiste et Socialiste ». La guerre de 1914-1918 fut particulièrement destructrice pour les villes où se déroulèrent les combats. La guerre terminée, le gouvernement de Georges Clemenceau demande à ce que des villes éloignées des champs de bataille parrainent celles tout particulièrement meurtries. Frontignan, ne pouvant rester insensible à cet appel, parrainera une ville du Pas-de-Calais, située à quelques kilomètres de Béthune, Noyelles-sous-Lens. Le 24 juillet 1919, le Conseil municipal décide d’adresser une somme de 5.000 francs et d’étudier le projet d’une souscription en nature auprès des propriétaires et négociants pour envoyer du vin aux habitants de Noyelles. Le 30 décembre de la même année, le maire de Noyelles répond en remerciant et en annonçant, que par délibération de son Conseil municipal, il avait été décidé le 19 novembre de « donner le nom de boulevard de Frontignan, à la plus belle rue de la ville quand elle aura obtenu l’alignement ». A l’occasion du décès du maire de Noyelles, le 14 janvier 1921, la ville de Frontignan, tout en envoyant ses condoléances, fait un nouveau geste de 5.000 francs, afin de l’aider à se relever. Il est décidé, d’autre part, sur demande d’Alexandre Anthérieu, qu’une rue 105 de Frontignan porterait le nom de Noyellessous-Lens (cette proposition, adoptée en Conseil, n’eut pas de suite). Le 9 novembre 1922, une dernière subvention de 500 francs est votée pour participation à la construction du monument aux morts de la ville, filleule de notre cité. Le 14 octobre 1994, l’un des auteurs de ce livre écrit au Maire de Noyelles, afin de s’informer s’il existait toujours dans sa ville un boulevard de Frontignan. Quatre jours plus tard, le maire donne une réponse affirmative, en joignant à sa lettre, plan et photos de ladite rue. Celle-ci, située au centre, prolongée par la rue Carnot, aboutit à la place de l’Eglise. Rue de Frontignan à Noyelles-sous-Lens 106 O Occupation Pressentant l’invasion des troupes angloaméricaines dans le sud de la France, tout le littoral méditerranéen et notamment languedocien, se transforme en zone militaire protégée, interdite aux populations civiles à partir du 11 novembre 1942. Après Béziers, Sète et Montpellier, Frontignan n’échappe pas à la règle. Les troupes allemandes du 4e corps d’armée de l’armée de l’air, appartenant à la 19e armée allemande occupent l’Hérault. Soldats de la Wehrmacht en faction, barbelés sur des kilomètres, blockhaus épars, barrières de passage, blocs de béton anti-chars, mines anti-personnel, canons et mitrailleuses de divers calibres : les plages de la commune deviennent rapidement, à partir de l’année suivante, une forteresse que l’occupant allemand espère inviolable. Après le bombardement du centre ville et de l’usine de la C.I.P. le 25 juin 1944 par l’aviation américaine, ce sont les installations militaires de la plage qui seront bombardées les 12 et 13 août 1944 par des bombardiers B-24 et B-17. Celles-ci ne sont que partiellement touchées mais une petite dizaine d’artilleurs allemands seront tués. Jusqu’au 11 novembre 1942, le sud de la France est déclaré « zone libre », alors que la moitié nord est occupée par l’armée allemande. Le même jour, après le débarquement allié en Afrique du Nord, l’armée allemande occupe la zone sud. A Frontignan, elle s’installe dans les écoles, les campagnes, chez les particuliers et dans divers bâtiments, la Kommandatur occupait en ville la maison de Louis Castel avenue Frédéric-Mistral et à la plage à l’emplacement du camping Riqu’ et Zette. La résistance à l’occupant s’organise. Le groupe Samson, dont le travail est de recueillir le maximum de renseignements sur l’implantation allemande dans la région, est constitué par quelques jeunes Frontignanais. Les 19 et 20 août 1944, après avoir dynamité plusieurs bâtiments et domaines (châteaux des Pielles, de Méreville, ainsi que le pont de La Peyrade), les troupes d’occupation quittent la région et se replient vers le nord et l’est du pays. Occupation de la plage La zone des plages connaît un sort particulier par rapport au reste de la ville sous l’Occupation. En effet, à l’instar de la création du mur de l’Atlantique sur le littoral ouest de la France, les côtes méditerranéennes deviennent elles aussi l’épicentre du dispositif de défense militaire allemand. Office du tourisme Association régie par la loi de 1901, affiliée à l’Union départementale de l’Hérault et à la Fédération régionale du Conseil régional, ainsi 107 qu’à la Fédération nationale des O.T.S.I. Son action s’étend sur la commune de Frontignan. Elle est déclarée sous l’appelation « Syndicat d’Initiative » le 20 juin 1961 en préfecture par Henri Mathieu, son président. Le 17 décembre 1998, l’office du Tourisme devient « Service du Tourisme » en étant municipalisé. Ses bureaux étaient installés de 1961 à 1993 au rond-point de l’Esplanade et sont transférés à cette date dans l’ex-cafétéria de la Mobil Oil, rue de la Raffinerie. A l’automne 2003, le bureau est installé à la plage et l’annexe rue Lucien-Salette. En juin 2004, la Maison du Tourisme et de la Plaisance voit le jour, dans l’ancienne discothèque « le Cythère », avenue des Etangs. En 2009, l’Office reçoit les marques nationales « Qualité Tourisme, Tourisme Handicap » et en 2011 il est classé « Trois étoiles ». En 2013 ce classement est supprimé, le réseau des offices de tourisme de France met en place une nouvelle classification en 3 catégories, Frontignan est classée en 1ère catégorie (offre la plus complète). paroisse) de l’église Saint-Paul*. Il fut inauguré le 16 août 1895 en présence du Cardinal de Cabrière, évêque de Montpellier. Un concert fut donné par l’abbé Pascal, maître de chapelle de la cathédrale de Montpellier, M. Bérard et Mlles Gracia et Caffarel. Cet orgue comporte 20 jeux, 9 pour le grand orgue, 7 pour le récit et 4 pour les pédales. A l’origine l’air moteur était fourni par des soufflets à pédales actionnés par un homme, puis est venue une soufflerie électrique. En 1975 et 1977, deux campagnes de restauration furent effectuées par le facteur d’orgues Gérald Guillemin. Après ces travaux, un concert d’inauguration fut donné par André Isoir, professeur au Conservatoire d’Orsay et titulaire du grand orgue de SaintGermain-des-Prés à Paris. Orgue L’orgue de l’église Saint-Paul* a été fabriqué en 1850 par la maison Théodore Puget père et fils de Toulouse pour l’abbaye Saint-Michel de Frigolet dans le Vaucluse. Lorsque les Pères Prémontrés furent chassés, ils partirent en Belgique, la maison Puget racheta l’orgue, qu’ils revendirent pour la somme de 1.100 francs au Conseil de Fabrique (conseil d’administration de la L’orgue de l’église Saint-Paul 108 P Passerille pourriture. Au cours de ce mesnage est à craindre le vent du midi lequel surprenant les raisins les gaste entièrement qui est cause que quand tel vent s’esmeut avec lui s’esmeuvent de mesme les hâns des lieux susnommés pour garantir leurs raisins de telle tempeste par leur diligence les retirans à sauveté sous les couvertures. » La vente de ce raisin sec connut au cours des années bon nombre de vicissitudes et l’arrivée sur nos marchés, vers le milieu du XIXe siècle, du raisin de Corinthe, causa définitivement sa perte. Pas plus que pour le vin muscat, il n’est possible de savoir quand débuta à Frontignan, la production de la passerille. Elle était produite grâce à un raisin à gros grain du nom « d’aujubi », celui-ci était traité suivant une méthode que nous décrit Olivier de Serres dans son Théâtre d’agriculture, dont la première édition remonte à l’année 1600. « Sont vendangés en perfection de maturité au chaud du jour après le soleil y avoir frappé dessus deux ou trois heures pour les descharger de toute extérieure humidité ….. On les accouple deux à deux attachés avec du filet puis on les plonge une seule fois dans la lessive faite avec des cendres de sarment de vigne, y ayant jeté dessus quelques gouttes d’huile d’olive pour l’adoucir. Après, sont les raisins mis séchés au soleil pendus sur des perches, les retirant à couvert dès aussitôt le soleil se couche afin qu’ils ne sentent aucune rosée de la nuit. Sont remis au soleil le lendemain, de mesme retirés, continuant cela durant deux à trois jours qu’on cognoit les raisins extre emmatis non du tout séchés. De là sont portés au grenier sur des claies ou tables bien nettes y séjournant quatre ou cinq jours. Finalement serrés dans des quaisses s’achevant de préparer pour l’usage. Mais c’est avec condition que de les visiter de huit en huit jours pour les esventer à ce qu’aucune humidité restante ne leur causât mauvaise odeur de moissure ou chancisseures voisines de Pénitents Blancs Confrérie civile, érigée sous l’invocation de la sainte Vierge et agréée à l’archiconfrérie de Notre-Dame-de-Gonfalon de Rome, sous la deuxième année du pontificat du Pape Paul V, le 23 octobre 1606. Les Pénitents étaient hiérarchisés, ils comprenaient : un prieur honoraire, un prieur, un sous-prieur, des bourdons coureurs, un secrétaire et un trésorier, un premier et un second bâtonnier, un doyen, des choristes et sous-choristes, un porte-falot, des acolytes, un sacristain et son assistant, des conseillers. Certains d’entre eux étaient chargés de visiter les malades, parmi eux, deux femmes. Pour être admis dans la confrérie, il fallait payer un droit d’entrée de 3 livres pour les œuvres pies, 18 livres pour inscription sur le registre, 109 conservés aux archives communales, en 2010 un troisième fut retrouvé chez un bouquiniste, il couvre la période de 1817 à 1910. En 2013 un quatrième et dernier registre fut retouvé dans les archives presbytérales, il débute le 20 juillet 1914 sous la présidence de Xavier Biscarrat et se termine le 6 février 1952, sous celle du chanoine Joseph Souche. Dans cette dernière séance il est mentionné que la toiture de la chapelle vient d’être refaite pour la somme de 108.312 francs (charpentier Parent, maçon Martinez et zingueur Natoli). Phylloxéra Ce minuscule puceron fait son apparition dans le département de l’Hérault en 1870, il y a déjà cinq années que certaines régions de France en sont envahies. Un seul remède, plutôt inefficace : entourer le pied de vigne avec du sable de mer. Un Montpelliérain, le professeur Planchon, qui a découvert l’origine du mal, est envoyé en mission aux Etats-Unis. Il découvre que là-bas, les vignes résistent mieux à ce fléau. Vers 1884, les premiers plans américains feront leur apparition à Frontignan. Le 3e registre des Pénitents plus une cotisation annuelle. L’argent pouvait être remplacé par un don en nature, comme des travaux de restauration de la chapelle, le don d’une croix etc. Bien entendu, il fallait faire preuve de piété et avoir au préalable assisté, dans la paroisse, aux offices, trois dimanches consécutifs, s’y être confessé et y avoir communié. Le lieu de leurs réunions était une chapelle, actuellement Musée municipal. A la Révolution, la confrérie fut dissoute, la chapelle vendue et achetée par un agriculteur frontignanais Henri Tudès, ils n’en reprirent possession qu’en 1831. Entre-temps, leurs réunions se tenaient à la tribune de l’église Saint-Paul qui leur avait été affectée provisoirement. Le culte catholique rétabli, de nouveaux Pénitents se font inscrire. Le curé Broca suppose que Frontignan comptait une centaine de Pénitents, mais ce chiffre va aller décroissant, en 1894, ils ne sont plus que 22. Deux registres leur appartenant sont Plage Jusqu’au XVIIe siècle la plage de Frontignan s’étendait des Aresquiers, c’est-à-dire de la limite de Villeneuve-les-Maguelone, jusqu’à « l’Isle Sette à la limite du diocèse d’Agde ». Pendant des siècles on n’y rencontrait que des pêcheurs ou des troupeaux dont les propriétaires payaient une redevance qui était employée aux réparations des remparts et de l’église. A la construction du canal en 1700, la plage devint inaccessible, ce n’est qu’en 1740 que fut construit le premier pont de pierre qui permit aux habitants d’exploiter ces terres. En 1864, il fut décidé de créer un chemin carrossable à travers l’étang, ce fut le début des bains de mer pour les Frontignanais. Il fallut 110 Scène de plage même réglementer l’accès à la plage. Elle fut divisée en trois parties, côté Sète l’endroit était réservé aux hommes, côté Palavas aux femmes et aux filles seules, et la dernière partie était réservée aux familles avec enfant. Un garde champêtre assermenté surveillait avec autorité le bon déroulement des choses. Au XXe siècle, quelques familles résidaient à la plage, mais les 8 km n’étaient pas tous desservis en eau et en électricité. Au cours des ans la mer avait grignoté de plus en plus la lagune, ce qui amena les riverains à créer des associations pour la défense de la plage en construisant des épis. Le financement des travaux, réalisé en trois tranches, fut réparti entre quatre partenaires : les riverains 30%, l’Etat 20%, le département 30 %, et la ville 20 %. La première tranche de 30 épis a débuté à l’ouest et s’est étalée de 1948 à 1969. La deuxième tranche de 9 épis de 1970 à 1973. La troisième tranche de 23 épis de 1976 à 1987. En 1976, certains épis ont été modifiés en leur donnant la forme d’un T, ils se sont révélés plus efficaces. En 2014, un réaménagement du lido est entrepris par Thau Agglo pour ralentir l’érosion naturelle du littoral. La 1ère phase concerne trois secteurs : le port de pêche, la « dent creuse » et les Aresquiers, et consiste à restaurer ou construire les épis, reconstituer le cordon dunaire et au rechargement en sable et galets de la plage. C’est en 1958 qu’un projet d’adduction d’eau fut mis à l’étude, il mentionnait que « les habitants de ce secteur ne disposaient que de citernes et de mauvais puits ». Les travaux d’électrification ont débuté par le quartier de « l’Entrée », mais l’éclairage public sur le reste du secteur ne fut achevé qu’en 1982. Ce n’est qu’en 1975 que la collecte des eaux usées fut installée, elles étaient auparavant traitées à la station de Sète. En 1983-1984, une station de lagunage fut mise en service à l’est de ce quartier. 