Le petit train Montreux-Naye est prêt à affronter la

24 Riviera - Chablais
24 heures | Jeudi 11 décembre 2014
Modernisation
Le petit train Montreux-Naye est
prêt à affronter la saison d’hiver
Huitante millions de
francs sont investis
pour rénover les
véhicules et les
ouvrages du train
qui monte le plus
haut dans le canton
Un accident géologique
«Vu l’écartement spécifique des
rails de 80 cm, ce chasse-neige a
été réalisé sur mesure, précise
Georges Oberson. Un investissement vital. Car, sans chasse-neige,
il n’est pas possible d’accéder aux
Rochers-de-Naye l’hiver.» C’est
que le Montreux-Naye est le train
qui monte à l’altitude la plus élevée (2000 m) dans le canton. Et
de surcroît dans un secteur considéré par les spécialistes comme
un accident géologique. Un piège
auquel se font souvent prendre
les touristes quittant le soleil et les
palmiers montreusiens en talons
aiguilles et découvrant 3 mètres
de neige aux Rochers-de-Naye:
«Tout comme à Montreux, il y a ici
un microclimat, mais qui s’apparente à de la haute montagne,
commente Georges Oberson.
C’est la première barrière montagneuse depuis l’Atlantique. Des
Une enquête
complémentaire a été
lancée pour fixer l’avenir
de l’axe principal de la
station. Globalement, les
volumes existants seront
réduits
Attendu depuis plusieurs décennies, le projet de transformation
de la rue Centrale à Villars (commune d’Ollon) va de l’avant. Une
enquête publique complémentaire est en cours et s’achèvera le
9 janvier. Par rapport à l’enquête
préalable et les permis de construire accordés, des modifications
sont apportées.
«Le projet est désormais mieux
adapté aux besoins de la rue commerçante de Villars. Il y aura plus
de places de parc publiques, des
boutiques diversifiées et des volumes diminués. Le tout dans l’intérêt des Villardous et des nombreux touristes. On va gagner en
harmonie», décrit Patrick Turrian, municipal en charge du dossier.
Claude Béda
«Désormais, la ligne de train ne
devrait plus être fermée en raison
des aléas de l’hiver. Et, dans quatre ans, elle aura été complètement remise à neuf», se réjouit
Georges Oberson, directeur de
GoldenPass. La compagnie ferroviaire vient de doter sa ligne Montreux-Naye d’un chasse-neige
flambant neuf pour remplacer
l’ancien «perce-neige», mis en service en 1954. Quant au «tabernacle», datant de 1925 – une simple
lame poussée par une locomotrice de 1909 –, il a fait un dernier
tour d’honneur mardi avant de
partir au musée ou à la casse. La
nouvelle composition de déneigement, coûtant 4,5 millions de
francs, est formée d’une fraiseuse
rotor X construite en 2013 par
Zaugg, qui sera poussée par deux
locomotives Hem 2/2 créées par
Stadler l’an dernier également.
Elle fonctionnera à la fois à l’électricité et au diesel. Et pourra donc
monter jusqu’aux Rochers-deNaye même si une caténaire était
mise à mal par les frimas hivernaux. Ce qui arrivait jusqu’ici une
dizaine de jours par année en
moyenne, engendrant la fermeture de la ligne de train.
Projet
réadapté
pour la rue
Centrale
de Villars
La neige était déjà là mardi à Jaman. Mais le nouveau chasse-neige de la ligne Montreux-Naye a montré son efficacité. P. MARTIN
En chiffres
Construction La ligne de train
Glion-Naye date de 1892.
Le tronçon Montreux-Glion
n’a été créé qu’en 1909.
Longueur Le tronçon Montreux-Glion est long de 2850 m
et celui de Glion à Naye de
7700 m.
Dénivelé La différence
d’altitude entre Montreux
(396 m) et Naye (2045 m) est de
1649 m. La pente maximale de la
ligne est de 220‰.
Fréquentation Près de
100 000 voyageurs accèdent en
moyenne aux Rochers-de-Naye
chaque année, principalement
durant la belle saison.
Ski 6000 forfaits journaliers et
165 abonnements de saison sont
vendus en moyenne chaque
année pour les domaines
skiables des Rochers-de-Naye,
de Jaman et de la Perche.
L’ouverture de la saison est
agendée au 20 décembre.
Nuitées 415 nuitées dans les
yourtes et 315 en chambre ont
été enregistrées en 2013 aux
Rochers-de-Naye.
vents de 120 km/h y soufflent fréquemment et on y trouve toujours
de la neige en abondance. Ce qui
met nos infrastructures à rude
épreuve. En 1920, une avalanche
avait emporté un train.»
