Et pour quelques albums de plus

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Et pour quelques albums de plus
Country Music Attitude - N° 137 - novembre 2009
Dans les coulisses de la bataille
Après sa défaite, le Sud n’avait même plus les moyens de lever des fonds pour enterrer ses soldats. Et les Yankees ne voulaient pas que ces derniers reposent dans les cimetières où se trouvaient des soldats de l’Union. Des milliers de Confédérés restèrent ainsi, dans des tombes de
fortune, jusqu’en 1872. C’est à cette époque que fut créée la Southern Ladies’ Memorial Association qui put réunir les fonds nécessaires. On commença par ramener les corps à Richmond,
Charleston, Savannah et Raleigh où furent ensevelis quelque 3320 hommes.
- La statue de bronze du général nordiste John F. Reynolds au Soldiers’ National Cemetery a été
réalisée après la fonte de canons sudistes. Une initiative due aux survivants du First Corp of the
Army of the Potomac qu’il avait commandé.
- Dans l’Evergreen Cemetery, on peut voir une tombe qui fut frappée par un tir d’artillerie pendant la bataille. C’est celle du sergent Frederick Hubein du 23rd Pennsylvanie Infantry qui
avait été tué à la bataille de Fair Oaks, Virginie, le 31 mai 1862.
- Le premier monument officiel du champ de
bataille, dédié au 2nd Massachussets, fut édifié en
1879. Le plus récent, le Delaware Memorial, date du
29 avril 2000.
- Le Virginia Memorial, l’un des plus impressionnants à Gettysburg, a été sculpté dans le bronze et le
granit par F. Williams Sievers en 1917. La représentation que l’on y voit du général Lee fut considérée,
par ceux qui avaient connu le héros sudiste, comme
le plus ressemblant.
- Dans la zone de Culp’s Hill, il y a quatre monuments à la mémoire des soldats du Maryland, un
Etat déchiré qui fournira des troupes et du matériel
aux deux camps. L’un est confédéré, le 2nd Maryland, les trois autres nordistes : Potomac Home Brigade, 1st Eastern Shore, 3rd Maryland.
- Sur la South Confederate Avenue, on peut voir
l’Alabama Memorial, érigé en 1933. On y voit, sur la
droite, un soldat confédéré. En y regardant de plus
près, on s’aperçoit que le sculpteur lui a donné le
visage de George Washington (qui était un Virginien).
- A l’époque de la bataille, la ville de Gettysburg était plus petite qu’aujourd’hui. En 1860, il y
avait quelque 2 400 habitants et la ville comptait 450 bâtiments environ. Il en reste aujourd’hui
près de 200 de cette époque, la plupart portant encore les cicatrices des terribles combats.
- Sur le champ de bataille, il y a un grand amoncellement de rochers connus sous le nom de
Devil’s Den (« l’antre du diable »). Personne ne connaît l’origine de ce nom. Une légende
locale prétend que ce nom viendrait de la présence en cet endroit de nids de rattlesnakes (serpents à sonnette) qui attaquaient le bétail des fermiers du coin. Un jour, les fermiers décidèrent
d’éradiquer les serpents. Ils y réussirent. Sauf pour un rattlesnake plus rusé que les autres. He is
as crafty as the devil (« il est plus malin que le Malin »), ragèrent les fermiers. D’où, peut-être,
ce Devil’s Den.
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Country Music Attitude - N° 137 - novembre 2009
Et pour quelques albums de plus
Everything’s Just Waiting de Rayburn Anthony (auto ss #, 233 Fairview drive,
Humboldt TN 38343 et, probablement chez CD Baby). J’avais fait partie de ceux qui, après le passage de Rayburn au Good Rockin’ Tonight d’Attignat, avaient regretté qu’il n’ait pas fait la part
belle à ses compos country récentes plutôt que privilégier les reprises. Ce nouveau CD abonde dans
mon sens, car il est vraiment plein de bonnes choses. Le ton général est très country des années 60,
un style qui convient bien à Rayburn, avec de belles ballades comme The Deepening Snow, mais
aussi avec quelques titres plus musclés, country rock comme Redneck Crowd et, surtout, le très
cashien (normal, il parle de Johnny) Boom Chicka Boom, écrit par l’ami britannique Jimmy Newcombe. Du beau boulot, même si j’aurais préféré le piano à chaque fois et non un orgue sur certains
morceaux.