111 Plaques de rues de la Liberté, approximativement à la place du bassin de l’arbre de la Liberté toujours en place. Un pavillon en maçonnerie (dans le même style que l’école Anatole-France construite également par Louis Carlier*) fut construit en 1914. Le peseur public M. Dubois, qui était aussi cordonnier, exerçait son activité dans ce local. Ce pavillon sera détruit à la construction de l’Office de tourisme* dans les années 60. Après sa disparition le pesage se faisait à l’usine à soufre*, à la coopérative* de rouge et à la distillerie cantonale*. C’est en 1869 que le Conseil municipal décide de la pose de plaques ovales à l’angle des rues, ainsi 150 plaques aux armes de la ville indiqueront le nom des rues. Il faudra attendre encore près de 60 ans pour que les maisons soient numérotées. Poids Ces mesures de poids sont celles utilisées à Frontignan sous l’Ancien Régime. Celles-ci variaient non seulement d’une région à l’autre, mais également d’un village à l’autre. En voici quelques-unes : La charge 164 à 169 l Le quintal 41,465 kg La livre 414,65 g. Le marc 244,2 g. L’once 25,92 g. Le gros 3,82 g. Le denier 1,27 g. Le grain 53 g. Pompes funèbres Avant la séparation de l’Eglise et de l’Etat, les inhumations étaient confiées aux Fabriques des églises et aux Consistoires, elles incombent ensuite aux municipalités. Un appel d’offre est lancé, en 1908, aux charrons de Frontignan pour la construction d’un corbillard équipé de cinq panaches noirs et de cinq panaches blancs interchangeables. Le marché est enlevé par Augustin Julien pour 1.500 francs. Le 27 mars 1969, un accord est passé entre le Conseil municipal et l’entreprise de René Poids public Se situait à l’entrée de l’Esplanade ou square Le poids public 112 Caubel, celle-ci versant à la commune 3% de son chiffre d’affaires. En décembre 2007, l’inauguration d’un funérarium à La Peyrade, baptisé « Pompes funèbres du Littoral », relève d’une initiative privée. Depuis la loi du 19 décembre 2008 relative à la législation funéraire, les particuliers ont une totale liberté de choix de l’entreprise. Un arrêté du 23 août 2010 crée un modèle de devis d’obsèques qui doit être respecté par les entreprises funéraires et mis en application depuis le 1er janvier 2011. ce pont »[…] Le 2 septembre 1869, le chemin de la plage est terminé, le Conseil municipal prend la décision de faire construire un pont tournant au-dessus du canal. Celui-ci, inauguré le 12 avril 1872, a été fabriqué par les ouvriers de la Société des Forges et Fonderies de Montataire dans l’Oise. Le canal ayant subi des travaux d’élargissement qui durèrent vingt mois, le pont dut être rallongé de 9 mètres et retrouva ses fonctions en mai 1910. Pendant toute la durée des travaux, un bac permit le transbordement, plusieurs fois par jour, des personnes désirant se rendre à la plage, mais également du personnel de la raffinerie de pétrole C.I.P. Devenu trop vieux, il fut remplacé par le pont actuel, qui fut inauguré le 3 août 1952. Le 16 mai 1974, afin de renouveler les chaînes permettant le levage du pont, celui-ci est fermé à la circulation, les piétons peuvent traverser le canal grâce à une gabare (ponton) aménagée à cet effet. En 1992, dans le cadre d’une manifestation culturelle dédiée à l’Amérique du Sud, Ponts Le premier pont qui enjamba le futur canal du Rhône à Sète côté Frontignan, et dont la construction se situe en 1740, était un pont de pierre. Au mois de mars 1793, le citoyen Rimbault, « cy-devant receveur des gabelles », écrit : […] « Dans les moyens de défense dont vous vous êtes occupés pour arrêter l’ennemi […] vous avez oublié le pont de Frontignan. Il est urgent que vous vous occupiez des fortifications à faire à Le pont à 52 arches de La Peyrade 113 4 artistes ont décoré les 4 piliers du pont, cette réalisation disparaîtra en 2006 lors de la réfection globale de la structure. En février 2006, nouvelle réfection du pont, avec la création d’un poste de commande remplaçant les vérins de levage et un nouveau système de guidage du tablier, ainsi toutes les fonctions de commande sont automatisées. Sa gestion est assurée par les services du Conseil général de l’Hérault. Ponts de La Peyrade Pour se rendre au nouveau port de « Cette », en construction, Paul Riquet*, en accord avec les bénédictins d’Aniane, propriétaires d’une partie de l’étang d’Ingril,* lance à ses frais en 1670-73, une « peïrade » dans l’étang d’Ingril,* toujours existante. C’était une chaussée coupée d’un passage pour laisser communiquer les eaux des étangs que l’on franchissait à l’aide d’un bac. Plus tard, Riquet fit installer un pont levant. Ce fut le premier pont de la paroisse de Frontignan. Pour rentrer dans ses frais, Riquet demanda l’autorisation d’instaurer un péage, le passage coûtait : 1 sol pour un homme à cheval, 6 deniers (ou un demi-sol) pour un homme à pied, 6 sols pour une charrette chargée, 8 sols pour un carrosse, 10 sols pour chaque cent bêtes à laine ou chèvres, 2 sols pour chaque barque portant un mât. Une nouvelle chaussée fut construite de 1732 à 1755, à environ 700 mètres à l’ouest de la première. Elle était percée de 52 arches, mesurait 800 mètres et un pont de pierre permettait le franchissement du canal des Etangs*. En 1931, pour supprimer le passage à niveau de la ligne de chemin de fer* Montpellier-Sète, une déviation de la route et un pont seront construits pour enjamber la voie. Pour remplacer le pont de pierre sur le canal des Etangs, un pont métallique soutenu par des piliers en béton est édifié en 1934. Le matin du 20 août 1944, lors du repli des troupes d’occupation, il est dynamité. Un remarquable pont de bois, dit provisoire, est rapidement construit par le Génie. Quelques années plus tard, il sera remplacé par un pont métallique. Ce n’est qu’en 1955 qu’une troisième chaussée, parallèle à la deuxième, située à l’est, et deux nouveaux ponts (un sur la voie de chemin de fer et un sur le canal) assureront la liaison jusqu’à Sète. Pont de Méreville En prévision de la mise à 2 fois 2 voies de la R.D 600 entre le port de Sète et l’autoroute A9, le département fait construire un ouvrage d’art. Les travaux débutent en janvier 2012, la chaussée aura une largeur de 5 mètres, les deux trottoirs 2 mètres et 0,60 mètre. La hauteur du passage sous le pont est prévue à 4,65 mètres pour permettre le passage des lourds convois du port de Sète à l’autoroute. Il est financé par le Conseil général, la ville de Frontignan prenant en charge les enrobés, trottoirs et éclairage. Pont des Aresquiers C’est après une longue bataille qui aura duré 27 ans, menée par l’ancien maire, conseiller général de l’époque, Philippe Chappotin, que ce pont fut inauguré le 22 juillet 1986. Aux yeux de beaucoup, il était indispensable pour permettre aux habitants des villages voisins de profiter de la mer toute proche et donner aux secours un accès rapide à la plage. Jusqu’à son ouverture, les piétons devaient emprunter une passerelle et les voitures faire le tour par la ville pour accéder au lido. Une minorité, des écologistes, a tout fait pour interdire la construction de ce pont, jusqu’à influencer la ministre Georgina Dufoix qui l’autorisa à condition qu’il soit à voie unique. Le jour de l’inauguration en présence des autorités locales, départementales et régionales, 114 la cérémonie fut perturbée par des membres d’une association d’écologistes, armés de banderoles, qui voulaient s’emparer du micro, la police présente sur l’événement dut intervenir. Le 13 septembre 2013, le nom de Philippe Chappotin fut officiellement donné à ce pont. Ponts nouveaux Début 1987, suite aux travaux d’élargissement du canal et de la déviation routière* (RN112), de nouveaux ponts et un échangeur ont été construits : trois pour enjamber le canal, (au port conchylicole, à l’échangeur et côté est de la ville), un pour enjamber la voie de chemin de fer au Barnier et un autre sur la déviation pour permettre l’accès au port conchylicole lorsque l’on vient de Montpellier. L’échangeur est situé en hauteur, à l’intersection de la route de la plage et de la déviation de la ville, il enjambe aussi le canal. commerce et de pêche situé près des remparts (derrière la gare). Avant le creusement du canal, l’étang d’Ingrain (Ingril)* venait jusqu’aux murailles de la ville (aujourd’hui boulevard de la République). Les bateaux venant de la mer, pour gagner le port situé face à la rue du Port actuelle, devaient passer le grau de Gravatel* et traverser l’étang. Les embarcations venant des ports de l’étang de Thau y accédaient facilement. A son apogée, le port de Frontignan comptait jusqu’à 60 bâtiments de mer. A la naissance du port de « Cette », celui de Frontignan périclita. Après le creusement du canal fut aménagé (non loin de l’ancien port), un bassin* pour l’accostage et le carénage des péniches. Après son comblement, il est devenu plan du Bassin*. Port de plaisance Le 6 juillet 1965, le Conseil municipal décida de l’ouverture d’un grau, ainsi que la construction de deux digues, il s’agissait là de l’amorce du futur port de plaisance. Pour l’anecdocte, l’ouverture de ce grau avait Ports Port ancien Au Moyen Âge, Frontignan était un port de Le port de plaisance en construction 115 été faite, malgré les suggestions de pêcheurs professionnels, vers l’est, là où les courants ramènent le sable. Trois ans plus tard on rectifia l’ouverture vers l’ouest. C’est en 1967, sous l’impulsion du Conseil général de l’Hérault, que la création du SYMOCAF, syndicat mixte, avait vu le jour pour la création et la gestion des ports de plaisance de la Grande-Motte (en 1967), de Carnon (en 1969) et Frontignan (en 1982), et dont le président était Philippe Chappotin. Ce syndicat périclitera en 1994, lors du retrait des communes de la GrandeMotte et de Carnon. Le port sera repris en gestion municipale en 1996. Actuellement celui-ci compte 600 anneaux, dont 60 réservés aux escales, son tirant d’eau est de 2,50 mètres et les pontons sont équipés en eau et en électricité. Port des pauvres Nom donné à ce lieu situé dans l’étang d’Ingril, près du port de plaisance, et géré par une association de plaisanciers, propriétaires de bateaux, qui ne voulaient pas mettre leurs embarcations dans le port. Les aménagements sont en bordure de la CD 60 dite « route de la plage », ainsi un terre-plein et des embarcadères de fortune permettent l’amarrage des bateaux des adhérents, près de la croix d’Ingril. des Capucins, du Port, Noire et du Canal. La plupart d’entre elles sont devenues rues, seules deux ont conservé leur nom : la porte de Montpellier et celle des Capucins, devenue porte de l’Hôpital. Poste La poste royale, pendant très longtemps, n’a pas de bureau attitré à Frontignan. Le courrier est déposé, par la diligence venant de Montpellier ou de « Cette », au relais, puis acheminé dans la maison du directeur de la Poste. Chaque personne attendant du courrier venait alors l’y retirer. Ce système n’était pas sans inconvénient : en octobre 1790, une Frontignanaise attendant deux lettres, n’en reçoit qu’une, et encore elle avait été ouverte. L’enquête démontre que le courrier est à la merci de tous, très souvent déposé sur la table de la cuisine. Le titulaire, un Argelliés, est révoqué. A la suite d’une autre affaire de lettre égarée, concernant la veuve Bernard, qui avait pris la succession d’Argelliés, nous apprenons qu’elle s’était adjoint les services d’un piéton qui allait prendre et porter les paquets à La Peyrade. En 1830, le bureau est situé au 2, plan des Fours. En janvier 1909, l’ancienne maison Vernet est louée par les P.T.T. pour une somme annuelle de 1.200 francs avec un bail de 18 ans, à charge pour la municipalité de la restaurer suivant les plans fournis par cette administration. Devenu bureau annexe, elle fonctionne encore aujourd’hui. En 2004 la police municipale intègre le rez-de-chaussée du bâtiment, puis en 2012, avec le départ de la maison des syndicats transférée rue de la Font, elle investit l’étage. En 1974, la ville fait construire un nouveau bureau de poste, avenue Frédéric-Mistral, qu’elle loue à l’administration et qui devient Portes de la ville Au XIVe siècle, lors de la reconstruction des remparts* de la ville, des portes d’accès sont à ouvrir pour une libre circulation des biens et des personnes. Cinq sont recensées sur le cadastre napoléonien datant de 1819. Deux portes principales, la porte de Montpellier et celle de Saint-Martin, semblent avoir été les premières ouvertes dans les fortifications, la porte Saint-Martin devant son nom au chemin qui menait à la chapelle du même nom. Quatre autres portes sont citées : celles 116 le bureau central. L’agence postale de La Peyrade, fonctionne à partir de 1908 chez l’habitant jusqu’en 1956 où elle s’installera route de Balaruc. En 1995 sera construite la nouvelle agence rue Michel-Clerc. inférieure de la poutre, est constituée de dix chevaliers avec écus, végétation, rameaux de grenadiers qui sont traités avec une grande finesse. Certains chevaliers portent un casque, d’autres sont coiffés d’une couronne, et l’un d’entre eux pourrait représenter Jacques 1er d’Aragon, seigneur de Frontignan. En 1994, les Bâtiments de France feront restaurer ces peintures qui sont de véritables miniatures du XIVe siècle. Poutres de l’église Saint-Paul La ville et les Bâtiments de France entreprirent en 1963 une campagne de restauration du toit et du plafond de l’église Saint-Paul*. La fausse voûte en briques construite au milieu du XIXe siècle fut démolie et le plafond à la française refait, ce qui permit de mettre à jour des poutres, dont trois étaient décorées. La mieux conservée, qui se trouve sur la gauche, au-dessus du choeur, présente des peintures où figurent des chevaliers au combat, se faisant face deux à deux. Ces peintures ont été étudiées par Jacques Peyron, chercheur au CNRS. Cette frise peinte sur la face Presbytère Au XIXe siècle, le presbytère était attenant à l’église Saint-Paul*, sur l’emplacement de l’actuelle rue Lucien-Salette. L’entrée se faisait sur le côté droit du grand portail de l’église et débouchait sur un jardin. Plus loin, le bâtiment ou logeaient le curé et les vicaires de la paroisse et qui servira un temps d’école maternelle. Il sera démoli lors du percement de la rue Lucien-Salette en 1937 Détail d’une poutre de l’église Saint-Paul 117 et le presbytère occupera provisoirement un immeuble appartenant à la famille Bigot, rue Saint-Paul. L’immeuble qui abrite actuellement le presbytère fut loué à M. Thomas, de Montpellier, puis acquis par la Société immobilière frontignanaise en 1920. Les Lapeyradois réclament dès 1891 un garde champêtre « pour assurer la police des vagabonds et criminels venant de Cette troubler l’ordre chez eux ». En 1902, une geôle sera construite dans la rue Pierre Brossolette, elle cessera de fonctionner dans les années 1930 et en 1950, fera office de douches municipales*. Prisons Protestants Celle de Frontignan était située dans une pièce du château, puis dans le bas de la tour de la maison commune et enfin à partir de 1896, dans le sous-sol de notre actuelle mairie. On retrouve dans les archives à la date du 29 janvier 1733 … « nous avions des prisons propres, proprement un cachot dans le château aliéné par le roi, mais depuis quelques années que cette maison dans l’enclos du château a changé de mains le nouveau propriétaire n’a jamais voulu permettre qu’on s’en serve, au prétexte que le roi ne s’est fait aucune retenue des prisons dans l’aliénation qu’il en fit, il y a environ 80 ans, et dans la réparation de l’auditoire au petit palais ruiné, on y ménagerait des prisons sensées….. » Le 11 décembre 1795, le ministre de l’Intérieur, Pierre Bénézech, envoie un questionnaire à toutes les communes, concernant leurs possessions. A la rubrique Prison, il est répondu : « Nous n’avons ici aucune maison d’arrêt. Il existe une seule prison du despotisme sous laquelle elle a été construite. Aucun courant d’air, point de latrines, point de lit de camp. La mort est préférable à une telle prison. Heureusement, il n’y a aucun détenu dans ce tombeau, dans ce moment ». En 1899, le commissaire de police demande de faire réparer au plus tôt les portes des geôles et de les faire confectionner solidement afin que les détenus ne puissent plus s’évader à l’avenir. Cette cellule, dans laquelle étaient enfermés de temps en temps quelques ivrognes ou