georges fatôme : une vie / une ville

Transcription

georges fatôme : une vie / une ville
Dossier
Il fut maire de Tourlaville de 1947 à 1995
Reflets de Tourlaville
Le 13 juin prochain la municipalité rendra hommage
à celui dont le nom restera indissociable de celui de Tourlaville : Georges Fatôme.
Dès l’âge de vingt-huit ans, il s’est consacré corps et âme à ce que l’on est tenté d’appeler
« sa » ville. Militant laïque convaincu, il va rapidement édifier les bases d’une politique
d’éducation populaire sportive, associative et scolaire sans oublier d’innovantes créations à
destination des aînés. Celui que l’on dénomme « Le bâtisseur », a sculpté Tourlaville pour très
longtemps.Tourlaville lui doit beaucoup et il était difficile de retracer une carrière aussi dense
sans prendre le risque de n’être pas exhaustif.
Les colonnes de Reflets semblent bien étroites pour contenir cinquante années d’une action
municipale dont les fondations continuent de porter des projets d’avenir.
Il ne nous a pas semblé légitime de mettre l’accent sur telle ou telle réalisation, tel ou tel
évènement que seul Georges Fatôme aurait été à même de désigner.
C’est pourquoi, nous vous proposons donc un éphéméride illustré
et entrecoupé de quelques passages d’interviews données à la Presse.
n° 141 • Mai•Juin 2009
GEORGES FATÔME :
UNE VIE / UNE VILLE
10
Dossier
1919 : Naissance de Georges Fatôme le 15 juin.
Son père décède avant sa naissance et
ce sont ses grands-parents qui l’élèvent.
Ils tiennent un restaurant à la Place à
l’angle de la rue des Alliés et de la Place
des Résistants. La demeure familiale se
situe au Pont Bazin non loin de l’actuelle
pharmacie rue Général de Gaulle.
Il recevra une éducation catholique,
fréquentera l’école privée et sera enfant
de chœur. Cette période ne sera pas
probante et c’est même de là que lui viendra un attachement
profond à la Laïcité qui constituera – tout au long de sa vie – la
colonne vertébrale de ses convictions.
Reflets de Tourlaville
n° 141 • Mai•Juin 2009
1936 : Georges Fatôme milite à la SFIO (section française de
l’internationale ouvrière). « Chez moi on était de gauche.
Mon grand-père lisait pendant trois mois le « Populaire »,
trois autres mois « L’humanité », trois mois « L’œuvre ». Je
lisais derrière lui. Personne ne m’a entraîné »
3 août 1940 : Mariage de Georges Fatôme avec Marguerite
Lepoittevin ils auront cinq enfants : deux filles (Éliane et
Maryèle) et trois garçons. (Christian, Serge et Jean-Luc).
Il fait alors son service militaire dans la DCA marine (défense
contre les avions) à Brix au lieu Jourdam ; fait prisonnier
à l’arrivée des Allemands il sera envoyé au Stalag XIII à
Nüremberg où il travaillera au laminoir puis dans les fermes
aux alentours ; libéré à l’instigation de l’Amiral Darlan car
marié, il fera de la résistance dans la région de Rennes.
Pour la très jeune Marguerite Fatôme, les convictions de son
mari sonnent comme une évidence :
« Mon père, qui était de gauche, ne voulait pas que je
sois engagée dans un parti. J’ai pris ma carte il y a plus
de vingt ans. J’ai été élevée au « p’tit pot ». J’ai plié les
journaux pour Raymond Lecorre. Cette mobilisation
m’avait frappée… Depuis j’attends mon mari quand il
veut bien rentrer ! »
1945 : Entrée de Georges Fatôme au Conseil municipal de
Tourlaville : il est candidat aux élections municipales. À cette
époque, il est tellement détaché de l’idée d’être élu qu’il fait
une grande fête avec des copains à la ferme des Essarts.
« Ils avaient acheté un mouton. Ce n’est que le lendemain
que ses copains l’ont appelé pour l’informer de son
élection. Il y avait eu 96 000 noms à dépouiller à cause
des candidatures uniques. « T’es élu ! » m’ont crié les
copains dans une municipalité radicalisante. J’ai été élu
troisième adjoint. J’ai démissionné au bout d’un an. En
1947 nous avons présenté une liste qui a enlevé vingt
sièges sur les vingt-trois ; je n’avais pas l’intention d’être
maire. Mais… »
31 octobre 1947 : Première élection municipale pour
Georges Fatôme.
