N°172 - Association Royale des Marches Folkloriques de l`Entre

Bulletin trimestriel • 44e année
No 172 • Juin 2004
ASSOCIATION
DES
1
MARCHES FOLKLORIQUES
DE
L ' E N T R E-SAMB R E
ET
MEUSE
ASSOCIATION
DES
MARCHES FOLKLORIQUES
DE
L ' E N T R E-SAMB R E
ET
MEUSE
Le Marcheur
de l'Entre-Sambreet-Meuse
Revue trimestrielle éditée
par l'Association des
Marches Folkloriques de
l'Entre-Sambre-et-Meuse
(association reconnue par
le Ministère de la Communauté Française sous le N°
21/252/1).
Internet :
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Abonnement 2004
7 € au délégué de votre
Compagnie ou au compte
000-0384902-06
de l'AMFESM à Gerpinnes.
Réclamations et
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André SAINTHUILE
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6200 CHATELET
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6280 ACOZ
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Fax 071 50.46.73
Le contenu et photos se rapportant aux articles n'engagent que
leurs auteurs.
Parution
Mars • Juin
Septembre • Décembre
Imprimerie Guillaume S.A.
6280 Acoz
L
Editorial
MICHEL PIERARD, PRESIDENT
a réce nte reconnaissance de plusieurs de nos
Marches au titre de «Patrimoine immatériel» de la
Communauté française nous a profondément
réjoui. Nous regrettons toutefois le fait que bien que
rassemblant quelque quatre-vingt-cinq sociétés de
Marche, nous n’ayons pas été considéré comme interlocuteur valable dans la conception de ce projet. Nous
nous étonnons également de ce que cette reconnaissance dont nous ne connaissons ni la méthode, ni les
critères de sélection, n’englobe pas l’entièreté des
quinze manifestations reconnues comme Marches
authentiques dans le décret de 1989.
Revenons-en maintenant aux festivités proches organisées par deux de nos sociétés : la Marche Saint-Pierre de Morialmé et les Jeunes Marcheurs de la Marche
Saints-Pierre-et-Paul de Florennes.
Morialmé est une charmante localité de l’EntreSambre-et-Meuse namuroise, aujourd’hui intégrée
dans l’entité florennoise célèbre par ses Marches et
surtout par l’invocation de saint Pierre.
Cette réalité nous est particulièrement rappelée cette
année car les Morialmétois fêtent le cent cinquantième
anniversaire de la création de leur Marche et Florennes le cinquantième anniversaire de la création de
la Compagnie des «Jeunes Marcheurs».
Au nom de notre Association, j’adresse nos plus chaleureuses félicitations aux organisateurs de ces deux
festivités auxquelles nous participerons aux côtés des
Marcheurs locaux, le samedi 3 juillet à Morialmé et le
lendemain à Florennes.
A cet égard, nous aimerions mettre en évidence deux
réalisations de la Marche de Morialmé. D’abord, la
constitution de la Compagnie des Vétérans, vêtus de
sarraus, qui rendent tous les vingt-cinq ans un hommage aux aînés. Quel bel exemple de respect des traditions ! Ensuite, l’érection d’un monument à la gloire des
Marcheurs morialmétois représentant un sapeur, un
grenadier et un zouave. C’est certainement une des
meilleures façons de marquer durablement cet anniversaire et d’enrichir le patrimoine local.
Bravo et merci à vous, les Marcheurs de Morialmé de
nous montrer la bonne route.
Bravo et merci à vous, les Jeunes de Florennes, d’assurer la relève.
❏
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MARCHES FOLKLORIQUES
DE
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ET
MEUSE
Calendrier 2004 de l’AMFESM
(suite et fin)
JUILLET 18 juillet
18 juillet
18 juillet
AOUT
25 juillet
1 août
1 août
1 août
8 août
8 août
8 août
15 août
15 août
15 août
15 août
15 août
22 août
22 août
Berzée
M 10 h 00
Fraire
M 10 h 00
Jumet
NC
D 11 h 30
D 14 h 00
R 18 h 30
R 19 h 00
Sainte-Marguerite
* Bataillon carré Place communale 10 h 30
Saint-Ghislain
* Bataillon carré 20 h 00
Sainte-Marie-Madeleine
Hanzinelle
M 10 h 00
D 15 h 00
R 18 h 00
Hemptinne
M 09 h 45
D 10 h 45
R 13 h 00
Saint-Walhère
* Chapelle Saint-Walhère 11 h 15
Sart-Eustache
M 10 h 00
D 15 h 00
R 17 h 00
Saint-Roch
* Bataillon carré Place communale 20 h 00
Gerpinnes
NC
Silenrieux
M 10 h 00
D 11 h 00
Villers-Poterie
M 09 h 15 (lundi)D 09 h 00
R 14 h 15
R 12 h 00
Saint-Christophe
* Bataillon carré 18 h 30
Saint-Pierre des Jeunes
Sainte-Anne
* Rentrée 14 h 15
Saint-Martin
* Bataillon carré Quartier des Nations 17 h 30
Vogenée
M 10 h 30
D 15 h 00
R 18 h 00
Saint-André
* Bataillon carré 18 h 30
Chastrès
M 09 h 30
D 10 h 30
R 18 h 30
Saint-Roch
* Rentrée 18 h 30
Cerfontaine
M 10 h 00
Le Roux
M 09 h 45
D 11 h 00
D 10 h 30
Mariembourg
M 09 h 30
D 15 h 00
Sart-Saint-Laurent
M 09 h 00
D 14 h 00
Acoz et Lausprelle
M 09 h 30 (lundi)D 11 h 00
Bambois
NC
R 12 h 30
R 12 h 00
R 16 h 00
R 19 h 30
R 19 h 30
Saint-Lambert
* Rentrée des Compagnies et Escadrons 20 h 00
Sainte-Gertrude
* Bataillon carré 12 h 00
Notre-Dame de la Brouffe
* Bataillon carré 17 h 30
Saint-Laurent
* Bénédiction de l’eau à la fontaine 17 h 30
Saint-Roch et Saint-Frégo
* Château d’Acoz 18 h 30
Saint-Barthélemy
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ET
MEUSE
22 août
22 août
22 août
29 août
Beignée
M 08 h 30
D 12 h 00
R 16 h 30
Marcinelle
M 09 h 30
D 10 h 45
R 12 h 30
Floreffe
M 10 h 30
D 09 h 30
Yves-Gomezée
M 10 h 00
D 14 h 00
Biesme
M 09 h 30
D 10 h 30
SEPTEMBRE 5 septembre Loverval
M 10 h 00
D 11 h 00
29 août
29 août
Châtelineau
M 09 h 00
12 septembre Pontaury
M 10 h 00
12 septembre Presles
M 09 h 30
19 septembre Névremont
NC
19 septembre Wangenies
OCTOBRE 3 octobre
17 octobre
D 10 h 00
D 11 h 00
D 10 h 30
R 11 h 00
Saint-Louis
Saint-Laurent
* Bataillon carré Place Saint-Laurent 19 h 15
R 11 h 30
Notre-Dame de Rome
* Bataillon carré 18 h 30
R 19 h 00
Saint-Martin
* Bataillon carré au Planois 16 h 30
R 18 h 00
Saint-Hubert
* Bataillon carré 15 h 15
R 19 h 00
Saint-Remy
* Bataillon carré au château 11 h 30
R 18 h 30
R 12 h 30
Villers-Poterie
M 08 h 00
D 08 h 30
R 17 h 30
D 08 h 45
Saint-Roch
* Messe à la chapelle Saint-Roch 10 h 30
R 19 h 00
D 08 h 30
Aisemont
M 08 h 00
Saint-Roch
* Rentrée au château 17 h 00
R 19 h 15
Saint-Antoine
* Bataillon carré rue de Pontaury 16 h 30
Saint-Remy
Saint-Lambert
* Rentrée solennelle 19 h 30
Notre-Dame
* Bivouac rue Inzebamonts 17 h 00
Tour Sainte-Rolende des Marcheurs
NC : non communiqué • M : messe • D : départ • R : rentrée • * point fort
La cassette vidéo sur la Marche Notre-Dame
Une production
de Lumière - Virelles
- Une cassette de 100 minutes
- Réalisée par une équipe de «pros»
- Historique de la Marche
- La procession
du Musée des Marches
de l’Entre-Sambre-et-Meuse
S’adresser chez :
Christian LOR - 060 21 29 71 - 0477 57 38 32
Pierre BANCU : Rue de l’Eglise 12 - 5070 SART-EUSTACHE - 071 38 20 53
Possibilité d’envoi (frais de port 2 euros)
21
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Tirage limité - Système anti-copie
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réapparition en 1904, pour les fêtes
du cinquantenaire, et depuis lors,
tous les vingt-cinq ans (1929-19541979-2004... ).
