Désinfection et stérilisation

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Désinfection et stérilisation
EDUCATION-SANTE-AGRICULTURE-INFORMATIQUE
DESINFECTION
ET STERILISATION
Hôpital de Goundi - TCHAD -1996-2000
DOCUMENTS PEDAGOGIQUES LIBRES
Licence pour Documents Libres, Version 1.1
Copyright (©) 2000 Guilde des Doctorants. Paris
DESINFECTION et STERILISATION
I - DEFINITIONS
1 - Désinfection :
Opération permettant de tuer ou d’inactiver momentanément les bactéries
ou les virus.
La désinfection est valable seulement au moment où elle est pratiquée.
Elle ne reste active que dans un laps de temps relativement court.
La désinfection s’effectue grâce :
- aux antiseptiques utilisés sur les tissus vivants ;
exemple : alcool à 70°
- aux désinfectants utilisés sur la substance inerte ;
exemple : eau de Javel
2 - Stérilisation :
Opération permettant une désinfection durable sur des substances inertes. Les objets
stérilisés doivent être protégés jusqu’à l’utilisation suivante pour éviter une
recontamination.
N.B. : Certains produits peuvent être considérés à la fois comme désinfectants et comme
antiseptiques ; exemple : le chlore
Il est le principe actif de l’eau de Javel ; il est donc désinfectant.
Il entre aussi dans la composition de la liqueur de Dakin ; il est donc antiseptique.
II - DESINFECTION
Les antiseptiques et les désinfectants sont classés d’après leur nature chimique :
Phénols
Oxydants
Tensio-actifs
Dérivés des métaux lourds
Aldéhydes
Alcools
Acides
Ether-oxydes
Colorants
Huiles essentielles
1
Acide phénique
Eau de Javel
Cetavlon
Mercurochrome
Nitrate d’argent
Formol
à 70° ; à 90°
Dermacide
Ether
Eosine
Eucalyptus
1 - Activité
Ils sont tous actifs sur :
- les germes GRAM+ et GRAM- ;
- les mycobactéries et les champignons ;
- les virus.
a ) mode d’action : 2 types d’action
Fixation de la substance sur la membrane cellulaire des germes.
Elle entraîne :
- une altération de la paroi
- la perte de constituants du germe et sa mort.
La substance est dite bactéricide.
Combinaison de la substance avec les protéines de la cellule ;
les enzymes sont détruites : le germe ne peut plus ni grandir, ni se
reproduire.
La substance est dite bactériostatique.
b ) modification de l’activité
L’action des désinfectants et des antibiotiques peut être modifiée ou
complètement arrêtée par certaines conditions :
Baisse d’activité par le contact entre le désinfectant et des matières
organiques : le nettoyage préalable de la peau ou des surfaces des
paillasses, par exemple, doit se faire avant la désinfection.
Interactions entre plusieurs substances anti-microbiennes qui se
neutralisent ; d’où une action négative.
Au contraire, dans d’autres mélanges de désinfectants, leurs actions
mutuelles se renforcent ; d’où une action positive.
Attaque de certains supports par le désinfectant ou l’antiseptique :
- Métaux
→ corrosion par les acides
- caoutchouc → dissous dans certains solvants organiques
- plastiques →
‘’
‘’
‘’
‘’
‘’
Allergie ( iode ) :
Irritation de la peau (pH trop acide ou trop alcalin)
Photosensibilisation entraînant rougeurs ou érythèmes sérieux ( phénols)
2 ) Mode opératoire
a ) Laver la surface à nettoyer avec un détergent :
Ainsi l’action du désinfectant sera uniquement dirigée sur la destruction des
microbes ; les microorganismes privés de substances nutritives par le nettoyage
ont plus de difficultés à se reproduire.
2
b ) Rincer le détergent pour éviter des interactions avec le désinfectant ou
l’antiseptique ;
c ) Passer le désinfectant
En résumé :
1. Lavage avec détergent
2. Rinçage à l’eau
3. Désinfection
N. B. : Pour les conditions d’utilisation des différents produits ( volume,
température, temps de contact ) toujours se conformer aux indications du
fabricant.
