Discours d`inauguration de l` école Madeleine LANDY

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Discours d`inauguration de l` école Madeleine LANDY
08 novembre 2013
Inauguration école maternelle d’application « Madeleine LANDY »
Mme Emma LEBEAU : conseillère municipale représentant la ville au Conseil
d’Administration
Mme Marie-Line PIERRE-BOISDUR (Inspectrice de la circonscription de Schœlcher)
Mme Florette SOOPRAYEN : directrice de l’école maternelle d’application
Mesdames et Messieurs les directeurs d’école
Mrs Michel et Jean LANDY : fils de Mme Madeleine LANDY
Mme Térèz LEOTIN (représentant Madeleine LANDY)
Mme Catherine MAURICE : directrice de l’ESPE (Ecole Supérieure Professeur des
Ecoles)
Mme Mireille JACQUES : secrétaire générale de l’UNSA éducation
Mme Josette NICOLE : présidente de la MAE
Mme Maguy MAMES : secrétaire de « l’Autonome de Solidarité Laïque »
Mr Jocelyn MAGIT : délégué de la MAIF
Mme Pierrette CAÏUS : ancienne directrice de l’école maternelle d’application
Mesdames et Messieurs les Elus de la ville
Mesdames et Messieurs les invités
Chers parents, chers enfants
Mesdames et Messieurs en vos degré, qualité et fonction
Nous sommes ensemble aujourd’hui rassemblés et nombreux, pour rendre un
hommage mérité à Madeleine LANDY, dont l’école maternelle d’application annexe
ex-IUFM, portera désormais le nom, puisqu’en effet, dans un instant, cette école sera
officiellement et solennellement dénommer « Madeleine LANDY ».
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Parler de Madeleine LANDY, c’est parler d’éducation bien sûr ; elle fut d’abord
institutrice, puis professeur de français au collège, et inspectrice de l’Education
Nationale (on dit souvent I.E.N), jusqu’à sa retraite professionnelle.
Parler de Madeleine LANDY certes, mais c’est surtout parler d’une éducation autre,
celle qui prend en compte nos racines et s’ensouche dans notre environnement.
D’ailleurs, dit-elle, « On n’enseigne pas ce que l’on sait, on enseigne ce que l’on est ».
C’est aussi parler :
d’une éducation rénovée qui fait place à l’imagination, à la créativité, à
l’initiative
d’une éducation décloisonnée, proposant la prise en charge globale de l’enfant
de nos régions.
C’était en effet dès 1971, les orientations réformistes voire révolutionnaires,
proposées par Madeleine LANDY, invitant les chefs d’établissements à réinterroger
leurs certitudes, appelant chacun à questionner ses habitudes, chacun en charge de
ses responsabilités, en prenant une part active à la réflexion sur l’impérative
nécessité de penser l’école, l’éducation, autrement qu’à travers les seuls programmes
et méthodes, officiels et règlementaires.
Et c’est pour rendre hommage à cette militante de l’éducation que nous sommes
rassemblés ce jour, et que nous avons bonheur à retrouver les soldats de ce
militantisme, ce sont, Florette SOOPARYEN, Sylviane POPULO, Térèz LEOTIN,
Marie-Noël CARETO, Alberte DOGUE, Claude FELIM, Jeanne PLANCELLOUILLOT, Félicité THINE, Pierrette CAÏUS, Génor BOCLE, Gabriel COCO, …, et
j’ai en cet instant, une pensée pour ceux et celles tombés au champ d’honneur du
devoir d’éducation, et tout particulièrement pour Marie-Lyliane JEANNE, décédée le
07 septembre 2009.
Et retrouver vous tous, qui avez appris d’elle et avec elle, qu’il est possible de
transmettre la connaissance obligatoire et officielle en l’adossant à ce que nous
sommes, c'est-à-dire des Martiniquais, des antillais, des caribéens, des créolophones,
tout autant que des citoyens du monde, le Monde carrefour d’histoires et de
civilisations, est chose émouvante.
Apprendre ce que l’on est. Madeleine LANDY, l’avait compris auprès de Madame
Roselly-Benoit Laure, son institutrice « avant-gardiste » alors qu’elle était élève de
CM2 à l’école primaire de Sainte-Marie,
ou encore auprès d’Armand NICOLAS et Edouard DELEPINE, ses professeurs, alors
qu’elle était Elève Maître à l’Ecole Normale de la Martinique, sise à l’époque au
Lycée Schœlcher.
Eduquer, c’était son affaire,
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Elle en avait fait son affaire :
pour la transmission de nos pratiques esthétiques jusque là ignorées
pour associer instruction et culture
pour éveiller les consciences
et s’ériger en citoyenneté pleine, en humanité consciente, attentive, vigilante,
agissante, et responsable.
Et ce sont ces choix assumés, contre la négation de soi, contre l’enfermement dans un
schéma qui ne faisait pas ou peu de place aux particularismes, aux différences, que
Madeleine LANDY a fait, plutôt que « De se croiser les bras dans l’attitude stérile du
spectateur ». (Aimé CESAIRE)
En ces temps troublés de propos et de comportements xénophobes et d’une grande
violence, demeurons éveillés et faisons ensemble de l’éducation, un des outils
essentiels d’intégration et de transmission des valeurs de liberté, d’égalité, de
fraternité et de tolérance, telles que nous l’a enseigné Madeleine LANDY.
En cette année du centième anniversaire de la naissance d’Aimé CESAIRE, c’est
toujours de transmission dont il est question, puisque le SERMAC a fait choix, cette
année, d’affirmer et d’afficher le devoir de transmission.
Le temps est donc venu, tel que pensé par Madeleine LANDY, mais aussi Aimé
CESAIRE, Frantz FANON, Edouard GLISSANT, de nous interroger non pas sur le
contenu, mais sur les nouveaux outils et les nouveaux modes opératoires, afin de
faciliter l’appropriation par les nouvelles générations, de la pensée inépuisable et
intemporelle. Ainsi éviterons-nous de « nous diluer dans l’universel, en demeurant
cependant « poreux à tous les souffles du monde ». (Aimé CESAIRE)
Nous avons mission, nous avons devoir, de perpétuer leur héritage, et d’en assurer la
transmission. Nous avons devoir d’y veiller tel que le fait encore Madeleine LANDY
qui demeure jusqu’alors, attentive à la vie des écoles maternelles à la Martinique.
Et c’est pour toute cette œuvre accomplie que le Ville de Fort-de-France a accédé
unanimement, au vœu du Conseil de l’Ecole Maternelle d’Application Annexe ex
IUFM, de dénommer celle-ci :
« Ecole Maternelle d’Application Madeleine LANDY », afin que l’on se souvienne à
tout jamais que « Mady » a donné force et vigueur à l’enseignement et l’éducation en
écoles Maternelles à la Martinique.
Merci pour votre écoute.
Le Maire
Raymond Saint-Louis-Augustin
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