Sentier des artistes_corr

 Sentier des artistes Cette balade vous est proposée par Lavaux UNESCO dans le cadre du
projet « Lavaux différemment, votre découverte de la semaine », qui
découle lui-même d’un projet plus global, appelé « Lavaux en Scènes ».
Durant tout l’été, un rendez-vous hebdomadaire vous suggère des
balades, des visites ou des manifestations qui vous permettront de
comprendre différentes facettes de la vie au coeur du vignoble, ainsi que
d'aborder son histoire et ses trésors matériels et immatériels.
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Cette semaine, nous vous proposons une balade qui vous emmènera à
la découverte des paysages magnifiques qui ont inspiré les plus grands
peintres. Depuis la gare de Puidoux jusqu’à la gare de Rivaz, vous
traverserez les décors les plus divers, entre forêt et vignoble.
N’oubliez pas de télécharger la carte avant votre départ !
Durée approximative : 2h30.
Recommandations : Le vignoble de Lavaux doit sa renommée aux « trois
soleils » qui éclairent et réchauffent la vigne. Le premier vient du ciel, le
deuxième est son reflet dans le lac et le troisième est la chaleur
emmagasinée dans les murs de pierre durant la journée et diffusée
pendant la nuit. Nous vous conseillons donc de vous protéger contre ces
soleils en vous munissant d’une bonne protection solaire et en prenant
suffisamment d’eau pour la balade !
Prévoyez de bonnes chaussures !
Pour trouver un caveau ouvert pendant la balade, visitez à tout moment
www.lavaux-unesco.ch et cliquez sur « Pour visiter une cave et déguster
un verre à Lavaux », en haut à droite !
Lavaux Patrimoine mondial
Rue du Bourg 9 | CH-1071 Chexbres | T. +41 21 946 15 74
www.lavaux-unesco.ch | www.patrimoinemondial.ch
« Lavaux différemment, votre découverte de la semaine »
Sentier des artistes
En sortant de la gare de Puidoux, partez sur votre gauche, le long de la route de
Flonzaley. Après 10min de marche, elle devient chemin de la Croix. Juste avant
d’entrer dans le hameau de la Croix, prenez sur votre gauche le chemin de la
Tour de Marsens. Vous bénéficiez d’une magnifique vue dégagée sur le
vignoble et les villages de Lavaux, ainsi que sur le lac et les montagnes.
1 – Point de vue dégagé, Hodler
Né à Berne en 1853 dans une famille
très pauvre, Ferdinand Hodler fait un
apprentissage à Thoune chez un
peintre,
Ferdinand
Sommer,
spécialisé dans les vues de Suisse.
Dès 1861, il s’installe à Genève pour
parfaire sa formation artistique. Il a
toujours vécu dans la précarité,
voyageant pour peindre notamment
en France, en Allemagne et en
Espagne. Il obtient sa première
distinction à l’étranger grâce à un
tableau
envoyé
à
l’Exposition
Universelle de Paris en 1889. Mais ce
n’est qu’en 1904, lors de la vente de
plusieurs de ses tableaux dans une
exposition de Vienne, qu’il sera pour
la première fois à l’abri du besoin.
Il meurt en 1918, à la suite de
problèmes respiratoires.
Hodler est connu pour ses nombreux
paysages du lac et des montagnes.
Une grande partie d’entre eux a été
effectuée à Lavaux.
toile. Depuis votre point de vue, audessus de la Tour de Marsens, c’est
également ces deux éléments qui
frappent l’œil du spectateur.
Cette vue a été d’une grande
inspiration pour Hodler qui l’a peinte à
de nombreuses reprises.
