georges fatôme : une vie / une ville
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georges fatôme : une vie / une ville
Dossier Il fut maire de Tourlaville de 1947 à 1995 Reflets de Tourlaville Le 13 juin prochain la municipalité rendra hommage à celui dont le nom restera indissociable de celui de Tourlaville : Georges Fatôme. Dès l’âge de vingt-huit ans, il s’est consacré corps et âme à ce que l’on est tenté d’appeler « sa » ville. Militant laïque convaincu, il va rapidement édifier les bases d’une politique d’éducation populaire sportive, associative et scolaire sans oublier d’innovantes créations à destination des aînés. Celui que l’on dénomme « Le bâtisseur », a sculpté Tourlaville pour très longtemps.Tourlaville lui doit beaucoup et il était difficile de retracer une carrière aussi dense sans prendre le risque de n’être pas exhaustif. Les colonnes de Reflets semblent bien étroites pour contenir cinquante années d’une action municipale dont les fondations continuent de porter des projets d’avenir. Il ne nous a pas semblé légitime de mettre l’accent sur telle ou telle réalisation, tel ou tel évènement que seul Georges Fatôme aurait été à même de désigner. C’est pourquoi, nous vous proposons donc un éphéméride illustré et entrecoupé de quelques passages d’interviews données à la Presse. n° 141 • Mai•Juin 2009 GEORGES FATÔME : UNE VIE / UNE VILLE 10 Dossier 1919 : Naissance de Georges Fatôme le 15 juin. Son père décède avant sa naissance et ce sont ses grands-parents qui l’élèvent. Ils tiennent un restaurant à la Place à l’angle de la rue des Alliés et de la Place des Résistants. La demeure familiale se situe au Pont Bazin non loin de l’actuelle pharmacie rue Général de Gaulle. Il recevra une éducation catholique, fréquentera l’école privée et sera enfant de chœur. Cette période ne sera pas probante et c’est même de là que lui viendra un attachement profond à la Laïcité qui constituera – tout au long de sa vie – la colonne vertébrale de ses convictions. Reflets de Tourlaville n° 141 • Mai•Juin 2009 1936 : Georges Fatôme milite à la SFIO (section française de l’internationale ouvrière). « Chez moi on était de gauche. Mon grand-père lisait pendant trois mois le « Populaire », trois autres mois « L’humanité », trois mois « L’œuvre ». Je lisais derrière lui. Personne ne m’a entraîné » 3 août 1940 : Mariage de Georges Fatôme avec Marguerite Lepoittevin ils auront cinq enfants : deux filles (Éliane et Maryèle) et trois garçons. (Christian, Serge et Jean-Luc). Il fait alors son service militaire dans la DCA marine (défense contre les avions) à Brix au lieu Jourdam ; fait prisonnier à l’arrivée des Allemands il sera envoyé au Stalag XIII à Nüremberg où il travaillera au laminoir puis dans les fermes aux alentours ; libéré à l’instigation de l’Amiral Darlan car marié, il fera de la résistance dans la région de Rennes. Pour la très jeune Marguerite Fatôme, les convictions de son mari sonnent comme une évidence : « Mon père, qui était de gauche, ne voulait pas que je sois engagée dans un parti. J’ai pris ma carte il y a plus de vingt ans. J’ai été élevée au « p’tit pot ». J’ai plié les journaux pour Raymond Lecorre. Cette mobilisation m’avait frappée… Depuis j’attends mon mari quand il veut bien rentrer ! » 1945 : Entrée de Georges Fatôme au Conseil municipal de Tourlaville : il est candidat aux élections municipales. À cette époque, il est tellement détaché de l’idée d’être élu qu’il fait une grande fête avec des copains à la ferme des Essarts. « Ils avaient acheté un mouton. Ce n’est que le lendemain que ses copains l’ont appelé pour l’informer de son élection. Il y avait eu 96 000 noms à dépouiller à cause des candidatures uniques. « T’es élu ! » m’ont crié les copains dans une municipalité radicalisante. J’ai été élu troisième adjoint. J’ai démissionné au bout d’un an. En 1947 nous avons présenté une liste qui a enlevé vingt sièges sur les