La Saint-Pierre à Morialmé,
depuis 1854 (*)
E
LE COMITÉ ORGANISATEUR
«Salut ô grand saint Pierre, tu chassas
autrefois la fièvre délétère qui causa tant
d’effroi ... »
n effet, en 1854, la fièvre des
marais décime la population
de Morialmé. Cette fièvre est
en fait le paludisme (ou malaria)
transmis par un moustique. Devant
cette situation pénible, l’abbé Beguin
implore l’aide de saint Pierre, effectue des démarches auprès de l’Evêché et organise une procession.
Les Morialmétois vêtus de sarraus
bleus, de pantalons blancs, de foulards rouges et de casquettes,
s’arment de fusils ou de haches et
escortent les pèlerins.
L’année suivante, ils choisissent des
uniformes de sapeurs, chasseurs ou
grenadiers, et se font accompagner
d’une batterie et d’une fanfare.
Toutefois, les sarraus ne seront
jamais abandonnés et ils font leur
C’est la façon choisie par les
«Patriotes» et les «Amis-Réunis» pour
rendre un hommage très authentique aux pionniers.
Les deux Compagnies ont plus de
cent ans. Peu de villages peuvent se
targuer d’une telle richesse. Et si
aujourd’hui, quelque six cents Marcheurs envahissent Morialmé, c’est
grâce à ces deux centenaires qui
rivalisent sainement, sportivement,
fraternellement.
1854-2004. Si l’on excepte les années
des deux guerres mondiales, cela
fait 150 ans que la Saint-Pierre crée
la tradition et reste elle-même, c’està-dire une des plus belles escortes à
saint Pierre, une des plus belles fêtes
de village.
Les grandes dates de l’histoire de la
Saint-Pierre :
1854 : Première sortie de la Marche,
en sarrau bleu.
Nous réalisons Le Marcheur depuis plus de 40 ans
SOCIETE
ANONYME
Rue de Moncheret 26 • 6280 ACOZ
Tél. 071 501 043 • Fax 071 504 673
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1855 : Les Marcheurs revêtent les
uniformes du 2 e Empire
(sapeurs, grenadiers, chasseurs, musique et tambours).
1856 : Première sortie du Drapeau
de la Jeunesse.
1861 : Les chasseurs sont remplacés
par les zouaves. Morialmé
veut ainsi rendre un hommage aux zouaves pontificaux et
rappeler que deux des leurs
sont des enfants du pays. (**)
1892 : Formation de deux Compagnies : les Patriotes et les
Amis-Réunis.
1904 : 50e anniversaire de la procession avec les Patriotes, les
Amis-Réunis, la Compagnie
des Vétérans, et des Compagnies de Fraire, d’Hanzinelle
et de Thy-le-Château.
1929 : 75 e anniversaire avec les
Patriotes, les Amis-Réunis,
une Compagnie de Vétérans
accompagnée par l’Harmonie
de Gerpinnes et une Compagnie d’Hanzinelle.
1943 : Malgré l’interdiction de toute
procession, une douzaine de
Marcheurs prennent part à
une Saint-Pierre improvisée.
(***)
1945 : Reprise de la Marche après la
guerre; une polémique a lieu
quant à l’opportunité de
telles réjouissances, puisque
«six exilés étaient encore malheureusement à revenir».
1954 : Centenaire de la Saint-Pierre
avec les Patriotes, les AmisRéunis, les Vétérans et les
«Blancs de Florennes».
1954 : L’oeuvre dramatique d’Henry
Chatelain, «Le Jeu de SaintPierre», est jouée devant la
chapelle.
1956 : Les Patriotes sont invités à la
Saint-Feuillen à Fosses.
1964 : S.M. le Roi autorise la Compagnie «les Patriotes» à prendre
le titre de Société Royale.
1979 : 125 e anniversaire avec les
Patriotes, les Amis-Réunis et
les Vétérans.
1984 : S.M. le Roi autorise la Compagnie «les Amis-Réunis» à
prendre le titre de Société
Royale.
1989 : La Saint-Pierre de Morialmé
est reconnue «Marche authentique et traditionnelle» par le
Conseil Supérieur des Arts et
des Traditions Populaires et
du Folklore. Seules quinze
Marches ont cette reconnaissance.
Fondation du «Patriote Morialmétois», bulletin de liaison
entre les Marcheurs.
1992 : Centenaire des deux Compagnies.
2004 : 150e anniversaire de la SaintPierre.
Monument à la gloire des
Marcheurs morialmétois.
(*) selon un dossier du comité organisateur.
(**) voir «Le Marcheur» n°159 de mars 2001 :
les zouaves pontificaux par PhilippeHonoré Maudoux.
(***) voir «Le Marcheur» n°165 de septembre
2002 : portrait de Marcel Lechat.
(suite page 6)
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LA SAINT-PIERRE A MORIALME, DEPUIS 1854 (*)
(suite de la page 5)
Réalisé en pierre de Soignies, par l’artiste Jean Bersoux, ce monument repose
sur un socle de pierre, dans le style de l’hôtel de Ville, et orné des blasons
des Patriotes et des Amis-Réunis.
MORIALME - Programme du
150e anniversaire de la Marche
Saint-Pierre et de la Procession,
les 3, 4 et 5 juillet 2004
Avec la participation des Compagnies Royales «Les Patriotes» et les
«Amis-Réunis», et la Compagnie des
«Vétérans»
Samedi 3 juillet 2004
10h00 : Château de Morialmé Départ des 3 corps d’office
10h00 : en grande tenue. Accompagnement des fanfares et tambours. Eglise - Cimetière Monument commémoratif.
14h30 : Départ des 3 Compagnies de
leur local respectif + délégation de l’AMFESM. Cortèges
musicaux escortés à travers
le village.
16h30 : Accueil des invités à la tribune (Place). Convergence vers
le Pont Saint-Roch et départ
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16h30 : à 16h45 des 3 Compagnies et
de l’AMFESM vers la Place.
17h30 : Remises des distinctions
honorifiques aux Marcheurs
- Brabançonne.
18h00 : Inauguration et bénédiction
du monument. Discours des
autorités.
18h30 : Bataillon carré sur la Place.
19h00 : Réception des personnalités
à la salle des fêtes.
Dimanche 4 juillet
05h00 : Réveil musical et ramassage
des officiers.
09h30 : Rassemblement et départ
vers l’église. Messe militaire.
11h00 : Décharges au clergé - Dislocation.
14h00 : Départ de la procession
escortée par les 3 Compagnies. Déploiement des
Compagnies devant la chapelle Saint-Pierre. Cortèges
musicaux dans les rues du
village.
19h00 : Rentrée solennelle de la procession. Bataillon carré sur la
Grand-Place.
Lundi 5 juillet
09h30 : Messe militaire.
10h30 : Défilés musicaux dans les
rues et salves d’honneur.
20h00 : Retraite, danse des «sept
sauts» et dislocation.