clochards de passage, se situait sous le perron de l’actuelle mairie. C’est vers 1560 que ceux que l’on appelait de la “Religion prétendue réformée” s’activent dans la région de Montpellier. Frontignan est assiégée, mais suite au conseil de guerre tenu à Montpellier le 18 août 1562, la ville retombe dans le giron catholique. Ils occasionnent cependant des dégâts importants à l’église Saint-Paul*. On ne peut pas qualifier Frontignan de ville protestante car seules 4 à 5 familles y résidaient. Proverbes-Dictons La météorologie régionale est très riche de proverbes en patois (et traduits en français) : Mar clara, montanha escure, pléjo ségura Mer claire, montagne obscure, pluie sûre Tramontana es ni bona ni sana Tramontane n’est ni bonne ni saine Néu en fébriè, es d’aiga d’intre un panié Neige en février, c’est de l’eau dans un panier Grec plueja au bec. Grec, pluie au bec Lou magistral fa de io Le mistral fait l’œil Labech tardet, grégau matinier, es bèl temps per la journada Labech du soir, petit grec du matin, c’est du beau temps pour la journée Quand venta per ramel, venta tamben quand possa los sarments Quand il vente pour les Rameaux, il vente aussi quand poussent les sarments Se plaoù lou tres de mai, pas gâire de coudoun 118 S’il pleut le trois mai, tu as beaucoup de coings Auba roja, vent ou pluèja Aube rouge, vent ou pluie Si lou pioch de Sète carga soun capel, lou pâstré pauc carga son mantel Si la montagne de Sète met son chapeau, le berger peut mettre son manteau En abril tu descapela pas d’un fil En avril ne te découvre pas d’un fil En mai fach coma te plase En mai fais ce qu’il te plaît Sé vol menti, parla del temps Si tu veux mentir parle du temps Un chin regarda un evesque et ei pissa de sus Un chien regarda un évêque et y pissa dessus Lou premié al moulin, moulina Le premier au moulin, moud son grain Si vos anas estré biste, fal s’ei prendre lentomen Si l’on veut aller vite, il faut s’y prendre lentement Saint-Sylvestre qui de pauc n’ei estre pas Saint Sylvestre qui de peu n’y était pas se trouvait près de la porte du même nom. Un autre puits nous est signalé, toujours en 1525, par cette mention « hostal al poux nouvel ». Une maison « rue du Puits SaintPaul » est cadastrée au compoix du XVIIe siècle. L’actuelle rue de la Font signale un autre point d’eau. Celui-ci est déjà en service au XVIIe siècle : « maison avec cour, rue allant de celle de la font à la muraille ». De nombreux puits privés existaient en outre dans les maisons des notables. On trouve par exemple dans un compoix du XVIIe siècle « une maison et patio avec son puy au plan d’encarnon » et celui du consul Pascal qui donnait une eau considérée comme la meilleure de la ville. Certains de ces puits sont encore visibles, tel celui de l’hôpital vieux au n° 2 rue Escarieux. A la Peyrade, chaque maison possédait son puits, on en recense une vingtaine au milieu du XIXe siècle. Le journal sétois La Méditerranée mentionne en 1845 les vendeurs d’eau de la Peyrade qui viennent avec leurs charrettes vendre l’eau à un sou la cruche. Selon une délibération de 1891, le Conseil municipal note que les porteurs d’eau auraient contribué à la formation du quartier. Les grands domaines possédaient leur puits, celui du Mas de Garonne situé entre la montée de Reboul et La Peyrade), très profond, intéresse les géologues en 1815. Celui du domaine de Blanquet, route de Frontignan, est rendu célèbre par une chanson de 1862 : « l’inauguration de l’aïga à Séta ». Il existait au moins 3 norias sur puits, une route de Balaruc, une autre au domaine Vilaro et une dernière au jardin Pilato (route de Frontignan). Puits Avant 1929, où l’eau courante de la source Cauvy de Balaruc-les-Bains alimenta les habitations frontignanaises, la ville était tributaire de l’eau des puits. Quatre à cinq puits publics, vu leur importance, apparaissent dans les archives municipales et ont donné leur nom à des rues de la cité. « Le pous de Sainct Paul » est mentionné dans le compoix de 1525. La même année, on trouve la « carriere del pous de la Roda », occitan que l’on peut traduire par « rue du puits de la roue », également mentionné un « hostal poux St Martin », qui indique qu’un puits 119 120 R Raffinerie de pétrole 1877 jusqu’au 24 juillet suivant, il sera ouvert à la mairie un procès verbal d’information, à effet de recevoir les avis pour ou contre l’établissement d’une raffinerie de pétrole que le sieur Bastide Fernand domicilié à Nimes se propose d’établir dans la commune sur la parcelle N° 676 de la section B dite des Garrigues ». Le 19 juillet 1878, la raffinerie est installée, mais en raison de l’élargissement de la route nationale, Fernand Bastide doit céder à la ville une bande de terrain de 68 mètres de long sur 0,70 mètre de large, il espère être indemnisé La première raffinerie est créée à Frontignan en 1878, c’était la « Raffinerie d’Amérique Bastide ». Elle deviendra plus tard la « Raffinerie Clément Gérard et Cie ». Le travail principal était de fabriquer du pétrole lampant pour les lampes d’éclairage et une essence pour les premiers moteurs. Le 21 juin 1877, une affiche concernant une enquête de commodo-incommodo est apposée sur un panneau des mairies du canton, elle informe les citoyens « qu’à partir du 25 juin La raffinerie de pétrole Mobil Oil 121 correctement, car il signale qu’il a acheté le terrain 75 centimes le m2. Cette raffinerie a fermé ses portes 11 ans plus tard. Au début du XXe siècle, la « Société Industrielle Française des Pétroles » dont le siège est à Paris, 12 rue Blanche, mène des pourparlers pour l’achat de terrain de l’autre côté du canal et pour l’obtention des autorisations nécessaires à l’installation à Frontignan d’une raffinerie de pétrole. Le 6 août 1904, le préfet donne une autorisation pour la construction d’un dépôt d’huiles et d’essence avec atelier de distillation. A la fin de 1903, la société avait changé de nom et était devenue la « Compagnie Industrielle des Pétroles (C.I.P.) ». Le raffinage débute en octobre 1906. A sa création, la raffinerie avait 20 000 mètres cubes de stockage. Il faut noter que le pétrole brut de Roumanie arrivait au port de Sète et qu’il était transporté dans des fûts de bois sur des gabarres tirées par des chevaux jusqu’à la raffinerie, ce n’est que plus tard que fut construit un pipe-line le long du canal. Les produits qui sortaient de la raffinerie avaient pour nom « Motricine » pour l’essence et « Radioléine » pour le pétrole lampant. Le 19 novembre 1908, Joseph-Noël Périer, maire de Frontignan, expose que dans son projet de budget, « M. le Ministre des Finances propose d’augmenter de 50 centimes la taxe de fabrication pour le pétrole brut ce qui réduirait l’écart entre les prix des pétroles bruts et des pétroles raffinés exportés à 1,75 francs les cent kilos. Ce chiffre est absolument insuffisant pour couvrir les frais de fabrication des pétroles raffinés en France en tenant compte des divers frais et taxes supplémentaires…..Si les chambres adoptaient cette proposition ce serait un désastre pour notre région. En effet, cette mesure favoriserait l’installation de nombreuses raffineries à l’étranger à proximité des puits de production de pétrole, les raffineurs en ayant tout avantage. Ce serait malheureusement la disparition à bref délai des nombreuses raffineries installées dans les environs des principaux ports de France et particulièrement dans notre commune….. » Le 25 juin 1944, la raffinerie fut bombardée par l’aviation alliée, les dégâts furent importants. La reconstruction fut décidée grâce au « plan Marshall ». Après d’importants travaux, elle reprit progressivement son activité et sera la seule raffinerie de France à produire des huiles de graissage à partir de distillats provenant de la raffinerie de Lavéra. Pour son ravitaillement en pétrole brut, la raffinerie fit installer trois sea-lines, de plus en plus gros, le port de Sète n’ayant pas un tirant d’eau suffisant pour les gros pétroliers. Le premier fut lancé le 4 septembre 1948, il faisait 300 millimètres de diamètre, le second lancé le 11 mai 1964, parallèle au premier, permettait une augmentation de la cadence de déchargement des pétroliers. En 1974, un nouvel oléoduc sous-marin de 1,10 mètre de diamètre et d’une longueur de 7 km est lancé, il permet d’accueillir les pétroliers de 300.000 tonnes et de 23 mètres de tirant d’eau. Le 5 décembre 1985, la fermeture de la raffinerie est annoncée et le 8 avril 1986 les feux sont éteints, la plus ancienne raffinerie de France, après 83 ans d’existence, n’est plus. La capacité de stockage avait été portée à 1.500.000 tonnes et la capacité de raffinage était de 8.000.000 tonnes par an. Pour information, il est possible de consulter sur le site de l’Institut National de l’Audiovisuel (I.N.A.) le film du lancement du premier sea-line de Frontignan en 1948. Régiment de D.C.A. Le 18 septembre 1940, la 1229ème batterie du 404ème régiment de D.C.A. cantonnée 122 depuis vingt-six jours à Sète, est fractionnée en trois sections. L’une d’entre elles s’installe au Caramus*, sur l’emplacement actuel des arènes. Cette petite unité sera dissoute lors de l’invasion de la zone libre par l’armée allemande en novembre 1942. Une autre section était cantonnée au lieudit les Avaussiers* (au dessus de la croix de Constant*), la dernière étant restée à Sète. Lorsque la redoute fut abandonnée, elle fut habitée par un garde-canal nommé Jeannot Besselin qui, un jour de 1808, dut à lui seul faire fuir avec son vieux fusil les marins d’une frégate anglaise qui débarquaient avec de mauvaises intentions. Registre des dénonciations Il s’agit en réalité de cahiers, au nombre de trois, sur lesquels du tridi frimaire an II, (23 novembre 1793) au 14 fructidor an II (31 août 1794), le Comité de Surveillance notera les délations des bons républicains frontignanais. Redoute des Aresquiers Après le débarquement des Anglais à « Cette » (Sète) en 1710, qui avait laissé un mauvais souvenir, la Province décida d’organiser un système d’alerte. Vers 1750 le rivage languedocien était doté d’un ensemble d’ouvrages pour protéger la côte de l’agression de l’ennemi. Des tours de guet que l’on appelait des « redoutes » furent construites à intervalles réguliers sur toute la côte languedocienne, bâties en pierre du pays avec à leur sommet une terrasse pour observer la mer et y faire des feux de signalisation. Sitôt un navire suspect repéré, le gardien devait allumer un feu qui, la nuit, se voyait des redoutes voisines et ainsi transmettait l’alerte. Le jour, un feu de paille mouillée dégageait un signal de fumée. A Frontignan, en face du bois des Aresquiers, une redoute avait été construite en bordure du canal, la ville était chargée de son entretien où trois hommes se relayaient. Une description précise du matériel et des denrées devant équiper la redoute avait été établie par la Province, outre le bois nécessaire à la signalisation, des réserves de charbon de bois pour la cuisine étaient prévues. Chaque redoute devait être équipée d’une table, d’un banc, de trois chaises, de deux pots, d’une cruche, d’assiettes de terre. Sans oublier lits paillasses, matelas, couvertures de laine et deux paires de draps. Registres d’état civil En 1370, une déclaration royale oblige les curés à établir les registres d’état civil en deux exemplaires, dont un sera déposé au greffe de la Sénéchaussée. Le 20 septembre 1792, la Convention ordonne que désormais, tous les actes de naissance, mariage, décès soient consignés sur des registres tenus en mairie. Les maires de toutes les communes devront par ailleurs se saisir des registres paroissiaux établis. Le 20 octobre, Marc-François Lambert, maire de Frontignan, est nommé officier de l’état civil. Le lendemain, accompagné du secrétaire greffier de la mairie, il se rend à la sacristie de l’église paroissiale, où le curé lui remet lesdits registres. Le 22 octobre, la naissance de Claire Romain est dûment notée, comme étant la première citoyenne frontignanaise enregistrée civilement. Les registres furent communs à Frontignan et la Peyrade jusqu’en 1921. Après cette date, à la demande de Célestin Arnaud (adjoint spécial de la Peyrade) les registres furent séparés. Ainsi les déclarations de l’état civil de la Peyrade seront consignées sur des registres séparés, toujours conservés à la mairie annexe*. 123 Remèdes Lucien-Salette, il ne reste plus rien de visible des remparts qui ceinturaient Frontignan. Les remparts les plus anciens ceinturaient le château*, les soubassements appararurent lors de travaux. La forme concentrique de certaines rues laisse supposer que Frontignan avait été ceinturé, au cours des siècles, d’au moins trois lignes de remparts. Après la construction du premier « castrum », la première ligne de remparts aurait pu être située rue Clastre-Vieille, rue de l’Hôtel de Ville, rue Barille. La ville s’agrandissant, aux XIe et XIIe siècles, d’autres remparts auraient été bâtis. Nous pourrions les situer dans la zone actuelle des rues Escarieux, Andrans, de la Font, du 8-mai-1945, Boucarié et du Plan des Fours. Enfin la dernière ceinture, dont nous avons parlé plus haut, fut démolie petit à petit au cours du XIXe siècle, Aucune preuve n’appuie ces dires. Dires contredits par Krzysztof Pawlowski dans son livre Les circulades languedociennes de l’an Mille, où il démontre que la construction de villes « en escargot » mettait celles-ci à l’abri des vents et d’autre part permettait de ralentir l’avancée de l’ennemi en cas d’attaque en élevant des barrages sur le chemin qui menait au château*. Quoi qu’il en soit, les remparts qui ceinturaient notre vieille ville furent construits vers 1363, après le passage dans notre cité des routiers de Seguin de Badefol*. Son tracé est ainsi défini dans la délibération des Consuls* de ladite année : « on ira d’abors tout droit du bout du Sordilhon jusqu’à la maison de Guillaume Armand, qui restera en dehors du mur et du fossé projeté, puis de cette maison jusqu’à celle de Raimond Vedelle, qui sera aussi laissée à l’extérieur, de là le mur s’infléchira vers la maison de Raimond Panatère, également laissée hors de l’enceinte, et enfin le nouveau rempart rejoindra l’ancien mur à l’endroit dit du portail neuf ». Au fil des ans, les remparts, ayant perdu leur Vo i c i q u e l q u e s t r u c s o u r e m è d e s qu’employaient nos ancêtres dont certains sont encore utilisés : Contre la dysenterie : trois cuillerées de vin rouge ou vinaigre, idem d’huile d’olive, idem de sucre râpé. Contre un coup de soleil sur la tête : appliquer un verre aux trois quarts plein d’eau froide, sur le centre du mal, de façon que l’eau ne coule pas quoique le verre soit renversé. Au bout de quelques instants, des bulles s’élèvent dans l’eau et le patient ressent un soulagement. Voici quelques termes de médecine employés par nos ancêtres : Cérat : sorte de cataplasme à base d’huile et de cire. Corroboratif : qui sert à renforcer. Rosat : médicament dans la composition duquel entraient des pétales de rose, lesquelles étaient utilisées pour leurs vertus astringentes. Sucre candi : sucre cristallisé. Tamarin : gousse de tamarinier, broyée sert de laxatif. Pour se préserver de la peste, il était conseillé en 1629 de : « Prendre le poids de deux cens feuilles de sauge fresche et autant de feuilles de sambuc, autant de rue et autant de graines de genièvre et bien piler ensemble et puis le détremper avec le vin blanc environ deux pintes et le mettre bouilir dans un pot neuf jusque qu’il soit amoindry de deux tiers et après le couler avec un linge blanc fort pressé et mettre cette décoction dans une phiole de verre et en prendre le matin tout ceulx de la maison pendant neuf jours trois cuillérées chaque personne et se promener une heure sans manger vous pourrez perservérer pendant une année ». Remparts En dehors de la tour de la Glacière* et de quelques vestiges à chaque extrémité de la rue 124 de fromage et deux œufs. Par mois, 500 grammes de sucre, 200 grammes de riz et 250 grammes de pâtes. Ce quota permettait à chacun d’avoir 1 700 calories par jour. Certaines denrées étaient réservées : le vin aux adultes, travailleurs de force et agriculteurs. Le lait : aux enfants J 1 et J 2. On voit apparaître des produits de remplacement, le sucre est remplacé par la saccharine. Baptisé « café » : un mélange d’orge et de glands grillés. Le pain blanc n’existe plus, il devient de plus en plus noir et grumeleux, et fait de toutes sortes de céréales, sauf de blé. Les pommes de terre, denrée très rare, sont remplacées par les rutabagas (sorte de gros navets) et par les topinambours (jusque-là réservés à l’alimentation des cochons). Chacun se débrouille du mieux possible : on confectionne des gâteaux de rutabagas, des biscuits aux navets. On fait du simili chocolat avec des châtaignes, du sucre de raisin, du savon malodorant avec du suif fondu et de la potasse. En guise de tabac (contingenté) on fume de l’armoise ou des feuilles de betteraves et de la « boze ». Tous les jours les ménagères font la queue devant les boutiques pour acheter ce qu’il y a à vendre. Régulièrement, des affichettes sont apposées sur un panneau de la mairie, informations rapportées, dans les rues de Frontignan, par l’appariteur annonçant par exemple : « à partir du 21 juin 1941, la distribution de triperie se fera contre la remise d’un ticket de la carte locale des denrées diverses. Le ticket F donne droit à 100 grammes de foie, rognons, queues, boudins ou à 200 grammes de tête, langue, pied, mou, fressure. Le ticket G donne droit à 250 grammes de gras-double. La distribution se fera en même temps que celle de la viande et dans le même ordre ». Le 12 juillet 1946, le maire donne lecture au Conseil de la circulaire préfectorale du 6 utilité de défense, étaient loués pour y faire sécher la passerille*. Après la mortalité de 1830-1834, due aux épidémies* de choléra, la municipalité, considérant que les remparts empêchaient l’air de circuler, les vendra en 1837 à la Compagnie de chemin de fer qui les utilisera pour construire la ligne Montpellier-Sète. Au cours de l’année suivante, les murailles seront en partie démolies. A partir de 1840, leurs restes seront vendus aux propriétaires des maisons mitoyennes. Restrictions En raison du manque de denrées de consommation pendant la période 19391949, dû à la mainmise de l’occupant sur celles-ci, les gouvernants de zones occupées ou de Vichy, instaurèrent des cartes de rationnement. Chaque chef de famille devait aller les retirer, tous les mois, à la mairie de son domicile. Il lui en était alors remis le nombre voulu, en fonction du nombre de personnes vivant au foyer. Ces cartes étaient de couleurs variables : bleu, jaune ou rose selon les catégories et contenaient chacune de petits tickets détachables. Chaque individu était classé en fonction de son âge ou de son métier, ce qui divisait la population en 8 catégories : E Enfant de moins de 3 ans J 1 Enfant de 3 à 6 ans J 2 Enfant de 6 à 13 ans J 3 Mineur de 13 à 21 ans A Adulte de 22 à 70 ans (sauf travailleurs de force et agriculteurs) T Adulte de 22 à 70 ans (travailleurs de force) C Adulte de 22 à 70 ans (agriculteurs) V Adulte de plus de 70 ans. Ainsi les personnes de la catégorie A avaient droit à 240 grammes de pain par jour, et par semaine 250 grammes de viande, 75 grammes 125 fureur des vagues obligea ses camarades à le ramener sur la plage. En fin de matinée, cinq corps furent rejetés par la mer. Le sixième, le chef mécanicien Jean Grall, fut retrouvé quelques jours plus tard, près des blocs qui longeaient la voie de chemin de fer. Les corps des malheureux marins furent rapatriés dans leur terre natale et le 8 janvier 1948, une souscription fut ouverte pour venir en aide aux familles des victimes. Des voix s’élevèrent pour protester, devant cette situation inacceptable. Il était inadmissible que six marins puissent perdre la vie parce qu’il n’y avait, sur cette partie de la côte méditerranéenne, ni canot de sauvetage, ni canon lance-amarres. juin 1946 relative aux nouvelles modalités de distribution de pneus de bicyclette. Bien entendu, parallèlement à tout cela, apparaît un autre moyen d’obtenir certaines denrées : le « marché noir ». Il est possible de s’approvisionner chez certains commerçants (sans tickets) en payant la marchandise 6 à 7 fois le prix officiel, ou en se rendant dans les fermes du Cantal, de l’Aveyron, de la Lozère et du Tarn. Il n’était pas rare de voir un Frontignanais prendre le train avec une bonbonne de vin, d’apéritif ou de muscat et revenir avec un jambon, du beurre ou des pommes de terre. Mais gare aux gendarmes, ce genre de commerce était strictement interdit par la loi. Route littorale Roger-Juliette Pour aller à la plage, jusqu’aux années 1960, les Frontignanais devaient passer par le quartier de l’Entrée. Une route fut construite à travers l’étang d’Ingril*, permettant de desservir tous les quartiers jusqu’aux Aresquiers, enjambant le chenal qui relie l’étang à la mer près du port de plaisance*. En 1986, fut créée une piste cyclable, de l’entrée au Port, puis du Port au poste Maurin (Grand bleu) l’année suivante. En 2007, la piste a été prolongée jusqu’aux Aresquiers avec la construction d’une passerelle parallèle au pont du chenal et la réalisation de deux ronds-points avant et après le port de plaisance. Dans la soirée du 27 novembre 1947 s’est déroulé sur la plage de Frontignan, face à la colonie de vacances les Mouettes*, un drame qui a coûté la vie à six marins, à cause d’une panne de moteur et d’une mer particulièrement déchaînée. Le « Roger-Juliette », transport de vin habitué du port de Sète, faisait partie de l’armement Tarin et Yvon de Paimpol. Parti de PortVendres pour rejoindre Sète, le capitaine apprit que les dockers étaient en grève et décida de rejoindre Marseille, mais la violence des vagues lui fit rebrousser chemin en direction de Sète. C’est après cette manœuvre que le drame intervint. L’alerte fut rapidement donnée par Denis Delmas, directeur de la colonie de vacances, les secours arrivèrent, mais ni le port de Sète, ni celui de Palavas n’étaient équipés pour venir au secours des navires en détresse. Odon Clément et Daniel Castillazuello tentèrent courageusement, à la nage, de secourir l’équipage, mais sans succès. André Massias à son tour se fit encorder, mais la Rues anciennes Au XIIIe siècle, Frontignan n’était pas un bourg très important, il ne comptait que 19 carrièras (rues) : Noms d’origine en patois : Noms en français Carrièra dal Camp nau : Rue du Camp neuf Carrièra Drescha : Rue Droite Carrièra San Paul : Rue Saint-Paul Carrièra Del Castel : Rue du Château Carrièra Del la Tour : Rue de la Tour 126 Because »), du Puits-de-la-Rode, ruelle de la Treille ». Le 13 février 1869, le Conseil municipal décida de faire apposer à l’angle des rues, des plaques* portant leurs noms, soit un total de 150. Un budget de 700 francs fut voté, correspondant à 100 francs pour la pose et 600 francs pour l’achat desdites plaques (soit 4 francs pièce). Ainsi les rues du vieux Frontignan avaient un nom, mais comme notre ville s’était sensiblement agrandie, il fallut baptiser les nouvelles rues. En 1967, René Michel, conseiller municipal (co-auteur de l’ouvrage), adopte une méthode permettant de situer les secteurs, en groupant les noms par thème. Ainsi le baptême des rues débutera par le secteur de la plage. En ce qui concerne La Peyrade, c’est en 1994 que la même opération fut décidée et est toujours d’actualité. Carrièra De la Pescarié : Rue de la Pêcherie Carrièra Sauta la Gleysa : Rue à Côté de l’église Carrièra De la Mar : Rue de la Mer Carrièra San Marti : Rue Saint-Martin Carrièra De la Figuèyra : Rue du Figuier Carrièra De la Plassa : Rue de la Place Carrièra De l’Herbeta : Rue de l’Herbette Carrièra Del Sourdilhoun : Rue du Sordillon Carrièra Del Carnon : Rue d’Encarneau Carrièra De l’Androuna : Rue de Cul de sac Carrièra De l’Oulivie : Rue de l’Olivier Carrièra De l’Ayga : Rue de l’Eau Carrièra De Maures : Rue des Maures Carrièra Dels Fours : Rue des Fours Voici quelques noms de rues qui ont disparu, soit parce qu’elles ont été débaptisées, soit des suites du bombardement : « Traverse d’Encarneau, Plan du Pavage, Quatre-Coinsde-la-Boucarié, de la Foy, du Canton des Besaces, des Quatre-Coins-du-Grand-Logis (vraisemblablement à l’angle du café « Le 127 128 S Salaires En 1881, l’ouvrier employé à l’Usine à Gaz de La Peyrade perçoit 0,33 franc de l’heure. En 1894, les 140 ouvriers font grève aux Salins de Frontignan, la direction veut réduire les salaires. Un tonnelier perçoit, en 1905, 4 francs pour une journée de 9 heures. Le salaire d’un homme est de 4 à 5 francs par jour en 1910. Celui de la femme, 2,30 francs Les salaires montent un peu après la guerre de 1914-1918, un ouvrier perçoit 22 francs par jour, une employée 9 à 10 francs. En 1946, le salaire des femmes de ménage est fixé à 20 francs de l’heure. Cette même année, les autorités fixent le prix du pain à 1,50 franc le kilo. Evolution des salaires et des prix des denrées : En 1594, un brassier travaillant aux vignes perçoit un salaire de 7 à 8 sous par journée d’ouvrage, une femme 3 à 4 sous. En 1612, la journée d’un homme occupé aux réparations du Grau de Gravatel est payée 14 sols, la charretée de pierre, 2 sols et demi. La livre de pain coûte 14 deniers en 1691. Le pichet de vin 20 deniers. Au milieu du XVIIe siècle, un travailleur de vigne gagne 9 sols et 3 pots de piquette, la femme, exactement la moitié, 4 sols et 6 deniers. En 1688, la viande de mouton est vendue 2 sols 4 deniers la livre, celle de boeuf,1 sol et 4 deniers L’année 1709, 400 à 500 travailleurs saisonniers, venant des montagnes d’Aveyron (gavatch*) pour les travaux des vignes, sont payés 10 à 12 sols par jour, les femmes occupées aux petits travaux, 6 sols. Un arrêté du parlement de 1714, fixe à 16 sols le salaire journalier, il passera à 20 sols en 1770. Des travailleurs en 1774 s’attroupent devant la mairie et demandent 30 sols. Les Consuls feront appel à la maréchaussée de Bouzigues pour rétablir l’ordre. Le capitaine châtelain Jean Audibert, en 1782, paye 35 sols la journée d’un maçon et 16 sols la journée d’un manœuvre. Salicorne Plante de nos étangs. Il en existe de deux sortes : « l’Anthrocnum Glaucum » (salicorne à gros épis) et la « Salicorna Europaea » (salicorne naine). Nos ancêtres en faisaient un légume d’accompagnement très apprécié. En 1759 et en 1779, des projets se précisent en vue de créer une compagnie pour cultiver la soude sur les plages du Languedoc et donner 30% aux communautés et riverains. En 1791, la communauté de Frontignan louera les plages où se récolte le « salicor » dont on fait la soude. La communauté reçoit d’Alvergne et Toussaint, pour « l’herbe appelée soude à 129 eux adjugée en 1779 », 52 livres, elle reçoit également de Babau, 49 livres. compoix de Frontignan, aux tènements de la Cagarache, de l’Airolles et du Caramus. En 1525, Henric Jehan, capiscol de Montpellier est propriétaire d’une « bouthique à sal » à Frontignan. Simon Gaihard, Consul, est contrôleur du grenier à sel en 1588. En 1596, la dîme du chapitre de Maguelone sur les salins de Frontignan est fixée à 50 quintaux pour la provision de l’évêque et à 80 quintaux pour le chapitre. Elle sera révisée en 1635, 1639 et 1675. Au milieu du XVIIe siècle, Jean Ranquier est propriétaire d’un terrain près des salins des Airolles. Le docteur Jacques Maraval est propriétaire vers 1791 d’un salin « à la Cagarache et d’un mas ruiné dedans ». La Société commerciale des Salins de Frontignan est créée en Messidor an III (juin-juillet 1795). En 1830, Frédéric Vivarès, directeur des salins, compose un Manuel du Saunier, ouvrage technique, très bien illustré de sa main, sur leur fonctionnement. Un tableau de renseignements de 1833, Salins Les salines existaient à l’époque romaine. On ne commence à voir des documents concernant les salins qu’à partir du MoyenÂge. Le 10 août 1338, un acte de l’évêque de Maguelone accorde aux évêques la dîme sur les salins de la région dont ils n’ont pas la propriété et notamment le « salin de Nigri », autrement dit de l’étang d’Ingril. L’acte ajoute que le salin existe depuis des temps forts anciens. En 1425, Charles VII assigne à sa femme, la reine Marie d’Anjou, les greniers à sel de Frontignan, Marseillan, Nîmes, Montpellier, Capestang et Narbonne. En 1461, Louis XI vendra à Marie d’Anjou, sa mère, le grenier à sel de Frontignan et de Montpellier pour 12.000 livres. Au cours du XVIe siècle, plusieurs salins (« salm » en occitan), sont attestés dans les Le levage du sel dans les salins 130 sur les salins de Villeneuve-les-Maguelone, Villeroy, Mèze et Frontignan, donne pour Frontignan, les noms de cinq propriétaires : MM. Caizergues, Boucher, Bouin, Alicot et Péridier. En 1939, les salins s’étendent sur une superficie de 15 hectares environ sur le territoire de Frontignan, et 13 sur la commune de Vic-la-Gardiole. Plusieurs qualités de sel étaient élaborées au salin : - le sel fin (sel de table) affiné aux broyeurs - le sel demi-fin pour les fromageries - le sel mêlé de naphtaline, employé dans les tanneries - le sel rouge, dénaturé à l’oxyde de fer, car détaxé. Il était réservé au bétail et au salage du poisson. Un poste de douane est installé sur le chemin d’accès, à 300 mètres des bâtiments des salins. L’impôt sur le sel (gabelle) est aboli en 1946. En 1955, les salins de Frontignan appartiennent à la Compagnie des Salins du Midi et des Salines de Djibouti. Au cours des années 1965 et suivantes, la production baisse et en 1968, c’est la cessation d’activité. de l’usine. Il semble que Frontignan n’ait plus aucun soldat du feu, puisque le 10 mars 1939, le Conseil municipal délibère en vue de la création d’un corps de sapeurs-pompiers. Le 25 octobre 1944, le lieutenant Emile Journet en prendra le commandement. Il sera à nouveau dissous en 1956. L’année suivante le corps est reconstitué, sous les ordres du sous-lieutenant Gaston Bompard. Enfin, le 21 janvier 1962, est créé à Frontignan, un corps de sapeurs-pompiers professionnels, lesquels sont secondés en cas de besoin par des pompiers volontaires. A cette époque la caserne est située dans les anciens chais Marcou-Ginouvès, route de Montpellier. A partir de 1964, ils assureront la surveillance des plages en période estivale. Le 1er janvier 2000, dans le cadre d’une restructuration, la départementalisation du Service Incendie et Secours est effective (S.D.I.S.). L’ancienne caserne de la route de Montpellier devant être remplacée, des travaux débutent en juin 2005 en vue de la construction d’une nouvelle caserne, route de la plage, elle a été inaugurée le 16 septembre 2006. En 2012, les effectifs se composaient de 39 sapeurspompiers professionnels auxquels viennent s’ajouter 50 volontaires dont 4 femmes. Sapeurs-pompiers Le 4 février 1866, le Conseil municipal décide de créer une compagnie de sapeurs-pompiers volontaires. Le 10 juillet 1906, il vote l’achat de 60 seaux en toile de 12 litres chacun pour combattre les incendies. Le 21 novembre 1924, à la suite d’un feu à la raffinerie de pétrole, le commissaire de police adresse ses félicitations au maire pour l’efficacité de la nouvelle pompe qui a déversé de véritables torrents d’eau. Cette pompe servait également d’arroseuse municipale ! Le 25 mai 1937, nouvel incendie à l’usine de pétrole C.I.P., le feu est éteint par les pompiers Secours mutuel Le 6 février 1900, M. Campanon-Rey, président de la Société de Secours mutuel « l’Union frontignanaise », informe le Conseil municipal de la création de cette société et demande que soit mise à sa disposition une salle pour y établir son siège. Le maire propose de lui prêter une pièce au premier étage de la mairie, et accepte que l’assemblée générale ait lieu dans la salle de Justice de paix de l’hôtel de ville. Une subvention de 100 francs lui sera allouée. Seuls les hommes étaient adhérents. 