Come Ride With Me de Dave Stamey (auto ss #, 112 N Oakglen, Nipomo CA
93444 et chez CD Baby). Si vous aimez les titres de Ian Tyson, comme ceux repris par Tom Russell ou les albums western de ce dernier, vous allez adorer Dave, car il se positionne dans le même
créneau, avec des morceaux un peu enlevés, des ballades medium de fort bon aloi (Sharon Littlehawk, Geronimo’s Children ou Crazy Mary), un medium au léger rythme hillbilly bop, Used Rough,
un hillbilly bop enlevé, Someone Go Back Home, auxquels il ajoute un bel hommage à deux
légendes musicales de Tonopah, Ruby & Roy Moore, avec Ruby Could Sing. Par-dessus le marché,
ce qui ne gâte rien, il nous offre une superbe ballade, Come Ride With Me qui, à elle seule, vaut le
détour. Et il a d’autres CD’s plus anciens dans la même veine…
Rhinestoned de Rob McNurlin (Buffalo Skinner 3077, 313 Prichard Street, Ashland KY 41102 et chez CD Baby). La pochette, avec Rob, portant un superbe costume à la Nudie
avec des pierres du Rhin qui jettent leurs feux, donne déjà l’ambiance : pas de pseudo country / vraie
variété, mais de la real thing, faite pour les amoureux du son des années 40 et 50. On y retrouve tous
les ingrédients, au fil des 13 originaux : récitation sur fond musical (Friend Of The Family), Honky
Tonk plaintif (The Only Bible, Why’s The Church House Fallin’ Down, Tombstone Blues), bluesy
(Quiet Lonesome Grave) ou sous forme de ballade (Prisoner’s Prayer), valses (la superbe Rhinestoned, 99 Years), boom-chicka-boom ferroviaire (Mother Jones), hillbilly blues (l’excellent Hillbilly
Blues) ou gospel à la I Saw The Light (On The Rock And Roll), le tout accompagné par le vétéran
Kayton Roberts (30 ans avec les Rainbow Ranch Boys de Hank Snow). De la country comme ça, il
n’y a que ça de vrai !
Houston des River Road Boys (Buzzard Roost BRP 2009-1, 22011 Rosewood
Trail, Tomball, TX 77377). La scène actuelle du western swing ne se résume pas aux seuls Asleeep
At The Wheel. Outre Cornell Hurd et ses compères, il y a, entre autres, les River Road Boys, en activité depuis 1971. Ce nouveau CD est un vrai régal, real thing de chez real thing, démarrant avec
deux excellents western swings qui mettent plus l’accent sur le côté country de la chose, Houston
et My Confession. Suit une ballade honky tonk, Walk Out Backwards, puis vient l’instrumental Take
The A Train, un classique du swing. Le vieux titre variété Pennies From Heaven est repris en western swing léger un peu jazzy croonant et lui succède un autre classique, Time Changes Everything,
avant la réussite, le Talkin’ Bout You de Ray Charles, transformé en un superbe hillbilly bop avec
répons ! On continue avec une deuxième ballade, Over The Hill, puis You Call Everybody Darlin’
offre un léger rythme rock’n’roll. On revient à du hillbilly bop sautillant pour Will You Miss Me
When I’m Gone (rien à voir avec le titre du même nom que j’ai commis avec Tarheel Pete), de nouveau un léger rythme rock’n’roll sur Gone And Left Me Blues et on termine comme on avait commencé, un excellent Western Swing, You Don’t Care What Happens To Me.
Bernard Boyat
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