MUSEE DES MARCHES
Site internet :
www.museedesmarches.be
CHAUFFAGE
ET SANITAIRE
• Installation
• Entretien
• Dépannage
André
LOOZE
Reconnu par le Ministère de la Région Wallonne
Rue de Dinant 41
6280 GOUGNIES (Gerpinnes)
✆ 071 502 438
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Une page dialectale
PHILIPPE MAUDOUX *
PRIYORITE
- Ayi, sint Piêre, c’èst mi
qui vos vins disrindji.
Mi tièsse èst cabouyîye
èt m’ vinte toûne à boulîje.
- Vos - arivoz d’vant l’timps.
Dji n’ vos ratindès nin.
Est-ce qui v’ s - astîz fayé ?
ou dèdja scrans d’viker ?
- C’ èst - ène man.nète canaye
qui m’èvoye addé vos.
Dj’aî passè au d’ zeûs d’ l’aye
avou s’n - auto su m’ dos.
- Vos savîz bin, pourtant
qui fièt assez ridant.
Vos - alîz bon-z-è rwèd.
Vos n’ astoz qu’in stornè.
- On n’va pus à pîd d’tchaus
èt min. me pus wêre à tch’fau.
D’aliyeûr, dj’ astès en drwèt;
dj’ avès l’priyoritè.
- On dit qu’ priyoritè
n’èst nin sécuritè.
V’s - aurîz du en paurtant
sondji à vos - èfants.
- Si t’t-à l’eûre, dj’ aî faît l’ bièsse
C’èst qu’ dj’ avès pièrdu l’tièsse.
Est-ce qui v’s - aurîz pour mi
ène place dins l’ paradis ?
- Mins, dès parèys à vos,
c’èst tos lès djoûs dès miles
dès viladjes èt dès viles
qui m’ tchaîyenut dissus l’ dos.
- Pitié, pitié, sint Piêre,
ni fioz nin vos grands-ouys.
Dispûs qu’dj aî quitè l’ têre
dji tron.ne tot come ène fouye.
- Qu’ avoz faît dissus l’ têre ?
Avoz dit vos pâters ?
- Qu’avoz à vos r’prochi ?
Rèspondoz - m’ sins minti.
- Dji n’ aî jamaîs tuwè.
Dji n’aî jamaîs volè.
Come dj’ aî faît ç’ qui dji p’ lès
dj’ aî faît çu qui dj’ duvès.
- Vos n’ p’ lîz mau d’ ièsse maflè
èt dj’ ôserès bin wadji
qui v’ n’ avoz wêre sondji
à sèmer l’ charitè.
- Come vos - astoz coriant !
Vos d’ voz pourtant r’ conèche
qui, quand v’s - alîz à l’ pèche
v’ n’ astîz nin si d’ visiant.
- N’ causans pus do vîy timps
Dj’ comince à piède pacyince
Dismoussoz vosse concyince.
Qu’èst-ce qui v’s - avoz faît d’ bin ?
- Tos lès-ans, dji r’churès
lès boutons di m’ tunique,
bayonète èt fusik,
èt pour vos dji mârchès.
- Introz dins l’ purgatwêre.
Quand l’ Bon Diè f’ra plandjêre
dj’ îraî vos qwer pa l’ mwin
mins n’ vos’ è vantoz nin.
ridant = glissant
rwèd = vite
stornè = étourdi
à pîd d’ tchaus = à pieds nus
dji tron.ne = je tremble
wadji = parié
coriant = exigeant, dur
si d’ visiant = si difficile
dismoussoz = libérez
f’ ra plandjêre = fera la sieste.
* Philippe Maudoux, membre des «Rèlîs
namurwès» et grenadier de la dernière guérite des Patriotes de Morialmé.
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Florennes : 1954-2004...
les 50 ans de la Compagnie
«LES PETITS MARCHEURS»
E
LUC BURNIAUX
n 1954, Frère Marcor et Frère
Maximin de l’Institut Saint-Joseph créent un groupe de «Petits
Marcheurs», pour escorter la procession du saint Sacrement et les reliques
de saint Pierre lors de la Marche des
Saints-Pierre-et-Paul de Florennes.
En 1955, ce groupe devient une véritable Compagnie avec sa batterie qui
entraîne sapeurs, voltigeurs et zouaves.
Sous la direction de Frère Camille, les
jeunes Marcheurs occupent la troisième position derrière les deux Compagnies des aînés. Les fanfares de Florennes ou de Stave ou d’Hanzinelle
prêtent leur concours et c’est en 1960
que la musique d’Hanzinne assure le
relais de façon continue.
Dès 1965, la Compagnie des «Petits
Marcheurs» prend la
tête de la Marche tandis que se forme une
escorte pour encadrer
la relique du Prince
des Apôtres : il s’agit
du «Peloton de l’Escorte
de la Relique de saint
Pierre». Ce dernier
obtient aussi en 1974,
de l’Abbaye de
Maredsous, la faveur
de porter la réplique
de la châsse de saint
Maur.
Mais pourquoi ce
peloton choisit-il en
1975, le costume des Grenadiers Hollandais ?
Tout simplement, cet uniforme rouge
et blanc est aux couleurs de Florennes.
On peut donc parler d’un choix judicieux, renforcé par la reconstitution
fidèle du drapeau.
Le temps s’écoule. . . La Compagnie ne
cesse de s’étoffer. Aujourd’hui,
quelque 250 soldats et officiers défilent
avec panache dans notre Bonne Ville
de Florennes et lui assurent la relève.
1954 - 2004 : 50 ans d’existence, ça se
fête et ça mérite bien une reconnaissance royale.
Trois moments forts de ces cérémonies.
09h00 : messe militaire et bénédiction du nouveau drapeau;
10h00 : remise de la médaille commémorative du 50e anniversaire, à chaque «Petit Marcheur», sur la place de l’hôtel
de Ville;
14h00 : défilé avec la présence d’une
délégation de l’Association des
Marches et des drapeaux des
Marches affiliées.
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Service traiteur - Plats à emporter
Mariages - Communions - Lunchs
Barbecue...
(pas de droit de bouchon)
PRIX SPECIAUX AUX COMITES,
CLUBS, MARCHEURS
Rue de Dinant 37 - 6280 GOUGNIES - Tél./fax 071 504 116
Rue de l’Estroit 9a - 5640 METTET - Tél. 071 729 482
Chastrès
Marche Saint-Roch
1974 - 2004
T
GERARD GOFFIOUL, SECRETAIRE
RENTE ans déjà qu’un groupe
de bénévoles décidaient de
remettre sur pied la Marche
Saint-Roch à Chastrès. Un événement de cette importance ne peut
passer inaperçu, d’autant plus que
cette année, nous commémorerons
un triple anniversaire :
• Le 30e anniversaire de la Marche,
puisqu'elle fut recréée en 1974
• Le 10e anniversaire du peloton des
Gendarmes de la Garde Impériale
de Chastrès
• Notre drapeau, qui vient de passer
le cap des 140 ans, puisqu'il est
daté de 1863.
Pour rehausser l’événement, le
comité a décidé d’organiser diverses
festivités dont nous pouvons déjà
vous donner les détails :
Dimanche 08 août 2004,
salle communale de Chastrès :
14h00 : Spectacle gratuit pour les
enfants, «Le Voyage du Livre
Magique», spectacle mettant
en scène jusqu'à 12 personnages célèbres (Le Chat
Botté, Bécassine, Guignol,
…), présenté par la «Troupe
Polichinelle»
17h00 : Bal musette avec accordéon,
par le groupe «Musette Chez
Vous».
Samedi 14 août à 14h00,
au départ de l'école:
Sortie de la Marche St-Roch de
Chastrès précédée d'une Compagnie
constituée des drapeaux des
Marches de l'entité de Walcourt à
laquelle se joindra le drapeau de
l'AMFESM.
Rentrée à l'école vers 18h00.
Dimanche 15 août, départ du home
St-Donat à 08h45, suivant l'itinéraire
habituel et dans l'ordre ci-dessous :
La Compagnie du 2e Régiment des
Zouaves de Walcourt, invitée pour
la circonstance, une Compagnie de
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Gendarmes, pour commémorer le
10e anniversaire du peloton des Gendarmes de Chastrès, la Compagnie
de Chastrès.