Ferdinand Hodler
Le Lac Léman vu de Chexbres, vers 1908
Huile sur toile, 80 x 100,5 cm
Musée d’art et d’histoire, ville de Genève
Sur cette œuvre, vous distinguez le
village de Cully, à droite. Mais c’est
surtout le lac et le ciel qui occupent la
Descendez le chemin de la Tour de Marsens, que vous apercevez en
contrebas. Quand vous arrivez au niveau du chemin qui rejoint la Tour, prenez
le petit sentier qui entre dans la forêt à l’opposé. Suivez ce sentier qui monte et
qui débouche sur un chemin. Vous passez à côté d’une première maison. Après
la deuxième maison, prenez le sentier qui part à droite, le long d’une barrière en
bois. Vous entrez à nouveau dans la forêt. En suivant ce sentier, qui passe à
travers de jolies clairières, vous débouchez sur un grand pré qui semble
descendre directement jusqu’au lac, avec les montagnes comme toile de fond.
Descendez en direction du lac, en passant à droite du champ. Vous suivez un
petit sentier qui longe des barrières de fils de fer barbelés. Au moment où le
sentier prend fin, les barrières ont été aménagées pour permettre le passage. Il
faut ensuite couper à travers champs les 50 derniers mètres pour rejoindre le
chemin des Plantaz. Prenez à gauche et continuez sur la route jusqu’au
croisement, en continuant tout droit vous suivez désormais le chemin du
Daillard. Après une trentaine de mètres, prenez le sentier sur le Moulin à droite.
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« Lavaux différemment, votre découverte de la semaine »
Sentier des artistes
Il se termine par un escalier qui vous amène sur la route de la Corniche.
Traversez la route et admirez la cascade. C’est la cascade du Forestay, audessous du village de Chexbres. Les bâtiments que vous voyez sur votre
gauche étaient des moulins, actionnés par l’eau du ruisseau.
2 – Le Forestay, Marcel Duchamp
Marcel Duchamp a séjourné à l’hôtel
Le Baron Tavernier durant 5 jours
entre le 5 et le 9 août 1946. A
l’époque, il s’appelait l’hôtel Bellevue,
vous comprendrez pourquoi au
moment où vous passerez à côté.
L’hôtel ne se trouve qu’à quelques
mètres du ruisseau du Forestay, qui
prend sa source à proximité du lac de
Bret, plus au nord. A cause de la forte
dénivellation, plusieurs cascades se
succèdent entre le village de
Chexbres
et
l’embouchure
du
Forestay dans le lac Léman au niveau
de Rivaz.
Marcel Duchamp s’est inspiré de la
cascade que vous avez devant les
yeux pour son œuvre
« Etant
donnés : 1° la chute d’eau, 2° le gaz
d’éclairage… », aujourd’hui exposée
au Musée d’Art de Philadelphie. Il
s’agit d’une installation constituée
d’une vieille porte en bois dans
laquelle se trouve une fissure. En
regardant à travers cette dernière, le
spectateur découvre au premier plan
un mur de briques, avec un trou. De
l’autre côté de ce mur, le corps d’une
femme nue, couchée, les jambes
écartées,
face
au regard
du
spectateur. Elle tient une lampe à gaz
dans une main et se trouve dans un
paysage naturel, avec, au deuxième
plan, une forêt et une cascade.
Duchamp est un des seuls artistes
qui, ayant visité Lavaux, ne prend pas
comme sujet les vues dégagées sur
le lac et les montagnes, mais au
contraire, choisit cet endroit plutôt
fermé, oppressant. Il se retourne,
s’enfonce en quelque sorte dans les
profondeurs de la terre.
Duchamp a élaboré cette œuvre
pendant 20 ans ! Et il a demandé à ce
qu’elle ne soit exposée qu’après sa
mort.
Marcel Duchamp
Etant donnés : 1° la chute d’eau, 2° le gaz
d’éclairage 1946-1966
Installation
Musée d’Art de Philadelphie, USA
Descendez la route de la Corniche. Vous passez à côté de l’hôtel Le Baron
Tavernier dans lequel séjourna Marcel Duchamp en 1946.