131 faubourgs de Montpellier. Voici le compte-rendu en patois de l’incursion de Seguin de Badefol à Frontignan : « En l’an de lencarnation de Nostre Senhor que hom contava M CCC LXI, en lo mes dabril, venc mossen Seguin de Badafol cavalier de Gascuenha en grans gens darmes a caval et a pe, a pres lo luoc danhana e puoys tornet atras e pres par conbatemen lo luoc de Frontinhan i matin a la poncha del jorn a XIII dabril et intret am sas conpanhas bolan per lestanh car dons aqui non avia gis de mur et aquel conbatement moriron de sas gens ben CC homes e la vila ben XXX homes et estet hi entorn III semanas ». Traduction : En l’an de l’incarnation de Notre-Seigneur que l’on compte 1361 en le mois d’avril, vint monsieur Seguin de Badefol, cavalier de Gascogne, avec gens d’armes à cheval et à pied. Il a pris le lieu d’Aniane et puis se tourna pour combattre le lieu de Frontignan le matin à la pointe du jour le 13 avril. Il entra avec sa compagnie par le côté de l’étang où le mur était détruit. Dans ce combat mourront de ses gens, bien 200 hommes, de la ville bien 30 hommes et ils y resteront 3 semaines. L’association était divisée en quartiers avec un responsable tenant un registre. Il était chargé d’encaisser les cotisations. Sa période terminée, il passait le registre au suivant de la liste etc. Lors de l’assemblée générale annuelle, la présence de chaque adhérent était obligatoire, une absence étant pénalisée pécuniairement. Une société de Secours mutuel privée, « l’Indépendante », fut fondée en 1926 à La Peyrade*, son siège social était fixé aux écoles (futur groupe Marcel-Pagnol). Elle était constituée d’ouvriers de la Compagnie bordelaise de Produits chimiques*. D’après les statuts, son but était de payer des indemnités, pendant la durée de leur maladie, aux membres cotisants. Le droit d’entrée était fixé à 5 francs, par la suite l’adhérent acquittait 2 francs par semaine pendant trois mois, puis 1 franc chaque semaine. Seguin de Badefol Lorsqu’en 1360 fut signé le traité de Brétigny, les mercenaires ayant pris part à la guerre de Cent Ans, regroupés sous le vocable de « Grandes Compagnies » furent licenciés. Celles-ci se dispersèrent à travers la France, pillant villes et villages. L’une d’entre elles, commandée par un aventurier, d’origine périgourdine, Simon Seguin de Badefol, investit et rançonne tour à tour Aniane, Gignac, Villeveyrac etc. Le 13 avril 1361, c’est au tour de Frontignan, où ces brigands pénétrent en passant par les étangs, du côté de la ville pratiquement dépourvu de défense. Après une bataille où les habitants font preuve d’une grande bravoure, forcée de fuir devant l’arrivée des troupes royales, cette compagnie porte pour un temps ses méfaits dans la région des Cévennes. Un mois plus tard, la voici revenue à Frontignan. Notre ville va servir à Seguin de Badefol de place forte d’où il mènera ses incursions dans les environs, y compris les Séparation de l’Eglise et de l’Etat Cette loi fut promulguée le 9 décembre 1905, avant que ne soit fait l’inventaire des biens de l’Eglise. Cet inventaire fut la cause de bien des drames en France. Le vendredi 9 février 1906, le maire étant absent, le second adjoint, accompagnant le receveur de l’enregistrement, se présenta devant l’église et trouva porte close. Au presbytère*, ils furent reçus par le curé Audran qui refusa d’ouvrir la porte de l’église, ils se retirèrent alors, sous les huées des quelques personnes présentes. Le 15 du même mois, les mêmes notables firent, sans aucun incident, l’inventaire de l’église de 132 La Peyrade. Ce n’est que le 23 février, que l’adjoint à la mairie et le receveur, accompagnés cette fois-ci du commissaire de police et de quelques gendarmes, se représentèrent devant l’église. Trouvant à nouveau porte close, ils demandèrent à deux ouvriers de défoncer celle-ci à coups de hache. Après avoir dégagé l’entrée, ils trouvèrent un amoncellement de madriers, de bancs et de chaises. A l’intérieur de l’église se trouvaient une quarantaine de femmes et autant d’hommes. Des insultes sont échangées et l’adjoint est très légèrement blessé à la tête par une pièce de 10 centimes (en bronze). Finalement M. le curé ayant lu une protestation, l’inventaire pourra se dérouler dans un calme relatif. Le 22 mars, le procès des dix personnes, reconnues comme ayant participé activement à cette manifestation, se déroula à Montpellier et les peines encourues ne furent que de faibles amendes. Pénitents blancs, situé à l’angle de l’avenue Frédéric-Mistral, de la rue de la Coste et de l’avenue des Thermes, jusqu’aux années 1940-1950, la coutume voulait qu’à la sortie de l’église, un cortège se formât pour accompagner le défunt au cimetière de la route de Balaruc. Celui-ci étant assez éloigné de la ville et le parcours se faisant à pied, les accompagnants s’arrêtaient en ce lieu afin de présenter leurs condoléances à la famille en leur serrant la main. Le pavillon-abri est construit par Louis Carlier en 1926. Statue de Louis XIV Frontignan peut se vanter d’avoir, à partir du 27 juillet 1717, hébergé pour un temps, la statue qui, avant la Révolution, ornait le Peyrou de Montpellier. En effet, celle-ci, avant d’être montée sur le piédestal où l’on peut actuellent admirer sa copie, dut accomplir un long périple. Fondue en 1692, elle ne débute son voyage qu’après la mort du Roi et le retour de la paix sur la mer, consécutifs Serrement de mains Sur l’emplacement de l’ancien cimetière des Le serrement de mains, au rond-point Mistral/Thermes 133 aux traités de Restadt et de Baden, en 1716. Elle remonte la Seine jusqu’au Havre, puis est embarquée jusqu’à Bordeaux où elle arrive en juin 1717. Elle est installée sur une grosse barque de canal, les Bordelais curieux s’approchent de trop près pour la voir et la font chavirer. Par la Garonne et le canal du Midi, elle arrive jusqu’à nos étangs. A Frontignan, un grave problème se pose, le canal est loin d’être terminé, la barque est amarrée dans un coin du bassin* et pour éviter que ne se reproduise la mésaventure de Bordeaux, elle est gardée jour et nuit par des hommes en armes. Un entrepreneur, Munier, se charge de creuser à travers les étangs un chenal, nous sommes en été, les eaux sont basses et le radeau lourdement chargé passe difficilement. Enfin la voici non loin de Montpellier remontant le Lez, c’est sur des rouleaux qu’elle regagne le jardin de l’école de la Merci où elle va séjourner une dizaine d’années. En février 1718, en présence des marins de la flotte de Toulon et des soldats de la garnison de Montpellier, la statue du Roi Louis XIV est inaugurée sur l’esplanade du Peyrou. Les seize hommes qui ont assuré la garde à Frontignan sont invités aux réjouissances. On relève sur un livre de compte que la garde à Frontignan a coûté 60 livres. La Révolution la fera fondre pour en faire un canon pour la défense de nos frontières. 134 T Taxes sur les chiens Tènements ou lieux-dits La loi instituant une taxe sur les chiens est promulguée le 2 mai 1855. Le 8 août de la même année, le Conseil municipal de Frontignan fixe les tarifs de cette taxe à 2 francs pour les chiens de première catégorie et 1 franc pour la seconde. En 1911, cette taxe est portée à 5 et 3 francs. Plus tard, en 1920, de nouvelles catégories apparaissent, les chiens d’agréments (20 francs), de chasse (10 francs), chiens de garde d’habitation ou de troupeaux (5 francs). Pour reconnaître les chiens dont les propriétaires s’étaient acquittés de la taxe, la ville avait fait graver des plaques émaillées où étaient indiqués le nom de la ville, l’année en cours et le numéro d’enregistrement. Aire - avant la construction de la ligne de chemin de fer, et certainement avant le creusement du canal, partie de terre ferme, en bordure des marais, où l’on battait le blé et l’avoine. Cette aire communale était située près de l’ancien port*, aujourd’hui salle de l’Aire. Airolles - Lieu venté dans le quartier de Saint-Martin où se trouvaient trois petites aires privées pour le battage des céréales, elles appartenaient à la famille Chappotin, à Mlle Moure et à Jean Calas. Aresquiers - Situés près de l’étang d’Ingril* et à cheval sur les communes de Vic-la-Gardiole et de Frontignan, on y trouve un magnifique bois. Le samedi 12 décembre 1394, les officiers du roi au siège de Frontignan, les officiers de Montpellier et le chapitre de Maguelone rendent une sentence pour l’implantation de quelques bornes qui séparent la juridiction dudit Aresquiers de celle de Frontignan. Il est noté qu’ « un point de la muraille du dit Aresquiés est nommé puncta Barrajani (le point de Barrajan). Etaient présents, Jacques André Gay, Jean Ayguin, Bernard Saladin, Jacques Englese, du lieu de Frontignan et Jean Forestis, licencié es lois, juge du lieu de Frontignan ». Avaussiers - C’est le nom occitan du chêne kermès (chêne nain), ils se trouvent dans le triangle route de La Peyrade, Balaruc et Frontignan. Les plaques émaillées de la taxe sur les chiens 135 Balajan - Tènement à la limite de Frontignan et de Vic-la-Gardiole. Des tombes du BasEmpire romain y ont été découvertes en 1963. La peste, sévissant à nouveau à Montpellier, apparaît en 1640. Un contrôle est aussitôt mis en place, et la surveillance s’opère jusque dans la « plaine de Balajan ». L’état civil de 1585, à Frontignan, comporte : Guillaume Balajan, Isabel Balajan, Miraval Balajan. Barnier - Ce tènement est situé à la sortie de la ville sur la route de Montpellier. Calade - de l’occitan « calada » qui signifie « chemin empierré », se trouve près de la piscine, avenue du Muscat. Cap d’Aureille ou Viviers - « Cap » en occitan, tête, fin, bout. « Aurelha » en occitan, versoir de charrue. Lieu-dit où se trouve actuellement l’école Anatole-France. Caramus - Ce lieu-dit se nommait au XVIIe siècle « Cap de Mus », le chemin qui y conduisait, le « chemin de Mus ». Au XVIIe siècle, sur cette presqu’île il y avait un moulin à vent. Carrierasse - L’étymologie de ce mot est certainement « carriéra≈» (chemin). Le chemin de la Carriérasse délimite les communes de Vic-la-Gardiole et Frontignan Cinq carrières - Ici le mot « carrière » en occitan est synonyme de rue, ce qui donne le croisement de cinq rues ou chemins : le chemin de Poussan, la rue des Thermes, l’avenue Pierre-Curie, la route de Balaruc et l’avenue Jean-Moulin. Coste - Ce tènement planté de vignoble se trouve être les première terres qui forment la Gardiole*, c’est de là que débute le chemin qui allait à Gigean, par la combe de Rimbault. Crozes - Pourrait être la déformation de « crotz », creux, petit ravin. Ce lieu, aujourd’hui quartier, se trouve au nord de la croix des Malautiers. Situé au nord-est, c’était du début du XXe siècle jusqu’aux années 1960, le quartier des jardiniers. En 1525, Jean Reynard est propriétaire d’une olivette « au cros elle confronte de marin le chemin romieu ». Par ailleurs, au XVIIe siècle, il est question d’un terrain qui confronte « le cros de la terre blanque ». Dunes - Ce quartier de la plage situé à l’est, qui débute au rond-point des véliplanchistes, n’était que dune, campagnes et terrains abandonnés. Garrigues - En occitan « garriga », landes, terres incultes où poussent des chênes rabougris, elles occupent presque entièrement les terres de la Gardiole*. Gardiole - Chaîne de petites montagnes qui vont de l’étang de Thau à Villeneuve-lesMaguelone. Grande maïre - « Maïre » signifie mare, c’est un terrain marécageux proche des salins* de Frontignan. Gaze - De « gaza » ou « gué » qui permettait de franchir à pied ou en voiture hippomobile, l’étang d’Ingril* pour se rendre à Cette (Sète). Ce terme apparaît au XIe siècle dans le cartulaire d’Aniane et désignait un passage à pied sur haut-fond. Il était localisé à 500 mètres à l’est du pont actuel de La Peyrade. Dans les écrits des XVIe et XVIIIe siècles, il désigne également le territoire où s’édifiera l’agglomération. Hierles - De l’occitan « ierla », île. C’est une terre d’alluvions qui est située entre l’avenue du Maréchal-Juin et le délaissé de l’étang d’Ingril*. Justice - Situé vers Montpellier à la sortie de la ville, c’est souvent un terrain contesté et attribué par une décision de justice. Malautiers - Signifie maladie en occitan, dans ce quartier une maladrerie* pour les lépreux exista pendant plusieurs siècles. Mattemales - Ce tènement aujourd’hui cultivé en vigne était une terre abandonnée envahie de 136 broussailles. Une « matte » est une touffe de mauvaises herbes. Miradou - De « mira » en languedocien qui signifie regarder. Ce tènement, aujourd’hui quartier, domine la ville, il est situé à l’ouest des anciennes carrières*. Montée de Reboul ou Pioch Renard - Petit promontoire entre La Peyrade et la ville, est devenu aujourd’hui une zone commerciale : les Portes du Muscat. Pastourels - En languedocien, est un jeune pâtre. Ce tènement est situé au nord de la route qui conduit à Balaruc. Peyrade - Tire son nom d’un passage en pierre, « peïrade », qui permettait de rejoindre le port de Cette en construction à travers l’étang. Aujourd’hui il a donné son nom à un quartier de Frontignan. Pielles - Le tènement des Pielles se situe entre les salins et la ville. L’étymologie de se mot est « piala », pile, abreuvoir, bassin. Pioch Farrié ou Puech - Signifie dans le langage du pays, hauteur, sommet dérivé du latin « podium » et « farrié » étymologiquement fer. Il domine le terrain de moto-cross*. Pioch Madame - Comme précédemment, il domine la propriété du Mas de Madame. Pioch Michel ou Redon - Colline qui est au sud du Mas de Rimbault. Puits neuf - Ce tènement est aujourd’hui un quartier entre l’avenue des Thermes et l’avenue Pierre-Curie. A une certaine époque un puits alimentait la ville en eau. Rabassous - Dérivé de « rabasse » qui est une truffe que l’on trouvait en abondance dans les garrigues. Il est situé derrière le Pioch Michel. Rancelle ou Moulins - C’est le tènement situé de l’autre côté du canal, entre la voie du chemin de fer* et l’étang d’Ingril*. Rascle Girascle - Le mot « racle » en langue d’oc signifie un lieu aride et sec. Il désigne ici un rocher dépourvu de végétation au-dessus du chemin de Poussan. Rouïres - Mot occitan qui signifie chêne blanc. Ce tènement est situé sur la droite de la route de Balaruc en venant de La Peyrade. Salins - Occupent à l’ouest une partie de l’étang d’Ingril, ils sont exploités jusqu’en 1968. Sire Jeanne - Avant le XVIe siècle, sire ou seigneur désignait certains féodaux possesseurs de terres. Ce tènement est situé près du pioch Farrié. Saint-Martin - Quartier proche de la ville, il a pris le nom d’une ancienne chapelle. Peut-être la première église de Frontignan. Tambourinet - Petit promontoire situé dans le tènement de Rabassous. Terres blanches - Jadis lieu planté de vigne et aujourd’hui quartier, son nom lui a été donné pour la couleur de la terre. Tot d’Aragon - « Tot » en languedocien signifie « tout ». Un document dit que Jacques Roux est propriétaire d’une vigne située au « To d’Aragon, confronte de grec, le chemin de la calade ». On peut le situer aux alentours de la montée de Reboul. Valcaude ou Belcaude - Etymologiquement vallée chaude où belle vallée, située non loin de la Combe de Rimbault. Vignaux - Certainement un dérivé de « vigne », avant d’être un quartier, ce lieu situé au nord de l’avenue du Muscat, était planté en vigne. Ville - C’est la 28ème et dernière section du cadastre de 1791. Elle est délimitée par les boulevards de ceinture actuels, à l’emplacement approximatif des murs de la ville. Viviers ou Cap d’Aureille - Quartier situé au nord de l’avenue Général-de-Gaulle où l’on trouvait de nombreux maraîchers. « Cap » en langue d’Oc signifie « tête », « Aureille » étant un nom de famille. 