Rentrée de la procession à l'église à
18h30.
Lundi 16 août, sortie habituelle :
09h00 : messe en mémoire des Marcheurs décédés.
André
Dal Cero
Salves dans les différents quartiers
et aux officiers.
22h00 : au départ de l'école, retraite
aux flambeaux à laquelle
tous sont conviés.
Il ne nous reste plus qu’à souhaiter
un soleil radieux pour faire de cette
année une fête pleinement réussie.
❏
Le 26 juillet 2003, Valérie Vanolst, cantinière des Zouaves de la Marche Saint-Oger d’Hanzinne,
a épousé Medhy De Coster.
Rue des Français 149
B-6200 CHATELET
Tél. et fax 071 387 197
après 17 heures
Location
Vente
Réparations
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et fusils de Marche
ASSOCIATION
DES
12
MARCHES FOLKLORIQUES
DE
L ' E N T R E-SAMB R E
ET
MEUSE
P
Nouvelle délégation chinoise
au musée
ERIK VANDELOISE
our la deuxième fois, nous
avons eu le plaisir de faire visiter notre musée à une délégation de la «Chinese Academy of Space
Technology». Nos visiteurs d’un soir
&
séjournaient durant une semaine
chez Alcatel-Etca à Marcinelle.
Deux petites heures pour partager
avec eux l’histoire de notre folklore,
les traditions de nos Marches de
l’Entre-Sambre-et-Meuse, pour leur
apporter distraction et culture, dans
une semaine de travail intensif.
Les explications de notre conservateur
se donnaient en français. Luc Baufays
traduisait en anglais et l’interprète
officiel dans la
langue du pays.
Autour d’une bière
des Marcheurs, nos
amis ont visionné,
le film de la SainteRolende, un invité
s’essaya même à
une «mini dé charge»... Que de
souvenirs dans les
bagages!
La Chine s’intéresse
donc à notre folklore... un signe peutêtre pour une éventuelle invitation à la
«Semaine du Folklore
de Pékin».
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Remerciements sur le forum
du musée
J
JIEM
’ai eu le plaisir de visiter
aujourd’hui votre musée.
Que dire d’autre que : superbe !
J’y ai appris beaucoup de choses sur
votre passion et franchement, je ne
suis pas déçu du voyage. Je vou-
drais remercier tout particulièrement les personnes pésentes à
l’accueil aujourd’hui dimanche
9 mai et qui ont été d’une gentillesse
et d’une amabilité sans faille. C’est
un plaisir de discuter avec des gens
aussi agréables.
J’ai eu l’occasion de soupeser (grâce
à ces personnes) le reliquaire de
sainte Rolende dans l’église voisine
du musée et je les remercie de cet
honneur.
❏
MUSEE
DES MARCHES FOLKLORIQUES
DE L’ENTRE-SAMBRE-ET-MEUSE
Association sans but lucratif
Rue de la Régence 6 - B-6280 GERPINNES - Belgique
Ouvert tous les samedis et dimanches.
A partir du 1er week-end de mai jusqu’au dernier
week-end de septembre. Fermé en juillet.
Visites sur rendez-vous : J.P. LAMORT
Tél. 071 50 26 52 - GSM 0475 503 492
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www.museedesmarches.be
ASSOCIATION
DES
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MARCHES FOLKLORIQUES
DE
L ' E N T R E-SAMB R E
ET
MEUSE
Le 23 août 2003, Jean-Claude Lemire a épousé Carine Hautenne
en présence d’amis Marcheurs.
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MARCHES FOLKLORIQUES
DE
L ' E N T R E-SAMB R E
ET
MEUSE
Compte-rendu de l’A.G.
du 2 avril 2004
à Thuillies
L
MARC BLAIMOINT
es représentants des 63 sociétés
présentes à notre assemblée
générale de printemps répondent à l’invitation de la société «La
Compagnie» de la Marche Saint-Roch
de Thuin qui fête cette année ses
vingt ans d’existence. Les grognards
de la Marche de la Madeleine de
Jumet viennent de terminer leur
stage et sont donc membre à part
entière de l’Association dès à présent.
Les vérificateurs aux comptes, Messieurs Cherpion et Brihaye demandent à l’assemblée d’approuver le
compte 2003 qui se clôture par un
mali de 1.467 euros avec un montant
total de 17.718 euros de subsides
accordés aux sociétés affiliées. Le
solde négatif s’explique notamment
par l’augmentation du coût de la
Sabam et de la prime d’assurance
ainsi que par une diminution dras-
tique de nos subsides à la Communauté française. Après échange de
vue et de manière à publier le maximum d’informations dans notre
journal sans devoir augmenter nos
frais, il est décidé à l’avenir de diminuer l’importance des publications
nécrologiques autres que celles des
pages centrales de la revue. Nouveauté au Musée avec la création
d’un site internet www.museedesmarches.be présenté par son créateur et gestionnaire Erik Vandeloise.
Election de trois membres au Comité exécutif en remplacement de Messieurs Pierre Bancu, Jean-Marie
Didier et Eric Mouvet, membres sortants et rééligibles. Quatre candidatures nous sont parvenues, 61 sociétés participent au vote et 61 bulletins
sont déclarés valables. Sont élus,
Messieurs Bancu, Didier et Mouvet.
Le Bourgmestre de Florennes, Pierre
Helson prend ensuite la parole pour
présenter les grandes lignes du 150e
anniversaire de la Marche Saint-Pierre de Morialmé et du 50e anniversaire
des «Petits Marcheurs» de la Marche
Saints-Pierre-et-Paul de Florennes.
❏
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ASSOCIATION
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MARCHES FOLKLORIQUES
DE
L ' E N T R E-SAMB R E
ET
MEUSE
ils
nous
ont
quittés
Camille DE WANNEMAEKER
Ancien sapeur
de la Marche Saint-Laurent d’Yves-Gomezée
décédé le 11 août 2003
Jean PIERARD
Marcheur de la dernière guérite
de la Marche Saint-Laurent d’Yves-Gomezée
décédé le 11 décembre 2003
Bernard BECHOUX
Grenadier de la Marche St-Christophe d’Hanzinelle et
de la Cie «Les Patriotes» de la Marche St-Pierre de Morialmé
décédé le 16 février 2004 âgé de 39 ans
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L ' E N T R E-SAMB R E
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Jean-Pierre PATART
Ancien sapeur et ancien secrétaire
de la Marche St-Martin d’Aiseau
décédé le 29 janvier 2004 âgé de 56 ans
Paul LAURENT
Ancien mousquetaire et ancien sapeur
de la Marche St-Martin d’Aiseau
décédé le 22 mai 2003 âgé de 55 ans
Arlette HARDENNE
Vivandière
de la Marche Notre-Dame de la Brouffe à Mariembourg
décédée le 2 août 2003 âgée de 54 ans
Philippe DUCOFFRE
Ancien soldat
de la Marche St-Pierre de Villers-Deux-Eglises
décédé le 27 avril 2004 âgé de 54 ans
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Joseph Albrecq
21/02/1958 - 03/05/1994
10 ans... déjà
Silenrieux
Hommage à Christian
COMITE DE LA MARCHE
ST-PIERRE DE VILLERS-DEUX-EGLISES
Pour commander le réveil,
tu n’avais pas ton pareil.
A l’appel, ton regard scintillait,
on s’en rappelle.
Au pas accéléré,
rien ne pouvait plus t’arrêter.
Au parvis de l’église,
c’était le pas ordinaire.
Personne ne savait te distraire.
A la rentrée,
tu demandais Sambre-et-Meuse.
Ton regard croisant celui d’Anita,
elle était si heureuse.
Enfin le lundi,
arrivait le tour de minuit,
Tu voyais déjà que l’année suivante,
Nous serions tous réunis.
