Abbaye de Blanche-Couronne

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Abbaye de Blanche-Couronne
Abbaye de Blanche-Couronne
Commune de La Chapelle Launay
Étude préalable à la définition d'un projet culturel
Stage de Adeline Dubosc, 2 février-7 mai 2009
Table des matières
I. État des lieux ........................................................................................................................... 2
1
A. Présentation de l'abbaye.................................................................................................... 3
1) Situation ........................................................................................................................ 3
2) Histoire ......................................................................................................................... 3
3) Bibliographie. ............................................................................................................... 5
B. La situation actuelle .......................................................................................................... 9
1) La mise en valeur de l'abbaye ....................................................................................... 9
2) L'état du bâtiment et les travaux menés...................................................................... 10
C. Les problèmes de valorisation ........................................................................................ 11
1) Le problème de propriété............................................................................................ 11
2) Le manque de communication entre les différents acteurs ........................................ 13
3) L'absence de projet qui empêche de faire avancer les choses .................................... 14
II Quel projet pour Blanche-Couronne ? .................................................................................. 15
A. Mettre en place un projet culturel ................................................................................... 15
1) Salle de spectacle ........................................................................................................ 16
2) Ecole de musique intercommunale ............................................................................. 17
3) Les Arts Plastiques ..................................................................................................... 19
4) Centre d'interprétation ................................................................................................ 21
I. État des lieux
2
A. Présentation de l'abbaye
1) Situation
L'abbaye Notre Dame de Blanche Couronne se situe sur le territoire de la
commune de La Chapelle Launay, à trois kilomètres de Savenay, entre Nantes et
Saint-Nazaire.
Elle se trouve sur un affleurement rocheux au cœur des marais, entre la Loire
et le Sillon de Bretagne. Cette position lui donne un atout important dans le cadre
d'une mise en valeur du patrimoine naturel de l'estuaire de la Loire.
L'accès à l'abbaye peut se faire aisément car la quatre voies dessert les
communes de la Chapelle Launay et de Savenay. Cette route relie Nantes et SaintNazaire. Elle se situe non loin de l'axe Nantes-Vannes qui lui permet d'être reliée à la
Bretagne. La gare de Savenay est toute proche. C'est la troisième gare du
département de Loire-Atlantique et permet de rejoindre Nantes, Saint-Nazaire, Le
Croisic, Redon, Quimper et Rennes. De plus le Conseil Général prévoit d'installer
prochainement une signalétique indiquant l'abbaye (avec le logo des Monuments
Historiques) à partir de la sortie de la quatre voies et de Savenay. L'accès à l'abbaye
peut donc se faire assez facilement à partir des nombreuses voies de communication
proches.
L'abbaye est au cœur du territoire ligérien et il est important de mettre en
valeur cette situation. Le GR3, chemin de randonné national, passe près de BlancheCouronne et un circuit est en train d'être mis en place par les élus de la mairie qui
partirait de Blanche-Couronne. Cet aspect est important à développer dans le cadre
d'une mise en valeur naturelle du site.
2) Histoire
(Synthèse qui sera en ligne sur le site internet de la mairie)
Classée monument historique en totalité depuis 1994, l'abbaye de BlancheCouronne a connu une histoire mouvementée au fil des siècles. Elle se situe sur la
commune de la Chapelle-Launay, à proximité de l'estuaire de la Loire. Entourée de
marais, l'abbaye est un des rares ensembles monastiques conservés en LoireAtlantique. Blanche-Couronne a conservé son église abbatiale du XIIeme siècle ainsi
que tous ses bâtiments conventuels reconstruits au XVIIIeme siècle. Les quatre ailes
de l'abbaye s'organisent autour du cloître qui avec son jardin de plantes exotiques
datant du XIXeme siècle donne un charme tout particulier à l'abbaye dès que l'on y
pénètre.
Les origines de l'abbaye restent mystérieuses : nous ne connaissons pas le
nom du fondateur ni l'ordre auquel elle appartenait, ni la date exacte de sa fondation
qui se situe aux alentours de la première moitié du XIIeme siècle. Elle a connu une
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période de prospérité du XIIeme au XIVeme siècle grâce à ses possessions dans la
région qui lui ont permis de tirer des revenus économiques importants. Mais à partir
du XIVeme siècle, incendie, guerres de religion et système de la commende
poussent l'abbaye dans un état de délabrement inquiétant. Les moines font alors
appel à la congrégation Saint-Maur qui décide de reconstruire les bâtiments en
conservant les bases du XIIeme siècle. L'église abbatiale connaît peu de
modifications. L'abbaye est finalement abandonnée par les moines en 1767 à cause
de son insalubrité et elle est louée pour en tirer des revenus.
A partir de la Révolution Française, elle passe de main en main. Devenue bien
national, elle est rachetée par des particuliers. Pillée par l'armée vendéenne, elle
accueille en 1793, dans ses bois, les derniers rescapés vendéens de la bataille de
Savenay, affrontement qui met fin à la révolte des «blancs». En 1841, l'abbaye
revient à Marie Lecadre et son mari, Auguste Toulmouche qui occupent le lieu et y
font des travaux d'embellissement : parc à l'anglaise, création d'un salon et de
chambres, aménagement d'un atelier de peinture. L'abbaye est peu à peu
transformée en résidence privée. Le «château», terme qui est encore utilisé de nos
jours pour désigner l'abbaye, devient un lieu de villégiature pour beaucoup d'artistes :
le peintre Élie Delaunay, le poète José Maria de Heredia, le compositeur Jules
Massenet, le célèbre armateur nantais Thomas Dobrée,... L'abbaye devient le foyer
culturel nantais. C'est durant un de ces séjours que Delaunay peint dans le salon des
Toulmouche, les peintures allégoriques représentant les quatre saisons.
A partir de la mort de Marie Toulmouche en 1917, l'abbaye subit de profondes
dégradations. Rachetée par le Conseil Général, elle est utilisée comme «colonie
agricole» pour malades mentaux. Quelques travaux y sont effectués qui sauvent
l'abbaye d'une destruction certaine.
Elle est ensuite utilisée comme lieu d'accueil pour les réfugiés espagnols et
pendant la seconde guerre mondiale, elle sert de casernement aux troupes anglaises
puis d'entrepôt aux soldats allemands. Enfin, l'abbaye accueille à une vingtaine de
familles qui s'y réfugie suite aux bombardements de Saint-Nazaire.
A partir de 1975, la population locale se mobilise autour de ce monument en
péril. Deux associations se créent pour sauvegarder le bâtiment en y faisant des
travaux d'entretien et de restauration. En 1993, la commune de La Chapelle Launay
devient propriétaire de la moitié de l'abbaye. L'association des «Compagnons de
Blanche-Couronne», à qui appartiennent l'autre moitié, se charge de l'animation du
lieu et des travaux de sauvegarde.
Aujourd'hui, la mairie cherche à mettre en valeur ce patrimoine qui présente
un intérêt historique et architectural considérable en tentant de définir un projet
culturel cohérent pour l'abbaye qui est toujours en danger. Première étape avant
d'entamer la nécessaire restauration du lieu...
3) Bibliographie.
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Mis en forme
-Andrejewski (D), Blanche-Couronne. + éditeur, année,...
Petit livre sur l'histoire de l'abbaye qui s'arrête à le Révolution Française. Style assez
romancé qui reprend les grandes dates de l'histoire de Blanche-Couronne mais
aussi qui explique en détail la vie monastique à Blanche-Couronne.
-Civel (J-M), La léproserie et le prieuré de la Madeleine au Gâvre, In BSHANLA. T91,
1952, p 27-51
-Caraes (J-F), Le pavement de la salle capitulaire de Blanche-Couronne, In BSANLI.
1985. t121, pp 29-31
J-F Caraes est le président de la société archéologique et historique de Nantes et de
Loire Atlantique. L'article est repris dans les documents annexes de l'étude préalable
de Pascal Prunet. Étude du pavement de la salle capitulaire lors de sa découverte.
-Dictionnaire des Églises de France, Article La Chapelle Launay livre IV A,
-Durville (G), L'abbaye de Blanche-Couronne et ses prieurés, Bretagne Vivante.
1984
Publication des recherches du Durville par l'association (bref historique de
l'association au départ.) histoire de Blanche Couronne jusqu'au XVIIIeme siècle
-Durville (G), L'abbaye de Blanche-Couronne et ses prieurés, In BSANLI 1917, t 56,
p LXVI, p LXVIII-LXX et p LXXIII
Avant la publication par l'association Bretagne Vivante, Durville n'avait publié ses
écrits sur Blanche-Couronne que dans des revues.
-Gallart (J-P), Historique de l'abbaye de Blanche-Couronne, Disponible dans les
documents annexes de l'étude préalable de Pascal Prunet
Gallard était le documentaliste recenseur à la conservation régionale des
monuments historiques. Bref historique de l'abbaye.
-Gallia Christiana, Tome XIV
Recueil de textes qui détaille la totalité des diocèses et des monastères français
-Gauguet (B), L'architecture de l'abbaye de Blanche-Couronne, In BSANLI 1996,
t131, pp 153-166
Disponible dans les documents annexes de l'étude préalable de Pascal Prunet. Fait
une description de chaque partie de l'abbaye par grande période de changement.
Gernoux (A), Blanche-Couronne autour de Toulmouche, Heredia, Elie Delaunay, le
foyer culturel de Blanche-Couronne en Savenay, L'Eclair, 18—8-1956
-Gregoire (P), Bénédictins et Bernardins, Chartreux et Minimes dans l'ancien diocèse
de Nantes, Nantes 1929, p 83-99
-Gregoire (F), L'abbaye Notre-Dame de Blanche-Couronne, In Pax, chroniques de
Landévenec 1969, n°78, p 55-60 et 79, p 92-102
5
Mis en forme
-Guenyveau (J. De), L'abbaye de Blanche-Couronne O.S.B. Paroisse de la Chapelle
Launay, Bulletin U.R.B, Congrès de Saint-Nazaire, 1932, p41
-Jarnoux (A), Les anciennes paroisses de Nantes : les paroisses hors de la cité,
Nantes 1981, p 131
-Laporte, Une fresque découverte dans l'abbaye de Blanche-Couronne, In Bulletin
National des Antiquaires de France, 1984, p 52-53
-Lobineau (A), Histoire de Bretagne, T I, p.158
-Lécuyer, La bataille de Savenay, 23 décembre 1793, In BSHANLA, T 129. 1993. p
189-201
-Le Cadre (J.M), A. Toulmouche (1823-1890), peintre de la vie bourgeoise : Diffusion
et réception de son œuvre au temps de l'impressionnisme, Mémoire de maîtrise
d'histoire de l'art et d'archéologie, Université de Haute Bretagne. Rennes 2. 1995
Disponible en partie dans les documents annexes de l'étude préalable de Pascal
Prunet
-Mémoire sommaire pour les religieux, prieur et convert de l'abbaye de BlancheCouronne, contre M. J. J. Regnault de Barres, abbé commendataire de ladite
abbaye. 1705.