137 Théâtres Tombereau hygiénique A l’origine une salle de conférences, dont la construction sera achevée le 6 mai 1930, faisait partie du projet de l’école AnatoleFrance* Ce bâtiment en pierre calcaire était construit au centre d’un jardin arboré. S’y sont déroulées différentes manifestations, réunions publiques ou politiques, fêtes des écoles, bals, soirée théâtrales, concerts etc. Ce bâtiment fut réquisitionné en 1942 par les troupes d’occupation. L’architecte Louis Carlier avait soigné sa construction, la salle comptait 364 places, les balcons et les loges 231 places, la scène était équipée de décors, de machinerie, de loges pour les artistes et d’une fosse d’orchestre. Il sera déconstruit en 1965, l’année suivante se dressera à sa place la Maison des Jeunes et de la Culture (M.J.C.*). Autre théâtre, celui du Sanatorium que le docteur Poulalion avait prévu dans la construction de son établissement, situé au rez-de-chaussée, à gauche de l’entrée jardin. L’on y a donné pendant un certain temps des conférences et des représentations de « bel canto ». Sorte de petite citerne, montée sur roues et tirée par un cheval, qui parcourait les rues de Frontignan. Son conducteur signalait son passage à l’aide d’une clochette ou en tapant sur une boîte en fer. Dès la perception de ces sons particuliers, les ménagères se précipitaient, chacune portant un seau hygiénique qu’elles déversaient dans le réservoir. Moyennant une piécette, le préposé se chargeait de cette corvée. A quelle époque débuta cet office, nous ne le savons pas, par contre sa disparition progressive coïncida avec l’installation du tout-à-l’égout en 1932. Les Frontignanais baptisèrent ce véhicule de différents sobriquets : la tinette, la boutte ou le torpilleur. En 1922, le tonneau de vidange, en mauvais état, a besoin d’être remplacé. On s’adresse à la maison Durey Salvy de Paris, fournisseur spécialisé. Le prix du tonneau est de 2.900 francs, plus 520 francs pour frais de transport. Le théâtre municipal 138 Tonnellerie Dans les années 1930, les tonneliers avaient vu leur nombre diminuer. La guerre terminée, un brusque regain d’activité, permettra à une cinquantaine d’entre eux, d’employer quelques ouvriers. En 1944 on dénombrait 46 artisans inscrits au groupement professionnel et cinq non-inscrits, sans compter les ouvriers. Le syndicat fut dissous en 1959. En 1993, le dernier tonnelier en activité, Albert Bouldoire, ferma son atelier situé avenue des Vignerons. Dans la première moitié du XXe siècle, l’augmentation de la production de muscat et des vins de table, l’élaboration des vins cuits et des apéritifs, firent se développer la tonnellerie. Des statistiques officielles avancent qu’au moment du « boom » tonnelier, il se fabriquait à Frontignan environ 250 futailles de 35 à 135 litres par jour. Le syndicat des patrons tonneliers de Frontignan vit le jour le 1er avril 1924 et eut pour premier président Léon Barre. Il est à noter l’article 7 du règlement de ce syndicat : « Au moment du chômage et pendant la morte-saison, toutes les commandes de fûts venant du dehors devront être inscrites au nom du syndicat et réparties entre tous les patrons et proportionnellement au nombre d’ouvriers employés, patrons compris ». Tours Tour de Joye ou de Choye Elle est la seule tour subsistant des anciennes fortifications de la ville, sa constrution remonterait certainement vers 1363, après qu’il fut décidé d’entourer Frontignan de remparts* plus fiables que les précédents. Un atelier de tonnellerie 139 Rappelons que deux ans plus tôt, les routiers de Seguin de Badefol* avaient envahi la ville. A la démolition de la glacière communale située sur l’esplanade actuelle et en raison de l’implantation du grand chemin de Montpellier*, cette tour a été utilisée comme glacière publique pendant quelques années. Sa gestion était confiée au fermier de la glace. Son fonctionnement était simple, l’hiver on récupérait la glace des douves ou de l’étang d’Ingril*, on la stockait dans la tour sur des fagots de bois et pendant les grandes chaleurs le fermier la revendait à la population et s’il y en avait trop aux Sétois. En revanche le fermier devait fournir gratuitement la glace à l’hôpital*. Vers 1750, le sieur Etienne Gaillard (bourgeois) est inscrit au compoix pour « un jardin à la tour de joye, confronte de grec le grand chemin des Capucins ». Aujourd’hui cette tour est à peine visible, enclavée de part et d’autre par des habitations. En 2014 un projet de restauration est envisagé et la ville achète la maison Picard, mitoyenne de l’édifice. Tour de l’Horloge Cette tour massive, dernier vestige du château* proche de l’ancienne « maison de ville »*, a été démolie en 1894. Un texte du compoix de 1571 mentionne que le sieur Arnaud Mares possède « hostal et colombier al castel ». Une deuxième tour, symbole de la féodalité, a été transformée en colombier. Le 14 décembre 1626, les Consuls de Frontignan constatèrent :« Il y a en la ville une vieille tour joignant et contiguë à la muraille clôturant l’ancien château de Roquefiche. Elle confronte du vam droit la salle de la maison de ville ». Cette tour pourrait servir à la communauté pour conserver ses archives. Ils adresseront une requête aux autorités et obtiendront l’inféodation de la tour sous trois livres annuelles. En 1822, une horloge neuve est placée à la tour pour suppléer à celle de l’église, qui, fort usée, est vendue 100 francs à un serrurier montpelliérain. Il est également placé sur la tour un indicateur des vents. La démolition des derniers vestiges et de la tour a lieu en 1891 pour faire place à la nouvelle mairie*. Tour de Ramadan Devait se trouver du côté de la rue d’Encarneau, non loin du canal. Peut être s’agissait-il de l’une des tours de la première enceinte de Frontignan. Il n’est pas question ici du rite musulman, son nom ayant dû être déformé au cours des siècles, sur certains documents, cette tour porte le nom de Ramazan. Tramway Au début du XXe siècle, si le projet avait abouti, Frontignan et Sète auraient été desservis par un tramway. Le projet était bien avancé, pendant quelques années le tramway de la ville de Cette qui partait des halles arrivait jusqu’au pont de La Peyrade* où une station appellée « Halte de Venise » en était le terminus. La suite du projet n’a pas été réalisée. Tranchée Une transaction de 1547 sur la dîme des fruits de terre et de mer, payée au clergé mentionne la redevance au taux de « onze un » des poissons pêchés « aux pescheries appelées tranchées ». Le poisson est vendu par contrat à un poissonnier à un prix oscillant autours de 7 livres le quintal pour le gros et moitié prix pour l’autre. Un nommé Valossière se réserve pour son entreprise de salaison, les caramottes (crevettes), les anguilles, les sardines et les anchois qui, une fois salées, partent pour 140 Marseille. Cette société prospéra jusqu’en 1670. Elle était située près du Caramus puisqu’un texte du XVIIe siècle mentionne : « champ bras de Lanque (c’est-à-dire la pointe du Caramus*), confronte de labech le chemin de la tranchée et chapelle Sainte-Anne ». Il ne faut pas voir ici l’emplacement d’une chapelle, sur les compoix les propriétés étaient appellées du nom du propriétaire, cette terre appartenait à la chapelle Sainte-Anne. 141 142 V Vendanges habitants de faire couper et entrer leurs raisins, faisant inhibition et défense à tout habitant de contrevenir au présent règlement à peine de 50 livres d’amende et de confiscation de la vendange que l’on coupera et entrera le dit jour ». Avant la date ainsi fixée, des sentinelles étaient spécialement chargées de surveiller, à chaque porte, l’entrée des raisins, et les peines cidessus énumérées étaient aussitôt mises en application. De nos jours, les viticulteurs ont le libre choix de la date de leurs vendanges, mais doivent cependant respecter le cahier des charges qui stipule que les raisins récoltés doivent avoir un degré en alcool supérieur à 14,5°. Pour cela ils font à plusieurs reprises des prélèvements De tous temps, la date du début des vendanges fut réglementée, pour preuve cette ordonnance du 22 septembre 1697… « Par devant Messieurs les Consuls, Assesseurs et policiers, en l’absence de M. le maire. Assemblés en bureau de police, lesdits sieurs consuls, assesseurs et policiers de la près ville, a été proposé par le sieur Jean Viguier, second consul, qu’il est nécessaire, suivant l’ancienne coutume et usage, de régler le jour auquel on doit commencer la vendange pour que les vins soient bon et pour éviter confusion. Ayant été rapporté par les experts jurés, l’état auquel sont les fruits; ledit bureau a ordonné et réglé ladite vendange au lundi 7 octobre prochain, auquel jour il est permis aux Une scène de vendange 143 d’échantillons et ne commencent les vendanges que lorsque les 14,5° sont obtenus. La récolte est portée le plus rapidement possible dans la cave, de peur que le temps ne vienne, soit par de la pluie ou d’autres intempéries, gâter les précieux raisins. fit qu’une brève halte à Frontignan. Sur son passage, nous ne savons pas grand-chose, si ce n’est que les époux royaux en voyage dans la province du Languedoc, le 4 octobre 1632, se séparèrent. Le Roi s’arrêta à Mèze et Anne d’Autriche vint coucher à Frontignan où elle fut accueillie avec tous les égards dus à son rang. Le texte que nous avons trouvé précise que ce jour-là, cinquante hommes de troupe moururent de froid sur la route qui mène de Mèze à Montpellier. Cardinal de Richelieu (1585-1642) Messieurs de Cinq-Mars et de Thou s’étaient rebellés contre le Cardinal, entraînant dans la révolte quelques villes fortes et Montpellier étant du nombre, le Roi et Richelieu en firent la reconquête en 1629 et 1642. Dans leur Histoire Générale du Languedoc, Devic et Vaissette situent la première visite de Richelieu à Frontignan entre le 17 juillet et le 5 août 1629 : « le maréchal de Bassompierre ayant laissé le Cardinal de Richelieu à Frontignan, prend la tête de ses troupes et arrive directement à St Sulpice …... ». A cette occasion, les rues de Frontignan sont sablées et de la paille est répandue afin d’éviter que les chevaux ne glissent sur les pavés. Comme le veut la tradition, plusieurs maisons sont réquisitionnées pour le Cardinal et sa suite dont la maison du sieur Pascal, située place de l’Hôtel de Ville. Un contemporain, le sieur Aubéry, avocat au parlement, décrit le train de Son Eminence : « Il avait pour équipage dans ses voyages, sa litière, son carrosse du corps, deux autres carrosses pour ses secrétaires, ses médecins, son confesseur et les autres qui approchaient sa personne, 18 mulets avec 6 charrettes à 4 chevaux chacune, pour mener son bagage, un fourgon et 6 chevaux de somme pour les ustensiles de la cuisine et de l’office. Il y avait à l’office 3 chefs et 12 garçons qui avaient chacun leur emploi….Sa musique Ventres bleus Deux légendes existent, l’une, la plus répandue, justifie ce nom par les épidémies* de peste bubonique qui ont souvent sévi dans nos régions, donnant au ventre du malade une couleur bleunoirâtre. L’autre parle d’un bateau qui se serait échoué sur notre plage, ayant dans ses cales une importante cargaison de drap bleu. Les Frontignanais devant cette aubaine, auraient confectionné des tailloles avec cette étoffe. A noter que les habitants de bon nombre de localités françaises utilisent ce sobriquet, proches de nous, ceux de Pérols, Mauguio, Vendres, Portiragnes et Aigues-Mortes. Vignes En 1799, la superficie en culture est de 348 hectares à Frontignan, mais tout n’est pas constitué de vignobles, car l’on y trouve également quelques champs de blé et d’avoine. En 1894, le vignoble frontignanais est constitué de 165 hectares de plants français dans les sables et de 800 hectares de plants américains. Aujourd’hui ce sont presque 800 hectares qui sont cultivés en cépage « muscat à petit grain » dit « muscat de Frontignan ». Visiteurs célèbres Certains visiteurs célèbres firent un bref passage dans notre ville, alors que d’autres laissèrent un souvenir plus mémorable, tels : Anne d’Autriche (1601-1666) - Fille du roi d’Espagne et épouse du roi Louis XIII, elle ne 144 le suivait partout et était composée des plus rares personnes de cette profession qui fussent en France, tant pour les instruments, que pour les voix, au nombre de 12, auxquels on fournissait les chevaux qui fallait pour les voyages, où ils étaient aussi défrayés. Mais il n’y avait rien qui rendit sans doute son train plus majestueux et plus auguste, que le grand nombre de gardes et de personnes armées pour sa défense…..100 gardes à cheval, commandés par un capitaine, un lieutenant, un enseigne, deux maréchaux des logis et quatre brigadiers. 