Joseph,
Le destin est parfois cruel. Chaque
vie, chaque homme a son heure,
hélas. On vit, on passe, on rit, on
meurt ; à chaque instant, le futur a
son impasse. Dix années ont passé.
Dix ans déjà ! Et, ici à Villers, on ne
t’a pas oublié, toi, notre ami, «Jef».
L’an dernier, les voltigeurs ont fêté
leurs 20 ans. Te souviens-tu de
l’énergie que tu as tant dépensée
pour remettre sur pied le peloton en
1983, après 7 ans d’arrêt ? Depuis sa
recréation, ton nom reste à jamais
jumelé à celui des «Piots» de Villers.
Le succès de cette renaissance, c’est
à toi qu’on le doit. De là-haut, tu as
de quoi être fier.
Secrétaire puis vice-président et officier des voltigeurs : à chaque place,
tu as laissé ton cachet propre et
aujourd’hui, encore, ton ombre
plane sur la Marche de Villers-DeuxEglises, telle un ange gardien que
nous portons haut et fort dans notre
cœur.
Une étoile brille. De là-haut, Joseph,
on sait que tu nous regardes. Sache
que ton nom restera gravé à jamais
dans nos cœurs, au sein de la
Marche Saint-Pierre de VillersDeux-Eglises et de son peloton des
voltigeurs.
Béni sois-tu.
❏
SES AMIS TAMBOURS
Christian,
La batterie de Silenrieux a voulu
rendre hommage à son tambourmajor, elle s’est rendue dernièrement sur la tombe de Christian pour
y déposer une plaque souvenir.
❏
Christian et ses deux fils
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ET
MEUSE
M
A l’occasion du 350e anniversaire
de la Saint-Roch de Thuin
INAUGURATION DU BEFFROI
uet depuis plusieurs
années, le carillon de notre
vieux beffroi se réveille
enfin. Parce que cet événement est
exceptionnel, parce que cet événement revêt un caractère émotionnel
intense, parce que cet événement
participe à l’identité et à la fierté de
toute une ville et d’une région, nous
allons nous réunir pour le plaisir et
partager les sentiments généreux qui
font le charme de la vie.
Paul Furlan,
député-bourgmestre
R
Joël Mulatin,
échevin du folklore
Marie-Eve Van Laethem,
échevine du tourisme.
ECHOS D’AINES
oger Orbant marche depuis
l’âge de cinq ans. Il a reçu la
médaille des Marches de
l’Entre-Sambre-et-Meuse et surtout
celle pour septante ans de Marche à
Thuin. Il a inscrit son fils Alain chez
les Zouaves français dès sa naissance, en même temps qu’à l’Etat civil.
Son petit-fils Eric l’a été aussi. Françoise, sa fille, a marché en chevrière.
C’est une vraie famille de Zouaves.
Edmond Sevrin n’avait que neuf ans
lors de sa première Saint-Roch. Il
totalise trente-quatre années de tam-
bour, seize de tambour-major et
aujourd’hui il est le sergent-sapeur
d’intendance. Il regrette toujours un
peu le tambour. «C’est la batterie qui
fait marcher tout le monde». Il a reçu
sa première caisse à huit ans,
construite par son oncle Vital Dessort, dit Samson. «On en avait marre
de m’entendre tambourer sur le couvercle du poêle crapaud».
Après la guerre, Hilaire Leclercq
l’attire chez les Sapeurs et Grenadiers d’Empire; avec lui, il crée le
réveil en batterie du lundi. C’était en
1954, à cinq heures du matin. «Les
gens ont pensé qu’on rentrait seulement
du dimanche».
Mais la Saint-Roch, c’est aussi la fête
des bateliers. D’accord ! Le patron
des bateliers, c’est saint Nicolas.
Mais quand la Saint-Roch approchait, on s’arrangeait pour devoir
(suite page 20)
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MARCHES FOLKLORIQUES
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ET
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A L’OCCASION DU 350e ANNIVERSAIRE...
passer à Thuin. On devait parfois
s’arrêter à l’écluse tant il y avait des
péniches amarrées ou on laissait le
bateau à Paris, Conflans, Lyon...
Parfois, on le quittait très tôt et on y
revenait par le dernier train, le
même jour.
Rudice Dagnelie, Hubert Debeaume
et Fernand Letot se retrouvent chez
les Chasseurs-Carabiniers, une
société qui s’est créée en 1868
d’abord en «société de pompiers» suite
à l’incendie tragique d’une maisonnette du chantier naval qui coûta la
vie à quatre enfants.
Hubert Debeaume est entré dans la
Compagnie pour accompagner ses
garçons; il en est devenu le capitaine.
Chez Rudice Dagnelie, la Marche est
un héritage. Entré en 1939, il doit
attendre l’après-guerre pour participer à sa première Saint-Roch.
«Entendre la Brabançonne après la sonnerie Au Champ, on se redresse et ça
remue le sang. On est fier de son uniforme et de défiler devant le public et les
autorités».
(suite de la page 19)
Fernand Letot est aussi de cette première Saint-Roch d’après-guerre.
Mais il doit se présenter le lundi à
Mons, pour son incorporation au
service militaire. Il passe la nuit sur
un banc de café pour ne pas rater le
premier tram. «Cette Saint-Roch est
un bon souvenir, j’avais vingt et un
ans». L’année dernière Fernand a
reçu la médaille pour soixante
années de Marche, avec son ami
Georges Demany.
Pierre Dejardin
VOIX DES TAMBOURS
La voix des tambours
Fait danser la brume
Quand sonne matin !
Puis deux et puis vingt
La voix des tambours
Eclate en essaims
De folles cadences...
O ! Voix des tambours
Paroles de terre
Images de sèves
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MARCHES FOLKLORIQUES
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Marées aux ventres
Et noeuds de la chair.
Les Marches de l’Entre-Sambre-etMeuse mettent remarquablement en
évidence la beauté de nos villes et
villages, de nos rues et de nos campagnes.
La voix des tambours
Poèmes charnels
Etranges appels
Pour coeurs en partance
Vers le passionnel.
Malheureusement, en regardant
combien nos routes sont presque
systématiquement laissées à l’état de
poubelle par tout ce qui y est jeté et
abandonné, on peut avoir l’impression que les Wallons n’ont que peu
de considération pour leur région.
C’est que l’amour de son pays
devrait se traduire naturellement
par le désir d’en donner une image
positive à ceux qui le traversent.
Langage rythmé
Du mot Liberté
En pages d’Histoire,
Jargon du terroir,
La voix des tambours,
Déesse pour guerres
Unit Poésie
Assauts et prières.
Mais voix des tambours
Roulis de la fête
Egouttements d’heures
Mêlées aux vins
Aux femmes, aux bières
Et délices rondes
Au bout des chemins . . .
Puis voix des tambours
Au creux des silences
Résonne aux calanques
De la souvenance.
Rosemonde Devillez - Leroy
❏
On nous écrit
ABBE PATRICK DENIS *
Monsieur le Président,
Parcourant aujourd’hui la revue «Le
Marcheur» que je reçois toujours
avec plaisir, il me vient en tête une
suggestion.
Dès lors que nos Marches donnent à
notre région un éclat particulier et
qu’elles en expriment notre attachement, serait-il envisageable d’inviter
tous les corps d’office à veiller, avec
l’aide de tous les Marcheurs, à la
propreté des places, routes et lieux
traversés lors de chacune des
Marches.
Cela permettrait de leur conférer le
cadre qu’elles méritent, de sensibiliser tous les participants à la préservation de notre environnement et de
donner encore plus de cohérence à
notre folklore.
Connaissant votre engagement sans
faille, je laisse cette humble suggestion à votre appréciation.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de mes sentiments
les meilleurs.
* Aumonier de la Marche Saint-Pierre
de Biesmerée.