vingt-trois ; je n’avais pas l’intention d’être maire. Mais… » 31 octobre 1947 : Première élection municipale pour Georges Fatôme. Au premier tour quatre listes s’opposent, puis deux listes au second : Georges Fatôme (union de la gauche) et Augustin Le Maresquier RPF (Rassemblement du peuple français) s’affrontent. Le mode de scrutin par panachage ne reflète pas l’aspect politique mais permet la « montée » de personnes. Georges Fatôme adhérent de la SFIO depuis 1936 fait barrage au succès national du RPF. Georges Fatôme est élu au poste de maire de Tourlaville, il est le premier maire socialiste de Tourlaville et accède à la mairie qui compte alors une vingtaine d’employés. À vingt-huit ans il devient le deuxième plus jeune maire de France. Georges Fatôme - très attaché à la laïcité de l’État et de l’école - veut agir en faveur des couches laborieuses.Au programme la reconstruction des écoles, des routes, du système d’adduction d’eau et la création de Jardins ouvriers, mais aussi la protection de l’assistance à l’Enfance malheureuse sous toutes ses formes sans considérations politiques ou religieuses. 1948 : Création de l’AST sections football et cyclisme. C’est le début d’une politique d’éducation sportive populaire que Georges Fatôme développera tout au long de sa carrière de Premier magistrat de Tourlaville. Il est à l’origine de la quasitotalité des structures sportives encore existantes aujourd’hui. C’est à partir de la fin des années cinquante que les équipements sportifs et à destination des jeunes vont commencer à croître. (photo ci-dessus) 1950 : Mise en place d’une politique d’électrification des hameaux isolés, notamment au village Saint-Jean. 1951 : Création de la Fête des Cheveux blancs. Les personnes âgées sont également un sujet majeur dans la politique de Georges Fatôme. 1952 : Création à l’AST des sections Athlétisme et Basket féminin • construction de la cité « Le Clair Logis » 1953 : En six ans, Georges Fatôme a fait construire 977 logements dont 465 pour l’acquisition à la propriété. Ces premières réalisations marquent clairement la volonté d’une politique sociale y compris dans le domaine du logement. Il préfère une collaboration entre les communes par la création d’un syndicat à vocation multiple plutôt que le Grand Cherbourg, début d’une longue polémique. • 13 septembre : Inauguration du stade Léo Lagrange, première grande structure sportive de l’Ère Fatôme. • 26 avril : Deuxième mandat pour Georges Fatôme. Il Dossier arrive en tête dans les six bureaux de vote sans exception et 2824 électeurs ont choisi son nom sur les 4138 soit 63% des votants. Le fort taux de participation (81,8%) a profité à Georges Fatôme et à ses colistiers qui se placent tous devant les candidats d’opposition. • Le PLTM (Patronage Laïc Tourlaville-Mielles) qui remplace le parti laïc comporte de nombreux soutiens à Georges Fatôme. Il reste anti-communiste et se déclare : « Pas contre les militants mais contre leurs méthodes appliquées sur ordre. Je suis et je reste maire de Tourlaville parce qu’investi de la confiance populaire – vous savez bien que c’est la stricte vérité – je m’efforce de la conserver non pas à ma modeste personne, mais à ce parti socialiste SFIO que vous voudriez bien faire « crever » en discréditant ses militants ». Georges Fatôme se refuse à partager les subventions scolaires avec les associations et écoles confessionnelles. 1954 : Construction de la cité « Notre Foyer ». Septembre : ouverture du groupe scolaire Jules Ferry, primaire filles, primaire garçons et maternelle. • Tourlaville compte 9600 habitants 1956 : Construction de la cité « Les Flamands » soit 138 logements • 29 janvier : Au Hameau Quévillon, inauguration du groupe scolaire Léon Blum reconstruit. 1957 : Tourlaville compte 10 849 habitants 1958 : Création de cours complémentaires au collège Diderot (CEG) rue Aristide Briand, inauguration du groupe scolaire Jean Zay primaire. • Pose de la première pierre du groupe scolaire Voltaire primaire et maternelle • Construction de l’école maternelle Ferdinand Buisson. 