En conséquence, durant les
quatre dernières années, près de
40 millions de francs ont été investis pour la réfection des galeries de Naye et de Jaman, dont les
piliers ont dû être transportés par
hélicoptère. Ces travaux ont permis de rénover et de surélever le
téléski de Jaman. Un même montant, également financé par la
Confédération et le Canton à parts
égales, servira à financer les rénovations prévues ces quatre prochaines années: ligne de contact,
galerie du Paccot, évitement de
Jaman, paravalanches des Fontaines, gare de Naye, ponts de Caux
et des Raveyres. «La rénovation
de la gare de Naye vise à y améliorer l’accueil, notamment en hiver,
qui constitue la saison où la fréquentation est la plus faible, glisse
Georges Oberson. Car notre objectif est de passer le cap des
100 000 visiteurs arrivant aux Rochers-de-Naye. C’est pourquoi
nous bradons aussi nos prix cet
hiver, dès le 20 décembre, sur
tout le domaine skiable de Naye et
de Jaman.» Pour l’heure, 70 000
personnes accèdent au sommet
entre mai et novembre. Et seuls
30 000 visiteurs y montent entre
décembre et avril, dont 16 000
sont attirés par les animations de
Noël aux Rochers-de-Naye.
Une pente propice à un funiculaire
U La création de la ligne de Naye
a été lancée après la mise en
service, en 1883, du funiculaire
Territet-Glion. Dans un premier
temps, il avait été imaginé de
relier Territet à Naye par trois
sections de funiculaire à
contrepoids d’eau. La difficulté
d’alimentation en eau à
l’approche du sommet a
condamné ce projet. C’est donc
une ligne à crémaillère à lames
qui a finalement été réalisée
entre 1890 et 1892. Deux années
qui ont servi principalement à
réaliser les tunnels et ouvrages
d’art en altitude. Le bâtiment du
terminus à Naye a, lui, été
construit en dix-sept semaines.
Un exploit: la ligne n’étant pas
terminée, il a fallu acheminer le
matériel à dos de mulet. A
l’ouverture, six locomotives à
vapeur poussaient les wagons
chargés de voyageurs. Le train
de Naye a dès lors vite connu le
succès, rendant jaloux les
hôteliers de Montreux, court-
Vevey
Ballet aérien à
couper le souffle
Le chiffre
circuités. La création d’une
liaison Montreux-Glion est donc
vite devenue une évidence.
Cette ligne a été inaugurée en
1909. «Une difficulté de ce projet
était l’intégration à la gare de
Montreux», rappelle Roland
Groux, rédacteur à La Traverse
métrique. La Compagnie JuraSimplon refusant de céder du
terrain, les constructeurs ont dû
acheter l’Hôtel de la Gare pour
le raser, établir la gare, puis
reconstruire l’hôtel par-dessus.
«Le projet est
désormais mieux
adapté aux besoins
de la rue
commerçante
de Villars»
Patrick Turrian Municipal
Concrètement, le magasin
Coop existant sera supprimé et
reconstruit en sous-sol des futurs
bâtiments. Il sera possible d’y accéder par des escalators et ascenseurs depuis le parking. Ce dernier comprendra 103 places publiques (donc 50 de plus que dans le
projet initial), plus 31 places privées pour les propriétaires des futurs logements.
Les appartements projetés, au
rez-de-chaussée et dans les étages,
seront au nombre de vingt. «Mais
sur une surface totale moins
grande que prévu: 2570 m2 au lieu
de 3000 m2», poursuit l’édile. De
manière générale, les volumes
existants seront diminués, notamment côté rue où des boutiques
prendront place. L’ensemble de
ces locaux commerciaux n’excédera pas 700 m2.
Les futurs bâtiments compteront huit niveaux en tout (dont
trois enterrés). «Les travaux devraient démarrer idéalement courant 2015, voire au tout début de
2016», conclut Patrick Turrian.
Christophe Boillat
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C’est le nombre total de
signatures qu’a récoltées le
groupement bellerin Ouverture
pour l’amélioration de la gare de
Bex et l’augmentation de la
cadence des trains. La campagne, menée du 17 au 29 novembre, a reçu un accueil enthousiaste auprès des Bellerins et de
la région en général. La pétition
veut attirer l’attention du
Conseil d’Etat, de la Municipalité, des CFF et des Transports
publics du Chablais sur la
vétusté des infrastructures
existantes, dans une commune
pourtant en pleine expansion
démographique. F.GN
L’hiver peut venir, les
stocks de sel sont pleins
Les Salines Suisses
atteignent un niveau
record de 230 000 tonnes,
dont 3000 à Bex
L’hiver dernier a été très clément.
Résultat: les quatre sites des Salines Suisses (Bex, Schweizerhalle
et les deux dômes de Riburg) n’ont
utilisé qu’un tiers de ce qui est
habituellement nécessaire pour
déneiger (150 000 tonnes contre
près de 350 000 tonnes pour les
périodes rigoureuses). Les stocks
atteignent donc un niveau record
de 230 000 tonnes. «L’essentiel –
120 000 et 55 000 tonnes – se
trouve dans nos dômes stratégiques de Riburg, explique Urs
Christoph Hofmeier, directeur des
Salines Suisses. Bex ne contient
que 3000 tonnes sur sa capacité
de stockage de 12 000.»
La production a tourné cette
année au ralenti d’un tiers
(380 000 tonnes contre 600 000
au maximum). «Nous ne devons
pas ralentir trop, avertit Urs Christoph Hofmeier. Le sel de déneigement ne représente que 30% à
50% de notre production. Le reste
part dans la nourriture, la chimie,
l’industrie. etc.» ST.A.