III – STERILISATION
Différentes techniques existent :
• Stérilisation par voie sèche
• Stérilisation par voie humide
• Stérilisation par les gaz
• Stérilisation par filtration
• Stérilisation par radiations ionisantes
• Stérilisation par radiations non ionisantes
La technique utilisée sera choisie en fonction de :
• la nature du support à traiter
• le prix de revient
• les possibilités locales d’utilisation.
1 - Stérilisation par voie sèche
a ) Flambage :
Passage dans la flamme : applicable à un objet métallique qu’on peut
porter au rouge ; exemple : le fil de platine d’une anse de bactériologie.
N.B. - Précaution :
Commencer par chauffer la partie supérieure du support à stériliser : le chauffage brutal
de la boucle de l’anse qui contient les particules les plus souillées, entraîne la projection
de particules non-stérilisées.
Exemple : éléments purulents de crachats.
Flambage d’un plateau métallique :
Passer l’alcool sur toute la surface ;
Enflammer l’alcool avant évaporation totale.
N.B. Précaution : Vérifier que la totalité de la surface à stériliser a bien été recouverte par
l’alcool.
3
b ) Poupinel
C’est un four électrique thermostaté
L’air est chauffé à température contrôlable pendant un temps variable suivant le volume
de matériel à stériliser : de 140° à 210° pendant 30 à 180 minutes.
La matière organique est détruite à cette température
Principe
Une résistance chauffe l’air qui se répartit par convection
La chaleur peut être rendue plus homogène par l’action d’une ventilation qui augmente
les courants de convection : étuve ventilée
Paramètre de la stérilisation :
- Temps :
Il est fonction de la nature du matériel :
o de son volume
o de son conditionnement
Le temps est compté à partir du moment où la température souhaitée est
atteinte dans le Poupinel ( voyant ou thermomètre de contrôle ) et non pas
au moment où l’on met l’appareil en marche.
-
Températures :
o 210° pendant 20 min.
o 180° ‘’
30 min.
o 160° ‘’
2h
o 140° ‘’
3H
o
Utilisation
-
Possible sur :
-
o matériel métallique
o porcelaine ( filtres, mortiers, …)
o verrerie sauf verreries de précision qui peuvent subir des
déformations entraînées par la dilatation.
Inutilisable sur
o caoutchouc
o matières plastiques
o milieux de culture et tous les liquides
4
Conditionnement
-
-
boîtes métalliques fermées par un ruban indicateur de température sur
lequel on peut écrire :
le contenu
la date de stérilisation
sachets spéciaux fermés par pliage ou soudure
Mode opératoire
-
Ne pas surcharger l’appareil pour permettre la circulation de l’air et
obtenir une température uniforme.
-
Régler le thermostat et le minuteur s’il y en a un.
-
Laisser ouverte ( entrouverte ) la porte du Poupinel jusqu’à ce que le
thermomètre indique 105° C pour permettre l’évacuation d’éventuelles
traces de vapeur d’eau.
-
Ne pas oublier de mettre à l’intérieur des boîtes, comme à l’extérieur,
les bandes indicateurs de température.
-
A la fin du temps de stérilisation, attendre pour ouvrir le Poupinel que
la température soit retombée au-dessous de 50° C pour éviter les
risques de brûlures.
-
Faire le maximum de contrôles pour éviter une stérilisation insuffisante,
cause de complications infectieuses qui peuvent être dramatiques :
Contrôle de température :
Vérification du thermomètre
Utilisation des papiers adhésifs qui, changent de couleur suivant la
température atteinte.
Contrôle du temps de stérilisation :
Vérification du minuteur par rapport à un chronomètre ou une montre bien
réglée.
La durée de stockage recommandée est de :
1 semaine pour les boîtes métalliques
2 mois pour les sachets spéciaux soudés.
c) Cuiseur solaire
Utilisable dans les structures ne disposant pas d’électricité.
Exemple : dispensaires de brousse.
Principe :
Le cuiseur solaire fonctionne en utilisant l’effet de serre :
Les rayons lumineux du soleil pénètrent à travers les vitres, sont absorbés
par la couche noire et transformés en chaleur.