1959 : Ouverture du gymnase Pierre de Coubertin. • création de l’AST pétanque. • élection de Georges Fatôme aux municipales. 11 de guerre pour Tourlaville, sans succès. Le Général signera toutefois le Livre d’or de Tourlaville. • Construction de 27 logements à la cité Roosevelt. 1961 : Construction de la cité des Aubépines soit 11 logements. • Aménagement de 3 classes supplémentaires au Collège d’enseignement général Diderot rue Aristide Briand. 1962 : 16 juin, inauguration du Centre de protection maternelle et infantile Denis Cordonnier à l’angle de la rue Médéric et Aristide Briand. • Ouverture de l’école Victor Hugo dans des locaux neufs. • Le centre aéré est transféré au Bas des Traînes à La Glacerie. • Tourlaville compte : 11 569 habitants 1963 : Mise en place des garderies municipales • Construction de la cité « l’Églantine » soit 284 logements. • Arrivée des premières entreprises dans la zone industrielle qui n’est encore qu’une Zone marécageuse régulièrement inondée et où on accédait par la rue Du Bois. • On équipe le stade Léo Lagrange d’une tribune. 1964 : Parution du premier « Bulletin officiel municipal » un numéro par an. 1965 : Création de l’Esit (Entente scolaire intercommunale de Tourlaville) dédiée aux transports scolaires pour les élèves du collège, qui desservent La Glacerie, Bretteville en Saire, le Mesnil au Val, Digosville et Tourlaville. C’est l’Esit qui gérera le collège jusqu’en 1973, date de sa nationalisation. • nouveau mandat pour Georges Fatôme. 1966 : Georges Fatôme devient président de l’Esit • Création de la société de chasse « La Tourlavillaise » • Inauguration de nouveaux locaux pour la Compagnie de Sapeurs pompiers Boulevard Maritime . 1967 : Création du Comité de Jumelage Tourlaville-Northeim • Ouverture du foyer Léo Lagrange rue des Cités 1968 : Création du Club Léo Lagrange • Tourlaville compte : 12 062 habitants 1960 : Ouverture du groupe scolaire Voltaire primaire et maternel. • Le 6 juillet, Georges Fatôme stoppe le Général de Gaulle en visite en Normandie et lui demande l’obtention de la Croix 1971 • Autre mandat pour Georges Fatôme • Création de la Communauté urbaine de Cherbourg dont Georges Fatôme est vice-président • Projet de création d’un canton de Tourlaville Reflets de Tourlaville 1970 • Remise de la médaille d’Honneur départementale et communale à Georges Fatôme et huit de ses collaborateurs : Berthe Gouemy, Maurice Gautier, Auguste Mesnil, Félix Pezet, Louis Grégoire, Maurice Lemenuel, Marie Cauvin et Adrien Chabert. n° 141 • Mai•Juin 2009 1969 : Construction de la dérivation du Trottebec qui met fin aux traditionnelles inondations d’hiver. • L’équipe municipale compte 70 employés. 12 Dossier 1972 : octobre, 25ème anniversaire de l’élection de Georges Fatôme au poste de maire de Tourlaville 1973 : Création du canton de Tourlaville et élection le 23 septembre de Georges Fatôme au poste de conseiller général. Le 13 juillet : séparation du canton d’Octeville en trois nouveaux cantons dont Tourlaville qui comprend aussi : Digosville, le Mesnil au Val et Bretteville en Saire. Georges Fatôme devient conseiller général du tout nouveau canton de Tourlaville. Il devient incontournable au sein de sa propre équipe, au groupe socialiste, à la Cuc et au Conseil général • l’UIE (union industrielle d’entreprise) s’installe sur le TerrePlein des Mielles, cette entreprise fabrique des plates-formes pétrolières. • Mise en place d’un broyeur à ordures au Becquet 1974 : Ouverture du nouveau collège Diderot, le plus important du département. • Construction de la zone d’aménagement concerté (ZAC) sur 76 hectares et comprend 1349 logements individuels et collectifs. « Tourlaville avait deux poumons mais pas de cœur » dira Georges Fatôme à propos de la Zac. • Ouverture de