❏
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MARCHES FOLKLORIQUES
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Sart-Saint-Laurent 2004 :
le drapeau de la Jeunesse
fête son 125e anniversaire
MARC BLAIMONT
«Un drapeau exprime des signes, des
symboles, des repères pour le ralliement
de ses membres avec ce que tout cela
comporte d’amitié, de fraternité, mais
aussi de discipline et d’unité. En bref,
les signes d’un idéal commun qu’un
groupe de personnes s’engagent à vivre
ensemble».
C
’est au XVIIe siècle qu’apparaissent les groupements de
jeunes, à qui l’autorité communale confie l’organisation des
fêtes et des solennités. Suite aux disparitions successives des milices
rurales et bourgeoises, les jeunes
reprennent le flambeau des aînés, la
Jeunesse devient la gardienne de nos
traditions et se reconnaît à son drapeau, signe principal de ralliement.
La plupart des drapeaux se ressemblent : taillés dans un velours éme-
d
n
a
m
Fla New
1954-2004
50 anniversaire
e
raude ou grenat, en forme de losange irrégulier, ils portent des inscriptions rehaussées d’or et d’argent.
Traits d’union entre les générations,
ils racontent l’histoire locale et la
fidélité à nos traditions.
En ce début 1879, toutes les énergies
se concentrent sur la préparation de
la fête septennale en l’honneur de
saint Feuillen. L’événement est
d’importance et met en effervescence Fosses-la-Ville et toute une
région.
A Sart-Saint-Laurent, hameau de
Floreffe, les membres de la Jeunesse
reçoivent l’invitation à participer au
cortège de septembre par le comité
de Jeunesse de Fosses-la-Ville.
Comme le veut la tradition, celui-ci
vient au Sart en sortie préliminaire,
avec une compagnie en civil mais
avec armes et tambours, lors de la
kermesse du mois d’août, rappeler
la fête prochaine.
Après une présence prouvée à la
Saint-Feuillen depuis au moins 1851,
la Jeunesse du Sart répond favorablement à l’invitation qui lui est faite
Textil
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Nous vous habillons
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«de la tête aux pieds»
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(pulls, chemise-iers, jupes, pantalons,
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ASSOCIATION
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MARCHES FOLKLORIQUES
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L ' E N T R E-SAMB R E
ET
MEUSE
et pour l’occasion se dote d’un nouveau drapeau qu’elle va étrenner
lors de la Septennale.
Le dimanche 28 septembre, devant
un public estimé à environ trente
mille personnes, plus de deux mille
Marcheurs participent à la procession dans les Compagnies de FosseCentre, Vitrival, Floreffe, Mettet,
Devant-les-Bois, Falisolle, Biesme,
Le Roux, Aisemont, Névremont,
Acoz, Haut-Vent, Monceau-surSambre, Lesve, Scry, Malonne et
bien entendu Sart-Saint-Laurent.
chêne brodées en or). On y lit l’inscription : «Jeunesse du Sart-Saint-Laurent, 1879».
C’est par un temps splendide que la
procession sort à 8 heures en respectant l’arrêt aux cinq stations : Nou
Pré, Coutures Mathot, Campagne
du Chêne, Greffes de la Folie et
Campagne de Lalou. La rentrée
s’effectue vers 16 heures.
Depuis, les deux drapeaux ayant
formé précédemment un unique
étendard double face reposent en la
sacristie de l’église du Sart. La première face est en velours grenat, bordée et frangée d’or. Sa remarquable
décoration consiste en riches fleurages (notamment des feuilles de
Plus d'un siècle
au service des Marcheurs
Costumes militaires
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SART-SAINT-LAURENT 2004...
(suite de la page 24)
Sa deuxième face, de même couleur
(grenat), est ornée comme la première et présente, en son centre, un
ovale où, sur fond d’or, se détache
l’effigie de saint Laurent, portant de
la main droite la palme du martyre
et , de la gauche, le célèbre gril.
Autour du saint, court l’inscription :
«Saint Laurent, priez pour nous».
❏
Humour
autour
du barbecue !
Le barbecue est la seule cuisine qu’un «vrai» homme désire
faire.
Quand un homme se porte
volontaire pour ce type de cuisine, les évènements suivants
s’enchaînent :
1) la femme va chez l’épicier et
le boucher;
2) la femme prépare la salade,
les légumes et le dessert;
3) la femme prépare la viande
et l’apporte à l’homme qui
est étendu sur la pelouse, en
train de prendre une bière;
4) l’homme place la viande sur
le gril;
5) la femme dresse la table et
vérifie la cuisson des
légumes;
6) la femme constate que la
viande est en train de brûler;
7) l’homme enlève cette viande
et l’apporte à la femme qui
garnit les assiettes;
8) après le repas, la femme
dessert la table et fait la
vaisselle;
9) l’homme demande à la
femme si elle a apprécié de
ne pas cuisiner. Et devant
son air ennuyé, il conclut
que les femmes ne sont
jamais satisfaites.
ASSOCIATION
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MARCHES FOLKLORIQUES
DE
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ET
MEUSE
Au CHU André Vésale
de Montigny-le-Tilleul
D
MICHEL RANWEZ (*)
ans le cadre d’un colloque
organisé par la Belgian
Orthopedic Traumatologic
Society, on pouvait visiter une exposition intitulée «Crac - Boum, l’évolution de la traumatologie osseuse».
Depuis les conseils consignés dans
le plus vieux document chirurgical
connu, à savoir un papyrus égyptien
de 2500 ans avant J.- C. et découvert
par Edwin Smith, on terminait la
visite par la salle d’opérations du
futur où un patient pourra être
opéré par un chirurgien se trouvant
à l’étranger.
Le visiteur et Marcheur de l’EntreSambre-et-Meuse devait aussi
s’étonner pour d’autres motifs et
d’abord, de la présence de «Saints
Guérisseurs». Ceux qui concernent
les affections traumatiques ne sont
que quelques-uns : sainte Eutrope
pour les estropiés; saint Gommaire,
LOCATION
DE
COSTUMES
MILITAIRES
sainte Amelberge et sainte Alène
pour les fractures ou luxations; saint
Quentin pour les foulures et les
entorses. Avouons qu’ils ne sont pas
très connus dans notre région et
aucun ne reçoit les honneurs de nos
Marches folkloriques. Selon Monsieur le Docteur Louis Delfosse de
Laneffe, «cela s’explique peut-être par
la nature plus somatique et violente des
lésions qui trouvent souvent une solution plus rapide et tendent donc moins à
la chronicité».
Parmi les objets exposés, il y avait
naturellement de nombreux instruments chirurgicaux, des prothèses,
plaques et vis... mais pourquoi un
fusil d’infanterie et sa baïonnette, ou
un sabre de cuirassier ? Pourquoi
des balles de fusil et des boulets de
canon ? Pourquoi un baudrier de
médecin-major et la trousse de première intervention d’un chirurgien
des armées impériales ?
Et surtout pourquoi reconstituer une
scène de guerre napoléonienne où
l’on voyait Dominique-Jean Larrey
pratiquer une amputation ?
(suite page 26)
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ASSOCIATION
DES
26
MARCHES FOLKLORIQUES
DE
L ' E N T R E-SAMB R E
ET
MEUSE
AU CHU ANDRE VESALE DE MONTIGNY-LE-TILLEUL
C’est un paradoxe ! On doit reconnaître que les guerres ont souvent
été sources de progrès scientifiques
et la chirurgie n’échappe pas à ce
constat. En effet, dans un contexte
de blessés en grand nombre, avec
des conditions extrêmement difficiles, les deux règles d’intervention
sont la rapidité et le geste qui sauve.
Déjà à l’époque romaine, des médecins s’étaient spécialisés en «médecine de guerre» et accompagnaient les
légions; ils opéraient dans les premiers hôpitaux militaires appelés
«valetudinaria» et on a retrouvé des
coffres d’instruments, des bandages,
des pommades et des huiles...