-Morin (J-L), Contribution à une étude historique du quartier psychiatrique de l'hôpital
Saint-Jacques à Nantes. Thèse pour le doctorat en médecine, 1980, Université de
Nantes.
-Paillart de Porzihan (S), L'abbaye Notre-Dame de Blanche-Couronne et ses
prieurés, In BSANLI 1903, t113, p 73-91
-Patrimoine restauré des Pays de la Loire, Abbaye de Blanche-Couronne, La
Chapelle-Launay, 1995
Fascicule publié par la DRAC suite à des travaux de consolidation : reprend
brévement l'histoire de l'abbaye et donne des explications sur les travaux effectués
dans l'église abbatiale et l'aile Est.
-Philippe (R), Abbaye de Blanche-Couronne par les Compagnons de BlancheCouronne
Fascicule sur l'histoire de l'abbaye
-Raturat (M), Le temporel de l'abbaye de Blanche-Couronne, Mémoire de maîtrise,
Université de Nantes, 2004, sous la direction de Jean-Luc Sarrazin
-Séguineau (L), L'abbaye de Blanche-Couronne. Les annales de Nantes et du pays
Nantais. Revue trimestrielle de la société académique de Nantes et de LoireAtlantique. Automne 1965, n°139. p21
6
Retranscription des propos tenus par Louis Séguineau en 1911 quitte à l'incendie qui
ravageât Blanche-Couronne. Donne une description de l'abbaye à cette époque +
brève histoire de La Chapelle Launay pages 14-15
-Trevaux, L'église de Bretagne, P 475 et suivantes
-Travers (N), Histoire de Nantes et du Comté Nantais, T 1, pp 287-288, t 2, p 384, t
3, p 442
-Vasselot (L), Recueil des actes de l'abbaye de Blanche-Couronne (1167-1300),
Recueil des actes de l'abbaye de Blanche-Couronne (1167-1300), Mémoire qui
permet d'accéder directement aux sources de l'abbaye sans passer par les archives
-Bulletins Municipaux de la Mairie de La Chapelle Launay
Sur l'histoire pendant la Seconde Guerre Mondiale :
-J.Aubin, R.Gautier, M.Mahé et J-Y Martin, La Poche de Saint-Nazaire du 4 août
1944 au 11 mai 1945, 1980, réed 1995
Disponible sur le site
http://website.hebergement.lycos.fr/www.aremors.com/IMG/pdf/La_Poche_de_SaintNazaire.pdf
Pour les sources aux archives départementales,
cf. le rapport de la Drac ou le mémoire de maîtrise. Série H, n°1, 2, 6, 8, 10, 11,12.
Description de l'abbaye:
Fiches de pré inventaire, Disponible dans l'étude préalable de Pascal Prunet.
Sur l'asile d'aliénés :
-Administration et comptabilité départementale 1724-1941, Archives
départementales de Loire-Atlantique.
-Assistance et prévoyance sociale, Archives départementales de Loire-Atlantique.
Articles de journaux récupérés par J-P Fréour :
-Comment naquit à 3km de Savenay l'asile de Blanche-Couronne.
Intéressant pour connaître l'histoire de cet asile
-+ articles sur les divers travaux et animations qui ont eu lieu à l'abbaye ces
dernières années.
=> Le manque de sources sur l'abbaye est flagrant : on trouve beaucoup de
sources mais l'abbaye y est évoqué brièvement et ces textes reprennent tous
les écrits de Durville qui sont concentrés sur la période médiévale et le
XVIIIeme siècle.
Si l'histoire du Moyen-âge ne peut plus être complétée (sauf en cas de
découvertes comme pour l'enfeu ou de fouilles archéologiques), il est urgent
de se pencher sur l'histoire contemporaine de l'abbaye. En effet, peu de
renseignements existent sur cette période mais il reste de nombreux témoins
et il faut faire vite avant qu'ils disparaissent.
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B. La situation actuelle
1) La mise en valeur de l'abbaye
Par l'intermédiaire de la convention signée avec les Compagnons, la mairie
laisse l'association gérer l'ouverture au public de l'abbaye ainsi que son animation. Ils
ouvrent l'abbaye tous les dimanches après-midi au public et sont disponibles pour la
faire visiter.
Des animations sont aussi organisées tout au long de l'année. L'abbaye est
ouverte lors des journées du patrimoine où elle attire environ 1000 visiteurs.
L'été, les Compagnons en collaboration avec l'Office du tourisme de Loire et
Sillon mettent en place des visites théâtralisées de l'abbaye. Des balades
découvertes de Blanche-Couronne sont organisées et un circuit de randonnée autour
de l'abbaye est en train d'être mis en place.
L'abbaye a organisé le festival Amata'zyk en 2007 et a aussi accueilli des
concerts de chorales, des rencontres d'histoire locales, des veillées poétiques, «Lire
en Fête» ces dernières années.
En 2009, les Compagnons essaient de plus en plus d'élargir les évènements :
une exposition de photos a été organisée en mai, une exposition sur les abbayes
bretonnes « Mémoire de Pierres » est présentée pendant les mois de mai et juin.
L'abbaye a accueilli aussi une manifestation d'art de la table en avril et prévoit en
plus des manifestations habituelles d'organiser une fête médiévale en septembre.
La convention entre la mairie et l'association stipule aussi que les
Compagnons ont le droit d'effectuer des travaux d'entretien sur tout le bâtiment.
2) L'état du bâtiment et les travaux menés
L'abbaye s'organise autour du cloître et se compose de quatre ailes : l'église
abbatiale au Nord, les bâtiments conventuels à l'est et au Sud. Il reste peu de choses
de l'aile Ouest qui aujourd'hui appartient à un propriétaire privé.
L'église abbatiale est recouverte d'une couverture provisoire et la charpente a
été renforcée. La confortation de la charpente soutient depuis le sol les entraits et
empêche les déplacements latéraux. Les éléments instables ont été consolidés. Un
filet a été placé pour éviter les chutes de bois dans l'abbaye. Les peintures murales
datant du XIIIeme, XIV et XVIIIeme sont en très mauvais état et de nombreuses
algues vertes recouvrent les murs et il est donc urgent de faire quelque chose pour
pouvoir garder une trace de ces peintures.
Le cloître a reçu une couverture provisoire en 2001. L'enfeu qui se situe dans
le mur de l'église abbatiale se détériore de plus en plus.
L'aile Est a subit de nombreux dégâts suite à l'intervention de l'association
Bretagne vivante : la salle capitulaire est très abîmée, il ne reste aucune trace du
pavement du XIIIeme siècle et il est impossible d'y accéder. A l'étage, la charpente a
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été démontée, le sol est sur le point de s'effondrer à certains endroits. Seule les deux
pièces du rez-de-chaussée (le réfectoire et la cuisine) sont dans un état qui permet
leur utilisation. La couverture provisoire qui est sur le toit subit des détériorations à
chaque coup de vent et a besoin de travaux.
L'aile Sud est un peu moins abîmée car Bretagne Vivante n'y a pas eu accès.
Les salles du rez-de-chaussée sont en bon état même si les peintures de la salle des
Quatre Saisons se dégradent dangereusement.
Le premier étage a besoin de nombreuses rénovations. Les sols sont en
mauvais état à l'étage notamment au dessus de la salle des Quatre Saisons. L'atelier
du peintre dans le pavillon Sud-Ouest vient d'être consolidé par des travaux mis en
œuvre par les Compagnons mais ce sont des travaux d'urgence qui ne permettent
toujours pas l'accès au public de cette partie de l'abbaye.
Des fenêtres provisoires pour tout le bâtiment sont en cours d'installation et le
portail d'entrée de l'Église abbatiale va être refait.
Historique des travaux depuis 1994 :
-1994 : couverture provisoire de l'église abbatiale et l'aile est et consolidation de la
charpente de l'église.
-1996 : obturation des ouvertures.
-1998 : commande de l'étude préalable.
-2000 : réfection du toit de l'aile est suite à la tempête.
-2001 : couverture du cloître et mise en place de gouttières.
-2006 : travaux de réfection de la couverture provisoire.
-2007 : consolidation des charpentes sud.
-2008 : assemblage et pose de châssis vitrés aux fenêtres.
L'abbaye est ouverte à la visite mais elle n'est pas habilitée à recevoir du
public. Le classement en ERP (établissement recevant du public) est nécessaire si
on veut garder l'abbaye ouverte car si un contrôle est effectué dans l'état actuel des
choses, l'abbaye sera sans doute fermée au public.
C. Les problèmes de valorisation
1) Le problème de propriété
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L'abbaye, avant la mise en place des deux associations, était partagée entre
deux propriétaires: Donatien Lelièvre, qui avait la partie Est et Pierre Garcion qui
possédait la partie Ouest. L'abbaye est séparée en deux, la limite se trouvant à la
moitié du cloître et divise le puits en deux :
La première association «Bretagne Vivante» a pu devenir propriétaire de la
moitié Est de l'abbaye (celle qui appartient aujourd'hui à la commune). Elle a négocié
avec Donatien Lelièvre, l'ancien propriétaire. L'abbaye servait d'entrepôt agricole aux
deux propriétaires, l'association a proposé de construire un entrepôt à ses frais en
échange de la propriété de l'abbaye. Donatien Lelièvre accepte et cède sa partie de
l'abbaye tandis que Pierre Garcion, propriétaire de l'autre moitié, refuse.
La mairie, propriétaire aujourd'hui de cette partie, possède donc de plein droit
la partie Est.
Quand les Compagnons de Blanche-Couronne décident de fonder leur propre
association, ils s'adressent à Pierre Garcion qui accepte de leur laisser la jouissance
de l'abbaye. Un statut est signé : Pierre Garcion est un des membres fondateurs de
l'association et à ce titre lui apporte un bien immobilier. Cependant il est stipulé qu'il
se réserve un droit de reprise de son bien. L'association n'est donc pas propriétaire à
part entière de l'abbaye. Si l'association est dissoute, Pierre Garcion récupèrera sa
partie du monument.
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De plus, il a gardé entièrement la propriété de deux salles au rez-de-chaussée
de l'aile Sud de l'abbaye qui ne peuvent pas être intégrées à la mise en valeur de
l'abbaye.
Les alentours de l'abbaye sont partagés en lopins de terre qui appartiennent
tous à des héritiers des deux familles. La mairie souhaiterait en acquérir certains
dans le but de restituer l'entrée historique de Blanche-Couronne, à l'est. Cela
permettrait aussi de réfléchir à un projet de mise en valeur par les jardins.
2) Le manque de communication entre les différents
acteurs
Le fait qu'il existe deux propriétaires dans cette abbaye est un problème car
chaque acteur travaille de son côté sans en référer à l'autre.
Les Compagnons organisent des manifestations dans toute l'abbaye, y
compris dans la partie communale sans en parler avant au maire. La mairie est
informé au dernier moment et ne peut plus refuser car les Compagnons se sont
engagés.
Les Compagnons louaient la partie communale de l'abbaye à des particuliers
pour l'organisation des évènements privés. La mairie était informée tardivement alors
que dans la convention il est précisé qu'elle doit donner son accord au préalable.
C'est la responsabilité de la mairie qui est en jeu alors qu'elle ne pouvait même pas
contrôler l'organisation de ces manifestations. La mairie a donc décidé de ne plus
autoriser la location de l'abbaye à des particuliers et de la réserver seulement pour
des manifestations culturelles.
Enfin, les Compagnons sont en train d'œuvrer de leur côté à la restauration de
la salle des Quatre Saisons en cherchant un mécène qui pourrait les aider à financer
la réhabilitation de cette salle. Ils n'associent pas les élus municipaux à leur projet, ce
qui peut être compréhensible vu que la salle se situe dans leur partie mais il serait
intéressant d'élaborer un projet global de restauration qui inclurait la salle des Quatre
Saisons et non que chacun travaille dans son coin sans se tenir au courant des
avancées de l'autre.
Dans l'autre sens, la mairie est en train de réfléchir à un projet culturel pour