trois courts de tennis de plein air au stade Léo Lagrange • Ouverture de l’Avenue de Northeim 1975 : Mise en service de la voie de dégagement Est à deux voies. • Mise en place d’un service d’aides ménagères Reflets de Tourlaville n° 141 • Mai•Juin 2009 • Tourlaville compte 12 197 habitants • 25 octobre, remise du drapeau du Conseil de l’Europe à la Ville de Tourlaville (photo ci-dessus) 1976 : Ouverture de l’école maternelle Églantine. • Nouveau succès aux élections cantonales pour Georges Fatôme. À nouveau, la question de la fusion des communes de l’agglomération refait surface : « Je serai toujours favorable aux solutions qui m’auront convaincues que c’est l’intérêt des populations qui m’ont fait confiance.La Communauté urbaine nous a été imposée dans les pires conditions. Pour ce qui est de la regretter maintenant, c’est assez difficile de vous répondre. Oui et non. Non, parce que je crois qu’il y avait des problèmes qui devaient être vus au-delà de l’échelon communal. Oui, parce que je n’y ai pas trouvé toutes les satisfactions que nous étions en droit d’attendre. La concertation n’existe pas comme je le souhaite. Dans les fusions, il y a toujours cette tendance de la ville-centre au détriment des villesfaubourg. À partir de là, je ne peux être pour le Grand Cherbourg ». 1977 : Inauguration du Cosec de Pontmarais • 9 mars, pose de la première pierre au foyer du troisième âge. (photo ci-dessus - Presse de la Manche) • Nouveau mandat de maire pour Georges Fatôme il devient également conseiller régional pour 6 ans. Ce mandat régional l’enthousiasme beaucoup et lui offre de nouvelles perspectives pour sa commune toujours prioritaire. Quand on aborde le cumul des mandats, l’homme assume : « Je suis favorable au cumul des mandats dans la mesure où ils sont complémentaires. Du Conseil général à la mairie en passant par l’assemblée départementale et la CUC. Il y a une sorte d’enchaînement. Vous retrouvez les mêmes dossiers. Il y a intérêt à être présent dans ces institutions. Au Conseil général, j’ai joué un rôle pour la reconstitution de la flottille de pêche de Cherbourg». De 1979 à 1983, il travaille au Conseil régional et proteste que l’assemblée ne laisse pas assez de place à la minorité de gauche. Mais, lui-même ne cède pas, non plus, un strapontin à sa minorité de droite au Conseil municipal. Il est ainsi, Georges. » À ceux qui condamnent (encore et toujours !) l’alliance avec les communistes Georges Fatôme répond : « Ils sont dans la tradition de leurs aînés représentant les socialistes avec une dentition solide tenant, oh frayeur, un gros couteau entre les dents ! » Presse de la Manche 10 mars 1977. •10 juillet, dixième anniversaire du Jumelage TourlavilleNortheim. 1978 : Les premiers locataires arrivent à la résidence « les Marguerites ». 1979 : 27 janvier, inauguration du foyer du Troisième âge « Loisirs et solidarité » rue de l’Église Saint-Joseph « J’ai toujours eu une affection particulière pour les personnes âgées. Je rêvais de leur offrir le soleil de leur génération » Dossier • 22 novembre, Georges Fatôme devient président de la CUC. • Ouverture du Centre d’action médico•sociale précoce (CAMSP) Avenue de Northeim premier établissement du genre mis en service dans le département. • Construction de résidences rue de La Moignerie et de la résidence de Pontmarais • Remise de la médaille d’Honneur départementale et communale de vermeil à Georges Fatôme 13 • Création des jardins familiaux au pied du château des Ravalet • 10 avril : Inauguration de deux terrains de tennis couverts à Bagatelle rue du Grand Pré et de la Maison du Temps libre avenue de Northeim et remise des insignes de Commandeur dans l’Ordre des Palmes académiques. 1980 : 22 mai, inauguration du stade Pontmarais • ouverture du Lycée d’enseignement professionnel de la Chasse aux Loups • Le Terre-Plein des Mielles s’agrandit de 52 hectares sur la mer pour l’agrandissement du port. • Tourlaville compte 12 325 habitants. 