Au premier tour quatre listes s’opposent, puis deux listes au
second : Georges Fatôme (union de la gauche) et Augustin
Le Maresquier RPF (Rassemblement du peuple français)
s’affrontent.
Le mode de scrutin par panachage ne reflète pas l’aspect
politique mais permet la « montée » de personnes. Georges
Fatôme adhérent de la SFIO depuis 1936 fait barrage au succès
national du RPF.
Georges Fatôme est élu au poste de maire de Tourlaville, il est
le premier maire socialiste de Tourlaville et accède à la mairie
qui compte alors une vingtaine d’employés.
À vingt-huit ans il devient le deuxième plus jeune maire de
France.
Georges Fatôme - très attaché à la laïcité de l’État et de l’école
- veut agir en faveur des couches laborieuses.Au programme la
reconstruction des écoles, des routes, du système d’adduction
d’eau et la création de Jardins ouvriers, mais aussi la protection
de l’assistance à l’Enfance malheureuse sous toutes ses formes
sans considérations politiques ou religieuses.
1948 : Création de l’AST sections football et cyclisme. C’est
le début d’une politique d’éducation sportive populaire que
Georges Fatôme développera tout au long de sa carrière de
Premier magistrat de Tourlaville. Il est à l’origine de la quasitotalité des structures sportives encore existantes aujourd’hui.
C’est à partir de la fin des années cinquante que les équipements
sportifs et à destination des jeunes vont commencer à croître.
(photo ci-dessus)
1950 : Mise en place d’une politique d’électrification des
hameaux isolés, notamment au village Saint-Jean.
1951 : Création de la Fête des Cheveux blancs. Les personnes
âgées sont également un sujet majeur dans la politique de
Georges Fatôme.
1952 : Création à l’AST des sections Athlétisme et Basket
féminin
• construction de la cité « Le Clair Logis »
1953 : En six ans, Georges Fatôme a fait construire 977
logements dont 465 pour l’acquisition à la propriété. Ces
premières réalisations marquent clairement la volonté d’une
politique sociale y compris dans le domaine du logement.
Il préfère une collaboration entre les communes par la
création d’un syndicat à vocation multiple plutôt que le Grand
Cherbourg, début d’une longue polémique.
• 13 septembre : Inauguration du stade Léo Lagrange, première
grande structure sportive de l’Ère Fatôme.
• 26 avril : Deuxième mandat pour Georges Fatôme. Il
Dossier
arrive en tête dans les six bureaux de vote sans exception
et 2824 électeurs ont choisi son nom sur les 4138 soit 63%
des votants. Le fort taux de participation (81,8%) a profité à
Georges Fatôme et à ses colistiers qui se placent tous devant
les candidats d’opposition.
• Le PLTM (Patronage Laïc Tourlaville-Mielles) qui remplace
le parti laïc comporte de nombreux soutiens à Georges
Fatôme.
Il reste anti-communiste et se déclare : « Pas contre les
militants mais contre leurs méthodes appliquées sur ordre.
Je suis et je reste maire de Tourlaville parce qu’investi de la
confiance populaire – vous savez bien que c’est la stricte vérité
– je m’efforce de la conserver non pas à ma modeste personne,
mais à ce parti socialiste SFIO que vous voudriez bien faire
« crever » en discréditant ses militants ».
Georges Fatôme se refuse à partager les subventions scolaires
avec les associations et écoles confessionnelles.
1954 : Construction de la cité « Notre Foyer ».
Septembre : ouverture du groupe scolaire Jules Ferry, primaire
filles, primaire garçons et maternelle.
• Tourlaville compte 9600 habitants
1956 : Construction de la cité « Les Flamands » soit 138
logements
• 29 janvier : Au Hameau Quévillon, inauguration du groupe
scolaire Léon Blum reconstruit.
1957 : Tourlaville compte 10 849 habitants
1958 : Création de cours complémentaires au collège Diderot
(CEG) rue Aristide Briand, inauguration du groupe scolaire
Jean Zay primaire.
• Pose de la première pierre du groupe scolaire Voltaire
primaire et maternelle
• Construction de l’école maternelle Ferdinand Buisson.
1959 : Ouverture du gymnase Pierre de Coubertin.
• création de l’AST pétanque.