l'abbaye. Elle a monté un groupe de travail sur Blanche-Couronne mais elle n'y a pas
associé les Compagnons même de façon ponctuelle. Il est important de savoir aussi
ce que veulent les Compagnons car ils sont des acteurs essentiels dans la mise en
valeur de l'abbaye et sont « propriétaires » de la moitié du monument. Il est important
de montrer qu'on veut les associer au projet pour que tout se passe au mieux entre
les deux propriétaires.
3) L'absence de projet qui empêche de faire avancer les
choses
Jusqu'aux dernières élections municipales et à la mise en place de la nouvelle
équipe d'élus, la mairie de La Chapelle Launay ne s'était pas du tout intéressée à
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l'avenir de son abbaye qui pourtant peut être un atout important pour son image. Il
était donc impossible de savoir ce qu'allait devenir l'abbaye et personne n'avait
réfléchit à sa mise en valeur. Des travaux urgents de sauvegarde ont été faits pour
ne pas que le bâtiment s'écroule, le reste (entretien, animation) fut laissé entièrement
à la charge des Compagnons.
Aujourd'hui la nouvelle municipalité a vraiment envie que les choses changent
et aimerait pouvoir entamer la restauration de l'abbaye en y développant un projet
culturel et touristique. Sans projet il sera difficile d'obtenir les subventions pour tous
les travaux à réaliser et l'appui des collectivités territoriales qui les donnent.
La mairie a donc besoin de bien définir un projet autour de Blanche-Couronne mais
aussi de bien communiquer sur ce qu'elle prévoit de faire car un dialogue avec les
collectivités territoriales est très important lors de la mise en place de ce type de
projet. C'est pour cela que l'idée des Etats-Généraux qui vont être organisés par la
municipalité le 18 septembre 2009 sur Blanche-Couronne est bonne mais il sera
nécessaire d'être d'accord sur le projet qui sera à mettre en place pour pouvoir
paraître crédible devant tous les acteurs qui décident de l'avenir de l'abbaye.
Tout le monde doit donc avant cette rencontre se demander ce qu'il aimerait
voir à Blanche-Couronne, quels sont les projets qui semblent réalisables et quel
budget la mairie est prête à y investir puisque la restauration et l'aménagement de
l'abbaye vont coûter très cher. Il faut aussi penser au budget de fonctionnement de
l'utilisation choisie.
Ces réflexions individuelles mises en commun devraient permettre de mieux
cerner le futur de l'abbaye et ainsi aider à la définition du projet. Avoir une idée
précise de quel type de projet la mairie veut lors de Etats Généraux serait un très
bon début pour la présentation devant les différentes institutions. Cela permettrait
aux structures de se sentir concernées par la mise en valeur de Blanche-Couronne.
II Quel projet pour
Blanche-Couronne ?
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A. Mettre en place un projet culturel
L'abbaye possédant de grands espaces à mettre en valeur il est possible de
l'utiliser de nombreuses manières.
Le rapport d'Option Culture, commandé par la communauté des communes
Loire et Sillion dresse un bilan complet des nombreux manques culturels sur le
canton. D'après le cabinet, il manque une école de musique sur le territoire qui
permettrait aux élèves de bien se former musicalement. Option Culture constate
aussi l'absence d'équipement à la fois pour accueillir des spectacles et des
expositions. C'est sur ces affections qu'il faut se concentrer si on veut mettre en
valeur l'abbaye car la communauté des communes a à cœur de valoriser le
patrimoine architectural qui existe déjà pour le réutiliser. Il faut donc s'orienter vers
les besoins du territoire.
De plus, on peut penser à y installer un centre qui mettrait en valeur des
thèmes en rapport avec l'abbaye comme la peinture ou le territoire des marais qui
l'entoure.
1) Salle de spectacle
Mettre en place une salle de spectacle permettrait aux associations de la
communauté des communes d'avoir un lieu adapté pour se produire et de permettre
aux habitants du canton d'avoir accès plus facilement par la proximité géographique
au spectacle vivant.
L'église abbatiale est le lieu qui se prêterait le plus à la mise en place d'une
telle structure à cause de l'espace qui est le plus grand mais aussi du cadre. Il serait
donc possible d'avoir une autre utilisation pour le reste de l'abbaye.
D'après le rapport d'Option Culture sur le canton, les associations du canton
regrettent de ne pouvoir organiser de spectacles dans de meilleures conditions.
Professionnaliser les structures permettrait de pouvoir développer l'accès au
spectacle vivant sur le canton mais il existe de nombreuses salles de spectacles
autour de la communauté des communes qui proposent une programmation
culturelle intéressante.
De plus, la proximité avec Saint-Nazaire et Nantes permet aux habitants
d'avoir accès facilement grâce aux voies de communication à des spectacles de
grande qualité. D'après la directrice du Carré d'Argent de Pontchâteau, l'offre
artistique dans le domaine du spectacle vivant professionnel suffit largement, le
secteur s'étant beaucoup développé ces dernières années dans la région.
Il faudrait donc trouver une orientation précise pour pouvoir se démarquer
comme une spécialisation vers le jeune public, le classique qui pourrait rappeler
l'esprit abbaye, ou la musique traditionnelle qui est peu mise en valeur dans le
secteur. Cependant, se positionner de la sorte induit que le public touché est plus
13
limité donc il faut mettre en place une politique de médiation développée qui sortirait
du canton.
Sachant que l'église abbatiale permettrait de rentrer environ 150-200
personnes, il pourrait être intéressant de développer cette offre puisque les salles
des alentours proposent des structures plus grandes. Mais ces salles ont du mal à se
remplir et celle de la Chapelle des Marais va fermer à la rentrée par manque de
moyens donc même en proposant une petite jauge il faut que la population soit
vraiment intéressée par les spectacles proposés.
La mise en place d'une salle de spectacle coûte cher. Il est nécessaire
d'acquérir une licence, d'avoir un budget artistique, de communication,
d'administration, et pour le personnel et le fonctionnement des bâtiments. Il faut au
minimum un technicien et un ou deux agents. De plus, un gros travail de médiation
doit être fourni pour attirer du public : il faut du temps avant d'avoir un public fidèle.
Le budget doit être important et on ne peut avoir des recettes positives. Il est
donc nécessaire de définir une politique culturelle avant de se lancer c'est-à-dire à
qui est destinée la salle, la nature des activités prévues, la fréquence, la nature et
l'importance des spectacles envisagés, le public visé, la jauge pressentie, le
personnel éventuellement prévu, le budget de fonctionnement.
Il pourrait être intéressant de travailler en collaboration avec des scènes
itinérantes, ce qui permettrait de ne pas avoir à investir dans du matériel dans un
premier temps et ainsi de voir quel accueil réserve le public à ces spectacles et de
faire une analyse plus poussée sur la nécessité d'investir dans un équipement
culturel.
Cependant, il est possible de faire une scène pour permettre les concerts ou
les pièces de théâtre, mettre des chaises amovibles pour installer une salle de
spectacle ponctuellement et ensuite réserver l'église abbatiale à d'autres usages.
2) Ecole de musique intercommunale
La création d'une école d'enseignement artistique à l'échelle de la
communauté des communes est à envisager. En effet, ce sont seulement des
associations qui s'occupent de gérer l'offre artistique, 6 pour la musique et 6 pour la
danse. On ne trouve que des troupes de théâtres amateurs qui n'assurent pas
d'enseignement. Il n'y a donc aucune école sur le canton.
Il apparaît que l'offre est insuffisante et que les locaux sont inadaptés à
l'enseignement (notamment au niveau de la taille et de l'aménagement) pour toute la
communauté des communes. De plus, aucune formation en cursus n'est proposée,
ce qui les empêche ensuite de poursuivre leurs études musicales ou dans le
domaine de la danse.
Il est difficile de donner aux enfants un aperçu des différents champs de
l'enseignement artistique car il y a peu de collaboration, réunir les disciplines dans un
même endroit permettrait de les faire se rencontrer. De plus, il y a peu de diversité
au niveau du choix des disciplines enseignées.
La plupart des professeurs n'ont pas de diplôme professionnel et
l'enseignement dépend largement de leurs emplois du temps.
14
La danse est gérée sous forme privée grâce à l'autofinancement, elle n'est
donc pas intégrée aux politiques culturelles des communes notamment au niveau
des écoles.
Cependant, cette structure n'est envisagable qu'à long terme car d'après le
rapport d'Option culture, il faut d'abord encourager les coopérations.
La création d'une école d'enseignement artistique à l'échelle de la
communauté des communes est donc quelque chose qui sera à envisager dans un
avenir plus ou moins proche, il peut être intéressant de réutiliser un lieu qui a besoin
d'une nouvelle affectation comme Blanche-Couronne.
L'abbaye pourrait être adaptée à la création d'une école de ce type, il serait
possible de faire une grande salle avec une scène dans l'abbatiale où on pourrait
enseigner le théâtre et permettre aux élèves de se produire. Le dortoir peut se
transformer en une grande salle de danse. Les petites salles de l'aile sud peuvent
servir à la musique ou aux arts plastiques. On peut aussi envisager la création de
résidence d'artistes ce qui permettrait aux étudiants d'avoir un contact direct avec les
professionnels.
On peut aussi se demander s'il est judicieux de regrouper toutes les activités
dans un même lieu. Si l'abbaye a une position centrale au sein de la communauté
des communes, tout le monde n'a peut-être pas les moyens de faire le déplacement.
Si on transforme l'abbaye de cette façon en affectant à chaque pièce une
utilité, il ne serait plus possible d'y organiser des visites donc de la mettre en valeur
touristiquement. Peut-être qu'en développant seulement la musique ou une autre
facette, il serait possible de mettre en place un circuit de visite.
Il peut s'avérer nécessaire de mettre en place une structure de ce type sur le
territoire, au moins pour la musique. Blanche Couronne pourrait être le lieu d'un
centre d'enseignement artistique pour la communauté des communes, on pourrait
aussi lui donner une autre dimension comme pour celui de Saintes qui en se
spécialisant sur la musique classique accueille des élèves de toute l'Europe, on
pourrait ainsi développer une spécialité en jouant sur l'identité territoriale de la
Bretagne, sur de la musique plus classique ou autre.
Il est tout d'abord important d'en parler avec la communauté des communes si
cette option est retenue.
L'enseignement de la musique est une activité coûteuse car ce sont des cours
individuels. Une école de musique ne peut se financer à plus de 30% et fonctionne
essentiellement avec des subventions de la commune et de la communauté des
communes. Ici, on peut espérer une aide importante de la communauté des
communes si le choix se porte sur ce projet intercommunal. Il est par contre possible
d'autofinancer les activités de danse car un cours peut accueillir plusieurs dizaines
d'élèves, c'est pour cela que mélanger la musique et la danse peut s'avérer
intéressant au niveau financier
Le coût reste donc le problème majeur pour la mise en place de ce type de
projet car la restauration de l'abbaye est nécessaire
Exemples d'abbayes qui ont développé une école de musique :
15