200 mousquetaires commandés pareillement. Une compagnie de gendarmes et une de chevau-légers …. ». On peut dénombrer un total de 430 personnes environ, formant sa suite. Le gouverneur du Languedoc, Henri II de Montmorency, demanda aux Frontignanais d’organiser des réjouissances, celles-ci eurent lieu sur les étangs : joutes et démonstrations de pêche, spectacle fort goûté, paraît-il, par Richelieu et son entourage. Pour des raisons similaires, le Cardinal revint à Frontignan le 13 mars et le 15 juin 1642. Ce dernier est alors gravement malade. Concernant ce dernier voyage, le même sieur Aubery écrit : « Richelieu est devenu un bourbier de pus et de feu. Comment la pensée peut-elle encore se frayer un chemin à travers ce cloaque ? ….. les médecins le vident par des saignées à blanc, jusqu’à huit fois de suite, au point de le laisser exsangue…...mais ce qui semble plus digne d’étonnement est l’expédient que l’on trouva pour luy faire entreprendre en cet estat là son retour des extemitez du Languedoc à Paris…. Ne pouvant se tenir autrement que couché, ny souffrir la moindre agitation sans incommodité, l’on s’avisa d’une nouvelle façon de litière qui fût portée par des hommes, et de faire faire pour cela une machine d’aix en forme de chambre, couverte de damas et d’une toile cirée par dessus en temps de pluye, où l’on mit un lit, une table et un siège pour une personne qu’il le peust entretenir. Il avoit résolu d’abord de faire choix de paysans et d’autres personnes endurcies au travail de corps, pour le porter ; mais ses gardes creurent que se seroit douter de leur affection et de leur gratitude, et s’offrirent avec empressement pour lui rendre eux mesmes ce service, ne pouvans souffrir qu’autres qu’eux eussent l’honneur d’approcher sa personne qui leur estoit confié de sorte que leurs efforts ayant esté acceptées, on les mit dix-huit à la fois, avec ordre de se relayer les uns les autres, afin qu’ils puissent plus soulagez, et qu’ils eussent d’autant moins de peine qu’ils témoignoient plus de bonne volonté et de respect même, ayant toujours marché teste nüe, quelque temps qu’il fist. Entrant dans les villes et dans les autres lieux fermez, l’on abatoit un pan de murailles, et l’on couvroit le fossé d’un pont afin de faire passer plus à l’ayse sa machine, dans laquelle il fit ainsi prez de deux cents lieües, sans ressentir presque d’autre incommodité que ses maux ordinaires ». C’est ainsi qu’à Frontignan, Richelieu séjournant chez les Oratoriens, il fallut élargir la porte du couvent pour faire entrer son lit. De plus, le menuisier Sendras fut requis pour poser une moustiquaire à la fenêtre de la chambre du cardinal. Le 4 décembre à midi, soit 172 jours plus tard, mourait Armand Jean du Plessis, cardinal duc de Richelieu, il avait 58 ans. Cardinal Roncalli futur pape Jean XXIII (1881-1963) - Nonce apostolique en France, en visite à Montpellier, avait manifesté le désir d’aller à Sète saluer Maître Escarguel, maire de la ville. Les voitures du prélat et de sa suite dont celle de l’évêque de Montpellier firent une halte à la coopérative de muscat* le 17 juillet 1951. Un vin d’honneur fut servi à l’illustre visiteur par MM. Maurice Perrier, directeur de la cave, Victor Arenc, président 145 et Gustave Cayrol, président du Syndicat de la défense du cru. Général De Gaulle (1890-1970) - Président de la République de 1959 à 1969, en visite dans la région et se dirigeant vers Montpellier, s’arrêta à Frontignan le 27 février 1960. Henri I (1534-1614) et Henri II de Montmorency (1595-1632) - Ils furent tous deux gouverneurs du Languedoc aux XVIe et XVIIe siècles. Le premier, duc connétable, s’illustra par son acharnement à éviter que les protestants ne s’installent à Frontignan, ce qui donna lieu à un long et coûteux procès. En 1576, il fait armer la citadelle au-dessus de l’église, à l’angle des remparts, pour défendre la ville. Son fils Henri II, maréchal de France, séjourna longtemps à Pézenas. Les Consuls* frontignanais lui rendirent de nombreuses visites toujours intéressées, demandes de faveurs pour la communauté qui étaient compensées par des présents en muscat et passerille. Âgé de 17 ans et déjà amiral, il manifesta le désir de venir à Frontignan pour y pratiquer le jeu de ballon. Le jour venu, il fut accueilli joyeusement et on organisa une fête qui coûta 200 livres aux Frontignanais. Une autre fois, il vint assister aux fiançailles de la fille du sieur Noble d’Aram de la Condamine qui était un gentilhomme de sa maison et conseiller de la communauté de Frontignan. Les Consuls étaient désignés par les bourgeois et les chefs de famille qui payaient les plus grosses tailles, mais ces électeurs étaient parfois influencés comme ci-dessous : Lettre de Henri II de Montmorency à Messieurs les Consuls et Conseillers de la ville de Frontignan Messieurs je désire pour certaines considérations quy regardent le bien du service du Roy que vous nommiez pour Premier Consul de votre ville de Frontignan, le Sieur Jean Pascal. Vous assurant qu’il servira très utilement en ceste charge et je prendray toujours un particulier soing de ce quy regardera le bien de votre ville et vous témoigneray toujours que je suis Messieurs Votre plus affectueux et meilleur amy Henri II de Montmorency Jefferson Thomas (1743-1826) - Alors qu’il était ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique auprès de la Cour de France à Versailles, il visita le midi de la France et se passionna pour la culture de la vigne. Il s’arrêta à Frontignan où il fit connaissance du docteur Marc-François Lambert, propriétaire de vignoble et plus tard maire de la ville. Une amitié naquit entre les deux hommes, le docteur lui fit connaître le muscat et les secrets de sa vinification. Thomas Jefferson, député et avocat, était né en Virginie. Il a été nommé président de la commission qui rédigea l’acte d’indépendance des Etats-Unis en 1776. Il fut ensuite gouverneur de Virginie, puis Secrétaire d’Etat du président Adams, avant d’être élu lui-même troisième président en 1801. Après son départ de Frontignan, il continua sa correspondance avec le docteur Lambert auquel il commanda à plusieurs reprises du « frontignan », pour George Washington et lui-même. D’ailleurs il demanda que sur les étiquettes des bouteilles figurent, pour celles du Président les initiales GW, et pour les siennes TJ. Louis XIII (1601-1643) - Le Roi fit plusieurs passages à Frontignan. Nous avons relevé celui du mois de janvier 1642. Louis XIII et Richelieu quittent Fontainebleau pour Narbonne et Perpignan. Lors de son passage, le Roi fait une halte à Frontignan. Il fait son entrée à Narbonne le 10 mars. Richelieu, fatigué par la maladie, n’arrivera que quelques jours plus tard. Pendant son séjour à Perpignan le Roi est indisposé, ses médecins 146 lui conseillent d’aller prendre les eaux à Tarascon. Il part de Narbonne, couche le 13 juin à Béziers, le 14 à Marseillan qu’il quitte en bateau pour Frontignan où il est reçu avec tous les honneurs et le faste habituels. Dans les relevés de compte il est noté : « dépense de 10 livres pour faire un arc de triomphe pour l’entrée dans la ville du roi Louis le treizième ». Une anecdote relevée par les historiens : à Frontignan le port n’était pas équipé pour accueillir ce genre de convoi et un voyageur aussi illustre. On dut faire appel au menuisier Sendras qui confectionna en toute hâte une passerelle avec une porte des remparts, pour permettre à Sa Majesté de mettre le pied à terre sans se souiller les chaussures. Marie de Montpellier (1182-1213) - Eudoxie, fille de l’Empereur d’Orient Manuel de Comnène épousa Guilhem VII à la condition que la seigneurie de Montpellier (comprenant Frontignan et Mireval) revienne à son premier enfant quel qu’en soit le sexe. Ce fut une fille que l’on prénomma Marie. Son premier mari, qu’elle épousa à l’âge de douze ans, mourut avant que le mariage ne soit consommé. A quinze ans, son père la remaria à Bernard IV de Comminges, dont elle eut deux filles, avant d’être répudiée. A la mort de son père, elle reçut la seigneurie de Montpellier et épousa Pierre II, roi d’Aragon, le 15 juin 1204. D’humeur assez volage, ce dernier faisait peu de cas de son épouse, et aucun héritier n’était annoncé, ce qui déplaisait aux bourgeois de Montpellier. Un peu plus tard, Pierre II se trouvant dans les haras de Lattes, les gentilshommes de sa suite lui conseillèrent d’aller visiter son épouse qui séjournait en son château de Mireval. Ce qu’il fit. Pendant qu’il honorait sa femme, dans la pièce d’à côté, les gentilshommes passèrent la nuit en prières, un cierge à la main. Ainsi fut conçu Jacques 1er d’Aragon qui vit le jour le 1er février 1208. Pierre II voulut faire annuler son mariage avec Marie car il avait d’autres projets. Marie se rendit à Rome pour plaider sa cause auprès du pape Innocent III, celui-ci refusa l’annulation, mais Marie, malade, mourut quelques temps après dans la ville sainte, le 18 avril 1213, après avoir fait son testament par lequel elle légua à Saint-Paul de Frontignan un calice d’or. Mehmet Effendi - L’ambassadeur du Sultan turc Ahmed III, en France de 1720 à 1721, Mehmet Effendi qui se rendait en visite en France en 1721, devait débarquer à Marseille, mais une importante épidémie de peste sévissant dans cette ville l’en empêcha. Il débarqua au port de Frontignan et dut subir avec son escorte la quarantaine à Maguelone où il ne trouva pour s’abriter avec ses hommes qu’une vieille cathédrale et des maisons en ruine. A l’issue de la quarantaine, il fut reçu officiellement à Frontignan où il débarqua avec sa suite, (tailleur, médecin, barbier, parfumeur etc.) Le 25 janvier à 10 heures précises, un carrosse l’attendait au bord du canal pour le conduire à ses appartements. Après un discours, un repas spécialement préparé pour Son Excellence, pas d’alcool, pas de porc, mais beaucoup de beurre, sucrerie et épices. Avant son départ pour un tour de France qui dura un an, l’illustre visiteur reçut des présents, une caisse de 24 bouteilles de vin de Frontignan, des fruits, de la passerille* et de la confiture. Mitterrand François (1916-1996) - Président de la République de 1981 à 1995, vint inaugurer le 25 juin 1985 le tunnel de congélation* accompagné de Pierre Joxe, ministre de l’Intérieur et de Georgina Dufoix alors ministre des Affaires Sociales et de la Solidarité Nationale. Pape Alexandre III (1105-1181) - Orlando 147 Bandinelli, lors d’une visite à Maguelone, il se rendit à Frontignan, une première fois le 11 avril 1162, où il visita le couvent des religieuses. Il était entré dans la ville par la porte dite « noire ». Le 30 juillet 1165, il revint à Frontignan. Pape Clément VI (1291-1352) - Pierre Roger de Beaufort, lorsqu’il était bénédictin au monastère de Beaucaire, vint se réfugier à Frontignan pendant la période de peste de 1331. Quelques années plus tard, alors qu’il se trouvait en Avignon au siège de la papauté et qu’une nouvelle épidémie faisait son apparition, il revint à Frontignan où il séjourna plus longtemps. Il aurait fait bâtir les bâtiments contigus à l’église Saint-Paul, appelés le doyenné (presbytère*), situés à la place de l’actuelle rue Lucien-Salette. Pétain Philippe (1856-1951) - Maréchal de France en 1918, vainqueur de la bataille de Verdun pendant la guerre 1914-1918. Rappelé au gouvernement en mai 1940, il devient Président du Conseil en juin et appelle à cesser les combats avec l’Allemagne par la signature de l’armistice du 22 juin 1940. Investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée Nationale, il devient chef de l’Etat français. Jugé à la libération pour « intelligence avec l’ennemi », il est arrêté le 15 août 1945. Emprisonné à perpétuité, il meurt le 23 juillet 1951 à l’île d’Yeu. Il a fait un passage à Frontignan en 1940 où il fut acclamé par la population. L’année suivante, son secrétaire général à la jeunesse, Georges Lamirand, fait une tournée dans l’Hérault et un passage à Frontignan. Raynaud Paul (1878-1966) - Le 28 juin 1940, la voiture du dernier des Présidents du Conseil de la IIIème République, fuyant le régime de Pétain, percute un platane à La Peyrade* (à 50 mètres à l’est de l’école Marcel-Pagnol*). Paul Raynaud, légèrement blessé, reçoit les premiers soins du docteur H. Dollard, voisin du lieu de l’accident, pour être ensuite dirigé vers le Lazaret de Sète, mais sa passagère et maîtresse, la comtesse Hélène de Portes, est tuée sur le coup. Paul Raynaud, n’ayant pu franchir la frontière espagnole, tentait de rejoindre Marseille où il fut arrêté en juillet par ordre de Pétain, il fut l’un des accusés du procès de Riom. Déporté en Allemagne, il fut libéré par les Américains en mai 1945. Voies publiques Andrans (rue) - Ancienne rue de la « Miugrana » (grenade), il y avait dans cette rue un jardin où poussaient de magnifiques grenadiers dont les fruits pendaient. Rebaptisée « Andrans » du nom d’un personnage important qui habitait dans cette rue. Airolles (rue) - Elle prit le nom du lieu-dit où il y avait de petites aires privées où l’on battait le blé. Barille (rue) - Barille fut Juge de Paix à Frontignan vers les années 1860, il fit don de ses biens à la ville de Montpellier à la condition que cinq vieillards, dont un Frontignanais, soient pris en charge par elle. Elle s’appela d’abord rue des Fours-Baniers, puis rue SainteLucie, et enfin elle prit son nom actuel le 29 octobre 1909, lorsque le Conseil municipal décida de supprimer les noms des rues ayant un vocable religieux. Baumelle (rue) - Etait une ancienne impasse devenue rue après le bombardement. Elle porte le nom d’un ancien capitaine des douanes, Pierre Baumelle, qui habitait au fond de l’impasse. Le prolongement de cette impasse la fait aboutir à celle de la Porte de Montpellier*. Boucarié (rue) - Au début du XVIIe siècle, il y aurait eu dans cette rue des fabricants de « boucauts » qui étaient des tonneaux grossiers réservés au transport des marchandises séchées 148 (grains, poissons, viande etc). D’autres pensent que ce mot viendrait des boucheries, lesquelles étaient nombreuses dans cette rue. Bourg (rue) - Longeait la propriété Cantagrel*, démolie vers 1920, pour créer la place JeanJaurès*. Calade (chemin) - Situé derrière la Coopérative de muscat, ancienne route allant à « Cette », où vers 1958, en creusant les fondations des maisons du lotissement Baticoop, furent découverts des sarcophages de tuiles à rebord. Canal (rue) - Avant le creusement du canal, cette rue s’appelait rue du Portail Noir. Canal (quai) - Actuellement quai Voltaire, suivi du quai Voltaire prolongé. Canau (plan) - Plusieurs explications sont données à ce nom : « lou canaou » pour faire allusion aux grands fossés qui se trouvaient derrière les remparts. Une autre explication est possible : avant la réfection des égouts, ces places et rues, lors de fortes pluies, recevaient les eaux qui dévalaient de la Coste (on disait alors que la Coste descendait), cela se produisait rarement, mais ces jours-là, tout le quartier était inondé et on y circulait en barque, on pouvait assimiler cette rue à un canal (en patois « canaou-canalis », « canalet » = petit canal). Les anciens ont souvent parlé de ces descentes de la Coste. Toujours avant la réfection des égouts, on avait essayé de faire un barrage juste au bas du petit ravin de la Coste, aujourd’hui ce barrage est comblé. Cette petite place portait aux XVIIe et XVIIIe siècles le nom de plan des Capucins, ces derniers pour se rendre à l’église depuis leur couvent (route de Balaruc) passaient par cette place et s’arrétaient pour prier devant la croix. Quelle qu’en soit la signification, elle ne concernait que la rue, la place quant à elle, fut tour à tour appelée : place des Capucins, puis place Emile-Zola, pour prendre son nom actuel dans les années 1940, sous le régime de l’Etat Français. Canau (impasse) - Actuellement impasse Lucien-Salette. Cazal (plan) - Cazal ou casa ou case, il y avait sur ce plan une maison qui abritait le corps de garde du château tout proche. « Cazal » : maison rustique, métairie, masure, enclos ou jardin attenant à la maison. Mais un cazal est aussi une ruine, peut-être a-t-on voulu désigner ici quelques restes du château ou dépendances. Cherche-midi (rue) - Ce nom est très employé dans la région pour indiquer une rue qui ne voit le soleil qu’aux alentours de midi. Clastre vieille (rue) - En occitan « clastre » est synonyme de cloître, château, cette rue entourait en partie l’ancien château. Colombier (rue) - Sous l’Ancien Régime, seuls les nobles pouvaient posséder un colombier. Ce signe de noblesse a laissé son nom à une rue de Frontignan. Dans les textes anciens, on trouve « rue du Colombier de la Clastre Vieille ». En 1571, un autre colombier apparaît dans les propriétés d’Arnaud Mares « hostal et colombier al castel ». Il y avait dans cette rue, en 1682, un pigeonnier (colombier) des rois d’Aragon (seigneurs de Frontignan). Embars (rue) - Son ancien nom était d’« Esquicha coudes », elle était tortueuse, resserrée en deux endroits et formant deux coudes. Aujourd’hui elle porte le nom d’un personnage important aux XVe et XVIe siècles. Enconque (rue) - Elle s’appelait en 1640, rue Picheret, en raison de la présence dans cette rue d’un estaminet portant le nom de « Le Pichet ». Le pichet était une mesure en usage à l’époque. Estampes (rue) - Une estampe en occitan est un dessin, une empreinte. Dans le parler populaire, c’est un enfant ou une personne qui ne fait que des bêtises. 