5
Description :
-
Caisse en bois à double paroi et couvercle :
la paroi intérieure est peinte en noir pour absorber le maximum de chaleur
le fond et le couvercle sont garnis d’une plaque de tôle pour réfléchir la
lumière
la surface est fermée par une plaque de verre ( 2 vitres superposées)
le couvercle rabattu protège la vitre lorsque le four n’est pas en service
Le thermomètre doit être disposé dans la partie basse du cuiseur, la partie
haute chauffant plus rapidement.
Fonctionnement :
Le cuiseur doit être orienté directement sous les rayons solaires.
La température peut atteindre 130 °C
Le temps de montée en température étant impossible à fixer précisément,
il est indispensable d’utiliser les contrôles par rubans adhésifs pour
assurer la sécurité de l’opération.
L’utilisation d’un thermomètre à l’intérieur du cuiseur, visible de l’extérieur
à travers la vitre, permet un contrôle plus rigoureux : vérification de la
température et du temps.
Pendant tout le temps d’utilisation, il est impératif de ne pas ouvrir la paroi
vitrée car cela aurait pour effet de faire retomber la température.
Application
Stérilisation de l’eau
Stérilisation du petit matériel de pansements
NB : Les plans de construction des cuiseurs solaires sont disponibles à :
1 - Association BOLIVIA- INTI - 41 rue du Château d’Eau - 44 240 La Chapelle sur Erdre - France
2 - Association de Promotion de l’Energie Solaire ( APES ) - Case postale CH 4011 - Suisse
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2 - Stérilisation par voie humide
Principe :
L’action conjuguée de l’eau et de la température amène la coagulation et la dénaturation
des protéines des microorganismes ; ce qui entraîne, pour eux, l’impossibilité de se
reproduire et la mort.
L’autoclave :
Description
C’est une chaudière fonctionnant en vase clos dont le principe de
fonctionnement est le suivant :
L’eau bout à 100° C sous une pression atmosphérique normale
(760 mm Hg ou 1006 millibars).
Si la pression augmente, la température d’ébullition s’élève aussi :
Température et pression sont interdépendantes :
100° C → 1,006 bar
120° C → 2
bars
143° C → 4
bars
D’autre part, l’air est mauvais conducteur de la chaleur. Au cours du
chauffage, l’air est inégalement réparti dans l’autoclave : d’où une
stérilisation peu homogène
→ nécessité de purger l’autoclave en début d’ébullition.
Le temps de stérilisation est un paramètre important et variable suivant :
la nature et la taille de l’objet à stériliser
la charge microbienne de départ.
Principaux organes de l’autoclave :
Chaudière en acier, aluminium…qui est munie d’un joint en caoutchouc
permettant l’étanchéité avec le couvercle (celui-ci devant pouvoir adhérer
parfaitement ) et réservoir d’eau dont le niveau est régulé par l’évacuation à la
base de l’autoclave.
-
-
Couvercle maintenu par des boulons à oreille.
Panier contenant les objets à stériliser.
Manomètre.
Soupapes : une pour la purge et une pour la sécurité en cas de surpression
Dispositif de chauffage : électricité ou gaz.
7
Fonctionnement
-
Vérifier que la chaudière contient de l’eau et que son volume est
suffisant.
-
Disposer, dans le panier, les objets à stériliser et fermer le couvercle
hermétiquement en serrant les écrous 2 par 2 ( diamétralement
opposés ) pour répartir également la pression sur le joint de
caoutchouc et assurer l’adhérence couvercle-cuve.
-
Vérifier que la soupape de purge est ouverte.
-
Allumer le dispositif de chauffage. Laisser la vapeur s’échapper
quelques minutes en début d’ébullition pour entraîner l’air. Puis, fermer
la soupape de purge : la température monte au-dessus de 100° C.
-
Surveiller la montée de la température : réduire le chauffage quand
température et pression désirées sont atteintes.
-
Maintenir le temps de chauffage suivant les besoins :
Exemples :
Milieux de culture : 120° C pendant 20 min.
Textiles
135° C
‘’
10 min.