C’est à Malines en 1585 que les
Espagnols ont organisé le premier
véritable hôpital militaire sédentaire
d’Europe. Puis, les Français créaient
«la Maison des blessés de Longpré»
pendant le siège d’Amiens de 1597
et «l’hôpital de Pignerol» en 1629 pour
leurs troupes de l’armée d’Italie.
Ainsi apparaissaient les hôpitaux de
campagne vers lesquels les blessés
étaient transportés sur des chars
tirés par des chevaux.
Il faut attendre Dominique-Jean Larrey, ce médecin-officier apprécié par
Napoléon, pour découvrir dès 1792
les «ambulances volantes»; ce sont des
chariots accompagnés d’ambulanciers et de médecins, équipés du
matériel opératoire nécessaire aux
sutures, amputations, trépanations et
réanimations. Lors de la Campagne
d’Egypte, adaptation oblige, Larrey
appareillait ses ambulances volantes
sur des chameaux. Les blessés rece-
(suite de la page 25)
vaient les premiers soins et étaient
rapidement évacués vers l’arrière;
triés ils étaient soignés suivant les
nécessités de chacun. Pour éviter le
tétanos et la septicémie, les interventions étaient exécutées en un temps
record (quelques minutes), sans
anesthésie si ce n’est l’alcool que l’on
faisait absorber par le blessé.
Que de souffrances ! Une telle exposition fait réfléchir sur les folies
meurtrières des hommes... Mais que
de mérites aussi pour ces chirurgiens-pionniers qui ont créé une
véritable culture de la recherche, de
la créativité, voire du miracle. Ils
méritent une place de choix dans
nos Marches militaires regroupant
exclusivement des hommes de paix.
On ne peut que se réjouir de certaines reconstitutions d’unités médicales. Citons la 1ère Cie d’ambulance
créée par notre ami Rudy Meylemans, après une dizaine d’années de
recherches. Cette Compagnie comprend :
• un chirurgien de première classe
de la Garde, l’officier;
• un centenier qui a le rang de souslieutenant;
• un sergent-major, faisant fonction
d’adjudant;
• un caporal porte-étendard;
• un maréchal des logis du train
d’équipage;
• une douzaine de despotats ou
ambulanciers;
• des vivandières régimentaires.
Précisons que les despotats portent
un habit de drap marron avec les
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revers et retroussis rouges, un shako
noir avec cocarde et pompon. Ils ont
un sabre briquet et un fusil avec
baïonnette. Certains ambulanciers,
regroupés par deux, sont équipés
d’une lance, d’une toile enroulée à la
taille et d’un pied porté au sac afin
de réaliser une civière.
Cette réussite est unique en Belgique. Ce corps de santé de la Garde
est membre de la Fédération Fran-
çaise de Reconstitution Historique,
et participe à de nombreuses manifestations.
(*) Merci à Monsieur Lambert Lesoil, Directeur du Département Infirmier, et Marcheur, pour ses explications et commentaires.
Bravo à Monsieur Rudy Meylemans et à
ses Marcheurs pour leur contribution.
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Nos Marches et la littérature
ROGER GOLARD
os Marches militaires et folkloriques constituent un phénomène dont l’impact se
répercute sur la vie sociale et culturelle de notre région. C’est ainsi
qu’elles ont inspiré bon nombre
d’artistes : peintres, sculpteurs et
écrivains. C’est de ces derniers que
je désire vous entretenir, qu’ils
soient connus ou inconnus, qu’ils
appartiennent à la «grande» littérature ou pas, qu’ils écrivent en prose ou
en vers, en français ou en wallon.
A tout seigneur, tout honneur !
Maurice Des Ombiaux 1 . Enfant
adoptif de la Thudinie, le «Prince des
Conteurs Wallons» place des Marcheurs dans plusieurs de ses
ouvrages : «L’Ornement des Mois»
paru en 1910, «Le Joyau de la Mitre»
en 1930, «Le Coq d’Aousse» en 1931 et
«Io-Ié, Bec-de-lièvre» :
«L’uniforme a métamorphosé ces petits
bourgeois, d’ordinaire peu solennels;
l’esprit militaire s’est emparé d’eux. Il
faut voir les attitudes dédaigneuses qu’ils
savent se donner. Vous diriez des lascars
recuits aux feux de toutes les guerres».
Auparavant et dès 1903, Camille
Lemonnier dans «La Belgique» s’intéresse aux Marches de Walcourt et de
Fosses tandis que Jules Sottiaux
décrit nos défilés dans «Histoire de
Montigny-le-Tilleul» et «L’Ame des
Nôtres», de même que dans
«L’Illustre Bézuquet en Wallonie». Ce
dernier, pharmacien de Tarascon,
visite notre pays et veut suivre la
route de Philippeville où Napoléon
est passé :
«Bézuquet rencontra bientôt une petite
troupe hétéroclite dont les parements
d’or et les armes scintillaient. C’étaient
quatre sapeurs à barbe grise, armés de
haches, suivis d’un peloton de grenadiers en bonnet d’ourson, et d’une compagnie de turcos en culottes écarlates,
larges comme des jupes, avec la vareuse
bleue et la chéchia rouge à floche
d’azur».
En 1935, Albert Jacquemin décrit
longuement les Marches de Thuin et
de Walcourt dans son livre «Terres et
Gens de Wallonie», tandis qu’en 1949,
Maurice Gauchez parle des processions-marches militaires qui ont fait
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à l’Entre-Sambre-et-Meuse une
réputation toute particulière.
Dès 1974, Marguerite Yourcenar, la
première femme reçue à l’Académie
Française, publie ses «Souvenirs
Pieux», et notamment ceux relatifs
aux séjours qu’elle fit au château
d’Acoz, chez ses cousins Pirmez.
Elle place ses souvenirs dans la tête
de Fernande, qui voit «les marcheurs
en uniformes de fantaisie, qu’ils se sont
confectionnés eux-mêmes et dont la
bigarrure rappelle les différentes armées
qui ont passé sur ce coin de terre».
De son château, Octave Pirmez a
entretenu une correspondance avec
son ami José de Coppin. Marcel
Nihoul, président du cercle d’histoire «Le Vieux Châtelet», nous présentera, dans le prochain bulletin, un
extrait de lettre où l’écrivain parle
de la Sainte-Rolende.
Plus près de nous, Roger Foulon est
membre de l’Académie royale de
langue et de littérature françaises de
Belgique. Thudinien de souche, il
fait figurer la Saint-Roch en bonne
place dans «L’Espérance abolie». La
Sainte-Anne de Silenrieux et la
Marche de Boussu-lez-Walcourt
sont présentes dans «Barrages».
«Le Marcheur» a publié récemment
deux de ses nouvelles : «Le Sapeur ou
l’histoire de Pierre Leleux» et «Le Tambour ou le parcours de Philibert Donat»2.
Notre revue a publié aussi les «Confidences d’une vieille cantinière à son nouveau curé»3. Ce nouveau curé est l’abbé
Max Vilain; romancier et membre des
Artistes de Thudinie, il est l’auteur du
«Bloc-Notes d’un Bourkî»4. C’est aussi à
la Saint-Roch du Bourk que Pol Erève
assiste et où sapeurs, tapins, mousquetaires, poilus, zouaves défilent
avant de prendre part à la retraite aux
flambeaux.
Récemment, je suis tombé sur un
roman de Rodolphe Parmentier.
Intitulé «Les Cornes de Clocheville», il
a pour décor Walcourt au moment
de la Trinité.
Si nous nous tournons vers les
poètes, nous trouvons un nombre
élevé d’auteurs. Citons à nouveau
Jules Sottiaux qui rend hommage à
sainte Rolende et à Notre-Dame :
«Et lorsque vient la Trinité
Son fin clocher clame, en liesse,
Dans son accent d’éternité
C’est jour de marche, c’est la kermesse».
Minou Drouet chante également
Walcourt et ses Marcheurs5.
