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Société | L'association de gays et lesbiennes s'élève contre la
polémique actuelle
Cigales : "Si j'ai des organes génitaux
mâles, suis-je nécessairement un
homme ?"
par Jérémie Lorand | dijOnscOpe | mer 14 sep 11 | 08:45
Comment vivre son homosexualité en province ? Au-delà de l'image festive et joyeuse véhiculée par la Gay
Pride*, la réalité est souvent toute autre. Ainsi, à Dijon, la communauté gay est sous le choc suite à une double
agression à caractère homophobe perpétrée fin août 2011. Des faits certes mineurs mais qui symbolisent à eux
seuls le chemin qu'il reste à parcourir en matière de tolérance. Très actif à Dijon en matière de promotion et de
défense des droits de la communauté homosexuelle, le Collectif incroyable de gays et lesbiennes (association
Cigales) présentait vendredi 09 septembre 2011 un nouveau dispositif gratuit visant à dépister les maladies
sexuellement transmissible. L'occasion de faire le point sur une rentrée finalement pas très gay, secouée par
une polémique sur la théorie du genre évoquée dans les programmes scolaires…
La théorie du genre au cœur des débats
Rappelons que des députés, à l'image du très controversé Christian Vanneste (Nord), ont fait de leur
homophobie un outil médiatique. Depuis plusieurs semaines, il mène ainsi un nouveau combat contre le "lobby
gay", la rentrée scolaire ayant vu apparaitre un nouveau chapitre dans les manuels de Sciences de la vie et de
la terre (SVT) des lycéens de première : "Devenir homme ou femme". Dans ce programme imposé, il est
question de l'identité sexuelle et de l'influence de la société. Si chaque éditeur est libre de choisir la façon
d'aborder cette thématique, certains ont choisi la théorie du genre, selon laquelle une identité sexuelle se
réfère au genre sous lequel une personne est socialement reconnue. On ne naitrait donc pas homme ou femme
mais on le deviendrait en fonction d'un choix personnel.
"J'ai un peu de mal à comprendre", confie pour sa part Stéphane Woynaroski, conseiller municipal PS à Talant
(Grand Dijon), conseiller régional de Bourgogne mais aussi professeur de SVT. "Cette polémique est sans doute
apparue car la théorie est écrite de manière formelle dans les manuels. En écoutant la communauté
scientifique, nous savons très bien que ce que l'on appelle le sexe génotypique - c’est-à-dire le patrimoine
génétique qui fait de nous que l'on est un homme ou une femme - ne correspond pas nécessairement dans
l'espèce humaine au sexe que l'on sent et à la manière d'être qui est la nôtre". Une théorie qui s'explique sans
problème selon le professeur : "Il faut trouver les mots, expliquer pourquoi, et je ne comprends pas les
arguments utilisés".
Un clin d'œil aux 80 députés UMP - dont deux de Côte-d'Or : Bernard Depierre et Rémi Delatte -, qui ont
demandé le retrait des manuels de SVT des classes de première (Lire ici l'article du NouvelObs.com). "C'est un
fait qui me navre, poursuit Stéphane Woynaroski. Pour moi c'est un combat d'arrière-garde, qui n'a pas lieu
d'être et qui est alimenté pour flatter une partie de l'électorat hyper-traditionaliste et hyper-conservateur. Ce
que je trouve très nauséabond, c'est que l'un de ces 80 députés en a appelé à Adam et Ève dans l'histoire de
l'humanité, ce qui est du créationnisme. De grâce, pas de ça dans la République française !" Pour Romain
Chapaz, coprésident du Collectif incroyable de gays et lesbiennes (Cigales Dijon), c'est la "montagne qui
accouche d'une souris" : "Les questions de genre sont étudiées depuis très longtemps dans divers pays mais la
France reste très frileuse. Il s'agit en fait de remettre en cause, sans forcément le renier, le fait que les organes
génitaux définissent obligatoirement et irrévocablement le genre que l'on ressent à l'intérieur".