Abbaye royale de Saint Jean d'Angély (17) : abbaye qui accueille une
école de musique, la bibliothèque, et un centre de culture européenne de
«Saint-Jacques-de-Compostelle»

Abbaye aux Dames, Saintes (17) : Abbaye qui se visite toujours,
locations de salles pour séminaires et conférences, 32 chambres, centre
européen de recherche et de pratiques musicales centré sur l'apprentissage
de la musique classique, propose des stages.
3) Les Arts Plastiques
Mettre en valeur les arts plastiques sur le canton est aussi un point important
abordé par Option Culture. Malville et Savenay ont des lieux d'expositions avec du
matériel pour les réaliser. Pour les autres communes, les expositions sont
organisées dans les lieux disponibles comme Blanche-Couronne. La fréquentation
est satisfaisante mais le plus souvent ces expositions concernent des artistes
amateurs. Les expositions restent trop peu nombreuses sur le territoire, ce que l'on
peut justifier par le manque de lieux adaptés mais surtout par le peu de structures se
consacrant aux arts plastiques.
La diffusion des arts plastiques est donc isolée et cela est dû en grande partie
au manque de moyens et d'équipements. Il serait donc intéressant de développer les
arts plastiques à Blanche Couronne. Les manifestations qui s'y déroulent
actuellement sont centrées sur les arts plastiques et le spectacle vivant. Se
concentrer sur ces deux pratiques serait cohérent dans la mesure où cela
rappellerait l'histoire du XIXeme siècle avec le «centre culturel» mis en place par les
Toulmouche.
De plus, cette solution irait dans le sens des souhaits des Compagnons de
Blanche Couronne qui aimeraient que l'abbaye redevienne un centre culturel dédié à
la peinture.
Faire de l'abbaye un centre de création de poésie, de théâtre ou de peinture
est une possibilité à envisager. Mais il faut aussi se poser les bonnes questions
avant de s'engager. Il faut notamment définir un axe de création (dans quel branche
de l'art, attentes), quelle utilisation des lieux l'artiste peut-il faire (doit-il respecter le
cadre patrimonial ou est-il totalement libre de créer), quels moyens techniques peuton offrir à cet artiste (espace, outils). Il faut aussi déterminer si l'artiste garde les
œuvres produites pendant sa résidence ou si le lieu d'accueil constitue un fond
d'œuvre d'art, dans ce cas là il faut penser à une rétribution.
Là encore, il est possible d'utiliser toutes les salles de l'abbaye pour cette
solution. En effet, l'église abbatiale ou la salle capitulaire peut servir de lieu
d'exposition ou de salle de projection, il est possible de faire des lieux d'hébergement
pour les artistes dans une des ailes du bâtiment et des salles de travail dans l'autre.
Il est nécessaire d'avoir beaucoup de moyens pour mettre en place un centre
de création culturelle. En effet, mettre en place des résidences d'artistes a un coût
certain car il faut prévoir un hébergement et le plus souvent une bourse. De plus, le
matériel disponible doit être moderne pour permettre d'attirer des artistes. Pour être
16
efficace il faut envisager une action d'information et de médiation auprès du public
local.
Il serait possible d'envisager une collaboration avec la Ducherais pour
l'hébergement des artistes car les PEP 44 ont de grandes possibilités dans ce
secteur là. Le FRAC1, la Casa Velasquez, le Goethe Institut, par exemple, peuvent
aider pour le choix des artistes.
L'abbaye peut aussi se concentrer uniquement sur l'exposition d'artistes mais
il faudrait alors trouver une autre utilité aux ailes de l'abbaye.
Il faut savoir que la Garenne Lemot doit ouvrir bientôt des résidences d'artistes
spécialisées en art et musique contemporaine, que le FRAC à Carquefou accueille
aussi régulièrement des artistes internationaux et que généralement des résidences
d'artistes sont mises en place ponctuellement par des galeries d'art. Cependant
l'offre sur l'estuaire est très faible donc il peut être intéressant de la développer.
Quelques exemples d'abbaye qui sont devenus des centres de création :

Abbaye de Saint-André, Centre d'Art Contemporain. 19250 Meymac

Abbaye de Beaulieu en Rouergue, Centre d'Art Contemporain. 82330
Gildas : dont l'histoire est à peu près similaire à Blanche Couronne

Abbaye d'Auberive, 52160 Auberive, centre d'art contemporain, festival
de musique, conservatoire de la pomme pour préserver les différentes
variétés de pommes.