Instruments
135° C ‘’
10 min.
N.B.
1. Certains milieux de culture ne supportent pas 120° C : se conformer alors aux
instructions du fabricant
2. Les récipients contenant un liquide à stériliser ne doivent pas être fermés
hermétiquement pendant la stérilisation : la pression intérieure risquerait de les faire
exploser. Il faut les fermer complètement dès l’ouverture de l’autoclave.
3. Si un peu de vapeur s’échappe entre le corps de l’autoclave et le couvercle, c’est
que le couvercle est mal fermé ou que le caoutchouc est usé.
•
Avantages et inconvénients de la stérilisation par voie humide :
Avantages
Economique à l’utilisation
Rapide
Simple
Non polluant
Non toxique
Applicable à de nombreux supports
Facile à contrôler
Inconvénients
Autoclave cher
Non applicable aux supports thermosensibles
Utilisation de la vapeur sous pression
à maîtriser → danger si mauvaises manipulation
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3 ) Stérilisation par les gaz
Permet des stérilisations à basses températures :
Formaldéhyde ( ou formol = HCHO)
Utilisé sous forme de solution à 40%, teneur de la solution vendue dans le
commerce :
- Actif à basse température : 50° C ; mais diffuse mal et est irritant à
partir de 0,5 à 1 ppm ;
- Toxique, mais la toxicité est facilement détectable : l’odorat le perçoit à
partir de 0,2 ppm ;
- Utilisé sur du matériel thermosensible ( papier, plastique ) ; corrosif sur
le métal.
Application pratique au laboratoire
Des pastilles de trioxyméthylène, c’est-à-dire formol polymérisé ( H.CHO) 3 permettent de
désinfecter en surface du matériel en plastique :
Exemple :
Dans des récipients fermés hermétiquement,
- jarres de milieux de culture
- pipettes plastique.
Oxyde d’éthylène ( C2 H4 O )
Permet des stérilisations à basse température sur du matériel
thermosensible
Procédé essentiellement industriel
Utilisation dangereuse :
- risque d’explosion par mélange avec l’oxygène
- Toxique par inhalation
Ces 2 propriétés impliquent de débarrasser le matériel stérilisé par l’oxyde
d’éthylène de l’excès de désinfectant. C’est la désorption effectuée par
chauffage à température proche de celle de la stérilisation, dans un
espace très bien ventilé.
4 ) Stérilisation par filtration
Elle est applicable aux substances liquides ne supportant pas la chaleur :
- matières protéiques : elles seront coagulées ;
- vitamines : elles seront détruites
- certains médicaments : ils seront détruits
Pour être stérilisante, la filtration doit s’effectuer sur des filtres dont la porosité correspond
à des diamètres adaptés aux particules à éliminer :
15 à 100 µ → particules visibles à l’œil nu
0,2 à 15 µ → poussières, saletés, bactéries, moisissures,
champignons
< 0,1 µ → virus
La filtration n’est stérilisante qu’avec des filtres dont la porosité est inférieure à 0,2 µ.
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a ) Paramètres de la filtration :
Paramètres liés au liquide :
- la vitesse est variable suivant :
- la nature du liquide
- la concentration
- la température
Paramètres liés au filtre :
- nombre de canaux : + il est important, + la filtration est
rapide.
- porosité du filtre : + elle est forte, + la filtration est rapide.
b ) Composition des filtres :
Filtres en profondeur :
Ils sont constitués d’une couche plus ou moins épaisse d’un matériau
fibreux :
-
cellulose
fibre de verre
porcelaine
Les pores sinueux donne une structure spongieuse. Les particules sont
retenues en surface et à l’intérieur des pores.
Inconvénients :
Certains microorganismes arrivent à franchir les pores.
Sous l’effet d’une pression ou d’une aspiration trop fortes, certaines particules peuvent
être relarguées.
Filtres en surface
Ce sont des membranes à structure spongieuse.
Les pores sont tous de la même taille disposés perpendiculairement à la
surface.