Au bout d’une centaine de mètres, arrêtez-vous et observez la vue en direction
du village de Rivaz.
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« Lavaux différemment, votre découverte de la semaine »
Sentier des artistes
3 – Félix Vallotton
Né à Lausanne le 28 décembre 1865,
il part à Paris à l’âge de 17 ans. Il y
passera une grande partie de sa vie
et prend la nationalité française en
1900.
Pourtant,
il
revient
régulièrement dans son pays natal.
lac et aux montagnes, qui sont les
véritables sujets du tableau.
Il pratique la peinture et la gravure sur
bois. Son style est très particulier et
reconnaissable. Il a influencé nombre
d’artistes et est aujourd’hui considéré
comme en étant un majeur de sa
génération.
La vue que nous vous présentons
n’est pourtant pas une œuvre
caractéristique de Vallotton. Il avait
moins de 30 ans au moment de sa
réalisation. Vous reconnaîtrez le
vignoble et le village de Rivaz, au
premier plan, ainsi que le lac et les
montagnes au second plan. En bas à
droite, vous distinguez un chemin
sinueux dans le vignoble. C’est le
chemin de la Dame, que vous
emprunterez plus tard dans la balade.
Encore une fois, la terre et le village
ne prennent que peu de place face au
Félix Vallotton
Vue de Chexbres, vers 1892
Huile sur bois, 35 x 27 cm
Collection particulière
Continuez à descendre jusqu’au croisement avec le chemin de la Dame, sur
votre gauche. Descendez le chemin sur une trentaine de mètres et arrêtez-vous
au niveau du point de vue, le long de la barrière en métal.
4 – Point de vue sur le Dézaley
Pietro Sarto
Pietro Schneider est né à Chiasso le
13 juin 1930. Il décide de changer de
nom après avoir vu une exposition de
son homonyme, Edgar Schneider. En
1947, il prend le nom de Sarto, les
deux noms voulant dire la même
chose : tailleur.
Il entre aux Beaux-Arts de Lausanne
en 1948. Il est alors déjà passionné
par la perspective curviligne.
Après un séjour à Paris entre 1950 et
1959, il ouvre un atelier de taille
douce à Pully, pour le compte de
l’éditeur Pierre Cailler. En 1964, il
fonde le groupe l’Epreuve avec
d’autres artistes, puis en 1971, un
nouvel atelier à St-Prex.
Le point de vue où vous êtes
désormais, surplombant le vignoble et
le lac, a été utilisé à de nombreuses
reprises par Pietro Sarto, autant en
peinture qu’en gravure.
Sur
l’œuvre
que
nous
vous
présentons,
nous
reconnaissons
l’escalier qui descend en direction du
lac, ainsi que la barrière en métal. La
perspective curviligne nous donne à
voir un panorama de presque 360°.
La quasi totalité du bassin lémanique
est ainsi représentée. La pente
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« Lavaux différemment, votre découverte de la semaine »
Sentier des artistes
abrupte du Dézaley plonge dans le
lac qui occupe tout le centre de
l’œuvre. Le regard se perd dans le lac
et le ciel, séparés par une mince
chaîne montagneuse.
Pietro Sarto
La petite barrière, 1976
Aquatinte et burin, 30 x 49.5 cm
Epreuve pour le Chant de notre Rhône de Ramuz, éditions Gonin, Lausanne 1978
Auberjonois, La Belle du Dézaley
Depuis le point de vue, vous
surplombez le lac et le Dézaley.
Vous pouvez voir deux grands
domaines viticoles, le Clos des
Abbayes et le Clos des Moines, qui
appartiennent tous deux à la ville de
Lausanne. La salle de réception du
Clos des Abbayes a été décorée en
1935 par René Auberjonois. Il y a
peint « La Belle du Dézaley » qui a
tout de suite fait scandale…
En 1931, la Municipalité lausannoise
décide d’allouer chaque année la
somme de 5'000 francs à un artiste
pour décorer un parc ou un bâtiment
communal.