Abbaye de Trizay, abbaye du Xieme siècle qui abrite un centre d'art
contemporain.17250 Trizay
4) Centre d'interprétation
L'abbaye peut aussi développer des thèmes autour desquels mettre en place
un centre d'interprétation.
Deux ressortent pour mettre en valeur l'abbaye par son histoire : celui de la
peinture et celui des marais. On pourrait aussi exposer la vie d'une abbaye, son
fonctionnement mais ce thème est peut-être un peu trop banal et il peut être évoqué
simplement par des panneaux d'interprétation placés aux endroits stratégiques et
lors de visites guidées.
On peut évoquer toutes les périodes de l'histoire de la peinture : l'église
abbatiale permet de parler des périodes médiévales et modernes alors que la salle
des Quatre Saisons aborde le thème de la peinture contemporaine.
Mais il est possible également de développer le thème de l'histoire de l'art.
Des expositions temporaires seraient possibles dans l'abbaye. L'accent sur l'art
contemporain peut être porté par le biais de résidences ou des expositions.
Ce thème permettrait de pouvoir collaborer avec les écoles du canton pour
pouvoir sensibiliser les élèves à l'histoire de l'art.
1
Fond Régional d'Art Contemporain
17
Cependant, il existe beaucoup de centres de ce type comme à Saint-Savin où
un centre d'interprétation des peintures murales a été mis en place. Les musées des
Beaux-Arts et les diverses galeries sont là pour sensibiliser le public même s'il est
nécessaire d'aller à Nantes pour cela. Offrir ce genre de prestation dans le secteur
n'aura pas forcément du succès. Développer l'offre culturelle sur le territoire est très
important, on n'est pas obligé d'abandonner l'idée de faire des expositions dans
l'abbaye mais la consacrer entièrement à cela ne fonctionnera sans doute pas car
elle ne pourra toucher de façon générale qu'un public local qu'il sera difficile à faire
revenir puisque de nombreuses structures proposent ce type d'offre. On peut mettre
en avant les peintures sans pour autant se spécialiser dans cette thématique.
Il faudrait donc miser sur une programmation temporaire de qualité pour
pouvoir attirer un public plus large. Mais il serait peut-être plus raisonnable de mettre
en place seulement des expositions temporaires de qualité et réserver le reste de
l'abbaye à d'autres activités.
Mettre en place un centre d'interprétation sur les marais serait par contre plus
intéressant. En effet, ancrer l’abbaye dans son territoire en développant ce thème est
important car elle permet de lui donner une identité propre qui permettra aux
habitants de Loire et Sillon de se l’approprier et aux touristes de mieux comprendre
l’organisation de la région et le choix de l’emplacement de l’abbaye. Ce thème
permettrait de donner une identité à la communauté des communes. En effet, trois
villes sont situées sur l'estuaire et les marais ont déjà commencé à être mis en valeur
par « l'Observatoire » de l'artiste japonais Tadashi Kawamata. Les marais pourraient
être un atout pour la région car le tourisme naturel est en pleine expansion. Cela
permettrait d'attirer dans l'abbaye un public qui n'a pas l'habitude de fréquenter
régulièrement des lieux patrimoniaux comme les randonneurs qui auraient la
possibilité d'emprunter des chemins de randonnée autour de l'abbaye. Il serait aussi
possible d'envisager de faire des tables rondes des séminaires internationaux sur les
marais qui permettraient de rassembler les spécialistes du monde entier et
notamment des marais de l'Avero au Portugal ou de la plaine du Po en Italie.
L'abbaye pourrait être un centre de recherche sur les marais et on pourrait mettre en
place un parcours d'interprétation au sein dans la salle capitulaire puis proposer des
circuits pour découvrir le territoire. Dans ce cadre là il est possible d'envisager une
collaboration avec l'association Estuarium qui apporterait des outils importants pour
mettre en place ce centre. Dans le futur CIAP2 que l'association va installer à
Cordemais, Blanche-Couronne sera abordée dans le cadre des aménagements de la
Loire, tout comme l'abbaye de Buzay avec qui on peut envisager de créer des liens
même si c'est une propriété privée. Ce centre sera une porte ouverte sur le territoire
donc on peut imaginer qu'il renvoie à celui de Blanche-Couronne pour plus de
renseignements sur cette thématique particulière.
B.
Elaboration
touristique
2
d'un
projet
Centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine
18
La mise en place d'un projet touristique est intéressante dans l'optique de
permettre à l'abbaye de générer des revenus. Le coût de restauration et la
pérennisation d'un projet culturel étant très fort, il est important d'envisager ce type
de développement si l'abbaye veut avoir un avenir pérenne.
De plus il est fort probable que les collectivités territoriales n'acceptent pas un
projet seulement culturel qui couterait très cher.
1) Les classes du patrimoine
A mi-chemin entre la mise en valeur culturelle et le projet touristique, on peut
mettre en place des classes du patrimoine. Il faudrait à la fois pouvoir utiliser les lieux
pour des classes à la journée mais aussi pouvoir héberger sur des séjours plus
longs. On remarque que la tendance est aux séjours de plus en plus court donc il
serait intéressant de proposer des formules sur 2 ou 3 jours.
On pourrait bien sur utiliser l'ancien dortoir des moines comme dortoirs pour
les enfants. Créer des chambres pour les accompagnateurs dans l'aile Sud. Ces
chambres pourraient être louées à des familles pour les week-ends ou les vacances
scolaires. L'Église abbatiale ou la salle capitulaire pourraient servir de lieu
d'exposition sur le thème choisi et les salles du rez-de-chaussée de lieu de travail.
Les élèves pourraient profiter des sentiers pédestres mis en place pour découvrir
l'environnement de l'abbaye.
La mise en place de ces classes du patrimoine aurait pour objectif de
sensibiliser les enfants au patrimoine, à éveiller leur curiosité, de leur faire prendre
conscience de leur environnement, de s'approprier leur patrimoine historique et
naturel, de permettre la découverte d'un patrimoine local et ainsi développer le
tourisme dans la région.
Ce projet pourrait permettre d'accueillir des enfants la semaine mais aussi de
leur permettre de revenir pendant les vacances où les week-ends en famille. Il
permettrait de développer des visites sur les marais ou sur un autre thème qui
pourrait se faire lors de l'accueil des classes ou du public. On peut aussi envisager
de développer des partenariats avec la Ducherais ou Estuarium dans ce cadre là.
Estuarium peut aider la mairie à mettre en place les classes du patrimoine
mais aussi pourrait disposer du lieu pour étendre son offre en proposant un
hébergement.
La Ducherais pourrait nous aider dans l'hébergement dans un premier temps
avant que tout soit mis en place si accueillir des classes dans l'abbaye est envisagé.
Les classes du patrimoine ou de découverte sont encore bien peu utilisées par les
enseignants alors qu'elles présentent un intérêt certain à la fois au niveau didactique
mais aussi pour l'enfant.
Il faut des personnes pour s'occuper du site et mettre en place des projets
pédagogiques en collaboration avec les enseignants. On peut aussi envisager de
faire des visites de l'abbaye en plus de ces classes du patrimoine.
19
La DRAC3 verse des aides aux services éducatifs de certains centres comme
celui de Fontevraud, mais donne aussi des aides spécifiques pour des territoires
prioritaires comme le Nord de la Mayenne, le sud de la Vendée. Elle peut aussi
fournir des aides pour l'aide à la création de postes d'animateurs, financer des
projets d'outils pédagogiques...
L'étude du Conseil Économique et Social des Pays de la Loire montre bien
qu'il y a de moins en moins de demandes pour les séjours longs. Par contre la
demande s'est accrue pour les séjours d'une journée ou d'une demi-journée, sur ce
secteur Estuarium est déjà en place mais on peut proposer une thématique
complémentaire et collaborer avec eux pour l'hébergement.
Il y a une multiplicité de normes auxquelles le centre est soumis pour pouvoir
accueillir des enfants. Il sera donc nécessaire de faire un très gros travail sur la
sécurité avant de pouvoir mettre en place ce type d'offre.
Liste exhaustive des thématiques qui pourraient être abordées :

la mise en valeur des marais et l'intégration de l'abbaye dans le
paysage.

Histoire et vie monastique.

La peinture et l'histoire de l'art.