• élection de Georges Fatôme aux municipales.
11
de guerre pour Tourlaville, sans succès. Le Général signera
toutefois le Livre d’or de Tourlaville.
• Construction de 27 logements à la cité Roosevelt.
1961 : Construction de la cité des Aubépines soit 11
logements.
• Aménagement de 3 classes supplémentaires au Collège
d’enseignement général Diderot rue Aristide Briand.
1962 : 16 juin, inauguration du Centre de protection maternelle
et infantile Denis Cordonnier à l’angle de la rue Médéric et
Aristide Briand.
• Ouverture de l’école Victor Hugo dans des locaux neufs.
• Le centre aéré est transféré au Bas des Traînes à La
Glacerie.
• Tourlaville compte : 11 569 habitants
1963 : Mise en place des garderies municipales
• Construction de la cité « l’Églantine » soit 284 logements.
• Arrivée des premières entreprises dans la zone industrielle
qui n’est encore qu’une Zone marécageuse régulièrement
inondée et où on accédait par la rue Du Bois.
• On équipe le stade Léo Lagrange d’une tribune.
1964 : Parution du premier « Bulletin officiel municipal » un
numéro par an.
1965 : Création de l’Esit (Entente scolaire intercommunale
de Tourlaville) dédiée aux transports scolaires pour les élèves
du collège, qui desservent La Glacerie, Bretteville en Saire, le
Mesnil au Val, Digosville et Tourlaville. C’est l’Esit qui gérera le
collège jusqu’en 1973, date de sa nationalisation.
• nouveau mandat pour Georges Fatôme.
1966 : Georges Fatôme devient président de l’Esit
• Création de la société de chasse « La Tourlavillaise »
• Inauguration de nouveaux locaux pour la Compagnie de
Sapeurs pompiers Boulevard Maritime .
1967 : Création du Comité de Jumelage Tourlaville-Northeim
• Ouverture du foyer Léo Lagrange rue des Cités
1968 : Création du Club Léo Lagrange
• Tourlaville compte : 12 062 habitants
1960 : Ouverture du groupe scolaire Voltaire primaire et
maternel.
• Le 6 juillet, Georges Fatôme stoppe le Général de Gaulle en
visite en Normandie et lui demande l’obtention de la Croix
1971 • Autre mandat pour Georges Fatôme
• Création de la Communauté urbaine de Cherbourg dont
Georges Fatôme est vice-président
• Projet de création d’un canton de Tourlaville
Reflets de Tourlaville
1970
• Remise de la médaille d’Honneur départementale et
communale à Georges Fatôme et huit de ses collaborateurs :
Berthe Gouemy, Maurice Gautier, Auguste Mesnil, Félix Pezet,
Louis Grégoire, Maurice Lemenuel, Marie Cauvin et Adrien
Chabert.
n° 141 • Mai•Juin 2009
1969 : Construction de la dérivation du Trottebec qui met fin
aux traditionnelles inondations d’hiver.
• L’équipe municipale compte 70 employés.
12
Dossier
1972 : octobre, 25ème anniversaire de l’élection de Georges
Fatôme au poste de maire de Tourlaville
1973 : Création du canton de Tourlaville et élection le
23 septembre de Georges Fatôme au poste de conseiller
général. Le 13 juillet : séparation du canton d’Octeville en
trois nouveaux cantons dont Tourlaville qui comprend aussi :
Digosville, le Mesnil au Val et Bretteville en Saire. Georges
Fatôme devient conseiller général du tout nouveau canton
de Tourlaville. Il devient incontournable au sein de sa propre
équipe, au groupe socialiste, à la Cuc et au Conseil général
• l’UIE (union industrielle d’entreprise) s’installe sur le TerrePlein des Mielles, cette entreprise fabrique des plates-formes
pétrolières.
• Mise en place d’un broyeur à ordures au Becquet
1974 : Ouverture du nouveau collège Diderot, le plus
important du département.
• Construction de la zone d’aménagement concerté (ZAC)
sur 76 hectares et comprend 1349 logements individuels et
collectifs.
« Tourlaville avait deux poumons mais pas de cœur » dira
Georges Fatôme à propos de la Zac.
• Ouverture de trois courts de tennis de plein air au stade Léo
Lagrange • Ouverture de l’Avenue de Northeim
1975 : Mise en service de la voie de dégagement Est à deux
voies.