149 l’Etat, par adjudication. En 1786, Calonne, Ministre de Louis XVI, convertit la corvée en contribution pécuniaire répartie par paroisses. A partir de 1788, ce fut l’Assemblée provinciale qui s’occupa des routes. Ce grand chemin a porté successivement les noms de : Grand chemin de Montpellier, Route Royale, Route Impériale, Nationale 108, Route Nationale 112, Avenue Pétain. Aujourd’hui il se trouve tronçonné en avenues du Muscat, des Vignerons, du Général-deGaulle, de la Libération, de la Résistance, et est communément appelé route de Montpellier. Dans le cadre de la décentralisation et du transfert des routes nationales aux départements, le déclassement de la RN 112, en négociations avec l’Etat depuis 1995, est effectif en 2006. Il est désormais requalifié en Boulevard Urbain Central (BUC). Les travaux de réhabilitation des 6 kilomètres de voiries qui traversent la ville ont débuté en 2009, et à ce jour 5 tranches ont été finalisées. Herbette (impasse) - Etait en 1800 une rue qui permettait d’accéder à une promenade plantée d’arbres, où l’herbe poussait en abondance et qui donnait accès au boulevard du Jeu de ballon (Gambetta). Il subsiste en souvenir, l’impasse de l’Herbette, chemin qui longeait la vigne appartenant à Madame Poulalion mère, sur l’emplacement duquel le docteur, son fils, fit construire un sanatorium. Jean-Jaurès (place) - Le 7 mai 1922, la place est entièrement terminée, en son centre se dresse le Monument aux Morts que l’on va inaugurer, mais la place elle-même n’a pas encore été baptisée officiellement, on se contente de l’appeler « place du monument ». Le 4 octobre 1925, avant de se rendre à l’école Anatole-France*, pour y procéder à son inauguration, le ministre de l’Instruction publique, Anatole de Monzie, après un dépôt de gerbes, prononce un discours qui va Fabrerie (rue) - Peut provenir du mot occitan « fabrega », fabrique. Il devait y avoir dans cette rue plusieurs fabricants. Fours (plan) - Sur ce plan, il y avait les fours de la ville (fours-baniers) où les habitants venaient cuire leur pain. Gandide (plan) - Vaste lieu, non construit, qui comprenait au début du XIXe siècle l’espace entre les rues Carnot et du Port. Ce terrain devait vraisemblablement appartenir à la congrégation de l’Oratoire, qui avait un couvent rue Carnot (ex-rue de l’Oratoire). Le dictionnaire : Trésor du Félibrige de Frédéric Mistral donne comme définition à « gandide » : refuge, sauveté. En occitan « ganda » signifie : fossé, mare. Il y avait dans ce lieu un terrain où l’eau stagnait en permanence. Grand chemin de Montpellier - Etait appelée ainsi la route qui menait de Montpellier à Cette. A la fin du XVIIIe siècle, d’importants travaux en modifièrent le cours, notamment en évitant Frontignan, après la fermeture et le déménagement du cimetière qui longeait l’église. Avant cela, les voyageurs devaient emprunter les rues suivantes : arrivant par la rue du Soufre, puis par la porte de Montpellier, ils empruntaient la rue du même nom, ensuite les rues Saint-Paul, de l’Hôpital-Vieux, Raspail, de la Porte Saint-Martin* (Victor Anthérieu) et sortaient par la porte du même nom pour continuer par la rue des Airolles, le croisement de la rue de la Croix de Masserot*, la rue de la Calade et ils retombaient sur le grand chemin à la montée de Reboul pour traverser la peïrade*. En 1719, sous le règne de Louis XV, les chemins furent classés et l’on désigna ceux qui prendraient le titre de Routes Royales. Jusqu’en 1786, ces grandes routes furent construites et entretenues par corvées. Les ouvrages d’art, tels les ponts, étaient construits et réparés par 150 accessible à tous les habitants du quartier. Rancelle (montée) - Située à hauteur de l’ancienne raffinerie de pétrole*, de part et d’autre de la voie de chemin de fer*, ce lieu-dit anciennement appelé « les moulins à vent* », faisait communiquer la rue de la Raffinerie avec la route de la plage* par un passage à niveau, avant le percement du pont sous la voie ferrée. Raspail (rue) - Pourrait être le nom d’un personnage connu, ou bien dérivé du mot « raspalh », épis qui restent sur l’aire après avoir enlevé la récolte. Roquefiche (montée) - Actuelle rue VictorAnthérieu, son nom pourrait provenir de l’un des seigneurs du château de Frontignan (emplacement actuel des halles et de l’Hôtel de ville). En 1340, arbitrage entre Jean de Roquefixe et le Roi de Majorque sur la leude de Frontignan. On peut lire dans le livre Les Rois de Majorque : « En 1345 ….Jacques III envoya au roi d’Aragon, son vicechancelier Raymond de Rieussec et deux membres de son conseil, Bertrand de Rocafixa et Pons de Calca… ». Ursulines (impasse) - Située dans la rue de la Font, rappelant l’existence de leur couvent qui se trouvait de part et d’autre de cette rue et qui était relié par un porche. 81e RI (avenue) - Fraction de la route de la plage, qui va du stade Lucien-Jean* aux arènes*, baptisée ainsi du nom du régiment, basé à Carcassonne, dans lequel 67 jeunes Frontignanais s’engagèrent le 25 décembre 1944. Ces jeunes gens appartenaient pendant la dernière guerre à une section de la résistance appelée « Groupe Samson » ,des Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I). Avec le 81e R.I, ils participèrent à la libération de l’Alsace et combattirent en Allemagne jusqu’à la défaite nazie. officialiser le nom de cette place : « Ce n’est pas un acte de parti que Frontignan a voulu faire en donnant le nom de Jaurès à cette place, la ville est reconnaissante de l’œuvre et de l’enseignement de celui qui, pacifiste entre tous, fut la première victime de la guerre. Jaurès honore l’humanité, honorons-le d’un cœur serein ». Liberté (square) - Après avoir été le cimetière de Frontignan, il s’est appelé successivement : de l’Esplanade, Esplanade Roger-Salengro (avec un buste de l’homme politique), en 1940 Maréchal-Pétain, le 8 juin 1945 square Staline, pour enfin devenir square de la Liberté depuis le 25 juin 1953. Mayorque (rue) - C’est la plus petite rue de la ville où aucune construction n’a de porte. On a dû lui donner ce nom à l’époque en souvenir de Jacques Ier d’Aragon, seigneur de Frontignan, elle fut baptisée en 1868. Olivier (plan) - Il y avait au centre de ce plan un magnifique olivier que les charretiers trouvaient gênant pour le passage des charrettes au moment des vendanges. Les commères du quartier venant bavarder sous ses ramages ne voulaient pas entendre parler de son arrachage. Oly (rue et plan) - Sur ce petit plan, compris entre la place de l’Hôtel de Ville et la rue de la Font, ce tenait un marché en plein air où l’on vendait de l’huile et des olives du pays,. Ordillons (rue) - Le dictionnaire de Louis Alibert donne comme définition : « Ordilha » : hardes, nippes, haillons. Ce qui laisserait supposer que cette rue était réservée, au Moyen Age, à la corporation des tailleurs d’habits. Pesquier (rue) - Etymologie de « pescaire », certainement que des marchands de poissons avaient leurs officines dans cette rue. Puits Pascal (rue) - Elle doit son nom à un puits appartenant à la famille Pascal, ancien Consul. Ce puits donnait une eau considérée comme la meilleure de Frontignan et était 151 152 Bibliographie - Archives militaires de Vincennes - Frontignan, regards sur le XX e siècle, Jean Valette - Archives départementales de l’Hérault - Histoire de La Peyrade, André Cablat, 1994 - Archives départementales de l’Aveyron (Rodez) - Histoire de Frontignan-La Peyrade, sous la direction d’Alain Degage - Archives municipales de Frontignan - Archives presbytérales de Frontignan - Contribution à l’histoire de Frontignan, Lucien Albagnac, 1973 - Archives privées : Jean Valette, Maurice Nougaret, André Cablat, René Michel - Notes pour servir à l’histoire de Frontignan, Achille Munier, 1874 - Extrait des journaux : l’Eclair, le Petit Méridional, la Dépêche, Midi Libre - Comment connaître l’histoire de ma commune, CRDP Limoges - L’Appel du large, Bulletin paroissial curé J. Souche - L’Hérault, V.A Malte-Brun, éditions du Bastion (réédition de 1882) - Bulletins d’informations municipales de Frontignan - Histoire de Languedoc, Don Devic et Don Vaissette - Bulletins de la Société d’Etude Scientifiques de Sète et sa Région de 1966 à nos jours - Histoire du Languedoc, Leroy-Ladurie P.U.F, 1962 - Chroniques frontignanaises : 150 ans d’histoire 1789-1939, Maurice Nougaret - Histoire du Languedoc avec l’estat des Provinces voisines, Pierre Andoque, 1648 - Frontignan en Languedoc au seuil de son histoire, Jean Valette Histoire de Monsieur de Thou des choses arrivées de son temps, P. Du Ryer, 1659 153 - Les Rois de Majorque Francis Roque, éditions Conflan, 1979 - Frontignan, Etude Economique et Urbaine, Jacques Marty, 1957-1958 - Histoire du Cardinal de Richelieu, Aubery, éditions Antoine Bertier, 1660 - Mazarin, Paul Guth, éditions Flammarion - La Population de Frontignan 1680-1792 étude de démographie historique, Mémoire de maîtrise d’histoire, Jean Robert, Université de Montpellier, 1968 - Les Circulades de l’An Mille, Krzysztof Pawlowski, éditions du Languedoc, 1962 - La vie laborieuse à Frontignan 1920-1940, René Michel - Le Commerce des vins à Frontignan, René Michel - Mémoire du sel, Nadine Boudou et Alain Guerrero Villeneuve-lès-Maguelone, 1994 - Le Muscat de Frontignan, Jean Valette - Les Moulins à vent de l’étang de Thau, André Cablat, 1987 - Contribution à l’histoire du muscat de Frontignan, Céline Laurens, 1995 Notes sur le 404e D.C.A M, Gabriel Bombardier 1996 - Dictionnaire Encyclopédique d’Histoire, Michel Mourre, éditions Bordas, 1978 Lettres échangées entre les frères Pascal et Paul Galabert, 1883-1886 - Les Instituteurs, Georges Duveau, éditions du Seuil, 1957 La renaissance des salins du Midi de la France au XIXe siècle, Gérard Boudet 1995 - Jalon pour l’Histoire religieuse de Frontignan, Père Etienne Broca, 1982 Iconographie : collection privée Jean Valette, direction de la communication et archives municipales de Frontignan la Peyrade 154 Index alphabétique N.B : dans le texte, un astérisque (*) placé à la fin d’un mot renvoie le lecteur au mot en question. Page Abbaye11 Abat-son11 Abattoir ou égorgeoir (l’) 11 Abattoirs les 11 Amirauté (l’) 12 Aragon-Majorque12 Archéologie13 Archéologie subaquatique 14 Archives15 Arènes15 Armoiries16 Auditoire16 Banc de « ça s’avance » 17 Barque brûlée 17 Bassin18 Bibliothèques19 Bombardements19 Bordigue20 Borne-Fontaine20 Brisures21 Bureau de charité 21 Bureaux de vote 21 Cahier de doléances 23 Canal du Rhône à l’étang de Thau 23 Canton24 Capitelles25 Carcan25 Carrières25 Cartulaires25 Cassini25 26 Célébrités locales Centrale nucléaire 31 Champ de Chappotin 31 Chapelles31 Château32 32 Chemin de fer Chemin romain 32 Christ en croix 33 Cimetières33 Cinémas35 Climat36 Cloches37 38 Colonie de vacances les Mouettes Comités de surveillance 38 Complexes sportifs 39 Compoix41 Conscription – Conscrits 41 Consuls42 Conversion de Saint-Paul 43 Coopératives44 Couvents44 Croix45 Curés de Frontignan 48 Défrichements51 Démographie51 Déviations53 Distilleries53 Dolmen54 Domaines viticoles 54 Douane55 Douches municipales 55 155 Eau57 Eclairage public 58 Ecoles59 Ecoles de La Peyrade 62 Eglises63 Epidémies65 Etang d’Ingril 66 Extraction de sable 66 F.A.C. puis A.S.F.A.C. 67 Fermage ou Ferme 67 Fêtes de Frontignan 68 Football69 Forains70 Fortins70 Fours70 Frontignan (plan) 70 Gardiole73 Garrigaïres ou Garrigaïdes 73 Gavachs73 Gendarmerie74 Glacières74 Grande peur 76 Graus76 Grottes77 Guerres de Religion 78 Habitations à Bon Marché (H.B.M.) 79 79 Hôpital auxiliaire 109 Hôpital vieux 79 Horloges79 Imitations81 Industries81 Instituteur84 84 Isle Vacquière Jeux de Ballon et du Tambourin 85 Journaux anciens 86 Joutes nautiques 86 La Peyrade 89 Lavoirs publics 90 Loups90 Maires91 Maison de ville 92 Mairie actuelle 92 Maison des seniors Vincent-Giner 94 Maisons de retraite 94 Maison Cantagrel 95 Maison Mathieu 95 Maison Poulalion 95 Maître-Autel96 Maladrerie96 Malaïgue97 Marchés - Halles 97 Mesures98 Métiers anciens 98 Midi Libre 98 Mines de fer 98 Miquettes99 Mitrailleurs99 M.J.C.99 Monuments commémoratifs 99 Moulins101 Muscat de Frontignan 102 Musée Municipal 103 Noirs et Sulfatés 105 Noyelles-sous-Lens105 Occupation107 Office du tourisme 107 Orgue108 Passerille109 109 Pénitents Blancs Phylloxéra110 Plage110 112 Plaques de rues Poids112 112 Poids public Pompes funèbres 112 Ponts113 Ports115 116 Portes de la ville Poste116 117 Poutres de l’église Presbytère117 Prisons118 Protestants118 Proverbes-Dictons118 156 Puits119 Raffinerie de pétrole 121 Régiment de D.C.A. 122 Redoute des Aresquiers 123 Registre des dénonciations 123 Registres d’état civil 123 Remèdes124 Remparts124 Restrictions125 Roger-Juliette126 Route littorale 126 Rues anciennes 126 Salaires129 Salicorne129 Salins130 Sapeurs-pompiers131 Secours mutuel 131 Seguin de Badefol 132 Séparation de l’Eglise et de l’Etat 132 Serrement de mains 133 Statue de Louis XIV 133 Taxes sur les chiens 135 Tènements ou lieux-dits 135 Théâtres138 Tombereau hygiénique 138 Tonnellerie139 Tours139 Tramway140 Tranchée140 Vendanges143 Ventres bleus 144 Vignes144 Visiteurs célèbres 144 Voies publiques 148 157 158 Publication préparée avec la participation de la Ville de Frontignan la Peyrade Maquette : Direction de la communication de la Ville de Frontignan la Peyrade Relecture/corrections : Line Cros Impression : Soulié Imprimeur à Frontignan la Peyrade Mai 2015 Edition : Ville de Frontignan la Peyrade ISSN 2102-2585 ISBN 978-2-9534541-7-8 Imprimé en France Dépôt légal : 2e trimestre 2015 Frontignan Patrimoine 159 160