1983 6 mars : Nouveau mandat de maire pour Georges Fatôme. C’est la fin de l’hégémonie Georges Fatôme et l’arrivée des Écologistes avec Rémy Gibert qui critique le fonctionnement de la CUC « Plus un rapport de force entre notables que le fruit de la volonté des électeurs. » Pour la Droite, arrivée de Julien Letollec (RPR) le plus virulent opposant jamais rencontré par Georges Fatôme. Rémy Gibert réalise 15,2% et Letollec 31,8%. Pour la première fois depuis 1947, l’opposition siège au Conseil municipal. « Une campagne électorale commence le lendemain d’une élection. Ce que nous avons fait ensemble n’est après tout déjà pas si mal, demain on fera mieux ». 1984 : Ouverture du restaurant scolaire à l’école Jean-Jacques Rousseau • fermeture de l’UIE. 1985 : 20 février : première Fête du Printemps • Inauguration de la salle polyvalente Bagatelle • Construction de la résidence Médéric soit 103 logements 1986 : Ouverture à Collignon de l’Institut national des techniques de la mer. • Construction de la résidence de La Noé soit 150 logements • Ouverture de la Maison du Temps libre. 1987 : Création d’une piste de bicross avenue de Northeim, d’une plaine de jeux et d’une cale d’accès à la mer à Collignon O-F : Si on vous dit, comme ça… De quoi êtes-vous le plus fier en tant que maire ? Et le moins fier ? G.F : « J’ai beaucoup de raisons de fierté. Prendre une ville sous-équipée en 1947 et l’amener à ce qu’elle est aujourd’hui, ce n’est pas mal. Mais je n’ai jamais été seul. Pour réussir, il faut avoir une bonne équipe, un bon chef d’orchestre, des bons solistes et de bons exécutants. Et un état d’esprit parmi les travailleurs municipaux. À tous ces niveaux-là, j’ai eu de la chance de trouver un bon chef d’orchestre, c’est-à-dire un bon secrétaire général. J’en ai connu quatre, ils sont vivants tous les quatre. J’en suis ravi. » Le pire ne sera pas épargné et la réponse recèle déjà les projets à venir pour le site de Collignon : n° 141 • Mai•Juin 2009 1982 : Georges Fatôme est réélu conseiller général • Tourlaville compte 15 705 habitants • Remise de la médaille de Chevalier dans l’Ordre national du Mérite. • 22 juin : François Mitterrand président de la République visite Intechmer (photo ci-dessus - Presse de la Manche) • 26 juin : Inauguration du musée maritime Chantereyne • 20 novembre : Georges Fatôme célèbre 40 années en qualité de maire de Tourlaville • Inauguration du Foyer-résidence pour personnes âgées « la Noé » Lors d’une interview accordée à un quotidien local, Georges Fatôme, quarante ans après sa première élection motive avec une passion intacte la motivation de son engagement : « Parce que je vivais l’injustice au quotidien. Les différences entre les gens aisés et les autres étaient trop grandes. Pendant une période, ça s’est amenuisé et puis c’est reparti. Dans ma ville, il y en a qui sont dans la misère. On a peine à imaginer cela en fin de XXéme siècle. Ils sont victimes d’une situation qu’on appelle « crise économique ». Moi je l’appelle « mutation économique ». C’est autrement plus profond et plus grave. Et il y aura beaucoup de sacrifiés. Malheur à celui qui n’aura pas de formation correspondant à une mutation économique». Plus loin, lorsqu’on le questionne sur quarante années de travail au service de sa ville, Georges Fatôme n’oublie pas ses collaborateurs proches, ceux aussi qu’il aimait à appeler la grande famille municipale. Reflets de Tourlaville 1981 : 23 novembre inauguration du foyer-résidence « Les Myosotis » avenue de Northeim. « Les contes de fées débutent souvent dans les petites chaumières et se terminent trop souvent dans les châteaux de nos rêves d’enfant». Presse de la Manche du 28 janvier 1979 • Ouverture du groupe scolaire Jean-Jacques Rousseau primaire et maternelle rue du Caplain • Inauguration du Boulevard de la Manche 14 Dossier 1992 : Parution du premier numéro du