• Mise en place d’un service d’aides ménagères
Reflets de Tourlaville
n° 141 • Mai•Juin 2009
• Tourlaville compte 12 197 habitants
• 25 octobre, remise du drapeau du Conseil de l’Europe à la
Ville de Tourlaville (photo ci-dessus)
1976 : Ouverture de l’école maternelle Églantine.
• Nouveau succès aux élections cantonales pour Georges
Fatôme.
À nouveau, la question de la fusion des communes de
l’agglomération refait surface :
« Je serai toujours favorable aux solutions qui m’auront
convaincues que c’est l’intérêt des populations qui m’ont
fait confiance.La Communauté urbaine nous a été imposée
dans les pires conditions. Pour ce qui est de la regretter
maintenant, c’est assez difficile de vous répondre. Oui et
non. Non, parce que je crois qu’il y avait des problèmes
qui devaient être vus au-delà de l’échelon communal. Oui,
parce que je n’y ai pas trouvé toutes les satisfactions que
nous étions en droit d’attendre. La concertation n’existe
pas comme je le souhaite. Dans les fusions, il y a toujours
cette tendance de la ville-centre au détriment des villesfaubourg. À partir de là, je ne peux être pour le Grand
Cherbourg ».
1977 : Inauguration du Cosec de Pontmarais
• 9 mars, pose de la première pierre au foyer du troisième âge.
(photo ci-dessus - Presse de la Manche)
• Nouveau mandat de maire pour Georges Fatôme il devient
également conseiller régional pour 6 ans. Ce mandat régional
l’enthousiasme beaucoup et lui offre de nouvelles perspectives
pour sa commune toujours prioritaire. Quand on aborde le
cumul des mandats, l’homme assume :
« Je suis favorable au cumul des mandats dans la mesure
où ils sont complémentaires. Du Conseil général à la mairie
en passant par l’assemblée départementale et la CUC. Il
y a une sorte d’enchaînement. Vous retrouvez les mêmes
dossiers. Il y a intérêt à être présent dans ces institutions.
Au Conseil général, j’ai joué un rôle pour la reconstitution
de la flottille de pêche de Cherbourg».
De 1979 à 1983, il travaille au Conseil régional et proteste
que l’assemblée ne laisse pas assez de place à la minorité de
gauche. Mais, lui-même ne cède pas, non plus, un strapontin
à sa minorité de droite au Conseil municipal. Il est ainsi,
Georges. »
À ceux qui condamnent (encore et toujours !) l’alliance avec
les communistes Georges Fatôme répond :
« Ils sont dans la tradition de leurs aînés représentant les socialistes
avec une dentition solide tenant, oh frayeur, un gros couteau entre
les dents ! » Presse de la Manche 10 mars 1977.
•10 juillet, dixième anniversaire du Jumelage TourlavilleNortheim.
1978 : Les premiers locataires arrivent à la résidence « les
Marguerites ».
1979 : 27 janvier, inauguration du foyer du Troisième âge
« Loisirs et solidarité » rue de l’Église Saint-Joseph
« J’ai toujours eu une affection particulière pour les
personnes âgées. Je rêvais de leur offrir le soleil de leur
génération »
Dossier
• 22 novembre, Georges Fatôme devient président de la
CUC.
• Ouverture du Centre d’action médico•sociale précoce
(CAMSP) Avenue de Northeim premier établissement du
genre mis en service dans le département.
• Construction de résidences rue de La Moignerie et de la
résidence de Pontmarais
• Remise de la médaille d’Honneur départementale et
communale de vermeil à Georges Fatôme
13
• Création des jardins familiaux au pied du château des
Ravalet
• 10 avril : Inauguration de deux terrains de tennis couverts à
Bagatelle rue du Grand Pré et de la Maison du Temps libre
avenue de Northeim et remise des insignes de Commandeur
dans l’Ordre des Palmes académiques.
1980 : 22 mai, inauguration du stade Pontmarais
• ouverture du Lycée d’enseignement professionnel de la
Chasse aux Loups
• Le Terre-Plein des Mielles s’agrandit de 52 hectares sur la
mer pour l’agrandissement du port.
• Tourlaville compte 12 325 habitants.