Ils sont très fiables : le diamètre du pore est rigoureusement connu ; il
peut varier suivant :
- la nature du liquide à filtrer
- la nature des éléments à éliminer ( diamètre maximum : 0,22 µ )
Inconvénients :
Ils sont rendus rapidement inutilisables par colmatage.
Leur prix de revient est élevé.
Application : préparation des solutés injectables
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5 ) Stérilisation par radiation
Les radiations peuvent être :
- ionisantes : rayons X , radio activité
- non-ionisantes : rayons UV
a ) Radiations ionisantes
Utilisables seulement en condition spéciales.
b ) Rayons ultra-violets
Leur longueur d’onde est située entre celle des rayons X et celle de la
lumière visible ; c’est-à-dire entre 15 et 385 nanomètres
rayons X ≤ 10 nm
lumière visible entre 400 nµ et les infra-rouge
On utilise généralement un rayonnement entre 200 et 280 nm ( activité
maximum : 280nm ) appelé ultra-violet lointain.
Mode d’action
Les UV altèrent la structure chimique des cellules. Suivant le mode
opératoire utilisé, la cellule sera :
- détruite
- stérilisée : dans ce cas, elle ne peut se reproduire, en attendant de
mourir.
Les UV sont très efficaces sur les êtres unicellulaires : bactéries et
levures.
Les organismes pluricellulaires demandent des doses beaucoup plus importantes.
Pour une action efficace, il faut tenir compte :
- de la distance entre la lampe et la cible ;
- du degré hygrométrique : l’humidité est gênante ;
- de la durée de contact ;
- de la température : action optimale entre 18 et 27 °
Avantage pour la stérilisation des substances ne supportant pas la
chaleur.
Inconvénients :
-
la durée de la lampe est relativement courte
les lampes sont constituées :
o d’une paroi en verre spéciale ;
o d’électrode de tungstène ou de molybdène ;
o d’une atmosphère de mercure qui libère des radiations dans le
visible et dans l’ultraviolet lorsque la lampe est sous tension.
Précautions d’utilisation :
Le verre de l’ampoule devient moins perméable au fur et à mesure de l’utilisation ;
donc :
- garder la lampe à l’abri de la poussière qui fait écran aux rayons émis
11
-
l’essuyer lorsqu’elle est froide.
noter la date de mise en service de la lampe ;
la durée de chaque utilisation.
Les UV sont irritants pour la peau et les muqueuses ; donc :
-
éviter une exposition prolongée aux rayonnements ;
éviter de recevoir le rayonnement dans les yeux ;
porter des lunettes de protection au cours des manipulations.
N.B. : Les rayons émis par le soleil permettent de pratiquer une désinfection sur tissus,
objets ménagers, etc… par simple exposition au plein soleil.
Il s’agit d’un simple procédé d’assainissement et non d’une stérilisation : utilisation en
milieu familial après un épisode contagieux.
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HYGIENE DU PERSONNEL
Dans un service hospitalier, le personnel peut être source de
contamination pour les malades par son seul comportement.
Le personnel soignant doit être convaincu qu’il doit surveiller en
priorité les points suivants :
•
•
•
Tenue de travail
Lavage des mains
Comportement
1 - La tenue de travail :
Elle a pour rôle de protéger :
a) Le malade :
La présence du soignant est source de contaminations par :
La respiration
La flore de la peau
Les microbes véhiculés par les tissus
b) le soignant :
contamination microbienne par les malades
agression par des agents physiques ou chimiques utilisés dans les
services ( acide, eau de Javel concentrée, …)
Le vêtement de travail doit être suffisamment long pour couvrir les vêtements classiques
et fermés : les marinières sont supérieures aux vêtements boutonnés.
Le matériau doit être facile à laver, à stériliser.
2 - Différentes fibres utilisées
a) Le coton : Il peut être bouilli :
Javellisé
Repassé à fer très chaud
Autoclavé
Il est agréable à porter parce que perméable aux échanges d’air et d’humidité.
Inconvénient : de nombreux fragments de fibres se détachent par frottements et
véhiculent les microbes de la surface du vêtement.