Dijon : deux agressions homophobes en une nuit...
"Si j'ai des organes génitaux mâles, suis-je nécessairement un homme ?", questionne alors le coprésident. Pour
lui, la réponse est toute trouvée : "C’est non ! Sans quoi la transidentité, c’est-à-dire le fait que certaines
personnes ne naissent pas avec "le bon corps", n'existerait pas. "Ce n'est pas une question de sexualité mais de
genre", martèle celui qui veut éviter tout amalgame. Il faut dire que dans les dernières semaines, la
communauté homosexuelle de Dijon a vécu deux agressions : "Il ne faut pas qualifier le climat d'homophobe",
poursuit Romain Chapaz. "Les éléments survenus fin août étaient isolés (Lire notre article ici). Au Paradise [ndlr
: un club gay ouvert depuis le 27 mai 2011, rue Pasteur, à Dijon], les trois jeunes cons ne représentaient plus
27/09/2011 19:58
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aucune menace et avaient des réactions quasiment infantiles. Ils se sont surement dit : "Tiens, si on allait
emmerder les PD qui se trouvent au bar ?". Ils se sont fait botter le train et ont été expulsés". À l'origine de
cette expulsion, les deux gérants de l'établissement. L'un d'eux, Guillaume Payen, continue : "Deux habitués
sont arrivés avec trois gaillards qui nous ont agressés. Ils se sont installés dans le fumoir et plusieurs clients
sont venus se plaindre de propos homophobes". "Maintenant que l'on est dans un bar à PD, on va casser du
PD", auraient-ils alors clamé...
Il n'en fallait donc pas moins pour pousser la direction à réagir. "Je suis d'abord allé les voir pour essayer de
faire en sorte qu'ils se calment", poursuit le cogérant. Sauf que rien ne se passe comme prévu. Plaqué au sol, il
appelle son collaborateur, qui sera lui aussi attrapé par le cou et la taille puis envoyé dans les plantes... "Il avait
dans la main la bombe au poivre que l'on garde toujours sous le comptoir et les a donc aspergés pour les
aveugler et les faire sortir". Un phénomène très isolé pour les deux hommes, qui ont renforcé la sécurité. Cette
même nuit, une seconde agression avait lieu devant la discothèque Le Wooz dans le quartier de la gare...
L'association Cigales propose donc son soutien inconditionnel à la communauté gay, lesbienne et transgenre de
Dijon, à l'image du nouveau dispositif inauguré vendredi 09 septembre 2011 : Dimmagay, pour "Dépistage des
IST médicalisé en milieu associatif gay". "En quelque sorte, c'est une nouvelle offre de santé et de dépistage à
destination du public, des hommes gays et bisexuels notamment", explique Romain Chapaz.
Dimmagay : un nouveau moyen de dépistage entièrement gratuit
Délocalisé car dans un local non médical, elle est gratuite et novatrice : "Cette opération allie à la fois des
volontaires associatifs et du personnel médical du dispensaire de la rue Nicolas Berthot, qui est un service du
Centre hospitalier universitaire (CHU de Dijon) avec une répartition égale des rôles dans la consultation globale
du dépistage". Au 31 mars 2010, on, estimait à 152.000 le nombre de personnes vivant avec le Syndrome de
l'immunodéficience acquise (Sida), la manifestation, parfois tardive, d'une infection par le Virus de
l'immunodéficience humaine (VIH). Parmi ceux-ci, 50.000 l'ignoraient... L'idée de Dimmagay est dès lors de
créer un réflexe. Lors de la visite, le patient passe devant plusieurs personnes : "Dans un premier temps, un
volontaire de l'association gère l'accueil et la présentation des informations ; puis une infirmière prend le relais
pour la partie prélèvement et prise de sang afin de se faire dépister pour le virus de l'immunodéficience
humaine et les Infections sexuellement transmissibles (IST). Enfin, le patient participe à un entretien de
consulting avec un associatif, tournant autour de la sexualité, des pratiques, des différentes prises de risque.