La vie rurale avec la découverte de fermes aux alentours.
Douze structures proposant des classes du patrimoine sont labellisées sur la
région en 2007. Si on élargit aux centres d'éducation du patrimoine (offre plus légère)
on recense vingt-neuf sites en tout qui bénéficient d'un soutien de la Drac.
Cependant pour la seule Loire-Atlantique, il existe environ cinquante centres
dont vingt qui répondent aux critères de l'inspection académique. Les séjours
patrimoine représentent 17% des choix. Les «classes de mer» sont les plus
populaires.
La Ducherais a mis en place des classes découvertes ainsi que des séjours de
loisirs pour les enfants et les adolescents qui sont peu pris en compte dans ce type
d'initiative. Son but est avant tout de se focaliser sur la dimension écologique,
développement durable suite à la demande du Conseil Général. Le site accueille
aussi des familles hors du temps scolaire avec pour principe de faire du tourisme
social.
Dans le cadre de la mise en place de tels projets, les priorités seraient :

Restauration de l'Église abbatiale avec mise aux normes de sécurité
pour pouvoir accueillir des expositions et des classes à la journée dans un
premier temps.

Mise en place du dortoir.

Aménagement de la salle des 4 saisons ou du réfectoire pour la
restauration.

Création des chambres à l'étage dans l'aile sud.

Mise en place de salle de travail (église abbatiale qui peut servir de lieu
de travail en attendant)
3
Direction Régionale des Affaires Culturelles
20
2) Mise en valeur touristique et politique de communication
La mise en valeur touristique passe par l'organisation de visites guidées. Il faut
aussi mettre en place une politique de communication important pour pouvoir faire
connaître l'abbaye. Pour cela il faut absolument que Blanche-Couronne crée sa
propre plaquette pour communiquer et organise l'accueil du public sur place. Il est
donc important que l'abbaye ai sa propre charte graphique. Il est important de
réfléchir à cette image car elle transmet l'identité du lieu et permettra aux locaux de
se l'approprier en reconnaissant du premier coup d'œil les manifestations qui se
déroulent à l'abbaye.
Les éléments qu'il faut communiquer lors de la conception des documents se
référant à l'abbaye sont :

contenu de l'abbaye : à quoi le lieu est-il voué ? Visites, expositions
permanentes...

localisation car l'abbaye est assez difficile à trouver même si une
signalétique sera mise en place prochainement.

les horaires d'ouverture et les tarifs : il faut réfléchir à cela avant de
l'ouvrir à un public plus large car cela induira certainement la prise en charge
d'un employé.

Les animations proposées à l'abbaye ainsi que les expositions
temporaires qui font l'objet de la création de documents spécifiques.
Ensuite il faudra distribuer le document dans toutes les Offices du tourisme du
département et des départements limitrophes en se concentrant particulièrement sur
la côte atlantique qui attire des touristes susceptibles de venir à l'intérieur des terres
pour effectuer une visite patrimoniale mais aussi dans les lieux qui accueille du
public comme les mairies ou les autres lieux culturels. Il faut aussi s'arranger pour
que Blanche-Couronne apparaisse dans les guides touristiques de la région et que
des annonces présentant l'abbaye soient publiées dans les journaux gratuits qui sont
mis à disposition des touristes l'été. Il faut informer régulièrement la presse des
manifestations qui se déroulent dans l'abbaye et ne pas hésiter à les relancer pour
que des articles soient écrits sur Blanche-Couronne notamment par le biais de
mailing. Généralement un structure consacre 10% de son budget de fonctionnement
à la communication car il faut prévoir à la fois la conception, l'impression et la
diffusion des documents.
Les visites régulières de l'abbaye surtout l'été sont un bon moyen pour
commencer à la mettre en valeur et à la faire connaître. Il faut profiter des rendezvous comme la biennale d'Art Contemporain Estuaire pour s'ouvrir à un plus large
public.
3) L'hébergement
D'après l'Office du Tourisme de Loire et Sillon, il y a un déficit important au
niveau de l'hébergement dans le canton. Ce constat est confirmé par les chiffres du
21
Comité départemental du tourisme qui recense seulement dix structures proposant
un hébergement aux touristes, ce qui donne la possibilité d'accueillir 350 personnes.
La communauté des communes s'attache avant tout à mettre en valeur le
patrimoine naturel de la région, on peut donc jouer cette carte tout en proposant
quelque chose d'original en insistant sur le patrimoine architectural et religieux.
Il existe différents types d'hébergement :
Les auberges de jeunesse tout d'abord ne sont pas la meilleure solution pour
avoir un projet rentable car elle génèrera peu de bénéfices : quitte à faire un projet
touristique autant qu'il puisse être rentabilisé. Sa mise en place implique la
restauration de l'abbaye mais on peut imaginer installer seulement un dortoir qui
fonctionnerait comme une auberge de jeunesse et aménager le reste de l'abbaye
comme hôtel. On ne trouve aucune auberge de jeunesse dans la communauté des
communes. On en compte une sur le territoire de Sud Estuaire et une à Nantes.
L'auberge de jeunesse n'est pas la meilleure solution compte tenu de sa vocation, à
moins de centrer l'offre sur l'accueil des randonneurs et des cyclistes qui empruntent
les chemins longeant la Loire.
Un centre de vacances accueillerai des groupes de plus de douze enfants à partir
de quatre ans pour une durée de plus de cinq nuits. Les centres de vacances sont
généralement situés en bord de mer (surtout dans la région). Il pourrait être
intéressant de développer ce type d'offre sur l'estuaire car il n'existe pas de
structures de ce type entre Nantes et la presqu'île guérandaise. On trouve deux
centres d'accueil à Nantes et deux autres dans la communauté des communes Sud
Estuaire. Accueillir des colonies de vacances, des groupes d'enfants serait
parfaitement possible. On peut proposer de multiples activités dans la région
(notamment des excursions en bord de mer mais aussi des animations à la
campagne) ce qui permettrait de diversifier l'offre dans le département. On peut
cependant émettre des réserves sur l'intérêt que cela puisse susciter chez les
familles qui préfèreront peut-être envoyer leurs enfants à la mer. C'est pour cela qu'il
serait essentiel de développer un centre qui propose une offre pédagogique ludique
et ainsi permettrait aux parents de se montrer intéressés par ce type de vacances.
Les moyens dépendent avant tout du choix du centre de vacances. Restaurer
l'abbaye pour en faire un centre pour les enfants est faisable. Il suffit d'aménager des
dortoirs mais il faudra mettre en place un service d'animation et une équipe
pédagogique importante pour faire de l'abbaye un centre intéressant.
Pour accueillir des familles, il ne serait certainement pas très judicieux de mettre
en place un centre de vacances car cela nécessiterait de nombreux aménagements
pour que l'abbaye soit attractive aux yeux des vacanciers potentiels (notamment au
niveau des aménagements extérieurs et des animations). L'investissement serait
donc très important et on ne peut pas espérer tirer des revenus importants au niveau
de la location car l'abbaye reste assez loin de tout et les hébergements à la
campagne sont loués beaucoup moins cher que ceux à la mer (environ 400 euros la
semaine en pleine saison à la campagne contre 800 euros en bord de mer). De plus,
il est peu probable que l'abbaye puisse attirer des vacanciers de ce type lors de la
22
basse saison donc l'activité ne peut avoir lieu que sur 4-5 mois maximum. Cette offre
n'est donc pas adaptée à l'abbaye.
Un hôtel est un établissement d’hébergement, classé selon son confort, qui offre
des chambres à une clientèle. Ce type d'offre est tout à fait possible à mettre en
place dans l'abbaye. On trouve quelques hôtels à Savenay et un à la Chapelle
Launay mais qui n'ont pas vraiment une vocation touristique. Leur capacité est
limitée et ils n'ont pas de classement sauf pour le Chêne Vert.
Hôtel-restaurant Le Chêne Vert ** SAVENAY
Centre ville - 19 chambres - 1 Cheminée (Logis de France)
Hôtel Restaurant Le Relais du Lac - SAVENAY
Face au lac de la Vallée Mabile -9 chambres dont 2 familiales
Hôtel Restaurant No time SAVENAY
Centre Ville - 5 chambre
Hôtel-restaurant La Gare - SAVENAY
Face à la gare - 19 chambres
Hôtel Restaurant Le Relais du Tillon - LA CHAPELLE LAUNAY
10 chambres
Sachant que la Ducherais s'occupe du tourisme social, il serait intéressant de
développer à Blanche Couronne des hébergements d'une catégorie au dessus. Le
cadre de l'abbaye se prête à faire un hôtel renommé. Le déficit en hébergement de
ce type est fort donc il est probable que cela fonctionne si on a à côté une offre
attractive qui s'y prête.
La restauration et l'aménagement du lieu sera certainement coûteux
cependant il peut par la suite être rentable. Il est possible de faire des chambres
dans les deux ailes de l'abbaye. Dans l'aile sud, on peut faire des chambres à l'étage
mais aussi sous les combles, on peut aussi imaginer faire des chambres familiales
en mezzanine. Mettre des chambres dans l'aile sud au rez-de-chaussée permettrait
aux handicapés de pouvoir venir en vacances à Blanche Couronne et ainsi peut être
qu'il sera possible d'avoir un label.
Il est possible d'envisager la création d'un restaurant dans les salles du bas ou
au moins de servir un petit déjeuner. Les travaux seront certainement très importants
et il est nécessaire de mettre en place par la suite une large campagne de
communication en collaboration avec les comités départementaux et régionaux du
tourisme.
Etant donné la place que l'on a, on peut aussi proposer une location de
cuisine.
Il faudra, selon le projet, se renseigner sur les différents labels qui existent.
Par exemple, pour l'accueil de randonneurs il existe le label Rand'hôtel. Il existe
aussi des labels d'écotourisme (la clef verte), il pourrait être intéressant d'orienter
Blanche Couronne sur ce thème là qui est porteur d'avenir surtout quand on voit la
situation de l'abbaye au milieu de marais qui sont protégés: développer ce type de
tourisme, tout en proposant un hôtel de qualité, serait cohérent.
23
Il est aussi possible de proposer l'abbaye à la location à des particuliers comme
pour des mariages. Les structures où on peut louer à la fois une salle pour faire une
réception et un hébergement font défaut dans le secteur qui en plus n'a pas un
réseau hôtelier très développé. Pouvoir organiser un mariage dans cette abbaye
aurait certainement du succès et serait utile pour les locaux. Il suffirait juste d'intégrer
une cuisine. On peut aussi louer l'abbaye pour divers vins d'honneurs ou autres qui
pourraient se faire dans la salle capitulaire ou dans l'église abbatiale.
Pour les autres types d'offre, il existe les gîtes et les chambres d'hôtes. Le comité
départemental du tourisme met en place des modules d'information sur cinq jours
pour préparer les personnes intéressées à a création d'un hébergement touristique.
Ce module a lieu deux fois par an, au printemps et à l'automne. Cependant, les
chambres d'hôtes et les gîtes ne peuvent pas du tout être mises en place à BlancheCouronne puisque une chambre d’hôtes est une formule de chambre chez l’habitant
dans la maison du propriétaire. La prestation est assurée à la nuitée et comprend
l’hébergement pour la nuit et le service du petit déjeuner. Le nombre maximum de
chambres de 12 m2 minimum hors sanitaire est de 6 et on ne peut accueillir plus de
15 personnes. Le ménage et l’entretien de la chambre sont assurés quotidiennement
par le propriétaire, qui fournit les draps et le linge de toilette..
En bref, l'option hôtellerie est la plus adaptée à la fois pour la structure qui s'y
prête mais aussi pour la mise en valeur touristique et pour la rentabilité. Elle
permettra d'accueillir un public qui ne sera pas forcément intéressé par l'abbaye mais
qui aura envie de séjourner dans un lieu atypique dans la région. C'est un très bon
moyen pour valoriser le lieu et permettre de le faire découvrir, on peut aussi associer
ce projet à la mise en valeur culturelle.
4) Le tourisme d'affaires
Le projet touristique peut aussi se faire par l'intermédiaire du tourisme d'affaires.
L'abbaye peut accueillir dans le cadre de ce projet des voyages de stimulation, des
séminaires, des réunions d'entreprises et des conférences.
De nombreuses abbayes proposent la location de salles pour accueillir des
réceptions, des conférences, des journées d'études, des séminaires tout en
continuant de proposer des activités culturelles comme des visites, des spectacles,
l'accueil d'artistes, des expositions...
On peut envisager cette activité comme complémentaire et ainsi assurer des
revenus à l'abbaye tout en gardant une activité culturelle.
L'Eglise abbatiale peut être utilisée comme grande salle de conférence. Il est
possible d'aménager des salles pour les groupes de travail dans les pièces de l'aile
Est et Sud. Les alentours de l'abbaye peuvent être utilisés pour différentes activités
sportives. Il serait aussi possible de louer ces parties de l'abbaye à des particuliers
pour des réunions de famille ou des évènements. On peut aussi penser à une
collaboration avec le parc Fumel à Savenay qui propose un parcours d'aventure
dans les arbres. Cela permettrait de proposer une activité pour les entreprises sans
avoir besoin d'aménager les alentours de l'abbaye dans cette optique.
24
47% des entreprises françaises ou étrangères choisissent des lieux patrimoniaux
ou des visites culturelles pour leurs séminaires. Blanche-Couronne possède donc les
atouts pour promouvoir ce type de tourisme. De plus les chemins de randonnées et
la proximité de la Loire sont des avantages.
En général, le touriste d'affaire dépense entre 2,5 et 3 fois plus qu'un touriste de
loisirs. C'est une activité qui permet de rapporter de l'argent si l'on parvient à
développer une offre attractive pour les entreprises. Il existe de nombreux
organismes qui s'occupent d'organiser ce type de séminaires peut-être qu'il est
possible d'envisager une collaboration avec l'un d'entre eux si l'on souhaite se
spécialiser. Cependant on peut juste proposer la location de salles sans pour autant
développer des programmes spéciaux.
Exemples d'abbayes qui ont développé du tourisme d'affaires :