1983 6 mars : Nouveau mandat de maire pour Georges
Fatôme. C’est la fin de l’hégémonie Georges Fatôme et
l’arrivée des Écologistes avec Rémy Gibert qui critique le
fonctionnement de la CUC « Plus un rapport de force entre
notables que le fruit de la volonté des électeurs. »
Pour la Droite, arrivée de Julien Letollec (RPR) le plus virulent
opposant jamais rencontré par Georges Fatôme. Rémy Gibert
réalise 15,2% et Letollec 31,8%.
Pour la première fois depuis 1947, l’opposition siège au Conseil
municipal.
« Une campagne électorale commence le lendemain d’une élection.
Ce que nous avons fait ensemble n’est après tout déjà pas si mal,
demain on fera mieux ».
1984 : Ouverture du restaurant scolaire à l’école Jean-Jacques
Rousseau
• fermeture de l’UIE.
1985 : 20 février : première Fête du Printemps
• Inauguration de la salle polyvalente Bagatelle
• Construction de la résidence Médéric soit 103 logements
1986 : Ouverture à Collignon de l’Institut national des
techniques de la mer.
• Construction de la résidence de La Noé soit 150 logements
• Ouverture de la Maison du Temps libre.
1987 : Création d’une piste de bicross avenue de Northeim,
d’une plaine de jeux et d’une cale d’accès à la mer à
Collignon
O-F : Si on vous dit, comme ça… De quoi êtes-vous le plus fier en
tant que maire ? Et le moins fier ?
G.F : « J’ai beaucoup de raisons de fierté. Prendre une
ville sous-équipée en 1947 et l’amener à ce qu’elle est
aujourd’hui, ce n’est pas mal. Mais je n’ai jamais été seul.
Pour réussir, il faut avoir une bonne équipe, un bon chef
d’orchestre, des bons solistes et de bons exécutants. Et un
état d’esprit parmi les travailleurs municipaux. À tous ces
niveaux-là, j’ai eu de la chance de trouver un bon chef
d’orchestre, c’est-à-dire un bon secrétaire général. J’en
ai connu quatre, ils sont vivants tous les quatre. J’en suis
ravi. »
Le pire ne sera pas épargné et la réponse recèle déjà les projets
à venir pour le site de Collignon :
n° 141 • Mai•Juin 2009
1982 : Georges Fatôme est réélu conseiller général
• Tourlaville compte 15 705 habitants
• Remise de la médaille de Chevalier dans l’Ordre national du
Mérite.
• 22 juin : François Mitterrand président de la République visite
Intechmer (photo ci-dessus - Presse de la Manche)
• 26 juin : Inauguration du musée maritime Chantereyne
• 20 novembre : Georges Fatôme célèbre 40 années en qualité
de maire de Tourlaville
• Inauguration du Foyer-résidence pour personnes âgées « la
Noé »
Lors d’une interview accordée à un quotidien local, Georges
Fatôme, quarante ans après sa première élection motive avec
une passion intacte la motivation de son engagement : « Parce
que je vivais l’injustice au quotidien. Les différences entre
les gens aisés et les autres étaient trop grandes. Pendant
une période, ça s’est amenuisé et puis c’est reparti. Dans
ma ville, il y en a qui sont dans la misère. On a peine
à imaginer cela en fin de XXéme siècle. Ils sont victimes
d’une situation qu’on appelle « crise économique ». Moi
je l’appelle « mutation économique ». C’est autrement
plus profond et plus grave. Et il y aura beaucoup de
sacrifiés. Malheur à celui qui n’aura pas de formation
correspondant à une mutation économique».
Plus loin, lorsqu’on le questionne sur quarante années de
travail au service de sa ville, Georges Fatôme n’oublie pas ses
collaborateurs proches, ceux aussi qu’il aimait à appeler la
grande famille municipale.
Reflets de Tourlaville
1981 : 23 novembre inauguration du foyer-résidence « Les
Myosotis » avenue de Northeim.
« Les contes de fées débutent souvent dans les petites chaumières et
se terminent trop souvent dans les châteaux de nos rêves d’enfant».
Presse de la Manche du 28 janvier 1979
• Ouverture du groupe scolaire Jean-Jacques Rousseau primaire
et maternelle rue du Caplain
• Inauguration du Boulevard de la Manche
14
Dossier
1992 : Parution du premier numéro du trimestriel municipal
« Tourlaville aujourd’hui »
• du 25 au 30 juin, on célèbre le 25éme anniversaire du jumelage
de Tourlaville et Northeim.