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Quant à Paul Philippe, il observe les
Marcheurs et égrène ses «Litanies
Wallonnes»:
«Au beau pays de Sambre-et-Meuse,
De pacifiques régiments
Escortent le saint Sacrement …
Sur la campagne et les cités
Saintes et saints de Sambre-et-Meuse,
Faites descendre vos bontés
Et rendez notre vie heureuse».
Dans presque tous nos villages, on
trouve de ces auteurs inspirés par
notre folklore. C’est le cas de
Fédora, membre de l’Association
Littéraire Wallonne de Charleroi et
des «Scrijeus du Canton d’ Tcheslet».
En français, elle rend hommage aux
femmes qui confectionnent et entretiennent les uniformes. S’adressant
plus particulièrement à Danielle
Mengeot-Scieur et à Suzanne
Simons-Tenret, elle remercie :
«Jolies mains de fée,
Vous, qui restez dans l’ombre.
Petites mains piquées
Par les points sans nombre...
Jolis doigts engourdis,
Par la bure meurtris,
Bien peu de gens, hélas !
Ne penseront à vous,
Vous, qui êtes à la base
Du folklore de chez nous.
Jolies mains de fée,
Soyez remerciées...»
Gilbert Anrijs de Fromiée se plaît
aussi à rendre «Honneur aux
Femmes» :
«Nobles femmes au grand coeur, faites
de sacrifices
Vous soutenez nos marches, avec toute
votre ardeur
Sans y évoluer, vous êtes nos bienfaitrices
Nous le clamons bien haut, qu’il vous
soit fait honneur».
Georges Cerfaux de Châtelet s’adresse à la cantinière qui se marie :
«Et vous, Madame, versez à votre glorieux époux
Cette goutte réconfortante de la gentille
cantinière
Goutte d’amour, goutte bénie dans les
heures amères».
Pour André Libert de Leernes :
«Les Wallons sont Marcheurs
A tous crins,
A tous coups,
Ils arrivent de partout...»
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François Guillaume de Charleroi
parle des «RELEVES», bien nécessaires chez les Marcheurs tout autant
que chez les Gilles. Il conclut :
«Et par un engouement se poursuivant
sans trêve
Facile à déceler chez les manifestants
On peut pronostiquer que, grâce à leur
relève,
Ces témoins du passé subsisteront longtemps».
Pierre-Jean Foulon est un «tamboury». Avec «LES CADENCES», il nous
fait part de ses états d’âme :
«Voici que vient le temps du rêve,
des rigodons battus sur la peau de nos
chèvres.
La ville hèle ses gens, le feu bondit sur
ses murailles,
le vin s’anime dans les corps, le bruit
s’agite sous les tempes.
Le saint dévoile ses bubons et nous rappelle sa douleur.»
Le Major Leclercq de Châtelineau
dédie son poème aux jeunes Marcheurs, «LES POUPEES» :
«Oh ! Petit soldat d’une journée
Tu ressembles à une poupée articulée
Vraiment dans le rayon du soleil
A nos yeux tu sembles une merveille».
Yves Carlier, venu de Paris marcher
à Acoz et à Gougnies, nous livre ses
«SOUVENIRS d’une Marche» :
«Qui n’a jamais marché dans l’EntreSambre-et-Meuse
Et n’a vu couler ces flots de chimay, de
gueuze ;
Qui n’a pas vécu cette camaraderie,
Ni ne s’est mêlé à la belle confrérie
Des Marcheurs, haute en couleurs, fière
et forte en gueule
Où le nouveau que j’étais n’est pas resté seul
Accueillante et joyeuse, gaie, plaisante,
et gironde ;
31
Celui-là ne peut dire : Je connais tout du
monde !»
C’est la Saint-Pierre, à Villers-deuxEglises, qui inspire Sylvie Bourtembourg quand elle écrit :
«La procession a honoré saint Pierre,
Nos Marcheurs partent alors pour le
Grand Tour.
Alignés et fringants, ils sont tous fiers
Pour certains, marcher est un vrai amour.»
Roland Marchal possède cet amour
des Marches et de la poésie qu’il
n’hésite pas à exprimer lors des
inaugurations officielles. A propos
du «Monument des Marcheurs de Fromiée», il déclarait :
«Construit par des mains bénévoles
Il rend le temps moins frivole;
De ceux qui perpétuent les traditions,
Il immortalise le souvenir des générations».
En 1999, Jean-Pol Lorge dédie à
sainte Rolende un poème, que
l’émotion et la ferveur lui ont inspiré
lors des festivités du 400e anniversaire de la châsse :
«De la folie douce de certains,
Jaillit un jour l’idée d’un festin.
Un festin de gloire, de lumière et de son
Un récit d’histoires, de guerres et de
chansons...
Et sur les chemins de Rolende,
Par dix, vingt ou trente,
Nous étions beaux, nous étions grands
Nous étions simplement ses enfants».
Au cours de l’an 2000, Robert
Hunin rappelle que la paroisse de
Walcourt fête le 125e anniversaire du
couronnement de la statue de NotreDame, et écrit :
«Les pelotons graves, majestueux,
s’avancent
Ensorcelés par l’irrésistible cadence.
Armes au bras, sabres au clair, chevaux
fringants
A S S O C IA T IO N
32
Uniformes chamarrés sur pantalons
blancs
Ondoyants panaches, guêtres immaculées
Rendent les honneurs à leur Dame
vénérée.»
«Goutte à goutte» est un petit chef
d’oeuvre qui fixe les moments forts
et l’ambiance de nos Marches. Et
Angélique Mattioli de Thy-le-Château y glisse quelques sous-entendus :
«Goutte à goutte
L’atmosphère s’échauffe.
Goutte à goutte
La sueur dégouline.
Goutte à goutte
Les chapeaux s’inclinent.
Goutte à goutte
La pluie détrempe.
Goutte à goutte
La fête décline.»
Mais tout renaîtra car une Marche
est un éternel retour. C’est la conviction que Nathalie Leloir de Tarcienne exprime dans sa «Prière de la Tradition» :
«Homme !
Je suis la renaissance du passé.
Je suis signe de fête et de gaieté.
Je suis l’événement que tu attends.
Je suis un éternel retour.
Ecoute ma prière.
Laisse-moi vivre pour que les batteries
et la musique
te réveillent aux jours tant attendus.
Laisse-moi vivre pour qu’enfants,
parents et grands-parents
se réunissent.
Laisse-moi vivre pour que s’oublient
tourments et ennuis.
Laisse-moi vivre pour que mes couleurs
illuminent ton village.
Je suis la culture et la richesse de ta
région.»
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Je voudrais encore citer quelques
poèmes où les auteurs célèbrent leur
Marche :
• Gerpinnes, la Gauloise de A. Gilain
• La Marche de sainte Rolende de R.L.
Colin
• La Saint-Pierre à Morialmé de Hello
• Au soir de la fête à Loverval de JeanFrançois Tellier
• Notre-Dame de la Brouffe à Mariembourg de Francis Sainte, président
de la Marche Saint-Denis de
Roly.C’est aussi un de ses textes
que Claudine Mahy chante :
«ROLY, LA BELLE».
Je ne dois pas oublier Jean Van
Ruyskenvelde qui signe du pseudonyme «JIV». Il a écrit de nombreux
sonnets parus dans «Le Courrier de
Philippeville», et repris dans «Le Marcheur» du numéro 127 au numéro
140. Il évoque presque toutes les
Marches.
Je parlerai des auteurs wallons dans
un prochain bulletin, car ils sont
encore plus nombreux que les précédents.
Je n’ai pas retenu les compositions
qui ont donné naissance à des chansons de Marche, ces dernières pourraient aussi faire l’objet d’un prochain article.
1. «L’année du folklore se termine» - Bulletin n°
154 de décembre 1999.
2. «Le Marcheur» n° 164 et 165 en 2002.
3. «Le Marcheur» n° 163 de mars 2002.
4. «Bloc-Notes d’un Bourkî» et «Autour de saint
Roch» - Bulletin n° 157 de septembre 2000.
5. «Le Marcheur» n° 63 de avril 1977.
❏