Abbaye de Fontevraud : propose de la même façon des salles à louer
pour tous types de manifestations ainsi que des hébergements et un
restaurant.

Abbaye des Vaulx de Cernay : grand domaine qui s'est transformé en
hôtel de luxe. Elle continue à faire des animations culturelles et à organiser
des visites historiques.

Abbaye de Royaumont : elle se visite, accueille des expositions, des
spectacles, des ateliers d'artistes, organise des programmes pour les artistes
et reçoit de nombreux séminaires et réceptions aussi bien pour les particuliers
que pour les entreprises.
Le tourisme d'affaires est un bon moyen pour développer les activités de l'abbaye
surtout dans une logique de rentabilité. Cependant il peut se mettre en place en
complément d'autres activités et il n'est pas indispensable de vouer l'abbaye
uniquement à ce type de tourisme.
25
C. Un projet mixte
Un projet mixte semble être le plus cohérent car il permettrait de garder la
vocation culturelle de l'abbaye et notamment de l'Eglise abbatiale tout en y associant
un projet de mise en tourisme du site et surtout permettrait de faire rentrer de
l'argent. Il permettrait de continuer à faire vivre l'abbaye sur le plan local en
permettant aux habitants de se l'approprier par le biais des animations proposées
mais aussi de pouvoir la faire connaître plus largement en proposant des
hébergements.
Les objectifs de ce projet peuvent être:

D'affirmer la vocation culturelle de Blanche Couronne en y organisant
des manifestations locales et plus générales.

De permettre à la population locale de s'approprier l'abbaye en ayant la
possibilité de la louer pour diverses occasions.

De proposer une offre d'hébergement nouvelle sur le secteur.

D'ancrer l'abbaye dans son territoire.