trimestriel municipal « Tourlaville aujourd’hui » • du 25 au 30 juin, on célèbre le 25éme anniversaire du jumelage de Tourlaville et Northeim. • du 9 au 11 octobre l’exposition « la gastronomie européenne » attire 12 000 visiteurs à la salle de l’Europe ▲ de g. à d. Quatre proches collaborateurs de Georges Fatôme, les secrétaires généraux qui se sont succédés : Jean-Pierre Le Brun, Jean Vauvray, Roger Vautier, Émile Hochet. « Ce que je regrette le plus ? La décharge de Collignon. Je le dis sans acrimonie même si cela a rendu service à la Communauté urbaine. Si c’était à refaire, je ne signerais point la convention de 1972. Je tenterais plutôt de mettre la mer en contact avec la mare de Tourlaville et nous aurions là un terrain formidable. Collignon a été mal géré jusqu’à l’arrivée de la CGE. Aujourd’hui, nous avons un sous sol de médiocre qualité. » 1988 : Tourlaville compte 15705 habitants • Réélection de Georges Fatôme au poste de conseiller général face à un Rémy Gibert (Écologiste) menaçant. • Le 21 novembre Remise des insignes de Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur. Feu vert pour la zone de loisirs, l’État aidera Collignon. Georges Fatôme « prend sa revanche » pour ce site qu’il s’en veut d’avoir sacrifié pour en faire une décharge communautaire. « Cette décision est la plus importante de mon mandat » confiera-t-il à la Presse. Collignon va – en effet – devenir un des chantiers les plus importants et les plus réussis. Reflets de Tourlaville n° 141 • Mai•Juin 2009 1989 : 6 janvier, pose de la Première pierre de la Base nautique de Collignon et de la nouvelle mairie, avenue des Prairies. • 18 juin, Roger Bambuck, secrétaire d’État chargé de la Jeunesse et des Sports visite la Base nautique de Collignon en construction. • Georges Fatôme est réélu maire de Tourlaville pour la huitième fois, mais l’écologiste Rémy Gibert place le maire sortant en difficulté. 1990 : 13 février, Hubert Curien, ministre de la Recherche et de la Technologie visite Intechmer (Institut national des techniques de la mer). • 15 juin, inauguration de la Base nautique de Collignon et de l’Hôtel de Ville avenue des Prairies (photo ci-contre). Presque exactement le jour des soixante-et-onze ans de Georges Fatôme. • Tourlaville compte 17 733 habitants 1991 : septembre, ouverture de la crèche-halte-garderie Denis Cordonnier rue Aristide Briand. • Présentation officielle du logotype de Tourlaville • Création du Conseil municipal des enfants 1993 : 26 mai, inauguration de la Maison d’accueil pour personnes âgées dépendantes (Mapad) • 12/13 et 19/20 juin, inauguration de l’Espace loisirs-tourisme de Collignon sous la forme originale d’un spectacle-errance gratuit intitulé « Rêve de dunes » 3000 spectateurs assistent à cet événement. • Son intransigeance sur la question du Grand Cherbourg et de la desserte portuaire vaut à Georges Fatôme d’être mis en minorité par la section du Parti socialiste locale. 1994 : 27 mars, Georges Fatôme ne se représente pas au poste de Conseiller général. C’est Roland Sourisse qui est élu. • septembre, premier Triathlon de Collignon • du 3 au 16 octobre, à l’occasion de l’exposition « l’automne de l’Outremer » Georges Fatôme accueille l’ancien Secrétaire d’État Kofi Yamgname et le couturier Paco Rabanne 1995 : 27 février au 12 mars, pour fêter un siècle de cinéma la municipalité invite Alexandre Astruc, Blanchette Brunoy et Nicole Courcel •1er juillet, André Rouxel est élu maire de Tourlaville il succède à Georges Fatôme qui fut maire de Tourlaville pendant 48 ans. Le sujet du Grand Cherbourg a divisé les deux hommes. Jusqu’au bout, Georges Fatôme est resté fidèle à sa position : « Oui à Tourlaville, maître de ses décisions dans une CUC forte ». Quelques années plus tard, les Tourlavillais répondront « Non » au référendum sur la fusion des communes de la CUC . 2006 : 21 novembre décès de Georges Fatôme à l’âge de quatre-vingt-sept ans.