En
1935,
c’est
Auberjonois, artiste moderne à
l’époque, qui est désigné.
Pour la décoration, Auberjonois opte
pour une figure féminine, nue, deux
fois plus grande que nature. Dès leur
premier regard sur la fresque, les
Municipaux sont scandalisés. Ils
trouvent la femme bien trop dévêtue
et laide… Après avoir pensé à faire
effacer le tout, ils décident finalement
de demander quelques corrections au
peintre, qui devra redresser le nez et
agrandir l’écharpe rouge qu’elle porte
sur la cuisse pour cacher sa nudité…
René Auberjonois
La Belle du Dézaley, 1935
Salle de réception, Clos des Abbayes
Continuez de descendre le chemin de la Dame et prenez le troisième chemin de
vigne qui part sur votre gauche. En le longeant, vous rejoignez à nouveau le
Forestay et vous passez entre un ensemble d’anciens moulins. Arrivé au
croisement, descendez à droite le chemin de la Plantaz jusqu’au village de
Rivaz. Traversez une partie du village et prenez la première à gauche, le chemin
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« Lavaux différemment, votre découverte de la semaine »
Sentier des artistes
des Paleyres. Juste après le cimetière, prenez le petit sentier qui monte et
rejoint le hameau de Monteiller.
5 – Le Monteiller
Le Monteiller est un petit hameau
situé au-dessous de Chexbres et audessus de Rivaz.
Ernest Biéler y acquiert une maison
en 1918. C’est la dernière maison sur
la droite en descendant le chemin. Il y
construit un atelier qui remplacera
celui qu’il occupait à Paris. Dès la fin
e
du 19 siècle, il était également
installé à Savièse, membre actif de
l’école du même lieu (les artistes qui
ont trouvé l’inspiration à Savièse ou y
ont vécu. Malgré le terme d’ « école »,
il n’y avait pas forcément d’interaction
entre les peintres). Dès 1918 et
jusqu’à sa mort en 1948, il partage
son temps entre Savièse et Le
Monteiller.
Durant
sa
carrière,
Biéler
a
notamment effectué les vitraux de
l’église Saint-François de Lausanne,
du temple Saint-Martin de Vevey et
de l’église Saint-Germain de Savièse.
Il a également réalisé des fresques,
notamment pour le Musée Jenisch de
Vevey, l’Hôtel de Ville du Locle et la
salle du Grand Conseil de Sion.
Le Monteiller a accueilli un autre
artiste dans une maison nommée La
Paleyre, première à droite en entrant
dans le hameau.
Peintre et maître verrier, Jean Prahin
a créé les vitraux d’une quarantaine
de temples et d’églises. Citons
notamment l’église de Chexbres et le
temple Saint-Vincent à Montreux.
Né en 1918, il s’installe en 1946 au
Monteiller, à La Paleyre. Il est alors
voisin d’Ernest Biéler, qui devient son
ami et qu’il considère comme un
Maître.
Il meurt en 2008 des suites d’une
maladie. Avant sa mort, il avait fondé
la Fondation Jean Prahin La Paleyre
dans sa maison au Monteiller.
Sur cette œuvre, vous reconnaîtrez le
hameau de Monteiller et la maison de
Jean Prahin sur la droite au second
plan.
Jean Prahin
Le hameau sous la bourrasque, 1999
Huile sur toile, 50 x 61 cm
Fondation Jean Prahin La Paleyre
Ernest Biéler
Le Lac, 1930
Gouache sur carton, 57 x 77.5 cm
Collection privée
Continuez de descendre à travers le hameau. Arrivé au croisement, continuez
tout droit sur le chemin de Glérolles, il vous mènera en direction du château qui
se trouve juste à côté de la gare de Rivaz. Lavaux Patrimoine mondial
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