De faire vivre l'abbaye tout le long de l'année.
L'église abbatiale garderait son rôle culturel : on pourrait y installer des
expositions, faire des spectacles, organiser des manifestations culturelles... Les
associations locales pourraient ainsi avoir un lieu où se produire et cela permettrait
de pouvoir offrir aux touristes une animation culturelle pendant leur séjour.
L'Eglise abbatiale fonctionnerait de façon indépendante. Le développement de
l'offre culturelle de l'abbaye passe par là : l'église abbatiale serait un atout majeur
pour organiser des manifestations culturelles dans le but de développer l'offre
touristique.
Elle permettrait aussi d'accueillir des séminaires et des conférences. On
pourrait notamment y développer la thématique sur les marais. On peut y organiser
une exposition permanente sur les marais en collaboration avec Estuarium dans la
salle capitulaire. Cette exposition permettrait aux visiteurs locaux ou non de mieux
comprendre le territoire qui entoure Blanche-Couronne. Organiser des cycles de
conférences internationaux sur les problématiques des marais est intéressant aussi
pour développer ce thème. On peut imaginer accueillir des programmes de
recherches dans l'abbaye. Il serait ainsi possible de loger les participants aux
séminaires et le reste du temps de proposer de l'hébergement aux particuliers.
L'aile sud pourrait être consacrée à un hébergement de qualité qui permettrait
l'accueil de touristes, d'entreprise ou de particuliers qui souhaiteraient louer l'abbaye
pour des manifestations privées. On peut louer l'abbaye aux particuliers comme par
exemple pour des mariages. Il manque sur le secteur une offre de location avec des
hébergements pour permettre aux personnes qui viennent de loin de pouvoir rester
sur place. Le cadre exceptionnel de l'abbaye lui donne un atout certain pour
organiser ce genre d'évènements.
On peut aménager le premier étage de l'aile Est en dortoir pour les randonneurs,
ce qui ferait de Blanche Couronne une étape privilégiée sur le parcours pédestre et
cycliste ligérien. L'aménagement de circuits pédestres dans les marais permettrait
d'attirer les marcheurs mais aussi de proposer une activité pour les touristes qui
souhaitent se loger à Blanche Couronne.
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Il ne faut pas perdre de vue que si on utilise trop l'abbaye, on risque de ne plus
pouvoir y faire de visites s'il n'y a plus de lieux ouverts au public. Il est donc important
d'aménager des espaces pour la visite. On peut imaginer une exposition permanente
dans la salle capitulaire qui expliquerait la vie monastique ou plus original quelque
chose en lien avec l'environnement de Blanche-Couronne. Les dortoirs du premier
étage de l'aile Est pourraient être recréés et on pourrait les louer aux marcheurs, ce
qui seraient une offre originale et permettrait aussi de les faire visiter.
Mettre en place à la fois une salle de spectacle et un hébergement de qualité
coûterait cher dans un premier temps car il faut investir beaucoup. De plus, ce type
de projet risque de créer beaucoup de réticences car pour certains seul un projet
culturel peut être envisagé. Cependant, compte tenu des moyens de l'abbaye il faut
être lucide et comprendre que la mairie ne peut pas porter seule un projet seulement
culturel.
D'après l'étude de Pascal Prunet en 1998, les simples travaux de restauration de
l'abbaye auraient coûté 35 640 260 francs soit près de 5,5 millions d'euros (valeur
pour mai 1999) à l'époque c'est-à-dire il a tout juste dix ans. Ces travaux ne
concernent que la restauration et ne prennent en compte aucun aménagement
comme les travaux d'électricité ou sanitaire qu'il faudra engager. La mairie devra
avec le jeu des subventions mettre au minimum 10% de ce montant et il faut encore
prendre en compte l'aménagement des lieux pour lequel il sera possible d'avoir des
aides mais peut-être pas si importantes. Pour les hébergements, on peut notamment
s'adresser au CDT4 qui apporte des aides importantes pour développer les
possibilités d'accueil dans les zones rurales. Le CDT est aussi en train de réaliser
une étude sur les manques en hébergement. Elle doit être finie à l'automne, il sera
donc intéressant de s'en servir si ce projet est retenu pour l'abbaye.
Bien sur elle aurait l'aide de la communauté des communes mais les travaux et
les investissements sont bien trop importants à supporter pour deux si petites
institutions. Si un projet touristique d'hébergement est mis en place, elles pourraient
réutiliser cet argent en amenant des spectacles de bonne qualité (comme
notamment des artistes professionnels) et ainsi avoir une offre plus attractive.
La mise en valeur touristique passe avant tout par l'offre d'hébergement. Le déficit
étant important sur la région il est intéressant de développer cette offre. Les sites
patrimoniaux sont de plus en plus en vogue pour l'hébergement car il ajoute un
charme très particulier aux lieux de séjour. Si on propose une offre culturelle
développée autour de l'abbaye, il est fort probable que cela rencontre un succès.
Comme nous l'avons vu, le déficit en hébergement sur le canton encourage à
développer ce type de projets. Il apporterait une offre en hébergement qui n'est pas
proposée et ainsi permettrait le développement touristique à la fois de la région et de
l'abbaye.
On peut définir les priorités de restauration : il faudrait sans doute commencer par
restaurer l'église abbatiale pour pouvoir l'utiliser dans le cadre des manifestations
culturelles mais aussi il serait possible de louer l'abbaye seulement pour des
évènements d'une journée ou d'une soirée.
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Comité de Tourisme Départemental
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Ce projet est donc le plus viable économiquement. Il permettrait de donner une
autre dimension à l'abbaye en permettant aux visiteurs de se l'approprier.
III. Les priorités pour
l'abbaye
A. Le classement en ERP5
Ce classement est une priorité compte tenu des conditions de sécurité
actuelle. Ce classement engage à respecter les normes contre les incendies, les
risques de panique en alertant les occupants qu'un sinistre se produit. L'évacuation
et l'alerte des secours doivent être facilitée. De plus, ces établissements doivent être
accessibles aux handicapés.
Le travail à effectuer pour mettre l'abbaye aux normes est important car il
n'existe pas aujourd'hui de dispositif anti-incendie, tout est donc à mettre en place. Il
est nécessaire aussi de travailler sur les issues de secours et de les rendre
accessibles.
Ce ne sont pas des aménagements très contraignants mais il faut les faire
pour permettre une ouverture de l'abbaye plus large et permettre d'organiser des
manifestions de plus grande ampleur.
La sécurité est aussi importante aux étages qui ne peuvent pas pour le
moment être visités car cela est trop dangereux : les sols sont sur le point de
s'effondrer, il est donc impossible d'y accéder. Il n'est pas urgent de rendre les
étages accessibles au public mais il est important de ne pas autoriser leur accès en
renforçant la sécurité au niveau des escaliers.
Pour obtenir le classement, il faut avant tout définir un cahier des charges pour la
commission de sécurité. Il est nécessaire de définir l'utilisation de l'abbaye pour
savoir dans quel type d'établissement la classer et ainsi que le nombre de personnes
qu'elle peut recevoir.
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Etablissement Recevant du Public
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Il serait bien d'avoir fini ces démarches d'ici un an pour pouvoir ouvrir l'abbaye
aux visites lors de l'été 2010.
B. Clarifier la situation avec les
Compagnons de Blanche-Couronne
La triple propriété est ce qui va être le plus contraignant dans la mise en
valeur de l'abbaye. En effet, l'Etat et les collectivités territoriales demandent
généralement un seul maître d'ouvrage pour les travaux. Pour l'instant cela ne pose
pas de problème car les travaux qui sont effectués sur l'abbaye sont mineurs mais si
des travaux de plus grande ampleur pour la restauration veulent être faits il va falloir
au moins que la mairie et les compagnons se mettent d'accord sur un projet précis
pour paraître crédibles devant les personnes accordant des subventions. Le mieux
étant que l'abbaye n'ait qu'un seul propriétaire ce qui semble pour le moment
impossible tant que le désaccord avec le troisième propriétaire n'est pas réglé.
Il serait donc important de redéfinir une convention avec les Compagnons de
Blanche-Couronne car la convention actuelle n'est pas toujours respectée. Il faudrait
pouvoir mettre d'accord les deux propriétaires sur l'avenir de l'abbaye mais aussi de
mieux fixer le rôle de chacun des acteurs pour l'utilisation actuelle de l'abbaye.
C. Acquérir du foncier
La mise en valeur de Blanche-Couronne passe aussi par la création d'un site
propre à l'abbaye. Le projet de rétablir l'entrée d'origine par le côté Est ne pourra
voir le jour seulement si certaines parcelles autour de l'abbaye deviennent propriété
de la mairie. L'entrée actuelle ne présente pas Blanche-Couronne sous son meilleur
angle, l'intention de rétablir cette entrée permettrait d'avoir une meilleure première
impression de l'abbaye et d'envisager de nouveaux aménagements pour la mise en
valeur touristique. Il est donc important d'acquérir certains terrains stratégiques pour
ce projet. Cela permettrait aussi d'envisager la création de jardins.
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D. Continuer de promouvoir des
partenariats.
Il faut absolument que la mairie garde les contacts qu'elle a actuellement avec
les différentes collectivités territoriales et les associations.
Le Conseil Général qui prend à cœur ce projet peut être un partenaire important
à la fois au niveau financier puisqu'il peut accorder 20% de subventions pour les
travaux mais aussi au niveau scientifique et technique car il aide à la création de
projet et au financement de postes.
La communauté des communes va sans doute devenir un acteur important dans
la mise en valeur de l'abbaye car elle souhaite mettre en place une politique
culturelle à l'échelle du canton. Elle peut aussi apporter des financements pour la
restauration de l'abbaye.
Les associations ont aussi un rôle important à jouer : Estuarium peut apporter
une aide scientifique et technique. C'est un contact important avec qui il serait
intéressant de développer une collaboration.
La DRAC, la région Pays de la Loire et la Fondation du patrimoine sont des
institutions qu'il faut tenir informé des projets sur Blanche-Couronne. Elles peuvent
apporter une aide non négligeable.
E. Mettre en place un projet de
valorisation pour pouvoir entamer
les phasages avec les architectes.
Définir un projet pour l'abbaye est l'étape la plus importante car sans cela il est
impossible d'avancer car elle engage toute la mise en valeur de l'abbaye : sans cela
le classement en ERP6 est infaisable mais surtout il n'est pas possible d'envisager
de commencer des travaux de restauration. Les collectivités territoriales accordant
les subventions sont de plus en plus regardantes sur l'utilisation future des lieux
avant d'accorder des crédits à leur restauration.
La définition de ce projet permettrait de pouvoir faire appel à un architecte du
patrimoine qui pourrait faire un état des lieux précis de l'abbaye et ainsi définir les
priorités pour la création de ce projet. Il n'est pas forcément nécessaire d'avoir une
idée précise de ce que l'abbaye va devenir mais l'analyse de l'architecte permettrait
aussi d'avoir une analyse complète du territoire, ce qui peut être intéressant pour
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Etablissement Recevant du Public
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mieux cibler le projet par la suite. L'architecte estimera les priorités et fera un
phasage des travaux par rapport aux besoins nécessaires et aux financements
disponibles. Cette étude est absolument indispensable pour connaître l'ampleur des
travaux, leur coût et les besoins urgents en terme de restauration. Elle serait le
principal document de travail dans le cadre de la restauration de l'abbaye.
Conclusion :
La mise en valeur de l'abbaye de Blanche-Couronne soulève encore de
nombreuses questions. Il y a de nombreux problèmes à régler avant de pouvoir se
lancer dans la mise en place du futur projet qu'il faudrait d'abord définir.
Pour cela, il faut absolument ouvrir le dialogue avec les Compagnons en vue de
définir un projet et ainsi commencer les premiers travaux. Sécuriser au maximum
l'abbaye serait une première étape pour pouvoir ouvrir l'abbaye à un public plus
large sans avoir à faire de gros investissements dans la restauration.
Il est possible de mener à bien une multitude de projets dans cette abbaye, il est
donc important de définir des grands axes de valorisation et de bien comprendre
tous les enjeux de la mise en place d'un projet avant de se lancer. Il faut absolument
se poser toutes les questions et notamment celle du coût et continuer à entretenir le
dialogue avec les différentes collectivités territoriales qui grâce à leurs expériences
pourront prendre du recul sur le projet et ainsi savoir s'il est intéressant ou non.
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