• du 9 au 11 octobre l’exposition « la gastronomie européenne »
attire 12 000 visiteurs à la salle de l’Europe ▲ de g. à d. Quatre proches collaborateurs de Georges Fatôme, les secrétaires
généraux qui se sont succédés : Jean-Pierre Le Brun, Jean Vauvray, Roger
Vautier, Émile Hochet.
« Ce que je regrette le plus ? La décharge de Collignon.
Je le dis sans acrimonie même si cela a rendu service à la
Communauté urbaine. Si c’était à refaire, je ne signerais
point la convention de 1972. Je tenterais plutôt de mettre
la mer en contact avec la mare de Tourlaville et nous
aurions là un terrain formidable. Collignon a été mal géré
jusqu’à l’arrivée de la CGE. Aujourd’hui, nous avons un
sous sol de médiocre qualité. »
1988 : Tourlaville compte 15705 habitants
• Réélection de Georges Fatôme au poste de conseiller général
face à un Rémy Gibert (Écologiste) menaçant.
• Le 21 novembre Remise des insignes de Chevalier dans
l’Ordre de la Légion d’Honneur.
Feu vert pour la zone de loisirs, l’État aidera Collignon. Georges
Fatôme « prend sa revanche » pour ce site qu’il s’en veut
d’avoir sacrifié pour en faire une décharge communautaire.
« Cette décision est la plus importante de mon mandat »
confiera-t-il à la Presse. Collignon va – en effet – devenir un
des chantiers les plus importants et les plus réussis.
Reflets de Tourlaville
n° 141 • Mai•Juin 2009
1989 : 6 janvier, pose de la Première pierre de la Base nautique
de Collignon et de la nouvelle mairie, avenue des Prairies.
• 18 juin, Roger Bambuck, secrétaire d’État chargé de la
Jeunesse et des Sports visite la Base nautique de Collignon
en construction.
• Georges Fatôme est réélu maire de Tourlaville pour la
huitième fois, mais l’écologiste Rémy Gibert place le maire
sortant en difficulté.
1990 : 13 février, Hubert Curien, ministre de la Recherche
et de la Technologie visite Intechmer (Institut national des
techniques de la mer).
• 15 juin, inauguration de la Base nautique de Collignon et de
l’Hôtel de Ville avenue des Prairies (photo ci-contre). Presque
exactement le jour des soixante-et-onze ans de Georges
Fatôme.
• Tourlaville compte 17 733 habitants
1991 : septembre, ouverture de la crèche-halte-garderie Denis
Cordonnier rue Aristide Briand.
• Présentation officielle du logotype de Tourlaville
• Création du Conseil municipal des enfants
1993 : 26 mai, inauguration de la Maison d’accueil pour
personnes âgées dépendantes (Mapad)
• 12/13 et 19/20 juin, inauguration de l’Espace loisirs-tourisme
de Collignon sous la forme originale d’un spectacle-errance
gratuit intitulé « Rêve de dunes » 3000 spectateurs assistent
à cet événement.
• Son intransigeance sur la question du Grand Cherbourg et
de la desserte portuaire vaut à Georges Fatôme d’être mis
en minorité par la section du Parti socialiste locale.
1994 : 27 mars, Georges Fatôme ne se représente pas au poste
de Conseiller général. C’est Roland Sourisse qui est élu.
• septembre, premier Triathlon de Collignon
• du 3 au 16 octobre, à l’occasion de l’exposition « l’automne
de l’Outremer » Georges Fatôme accueille l’ancien Secrétaire
d’État Kofi Yamgname et le couturier Paco Rabanne
1995 : 27 février au 12 mars, pour fêter un siècle de cinéma
la municipalité invite Alexandre Astruc, Blanchette Brunoy et
Nicole Courcel
•1er juillet, André Rouxel est élu maire de Tourlaville il succède
à Georges Fatôme qui fut maire de Tourlaville pendant 48 ans.
Le sujet du Grand Cherbourg a divisé les deux hommes.
Jusqu’au bout, Georges Fatôme est resté fidèle à sa position :
« Oui à Tourlaville, maître de ses décisions dans une CUC
forte ». Quelques années plus tard, les Tourlavillais répondront
« Non » au référendum sur la fusion des communes de la
CUC .
2006 : 21 novembre décès de Georges Fatôme à l’âge de
quatre-vingt-sept ans.

Documents pareils