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b) Les fibres synthétiques : polyester ou polyester mélangé au coton
elles peuvent être lavées à température élevée mais le repassage est
effectué avec un fer moins chaud ; elles sont donc moins bien
aseptisées.
les fibres textiles se détachent moins facilement ; donc moins de
disséminations des germes.
c) Les fibres non tissées
elles sont bien étanches et ne laissent pas s’envoler de particules de
tissu.
elles sont imperméables aux échanges et ne permettent pas
l’évaporation de la sueur ; donc : diminution du confort.
Ces fibres sont utilisées pour les tenues à usage unique :
bonnets
charlottes
masques
protège-chaussures
3 ) Choix de la tenue
a) Elle doit être fonction du lieu de travail
Si on sait que :
les cheveux font émettre environ 80 000 particules par m³ en 1 minute
environ ( cheveux et pellicules),
la barbe : 200 000 ( poils et squames ),
le visage : 200 000 ( squames + maquillage pour les femmes ) l
les mains : 100 000 ( squames ),
toux et éternuements : impossibles à chiffrer d’un cas à l’autre ; mais
toujours contamination importante,
Les précautions doivent être d’autant plus grandes que l’on travaille près de sujets à
risques.
La tenue la plus sûre est : pantalon + marinière.
Si l’on dispose seulement d’une blouse, elle doit être boutonnée complètement.
En tout cas, les vêtements portés en dessous, doivent être parfaitement propres.
b ) Entretien
Les textiles sont sources de contamination.
Il importe donc que blouses et autres vêtements de travail soient changés dès qu’ils sont
souillés sinon la contamination microbienne se transmet ensuite de chambre en chambre.
Attention : Ne pas manipuler du linge sale à côté du linge propre.
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4 ) Lavage des mains
Il réduit les germes superficiels pour éviter les infections et les contaminations croisées.
On distingue :
Le lavage hygiénique
Le lavage chirurgical
a ) le lavage hygiénique
Il permet d’éliminer une partie importante des germes déposés sur la peau.
Pour avoir une asepsie complète, il faut procéder à une désinfection.
Cependant, les virus et les spores sont insensibles à la plupart des
désinfectants, ce qui implique le port de gants.
Technique de lavage :
-
Enlever montre, bague, bracelet… ;
Mouiller les mains ;
Se savonner les mains au-delà des poignets ;
Brosser les ongles ;
Rincer soigneusement à l’eau courante : si on n’a pas d’eau courante,
demander à un aide de verser de l’eau propre sur les mains ;
Se sécher les mains avec du papier jetable ou, à défaut, un torchon bien
propre.
Remarque importante : l’effet du lavage est de courte durée : 10
minutes environ.
Précautions :
-
Ne pas utiliser de savon ramolli, ni crevassé : 2 sources de « niches » à
microbes.
L’essuie-mains doit être changé très fréquemment, c’est-à-dire sans
attendre qu’il soit souillé.
Si l’on présente des coupures, plaies ou affections cutanées, il est
nécessaire de porter des gants pour protéger aussi bien le soignant que
le malade.
b ) Le lavage chirurgical
Il vise à éliminer le plus complètement possible la flore des mains.
Les techniques de lavage et, surtout, de désinfection sont variables d’un service à
l’autre, suivant le type de chirurgie pratiquée.
Chaque service a donc son procédé propre.
5 ) Comportement
a) Ne pas oublier que la tenue doit protéger le malade mais qu’elle sert aussi à
protéger le soignant.
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b) Ne pas oublier non plus qu’un certain nombre d’attitudes dans les services
favorisent les contaminations ; par exemple :
-
négliger l’hygiène, en particulier celle des mains ;
aller et venir inutilement ; ce qui augmentent la ventilation des
germes ;
manger dans les services ainsi que ;
fumer ;
introduire des effets personnels ;
se peigner.
Conclusion :
Le respect des règles est la condition première et essentielle d’un
travail efficace pour le malade et pour le succès des autres
thérapeutiques qui seront appliquées.
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LE LAVAGE DES MAINS
EST
er
LE 1 GESTE IMPORTANT
er
ET LE 1 ACTE D’HYGIENE
POUR SAUVEGARDER
VOTRE SANTE
ET
CELLE DES AUTRES
17

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