Nous avons choisi un permanent de l'association afin d'instaurer un climat de confiance. Il est moins stressant
d'évoquer des questions intimes avec un semblable".
La dernière étape est un nouvel entretien, médical cette fois-ci, complémentaire de celui précédemment
réalisé. Le médecin rend alors le test rapide du VIH, qui réagit en moins de trente minutes et refait un point
avec la personne : "Le corps médical revient sur les différents symptômes des IST, évoque les délais de
traitement et de déclenchement et peut éventuellement faire un examen clinique rapide : un fond de gorge, un
bouton sur un pénis,..." En cas de pratique sexuelle régulière au cours de l'année, le dépistage doit l'être aussi
mais ne concerne aujourd'hui que les hommes. En effet, le Sida touche 73% des hommes contre 27% des
femmes, et plus particulièrement la communauté gay puisque deux homosexuels sur dix sont séropositifs et le
savent. "Les lesbiennes - et c'est tant mieux ! -, ne sont que très rarement touchées par le VIH. Elles sont
contaminées lors de relations hétérosexuelles ou par voie d'injections de drogue". A noter toutefois que le
ministère de la Santé commence à s'intéresser à la propagation des IST chez les lesbiennes ; une évolution du
dispositif est donc possible.
cOntact :
Association "Collection incroyable de gays et de lesbiennes" (Cigales)
Centre LGBT Dijon Bourgogne
17, rue de L'Ile
21000 - Dijon
09 52 74 21 75
- Temps convivial : jeudi, à partir de 20h
- Permanences d'écoute : lundi et samedi
- Permanence de dépistage Dimmagay : mardi
* La Marche des fiertés ou Gay Pride est une manifestation prônant la liberté et l'égalité pour toutes les
orientations sexuelles et identités de genre : hétérosexuels, homosexuels, lesbiennes, bisexuels et
transsexuels. Dans la plupart des grandes villes du monde, cette manifestation se déroule tous les ans au cours
du mois de mai ou de juin (Source : Wikipédia).
A lire sur dijOnscOpe :
Communiqué de presse | Dijon : L'association Cigales s'élève contre deux aggressions homophobes (05/09
/2011)
http://www.dijonscope.com/015193-dijon-l-association-cigales-s-eleve-contre-deux-aggressions-
27/09/2011 19:58
Cigales : "Si j'ai des organes génitaux mâles, suis-je nécessairement un...
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homophobes
Association Cigales : "Nous avons le droit d'être comme on est !" (17/05/2011)
http://www.dijonscope.com/013331-association-cigales-nous-avons-le-droit-d-etre-comme-on-est
Le virus du sida ne connait pas la crise ! (01/12/2010)
http://www.dijonscope.com/009559-assises-solidarite
Catho-gays: Comment vivre sa foi lorsqu’on est homosexuel(le)? (22/04/2010)
http://www.dijonscope.com/005313-comment-vivre-sa-foi-lorsqu-on-est-homosexuel-le
Nage en eaux troubles pour Félix, le poisson homosexuel (29/01/2010)
http://www.dijonscope.com/003602-nage-en-eaux-troubles-pour-felix-le-poisson-homosexuel
Ailleurs sur le web :
Europe1.fr | Qu’est-ce que la théorie du genre ? (31/08/2011)
http://www.europe1.fr/France/Qu-est-ce-que-la-theorie-du-genre-693529/
Yagg.com | Benjamin Lancar: «Christian Vanneste n’a plus sa place au sein de l’UMP» (07/09/2011)
http://yagg.com/2011/09/07/benjamin-lancar-%C2%ABchristian-vanneste-na-plus-sa-place-au-seinde-lump%C2%BB/
Têtu.com | Dijon: Deux agressions homophobes provoquent la colère des associations (05/09/2011)
http://www.tetu.com/actualites/france/dijon-deux-agressions-homophobes-provoquent-la-coleredes-associations-20095
27/09/2011 19:58